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Boumendjel
Dr. Boumendjel
Plan
I.Introduction
1.Définition
2.Historique
3.Epidémiologie
4.Intérêt d’étude
II.Rappel physiologique sur le VWF
1. Gène
2. Structure & synthèse du VWF
3. Sécrétion et stockage
4. Clearance
5.Fonctions
6.Relation structure-activité
7.Facteurs de variations physiologiques
III.Classification et physiopathologie de la VWD
1. Type I
2. Type 2
3. Type 3
IV.Diagnostic biologique de VWD
1. CDD et score hémorragique
2. Phase pré-analytique
a. Le prélèvement
b. La centrifugation
3. Tests d’évaluation globale
a. NFS
b.TP / TCK
c. Temps de saignement
d. Temps d’occlusion plaquettaire
e. Groupage
4. Tests spécifiques
4.1. Dosage de VWF: Ag
4.2. Mesure de l’activité du VWF
A. Dosage de l’activité cofacteur de la ristocétine VWF: Rco
B. Autres techniques de mesure de l’activité.
Avec ristocétine
Sans ristocétine
4.3. Dosage du FVIII
A.Dosage du FVIII fonctionnel
B.Dosage du FVIII:Ag
4.4. Etude des rapports VWF: Rco/VWF: Ag et VWFVIII/VWF: Ag
4.5. Agrégation plaquettaire à la ristocétine (RIPA)
5. Tests discriminatifs
5.1. Mesure de la capacité du VWF à se lier au collagène (VWF: CB)
5.2. Etude de la répartition des multimères
5.3. Etude de la liaison du VWF du plasma aux plaquettes (à la GPIba) L’équivalent de la RIPA croisée
5.4. Etude de la capacité du VWF à se lier au facteur VIII (VWF: FVIIIB)
5.5. Dosage du propeptide (VWF: PP)
6. Biologie moléculaire
6.1. Indications
6.2. Techniques
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I.Introduction
1. Définition
La maladie de Von Willebrand est une pathologie hémorragique liée à un déficit quantitatif et/ou
qualitatif en facteur Willebrand (glycoprotéine nécessaire pour le déroulement de l’hémostase primaire et
de la coagulation). Elle est congénitale (plus fréquente) ou acquise.
C’est une maladie extrêmement hétérogène sur le plan phénotypique et génotypique.
2. Historique
1926: La MW a été décrite pour la première fois par Eric Von Willebrand chez une famille finlandaise «
Pseudohémophilie ».
1984: Première classification officielle de la MV: basée uniquement sur la distribution des multimères.
1994: Une classification révisée a été publiée: basée sur le phénotype de la protéine du FWV.
2010 : Publication du score hémorragique ISTH-Bat, qui est largement utilisé actuellement pour le
dépistage chez les patients qui sont adressés pour une suspicion d’une anomalie de l’hémostase.
2021 : Publication des nouvelles recommandations du diagnostic biologique et de la prise en charge
thérapeutique de la maladie de willebrand.
3. Epidémiologie
Deux grandes études épidémiologiques qui ont été effectuées
La première étude en Italie en 1987 : Etude de prévalence chez des écoliers de 11 à 14ans ;
Ils ont trouvé une prévalence de 0.82%.
La deuxième a été faite au CHU de Bab el oued en 1991 : ils ont trouvé une prévalence de 1.15%.
- La fédération mondiale de l’hémophilie publie dans son rapport de fin 2021 (mis à jour chaque année) la
présence de 526 patients qui sont porteurs de VWD en Algérie.
De 2014 jusqu’à 2021, on est passé de 153 patients à 526 patients diagnostiqués(WFH).
Plusieurs causes peuvent justifier la sous estimation du diagnostic en 2014, notamment la non disponibilité
du réactif et la complexité des techniques.
4. Intérêt d’étude
- L’étude de la maladie est intéressante vue sa fréquence, surtout dans les pays à fort % d’endogamie.
