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Jean-Baptiste Rieu

CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES
MALIGNES
Anomalies sanguines
et médullaires

Définition et synthèse
des anomalies
Plus de 200 images
50 fiches synthétiques
Jean-Baptiste Rieu

CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES MALIGNES
Anomalies sanguines et médullaires
Les hémopathies malignes constituent un groupe hétéro-
gène de maladies dont le diagnostic conditionne directement le
pronostic et la prise en charge spécifique du patient. L’interpré-
tation de l’hémogramme associée à l’examen du frottis sanguin
permettent le diagnostic ainsi que le suivi de la majorité de ces
pathologies. Cependant, du fait de leur faible incidence et de leur
grande hétérogénéité, il est parfois difficile pour les profession-
nels de santé de retenir tous les critères définissant chacune de
ces entités.
Cet atlas, construit sous forme de fiches pratiques, résume
les caractéristiques cytologiques des principales hémopathies
malignes selon la classification OMS 2016. À la fois synthé-
tique et complet, il contribue à la formation et la mise à jour des
connaissances des praticiens confrontés à ces maladies. Des
images de qualité, issues du programme de formation médicale
continue e-HEMATimage, illustrent chaque anomalie décrite
dans cet ouvrage. Les examens complémentaires indispensables
y sont également détaillés.
Son format de poche, à glisser dans toutes les blouses, a été
spécifiquement développé pour la pratique quotidienne des bio-
logistes médicaux, internes et techniciens de laboratoire. Il sera
également utile pour les médecins généralistes et spécialistes
qui souhaitent bénéficier d’un accès rapide et complet aux cri-
tères diagnostiques des hémopathies malignes et aux examens
complémentaires à prescrire.
Jean-Baptiste Rieu

CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES
MALIGNES
Anomalies sanguines
et médullaires
Éditions John Libbey Eurotext
30A, rue Berthollet
94110 Arcueil, France
e-mail : contact@jle.com
http: //www.jle.com

John Libbey Eurotext Limited


34 Anyard Road, Cobham
Surrey KT11 2LA
Grande-Bretagne

© John Libbey Eurotext, Paris, 2021. Tous droits réservés.

ISBN : 978‑2-7420‑1674‑

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de


l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands Augustins,
75006 Paris.
Présentation de l’auteur

Le docteur Jean-Baptiste Rieu est praticien hospitalier


spécialisé dans le domaine de l’hématologie biologique.
Il est actuellement responsable des secteurs d’héma-
tologie cellulaire spécialisée, de cytométrie en flux et
d’hématopoïèse au sein du laboratoire d’hématologie
du Centre hospitalier universitaire de Toulouse et de
l’Institut universitaire du cancer Toulouse – Oncopole.
Expert dans le diagnostic cytomorphologique et immuno­-
phénotypique des hémopathies malignes, il est égale-
ment en charge du contrôle de qualité des greffons de
cellules souches hématopoïétiques et de la qualification
des produits de thérapie cellulaire.
Il dispose d’une expérience importante dans le domaine de l’enseignement et de la
formation des équipes médicales, paramédicales et médicotechniques. En outre, il
est coordonnateur du programme international de formation médicale continue
­e-HEMATimage.
Il est membre de plusieurs sociétés savantes (Société française d’hématologie, Groupe
francophone d’hématologie cellulaire, French Innovative Leukemia Organization, asso-
ciation Cytométrie hématologique francophone) et l’auteur de nombreuses publica-
tions scientifiques.

Cytologie des hémopathies malignes / III /


Préface

Les hémopathies malignes forment un groupe très hétérogène de maladies dont le


diagnostic conditionne directement le pronostic et la prise en charge spécifique du
patient.
Du fait des avancées diagnostiques et thérapeutiques, plusieurs classifications se sont
succédées pour définir ces maladies. La plus récente, révisée en 2016, a été proposée
par l’Organisation mondiale de santé (OMS). Il s’agit d’un référentiel complet mais
imposant, dont l’accès peut paraitre complexe et peu adapté à la pratique quotidienne.
Afin de répondre aux besoins des praticiens, Cytologie des hémopathies malignes :
anomalies sanguines et médullaires offre un accès synthétique et rapide aux critères
diagnostiques selon la classification OMS 2016.

L’hématologie biologique est par définition une discipline centrée sur l’image. En
effet, l’interprétation de l’hémogramme associée à l’examen des frottis sanguins et
médullaires demeurent des examens clés du diagnostic et du suivi de ces pathologies.
Cet ouvrage s’appuie donc naturellement sur une illustration riche et de qualité, issue
du programme de formation médicale continue e-HEMATimage. Des photographies
de frottis sanguins et médullaires accompagnent ainsi chaque anomalie décrite. Cette
spécificité, rare dans les livres généralistes d’hématologie, est particulièrement adap-
tée aux besoins des professionnels exerçant dans les laboratoires d’analyses de bio­
logie médicale.

Les progrès technologiques récents sont à l’origine de nombreuses évolutions dans


le domaine de l’hématologie. Le développement de nouvelles méthodes d’analyses,
telles que la cytométrie en flux, la cytogénétique et la biologie moléculaire, permet
aujourd’hui de mieux caractériser certaines hémopathies malignes et d’ainsi améliorer
la prise en charge des patients. Bien que souvent réservée à des laboratoires spéciali-
sés, la connaissance de ces examens complémentaires est capitale pour permettre une
prestation de conseil de qualité et une prescription adaptée. Un paragraphe leur est
donc dédié au sein de chaque chapitre, précisant leur intérêt ainsi que les principaux
résultats attendus.

Cytologie des hémopathies malignes / V/


Développé sous forme de fiches synthétiques, cet ouvrage facilite l’accès aux critères
diagnostiques des hémopathies malignes. Son format de poche est spécifiquement
conçu pour la pratique quotidienne et ses nombreuses images constituent une res-
source précieuse pour tous les biologistes médicaux, internes et techniciens de labo-
ratoire. Il constitue également un outil de formation permettant la mise à jour des
connaissances de l’ensemble des praticiens confrontés à ces maladies, y compris les
médecins généralistes et spécialistes impliqués dans la prise en charge de ces patients.

/ VI /
Sommaire

Présentation de l’auteur III


PréfaceV

PARTIE I. Cellules normales du sang et de la moelle osseuse 1


Fiche I.1 Hématopoïèse normale 2
Fiche I.2 Lignée mégacaryocytaire 3
Fiche I.3 Lignée érythroblastique 4
Fiche I.4 Lignée granulocytaire neutrophile 5
Fiche I.5 Autres lignées 6

PARTIE II. Syndromes myéloprolifératifs 9


Fiche II.1 Introduction 11
Fiche II.2 Leucémie myéloïde chronique 12
Fiche II.3 Polyglobulie primitive (polyglobulie de Vaquez) 14
Fiche II.4 Thrombocytémie essentielle 15
Fiche II.5 Myélofibrose primitive 16
Fiche II.6 Leucémie chronique à éosinophiles 18
Fiche II.7 Leucémie chronique à neutrophiles 20

PARTIE III. Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie


et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1
ou PCM1-JAK2 21
Fiche III.1 Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie
et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK223

PARTIE IV. Mastocytose systémique 25


Fiche IV.1 Mastocytose systémique 26

PARTIE V. Syndromes myélodysplasiques 29


Fiche V.1 Classification des syndromes myélodysplasiques 31
Fiche V.2 Introduction 33
Fiche V.3 Dysgranulopoïèse 34
Fiche V.4 Dysérythropoïèse 36
Fiche V.5 Dysmégacaryopoïèse 38

Cytologie des hémopathies malignes / VII /


Sommaire 

Fiche V.6 Dysmyélopoïèse en dehors des syndromes myélodysplasiques 41


Fiche V.7 Interprétation de la coloration de Perls 42

PARTIE VI. Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs 43


Fiche VI.1 Introduction 45
Fiche VI.2 Leucémie myélomonocytaire chronique 46
Fiche VI.3 Leucémie myéloïde chronique atypique 48
Fiche VI.4 Leucémie myélomonocytaire juvénile 50
Fiche VI.5 SMD/SMP avec sidéroblastes en couronne et thrombocytose 51

PARTIE VII. Leucémies aiguës myéloïdes 53


Fiche VII.1 Introduction 55
Fiche VII.2 LAM 0 : LAM avec différenciation minimale 60
Fiche VII.3 LAM 1 : LAM sans maturation 61
Fiche VII.4 LAM 2 : LAM avec maturation 62
Fiche VII.5 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme classique) 63
Fiche VII.6 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme variante) 64
Fiche VII.7 LAM 4 : LA myélomonocytaire 65
Fiche VII.8 LAM 5 : LA monoblastique 66
Fiche VII.9 LAM 6 : Leucémie érythroblastique pure 67
Fiche VII.10 LAM 7 : Leucémie ­mégacaryoblastique 68
Fiche VII.11 LA à basophiles 69
Fiche VII.12 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 21) 70
Fiche VII.13 Anomalies cytologiques associées à l’inv(16) 71
Fiche VII.14 Anomalies cytologiques associées à l’inv(3) 72
Fiche VII.15 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 16) et t(16 ; 21) 73
Fiche VII.16 Anomalies cytologiques associées à la mutation NPM174
Fiche VII.17 LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies 75
Fiche VII.18 Néoplasies myéloïdes post-chimiothérapie 76
Fiche VII.19 Proliférations myéloïdes en rapport avec le syndrome de Down 77

PARTIE VIII. Tumeurs à cellules plasmocytoïdes


dendritiques blastiques 79
Fiche VIII.1 Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques 80

PARTIE IX. Leucémies aiguës lymphoblastiques 83


Fiche IX.1 Introduction 85
Fiche IX.2 Classification morphologique des LAL 86
Fiche IX.3 Cytologie des LAL 87

/ VIII /
Sommaire

PARTIE X. Leucémies aiguës de lignée ambiguë 89


Fiche X.1 Leucémies aiguës de lignée ambiguë 90

PARTIE XI. Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens 93


Fiche XI.1 Introduction 95
Fiche XI.2 Leucémie lymphoïde chronique 98
Fiche XI.3 Syndrome de Richter 102
Fiche XI.4 Leucémie prolymphocytaire B 104
Fiche XI.5 Lymphomes de la zone marginale 106
Fiche XI.6 Leucémie à tricholeucocytes 108
Fiche XI.7 Leucémie à tricholeucocytes variants 110
Fiche XI.8 Lymphome diffus de la pulpe rouge splénique
à petits lymphocytes B (lymphocytes villeux) 112
Fiche XI.9 Lymphome lymphoplasmocytaire 114
Fiche XI.10 Myélome multiple 116
Fiche XI.11 Lymphome folliculaire 120
Fiche XI.12 Lymphome à cellules du manteau 122
Fiche XI.13 Lymphome B diffus à grandes cellules 124
Fiche XI.14 Lymphome de Burkitt 126
Fiche XI.15 Leucémie à grands lymphocytes à grains T ou NK 128
Fiche XI.16 Syndrome de Sézary 130
Fiche XI.17 Leucémie prolymphocytaire T 132
Fiche XI.18 Lymphome T angio-immunoblastique 134
Fiche XI.19 Lymphome T périphérique sans spécification particulière (NOS) 136
Fiche XI.20 Autres lymphomes T ou NK circulants 139

Cytologie des hémopathies malignes / IX /


Sommaire par anomalies
de l’hémogramme
Cytopénie(s) : Anémie et/ou thrombopénie
et/ou neutropénie
Syndromes myélodysplasiques (SMD) 33
Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs (SMD/SMP) 45
Leucémies aiguës myéloïdes (LAM) 55
Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques 80
Leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) 85
Leucémie à tricholeucocytes 108
Leucémie à grands lymphocytes à grains T ou NK (LGL T ou NK) 128

Polyglobulie
Polyglobulie de Vaquez (PV) 14

Thrombocytose
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Thrombocytémie essentielle (TE) 15
Myélofibrose primitive (MFP) 16
Syndrome myélodysplasique avec délétion 5q isolée 31
Syndrome myélodysplasique/myéloprolifératif avec
sidéroblastes en couronne et thrombocytose 51

Polynucléose neutrophile
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Leucémie chronique à neutrophiles 20
Leucémie myéloïde chronique atypique (LMCa) 48

Hyperéosinophilie
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Leucémie chronique à éosinophiles 18
Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie
et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK2 23
Mastocytoses systémiques 26

Cytologie des hémopathies malignes / XI /


Sommaire par anomalies de l’hemogramme 

Basocytose
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 46
LA à basophiles 69

Monocytose
Leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) 46
Leucémie myélomonocytaire juvénile (LMMj) 50
LA myélomonocytaire (LAM4 FAB) 65
LA monoblastique (LAM5 FAB) 66

Lymphocytose*
Leucémie lymphoïde chronique (LLC) 98
Leucémie prolymphocytaire B (LPL-B) 104
Leucémie à tricholeucocytes variants (HCLv) 110
Lymphome folliculaire (LF) 120
Lymphome du manteau (MCL) 122
Lymphome de Burkitt (LB) 126
Leucémie prolymphocytaire T (LPL-T) 132

* Lymphocytose possible dans les phases leucémiques de tous les lymphomes mais
inconstante.

/ XII /
PARTIE I
Cellules normales du sang
et de la moelle osseuse
I.1 Hématopoïèse normale 2
I.2 Lignée mégacaryocytaire 3
I.3 Lignée érythroblastique 4
I.4 Lignée granulocytaire neutrophile 5
I.5 Autres lignées 6
I.1 Hématopoïèse normale
Fiche

/2/
I.2 Lignée mégacaryocytaire
Fiche

❚❚ Mégacaryoblaste
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau rond souvent bilobé,
chromatine épaisse, cytoplasme basophile.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.

❚❚ Mégacaryocyte basophile
nn Diamètre : 40 à 50 µ.
nn Rapport nucléocytoplasmique intermédiaire, ébauche de seg-
mentation nucléaire, chromatine dense, cytoplasme abondant
plus ou moins basophile souvent spumeux.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.

❚❚ Mégacaryocyte granuleux
nn Diamètre : 60 à 100 µ.
nn Forme irrégulière, rapport nucléocytoplasmique bas, noyau
polylobé, chromatine épaisse, cytoplasme très abondant, acido-
phile, spumeux avec apparition de granulations azurophiles.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.

❚❚ Mégacaryocyte plaquettogène
nn Diamètre : 60 à 120 µ.
nn Morphologie proche du mégacaryocyte granuleux avec
regroupement des granulations cytoplasmiques dont l’aspect
évoque les futures plaquettes.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.

❚❚ Plaquettes
nn Diamètre : 1,5 à 3,5 µ.
nn Issues de la fragmentation du cytoplasme des mégacaryocytes.
nn Durée de maturation : 8 jours.
nn Durée de vie dans le sang : 7 à 10 jours.

Cellules normales du sang et de la moelle osseuse /3/


I.3 Lignée érythroblastique
Fiche

❚❚ Proérythroblaste
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Cellule arrondie à rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau rond
central, chromatine fine nucléolée, cytoplasme hyperbasophile
présentant souvent un archoplasme. La membrane cytoplasmique
émet fréquemment 1 ou 2 expansions arrondies caractéristiques.
nn Présent dans la moelle osseuse.

❚❚ Érythroblaste basophile
nn Diamètre : 15 à 18 µ.
nn Cellule arrondie à rapport nucléocytoplasmique variable, noyau
rond central, chromatine plus condensée non nucléolée, et cyto­
plasme basophile.
nn Présent dans la moelle osseuse.

❚❚ Érythroblaste polychromatophile
nn Diamètre : 9 à 15 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à rapport nucléocytoplasmique plus
faible, noyau arrondi légèrement excentré, chromatine dense,
cytoplasme de teinte variable (gris à rosée).
nn Présent dans la moelle osseuse.
nn Peut être rencontré dans le sang dans certaines circonstances.

❚❚ Érythroblaste acidophile
nn Diamètre : 8‑9 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à rapport nucléocytoplasmique bas,
noyau excentré, chromatine très dense, cytoplasme acidophile
(teinte proche de celle du réticulocyte).
nn Présent dans la moelle osseuse.
nn Peut être rencontré dans le sang dans certaines circonstances.

❚❚ Réticulocytes et hématies
nn Issus de la dénucléation des érythroblastes.
nn Diamètre : 7‑8 µ.
nn Durée de maturation : 5 à 7 jours pour réticulocytes, 7 à 9 jours pour
hématies.
nn Durée de vie dans le sang : 120 jours.

