Gynécologie Obstétrique & Fertilité 40 (2012) 490–493

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Dix-septièmes Journées nationales de la Fédération française d’étude de la reproduction

(Paris, 19–21 septembre 2012)

Prostatite, fertilité : le point de vue du biologiste

Prostatitis and fertility: The biologist’s point of view

N. Le Foll, J.-C. Pont, J.-P. Wolf *, A. Ziyyat, J.-C. Juillard, V. Barraud-Lange

Service d’histologie embryologie–biologie de la reproduction, hôpital Cochin, AP–HP, 123, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Historique de l’article : Il y a deux leucospermies. La leucospermie inférieure à 106 leucocytes/mL est d’origine épididymaire.
Reçu le 9 juillet 2012 Elle est physiologique, améliore les qualités du sperme et de l’Assistance médicale à la procréation et doit
Accepté le 9 juillet 2012 donc être respectée. Les leucospermies supérieures à 106 leucocytes/mL sont, elles, d’origine prostatique
Disponible sur Internet le 17 août 2012
et témoignent d’une prostatite chronique. Les résultats de la FIV et de l’ICSI avec de tels spermes sont
toujours améliorés, de façon surprenante par rapport aux spermes sans leucocytes du tout, mais cette
Mots clés : amélioration est effacée par une augmentation très importante du taux de fausse couche. Faut-il traiter
Syndrome inflammatoire
cette leucospermie ou sa cause ? Un essai thérapeutique est mené à Cochin dans le cadre du PHRC Sigma
Leucospermie
Sperme de donneur
(Syndrome inflammatoire génital masculin) qui nous aidera à répondre à cette question. Il nous semble,
a priori, qu’il vaut mieux traiter la cause et respecter la leucospermie qui, elle, améliore les résultats des
Assistances Médicales à la Procréation.
ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

A B S T R A C T

Keywords: There are two leukocytospermia: the leukocytospermia below 106 cells/ml comes from the epididymis. It
Inflammatory syndrome is physiological, improves sperm quality and ART outcomes and therefore must be respected.
Leucospermia Leukocytospermia above 106 cells/ml are of prostatic origin and reflect a chronic prostatitis. The results
Donor semen
of IVF and ICSI with these sperm are always surprisingly improved when compared to those obtained
using semen without leukocytes at all. But this improvement is offset by a dramatic increase in the
miscarriage rate. Should we treat this leukocytospermia or its cause? A clinical trial is conducted in
Cochin hospital with the PHRC Sigma (Male Genital Track Inflammatory Syndrome) that will help us
answer this question. It seems, a priori, that it is better to treat the cause and to respect the leukospermia.
ß 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction qualité du spermatozoı̈de est un élément essentiel mais trop

La prostate est une énigme pour les biologistes. Le plus souvent
elle est ignorée, et si elle intéresse parfois, c’est en raison des
infections chroniques dont elle est le siège et qui, on le pense, doivent
obligatoirement dégrader la qualité du sperme et ses capacités
fécondantes. Mais pour s’y intéresser, encore faut-il s’intéresser à la
fécondité naturelle des hommes et s’attacher avant tout à la
restaurer, ou du moins à l’améliorer, avant toute prise en charge en
Assistance médicale à la procréation (AMP), ce qui est trop rarement
le cas. Pourtant, pour que l’AMP débouche sur une grossesse, il faut
que l’embryon soit de qualité, ce qui exige trois conditions
préalables : que l’ovocyte le soit, que le travail de laboratoire le
soit et que la qualité du gamète mâle soit optimum. C’est dire que la
souvent ignoré de la réussite de la prise en charge du couple infertile.
C’est la raison pour laquelle nous parlerons d’abord de la prostate
saine et de son rôle dans la fécondance du sperme, puis du sperme
utilisé au laboratoire d’AMP.
À ce propos, il nous faut introduire une distinction essentielle
entre les données qui ont été acquises in vitro et ce qu’il en est de la
qualité du sperme porté par un homme dont l’appareil génital
possède ses défenses immunitaires, ses défenses anti-oxydantes et
ses défenses antibactériennes. Comme on le verra plus loin, cette
distinction est essentielle car les effets du syndrome inflammatoire in
vivo sont bien différents de ce qui a lieu dans un tube de laboratoire.
2. La prostate saine

* Auteur correspondant. Les spermatozoı̈des sortis du testicule ne sont pas fonctionnels.