- L’hétérogénéité clinique et la fluctuation du taux de VWF compliquait depuis toujours le diagnostic en
particuler type 1 modéré. Ce problème a été en partie résolu après la publication des nouvelles
recommandations du diagnostic de VWD en 2021, dont le seuil a été fixé à 50% pour les patients qui
saignent. En attendant que le cas ou les patients ne présentent pas de syndromes hémorragiques sera
discuté ultérieurement.
3. Stockage et secrétions
La sous-unité est stockée au niveau de granules spécifiques appelés corps de Weibel Palade dans les
cellules endothéliales. A partir des cellules endothéliales, le vWF est sécrété dans le plasma et le sous-
endothélium en réponse à des stimulations physiologiques.
4. Clearance
Dans le sang circulant, les multimères du VWF sont catabolisés avec une demi-vie de 12 à 20 heures, et
soumis à une protéolyse. Les multimères de plus grande taille, encore appelés « ultralarges », subissent un
remodelage de leur distribution initiale par une métalloprotéase spécifique « ADAMTS13 », réduisant la
taille des multimères «ultralarges» et prévenant ainsi leur interaction spontanée avec les plaquettes. Le
catabolisme des multimètres se fait par clairance par les macrophages du foie et de la rate.
La demi-vie du propeptide est estimée à environ 2 heures.
5.Fonctions
Le vWF a deux fonctions essentielles dans l’hémostase. La première est permettre le transport du facteur
VIII dans le sang circulant et d’assurer la stabilité de son activité coagulante, très labile.
La seconde fonction du vWF est, grâce à des sites de liaisons spécifiques, de former un pont moléculaire
d’une part entre les plaquettes et la paroi vasculaire lésée, permettant l’adhésion plaquettaire, et d’autre
part entre les plaquettes elles-mêmes, permettant l’agrégation plaquettaire et la formation de thrombus.
La séquence des évènements apparait être la suivante :
- Liaison du vWF à des constituants du sous-endothélium (collagène non fibrillaires I,III…, collagène
fibrillaire type VI)
- Changement de conformation du vWF lié.
-Liaison de ce vWF à la glycoprotéine plaquettaire(GPIB), permettant l’adhésion initiale des
plaquettes.Activation plaquettaire et exposition de la GPIIb/IIIa sur la membrane plaquettaire.
- Liaison du vWF à la GPII/IIIa permettant l’étalement des plaquettes, leur adhésion irréversible et leur
agrégation.
6. Relation structure activité
-Le propeptide (domaines D1 et D2) indispensable à la multimérisation et au stockage du FVW.
- Les domaines D’et D3 contiennent 51 cystéines toutes engagées dans des ponts
Disulfures (Intra et interchaines). Ces domaines comportent aussi des sites de liaison du VWF au facteur
VIII.
-Le domaine A1 possède des sites de liaison au collagène type VI +sites de liaison pour la (GP) Ib
plaquettaire, la ristocétine et la botrocétine. Ces molécules induisent in vitro la liaison du VWF à la GPIb et
représentent ainsi des outils diagnostiques.
-Le domaine A3 possède des sites de liaison au collagène type I et III.
- Domaine A2 site de clivage de l’ADAMTS13 (glycoprotéine appartenant à la famille des
Métalloprotéase, régule le degré de multimérisation du FVW, évitant ainsi la formation de thrombi
pathologique).
-Le domaine C4permet l’interaction du VWF avec un autre récepteur plaquettaire, la GPIIb/IIIa grâce au
domaine RGD (Arg-Gly-Asp).
Figure: Structure revisitée de la sous-unité mature du VWF avec les ligands associés.
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2. Le type II : regroupe les anomalies qualitatives du vWF, la plupart étant associées à un défaut de sa
structure multimérique ; la transmission est autosomale dominante sauf pour certains sous types où elle
est autosomale récessive, caractérisé dans la plupart des cas par des taux de VWF:RCo notablement plus
abaissés que ceux de VWF :Ag et de FVIII, une distribution anormale des MM avec absence des formes de
HPM.
