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ATELIER INFERTILITÉ MASCULINE

ATELIE

Infertilité masculine:
mécanismes, causes et exploration
Jacques Young
Mots clés : azoospermie,
spermogramme, caryotype, Klinefelter,
hypogonadisme, microdélétion,
chromosome Y, agénésie bilatérale des
déférents

Introduction quand la responsabilité mas- culine est


Mécanismes de l’infertilité
déterminante.
masculine
L’infertilité du couple est, par sa fré- Les infertilités masculines peuvent être
quence et l’impact sur la qualité de vie, expliquées par 3 principaux mécanismes
un problème important de Santé dont la fréquence est inégale (https://
Publique. Sa prévalence exacte est www.auanet.org/common/pdf/education/
difficile à établir du fait du manque de clinical-guidance/Male-Infertility-b) :
données précises à l’échelle planétaire. 1) Un hypogonadisme hypogonadotrope
Mais un certain nombre d’études sévère qui empêche ou interrompt l’acti-
estiment que le nombre de couples vation testiculaire nécessaire à la produc-
infertiles à travers le monde atteindrait tion de spermatozoïdes : il s’agit là d’une
des valeurs comprises entre 50 et 130 cause dite «pré-testiculaire»; 2) Des mala-
millions [1-3]. Au sein d’un couple, dies primitivement testiculaires altérant le
l’infertilité peut être d’origine exclusi- déroulement de la spermatogenèse. 3) Des
vement féminine ou masculine mais être affections ou lésions empêchant l’évacua-
aussi, souvent, la conséquence d’une tion des spermatozoïdes en dehors du tes-
hypofertilité des 2 membres du couple ticule, causes dites «post-testiculaires» ou
qui, par synergie, altére leur capacité à par obstacle.
pro- créer. La contribution de l’homme A côté de ces principaux mécanismes,
dans l’infertilité d’un couple est très il reste des infertilités masculines dites
variable, de totale à partielle. Une « idiopathiques » où l’étiologie est diffi-
composante mas- culine serait en cause cile à identifier avec les outils diagnos-
dans 20 à 70% des cas en fonction des tiques actuels mais qui relèvent possible-
séries [3]. Ces simples données ment d’un des mécanismes ci-dessus.
expliquent pourquoi l’évalua- tion de
l’homme doit être, non seulement Causes «pré-testiculaires»
systématique mais aussi très soigneuse,
et cela dans tous les cas d’infertilité du La fertilité masculine suppose qu’un
couple, y compris si la femme semble, à homme soit capable à la fois de produire
première vue, la principale responsable. des spermatozoïdes et d’avoir une vie
De la même manière, même si la cause sexuelle normale. Ces deux conditions
de l’infertilité du couple semble être dépendent de l’intégrité des fonctions tes-
essen- tiellement masculine, une ticulaires endocrine et exocrine, contrôlées
exploration de la partenaire sera par les gonadotrophines hypophysaires.
systématique pour déceler une anomalie La fonction testiculaire endocrine com-
non apparente. Il ne faut pas non plus prend la synthèse des stéroïdes sexuels
oublier que l’âge de la conjointe est un par les cellules de Leydig. Elle est res-
élément essentiel du pro- nostic même
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ponsable, à partir de l’âge de la puberté,
de la virilisation (développement adulte
de la verge et masculinisation en
général) et de l’apparition du désir
sexuel (libido). La synthèse de
testostérone est sous la dépendance de
la gonadotrophine hypo- physaire LH.
La fonction exocrine assure la
production de spermatozoïdes matures.
Elle a lieu dans le tube séminifère
sous la dépendance obligatoire et
concomi- tante des deux
gonadotrophines hypophy- saires. FSH
stimule directement la cellule de Sertoli
(CS) mais LH agit aussi sur la CS : elle
le fait de manière indirecte en stimulant
la production locale de testos- térone
qui agit, de façon paracrine, sur le
récepteur aux androgènes exprimé dans
les CS. Cette double influence hormo-
nale entraîne une prolifération puis une
maturation des CS [4]. Les CS
stimulées vont à leur tour déclencher la
production locale de messagers
(facteurs de trans- cription... etc) qui
activent, par un méca- nisme paracrine,
la lignée germinale. Grâce à cette
double stimulation hormo- nale
(FSH+LH), se met en place la mul-
tiplication et le renouvellement des cel-
lules souches (spermatogonies) puis
leur différenciation en spermatocytes
qui les conduit successivement aux
divisions méiotiques puis à la
différentiation ter- minale en
spermatozoïdes matures (sper-
miogenèse) et enfin à leur excrétion
dans la lumière des tubes séminifères
(sper- miation) [5]. On comprend ainsi
que tout déficit profond en
gonadotrophines hypo- physaires,
quelle qu’en soit la cause