/4/
I.4 Lignée granulocytaire
Fiche

neutrophile
❚❚ Myéloblaste
nn Diamètre : 20 à 25 µ.
nn Cellule de grande taille, arrondie ou ovalaire, à rapport nucléo-
cytoplasmique élevé, noyau arrondi, chromatine fine nucléolée,
cytoplasme basophile contenant quelques granulations.

❚❚ Promyélocyte neutrophile
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Cellule de grande taille (souvent plus grande que le myéloblaste),
à rapport nucléocytoplasmique plus faible, noyau ovalaire, chro-
matine moins fine, cytoplasme basophile abondant riche en gra-
nulations primaires azurophiles et présentant un archoplasme.

❚❚ Myélocyte neutrophile
nn Diamètre : 15 à 20 µ.
nn Cellule de plus petite taille, à faible rapport nucléocytoplasmique,
noyau arrondi, chromatine légèrement mottée non nucléolée,
cytoplasme abondant beige rosé contenant à la fois des granula-
tions primaires et spécifiques (petites de couleur brune).

❚❚ Métamyélocyte neutrophile
nn Diamètre : 14‑15 µ.
nn Cellule ronde ou ovale à noyau allongé ou incurvé, chromatine
dense, cytoplasme abondant beige rosé riche en granulations spé-
cifiques. Les granulations primaires sont peu nombreuses (le plus
souvent, invisibles au microscope).

❚❚ Polynucléaire neutrophile
nn Diamètre : 12 à 14 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à noyau polylobé (2 à 5 lobes), chro-
matine dense, cytoplasme abondant beige rosé riche en granula-
tions spécifiques.
nn Durée de maturation : variable (5‑7 jours minimum). 24 à 48h sont
nécessaires pour passer des stades myélo-métamyélocyte à poly-
nucléaire neutrophile.
nn Durée de vie : 48‑72h.

Cellules normales du sang et de la moelle osseuse /5/


I.5 Autres lignées
Fiche

❚❚ Lignée granulocytaire éosinophile


Même évolution que la lignée neutrophile. Les cellules immatures présentent des gra-
nulations bleuâtres foncées qui disparaissent progressivement et sont complètement
remplacées par les granulations orangées caractéristiques au stade polynucléaire.
Le noyau du polynucléaire éosinophile est polylobé, le plus souvent bilobé.

❚❚ Lignée granulocytaire basophile


Même évolution que la lignée neutrophile bien que la présence de grosses granula-
tions basophiles métachromatiques, remplissant le cytoplasme et recouvrant souvent le
noyau, rende difficile l’identification du stade de maturation au microscope. Le noyau
du polynucléaire basophile est polylobé, souvent tri- ou quadrilobé.

❚❚ Lignée monocytaire
Les monoblastes et promonocytes sont présents en très faible quantité dans la moelle
osseuse et absents dans le sang (non visibles dans des conditions physiologiques).
Les monocytes sont des cellules très polymorphes.
On peut distinguer :
nn le monocyte hyalin : rapport nucléocytoplasmique plutôt élevé,
noyau replié arrondi ou réniforme, chromatine intermédiaire,
cytoplasme gris foncé avec basophilie renforcée en périphérie
et fines granulations azurophiles (couleur « ciel d’orage »).
nn le monocyte granuleux : rapport nucléocytoplasmique faible,
noyau irrégulier, chromatine intermédiaire, cytoplasme abon-
dant gris clair fréquemment vacuolé émettant des expansions
grossières sous forme de pseudopodes.

/6/
Autres lignées I.5

❚❚ Lignée lymphocytaire
La maturation a lieu dans le thymus pour les lymphocytes T et dans les organes lym-
phoïdes secondaires pour les lymphocytes B matures. La lignée lymphocytaire est donc
peu représentée dans la moelle osseuse (< 20 % des éléments nucléés).
Lorsque le nombre de lymphocytes augmente, cela peut être le signe d’une proliféra-
tion médullaire (moelle riche) ou de la disparition des autres lignées (moelle pauvre,
aplasie médullaire).

Cellules normales du sang et de la moelle osseuse /7/


PARTIE II
Syndromes
myéloprolifératifs
II.1 Introduction 11
II.2 Leucémie myéloïde chronique 12
II.3 Polyglobulie primitive (polyglobulie de Vaquez) 14
II.4 Thrombocytémie essentielle 15
II.5 Myélofibrose primitive 16
II.6 Leucémie chronique à éosinophiles 18
II.7 Leucémie chronique à neutrophiles 20
II.1 Introduction
Fiche Introduction II.1

Cellules souches hématopoïétiques Cellules souches hématopoïétiques


POLYCLONALES MONOCLONALES

Différenciation cellulaire Syndrome myéloprolifératif :


classique Prolifération clonale excessive avec
Hématopoïèse normale différenciation cellulaire (sans
blocage de maturation)

nn L’hématopoïèse correspond à la production de cellules matures dans le sang à par-


tir d’un faible nombre de cellules souches hématopoïétiques polyclonales dans la
moelle osseuse. Elle implique des mécanismes de différenciation et de multiplication
cellulaire permettant de s’adapter aux besoins de l’organisme.
nn Dans les syndromes myéloprolifératifs, un clone anormal de cellule souche hémato­
poïétique se différencie et se multiplie de manière excessive, indépendamment des
besoins de l’organisme. Il s’en suit une production médullaire accrue aboutissant
à un nombre élevé de cellules sanguines matures sans anomalie morphologique
particulière.

Syndromes myéloprolifératifs / 11 /
II.2 Leucémie myéloïde chronique
Fiche

Incidence : 1‑2/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie modérée fréquente : normochrome, normocytaire et arégénérative. Mor-
phologie érythrocytaire sensiblement normale. Érythroblastes peu nombreux.
nn Hyperleucocytose franche : polynucléose neutrophile avec myélémie (souvent
myélocytes > métamyélocytes) et basocytose (phase accélérée si PN basophiles ≥
20 %) +/– hyperéosinophilie.
Absence de dysgranulopoïèse à la phase chronique. Monocytes normaux (classique-
ment < 3 %).
nn Thrombocytose fréquente (plaquettes augmentées dans plus de 50 % des cas).
nn Évolution en 3 phases : chronique, accélérée puis blastique.
nn Blastes < 20 % (phase accélérée entre 10 et 19 %, blastique ≥ 20 %).

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et augmentation des
lignées éosinophiles et basophiles.
Lignée mégacaryocytaire augmentée avec mégacaryocytes de petite taille hypolobés.
Lignée érythroblastique diminuée sans dysplasie.
nn Blastes < 20 % (phase accélérée entre 10 et 19 %, blastique ≥ 20 %).
nn Présence possible de macrophages « Gaucher-like ».

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : t(9;22) (chromosome Philadelphie).
nn Biologie moléculaire : réarrangement BCR-ABL1.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016 phase accélérée


Un ou plusieurs des critères hématologiques/cytogénétiques ou de réponse thérapeutique suivants
– Persistance ou augmentation des leucocytes (> 10 x 109/L), ne répondant pas au traitement
– Persistance ou augmentation de la splénomégalie, ne répondant pas au traitement
– Persistance de la thrombocytose (> 1000 x 109/L), ne répondant pas au traitement
– Persistance de la thrombopénie (< 100 x 109/L), ne répondant pas au traitement
– Polynucléaires basophiles ≥ 20 % dans le sang
– Blastes entre 10 et 19 % dans le sang et/ou dans la moelle osseuse
– Anomalies chromosomiques clonales additionnelles dans les cellules Ph+ au moment du
diagnostic incluant les anomalies majeures (doublement du Ph, trisome 8, isochromosome
17q, trisomie 19), les caryotypes complexes, ou les anomalies du 3q26.2
– Toute nouvelle anomalie chromosomique clonale dans les cellules Ph+ survenant durant le
traitement
– Critères de mauvaise réponse aux inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) : résistance à
la première ligne d’ITK ou présence d’anomalies hématologiques, cytogénétiques ou
moléculaires indiquant la résistance à deux lignes séquentielles d’ITK ou apparition de plus
de deux mutations supplémentaires sur BCR-ABL1 pendant le traitement

/ 12 /
Leucémie myéloïde chronique II.2

Syndromes myéloprolifératifs / 13 /
II.3 Polyglobulie primitive
Fiche

(polyglobulie de Vaquez)
Incidence : 0,8/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Polyglobulie : Hb > 16,5 g/dL ou Ht > 49 % homme,
Hb > 16,0 g/dL ou Ht > 48 % femme.
Normochrome normocytaire. Morphologie érythrocytaire normale
nn Leucocytes : normaux ou augmentés, myélémie discrète ou absente.
nn Thrombocytose fréquente, mais le + souvent modérée.

❚❚ Myélogramme
nn Peu d’intérêt. Moelle riche. Absence d’anomalie morphologique spécifique.

❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : Mutations JAK2 V617F ou JAK2 exon 12 présentes dans plus
de 95 % des cas.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


Critères majeurs
1- Hémoglobine > 16,5 g/dL ou hématocrite > 49 % chez l’homme.
Hémoglobine > 16 g/dL ou hématocrite > 48 % chez la femme.
Ou augmentation de la masse sanguine > 25 % par rapport à la valeur normale attendue.
2- BOM montrant une hypercellularité pour l’âge avec hyperplasie des trois lignées
(panmyélose) incluant une prolifération importante éryhtroïde, granulocytaire et
mégacaryocytaire avec mégacaryocytes matures polymorphes (différentes tailles). *Critère
facultatif si hb > 18,5 g/dL ou Ht > 55,5 % chez l’homme et hb > 16,5 g/dL ou Ht > 49,5 % chez
la femme, en présence du critère majeur 3 et du critère mineur.
3- Présence des mutations JAK2V617F ou JAK2 exon 12.
Critère mineur
Érythropoïétine sérique normale ou subnormale
Le diagnostic de PV requiert la présence des trois critères majeurs* ou des deux premiers
critères majeurs* et du critère mineur.

/ 14 /
III..x4 Thrombocytémie essentielle
Fiche

Incidence : 0,2‑2,3/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Absence d’anémie dans la majorité des cas.
nn Leucocytes : souvent légèrement augmentés. Myélémie possible, mais discrète.
nn Plaquettes ≥ 450 x 109/L (souvent > 1000 x 109/L) de façon chronique. Morphologie
souvent normale, parfois plaquettes géantes.

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité souvent normale (rarement augmentée). Lignée mégacaryo­
cytaire augmentée avec présence d’éléments de grande taille à noyau hyper­
segmenté (en « cornes de cerf »). Absence d’anomalie cytologique sur les lignées
granulocytaire et érythroblastique.

❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : présence possible des mutations JAK2 V617F, CALR ou MPL.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


Critères majeurs
1- Plaquettes ≥ 450 x 109/L.
2- BOM montrant une prolifération de la lignée mégacaryocytaire prédominante avec un
nombre de mégacaryocytes matures de grande taille à noyau hypersegmenté. Absence
d’augmentation significative ou de blocage de maturation sur la lignée granulocytaire
ou érythroblastique. Absence d’augmentation des fibres de réticulines (ou très rarement
augmentation mineure de grade 1).
3- Absence de critère OMS évoquant une LMC BCR-ABL1+, une polyglobulie de Vaquez, une
myélofibrose primitive, un syndrome myélodysplasique ou tout autre prolifération myéloïde.
4- Présence d’une mutation JAK2, CALR ou MPL.
Critère mineur
Présence d’un marqueur de clonalité ou absence d’argument en faveur d’une thrombocytose
réactionnelle
Le diagnostic de TE requiert la présence des quatre critères majeurs ou des trois premiers
critères majeurs et du critère mineur.

Syndromes myéloprolifératifs / 15 /
II.5 Myélofibrose primitive
Fiche

Incidence : 0,5-1,5/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie : normochrome, normocytaire avec réticulocytes parfois légèrement aug-
mentés (hémolyse). Présence de dacryocytes et d’érythroblastes.
nn Leucocytes : augmentés (50 % des patients), normaux (25 % des patients) ou dimi-
nués (25 % des patients). Présence d’une myélémie.
nn Plaquettes : très variables (souvent augmentées mais thrombopénie possible). Pré-
sence de plaquettes géantes et parfois de micromégacaryocytes.
nn Érythromyélémie + dacryocytes : penser myélofibrose !

❚❚ Myélogramme
nn Aspiration difficile ou impossible : moelle souvent pauvre et hémodiluée (BOM
nécessaire). Dysmégacaryopoïèse possible (plutôt mégacaryocytes hypolobés).

❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : présence possible des mutations JAK2 V617F, CALR ou MPL.
nn Immunophénotypage : taux élevé de cellules CD34+ circulantes.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


Critères majeurs
1 – Présence d’une prolifération mégacaryocytaire avec atypies et accompagnée par une
fibrose réticulinique et/ou collagène de grades 2 ou 3.
2 – Absence de critère OMS évoquant une LMC BCR-ABL1+, une polyglobulie de Vaquez, une
thrombocytémie essentielle, un syndrome myélodysplasique ou tout autre prolifération myéloïde.
3 – Présence d’une mutation JAK2, CALR ou MPL ou, en l’absence, présence d’un autre marqueur
de clonalité (ASXL1, EZH2, TET2, IDH1/IDH2, SRSF2, SF3B1, etc.) ou absence de myélofibrose
réactionnelle (secondaire à une infection, un trouble auto-immun ou autre inflammation
chronique, une leucémie à tricholeucocytes ou autre prolifération lymphoïde, des métastases
ou une myélopathie toxique chronique)
Critères mineurs
Présence d’au moins un des éléments ci-dessous confirmé sur deux examens consécutifs :
a. anémie non attribuée à une comorbidité
b. leucocytose ≥ 11 x 109/L
c. splénomégalie palpable
d. LDH supérieures aux valeurs de références du laboratoire
e. érythromyélémie
Le diagnostic de MFP requiert la présence des trois critères majeurs et d’au moins un critère
mineur.
Lorsque la fibrose est trop discrète (< grade 2) pour répondre au premier critère majeur, mais
que les autres critères sont présents, on parle de myélofibrose préfibrotique ou précoce.

/ 16 /
Myélofibrose primitive II.5

Syndromes myéloprolifératifs / 17 /
II.6 Leucémie chronique
Fiche

à éosinophiles
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Morphologie érythrocytaire et plaquettaire classiquement normale.
nn Hyperleucocytose avec éosinophilie chronique ≥ 1,5 x 109/L (> 6 mois, majoritaire-
ment polynucléaires éosinophiles, rares précurseurs possibles, parfois anormaux).
Polynucléose neutrophile, basocytose et monocytose possibles.
nn Un excès de myéloblastes est possible et peut constituer un argument pour le dia-
gnostic (entre 2 et 19 %).

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie de la lignée éosinophile. Clas-
siquement pas d’anomalie morphologique sur les lignées mégacaryocytaire et
érythro­blastique. La présence d’une dysmyélopoïèse peut cependant constituer un
argument pour le diagnostic.
nn Un excès de myéloblastes peut également être un argument pour le diagnostic
(entre 5 et 19 %).

❚❚ Examens complémentaires
nn Les hyperéosinophilies réactionnelles ou liées à des pathologies myéloïdes (PDGFRA,
PDGFRB, FGFR1) ou lymphoïdes (clone sécréteur d’IL5, PCM1-JAK2) doivent être
exclues.
nn Biologie moléculaire : recherche d’argument de clonalité autre que BCR-ABL1, réar-
rangements PDGFRA, PDGFRB, FGFR1, PCM1-JAK2, etc.
nn Caryotype : recherche d’argument de clonalité autre que inv(16), t(5;12) et t(8;9).
nn Immunophénotypage : absence de population T sécrétrice d’IL5.

Si aucun argument de clonalité (cytologique, cytogénétique ou moléculaire) n’est


trouvé on parle alors d’hyperéosinophilique idiopathique (absence de signe clinique
en rapport avec l’éosinophilie) ou de syndrome hyperéosinophilique idiopathique
(présence de signes cliniques).