Quatre sous types ont été décrits :
2A : « Variants avec diminution de l’affinité du VWF pour la GPIB »
-10 à 12% de tous les types et ¾ des variants de type 2, de TAD.
- 104 mutations ont été rapportées (Base des données en ligne ISTH SS)
- Diminution de l’affinité pour la GPIB+ l’absence des MM de HPM due à :
• Soit une anomalie de synthèse de multimères suite à une mutation au niv des pep des domaines D1, D3
(MM de HPM absents multimérisation anormale sécrétion partielle des de formes de BPM) ou
mutations du domaine CK (dimérisation anormale) === > 2A1.
• Soit à une sensibilité accrue à la protéolyse par ADAMTS13 suite à des mutations dans le domaine A2===
> 2A2 (type 2A le plus classique).
Types IIC à IIH : Ces variants de l’ancienne classification présentent aussi les caractéristiques du type
2A. Ils incluent les types IIC, IID, IIE, IIF, IIG, IIH (ainsi que le IB).
- Ils sont caractérisés par une absence ou une diminution des MM de HPM et ne peuvent être identifiés
que par électrophorèse de très haute résolution. Dans la plupart des cas, la TAD sauf pour le type IIC où
elle est récessive. Les anomalies moléculaires et la physiopathologie sont mal connues.
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2M « Variants avec diminution de l’affinité du VWF pour la GPIB avec présence de MM de HPM »
- 30 mutations ont été rapportées (Bases de données tjrs)
Mutations dans le domaine A1 interférant avec la liaison VWF-GPIb sans affecter les MM de HPM (R
Rco/Ag <0.7 + R CB /Ag >0.7) ==> 2M typique.
Mutations dans le domaine A3 : altération de la liaison VWF-collagène : variant collagène (le ratio CB/Ag<
0.7 : plus faible que le Ratio Rco/Ag =/= la forme typique ==> 2M 2A like.
3. Le type 3 : TAR, rare (1 à 3%) c’est la forme sévère de la maladie caractérisé par une absence quasi-
complète de vWF, homozygote ou hétérozygote composite.
-Plus de 131 mutations ont été rapportées (M non sens, larges délétions, micro insertions, M des sites
d’épissages)
-Les délétions paraissent favoriser l’apparition d’alloanticorps après transfusion de concentrés
plasmatiques du VWF.
-Des notes qui sont attribués en fonction de la gravité des symptômes allant de 0 à 4.
-0 : absence, 4 : très sévère.
-Calculer le score global (la somme des notes des différents items)
-Interprétation du score globale selon le sexe et l’âge :
-Les valeurs seuils qui sont utilisées sont :
< 3 chez l’enfant.
< 4 chez l’homme.
<6 chez la femme0.
B. TQ / TCA : C'est la mesure du temps de coagulation d'un plasma pauvre en plaquettes citraté, en
présence de :
Thromboplastine calcique : F tissulaire + PLP TQ. VN : 12-14s. Patho si >2s du TQ Témoin.
Phospholipides (Céphaline) et d’activateur (Acide ellagique…) TCK. dit allongé lrsq R M/T>1.2.
Résultat : TP normal, sauf autre pathologie associée.
TCK variable selon le type : normal ou subnormal dans les types 1 et 2, allongé lorsqu'il existe
déficit en facteur VIII dans le type 3 et le type 2N.
*NB : un TCA dans les limites de la normale ne permet pas d’exclure le diagnostic de VWD.
C. Temps de saignement : Test abandonné
Principe : Le temps de saignement est le temps nécessaire à l’arrêt du saignement après une incision
cutanée normalisée.
Technique : une incision standard de 1 cm de long sur 1 mm de profondeur, sur la face antérieure de
l’avant-bras sous une pression permanente de 40mmHg (La technique d’Ivy incision est standardisée par
emploi de dispositifs commerciaux). Le temps de saignement exprimé en minutes.