Adresse e-mail : jean-philippe.wolf@cch.aphp.fr (J.-P. Wolf). Ils sont immobiles et incapables de féconder les ovocytes. Leurs

1297-9589/$ – see front matter ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2012.07.028
 N. Le Foll et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 40 (2012) 490–493
interactions avec l’épididyme et la prostate leur fait acquérir les
propriétés indispensables à l’apparition de leur pouvoir fécondant.
La prostate agit entre autre par l’intermédiaire de la sécrétion
d’exosomes appelés prostasomes. Il s’agit de vésicules membra-
naires de 100 à 150 nm sécrétées par la prostate [1,2]. Leur
composition lipidique est particulière : elle comprend de grandes
quantités de cholestérol et de sphingomyéline alors que les
phosphatidylcholine y sont moins abondants. Ces microvésicules
interagissent avec les spermatozoı̈des soit par fusion avec leur
membrane soit par simple « docking » des vésicules sur la
membrane spermatique suivi d’échanges. Ils augmentent la
mobilité spermatique [3]. Ils stabilisent les membranes et
préviennent la réaction acrosomique [4] ou au contraire l’induisent
à pH légèrement acide [5]. Toutefois ce pH n’étant pas le pH
prostatique [6], il est possible que cette action n’ait lieu que lorsque
le sperme se trouve dans le vagin.
Ils peuvent aussi avoir une action protectrices des spermato-
zoı̈des vis-à-vis des attaques immunitaires en inhibant le
complément [7]. Quelques unes des protéines inhibitrices du
complément sont des GPI-AP [8] et peuvent être transférées aux
spermatozoı̈des par des mécanismes similaires à ceux des
épididymosomes. De plus les prostasomes inhibent la prolifération
lymphocytaire [9] et régulent la phagocytose par les neutrophiles
et les monocytes [10]. Enfin, les prostatosomes ont des actions
antibactériennes, antivirales et anti-oxydantes [7,11,12].
La prostate fonctionnelle est donc un élément essentiel de la
fécondité de l’homme. Il est d’autant plus important d’en restaurer
si possible les fonctions devant une infertilité inexpliquée par
ailleurs. Il est non moins important d’essayer de prévenir les
stérilités masculines consécutives aux infections. C’est le sens du
PHRC Uris mené à Cochin qui a pour but de déceler les éventuels
passages à la chronicité des infections génitales aiguës de l’adulte
jeune.
3. La prostate pathologique
La prostate pathologique c’est l’histoire de l’infection urogé-
nitale chronique. Jamais l’on ne fait de diagnostic d’une infection
génitale aiguë dans le cadre d’un bilan pour infertilité. En règle
dans ces cas là, les patients sont symptomatiques, se plaignent de
douleurs et de brûlures urinaires et vont consulter.
L’infection chronique se découvre, elle, au cours d’un bilan pour
infertilité. À l’interrogatoire du patient on retrouve une gêne
pelvienne ou périnéale, un désagrément passager, une brûlure
urinaire intermittente, une éjaculation moins satisfaisante. Mais
rien qui dans l’univers masculin pousse malheureusement, sponta-
nément le sujet à consulter. Il le fait d’autant moins que l’installation
de ces signes s’est faite insidieusement au fil d’années et n’a pas
brutalement perturbé la vie sexuelle du patient. Le spermogramme
est sans particularité. On retrouve une asthénostératospermie
parfois associée à une oligospermie. Ce qui doit attirer l’attention,
c’est une présence anormalement élevée de cellules rondes, une
asthénospermie isolée, fut-elle seulement secondaire.
L’infection chronique, d’ailleurs est elle même décevante dans
son tableau. Un germe est rarement retrouvé aux examens
cytobactériologiques. La spermoculture est fréquemment négative
ou peu significative. Le plus souvent on ne retrouve qu’un
syndrome inflammatoire évoluant à bas bruit, dont le signe
cardinal est la présence d’un taux de leucocytes spermatiques
augmenté. C’est la leucospermie. Les leucocytes en eux-mêmes
sont faits pour guérir le sujet. Leur présence en soit n’est pas
anormale mais c’est leur taux trop élevé pendant un temps trop
long qui finit par poser un problème. Celui-ci a d’ailleurs été très
difficile à identifier du fait de la contradiction qu’il y a entre les
données établies in vitro et les constations cliniques qui ont pu être