/ 18 /
Leucémie chronique à éosinophiles II.6

Diagnostic dans le cadre du bilan d’éosinophilie selon OMS 2016


Antécédents médicaux et thérapeutiques, examen clinique,
éosinophilie sanguine à la NFS avec examen microscopique
du frottis sanguin, évaluation de l’urgence clinique
(hyperéosinophilie majeure, troubles cardiaques, …)

Urgence clinique Pas d’urgence clinique

Recherche de prolifération Rechercher en premier lieu


clonale (leucémie chronique les étiologies réactionnelles
à éosinophile) : (causes allergiques, médicamenteuses,
myélogramme, cytogénétique, parasitoses, maladies cutanées, …).
biologie moléculaire Bilan à adapter en fonction
(dont FIP1L1-PDGFRA), du contexte clinique
biopsie ostéomédullaire.
Absence d’étiologie
Étiologie
réactionnelle
réactionnelle
Diagnostic et contexte évocateur
Diagnostic probable mais
de leucémie d’une leucémie
de leucémie non identifiée
chronique chronique
chronique sur le bilan
à éosinophiles à polynucléaires
à éosinophiles initial
exclu éosinophiles

Rechercher une étiologie Compléter le bilan


réactionnelle (incluant avec notamment recherche
recherche de sous-populations de sous-populations lymphocytaires T
lymphocytaires T sécrétrices d’Il5 sécrétrices d’IL5 (mais aussi
si non réalisé précédemment) lymphomes, cancers, …)

Absence Absence
Étiologie Étiologie
d’étiologie d’étiologie
réactionnelle réactionnelle
réactionnelle réactionnelle
identifiée identifiée
identifiée identifiée

Syndrome Recherche de prolifération clonale


Hyperéosinophilique (leucémie chronique à éosinophiles) :
Idiopathique myélogramme, cytogénétique, biologie
moléculaire (dont FIP1L1-PDGFRA),
(HES idiopathique) biopsie astéomédullaire.

Diagnostic de leucémie Diagnostic de leucémie


chronique à éosinophiles chronique à éosinophiles exclu

Syndrome Hyperéosinophilique
Idiopathique
(HES idiopathique)

Syndromes myéloprolifératifs / 19 /
II.7 Leucémie chronique
Fiche

à neutrophiles
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Morphologie érythrocytaire et plaquettaire normale.
nn Hyperleucocytose ≥ 25 x 109/L avec polynucléaires neutrophiles ≥ 80 % et myélémie
< 10 %. Absence de dysgranulopoïèse. Granulations toxiques ou corps de Döhle
possibles. Monocytes < 1 x 109/L.
nn Blastes absents ou rares.

❚❚ Moelle osseuse
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et pourcentage de
polynucléaires neutrophiles augmentés sans dysgranulopoïèse. Pas d’anomalies
morphologiques sur les lignées mégacaryocytaire et érythroblastique.
nn Blastes < 5 %.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype normal dans 90 % des cas.
nn Biologie moléculaire : mutation CSF3R présente dans la majorité des cas.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


1 – Leucocytes sanguins ≥ 25 x 109/L avec :
– polynucléaires neutrophiles matures (+ band forms) ≥ 80 % des leucocytes
– myélémie < 10 % des leucocytes
– myéloblastes rarement observés
– monocytes < 1 x 109/L
– absence de dysgranulopoïèse
2 – Moelle osseuse hypercellulaire avec :
– lignée granulocytaire neutrophile augmentée sans anomalie de maturation
– myéloblastes < 5 %
3 – Absence de critère OMS évoquant une LMC BCR-ABL1+, une polyglobulie de Vaquez,
une thrombocytémie essentielle ou une myélofibrose primitive
4 – Absence de réarrangement PDGFRA, PDGFRB, ou FGFR1, ou PCM1-JAK2
5 – Présence de la mutation CSF3R T618I ou autre mutation activatrice de CSF3R ou, en l’absence :
– neutrophilie persistante (> 3 mois) et splénomégalie sans argument en faveur d’une origine
réactionnelle (incluant l’absence de prolifération plasmocytaire maligne)
– si présence d’arguments en faveur d’une origine réactionnelle, démonstration de la clonalité
des cellules myéloïdes par analyses cytogénétique ou moléculaires

/ 20 /
PARTIE III
Hémopathies
myéloïdes/lymphoïdes
avec éosinophilie et
réarrangement des gènes
PDGFRA, PDGFRB, FGFR1
ou PCM1-JAK2
III.1 Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie
et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK223
I.x.1 Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec
Fiche

III éosinophilie et réarrangement des gènes


PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK2
Incidence : inconnue (très rare) – âge médian au diagnostic : 40 ans (très variable)

❚❚ Introduction
Pathologies caractérisées par des réarrangements de gènes entrainant l’expression
d’une tyrosine kinase anormale susceptible de répondre aux traitements inhibiteurs
de tyrosines kinases (ITK).
Peuvent toutes se présenter sous forme de syndromes myéloprolifératifs ou de lym-
phomes ou de leucémies aiguës généralement myéloïdes.

❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement PDGFRA
Hyperéosinophilie importante dans la majorité des cas (se présente souvent comme
une leucémie chronique à éosinophiles).
Présence du gène de fusion FIP1L1-PDGFRA ou mutation activatrice de PDGFRA.

❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement PDGFRB
Se présente souvent comme une leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) ou
une leucémie myéloïde chronique atypique (LMCa) avec éosinophilie.
Présence de la translocation t(5;12)(q32;13.2) ou d’un variant et/ou présence du gène
de fusion ETV6-PDGFRB ou d’un autre réarrangement de PDGFRB.

❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement FGFR1
Se présente comme un syndrome myéloprolifératif ou myélodysplasique/myélopro-
lifératif (LMMC, LMCa) avec éosinophilie importante ou comme une leucémie aiguë
myéloïde (LAM), une leucémie/lymphome lymphoblastique B ou T avec éosinophilie
sanguine ou médullaire.
Présence de la translocation t(8;13)(p11.2;q12) ou d’un variant entrainant un réarran-
gement du gène FGFR1 dans les cellules myéloïdes et/ou lymphoïdes.

❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde avec PCM1-JAK2


Entité provisoire selon OMS 2016.
Se présente souvent comme un syndrome myéloprolifératif (leucémie chronique
à éosinophiles ou myélofibrose primitive) ou myélodysplasique/myéloprolifératif
(LMCa) avec éosinophilie.
Présence de la translocation t(8;9)(p22;p24.1) et de PCM1-JAK2.

Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie et réarrangement des gènes… / 23 /


PARTIE IV
Mastocytose systémique
IV.1 Mastocytose systémique26
IV.1 Mastocytose systémique
Fiche

Incidence : 1/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 50 ans (très variable)

Les mastocytoses cutanées et sarcomes mastocytaires ne sont pas abordés dans ce chapitre.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


Présence du critère majeur et d’au moins un critère mineur
ou au moins trois critères mineurs en l’absence du critère majeur.
Critère majeur
Infiltrat multifocal dense par des mastocytes (≥ 15/agrégat) sur BOM ou biopsie organe extracutané
Critères mineurs
1 – > 25 % des mastocytes ont une morphologie atypique dans la BOM ou biopsie
(hors cutanée) ou myélogramme
2 – Détection d’une mutation activatrice sur le codon 816 de KIT sur sang, moelle ou organe
(hors cutané)
3 – Présence de mastocytes dans le sang, la moelle osseuse ou organe (hors cutané) exprimant
le CD25 +/– le CD2 en plus des marqueurs mastocytaires normaux
4 – Tryptase sérique > 20ng/mL (sauf si une autre hémopathie myéloïde invalide ce paramètre)

❚❚ Classification ❚❚ Hémogramme
Mastocytose systémique indolente nn Normal dans la mastocytose systé-
mique indolente.
Mastocytose systémique smouldering
(risque d’évolution élevé) nn Eosinophilie fréquente.
nn Cytopénies et/ou dysmyélopoïèse et/
Mastocytose systémique associée à une
ou myéloprolifération dans les formes
hémopathie maligne
agressives ou associées à une hémo-
Mastocytose systémique agressive
pathie maligne (LMMC).
Leucémie à mastocytes nn Présence de mastocytes dans le sang
(classiquement ≥ 10 %) uniquement
dans la leucémie à mastocytes.

❚❚ Myélogramme
nn Présence de mastocytes dystrophiques (fusiformes et/ou dégranulés) quasi-­
constante dans la mastocytose systémique.
nn Mastocytes ≥ 20 % dans la leucémie à mastocytes.
nn Autres anomalies hématologiques associées dans les formes agressives et associées
à une hémopathie maligne.

❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : recherche de mutation KIT D816V.
nn Immunophénotypage des mastocytes.
nn Dosage de la tryptase sérique.

/ 26 /
Mastocytose systémique IV.1

Mastocytose systémique / 27 /
PARTIE V
Syndromes
myélodysplasiques
V.1 Classification des syndromes myélodysplasiques31
V.2 Syndromes myélodysplasiques 33
V.3 Dysgranulopoïèse 34
V.4 Dysérythropoïèse 36
V.5 Dysmégacaryopoïèse 38
V.6 Dysmyélopoïèse en dehors des syndromes myélodysplasiques 41
V.7 Interprétation de la coloration de Perls 42
SANG MOELLE
% blastes
Fiche

< 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % Dysplasie sur Pas de corps d’Auer
dysplasie unilignée (MDS-SLD) ou 2 lignées Pas de corps d’Auer 1 lignée < 15 % de ­sidéroblastes
en ­couronne
< 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % Dysplasie sur Pas de corps d’Auer
dysplasie multilignée (MDS-SLD) à 3 lignées Pas de corps d’Auer au moins 2 lignées < 15 % de ­sidéroblastes
en ­couronne
Dysplasie sur < 5 % de blastes
Cytopénie sur 1
Syndrome myélodysplasique avec 1 lignée : Pas de corps d’Auer
à 3 lignées
sidéroblastes en ­couronne (MDS-RS) Absents ou < 1 % MDS-SLD-RS > 15 % de ­sidéroblastes
(Si thrombocytose
- MDS-RS avec dysplasie unilignée Pas de corps d’Auer Dysplasie sur au en couronne
(> 450G/L) :
- MDS-RS avec dysplasie multilignée moins 2 lignées : > 5 % de ­sidéroblastes
MDS/MPN-RS-T)
MDS-MLD-RS en couronne si SF3B1 présent
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 < 5 % de blastes Dysplasie sur 1 5-9 % de blastes
excès de blastes type 1 (MDS-EB1) à 3 lignées Pas de corps d’Auer ou plusieurs lignées Pas de corps d’Auer
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 5-19 % de blastes Dysplasie sur 1 10-19 % de blastes
myélodysplasiques

excès de blastes type 2 (MDS-EB2) à 3 lignées + ou - corps d’Auer ou plusieurs lignées + ou - corps d’Auer
Cytopénie sur 1 Méga en barbe < 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique ou 2 lignées Absents ou < 1 % à papa Del(5q) isolée ou associée
avec délétion 5q isolée Plaquettes souvent Pas de corps d’Auer Dysplasie sur 1 à une autre anomalie hors
augmentées ou plusieurs lignées del(7q) ou ­monosomie 7
Cytopénie sur 1 1 % (≥ 2 Dysplasie sur 1 < 5 % de blastes
à 3 lignées prélèvements) ou plusieurs lignées Pas de corps d’Auer
Absents ou < 1 % Dysplasie sur 1 seule < 5 % de blastes
V.1 Classification des syndromes

Pancytopénie
Syndrome myélodysplasique Pas de corps d’Auer lignée Pas de corps d’Auer

Syndromes myélodysplasiques
inclassable (MDS-U) Absence de ­dysplasie
Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % (mais anomalie < 5 % de blastes

/ 31 /
à 3 lignées Pas de corps d’Auer ­cytogénétique Pas de corps d’Auer
en ­faveur d’un SMD)
V. Syndromes myélodysplasiques

Cellules souches Cellules souches hématopoïétiques


hématopoïétiques MONOCLONALES

Différenciation cellulaire classique Syndrome myélodysplasique :


Hématopoïèse normale Prolifération clonale avec
différenciation celluraire anormale
(sans blocage de maturation)

nn L’hématopoïèse correspond à la production de cellules matures dans le sang à par-


tir d’un faible nombre de cellules souches hématopoïétiques polyclonales dans la
moelle osseuse. Elle implique des mécanismes de différenciation et de multiplication
cellulaire permettant de s’adapter aux besoins de l’organisme.
nn Dans les syndromes myélodysplasiques, un clone anormal de cellule souche héma-
topoïétique se différencie et se multiplie de manière aberrante, indépendamment
des besoins de l’organisme. Il s’en suit une production médullaire anarchique abou-
tissant à un nombre réduit de cellules sanguines matures présentant des anomalies
morphologiques.

/ 32 /
V.2 Introduction
Fiche

Incidence : 3‑5/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie classiquement macrocytaire arégénérative. Présence d’anomalies érythrocy-
taires diverses (aniso-poïkilocytose parfois marquée). Présence possible d’érythroblastes.
nn Leucocytes : neutropénie possible, mais moins fréquente que l’anémie. Dysgranulopoïèse
visible dans le sang (dégranulation, pseudo-Pelger-Huët, etc.). Myélémie possible.
nn Plaquettes : thrombopénie modérée fréquente à l’exception du syndrome 5q-
(absence de thrombopénie voire thrombocytose). Présence de macroplaquettes ou
de micromégacaryocytes possible.
nn Blastes < 20 % (évaluation sur au moins 200 cellules).
nn Critères IPSS cytopénie : hémoglobine < 10 g/dL et/ou Plaquettes < 100 x 109/L et/
ou polynucléaires neutrophiles < 1,8 x 109/L. Le diagnostic de SMD peut cependant
être posé en cas de cytopénies plus modérées si les critères cytologiques et/ou cyto-
génétiques sont présents.

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité normale ou augmentée (cytopénies à moelle riche). Présence
d’anomalies cytologiques décrites ci-après.
nn Blastes < 20 % (évaluation sur au moins 500 cellules).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : visée diagnostique et surtout pronostique (score IPSS-R). Anomalies
présentes dans 40‑50 % des cas.

Proportion Caryotype Survie Délai jusqu’à


de patients médiane 25 % de LAM
(%) (années) (années)
Très favorable 4% – Y, del(11q) 5,4 NA
Normal, del(5q), del(12p),
Favorable 72 % 4,8 9,7
del(20q), double avec del(5q)
Del(7q), +8, +19, i(17q), autre
Intermédiaire 13 % 2,7 2,5
anomalie simple ou double
– 7, inv(3)/t(3q)/del(3q),
Défavorable 4% double avec -7/del(7q), 1,5 1,7
complexe avec 3 anomalies
Très défavorable 7% Complexe > 3 anomalies 0,7 0,7

nn Biologie moléculaire : mutations fréquentes mais non spécifiques (IDH, TP53, SF3B1,
SRSF2, ASXL1, TET2, SETBP1, NRAS, ...). Examen non indiqué en première intention
mais intérêt diagnostique et thérapeutique potentiel. A discuter au cas par cas.

Syndromes myélodysplasiques / 33 /
V.3 Dysgranulopoïèse
Fiche

❚❚ Anomalies nucléaires
nn Hyposegmentation nucléaire.
nn Hypersegmentation nucléaire.
nn Condensation anormale de la chromatine.
nn Anomalies pseudo-Pelger-Huët (hyposegmentation nucléaire et hypercondensation
chromatienne) : noyau rond unique ou en forme de haricot ou binucléé.
nn Projections nucléaires (Drum sticks ≥ 4 dans un PNN).
nn Autres anomalies nucléaires (tous autres types dont binucléarité).

❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Dégranulation (grains non visibles).
nn Hypergranularité (granulations azurophiles).
nn Persistance de la basophilie (corps de Döhle).
nn Présence de corps d’Auër.
nn Autres anomalies cytoplasmiques (vacuoles, grains type Chédiak-Higashi ou autre).

❚❚ Cellules géantes ou anormalement petites


nn Macropolycyte (≥ 2 fois la taille d’un PNN et noyau hypersegmenté).

❚❚ Autres anomalies
nn Dysmyélopoïèse sur éosinophiles, basophiles, monocytes

Dysgranulopoïèse significative si ≥ 10 % (évaluée sur un minimum de 200 éléments de


la lignée dans la moelle osseuse).

/ 34 /
Dysgranulopoïèse V.3

Syndromes myélodysplasiques / 35 /
V.4 Dysérythropoïèse
Fiche

❚❚ Anomalies nucléaires
nn Irrégularités nucléaires (bourgeonnements, lobulation).
nn Fragments nucléaires détachés* (corps de Howell-Jolly, anomalies peu spécifiques).
nn Pont internucléaire.
nn Caryorrhexis** (anomalie peu spécifique).
nn Binucléarité** (incluant les formes binucléées à noyaux proches caractéristiques des
anémies dysérythropoïétiques congénitales).
nn Multinucléarité (plus de 2 noyaux).

❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Cytoplasme lacunaire ou feuilleté* (défaut d’hémoglobinisation, anomalie peu spé-
cifique).
nn Vacuoles cytoplasmiques.
nn Ponctuations basophiles* (anomalie peu spécifique).