VN = 4 à 8 mn. Résultat : Un temps très allongé est retrouvé chez tous les patients de type 3.
Limites : Le manque de specificité, le manque de sensibilité, la non corrélation entre son allongement et la
sévérité de la thrombopénie ou du syndrome hémorragique, ainsi que son caractère manipulateur –
dépendant réduit l’efficacité biologique de ce test. Il est remplacé par le TOP.
D.Temps d’occlusion plaquettaire(TOP) : automatique par le PFA-100 mimant in vitro le contact entre la
paroi vasculaire et les plaquettes à des taux de cisaillement élevés, et évalue ainsi leur capacité
fonctionnelle lors d’une brèche vasculaire.
Technique : Mesure le temps de fermeture d’un orifice recouvert d’une membrane de nitrocellulose
enduite d’un agoniste plaquettaire par formation d’agrégats plaquettaires, après leur activation par
l’agoniste et les forces de cisaillement induites par l’aspiration du sang total citraté à travers l’orifice. 02
Cartouches sont utilisées : Collagène/ADP : VN 60-10 sec. Collagène/Adrénaline : VN 100-170 sec.
Résultat : Allongé dans les types 1, 3, 2A et 2M. Diminué dans le type 2B. Normal dans le type 2N.
Avantages : sensibilité > 90% (particulièrement avec l’ADP) aux anomalies quantitatives et qualitatives du
VWF (sauf l’anomalie d’interaction avec le FVIII. Dépiste bien les prises d’aspirine et les AINS.
Limites : pas spécifique de la VWD et un résultat anormal doit être suivi de tests spécifiques ( recommandé
comme test de screening de la MVW).
E. Groupage : La notion du groupe sanguin ABO est documentée dès la première consultation, car elle
permet de mieux interpréter les résultats des dosages de VWF qui sont clairement influencés par le groupe
ABO.
IV. 4. Tests spécifiques
4.1. Dosage de VWF:Ag
Principe : Il quantifie la protéine en circulation qu’elle soit fonctionnelle ou non.
Technique : Il s’agit d’un dosage immunologique. Des méthodes immunologiques variées sont disponibles
Immunoenzymatiques (ELISA) : La méthode de référence, qui est pratiquement la seule technique dont
la limite de détection (inférieure à 1 UI/dl) permette de diagnostiquer un déficit total (type3). Cependant
elle est longue, couteuse et non applicable au dosage unitaire (non applicable dans un contexte
d’urgence).
Immunoturbidimétrique (Liatest) : Il s’agit du dosage immunologique du VWF par méthode immuno-
turbidimétrique basée sur la mesure de la turbidité d’une suspension de microparticules de latex,
traversée par un faisceau lumineux. Ces microparticules sont sensibilisées par des anticorps spécifiques du
FvW. La réaction antigène-anticorps en présence du FVW du plasma à tester entraîne une agglutination
des microparticules augmentant ainsi l’absorbance du milieu. L’amplitude de cette augmentation est
fonction de la quantité de VWF contenu dans le plasma. Une courbe d’étalonnage déterminée à partir d’un
plasma standard permet de déduire le taux du FVW : Ag des plasmas testés. Son seuil de quantification
étant de 6 UI/dl, il ne permet pas le dgc des VWD type 3.
− Valeurs normales : 50 – 200 % (Chaque laboratoire doit établir ses propres valeurs normales).
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Principe : Elle mesure l’affinité du VWF pour le FVIII, évaluant ainsi la fonction du VWF dans la stabilisation
et le transport du FVIII.
Technique : L’affinité du VWF du patient pour le FVIII (exogène) est déterminée par immunoadsorption du
VWF puis mesure du FVIII lié par une technique Elisa ou chromogénique.