faites dans les quelques études cliniques menées sur le sujet.
491
In vitro, tout concourt à faire penser au caractère délétère des
radicaux libres sécrétés par les leucocytes. La mobilité spermatique
s’effondre in vitro lorsqu’on met des leucocytes activés en présence
d’un sperme de donneur [13]. Les paramètres même du mouve-
ment sont effondrés [14]. La fragmentation de l’ADN spermatique
ainsi que les capacités fusiogènes du sperme évaluées par le test de
pénétration des ovocytes de hamster sont détériorés par les
radicaux libres [15,16]. Pour ces deux derniers paramètres, il faut
toutefois noter une légère amélioration passagère de ces para-
mètres due au fait que les radicaux libres sont également des
seconds médiateurs de l’homéostasie cellulaire. Ainsi, la compac-
tion de l’ADN est améliorée par les taux bas de ROS avant d’être
gravement perturbée par leur augmentation. C’est la même chose
pour la capacité fusiogène. Ces données ne sont pas nouvelles.
Par contre, l’effet des radicaux libres sur les capacités
fécondantes des spermatozoı̈des en AMP montre une singulière
discordance. Une seule publication de Lackner et al. [17] avait
suggéré, sur un petit nombre de tentatives d’AMP, que la
leucospermie n’était pas forcément un élément péjoratif en soit.
C’est l’étude de Barraud-Lange et al. [18] qui a eu l’intérêt d’étudier
de manière plus approfondie le problème de la leucospermie sur un
grand nombre de cas.
Le syndrome inflammatoire a été systématiquement étudié
chez les patients pris en AMP à l’hôpital Jean-Verdier par la
détection de la leucospermie à l’aide du Leucoscreen1. Ainsi,
3676 ponctions correspondant à 1572 FIV et 2074 ICSI ont pu être
analysées [19]. Les résultats ont quelque peu surpris : les taux de
fécondations étaient légèrement mais significativement aug-
mentés chez les patients leucospermiques (p < 0,03). Les taux
de clivage embryonnaire étaient également augmentés passant de
59,3 à 63 % environ. Le taux de grossesse clinique passait de 22 à
28 % et 31 % selon qu’il n’y avait pas de leucocytes dans le sperme
ou que leur taux était inférieur à ou supérieur à 106/mL. Le seul
élément péjoratif retrouvé est l’existence d’une augmentation des
fausses couches à 40,5 % en cas de leucospermies supérieures à 106/
mL comparé à 17,7 % quand elle est inférieure. Les surprises ne
s’arrêtaient toujours pas là. Les grossesses étaient plus longues
(p < 0,03) et les bébés plus lourds quand le mari avait un syndrome
inflammatoire (p < 0,05). À termes identiques les bébés étaient
toujours plus lourds quand le père présentait un syndrome
inflammatoire génital. Enfin, les analyses multivariées prenant
en compte l’âge de la mère, le type d’AMP, FIV ou ICSI, et la
leucospermie montraient que le risque d’avoir un enfant était
multiplié par 1,6 (p < 0,002) en cas de leucospermie modérée mais
revenait à 1,12 si elle était supérieure à un million du fait les
fausses couches dont le niveau devenait très importants.
Nous avons voulu voir ce qu’il en était des paramètres
spermatiques qui valaient de tels résultats. Les patients ont été
classés en quatre groupes selon qu’ils n’avaient pas de leucocytes,
qu’ils en présentaient moins de 0,5
106/mL, et moins ou plus de
106/mL. Les paramètres du sperme ont été analysés ainsi que les
valeurs de la biochimie séminale. Les paramètres tels que volume,
concentration et vitalité spermatiques ne sont pas modifiés par le
syndrome inflammatoire. Mais la mobilité est améliorée signifi-
cativement surtout celle de type b dans la classification de l’OMS
(p < 0,003) pour les spermes avec leucocytes quand elle est
comparée à celle des patients infertiles sans leucospermie. La
morphologie est aussi améliorée pour les spermes leucocytosper-
miques (p < 0,02).
Quand on analyse la biochimie séminale des patients, un des
seuls résultats significatifs retrouvé est une baisse de la
phosphatase acide prostatique pour les patients présentant une
leucospermie supérieure à 106/mL. Il y a également une
augmentation de la L-carnitine pour les patients ayant une
leucospermie modérée, expliquant certainement l’amélioration
de la mobilité de type b enregistrée chez ces patients. Le fructose, le
492 N. Le Foll et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 40 (2012) 490–493