❚❚ Macroérythroblastes-mégaloblastes
nn Macroérythroblaste* : érythroblaste de taille augmentée sans asynchronisme de
maturation nucléocytoplasmique.
nn Mégaloblaste** : érythroblaste de grande taille avec asynchronisme de matura-
tion nucléocytoplasmique (souvent rencontré dans les carences en vitamines B12 et B9).
nn Érythroblaste géant* : érythroblaste dont la taille est supérieure à celle d’un proé-
rythroblaste normal.

❚❚ Sidéroblastes en couronne (coloration de Perls)


nn Classiquement associés au cytoplasme lacunaire au MGG.

Dysérythropoïèse significative si ≥ 10 % (évaluée sur un minimum de 200 éléments de


la lignée dans la moelle osseuse).

* Anomalie non spécifiée dans la classification OMS 2016, mais parfois rencontrée dans les SMD.
** Anomalie spécifiée dans la classification OMS 2016, mais souvent rencontrée dans des situations
autres que les SMD.

/ 36 /
Dysérythropoïèse V.4

Syndromes myélodysplasiques / 37 /
V.5 Dysmégacaryopoïèse
Fiche

❚❚ Micromégacaryocytes
nn Petite taille (≤ celle d’un promyélocyte).
nn Mono ou parfois binucléé.
nn Anomalie fortement associée aux SMD.

❚❚ Mégacaryocytes multinucléés (à noyaux séparés)


nn Binucléés souvent de petite taille.
nn Multinucléés (2 noyaux séparés ou plus).

❚❚ Mégacaryocytes hypolobés
nn Monolobés à noyau rond ou ovalaire.
nn Hypolobés (nombre de lobe inférieur à celui attendu compte tenu de la taille du
noyau).
nn Monolobé avec noyau parfois excentré (aspect en « barbe à papa » évocateur d’un
syndrome 5q-).

❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Cytoplasme vacuolé.
nn Cytoplasme hypo ou agranulaire.
nn Anomalie de coloration (persistance basophilie).
nn Les anomalies cytoplasmiques sont très peu spécifiques.

Dysmégacaryopoïèse significative si ≥ 10 % (évaluée sur un minimum de 30 éléments


de la lignée dans la moelle osseuse).

Remarque : seuls les éléments dont les atypies sont franches doivent être considérés
comme mégacaryocytes « dysplasiques ». Le seuil de 10 % est discutable lorsque le
nombre de mégacaryocyte est faible.

/ 38 /
Dysmégacaryopoïèse V.5

Syndromes myélodysplasiques / 39 /
V. Syndromes myélodysplasiques

/ 40 /
V.6 Dysmyélopoïèse en dehors
Fiche

des syndromes myélodysplasiques


La présence de micromégacaryocytes et/ou d’une dégranulation totale de la lignée gra-
nulocytaire sont des arguments forts en faveur d’une hémopathie myéloïde maligne
(syndromes myélodysplasiques en particulier, mais pas uniquement). En revanche,
les autres anomalies cytologiques précédemment décrites ne sont pas spécifiques et
peuvent être rencontrées dans de nombreuses situations, y compris chez le sujet sain.

❚❚ Dysmyélopoïèse hors SMD, principales situations


connues
nn Carence en vitamine B12 et folates : dysérythropoïèse importante avec présence
de mégaloblastes, mais aussi PNN hypersegmentés dans le sang et métamyélocytes
géants à noyaux rubanés dans la moelle osseuse.
nn Anémies dysérythropoïétiques congénitables (CDA I et II) : érythroblastes binucléés
à noyaux proches et symétriques.
nn Anomalie de Pelger-Huët : 100 % des polynucléaires présentent cette anomalie dans
les formes constitutionnelles.
nn Déficit en cuivre : vacuolisation des précurseurs érythrocytaires et granulocytaires.
nn Hémoglobinopathies : dysérythropoïèse (cytoplasmes lacunaires et ponctuations
basophiles fréquents dans les thalassémies).
nn Syndromes inflammatoires chroniques et/ou sévères : principalement dysgranulo-
poïèse (hypercondensation chromatinienne, hyposegmentation nucléaire, granula-
tions toxiques, corps de Döhle) mais très variable.
nn Intoxication au plomb (saturnisme) : dysérythropoïèse marquée (cytoplasme
lacunaire et ponctuations basophiles).
nn Dysmyélopoïèse iatrogène :
• mycophénolate mofétil et tacrolimus : anomalie pseudo Pelger-Huët.
• acide valproïque : mégacaryocytes à noyaux séparés,
• décitabine : dysgranulopoïèse avec anomalies nucléaires (pseudo Pelger-Huët, bi-
ou trinucléarité),
• méthotrexate : dysplasie multilignée (dysmégacaryopoïèse++ et dysérythropoïèse)
et parfois même excès de blastes. Réversible à l’arrêt du traitement (attention,
le méthotrexate peut également induire d’authentiques SMD). Non dose/temps
dépendant,
• azathioprine, agents alkylants, etc.
Cette liste n’est pas exhaustive et de nombreuses autres situations peuvent induire une
dysmyélopoïèse (alcoolisme, dénutrition, infections virales, etc.).
Une dysmyélopoïèse doit toujours être interprétée en tenant compte de l’ensemble
des données cliniques et biologiques.

Syndromes myélodysplasiques / 41 /
V.7 Interprétation de la coloration
Fiche

de Perls
nn Sidéroblaste de type I : érythroblaste contenant 1 à 4 grains de fer.
nn Sidéroblaste de type II : ≥ 5 grains de fer dispersés dans le cytoplasme ou répartis sur
moins un tiers de la circonférence du noyau.
nn Sidéroblaste de type III (en couronne) : ≥ 5 grains de fer concentrés en position péri-
nucléaire sur plus d’un tiers de la circonférence du noyau.
nn Sidérocyte : hématie contenant des grains de fer

Type 0 Type I Type II Type III

❚❚ Interprétation
nn Sidéroblastes en couronne ≥ 15 % : en faveur d’un SMD avec sidéroblastes en
couronne (SMD-SLD-SC ou SMD-MLD-SC) ou d’un SMD/SMP-t‑SC (si plaquettes
≥ 450 x 109/L).
nn Sidéroblastes en couronne entre 5 et 14 % : anomalie insuffisante pour conclure à
un SMD-SC. A confronter à la recherche de mutation SF3B1.
nn Sidéroblastes en couronne entre 1 et 4 % : présence de rares sidéroblastes en cou-
ronne ne permettant pas d’évoquer un SMD-SC.
nn Sidéroblastes de type I ≥ 10 %, absence de types II et III, absence de sidérocytes :
coloration de Perls normale.
nn Sidéroblastes absents ou très diminués et fer macrophagique absent : en faveur
d’un déficit (ou diminution) des réserves ferriques médullaires (à confronter au
bilan martial).
nn Sidéroblastes absents ou très diminués et fer macrophagique présent : en faveur
d’un syndrome inflammatoire.
nn Présence de sidéroblastes de types II et/ou sidérocytes : anomalies de la coloration
de Perls insuffisantes pour évoquer un SMD.

❚❚ Présence de sidéroblastes en couronne hors SMD


nn Traitements : melphalan, chloramphénicol, izoniaside, linézolide, pyrazinamide,
revlimid.
nn Thalassémies, alcoolisme chronique, intoxication au plomb ou à l’arsenic, anémies
sidéroblastiques congénitales, cytopathies mitochondriales, carence en cuivre,
carences en vitamines B1, B6, B9, B12, maladie de Wilson, polytransfusions san-
guines, dénutritions sévères, exposition au benzène, etc.

/ 42 /
PARTIE VI
Syndromes
myélodysplasiques/
myéloprolifératifs
VI.1 Introduction45
VI.2 Leucémie myélomonocytaire chronique 46
VI.3 Leucémie myéloïde chronique atypique 48
VI.4 Leucémie myélomonocytaire juvénile 50
VI.5 SMD/SMP avec sidéroblastes en couronne et thrombocytose 51
VI.1 Introduction
Fiche

Cellules souches hématopoïétiques Cellules souches hématopoïétiques


POLYCLONALES MONOCLONALES

Différenciation cellulaire classique Syndrome myélodysplasique :


Hématopoïèse normale Prolifération clonale avec
différenciation celluraire anormale
(sans blocage de maturation)

nn L’hématopoïèse correspond à la production de cellules matures dans le sang à par-


tir d’un faible nombre de cellules souches hématopoïétiques polyclonales dans la
moelle osseuse. Elle implique des mécanismes de différenciation et de multiplication
cellulaire permettant de s’adapter aux besoins de l’organisme.
nn Dans les syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs, un clone anormal de cel-
lule souche hématopoïétique se différencie et se multiplie de manière excessive et
aberrante, indépendamment des besoins de l’organisme. Il s’en suit une production
médullaire accrue et anarchique aboutissant à un nombre élevé de cellules san-
guines matures présentant des anomalies morphologiques.

Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 45 /
VI.2 Leucémie myélomonocytaire
Fiche

chronique
Incidence : 0.4/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative parfois macrocytaire souvent modérée. Anomalies érythocy-
taires variables. Présence possible d’érythroblastes.
nn Leucocytes ≥ 13 x 109/L dans les formes myéloprolifératives, < 13 x 109/L dans les
formes myélodysplasiques. Dysgranulopoïèse plus ou moins intense (dégranulation,
hypercondensation chromatinienne, etc.). Myélémie possible.
Monocytose ≥ 1 x 109/L et monocytes ≥ 10 % des leucocytes pendant plus de 3 mois
sans cause réactionnelle évidente.
nn Plaquettes : thrombopénie souvent modérée.
nn Blastes < 20 % (LMMC-0 < 2 %, LMMC-1 : 2 à 4 %, LMMC-2 : 5‑19 % et/ou présence
de corps d’Auër).

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité normale ou augmentée avec hyperplasie granulo-monocytaire et
dysgranulopoïèse. Dysmégacaryopoïèse et dysérythropoïèse possibles.
nn Blastes < 20 % (LMMC-0 < 5 %, LMMC-1 : 5‑9 %, LMMC-2 : 10‑19 % et/ou présence
de corps d’Auër)

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : visée diagnostique et surtout pronostique (comme pour les SMD).
nn Biologie moléculaire : mutations fréquentes mais non spécifiques (TET2, SRSF2,
ASXL1, SETBP1, NRAS, etc.).
nn Immunophénotypage monocytaire : excès de monocytes CD14+/CD16-.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


– Monocytose persistante ≥ 1 x 109/L avec monocytes ≥ 10 % des leucocytes
– Absence de critère OMS évoquant une LMC BCR-ABL1+, une polyglobulie de Vaquez,
une thrombocytémie essentielle ou une myélofibrose primitive
– Absence de réarrangement PDGFRA, PDGFRB, ou FGFR1, ou PCM1-JAK2 (en particulier en cas
d’hyperéosinophilie)
– Blastes < 20 % dans le sang et dans la moelle osseuse
– Dysplasie présente sur au moins une lignée myéloïde
– Si la dysplasie est absente ou non significative, le diagnostic de LMMC peut être fait si les
autres critères sont présents :
– et qu’une anomalie acquise clonale est mise en évidence sur les cellules hématopoïétiques
par cytogénétique ou biologie moléculaire
– ou que la monocytose persiste plus de 3 mois et que toutes les autres causes de monocytose
ont été exclues

/ 46 /
Leucémie myélomonocytaire chronique VI.2

Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 47 /
VI.3 Leucémie myéloïde chronique
Fiche

atypique
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative modérée fréquente. Anomalies érythrocytaires possibles.
nn Hyperleucocytose ≥ 13 x 109/L avec nombre de polynucléaires neutrophiles aug-
menté et myélémie ≥ 10 %. Dysgranulopoïèse franche (souvent hypercondensation
chromatinienne). Polynucléaires basophiles < 2 % et monocytes < 10 %.
nn Plaquettes variables, mais thrombopénie classique.
nn Blastes < 20 %.

❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et dysgranulopoïèse.
Dysmégacaryopoïèse et dysérythropoïèse possibles.
nn Blastes < 20 %.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype anormal dans 80 % des cas, mais anomalies non spéci-
fiques.
nn Biologie moléculaire : mutations SETBP1 et ETNK1 fréquemment associées, mais non
spécifiques. Mutation CSF3R peu commune et plutôt en faveur d’une leucémie chro-
nique à polynucléaires neutrophiles.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


– Hyperleucocytose sanguine avec augmentation des polynucléaires neutrophiles et de leurs
précurseurs (métamyélocytes + myélocytes + promyélocytes ≥ 10 % des leucocytes)
– Dysgranulopoïèse significative pouvant inclure une condensation chromatinienne anormale
– Basocytose absente ou minime (polynucléaires basophiles classiquement < 2 % des leucocytes)
– Monocytose absente ou minime (monocytes < 10 % des leucocytes)
– Moelle osseuse hypercellulaire avec prolifération granulocytaire et dysgranulopoïèse
avec ou sans dysplasie sur les lignées mégacaryocytaire et érythroblastique
– Blastes < 20 % dans le sang et dans la moelle osseuse
– Absence de réarrangement PDGFRA, PDGFRB, ou FGFR1, ou PCM1-JAK2
– Absence de critère OMS évoquant une LMC BCR-ABL1+, une polyglobulie de Vaquez,
une thrombocytémie essentielle ou une myélofibrose primitive

/ 48 /
Leucémie myéloïde chronique atypique VI.3

Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 49 /
VI.4 Leucémie myélomonocytaire
Fiche

juvénile
Incidence : 0,1/100 000 enfants de 0‑14 ans/an (le plus souvent avant 2 ans)

❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative fréquente parfois macrocytaire. Anomalies érythrocytaires
variables et difficiles à évaluer (concerne les enfants en général âgés de moins de
2 ans). Présence possible d’érythroblastes.
nn Hyperleucocytose avec monocytose (≥ 1 x 109/L). Myélémie et dysgranulopoïèse fré-
quentes.
nn Plaquettes : thrombopénie fréquente, parfois sévère.

❚❚ Myélogramme
nn Souvent peu contributif.
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire. Ligné érythroblas-
tique parfois également augmentée. Lignée mégacaryocytaire souvent diminuée.
Dysmyélopoïèse souvent discrète de même que l’infiltrat monocytaire.
nn Blastes + promonocytes < 20 %.

❚❚ Examens complémentaires
nn Electrophorèse de l’hémoglobine et test de Kleihauer : augmentation de l’hémo-
globine F.
nn Cytogénétique : monosomie 7 fréquente, mais caryotype le plus souvent normal.
nn Biologie moléculaire : recherche des mutations somatiques PTPN11, KRAS ou NRAS
ou germinale CBL.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


1 – Critères cliniques et hématologiques (les quatre doivent être présents) :
– Monocytose ≥ 1 x109/L
– Blastes < 20 % dans le sang et dans la moelle osseuse
– Splénomégalie
– Absence de chromosome Philadelphie (réarrangement BCR/ABL1)
2 – Critères génétiques (un seul suffit) :
– Mutation somatique des gènes PTPN11 ou KRAS ou NRAS (mutation germinale de PTPN11 exclue)
– Diagnostic clinique de neurofibromatose ou mutation du gène NF1
– Mutation germinale de CBL ou perte d’hétérozygotie de CBL
3 – Pour les patients sans critère génétique (deux), les critères suivants doivent être présents :
– Monosomie 7 ou toute autre anomalie chromosomique ou au moins deux des critères suivants :
* Hémoglobine F augmentée pour l’âge
* Présence de précurseurs myéloïdes et/ou érythroïdes dans le sang
* Hypersensibilité in vitro des progéniteurs au GM-CSF
* Hyperphosphorylation de la protéine STAT5

/ 50 /
VI.5 SMD/SMP avec sidéroblastes
Fiche

en couronne et thrombocytose
Incidence : inconnue (très rare) – âge médian au diagnostic : 74 ans

❚❚ Hémogramme
nn Mêmes anomalies que dans les syndromes myélodysplasiques à l’exception de la
thrombocytose ≥ 450 x 109/L.

❚❚ Myélogramme
nn Même anomalies que dans les syndromes myélodysplasiques avec sidéroblastes en
couronne.
nn Sidéroblastes en couronnes ≥ 15 % même si présence de la mutation SF3B1 (diffé-
rence avec SMD avec sidéroblastes en couronne).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype normal dans 90 % des cas.
nn Biologie moléculaire : mutation SF3B1 présente dans 60 à 90 % des cas.