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(Tableau 1), puisse à la fois être respon- sont situés 3 locus appelés AZFa
sable d’un hypogonadisme et d’une Tableau 1. Étiologie
(comprenant des hypogonadismes
les gènes USP9Y et hypogonadotrophiques congénitaux (HHC)
infer- tilité par interruption de la et acquis
DBY/DDX3Y), AZFb (HHA) responsables d’infertilité par atteinte pré-testiculaire.
production tes- ticulaire de Hypogonadismes hypogonadotropes congénitaux (HHC)
spermatozoïdes [6-8]. Parmi ces • HHC normosmique isolé
nombreuses causes, signalons tout - Mutations de GNRH1, GNRHR, KISS1, KISS1R, TAC3, TACR3
particulièrement, le dopage, par utilisa- • Syndrome de Kallmann (= HHC + anosmie/hyposmie)
tion de testostérone et/ou de stéroïdes - Mutations de KAL1 (ANOS1), FGFR1, FGF8, PROK2, PROKR2, WDR11, CHD7,
ana- bolisants chez les sportifs ou les SEMA3A, SOX10, FEZF1, IL17RD, FGF17
«body- builders». Ces stéroïdes inhibent, • Hypopituitarisme congénital (interruption de tige et autres...)
par rétrocontrôle négatif, les
gonadotro- phines hypophysaires ce qui Hypogonadismes hypogonadotropes acquis (HHA)
• Tumeurs de la région hypothalamo-hypophysaire
conduit à une azoospermie avec
- Crâniopharyngiome
hypotrophie testi- culaire en cas
- Adénomes hypophysaires
d’utilisation prolongée et à fortes doses. - Dysgerminomes, gliomes
Hormis ces cas de dopage, les
hypogonadismes hypogonadotropes • Processus infiltratifs hypothalamo-hypophysaires
peuvent être diagnostiqués par la baisse - Hémochromatose juvénile et post trasfusionnelle
simultanée de la testostérone et des - Hypophysite ou infundibulite
gona- dotrophines LH et FSH [6-8]. - Sarcoïdose
- Histiocytose
Causes testiculaires
• Iatrogéniques et traumatiques
- Chirurgie de la région hypothalamo-hypophysaire
La production quantitativement et - Radiothérapie hypophysaire ou encéphalique
qualitativement normale de spermato- - Traumatisme crânien
zoïdes à partir des cellules souches sper-
matogoniales est aussi, indépendamment • Fonctionnels
de sa régulation hormonale, un processus - Hyperprolactinémie
extrêmement complexe et vulnérable [6]. - Carence nutritionnelle (anorexie mentale, maladies chroniques, activité physique
Des maladies très nombreuses et variées excessive)
peuvent l’affecter (Tableau 2). La sper- - Hypercortisolisme, tumeurs féminisantes
matogenèse fait intervenir l’expression - Causes médicamenteuses (androgènes, anabolisants, oestroprogestatifs, agonistes de la
GnRH, corticoïdes)
testiculaire d’un nombre considérable de
- Bloc en 21 hydroxylase avec sécrétion excessive de progestérone et de
gènes dont seule une poignée est à ce
17-OH-progestérone
jour connue pour être impliquée comme
cause génétique de certaines infertilités
mascu- lines [6, 9]. Des mutations ou
des délé- tions de certains de ces gènes et AZFc où se trouvent de nombreuses
peuvent ainsi être responsables d’une séquences d’ADN répétées qui prédis-
altération de la spermatogenèse suite à posent à la survenue de délétions [9-12].
une interruption d’une ou de plusieurs Celles-ci entraînent la perte d’un nombre
étapes de la cascade conduisant à la variable de gènes nécessaires à la produc-
formation d’un spermato- zoïde haploïde tion des spermatozoïdes. Les micro-délé-
à partir d’une spermatogo- nie diploïde. tions les plus fréquentes concernent la
Parmi les anomalies géné- tiques les plus région AZFc. Elles toucheraient près d’un
fréquentes et les mieux connues, citons homme sur 2300 [9-12]. Elles sont à l’ori-
les micro-délétions du bras long du gine d’une perte plus ou moins impor-
chromosome Y (Figure 1) qui sont tante des 4 copies du gène DAZ (Delete in
trouvées chez plus de 10% des hommes AZoospermia) qui sont nécessaires, dans
avec azoospermie non obstruc- tive et leur ensemble, à la spermatogenèse.
chez près de 5% des hommes avec D’autres causes monogéniques très rares
oligospermie extrême [9-12]. Ces micro- altérant la spermatogenèse ont été mises
délétions entraînent des pertes, plus ou en évidence (Tableau 2). Citons les excep-
moins importantes, de la région située en tionnelles mutations du récepteur de la
Yq11 appelée AZF (pour AZoospermia FSH, découvertes il y a près de 20 ans et
Factor) (Figure 1). Dans cette région
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qui empêchent la stimulation des


cellules de Sertoli par cette
gonadotrophine [13], ou encore les
mutations de TEX11, un gène situé dans
le chromosome X et impliqué dans la
méiose des cellules germinales [14]. La
spermatogenèse testiculaire peut être
aussi être directement et drastique-
ment affectée par des anomalies chro-
mosomiques touchant les gonosomes
(chromosomes sexuels X ou Y) ou
les autosomes [9, 15, 16]. Ainsi, dans le
syn- drome de Klinefelter (SK) le
chromosome X surnuméraire induit
une altération du renouvellement des
cellules souches sper- matogoniales et
une apoptose des sperma- togonies, ce
qui provoque une interruption précoce
de la spermatogenèse à un stade pré-
méiotique [17]. Le SK est une cause