Tableau 1
Influence de l’élastase sur les valeurs de la biochimie séminale.

Élastase n PA (103) U Citrate Fructose Carnitine

ng/mL mmol mmol nmol

< 500 166 49,6  37,4* 85,6  55,7* 55,4  43,0 960,1  651,0
500 à 1000 31 31,5  20,7 59,0  34,2 42,8  32,7 934,4  489,5
> 1000 27 33,7  24,7 59,8  37,8 39,9  19,4** 787,7  414,7

Total 224 45,2  35,0 78,8  37,8 51,8  39,9 935,7  607,4
*
Significativement différent des valeurs obtenues pour des valeurs de l’élastase supérieure à 500 ng/mL. **Significativement différent des valeurs obtenues pour des valeurs de
l’élastase inférieures à 1000 ng/mL

zinc et le citrate sont en baisse mais pas de façon significative [20].
Une autre lecture a été faite de ce syndrome inflammatoire à partir
du dosage de l’élastase. Cette enzyme est sécrétée par PN
neutrophiles activés et donc constitue un marqueur biologique
du syndrome inflammatoire. De façon surprenante, il existe des
élastases élevées pour des leucospermies nulles qui pourraient
s’expliquer par des infiltrats leucocytaires prostatiques. Par contre,
dès que la leucospermie dépasse 106/mL, il est inutile de doser
l’élastase qui est constamment élevée au-dessus des valeurs
normales. Chez 224 patients nous avons fait une corrélation entre
les valeurs de l’élastase et celles de la biochimie séminale (Tableau
1). De façon intéressante nous avons mis en évidence une chute
significative des marqueurs prostatiques, phosphatase acide et
citrate pour des valeurs d’élastase situées entre 500 et 1000 ng/mL.
Pour ces valeurs, le fructose sécrété par les vésicules séminales est
normal. Mais il chute significativement pour des valeurs de
l’élastase supérieures à 1000 ng/mL (Tableau 1). Enfin, les valeurs
des sécrétions épididymaires chutent régulièrement et de façon
inversement proportionnelle à l’élastase, mais la baisse n’est pas
significative. De façon générale, toutes les valeurs de la biochimie
séminale chutent avec l’augmentation de l’élastase (Fig. 1). Ainsi
pour des valeurs de l’élastase inférieures à 1000 ng/mL toutes les
valeurs sont distribuées normalement. Pour des valeurs de
l’élastase supérieures, tous les marqueurs de la biochimie séminale
ont des valeurs basses.
Ainsi, le seul lien effectif entre la leucospermie supérieure à
106/mL et les données de la biochimie séminale est cette altération
des fonctions prostatiques, marqueur biologique d’une prostatite.
Il est bien sûr essentiel de savoir si les patients infertiles sont les
seuls à être leucospermiques ou si des hommes fertiles sont
susceptibles de l’être aussi. La réponse n’est pas facile à trouver car
les hommes fertiles par définition ne viennent pas dans les
laboratoires d’AMP. En revanche, ils viennent dans les CECOS
comme donneurs de sperme puisque ceux-ci doivent avoir fait

Fig. 1. Influence de l’élastase sur le taux des marqueurs de la biochimie séminale.