❚❚ Critères diagnostiques OMS 2016


– Anémie avec dysérythropoïèse significative avec ou sans dysplasie sur les lignées
mégacaryocytaire et granulocytaire
– Sidéroblastes en couronne ≥ 15 % à la coloration de Perls
– Blastes < 1 % dans le sang et < 5 % dans la moelle osseuse
– Thrombocytose persistante ≥ 450 x 109/L
– Présence de la mutation SF3B1 (souvent associée à JAK2 V617F, CALR ou MPL)
– En l’absence de la mutation SF3B1, absence de contexte cytotoxique récent ou de
traitement par facteur de croissance pouvant expliquer la présentation myélodyplasique/
myéloproliférative
– Absence de gène de fusion BCR-ABL1, absence de réarrangement PDGFRA, PDGFRB,
ou FGFR1, ou PCM1-JAK2, absence de (3 ; 3)(q21 ; q26), inv(3)(q21 ; q26) ou del(5q)
– Absence d’antécédent de syndrome myéloprolifératif, myélodysplasique (à l’exception
d’un MDS-RS) ou d’un autre type de SMD/SMP

Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 51 /
PARTIE VII
Leucémies aiguës
myéloïdes
VII.1 Leucémies aiguës myéloïdes55
VII.2 LAM 0 : LAM avec différenciation minimale 60
VII.3 LAM 1 : LAM sans maturation 61
VII.4 LAM 2 : LAM avec maturation 62
VII.5 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme classique) 63
VII.6 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme variante) 64
VII.7 LAM 4 : LA myélomonocytaire 65
VII.8 LAM 5 : LA monoblastique 66
VII.9 LAM 6 : Leucémie érythroblastique pure 67
VII.10 LAM 7 : Leucémie ­mégacaryoblastique 68
VII.11 LA à basophiles 69
VII.12 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 21) 70
VII.13 Anomalies cytologiques associées à l’inv(16) 71
VII.14 Anomalies cytologiques associées à l’inv(3) 72
VII.15 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 16) et t(16 ; 21) 73
VII.16 Anomalies cytologiques associées à la mutation NPM174
VII.17 LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies 75
VII.18 Néoplasies myéloïdes post-chimiothérapie 76
VII.19 Proliférations myéloïdes en rapport avec le syndrome de Down 77
VII.1 Introduction
Fiche

Cellules souches hématopoïétiques Cellules souches hématopoïétiques


POLYCLONALES MONOCLONALES

Différenciation cellulaire classique Leucémie aiguë :


Hématopoïèse normale Prolifération clonale avec
différenciation celluraire
(avec blocage de maturation)

nn L’hématopoïèse correspond à la production de cellules matures dans le sang à par-


tir d’un faible nombre de cellules souches hématopoïétiques polyclonales dans la
moelle osseuse. Elle implique des mécanismes de différenciation et de multiplication
cellulaire permettant de s’adapter aux besoins de l’organisme.
nn Dans les leucémies aiguës, un clone anormal de cellule souche hématopoïétique
se multiplie sans se différencier. Il s’en suit une production médullaire inefficace
aboutissant à un nombre élevé de cellules immatures (blastes) dans le sang et dans
la moelle osseuse.

Leucémies aiguës myéloïdes / 55 /


Partie VII. Leucémies aiguës myéloïdes

❚❚ Classification morphologique (FAB)


nn Leucémie aiguë myéloïde avec différenciation minimale : LAM 0
nn Leucémie aiguë myéloïde sans maturation : LAM 1
nn Leucémie aiguë myéloïde avec maturation : LAM 2
nn Leucémie aiguë promyélocytaire : LAM 3
nn Leucémie aiguë myélomonocytaire : LAM 4
nn Leucémie aiguë monoblastique : LAM 5
nn Leucémie érythroblastique pure : LAM 6
nn Leucémie mégacaryoblastique : LAM 7
nn Leucémie aiguë à basophiles

❚❚ Anomalies cytologiques à rechercher


dans le cadre des LAM
nn Anomalies cytologiques associées à la t(8;21)
nn Anomalies cytologiques associées à l’inv(16)
nn Anomalies cytologiques associées à l’inv(3)
nn Anomalies cytologiques associées à la t(8;16) et t(16;21)
nn Anomalies cytologiques associées à la mutation NPM1
nn LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies

❚❚ Caractéristiques des LAM


nn Blastes médullaires et/ou sanguins ≥ 20 %.
nn Cytopénies variables (anémie et/ou thrombopénie et/ou neutropénie), parfois
sévères et d’installation brutale.
nn Formes leucocytaires ou leucopéniques.

❚❚ Examens complémentaires
nn Immunophénotypage : confirme la nature myéloïde des blastes et permet le suivi de
la maladie résiduelle.
nn Cytogénétique : visée diagnostique (classification OMS 2016) et pronostique.
nn Biologie moléculaire : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique,
thérapeutique et suivi de la maladie résiduelle.

/ 56 /
Introduction VII.1

❚❚ Classification OMS 2016


LAM avec anomalies cytogénétiques récurrentes :
– LAM avec t(8;21)(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1*
– LAM avec inv(16)(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11*
– LAM avec PML-RARA*
– LAM avec t(9;11)(p21.3;q23.3) ; MLLT3-KMT2A
– LAM avec t(6;9)(p23;q34.1) ; DEP-NUP214
– LAM avec inv(3)(q21.3;q26.2) ou t(3;3) (q21.3;q26.2) ; GATA2, MECOM
– LAM (mégacaryoblastique) avec t(1;22)(p13.3;q13.3) ; RBM15-MKL1
– Entité provisoire : LAM avec BCR-ABL1
– LAM avec NPM1 muté
– LAM avec mutations bialléliques de CEBPA
– Entité provisoire : LAM avec RUNX1 muté

* La mise en évidence d’une de ces anomalies cytogénétiques (t(8;21)(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1


ou inv(16)(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11 ou t(15;17)(q22;q11-12) ; PML-RARA) est
suffisante pour poser le diagnostic même si le pourcentage de blastes est < 20 %.

LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies

Néoplasies myéloïdes post-chimiothérapie

LAM sans spécification particulière (ancienne classification FAB) :


– LAM avec différenciation minimale
– LAM sans maturation
– LAM avec maturation
– LA myélomonocytaire
– LA monoblastique/monocytique
– Leucémie érythroïde pure
– LA mégacaryoblastique
– LA à basophiles
– Panmyélose aiguë avec myélofibrose

Catégories annexes :
– Sarcome myéloïde
– Proliférations myéloïdes en rapport avec le syndrome de Down :
* myélopoïèse anormale transitoire
* leucémie myéloïde associée au syndrome de Down

Leucémies aiguës myéloïdes / 57 /


Partie VII. Leucémies aiguës myéloïdes

❚❚ Classification génétique des LAM


selon les critères de l’ELN
Döhner H et al. Diagnosis and management of acute myeloid leukemia in adults:
recommendations from an international expert panel, on behalf of the European
Leukemia Net. Blood 2010 ; 115 : 453‑74.

Favorable – t (8;21)(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1


– inv(16)(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11
– Caryotype normal et NPM1 muté et absence de mutation FLT3-ITD
– Caryotype normal et mutations bialléliques de CEBPA
Intermédiaire I – Caryotype normal et NPM1 muté et mutation FLT3-ITD
– Caryotype normal et absence de mutation NPM1 et mutation FLT3-ITD
– Caryotype normal et absence de mutation NPM1 et FLT3-ITD
Intermédiaire II – t(9;11)(p21.3;q23.3) ; MLLT3-KMT2A
– Toutes les autres anomalies non classées dans ce tableau
Défavorable – Caryotypes complexes (≥ 3 anomalies)
– t(6;9)(p23;q34.1) ; DEP-NUP214
– inv(3)(q21.3;q26.2) ou t(3;3) (q21.3;q26.2) ; GATA2, MECOM
– t(v;11)(v;q23)/MLL réarrangé sauf t(9;11)(p21.3;q23.3) ; MLLT3-KMT2A
– -5, del(5q), -7, anomalie 17p

nn Les LA promyélocytaire avec PML-RARA (LAM3) ne figurent pas dans ce tableau du


fait de leur très bon pronostic.
nn Les LAM avec RUNX1 muté (entité provisoire) semblent être de pronostic défavo-
rable.

/ 58 /
Introduction VII.1

❚❚ Classification morphologique des LAM (FAB)


LAM 0 : LAM avec différenciation minimale (< 5 % des LAM)
Myéloblastes indifférenciés (absence de granulation ou corps d’Auer). Aspect parfois proche
des leucémies aigues lymphoblastiques (LAL) : diagnostic cytologique difficile.
LAM 1 : LAM sans maturation (20 % des LAM)
Myéloblastes avec quelques granulations et parfois rares corps d’Auer.
LAM 2 : LAM avec maturation (30 % des LAM)
Myéloblastes souvent granuleux avec quelques corps d’Auer volumineux.
Lignée neutrophile ≥ 10 % – lignée monocytaire < 20 %.
LAM 3 : LA à promyélocytes (10 % des LAM)
Blastes très granuleux avec présence de corps d’Auer en fagots.
Leucopénique avec blastes hypergranuleux dans la forme classique.
Hyperleucocytaire avec blastes hypogranuleux en ailes de papillons dans la forme variante
(corps d’Auer en fagots rares).
LAM 4 : LA myélomonocytaire (15 % des LAM)
Morphologie des blastes proche de celle de la LAM 2.
Monocytose sanguine ≥ 5 x 109/L et/ou médullaire ≥ 20%.
LAM 5 : LA monoblastique (15 % des LAM)
Présence de monoblastes et de promonocytes.
Cellules monocytaires (monoblastes, promonocytes, monocytes) ≥ 80% des éléments
dans la moelle osseuse.
LAM 6 : Leucémie érythroïde pure (< 5 % des LAM)
Présence de myéloblastes et de proérythroblastes malins.
Précurseurs érythroïdes ≥ 80 % avec au moins 30 % de proérythroblastes dans la moelle
osseuse.
LAM 7 : LA mégacaryocytaire (< 5 % des LAM)
La majorité des blastes sont des mégacaryoblastes.

Leucémies aiguës myéloïdes / 59 /


VII.2 LAM 0 : LAM avec
Fiche

différenciation minimale
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique ou indifférencié.
nn Cytoplasme basophile sans grain ni corps d’Auer.
nn Expansion cytoplasmique polaire parfois présente (aspect en « miroir à main ») dans
petits blastes à rapport nucléo-cytoplasmique élevé.
nn Différenciation cytologique difficile avec LAL.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR).
Expression variable des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117). Marqueurs
lymphoïdes B et T absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.

/ 60 /
VII.3 LAM 1 : LAM sans maturation
Fiche

❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme abondant plus ou moins basophile.
nn Peu ou pas granuleux avec rarement présence d’un corps d’Auer.
nn Noyau régulier et chromatine fine nucléolée.
nn Blastes ≥ 90 % des cellules non érythroïdes (lignée granulocytaire < 10 %).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive (> 3 % des blastes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR) et des
marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.

Leucémies aiguës myéloïdes / 61 /


VII.4 LAM 2 : LAM avec maturation
Fiche

❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme abondant plus ou moins basophile.
nn Granuleux avec présence fréquente d’un ou plusieurs corps d’Auer.
nn Noyau rond plus ou moins régulier et chromatine fine nucléolée.
nn Lignée granulocytaire neutrophile ≥ 10 %.
nn Lignée monocytaire < 20 %.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive (> 3 % des blastes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117).
Expression variable des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR). Marqueurs lym-
phoïdes B et T généralement absents (exception : CD19 dans LAM avec t(8;21)).
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires parfois associées : LAM avec t(8;21)
(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1 (voir anomalies cytologiques associées à la t(8;21)).

/ 62 /
VII.5 LAM 3 : LA promyélocytaire
Fiche

(forme classique)
❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille.
nn Cytoplasme très granuleux masquant parfois le noyau.
nn Présence de très nombreux corps d’Auer parfois en fagots.
nn Lorsque visible noyau irrégulier (réniforme voire bilobé) et chromatine plutôt dense.
nn Souvent leucopénique (pancytopénie profonde avec peu de blastes circulants).

❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan d’hémostase : dépistage CIVD (urgence vitale).
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) très positive.
nn Immunophénotypage : présence des marqueurs myéloïdes CD13 et CD33 (CD117
variable). Absence d’expression des marqueurs d’immaturité (CD34 et HLA-DR) et
des marqueurs lymphoïdes B et T. Expression fréquente du CD64.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires systématiquement associées : t(15;17)
(q22;q21) ; PML-RARA.

Leucémies aiguës myéloïdes / 63 /


VII.6 LAM 3 : LA promyélocytaire
Fiche

(forme variante)
❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille.
nn Cytoplasme hypo- voire non granuleux.
nn Présence de très rares corps d’Auer exceptionnellement en fagots (à rechercher +++
y compris dans les franges).
nn Noyau irrégulier souvent bilobé : aspect en « ailes de papillons ».
nn Souvent hyperleucocytaire (pancytopénie avec nombreux blastes circulants).

❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan d’hémostase : dépistage CIVD (urgence vitale).
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) très positive.
nn Immunophénotypage : présence des marqueurs myéloïdes CD13 et CD33 (CD117
variable). Absence d’expression des marqueurs d’immaturité (CD34 et HLA-DR) et
des marqueurs lymphoïdes B et T. Expression fréquente du CD64.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires systématiquement associées : t(15;17)
(q22;q21) ; PML-RARA.

/ 64 /
VII.7 LAM 4 : LA myélomonocytaire
Fiche

❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique (morphologie proche de celle des blastes de la LAM 2).
nn Présence de monocytes atypiques et de promonocytes.
nn Lignée granulocytaire neutrophile ≥ 20 % et lignée monocytaire ≥ 20 % dans la
moelle osseuse et/ou ≥ 5 x 109/L dans le sang.
nn Blastes + promonocytes ≥ 20 %.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive et butyrates estérases négative dans
les blastes (positive dans mono et promonocytes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117).
Expression variable des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR) et des marqueurs
monocytaires (CD4, CD14, CD64, CD11b). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires parfois associées : LAM avec inv(16)
(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11 (voir anomalies cytologiques asso-
ciées à l’inv(16)).

Leucémies aiguës myéloïdes / 65 /


VIII.x.8 LAM 5 : LA monoblastique
Fiche

❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille à rapport nucléocytoplasmique plutôt faible.
nn Cytoplasme basophile ou grisé étendu, parfois vacuolé, peu ou pas granuleux.
nn Monoblastes + promonocytes + monocytes ≥ 80 % dans la moelle osseuse :
• LAM5a : majorité de monoblastes (≥ 80 %),
• LAM5b : monocytes et promonocytes majoritaires.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) variable et butyrates estérases très positives.
nn Immunophénotypage : expression de marqueurs monocytaires (CD4, CD14, CD64,
CD11b). Expression variable des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117) et du
CD34 (souvent absent). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires associées :
• LAM avec t(9;11)(p21.3;q23.3) ; MLLT3-KMT2A.
• LAM avec t(8;16)(p11.2;p13.3) : images d’érythrophagocytose.

/ 66 /
VII.9 LAM 6 : Leucémie
Fiche

érythroblastique pure
❚❚ Cytologie
nn Lignée érythroblastique ≥ 80 % dans la moelle osseuse avec au moins 30 % de pro­
érythroblastes.
nn Blastes d’aspect proérythroblastique ou indifférencié. Présence possible de
myéloblastes.
nn Disparition de l’érythroleucémie (≥ 50 % lignée érythroblastique et myéloblastes
≥ 20 % des cellules non érythroblastiques dans la moelle osseuse) dans l’OMS 2016.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs érythrocytaires CD235a ­(glyco-
­phorine A) et CD71. Expression fréquente du CD36 et du CD117. Les marqueurs
d’immaturité (CD34, HLA DR) sont souvent absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.

Leucémies aiguës myéloïdes / 67 /


VII.10 LAM 7 : Leucémie
Fiche

­mégacaryoblastique
❚❚ Cytologie
nn Blastes de taille petite à moyenne et à rapport nucléo-cytoplasmique élevé.
nn Noyau arrondi légèrement irrégulier.
nn Chromatine intermédiaire.
nn Cytoplasme basophile parfois vacuolé et émettant des expansions.
nn Myélofibrose associée et présence de micromégacaryocytes fréquente.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression d’au moins un marqueur plaquettaire : CD41,
CD42b et CD61. Expression fréquente du CD36 et du CD7. Expression variable des
marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR).
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires associées :
• LAM avec t(1;22)(p13.3;q13.3) ; RBM15-MKL1
• LAM avec inv(3)(q21.3;q26.2) ou t(3;3) (q21.3;q26.2) ; GATA2, MECOM,
• Leucémie myéloïde associée au syndrome de Down (trisomie 21).

/ 68 /
VII.11 LA à basophiles
Fiche

❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme contenant des granulations basophiles volumineuses.
nn Très rare.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : bleu de toluidine, bleu alcyan, bleu astra positifs.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées (t(6;9)* et
BCR-ABL doivent être exclus).
nn Immunophénotypage : expression du CD13, CD33 et du CD203c. Le CD117 n’est pas
exprimé.