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Tableau 2. Infertilités masculines par anomalie testiculaire d’origine


chromosomique, génétique ou lésionnelle.
Chromosomiques
Klinefelter (XXY)
Anomalies du chromosome Y (Y isodicentrique)
Hommes XX (SRY + ou -)
Translocations et inversions

A
Génétiques P8
Microdélétions du bras long du chromosome Y (régions AZF)
Insensibilité très partielle aux androgènes (MAIS) P7
P6
Mutation du récepteur de la FSH
Mutation de TEX11 P5
P4

Lésions testiculaires congénitales P3


P2

AZFc
Cryptorchidie P1
Dysgénésies gonadiques à phénotype masculin

Anomalies qualitatives des spermatozoïdes


Globozoospermie
Syndrome de Kartagener (cils immobiles)
Macrocéphales

Lésions acquises du fait de la diminution de la couverture


Traumatisme scrotal
Orchidectomie
Torsion testiculaire
Oreillons
Orchites infectieuses
Radiothérapie
Chimiothérapie
Inclusions surrénaliennes intra-testiculaires (Bloc 21-hydroxylase classique)

Idiopathiques
Oligospermies, oligoa-asthénos-tératospermie

Causes supposées
Varicocèle (stade 3)
Auto-immunes

majeure d’infertilité masculine puisque vaccinale, peuvent se compliquer d’une


trouvée chez près de 15% des hommes orchido-épididymite parfois bilatérale
azoospermiques [18]. Au plan phénoty- avec comme séquelle, lorsqu’elle survient
pique, le SK est associé à une chez l’adulte, une altération sévère de la
hypotrophie testiculaire majeure et spermatogenèse pouvant aller jusqu’à
parfois à un hypo- gonadisme avec l’azoospermie et l’atrophie testiculaire.
gynécomastie [15]. Les traumatismes testiculaires de toute
A côté des causes génétiques et chro- nature (traumatisme scrotal, torsion tes-
mosomiques, la spermatogenèse peut ticulaire...) peuvent aussi provoquer une
être affectée considérablement et altération profonde de la spermatogenèse.
directement par des agressions physiques, Citons aussi les stérilités consécutives à
chimiques et infectieuses. Rappelons des orchidectomies pour cancer testicu-
certaines chimio- thérapies laire qui posent, de façon aiguë, le pro-
anticancéreuses, la radiothérapie touchant blème de la préservation de la fertilité.
la sphère pelvienne/scrotale. Les La cryptorchidie, qu’elle soit isolée ou
oreillons, maladie qui émerge à nouveau

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Figure 1. Vision schématique du
chromosome Y avec les régions AZF. Des
micro-délétions
entraînent des tableaux d'azoospermie sécrétoire
(AZFa, AZFb, AZFc) ou des oligospermies
extrêmes (AZFc).

dans le cadre plus complexe d’une


anoma- lie globale du développement
sexuel, est associée, lorsqu’elle est
sévère et bilaté- rale, à des atteintes
partielles (oligosper- mie) ou complètes
(azoospermie) de la spermatogenèse
[19]. La cryptorchidie est un symptôme
dont les causes peuvent être multiples,
associant de façon variable des
composantes génétique, développemen-
tale et environnementale (19). On ne
sait pas encore clairement si la
cryptorchidie est directement
responsable de l’altéra- tion de la
spermatogenèse ou si l’ectopie
testiculaire et l’atteinte de la production
de spermatozoïdes sont simplement les
deux facettes d’une même maladie
testiculaire
«dysgénétique».

Causes «post-testiculaires» par


obstacle des voies excrétrices

Pour pouvoir féconder


naturellement un ovocyte expulsé dans
les trompes après l’ovulation, les
spermatozoïdes produits dans le
testicule doivent être mobiles, tra-
verser l’ensemble des voies excrétrices
masculines et finalement être déposés

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Figure 2. Vue anatomique schématique du trajet suivi par les spermatozoïdes depuis la libération dans la lumière des tubes séminifères jusqu'a l'expulsion lors
de l'éjaculation.

dans le vagin après éjaculation lors d’un au niveau du


rapport sexuel (Figure 2A et 2B). rete testis, en cas de processus expansif au
Après leur libération dans la lumière niveau du hile testiculaire, comme dans le
des tubes séminifères pendant la sper- cas des inclusions surrénaliennes intra-tes-
miation, les spermatozoïdes produits ticulaires observées chez certains hommes
convergent vers les le rete testis au porteurs de formes classiques de bloc en
niveau du hile testiculaire. Ils se dirigent 21 hydroxylase [20]. Une cause majeure
ensuite, via les canaux efférents, vers la d’obstacle post-testiculaire est l’agénésie
tête de l’épididyme où ils confluent vers bilatérale des canaux déférents (ABCD)
le canal épididymaire qui traverse le [21]. Il s’agit d’une maladie génétique
corps de l’épi- didyme pour ensuite autosomique récessive fréquente (http://
donner naissance au canal déférent au www.cftrscience.com) liée à des muta-
niveau de la queue de l’épididyme tions bi-alléliques du gène CFTR (Cystic
(Figure 2A et B). Les défé- rents Fibrosis Transmembrane Conductance
traversent le canal inguinal pour se Regulator) qui est aussi responsable de
diriger, au niveau prostatique, vers les la mucoviscidose. Cette dernière maladie
canaux éjaculateurs qui naissent après la qui affecte le poumon, les glandes sudo-
jonction des vésicules séminales (Figure ripares, le tube digestif et le pancréas est
2B). Au moment de l’éjaculation, l’en- provoquée par la présence de 2 mutations
semble du liquide séminal, comprenant sévères de CFTR alors que l’ABCD iso-
les spermatozoïdes et les sécrétions des lée est la conséquence d’une mutation
vési- cules séminales et prostatiques est sévère associée à une mutation mineure
conduit vers l’urètre prostatique après de CFTR. Etant donné la très grande fré-
passage dans les canaux éjaculateurs. La quence des porteurs asymptomatiques
fermeture concomitante du sphincter (près de 1/30) dans la population générale
vésical asso- cié à un péristaltisme des française, une anomalie de CFTR chez la
muscles lisses assure l’expulsion du partenaire d’un patient avec ABCD sera
liquide séminal vers l’urètre pénien puis systématiquement recherchée dans le
à travers l’orifice du méat urétral. cadre du conseil génétique.
Tout ce cheminement peut être le Parmi les obstacles post-testiculaires,
siège d’obstacles (Tableau 3). Ils il faut citer les ligatures volontaires des
peuvent être testiculaires (c’est rare) : déférents pratiquées lors des vasectomies