Fig. 2. Rapport cellules rondes/spermatozoı̈des en fonction de la production spermatique.

 N. Le Foll et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 40 (2012) 490–493
Tableau 2
Issues des inséminations avec sperme de donneur en fonction des cellules rondes contenues dans le sperme.
Cellules rondes 0  106
ISD (n) 445
Grossesse n (%) 56 (12,6)
Accouchements n (%) 45 (80,4)
FCS n (%) 10 (17,9)
GEU n (%) 1 (1,8)
ITG 0 2 (0,6)
Total 56
Tableau 3
Issues des grossesses post-IAD en fonction de la concentration des polynucléaires
dans le sperme du donneur déterminée par cytologie.
PN Accouchements FCS GEU
0 104 (83,2) 17 (13,6) 4 (3,2)
< 106/mL 1 (100,0) 0 (0) 0 (0)
 106/mL 8 (66,7) 4 (33,3)a 0 (0)
Total 113 (81,9) 21 (15,2) 4 (2,9)
a
Comparaison versus absence de polynucléaires p = 0,08.
preuve de leur fécondité. Nous avons donc analysé les cellules
rondes et les leucospermies des donneurs de sperme du CECOS
Cochin. Pour cette étude, la leucospermie n’a été évaluée que par la
cytologie (Schorr), ce qui fait que les valeurs trouvées sont
comparables pour les seuls donneurs, mais ne peuvent pas être
comparées aux valeurs des patients infertiles obtenues par le
leucoscreen. De façon intéressante, les donneurs sont également
leucospermiques mais il y en a un moins grand pourcentage que
pour les hommes infertiles. Par contre, il est intéressant de noter
que lorsqu’on étudie le rapport des cellules rondes sur la
numération spermatique en fonction de la production spermatique
(Fig. 2) on peut voir que ce rapport est massivement inférieur à 5 %
chez les donneurs fertiles alors que des valeurs beaucoup plus
élevées sont obtenues chez les patients infertiles.
Si l’on étudie les issues des inséminations avec sperme de
donneur (IAD), on voit que l’absence de cellules rondes n’est pas un
facteur favorisant (Tableau 2). La valeur optimum du rapport est
donc comprise entre 0 et 5%. Le taux de grossesse obtenu avec les
spermes sans cellules rondes n’est que de 12,6 %, alors qu’il est au-
dessus de 17 % quand les cellules rondes sont présentes (p < 0,02).
En revanche, lorsqu’on étudie les issues de grossesses après IAD en
fonction de la leucospermie du donneur, on retrouve l’augmenta-
tion significative du taux de fausses couches au-dessus de 30 %
alors qu’il n’est que de 13,6 en l’absence de leucocytes (Tableau 3).
4. Conclusions
Au total, Il y a deux leucospermies : la leucospermie inférieure à
106 leucocytes/mL est d’origine épididymaire, elle est physiolo-
gique, améliore les qualités du sperme et doit donc être respectée.
Les leucospermies supérieures à 106 leucocytes/mL sont, elles,
d’origine prostatique et témoignent d’une prostatite chronique. Les
résultats de la FIV et de l’ICSI avec de tels spermes sont toujours
améliorés de façon surprenante par rapport aux spermes sans
leucocyte du tout. Mais cette amélioration est effacée par une
augmentation très importante du taux des fausses couches. Faut-il
traiter cette leucospermie ou sa cause ? Nous menons un essai
thérapeutique à Cochin dans le cadre du PHRC Sigma (Syndrome
inflammatoire génital masculin) qui nous aidera à répondre à cette
question. Il nous semble qu’il vaut mieux traiter la cause et
respecter la leucospermie qui, elle, améliore les résultats des
Assistances médicales à la procréation.
493
> 106 p Total
1980 1451 3876
357 (18,0) 244 (16,8) < 0,02 657
289 (80,9) 200 (81,9) 534 (81,2)
55 (15,4) 36 (14,7) 101 (15,4)
9 (2,5) 2 (0,8) 12 (1,8)
3 (1,2) 5 (0,8)
355 241 652
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas voir de conflits d’intérêts en
Grossesses relation avec cet article.
125
1
Références
12
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