Intérêt et résultat : Ce test doit être systématiquement réalisé lorsque le rapport FVIII/VWF:Ag <0.6, pour
différencier : Une VWD type 2N : VWF:FVIIIB nul ou très diminué (<20%) d’une hémophilie A : VWF:FVIIIB
normal (>20%).
- Seul ce test peut distinguer une MVW type 2N avec interaction diminuée, d’une hémophilie A modérée
ou mineure avec interaction normale.
Limite : - Il reste encore réservé à quelques laboratoires.
- Il nécessite un dosage très précis du VWF: Ag qui doit par ailleurs être supérieur à 10 % pour
obtenir une sensibilité et une spécificité de 100 % pour le diagnostic du VWD type 2N.
5.5. Dosage du propeptide (VWF:PP)
Principe : Le taux de propeptide reflète la synthèse de VWF, il est utile pour identifier une clairance
accélérée du VWF. Contrairement au VWF, il n’est pas influencé par le groupe sanguin.
Technique : ELISA type sandwich avec lecture en fluorimétrie. Les données de fluorescence sont exportées
dans un logiciel de calcul. Avec ce coffret, le VWFpp et le VWF mature sont mesurés en parallèle, ce qui
permet le calcul du rapport VWFpp/VWF:Ag, dont l’augmentation est proportionnelle au raccourcissement
de la demi-vie du VWF.
Résultat : Des taux diminués sont mee dans les formes constitutionnelles de VWD liées à une anomalie de
sécrétion du VWF, contrastant avec un taux normal ou élevé dans le syndrome de Willebrand acquis.
Cependant, certaines formes constitutionnelles avec clairance accélérée du VWF s’accompagnent aussi
d’un taux de propeptide élevé et donc d’un rapport propeptide/VWF:Ag anormalement élevé.
Détermination du rapport VWF: pp/VWF:Ag, Il permet de différencier les VWD type 1 en fonction du
mécanisme : -Type 1 par anomalie de sécrétion :R VWF: pp/VWF:Ag normal autour de1 ( synt= clearance)
- Type 1 par clairance accélérée : R VWF: pp/VWF:Ag augmenté > 2.4 pour les groupes non O,
>2.8 pour le groupe O.
Arbre décisionnel proposé pour le diagnostic de maladie de Willebrand et la classification des différents types
(adapté d’après Federici et Canciani, Haematologica).
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*Il permet aussi de poser le diagnostic de certitude de la maladie de Willebrand de type 3 (Activité , Ag
plasmatique et intraplaquettaire nul), Alors que dans le type 1 sevère on peut y avoir un Ag plasmatique à
très faible mais il est plus elevé en intraplaquettaire.
V. Diagnostic differential: Avec
V.1. Sujet normal: Difficultés du diagnostic entre sujet normal (surtout chez les sujets de groupe sanguin O
qui ont un taux de VWF plus faible que ceux d'autres groupes sanguins) et sujet atteint d'une forme
modérée sans perturbation du TS et du TCA. L'attention peut être attirée par l'existence de cas familiaux
ou la survenue d'hémorragies excessives par rapport à leur cause.
Selon les nouvelles recommandations un sujet du groupe O qui ne saigne pas, on le considère comme un
taux faible physiologique, mais un sujet O qui saigne on va le considérer comme un VW.
V.2. Hémophilie A : La distinction entre déficit constitutionnel en facteur VIII et Willebrand de type 2N
peut être difficile. Si le facteur VIII est < 5%, il s'agit très vraisemblablement d'une hémophilie A, par contre
si le facteur VIII est compris entre 5 et 35%, la transmission génétique liée au sexe dans l'hémophilie A,
autosomale dans le type 2N, et l'étude de la liaison du facteur VIII au VWF du patient permettent de
trancher (VWF:FVIIIB est normal dans l’hémophilie A alors qu'il est nettement diminué dans le type 2N). Le
diagnostic différentiel a une grande importance pour la PEC la thérapeutique et le conseil génétique.