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et les ligatures involontaires des
déférents lors de chirurgies pour hernie
inguinale. Enfin tout processus
infectieux des voies excrétrices peut
potentiellement entraîner des lésions
suivies de séquelles à type obs- tacle
même si leur prévalence est discutée
dans la littérature. Elles concerneraient
particulièrement les canaux éjaculateurs
situés au niveau prostatique.

Infertilités masculines idiopathiques

Elles seraient à l’origine de près


de 50% des infertilités [3, 9]. Il s’agit
d’hommes ayant une fonction gonado-
trope normale et chez qui l’exploration
des voies excrétrices n’a pas permis de
mettre en évidence d’obstacle. Chez
ces patients le caryotype et les explo-
rations génétiques de première ligne
ne montrent pas d’anomalie (voir plus
loin). Les altérations de la spermatoge-
nèse testiculaire sont fréquentes, ce qui
suggère une maladie primitivement tes-
ticulaire. Il est possible que bon nombre
de ces atteintes de la spermatogenèse
soient d’origine génétique (peut être
aussi épigénétique) soit par des méca-
nismes monogéniques classiques soit
par des mécanismes oligogéniques ou
multigéniques.

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Tableau

3. Infertilités masculines par anomalie "post-


Génétiques
•Agénésie bilatérale des canaux déférents par mutation du gène CFTR, aussi
responsable de la mucoviscidose (sans malformation rénale)
•Agénésie des déférents avec agénésie rénale unilatérale
•Syndrome de Young (sinusites, infection pulmonaires, et azoospermie, CFTR normal)

Acquises
•Compression du rete-testis
- inclusions surrénaliennes intra-testiculaires (Bloc 21-hydroxylase)
- infectieuses
•Obstruction idiopathique de l'épididyme
•Obstruction des canaux déférents
- Post vasectomie volontaire
- Cure chirurgicale d'hernie inguinale avec ligature des déférents
couple sera aussi évaluée systématique-
•Obstruction des canaux éjaculateurs (infectieuse)
•Anomalies fonctionnelles de l'éjaculation ment pour écarter des
- Neuropathie diabétique dysfonctionnements évidents et, chez
- Traumatisme de la moelle épinière l’homme, on dépistera un trouble de
- Sclérose en plaques l’érection ou l’absence d’éja- culation.
L’interrogatoire
- Lésions neurologiques chirurgicales par curage cherchera toute prise
ganglionnaire retro-péritonéal
médicamenteuse pouvant perturber la
fertilité en particulier des traitements
Exploration initiale inopinés par des androgènes ou des gynécomastie, un aspect gynoïde ou une
anabo- lisants. diminution de la pilosité et des masses
Interrogatoire musculaires.
Examen clinique Un examen orienté et soigneux de la
Il vise à recueillir des données du verge, de la région pelvienne et inguinale
passé familial ou personnel en faveur de Il vise tout d’abord à vérifier le bon et du contenu intra scrotal sera réalisé. Il
causes évidentes d’infertilité. Au niveau développement pubertaire et à écarter vise essentiellement à évaluer le volume
familial, il peut s’agir d’autres cas chez toute maladie, anomalie ou malforma- testiculaire qui est un élément clé du dia-
des appa- rentés. Au niveau personnel, tion générale. On cherchera des signes gnostic et peut aussi avoir un impact pro-
l’ensemble des antécédents cliniques d’hypogonadisme comme une nostique. Cette évaluation est facilitée par
pathologiques pouvant prédisposer à une l’utilisation d’un orchidomètre de Prader
altération de la fertilité seront notés (Figure 3). La consistance des tes- ticules
(traitement de cancers, chirur- gie de la est notée. Les testicules doivent être
sphère génitale). On recherchera une fermes et une diminution de la fer- meté
éventuelle consanguinité. La sexualité du témoigne souvent d’une maladie tes-
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ticulaire. La taille et la morphologie de Figure 3. Orchidomètre de Prader permettant
la verge sont précisées pour écarter toute d'évaluer le volume testiculaire en consultation
anomalie, par exemple un micropénis ou
un hypospadias. On cherche génitaux internes, à condition que cet
systématique- ment des cicatrices au exa- men morphologique soit réalisé
niveau des organes génitaux et des par des radiologues ou urologues
orifices inguinaux (inter- vention pour experts.
cryptorchidie ou cure chirur- gicale
d’hernie). Lorsqu’on a l’habitude de Le spermogramme
l’examen clinique de la sphère géni- tale
masculine on cherche un varicocèle Il est l’examen clé d’un homme sus-
important, on vérifie la présence et pecté d’infertilité et doit être obligatoire
l’inté- grité des canaux déférents et devant toute infertilité du couple,
l’intégrité du corps de l’épididyme. Les qu’elle soit supposée d’origine féminine
médecins moins expérimentés dans ce ou mas- culine [22]. Il faut expliquer à
domaine peuvent vérifier l’intégrité de un patient non averti que cet examen
ces structures grâce à l’échographie du nécessite de réaliser une masturbation
scrotum et des organes au laboratoire. Ce laboratoire doit être
accrédité pour la réalisation de cet
examen de façon à garantir sa fiabilité.
Une abstinence sexuelle de 3 jours est
demandée avant sa réalisation. Il est de
même recommandé de ne pas faire cet
examen pendant ou dans les 3 mois qui
suivent une affection inter- currente qui
pourrait altérer la qualité sper- matique
de façon non spécifique et réver- sible.
Les principaux paramètres mesurés,
avec leur valeurs normales de référence
établies par l’OMS [23], sont indiqués
dans le Tableau 4 ainsi que les princi-
pales anomalies observées. Les éléments
à prendre en considération en première
ligne sont tout d’abord la concentration
sper- matique, mais aussi le volume de
l’éja- culat, le pourcentage de
spermatozoïdes vivants (vitalité) et
mobiles (mobilité). L’analyse
morphologique des spermato- zoïdes
permet d’évaluer le pourcentage
respectif de formes normales et anor-
males. Si ces dernières sont très
augmen-