❚❚ *LAM avec t(6;9)(p23;q34.1) ; DEK-NUP214


nn Souvent associée à un excès de polynucléaires basophiles (≥ 2 % dans le sang et/ou
dans la moelle osseuse) et à une dysplasie multilignée (dysgranulopoïèse et dyséry-
thropoïèse).
nn Entité à composante basophile différente de la LA à basophiles (Les blastes ont le
même aspect que ceux de la LAM 2 ou 4).

Leucémies aiguës myéloïdes / 69 /


VII.12 Anomalies cytologiques
Fiche

associées à la t(8;21)
❚❚ Cytologie
nn Blastes présentant un bâtonnet d’Auer long, effilé aux extrémités et souvent dis-
posé dans un halo décoloré du cytoplasme (aspect « en boussole »).
nn Dysgranulopoïèse (avec notamment cytoplasme dégranulé de couleur chamois et
anomalies pseudo-Pelger-Huët).

❚❚ Anomalie cytogénétique en rapport


nn t(8;21)(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1.
nn Plus fréquente dans les LAM2.

❚❚ Immunophénotypage
nn Souvent CD34+ et MPO+ avec expression aberrante du CD19.

/ 70 /
VII.13 Anomalies cytologiques
Fiche

associées à l’inv(16)
❚❚ Cytologie
nn Présence d’un contingent éosinophile anormal dans la moelle osseuse (> 5 % en
général) : granulations violettes anormales, anomalies de condensation chromati-
nienne et de segmentation nucléaire.
nn Absence d’éosinophilie sanguine dans la majorité des cas.

❚❚ Anomalie cytogénétique en rapport


nn inv(16)(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11.
nn Plus fréquente dans les LAM4 (LAM4 à éosinophiles).

❚❚ Immunophénotypage
nn Souvent CD34+ et MPO+.

Leucémies aiguës myéloïdes / 71 /


VII.14 Anomalies cytologiques
Fiche

associées à l’inv(3)
❚❚ Cytologie
nn Dysmégacaryopoïèse avec nombreux micromégacaryocytes (en placards).

❚❚ Anomalie cytogénétique en rapport


nn Mutation inv(3)(q21q 26,2) ou t(3;3)(q21;q26,2) ; GATA2, MECOM.
nn Peut être rencontrée dans toutes les LAM (M0, M4 et M7 plus fréquentes).
nn Dysgranulopoïèse et dysérythropoïèse associées.

/ 72 /
VII.15 Anomalies cytologiques associées
Fiche

à la t(8;16) et t(16;21)
❚❚ Cytologie
nn Classiquement associée à la LAM5, parfois M4 et plus rarement M2.
nn Présence d’images d’hémophagocytose (en particulier érythrophagocytose) par les
cellules blastiques.
nn Coagulopathie associée fréquente.

❚❚ Anomalie cytogénétique en rapport


nn t(8;16)(p11.2;p13.3) ; KATA6A-CREBBP.
nn t(16;21)(p11.2;q22.2) ; FUS-ERG.

Leucémies aiguës myéloïdes / 73 /


VII.16 Anomalies cytologiques
Fiche

associées à la mutation NPM1


❚❚ Cytologie
nn Blastes cup-like : inclusion arrondie translucide unique en coupelle chevauchant le
noyau sur plus de 25 % de son diamètre.
nn Doit concerner plus de 5 ou 10 % des blastes selon les auteurs.
nn Dysplasie multilignée (≥ 50% sur au moins 2 lignées) observée dans 25% des cas
(ne doit cependant pas être considérée comme une LAM-MRC).

❚❚ Anomalie cytogénétique en rapport


nn Mutation NPM1 (blastes cup-like également rencontrés dans les associations NPM1 +
FLT3-ITD. Autres anomalies sans NPM1 associé également possibles).
nn Peut être rencontrée dans toutes les LAM, mais plus souvent dans les LAM 1, 4 ou 5.

❚❚ Immunophénotypage
CD34–, HLA-DR- et MPO+

/ 74 /
VII.17 LAM avec anomalies associées
Fiche

aux myélodysplasies
❚❚ Classification OMS 2016
Ce groupe comprend les LAM :
nn secondaires à un SMD ou un SMD/SMP,
nn avec dysmyélopoïèse multilignée,
nn avec anomalies cytogénétiques associées aux myélodysplasies.

❚❚ LAM avec dysmyélopoïèse multilignée


nn Dysmyélopoïèse ≥ 50 % des éléments sur au moins deux lignées.
nn Les anomalies à rechercher sont les mêmes que dans les syndromes myélodyspla-
siques (cf. pages 34 à 40).

❚❚ LAM avec anomalies cytogénétiques associées


aux myélodysplasies
Caryotypes complexes Anomalies déséquilibrées : Anomalies équilibrées :
(≥ 3 anomalies) – -7/del(7q) – t(11;16)(q23.3;p13.3)
– del(5q)/t(5q) – t(3;21)(q26.2;q22.1)
– i(17q)/t(17p) – t(1;3)(p36.3;q21.2)
– -13/del(13q) – t(2;11)(q21;p23.3)
– del(11q) – t(5;12)(q32;p13.2)
– del(12p)/t(12p) – t(5;7)(q32;p11.2)
– idic(X)(q13) – t(5;17)(q32;p13.2)
– t(5;10)(q32;p21.2)
– t(3;5)(q25;p35.1)

nn Pour être classée dans ce groupe, la LAM ne doit pas :


• être secondaire à une chimiothérapie,
• présenter d’anomalie cytogénétique récurrente telles que définies dans la classi-
fication OMS (p. 57),
• être NPM1 mutée ou CEBPA biallélique muté (25 % des LAM NPM1 et CEBPA bial-
lélique mutés présentent une dysplasie multilignée).
nn Ce groupe de LAM est associé à un mauvais pronostic.

Leucémies aiguës myéloïdes / 75 /


VII.18 Néoplasies myéloïdes
Fiche

post-chimiothérapie
❚❚ Classification OMS 2016
Ce groupe comprend les :
nn LAM post-chimiothérapie (LAM-t),
nn SMD post-chimiothérapie (SMD-t),
nn SMD/SMP post-chimiothérapie (SMD/SMP-t).

❚❚ Principaux agents impliqués


Agents alkylans :
Melphalan, cyclophosphamide, chlorambucil, busulfan, carboplatine, cisplatine, dacarbazine,
procarbazine, carmustine, mitomycine C, thiotepa, lomustine,…
Radiothérapie :
en particulier large champs incluant la moelle osseuse
Inhibiteurs de topo-isomérase 2 :
Etoposide, teniposide, doxorubicine, daunorubicine, mitoxantrone, amsacrine, actinomycine.
Autres :
Antimétabolites : thiopurine, mycophénolate, fludarabine
Agent antitubulines : vincristine, vinblastine, vindesine, paclitaxel, docetaxel.

La liste de ces agents n’est pas exhaustive. D’autres molécules telles que l’hydroxyurée,
la L-asparaginase, les facteurs de croissance hématopoïétique et les radioisotopes pour-
raient avoir une action sur la leucémogénèse.

❚❚ Caractéristiques
nn Mauvais pronostic en général, mais fonction des anomalies cytogénétiques associées
(toujours rechercher mutation TP53).
nn Deux catégories peuvent être séparées :
• une, survenant 5 à 10 ans après traitement par agent alkylant ou radiothérapie
(essentiellement SMD-t avec anomalies des chromosomes 5 et 7),
• une autre, survenant 1 à 5 ans après traitement par inhibiteur de topo-isomé-
rase 2 ­(souvent LAM-t).

/ 76 /
VII.19 Proliférations myéloïdes
Fiche

en rapport avec le syndrome


de Down
Proliférations myéloïdes associées à la trisomie 21 constitutionnelle.
Ce groupe comprend deux entités :
nn la myélopoïèse anormale transitoire,
nn la leucémie aiguë myéloïde associée au syndrome de Down.

❚❚ Myélopoïèse anormale transitoire


nn Situation uniquement rencontrée chez le nouveau-né atteint de trisomie 21. Présen-
tation de LAM, mégacaryoblastique (LAM7) dans la majorité des cas, spontanément
résolutive dans les 3 mois.
nn Risque élevé (20‑30 %) de développer une authentique LAM 1 à 3 ans plus tard.
nn Mutation acquise de GATA 1 retrouvée en plus de la trisomie 21.

❚❚ Leucémie aiguë myéloïde associée


au syndrome de Down
nn LAM, mégacaryoblastique (LAM7) dans plus de 70 % des cas, survenant chez l’en-
fant atteint de trisomie 21 avant l’âge de 5 ans (souvent avant l’âge de 3 ans).
nn Présentation initiale souvent proche d’un syndrome myélodysplasique. L­ ’apparition
des blastes survient progressivement par la suite.
nn Myélofibrose associée fréquente.
nn Mutation GATA 1 pathognomonique des LAM associées au syndrome de Down.
nn Les LAM associées au syndrome de Down sont de meilleur pronostic que les LAM de
l’enfant non atteint de trisomie 21 avant l’âge de 5 ans.
nn Les enfants atteints de trisomie 21 développant une LAM après l’âge de 5 ans ne
présentent classiquement pas de mutations GATA 1 et sont considérés comme des
LAM « conventionnelles ».
nn Les rares cas de LAM avec mutation GATA 1 chez l’enfant atteint de trisomie 21 plus
âgé sont de moins bon pronostic.

Leucémies aiguës myéloïdes / 77 /


Partie VIII
Tumeurs à cellules
plasmocytoïdes
dendritiques blastiques
VIII.1 Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques 80
VIII.1 Tumeurs à cellules plasmocytoïdes
Fiche

dendritiques blastiques
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans

❚❚ Cytologie
nn Cellules d’aspect blastique de taille moyenne.
nn Cytoplasme clair (gris bleu) non granuleux comprenant des microvacuoles disposées
sous la membrane cytoplasmique et émettant un large pseudopode.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs spécifiques CD303 et CD304 ainsi
du CD4, du CD56 et du CD123. Marqueurs myéloïdes (CD117, CD33, CD13), lym-
phoïdes B et T classiquement absents. Le CD34 n’est jamais exprimé.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.
Classées dans les LAM dans l’OMS 2008, cette entité particulière a été retirée dans
l’OMS 2016. La nature de la cellule souche clonale n’est à ce jour pas définie (ni
myéloïde, ni lymphoïde).

/ 80 /
Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques VIII.1

Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques / 81 /


Partie IX
Leucémies aiguës
lymphoblastiques
IX.1 Leucémies aiguës lymphoblastiques 85
IX.2 Classification morphologique des LAL 86
IX.3 Cytologie des LAL 87
IX.1 Introduction
Fiche

Incidence : 1‑2/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 18 ans

❚❚ Caractéristiques des LAL


nn Blastes médullaires et/ou sanguins ≥ 20 % (ou 25 % selon OMS 2016), mais notion de
seuil moins stricte que pour les LAM (généralement infiltrat blastique massif dans la
moelle osseuse. Lorsque les blastes sont inférieurs à 20 %, il s’agit le plus souvent de
lymphomes lymphoblastiques).
nn Cytopénies variables (anémie et/ou thrombopénie et/ou neutropénie), parfois
sévères et d’installation brutale.
nn Formes leucocytaires ou leucopéniques.

❚❚ Examens complémentaires
nn Immunophénotypage : affirme la nature lymphoïde de la prolifération blastique
(cytologie souvent moins caractéristique que pour les LAM). Intérêt diagnostique
(classification OMS 2016), thérapeutique et pour le suivi de la maladie résiduelle.
nn Cytogénétique : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique et thé-
rapeutique.
nn Biologie moléculaire : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique,
thérapeutique et pour le suivi de la maladie résiduelle.

❚❚ Classification OMS 2016


Leucémies aigues/lymphomes lymphoblastiques B
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B sans spécification particulière
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec anomalies cytogénétiques récurrentes :
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec t(9;22)(q34.1;q11.2) ; BCR-ABL1
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec t(v;11q23.3) ; KMT2A réarrangé
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec t(12;21)(p13.2;q22.1) ; ETV6-RUNX1
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec hyperdiploïdie
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec hypodiploïdie
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec t(5;14)(q31.1;q32.3) ; IL3-IGH
– Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec t(1;19)(q23.1;q13.3) ; TCF3-PBX1
– Entité provisoire : Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B, BCR-ABL1-like
– Entité provisoire : Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique B avec iAMP21
Leucémies aigues/lymphomes lymphoblastiques T
– Entité provisoire : Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique à précurseur T précoce (ETP)
– Entité provisoire : Leucémie aiguë/lymphome lymphoblastique à cellules NK

Leucémies aiguës lymphoblastiques / 85 /


IX.2 Classification morphologique
Fiche

des LAL
LAL à petits lymphoblastes (LAL 1)
Blastes de petite taille, rapport N/C élevé, noyau irrégulier
Chromatine parfois dense sans nucléole
Cytoplasme peu basophile sans vacuole
LAL à grands lymphoblastes (LAL 2)
Population blastique hétérogène avec présence d’éléments de grande taille
Rapport N/C +/- élevé, noyau irrégulier
Chromatine intermédiaire ou fine présentant un ou plusieurs nucléoles
Cytoplasme basophile parfois vacuolé
Lymphome de Burkitt disséminé (LAL 3)
Blastes de grande taille, noyau régulier
Chromatine dense mottée présentant 2 à 5 nucléoles
Cytoplasme très basophile présentant de nombreuses vacuole

❚❚ Classification morphologique
nn Abandonnée en pratique.
nn Le lymphome de Burkitt disséminé ne fait plus partie des LAL (il s’agit d’un lym-
phome).
nn La morphologie des lymphoblastes ne permet aucune orientation diagnostique
selon l’OMS 2016.

❚❚ Cytologie
nn Les anomalies décrites dans le tableau ci-dessus résument les caractéristiques cyto-
logiques des LAL.
nn De façon générale, il s’agit de blastes à rapport nucléocytoplasmique très élevé,
chromatine intermédiaire à fine (moins fine que les myéloblastes), cytoplasme baso-
phile non granuleux parfois vacuolé.
nn LAL Phi+ : morphologie souvent complexe avec blastes à chromatine fine et cellules
évocatrices de myéloblastes.

/ 86 /
IX.3 Cytologie des LAL
Fiche

Leucémies aiguës lymphoblastiques / 87 /


Partie IX . Leucémies aiguës lymphoblastiques

/ 88 /
PARTIE X
Leucémies aiguës
de lignée ambiguë
X.1 Leucémies aiguës de lignée ambiguë 90
X.1 Leucémies aiguës
Fiche

de lignée ambiguë

❚❚ Définition
Comprend les LA indifférenciées (absence totale d’expression de marqueurs de lignées)
et les LA bi- ou triphénotypiques (expressions de marqueurs de plusieurs lignées).

Marqueurs phénotypiques des lignées :


nn myéloïdes : CD117, CD33, CD13, MPO + marqueurs monocytaires (estérases, CD11b,
CD14, CD36 et CD64),
nn lymphoïdes B : CD19, CD10, CD79a et CD22,
nn lymphoïdes T : CD3 cytoplasmique (très rarement membranaire).

❚❚ Critères nécessaires pour définir une LA


biphénotypique
Lignée myéloïde
– Expression de la MPO par cytométrie, immunohistochimie ou cytochimie
ou
– Différenciation monocytaire (≥ 2 des marqueurs suivants : butyrates estérases, CD11c, CD14,
CD64, lysozyme
Lignée lymphoïde T
– CD3 cytoplasmique et/ou membranaire
Lignée lymphoïde B
– CD19 fort avec expression forte ≥ 1 des marqueurs suivants : CD79a, CD22 cytoplasmique, CD10
ou
– CD19 faible avec expression forte ≥ 2 des marqueurs suivants : CD79a, CD22 cytoplasmique, CD10

/ 90 /
Leucémies aiguës de lignée ambiguë X.1

LA biphénotypique avec t(9;22)(q34.1;11.2) BCR-ABL1


nn Classiquement B+M (T+M ou B+T+M exceptionnels).
nn Hyperleucocytose fréquente.
nn Lymphoblastes et myéloblastes en cytologie.

LA biphénotypique avec t(v;11q23.3) KMT2A (MLL)


nn B+M
nn Le plus souvent monoblastes et lymphoblastes en cytologie.