V.3. Maladie de pseudo-Willebrand : La distinction entre la maladie de Willebrand de type 2B et la
pseudo-maladie de Willebrand est difficile (test RIPA croisée ou étude de la liaison du VWF du plasma à la
GPIb fixée). La pseudo-maladie de Willebrand est une thrombopathie caractérisée par une augmentation
de l’affinité de la GPIb plaquettaire pour le VWF. Dans ce syndrome, les multimères de haut PM se lient à la
GPIb anormale, ce qui induit leur disparition du plasma et une thrombopénie modérée comme dans la
maladie de Willebrand type 2B. Le diagnostic est confirmé par l'étude spécifique de la liaison du facteur
Willebrand aux plaquettes en présence de ristocétine.
V.4. Thrombopénies auto-immunes ou constitutionnelles : La maladie de Willebrand de type 2B peut
s'accompagner de thrombopénie (chez 30% des 2B), en particulier lors de la grossesse (la numération
plaquettaire est moins de 20G/l), et être confondue avec une thrombopénie auto-immune. Lorsque la
thrombopénie existe dans l'enfance, la maladie de Willebrand 2B peut aussi se présenter comme une
thrombopénie constitutionnelle.
V.5. Le syndrome de Willebrand acquis : Anomalie acquise du VWF, Survenant chez un sujet, adulte, sans
antécédents personnels ou familiaux de VWD. Il est associé à divers pathologies (affection auto-immunes,
syndrome lympho ou myéloprolifératifs, affections cardiovasculaires,)
Diagnostic différentiel : après le diagnostic de la MVW (CDD, tests globaux, tests spécifiques ±
discriminatifs), seule la mise en évidence d’anticorps circulants anti-VWF, peut signer le caractère acquis,
mais ces anticorps ne sont retrouvés que dans 14 % des AVWS :
-Par technique fonctionnelle : rechercher les anticorps anti VWF en faisant un mélange entre le plasma
malade et le plasma témoin d’une part, et entre le plasma témoin et le plasma tampon d’autre part, la
lecture du taux du VWF se fait après une incubation à 37° calcul du ratio : (P.T+P.M)/ (P.T+T.T).
-Par technique ELISA : leur MEE est ±difficile (doit être standardisée), mais elle permet de détecter aussi
bien les anticorps neutralisants (inhibiteurs) et les anticorps non neutralisants
-Le profil biologique attendu est celui de la MVW de type 1 ou type 2 (2B, 2A, 2M)
-Ainsi, le plus souvent, les trois arguments principaux permettant d'établir que le syndrome hémorragique
et les anomalies biologiques sont acquis, sont :
– l'absence d'antécédents personnels ou familiaux de maladie de Willebrand.
– la connaissance ou la découverte d'une affection pouvant être associée.
– la disparition éventuelle du syndrome après traitement de cette affection.
VII. Conclusion
La maladie de VW est une anomalie fréquente de la coagulation, se manifestant par une diathèse
hémorragique souvent modérée, mais pouvant conduire à des complications hémorragiques parfois
sévères en cas de traumatisme ou d'intervention chirurgicale. Son dépistage repose sur une bonne
anamnèse et le diagnostic doit être confirmé par un bilan biologique approprié dont l'interprétation est
parfois difficile. Le dépistage, le diagnostic ainsi que le suivie thérapeutique doivent se faire en
collaboration entre le clinicien et le biologiste.
Une prise en charge adéquate d’un patient avec VWD dépend de la justesse du diagnostic (attention au «
diagnostic par excès » chez les sujets de groupe sanguin O) et de la reconnaissance du type de VWD.
Malgré la complexité du diagnostic, il est possible de caractériser le type de VWD grâce a une combinaison
appropriée de tests. La reconnaissance du type de VWD reste essentielle car les décisions thérapeutiques
en sont le plus souvent intimement dépendantes.
Il ne faut pas oublier que l’objectif de la classification est clinique : guider le traitement des patients.
L’étude de la réponse à la desmopressine est une étape très importante de leur prise en charge.