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thérapeu- tique (voir plus loin). Le


volume
Tableau 4. Valeurs normales de l’éja-
du spermogramme
selon l’OMS (modifié en 2010)
Paramètre Valeurs normales Définition de l’anomalie

Volume 1,5 à 6 mL < 1,5 mL  hypospermie


> 6 mL  hyperspermie

pH 7,2 - 8

> 15 millions/mL 0  azoospermie


Concentration < 15 millions  oligospermie
> 39 millions/ éjaculat > 200 millions  polyspermie

Mobilité > 30% de mobilité < 30% Asthénospermie


progressive (a+b)

OMS-1999 :  30% de OMS-1999 (classification David) :


formes typiques (selon la < 30%  tératospermie
Morphologie classification David)
OMS-2010 :  4% de OMS-2010 (classification Kurger) :
formes typiques (selon la < 4%  tératospermie
classification Kurger)

Vitalité > 58% de formes vivantes < 58  nécrospermie

Agglutinats Absence.

Leucocytes < 1 million/mL > 1 million  leucospermie

tées on parle de tératospermie. A partir culat a une valeur d’orientation lorsqu’il


de cette analyse est établi un premier est réduit. Il suggère la présence d’un
«phéno- type spermatique», essentiel obstacle, une hypoplasie des vésicules
pour préci- ser le pronostic. Les séminales ou plus rarement un
anomalies observées au spermogramme hypogonadisme ou une insensibilité aux
doivent être considé- rées comme un androgènes [24].
symptôme dont les causes peuvent être En cas d’azoospermie chez un homme
multiples, les thérapeutiques diverses et atteint de diabète ancien, surtout s’il y a
les pronostics variables. Ainsi, par d’autres atteintes neurovégétatives, on
exemple, devant une azoospermie le cherchera une éjaculation rétrograde par
pronostic peut être excellent si la cause anomalie du sphincter de l’urètre vésical.
est un hypogonadisme hypogonadotrope, La présence de spermatozoïdes dans les
très bon en cas d’obstacle au niveau des urines après un rapport sexuel ou une mas-
défé- rents mais mauvais en cas de turbation est très évocatrice de ce diagnos-
microdélé- tion de AZFa [10-12]. tic [25].
Avant de conclure à une réelle Chez un nombre important d’hommes
azoosper- mie, le sperme doit subir une consultant pour infertilité, on détecte des
ultracentrifu- gation de façon à déceler atteintes à la fois quantitatives (oligosper-
d’éventuels sper- matozoïdes non mie) et qualitatives avec des anomalies de
visualisés lors du comptage standard la mobilité (asthénospermie) et des formes
(cryptozoospermie) [22, 23]. La anormales (tératospermie), on parle alors
découverte d’éventuels spermatozoïdes d’oligo-asthéno-tératospermie, désignée
dans le culot de centrifugation peut avoir souvent par le sigle « OAT ». Là encore,
une importance cruciale au plan il s’agit d’un profil spermatique dont les