Leucémies aiguës de lignée ambiguë / 91 /


Partie XI
Syndromes
lymphoprolifératifs
non Hodgkiniens
XI.1 Introduction 95
XI.2 Leucémie lymphoïde chronique 98
XI.3 Syndrome de Richter 102
XI.4 Leucémie prolymphocytaire B 104
XI.5 Lymphomes de la zone marginale 106
XI.6 Leucémie à tricholeucocytes 108
XI.7 Leucémie à tricholeucocytes variants 110
XI.8 Lymphome diffus de la pulpe rouge splénique à petits lymphocytes B
(lymphocytes villeux) 112
XI.9 Lymphome lymphoplasmocytaire 114
XI.10 Myélome multiple 116
XI.11 Lymphome folliculaire 120
XI.12 Lymphome à cellules du manteau 122
XI.13 Lymphome B diffus à grandes cellules 124
XI.14 Lymphome de Burkitt 126
XI.15 Leucémie à grands lymphocytes à grains T ou NK 128
XI.16 Syndrome de Sézary 130
XI.17 Leucémie prolymphocytaire T 132
XI.18 Lymphome T périphérique sans spécification particulière (NOS) 136
XI.19 Lymphome T angio-immunoblastique 134
XI.20 Autres lymphomes T ou NK circulants 139
XI.1 Introduction
Fiche

❚❚ Classification OMS 2016 des syndromes


lymphoprolifératifs B
Leucémie Lymphoïde Chronique (LLC) – Lymphome lymphocytique
Lymphocytose B monoclonale (MBL)
Leucémie prolymphocytaire B
Lymphome de la zone marginale splénique
Leucémie à tricholeucocytes
Leucémie/lymphome B splénique inclassable :
– lymphome diffus de la pulpe rouge splénique à petites cellules B
– leucémie à tricholeucocytes variants
Lymphome lymphoplasmocytaire – Macroglobulinémie de Waldenström
Gammapathie monoclonale de signification indéterminée à IgM (MGUS IgM)
Maladies des chaînes lourdes α, γ et μ
Gammapathie monoclonale de signification indéterminée à IgG ou IgA (MGUS IgG ou IgA)
Myélome multiple – Leucémie à plasmocytes
Plasmocytome solitaire osseux – Plasmocytome solitaire extraosseux
Maladie de dépôts des immunoglobulines monoclonales
Lymphome de la zone marginale extraganglionnaire du tissu lymphoïde associé
aux muqueuses (lymphome MALT)
Lymphome de la zone marginale ganglionnaire
Entité provisoire : lymphome de la zone marginale ganglionnaire pédiatrique
Lymphome folliculaire :
– Tumeur folliculaire in situ
– lymphome folliculaire type duodénal
– lymphome folliculaire type pédiatrique
Lymphome B à grandes cellules avec réarrangement IRF4
Lymphome cutané centrofolliculaire primitif
Lymphome à cellules du manteau – Tumeur à cellules du manteau in situ
Lymphome B diffus à grandes cellules, sans spécification particulière :
– type centrogerminatif B
– type B activé
Lymphome B à grandes cellules riche en cellules T et en histiocytes
Lymphome B diffus à grandes cellules primitif du système nerveux central
Lymphome B diffus à grandes cellules primitif, type jambe
Lymphome B diffus à grandes cellules EBV+, sans spécification particulière
Entité provisoire : ulcère mucocutané EBV+
Lymphome B diffus à grandes cellules associé à une inflammation chronique
Granulomatose lymphomatoïde
Lymphome à grandes cellules B primitif thymique
Lymphome à grandes cellules B intravasculaire
Lymphome à grandes cellules B ALK +

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 95 /


XI. Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens

Lymphome plasmoblastique
Lymphome primitif des séreuses
Entité provisoire : Lymphome à grandes cellules B HHV8+
Lymphome de Burkitt
Entité provisoire : lymphome Burkitt-like avec anomalie 11q
Lymphome B de haut grade avec réarrangement MYC, BCL2 et/ou BCL6
Lymphome B de haut grade, sans spécification particulière
Lymphome B inclassable avec critères intermédiaires entre DLBCL et lymphome de Hodgkin
classique

❚❚ Classification OMS 2016 des syndromes


lymphoprolifératifs T et NK
Leucémie prolymphocytaire T
Leucémie à grands lymphocytes à grains T (LGL T)
Entité provisoire : syndrome lymphoprolifératif chronique à cellules NK
Leucémie agressive à cellules NK
Lymphome T systémique de l’enfant EBV+
Syndrome lymphoprolifératif de type hydroa vacciniforme-like
Leucémie/lymphome T de l’adulte
Lymphome T/NK extraganglionnaire nasal
Lymphome T avec entéropathie associée
Lymphome T monomorphe intestinal épithéliotrope
Entité provisoire : syndrome lymphoprolifératif T indolent du tractus gastro-intestinal
Lymphome T hépatosplénique
Lymphome T type panniculite sous cutanée
Mycosis fungoides – Syndrome de Sézary
Syndrome lymphoprolifératif T cutané primitif CD30+ :
– papulose lymphomatoïde
– lymphome cutané primitif anaplasique à grandes cellules
Lymphome cutané primitif Tγδ
Entité provisoire : Lymphome cutané primitif épidermotrope à cellules T cytotoxiques CD8+
Entité provisoire : Lymphome cutané acral à cellules T CD8+
Entité provisoire : Syndrome lymphoprolifératif primitif cutané à petites/moyennes cellules T CD4+
Lymphome T périphérique, sans spécification particulière (NOS)
Lymphome T angioimmunoblastique
Entité provisoire : Lymphome folliculaire T
Entité provisoire : Lymphome T périphérique ganglionnaire avec phénotype TFH
Lymphome anaplasique à grandes cellules ALK+
Lymphome anaplasique à grandes cellules ALK-
Entité provisoire : Lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux prothèses mammaires

/ 96 /
Introduction XI.1

Prolifération clonale de cellules issues de la lignée lymphocytaire dont la dissémina-


tion sanguine est inconstante : phases « leucémiques » variables selon le type de lym-
phome (toujours absentes dans les lymphomes de Hodgkin).
L’examen cytologique doit systématiquement être associé à un immunophénotypage
lymphocytaire pour affirmer la clonalité.

Maturation des lymphocytes B et lymphoprolifération maligne

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 97 /


XI.2 Leucémie lymphoïde chronique
Fiche

Incidence : 5/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 72 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles, d’étiologies diverses (auto-immune, hyper­
splénisme ou centrale) et souvent modérées.
nn Hyperlymphocytose (≥ 5 x 109/L), souvent majeure (> 100 x 109/L), essetiellement
composée de petits lymphocytes matures, monomorphes et sans atypie. Présence
de lymphocytes lysés sur le frottis également appelés ombres nucléaires ou ombres
de Gumprecht.
nn Parfois morphologie atypique de certains lymphocytes : lymphocytes anisocytaires
avec irrégularités nucléaires (noyau « en cœur ») ou aspect prolymphocytoïde. En
général, ces cellules représentent moins de 15 % des lymphocytes. Lorsqu’elles sont
≥ 15 % (et prolymphocytes < 55 %), on parle de « LLC atypique » (trisomie 12 fré-
quemment retrouvée, en particulier lorsque noyaux « en cœur »).
nn La présence de cellules de grande taille à chromatine immature peut faire suspecter
une transformation (syndrome de Richter).
nn La présence de prolymphocytes ≥ 10 % doit également être signalée (on parle par-
fois de « LLC prolymphocytoïde ») car associée à un plus mauvais pronostic (≠trans-
formation) que les LLC « classiques ».

❚❚ Myélogramme
nn Peu d’intérêt. Infiltrat lymphocytaire constant d’intensité variable.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≥ 3 : CD5+, CD23+, FMC7–, CD79b-, ƙ ou ƛ faible.
nn Autres marqueurs : CD43+, CD200 et ROR forts. CD45 faible.
nn Nombre de lymphocytes B clonaux > 5 x 109/L (sinon, en l’absence de signe clinique,
lymphocytose B clonale).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : del(13q14) et trisomie 12 sont les anomalies les plus fréquentes. Les
del(11q23), del(17p13) et les caryotypes complexes (≥ 5 anomalies) sont de mauvais
pronostic.
nn Biologie moléculaire : statut mutationnel non muté des gènes IGVH et mutations de
TP53 sont de mauvais pronostic.

/ 98 /
Leucémie lymphoïde chronique XI.2

❚❚ LLC classiques

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 99 /


XI. Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens

❚❚ LLC atypiques
Formes prolymphocytoïdes

Contour nucléaire irrégulier

Noyaux « en cœur »

/ 100 /
Leucémie lymphoïde chronique XI.2

Cytoplasme étendu

Inclusions cytoplasmiques

D’autres anomalies cytologiques peuvent être rencontrées (expansions cytoplas-


miques, etc.). Le nombre de lymphocytes concernés est variable. Plusieurs anomalies
peuvent être présentes simultanément chez un même patient, conférant un aspect plus
polymorphe que dans la LLC « classique ».
Le diagnostic différentiel entre LLC « atypique » et lymphome est souvent difficile.

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 101 /


XII..x3 Syndrome de Richter
Fiche

2‑8 % des LLC

❚❚ Définition
Le syndrome de Richter correspond à une transformation agressive de la LLC en
­lymphome B diffus à grandes cellules (> 90 % des cas) ou plus rarement en lymphome
de Hodgkin (< 10 %). Il peut être suspecté devant l’apparition de symptômes B (fièvre,
sueurs nocturnes, perte de poids), d’infiltrats extraganglionnaires, d’une hyper­
calcémie, d’une augmentation marquée des LDH ou de l’augmentation rapide de la
taille des ganglions.

❚❚ Hémogramme
Les anomalies de l’hémogramme sont inconstantes. La présence de cellules de grande
taille, à chromatine parfois décondensée et cytoplasme très basophile, évoquant des
cellules de lymphome B diffus à grandes cellules, doit être signalée quel que soit leur
pourcentage. Cet argument cytologique n’est cependant pas suffisant à lui seul pour
conclure au diagnostic (confusion possible avec des para-immunoblastes que l’on
­rencontre parfois en faible quantité dans les LLC classiques).

❚❚ Myélogramme
Il peut être réalisé pour rechercher des cellules évocatrices d’une transformation. Leur
présence est néanmoins inconstante.

❚❚ Immunophénotypage
Le plus souvent non contributif (même phénotype que celui de la LLC initiale dans la
plupart des cas).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique mais caryotype souvent complexe
(≥ 3 anomalies).
nn PET-scan : examen de première intention. Si présence d’un site avec SUVmax ≥ 10,
faire biopsie pour confirmer le diagnostic.

/ 102 /
Syndrome de Richter XI.3

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 103 /


XII..x4 Leucémie prolymphocytaire B
Fiche

Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes et parfois sévères.
nn Hyperlymphocytose souvent majeure (classiquement > 100 x 109/L), avec prolympho­
cytes ≥ 55 % des lymphocytes (taille moyenne, noyau rond, cytoplasme plus abon-
dant, chromatine légèrement décondensée et nucléole proéminant).
nn Les évolutions « prolymphocytoïdes » de LLC ou de certains lymphomes du manteau
peuvent avoir une morphologie proche (voire équivalente), mais ne sont pas consi-
dérées comme des leucémies prolymphocytaires B selon la classification OMS.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire constant, mais d’intensité variable au myélogramme.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(phénotype variable, importance de l’orientation cytologique).
nn Absence d’expression du CD200. Expression du CD5 le plus souvent absente mais p
­ ossible
dans 25 % des cas (phénotype alors comparable à celui d’un lymphome du manteau).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotypes souvent complexes (≥ 3 anomalies), del(17p13) fré-
quente (50% des cas), del(13q14).
nn Biologie moléculaire : mutation de TP53 fréquente (souvent associée à del(17p13)).

/ 104 /
Leucémie prolymphocytaire B XI.4

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 105 /


XII..x5 Lymphomes de la zone marginale
Fiche

Incidence : 2/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Classification
Terme regroupant différentes entités dont les caractéristiques cliniques et cytologiques
peuvent être très différentes :
nn lymphome de la zone marginale splénique,
nn lymphome de la zone marginale ganglionnaire,
nn lymphome de la zone marginale de type MALT.

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénies possibles, d’étiologies variables (auto-immune, hyper­
splénisme ou centrale) et souvent modérées.
nn Lymphocytose souvent modérée voire absente (phase leucémique fréquente dans dans
le LZM splénique, absente dans les LZM de type MALT). Les lymphocytes sont mono-
morphes, mais les atypies sont variables et souvent discrètes (diagnostic difficile) :
• petits lymphocytes avec expansions cytoplasmiques polaires (lymphocytes villeux),
• lymphocytes de taille moyenne à rapport nucléocytoplasmique intermédiaire et
chromatine légèrement décondensée (aspect monocytoïde),
• petits lymphocytes lymphoplasmocytoïdes,
• lymphocytes monomorphes sans atypie nette.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant (absent dans les LZM de type MALT, fréquent dans le
LZM splénique).

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(très peu de marqueurs exprimés).
nn Expression forte de FMC7 et fréquente du CD180.
nn Side scatter fréquemment élevé.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : anomalies fréquentes, mais non spécifiques (del(7q), trisomie 3,
­trisomie 18, ...).

/ 106 /
Lymphomes de la zone marginale XI.5

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 107 /


XII..x6 Leucémie à tricholeucocytes
Fiche

Incidence : 0,3/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 61 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes.
nn Leucopénie avec monocytopénie caractéristique. Présence de tricholeucocytes en
nombre variable.
nn Caractéristiques morphologiques des tricholeucocytes :
• zones denses du frottis : taille moyenne, rapport nucléocytoplasmique intermé-
diaire, noyau réniforme, chromatine légèrement décondensée et cytoplasme peu
basophile émettant des expansions (aspect chevelu) ;
• zones claires du frottis : taille moyenne à grande, rapport nucléocytoplasmique
faible, noyau réniforme, chromatine légèrement décondensée et cytoplasme clair
très étendu (aspect en œuf au plat).
nn De par leurs caractéristiques cytologiques, les tricholeucocytes sont souvent confon-
dus avec des monocytes par les automates de cytologie (absence de monocytopénie
sur les résultats automate).

❚❚ Myélogramme
nn Myélofibrose associée fréquente : moelle souvent pauvre.
nn Infiltrat médullaire constant, mais parfois difficile à mettre en évidence (une BOM
peut être nécessaire).

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Expression des marqueurs CD25,
CD103, CD11c, CD123 et CD200 et d’un side scatter élevé (taille/structure proche
des monocytes).

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutation BRAF V600E.

/ 108 /
Leucémie à tricholeucocytes XI.6

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 109 /


XII..x7 Leucémie à tricholeucocytes
Fiche

variants
Incidence : 0,03/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 50 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles, mais peu fréquentes.
nn Hyperleucocytose fréquente (30 x 109/L en moyenne) sans monocytopénie ni neutro-
pénie. Présence de Tricholeucocytes variants en nombre variable (souvent ­nombreux).
nn L’aspect des Tricholeucocytes variants fusionne les caractéristiques des tricholeuco-
cytes et des prolymphocytes :
• mêmes caractéristiques que les tricholeucocytes dans les zones denses et claires
du frottis,
• chromatine légèrement plus condensée que celle des tricholeucocytes,
• nucléole unique proéminant.

❚❚ Myélogramme
nn Absence de fibrose réticulinique associée : densité cellulaire normale.
nn Infiltrat médullaire peut être très discret et difficile à mettre en évidence.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Expression des marqueurs CD25,
CD123 et CD200 faible ou absente. Expression du CD11c variable.
nn Side scatter fréquemment élevé.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : Absence de mutation BRAF V600E. Mutations de TP53
­associées à un plus mauvais pronostic.

Remarque : Entité appartenant au groupe des leucémies/lymphomes B spléniques


inclassables selon la classification OMS 2016. Elle présente cependant des caractéris-
tiques cytologiques qui lui sont propres.

/ 110 /
Leucémie à tricholeucocytes variants XI.7

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 111 /


XII..x8 Lymphome diffus
Fiche

de la pulpe rouge splénique


à petits lymphocytes B
(lymphocytes villeux)
Incidence : < 0,5/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 40 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie rarement présente. Thrombopénie et leucopénie plus fréquentes.
nn Lymphocytose possible, mais modérée.
nn Présence de lymphocytes villeux (morphologie identique à celle décrite dans cer-
tains lymphomes de la zone marginale) : petits lymphocytes avec expansions
cytoplasmiques polaires.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire constant mais d’intensité variable au myélogramme.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(très peu de marqueurs exprimés). Phénotype souvent proche de celui des lym-
phomes de la zone marginale.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutations de NOTCH1, MAP2K1 et TP53 associées à une dimi-
nution de la survie sans progression.