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causes peuvent être diverses, aussi bien (insuffisances testiculaires primitives,
acquises suite à un déficit gonadotrope ITP) responsables d’azoosper-
ou une agression physique, chimique ou
infectieuse du testicule que secondaires
à des anomalies chromosomiques ou
géné- tiques. Une OAT n’est pas, en
soi, un dia- gnostic mais simplement un
symptôme qui nécessite une enquête
étiologique.
La présence de leucocytes dans le
liquide séminal est physiologique, mais
leur nombre ne doit pas dépasser 1x10 6.
Un nombre anormalement élevé doit
faire évoquer une infection à bas bruit,
d’autant plus que le volume de
l’éjaculat est réduit, et faire pratiquer
une spermoculture, de façon à tenter
d’identifier le germe et à proposer un
traitement antibiotique adapté [22, 23].
Dans ce contexte une échogra- phie
scrotale et des organes génitaux internes
(OGI) est souvent utile pour déce- ler
des lésions séquellaires sur l’appareil
excréteur et les glandes annexes
(prostate et vésicules séminales).
Quand on suspecte une azoospermie
par obstacle, l’analyse de certains mar-
queurs biochimiques du sperme a été
proposée, de façon à préciser le niveau
d’un éventuel obstacle (épididyme,
vési- cules séminales ou prostate). Mais
cette approche n’a jamais été
sérieusement vali- dée au plan
diagnostique et il faut bien admettre
que cet examen est rarement décisif.
Ces limites expliquent qu’il ne soit pas
recommandé au niveau international.
De plus, la diffusion de l’échographie
des OGI, pouvant être réalisée en même
temps que l’échographie scrotale, et
dont les per- formances techniques ce
sont améliorées de façon très
significative parallèlement à
l’accumulation d’expertise par les
radiolo- gues spécialisés [26] ont
contribué à l’ob- solescence de cet
examen complémentaire ancien.

Exploration hormonale

L’exploration hormonale de base


chez un homme infertile comprend au
mini- mum un dosage de la FSH, de la
LH et de la testostérone totale
circulantes.
Cette exploration de première ligne
est essentielle car elle permet de
dépister un grand nombre d’atteintes
primitivement testiculaires

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mie, d’oligospermie ou d’OAT. Un par l’amélioration spectaculaire des diffusion croissante ainsi que par une
grand nombre d’ITP se traduisent en images obtenues avec des sondes de meilleure connaissance de la sémiologie
effet par une élévation anormale de la haute fréquence et, par la baisse du prix échographique des testicules et des OGI
FSH (sou- vent associée à une baisse des appareils et donc leur par les praticiens prenant en charge ces
de l’inhibine B circulante), ce qui patients. Des experts plus sceptiques
permet déjà de pré- ciser le niveau insistent sur sa redondance par rapport un
testiculaire de l’atteinte et d’écarter les examen clinique spécialisé bien conduit et
causes pré- et post-testicu- laires par l’absence de critères diagnostiques
évoquées plus haut. consensuels clairs pour identifier des
Ces dosages hormonaux permettent causes d’infertilité déterminées [26]. Ils
aussi de dépister de façon efficace les rappellent qu’il n’y a pas de réelle plus-
hypogonadismes hypogonadotropes (HH) value diagnostique pour les causes pré-
qui n’auraient pas déjà été évoqués par testiculaires et testiculaires, ce qui est
l’interrogatoire et/ou l’examen clinique effectivement difficile à réfuter. Ainsi par
[6-8]. Dans les HH avec oligospermie ou exemple, la mesure du volume testiculaire
azoospermie, la formule hormonale est par l’orchidomètre de Prader est en général
souvent caricaturale et associe une fiable et l’échographie testiculaire
baisse simultanée, nette, à la fois de la n’apportera ici qu’une confirmation.
FSH, de la LH et de la testostérone. Plusieurs sociétés savantes européennes ont
Dans ce cas, plutôt rare chez les entrepris d’évaluer les réels avantages de
hommes consultant pour une infertilité, l’échographie et sa place dans la démarche
les dosages précédents seront complétés diagnostique. En attendant l’échographie,
par un dosage de la pro- lactine, une lorsqu’elle est réalisée par des spécialistes
évaluation de l’ensemble des fonctions compétents, reste parfois un complément
hypophysaires et par la réalisa- tion utile de l’examen clinique, surtout quand
d’une IRM de la région hypophysaire. il est effectué par un clinicien peu entraîné.
Devant une azoospermie ou une oli- Cet examen peut ainsi apporter des
gospermie extrême, l’exploration renseignements utiles en cas de suspicion
hormo- nale (dosages de FSH, LH et d’azoospermie par obstacle et peut déceler
testostérone) peut être normale. Ce facilement une agénésie des déférents ou
profil écarte com- plètement une cause une anomalie anatomique des vésicules
pré-testiculaire (HH) mais ne permet de séminales ou de la région prostatique et
pas toujours de tran- cher entre une des canaux éjaculateurs.
cause testiculaire (anomalie sécrétoire) et
un obstacle post-testiculaire. Ainsi, par Exploration cytogénétique
exemple, un patient présentant une et génétique
micro-délétion du chromosome Y au
niveau de AZFc et un autre présentant Cette exploration ne sera réalisée
une ABCD peuvent présenter une qu’après classification de l’anomalie en
formule hormonale normale similaire cause: pré-testiculaire, testiculaire ou post-
[12, 22]. C’est l’association de l’examen testiculaire [12, 22].
clinique et de l’échographie qui En présence d’un hypogonadisme
permettra de sépa- rer ces 2 éventualités, hypogonadotrophique, une analyse géné-
qui, de toute façon, seront confirmées tique sera demandée en présence d’élé-
par des examens géné- ments suggérant son caractère congénital
tiques orientés (voir plus loin). (HHC): absence de développement puber-
taire, micropénis et cryptorchidie [7, 8]. Il
L’échographie scrotale en est de même si l’HH est associé à une
et des organes génitaux anosmie. Dans ces cas seront analysés
internes les gènes responsables d’HHC (Tableau
1) avec une priorité pour ceux ayant une
Même si ses performances diagnostiques transmission autosomique dominante
ont été insuffisamment évaluées, cet (FGFR1, SOX10, CHD7) [27] où la mala-
examen non invasif est de plus en plus
die risque d’être transmise à la descen-
utilisé dans l’évaluation des hommes
dance. Chez ce type de patient avec HHC,
infertiles [26]. Cet engouement s’explique,
le plus souvent l’exploration génétique a,
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en réalité, déjà été réalisée au moment rai- sonnable.
du diagnostic. Mais il faut rappeler,
lorsque la procréation est envisagée, les
consé- quences des anomalies
génétiques identi- fiées.
Lorsqu’on suspecte une anomalie
pri- mitivement testiculaire et qu’une
cause lésionnelle ou toxique, un HH et
un obs- tacle ont été écartés,
l’exploration débute par la réalisation
d’un caryotype et ce d’autant plus
qu’une hypotrophie testicu- laire a été
constatée [18, 22]. Il permettra de
diagnostiquer aisément un syndrome de
Klinefelter ou une autre anomalie des
gonosomes ou des autosomes [18,
22]. Si cet examen cytogénétique est
normal chez un sujet souffrant
d’azoospermie ou d’oligospermie
extrême, une recherche de micro-
délétions de la région AZF sera
entreprise [10-12]. Cette exploration de
première ligne est assez consensuelle au
niveau international. En revanche
l’explo- ration génétique de deuxième
ligne, en cas d’atteinte primitive de la
spermatogenèse testiculaire, fait encore
l’objet de discus- sions et cela pour
plusieurs raisons. D’une part, dans la
quasi totalité des centres hos- pitaliers
français, ce type d’analyse géné- tique
spécialisée, centrée sur l’infertilité
masculine, n’est pas disponible. De
plus, on ignore actuellement quel
algorithme diagnostique génétique
proposer. En effet, à part quelques
exceptions (AZFa, AZFc ou TEX11), la
relation entre l’histologie testiculaire et
certaines anomalies géné- tiques n’est
pas toujours claire. D’autre part, hormis
les micro-délétions du bras long de l’Y,
on ne connaît pas la préva- lence des
autres anomalies génétiques chez les
hommes infertiles avec altération
primitive de la spermatogenèse. Cette
méconnaissance rend difficile le
déploie- ment de pratiques acceptables
d’un point de vue médico-économique.
Ces limites seront peut-être
progressivement réso- lues avec une
meilleure connaissance des gènes
responsables et des relations génotype-
phénotype et par l’implémen- tation de
techniques de séquençage de nouvelle
génération (NGS) de type exome
ciblé. Cette approche permettra
d’analyser simultanément des dizaines
de gènes sélectionnés et validés à partir
d’un seul prélèvement et ce, à un coût

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Enfin, en cas d’azoospermie par obs- vérifié l’absence de spermatozoïdes sur


tacle secondaire à une agénésie bilatérale le culot de centrifugation, et en l’absence Jacques Young
des déférents (ABCD), une analyse du Service d'Endocrinologie
de facteur féminin péjoratif insurmon- et Maladies de la Reproduction,
gène CFTR sera réalisée (12,21,22). On table, on pourra proposer une biopsie Hôpital Bicêtre.Assistance Publique-Hôpitaux de Paris,
débutera par la recherche des mutations tes- ticulaire pour tenter d’extraire des Université Paris Sud
les plus fréquentes au moyen de kits INSERM U 1185.
sper- matozoïdes testiculaires (technique mail: jacques.young@aphp.fr
com- merciaux largement disponibles, dite TESE pour Testicular Sperm
puis on poursuivra l’analyse de ce gène, Extraction) en vue d’une injection d’un
si le dia- gnostic d’ABCD est spermatozoïde dans le cytoplasme de Références
suffisamment solide, après accord des l’ovocyte (ICSI pour Intra-Cytoplasmic 1. Mascarenhas MN, et al. PLoS Med 2012 ; 9:1.
laboratoires spéciali- sés. Cette analyse Sperm Injection) (28). Cette approche 2. Rutstein SO & Shah IH. DHS Comparative
est cruciale du fait du risque élevé de est même possible en cas d’hypotrophie
Reports No. 9. Geneva: World Health
transmission à la descen- dance d’une Organization, 2004.
testiculaire majeure comme celle du 3. Agarwal A, et al. Reprod Biol Endocrinol
mucoviscidose compte tenu de la syndrome de Klinefelter [15, 16, 30]. En 2015; 13:37.
fréquence très importante des sujets cas d’oligospermie (sou- vent en fait
4. Trabado S, et al. Ann Endocrinol (Paris) 2014 ;
75:79.
sains porteurs de mutations à l’état hété- d’OAT), plusieurs approches peuvent 5. Griswold MD. Physiol Rev 2016 ; 96:1-17.
rozygote. La découverte de mutations de être utilisées, soit une insémina- tion 6. Salenave S, et al. Ann Endocrinol (Paris) 2012
CFTR impose un conseil génétique du ; 73:141.
intra utérine si le nombre de sperma- 7. Young J. J Clin Endocrinol Metab. 2012 ;
couple [21]. tozoïdes est suffisant [29], soit une 97:707.
D’une façon générale, toute fécon- dation in vitro s’il sont présents en
8. Boehm U, et al. Nat Rev Endocrinol 2015; 11 :
suspicion d’une cause génétique de 547-64.
nombre très restreint. 9. Krausz C, et al. Reproduction 2015 ; 150:R159.
l’infertilité mas- culine, quel qu’en soit Lorsqu’un obstacle post-testiculaire 10. Pryor JL, et al. N Engl J Med 1997 ; 336:534.
le mécanisme, doit conduire à un conseil est en cause des prélèvements de
11. Sadeghi-Nejad H & Oates RD. Curr Opin Urol
2008 ; 18:628.
génétique au cours duquel sera expliqué sperma- tozoïdes au niveau de 12. Krausz C, et al. Andrology 2014 ; 2:5.
au couple le risque potentiel de l’épididyme per- mettent dans la plupart 13. Tapanainen JS, et al. Nat Genet 1997 ; 15:205.
transmission d’une mala- die. Etant 14. Yatsenko AN, et al. N Engl J Med. 2015 ;
de cas d’obtenir un succès après une 372:2097.
donné l’évolution rapide de la fécondation in vitro [31]. 15. Nieschlag E, et al. Ann Endocrinol (Paris)
découverte de nouveaux gènes, une Il faut cependant reconnaître que la 2014 ; 75:88.
veille scientifique s’impose aux équipes 16. Plotton I, et al. J Clin Endocrinol Metab 2015 ;
méconnaissance du mécanisme précis 100:961.
prenant en charge ces patients. d’une infertilité masculine n’empêche 17. Oates RD. Fertil Steril 2012 ; 98:266.
18. Ghorbel M, et al. J Assist Reprod Genet
cependant pas de proposer un traitement 2012 ; 29:451.
Relation entre le mécanisme efficace. 19. Virtanen HE & Toppari J. Endocrinol Metab
de l’infertilité masculine Clin North Am 2015 ; 44:751.
20. Bry-Gauillard H, et al. N Engl J Med 2014 ;
et la prise en charge Conclusion 371:2042.
21. Yu J, et al. Hum Reprod 2012 ; 27:25.
thérapeutique 22. American Urological Association. The evalua-
En présence d’une infertilité mas- tion of the azoospermic male: AUA best prac-
culine, le défi est double : satisfaire une tice statement. 2011 (https://www.auanet.org/
demande de procréation pressante du common/pdf/education/clinical-guidance/
Le traitement de première ligne Male-Infertility-b.pdf).
couple, et mener un diagnostic étiolo- 23. WHO. WHO Laboratory Manual for the
d’une infertilité masculine doit toujours
gique. Le spermogramme est à la base Examination and Processing of Human Semen.
être déterminé de façon rationnelle, en 5th ed.Geneva: World Health Organization,
de l’exploration de toute infertilité du
fonc- tion du mécanisme en cause. 2010.
couple, même si celle-ci semble liée à 24. Massin N, et al. Clin Endocrinol (Oxf) 2012 ;
Lorsque l’infertilité est la conséquence
une pathologie féminine. La recherche 77:593.
d’un déficit en gonadotrophines 25. Gaunay G, et al. Endocrinol Metab Clin North
étiologique vise à dépister une cause Am 2013 ; 42:899.
hypophy- saires, le traitement fait appel à
pré- testiculaire, une anomalie 26. Lotti F & Maggi M. Hum Reprod Update. 2015
l’adminis- tration conjointe de FSH et ; 21:56.
testiculaire ou un obstacle post-
hCG. C’est la seule cause d’infertilité 27. Sarfati J, et al. Orphanet J Rare Dis 2015 ;
testiculaire. Cette explo- ration permet 10:71.
masculine où ce traitement médical a fait
de comprendre le méca- nisme de 28. Van Peperstraten A, et al. Cochrane Database
la preuve d’une indiscutable efficacité et Syst Rev 2008 ; 16:CD002807.
l’infertilité et de proposer un traitement
donc sa seule indication sérieuse [6- 8]. 29. Bensdorp AJ, et al. Cochrane Database Syst
adapté. Souvent, l’enquête étiologique Rev 2007 ; 18:CD000360.
Le traitement des infertilités d’ori-
n’est pas concluante mais cela 30. Greco E, et al. Hum Reprod 2013 ; 28:1155.
gine testiculaire est variable en fonction 31. Wosnitzer MS & Goldstein M. Urol Clin North
n’empêche pas de proposer un traite-
de nombreux paramètres. Le plus Am 2014 ; 41:83.
ment efficace. En cas d’infertilité
important concerne la sévérité de
mascu- line, le succès des thérapeutiques
l’atteinte sperma- tique. En cas
dépend en grande partie de la fertilité de
d’azoospermie, après avoir
la parte- naire et de son âge.
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