Remarque : Entité appartenant au groupe des leucémies/lymphomes B spléniques


inclassables selon la classification OMS 2016. Il n’est pas possible de séparer cytolo-
giquement et phénotypiquement cette entité des lymphomes de la zone marginale.

/ 112 /
Lymphome diffus de la pulpe rouge splénique à petits lymphocytes B (lymphocytes villeux) XI.8

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 113 /


XII..x9 Lymphome lymphoplasmocytaire
Fiche

Incidence : 0,5/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
­Possibilité de rouleaux ou d’agglutinats d’hématies (agglutinines froides fréquentes).
nn Lymphocytose modérée ou absente. Anomalies lymphocytaires discrètes : majorité
de petits lymphocytes matures à rapport nucléocytoplamsique élevé et noyau excen-
tré auxquels s’associe une proportion variable de cellules lymphoplasmocytaires
de taille moyenne, rapport nucléocytoplasmique intermédiaire, noyau excentré,
cytoplasme basophile avec début d’archoplasme contenant parfois des inclusions.
Quelques plasmocytes peuvent également être présents.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire presque constant mais d’intensité très variable. La morphologie
des lymphocytes est la même que dans le sang, mais s’associe fréquemment à la
présence d’un contingent plasmo­cytaire et d’un nombre augmenté de mastocytes.
nn Un infiltrat médullaire par des cellules lymphoplasmocytaire associé à une IgM
monoclonale, quelle que soit sa concentration, définit la macroglobulinémie de
Waldenström.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ. Absence de marqueurs spécifiques (très peu
de marqueurs exprimés).
nn Expression classiquement faible du FMC7.

❚❚ Examens complémentaires
nn Électrophorèse des protéines sériques : présence d’une IgM monoclonale (forme non
sécrétantes exceptionnelles, mais possibles).
nn Cytogénétique : del(6q) fréquente, trisomie 4 plus rare mais spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutation MYD88 L265P présente dans plus de 90 % des cas.

/ 114 /
Lymphome lymphoplasmocytaire XI.9

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 115 /


XI.10 Myélome multiple
Fiche

Incidence : 4/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 72 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie fréquente. Présence de rouleaux d’hématies.
nn Absence de lymphocytose. Présence de plasmocytes possible, mais inconstante (leu-
cémie à plasmocytes si ≥ 20 % des leucocytes et/ou ≥ 2 x 109/L).
nn Thrombopénie possible.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat plasmocytaire ≥ 10 %. Les plasmocytes peuvent être dystrophiques ou de
morphologie normale.

❚❚ Examens complémentaires
nn Electrophorèse des protéines et/ou dosage des chaînes légères libres sériques :
présence d’un composant monoclonal IgG, IgA ou chaîne légère libre (IgD, IgE, IgM,
possibles, mais rares).
nn Critères CRAB : hyperCalcémie (≥ 2,75 mmol/L), insuffisance Rénale (créatinine
> 177 µmol/L), Anémie (Hb < 100 g/L), Bone lesions (lésions osseuses lytiques,
ostéopénie sévère, fractures pathologiques).
nn Immunophénotypage : peu utile au diagnostic, mais intérêt dans le suivi de la mala-
die résiduelle.
nn Cytogénétique (FISH ou SNP array) : visée pronostique, recherche de la t(4;14),
del(17p) et del(1q32).
nn Biologie moléculaire : suivi de la maladie résiduelle par séquençage haut débit (NGS).

Remarques : la présence chronique d’une immunoglobuline monoclonale ≥ 30 g/L ne


peut être considérée comme une gammapathie monoclonale de signification indéter-
minée (MGUS), quelle que soit sa nature. Il s’agit soit d’un myélome multiple, soit d’un
syndrome lymphoprolifératif.
La présence de biomarqueurs de malignité (plasmocytose médullaires ≥ 60 %, lésions
focales à l’IRM > 1 et ratio CLL sériques ≥ 100) s’associe aux critères CRAB pour définir
le myélome multiple (en l’absence de critère CRAB et de biomarqueur de malignité, on
parle de smoldering myeloma ou myélome asymptomatique).

/ 116 /
Myélome multiple XI.10

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 117 /


XI. Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens

❚❚ Anomalies cytologiques des plasmocytes


Les plasmocytes peuvent présenter des anomalies nucléaires et/ou cytoplasmiques
(inclusions diverses, cytoplasme flammé, etc.).
Les anomalies nucléaires suivantes sont classiquement associées au myélome multiple :
nn chromatine immature (décondensée, nucléolée, fine voire blastique),
nn irrégularités/bourgeonnements nucléaires,
nn multinucléarité récurrente (3 ou > 4 noyaux de tailles différentes).
L’augmentation du rapport nucléocytoplasmique (> 0,6) et la perte de l’archoplasme
sont également des arguments cytologiques en faveur d’un myélome multiple (notam-
ment à IgM).
Les anomalies cytoplasmiques peuvent se rencontrer dans le myélome multiple, mais
aussi dans les gammapathies monoclonales de significations indéterminées (MGUS) et
dans les plasmocytoses réactionnelles.

/ 118 /
Myélome multiple XI.10

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 119 /


XI.1x1 Lymphome folliculaire
Fiche

Incidence : 2,5/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 67 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possible (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose modérée à intense dans les phases leucémiques. Ces dernières sont
par ailleurs assez rares (< 10% de l’ensemble des lymphomes folliculaires).
nn Les lymphocytes atypiques sont le plus souvent de petite taille, à rapport nucléo-
cytoplasmique très élevé, chromatine dense et noyau incisé (ou fendu) avec pré-
sence d’un sillon (aspect centrocytique).
nn Des cellules de grande taille, à noyau irrégulier et d’aspect blastique (aspect centro­
blastique) sont exceptionnellement visibles dans le sang.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Expression du CD10 et absence d’expression de ROR.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : présence de la t(14;18)(q32;q24) dans 90 % des cas.

/ 120 /
Lymphome folliculaire XI.11

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 121 /


XI.1x2 Lymphome à cellules du manteau
Fiche

Incidence : 0,8/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose modérée à intense dans les phases leucémiques. Ces dernières sont
par ailleurs assez fréquentes (> 50% de l’ensemble des lymphomes à cellules du
­manteau).
nn Les lymphocytes atypiques sont le plus souvent de taille moyenne, à rapport nucléo-
cytoplasmique élevé, noyau très irrégulier cabossé présentant parfois des encoches
et chromatine légèrement décondensée.
Dans certains cas, les lymphocytes atypiques peuvent être de grande taille et présenter
une chromatine immature parfois nucléolée (formes blastoïdes).

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Expression forte du CD5 et absence d’expression du CD200.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : présence de la t(11;14)(q13;q32) dans plus de 95 % des cas.

/ 122 /
Lymphome à cellules du manteau XI.12

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 123 /


XI.1x3 Lymphome B
Fiche

diffus à grandes cellules


Incidence : 4/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose variable. Les lymphocytes atypiques sont de grande taille, à rapport
nucléocytoplasmique élevé, noyau parfois irrégulier, chromatine immature (parfois
blastique) et basophilie cytoplasmique marquée.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.

❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Side scatter élevé. Absence de marqueurs spécifiques. Expression possible du CD10.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : Visée diagnostique et pronostique. caryotype souvent complexe
(≥ 3 anomalies). Les réarrangements de MYC, BCL2 et BCL6 doivent être recherchés
(lymphomes double ou triple hit).

/ 124 /
Lymphome B diffus à grandes cellules XI.13

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 125 /


XI.1x4 Lymphome de Burkitt
Fiche

Incidence : 0,4/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 45 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes et sévères dans les formes leucémiques.
nn Hyperlymphocytose parfois majeure composée de cellules d’aspect blastique appe-
lées cellules de Burkitt : grande taille, rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau
plutôt régulier, chromatine assez dense nucléolée (parfois nucléoles multiples) et
cytoplasme toujours très basophile souvent vacuolé.
nn Les cellules de Burkitt s’altèrent rapidement ce qui peut donner lieu à des présen-
tations cytologiques moins caractéristiques (irrégularités nucléaires en particulier).
nn Présence fréquent de cellules en apoptose et d’une myélémie (voire érythro-myélémie).

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.

❚❚ Immunophénotypage
nn Expression ƙ ou ƛ et expression du CD10.

❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan biochimique : syndrome de lyse : LDH très élevées, hyperuricémie, hyperkalié-
mie et hyperphosphatémie (urgence vitale).
nn Cytogénétique : t(8;14)(q24;q22) juxtaposant l’oncogène MYC sur la région du gène
des chaînes lourdes des Ig.

/ 126 /
Lymphome de Burkitt XI.14

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 127 /


XI.1x5 Leucémie à grands lymphocytes
Fiche

à grains T ou NK
Incidence : 0,7/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 45 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie fréquente, thrombopénie rare.
nn Leucopénie fréquente avec neutropénie parfois sévère. Présence de lymphocytes à
grains (LGL) > 2 x 109/L (ou > 0,5 x 109/L si contexte clinique évocateur) pendant plus
de 6 mois. L’analyse morphologique ne permet le plus souvent pas de différencier
les LGL réactionnels des LGL clonaux (dans les deux cas il s’agit de lymphocytes pré-
sentant des granulations cytoplasmiques, sans autre particularité).

❚❚ Myélogramme
nn Anomalies comparables à celles du sang.

❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD8 exprimant les marqueurs d’activation CD16 et/ou CD56 et/ou
CD57 et/ou DR. Ne permet pas toujours de différencier les LGL réactionnels des LGL
clonaux.
nn Il peut également s’agir d’une prolifération NK-LGL (CD3– CD16+ CD56+) exprimant
les marqueurs d’activation CD8 et/ou CD57 et/ou DR. Elle doit être classée dans
l’entité provisoire « syndrome lymphoprolifératif chronique à cellules NK ».

❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T et de mutations de STAT3 (présente
dans 1/3 des cas).

/ 128 /
Leucémie à grands lymphocytes à grains T ou NK XI.15

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 129 /


XI.1x6 Syndrome de Sézary
Fiche

Incidence : < 0,1/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie rares.
nn Nombre de leucocytes souvent normal sans lymphocytose.
nn Présence de cellules de Sézary sur le frottis sanguin : taille variable (souvent petites),
rapport nucléocytoplasmique plutôt élevé, noyau irrégulier, plissé ou replié sur
lui-même laissant parfois apparaitre une encoche ou une incision profonde (aspect
cérébriforme).
nn Critère diagnostique de la société internationale des lymphomes cutanés (ISCL) pour
définir le syndrome de Sézary : nombre de cellules de Sézary ≥ 1 x 109/L.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire exceptionnel.

❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 avec perte d’expression des marqueurs CD26 et parfois CD7.
nn Critère diagnostique de l’ISCL : rapport lymphocytes T CD4/CD8 ≥ 10.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie récurrente.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.

/ 130 /
Syndrome de Sézary XI.16

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 131 /


XI.1x7 Leucémie prolymphocytaire T
Fiche

Incidence : 0,3/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 65 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes.
nn Hyperleucocytose importante avec lymphocytose souvent > 100 x 109/L.
nn Les prolymphocytes T sont de taille petite ou moyenne, noyau rond, ovalaire ou
parfois très irrégulier, chromatine dense avec nucléole plus ou moins marqué et
cytoplasme basophile non granuleux avec parfois des expansions arrondies.
Cette morphologie est assez différente de celle des prolymphocytes B.
Les lymphocytes peuvent être majoritairement d’aspect :
• prolymphocytaire T typique : petite taille, noyau irrégulier, nucléole parfois volu-
mineux mais peu visible et cytoplasme émettant des expansions arrondies (blebs),
• proche de celui des prolymphocytes B : taille moyenne à grande, rapport nucléo-
cytoplasmique plus faible et nucléole proéminant,
• Sézaryforme : noyau replié d’aspect cérébriforme,
• flower cells : noyau très irrégulier en forme de fleur,
• sensiblement normal.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire diffus.

❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 sans perte d’expression des marqueurs CD2, CD3, CD5 et CD7.
Le marqueur CD8 est classiquement non exprimé, mais une coexpression CD4/CD8
est possible (25 % des cas). L’absence d’expression du CD4 et l’expression du CD8 est
aussi décrite.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : inv(14)(q11.2q32.1) retrouvée chez 80 % des patients.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.
nn Critères diagnostiques selon T-PLL International Study group :
Critères majeurs Critères mineurs
> 5 x 109/L de cellules dont le phénotype est Anomalies impliquant le chromosome 11
compatible avec des prolymphocytes T (11q22.3, ATM)
Clonalité T démontrée en biologie Anomalies sur le chromosome 8 : idic(8)(p11),
moléculaire ou cytométrie en flux t(8;8), trisomy 8q
Anomalies 14q32 ou Xq28 ou expression Anomalies sur les chromosomes 5, 12 ,13, 22
de TCL1A/B ou MTCP1 ou caryotypes complexes
Infiltrat lymphomateux tissulaire
(splénomégalie, épanchements, etc.)
Les trois critères majeurs ou les deux premiers critères majeurs + un critère mineur sont
nécessaires pour retenir le diagnostic de leucémie prolymphocytaire T

/ 132 /
Leucémie prolymphocytaire T XI.17

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 133 /


XI.18 Lymphome T
Fiche

angio-immunoblastique
Incidence : 0,5/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 50 ans

❚❚ Hémogramme
nn Anémie hémolytique avec agglutinines froides parfois présente.
nn Cytopénies d’origine centrale ou par hypersplénisme également possibles.
nn Hyperéosinophilie associée possible.
nn Lymphocytose parfois présente mais souvent discrète et d’aspect polymorphe.
Les cellules lymphomateuses ne présentent pas d’atypie caractéristique, ce qui rend
leur identification cytologique difficile compte tenu du fond réactionnel.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant. Lorsque présent, même aspect polymorphe que dans
le sang.
nn Un contingent plasmocytaire polyclonal > 10 % peut être rencontré.

❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 sans perte d’expression des marqueurs T CD2, CD5 et CD7
(hypoexpression du CD3 possible). Expression classique du CD10 et du CD279.

❚❚ Examens complémentaires
nn Électrophorèse des protéines sériques : hypergammaglobulinémie polyclonale.
nn Caryotype : anomalies fréquentes dont trisomies 3, 5 et 21.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.

/ 134 /
Lymphome T angio-immunoblastique XI.18

Aspect polymorphe avec mélange de cellules mononuclées hyperbasophiles (CMH),


plasmocytes, lymphocytes à grains et lymphocytes normaux ou avec atypies discrètes
(« salade russe »).

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 135 /


XI.1x9 Lymphome T périphérique
Fiche

sans spécification particulière


(NOS)
Incidence : 0,5/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans

❚❚ Hémogramme
nn Présentation variable.
nn Anémie et thrombopénie possibles (hypersplénisme ou centrale).
nn Hyperéosinophilie associée possible.
nn Lymphocytose variable. Les lymphocytes atypiques peuvent être très hétérogènes,
allant du petit lymphocyte à chromatine mottée au grand lymphocyte à chromatine
décondensée. Leur noyau présente généralement de nombreuses irrégularités.

❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.

❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 avec perte d’expression fréquente du CD5 et/ou du CD7. Le CD8
et le CD56 sont parfois exprimés. L’expression du CD15 et du CD30 est possible.

❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype souvent complexe (≥ 3 anomalies).
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.

/ 136 /
Lymphome T périphérique sans spécification particulière (NOS) XI.19

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 137 /


XI. Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens

/ 138 /
XI.20 Autres lymphomes T
Fiche

ou NK circulants
❚❚ Leucémie/lymphome T de l’adulte
nn Endémique de certaines régions du Japon, des Caraïbes et de l’Afrique centrale en
lien avec la prévalence du virus HTLV-1 (nécessite une exposition longue au virus).
nn Lymphocytose pléomorphe avec anomalies nucléaires franches et variées. Présence
de lymphocytes atypiques au noyau irrégulier en fleur (flower cells) ou en trèfle.

❚❚ Lymphome anaplasique à grandes cellules


nn Diffusion sanguine rare, mais possible (variant à petites cellules en particulier).
nn Morphologie hétérogène (taille petite à grande, contour nucléaire irrégulier) ren-
dant le diagnostic différentiel avec le lymphome T périphérique NOS difficile. Une
proportion variable de lymphocytes atypiques présente un noyau excentré réni-
forme ou en « fer à cheval » caractéristique, souvent associé à une région éosino-
phile périnucléaire.
nn Prolifération T CD4 avec expression du CD30.

❚❚ Leucémie agressive à cellules NK


nn Anémie, thrombopénie et neutropénie classiques.
nn Lymphocytose composée majoritairement de cellules leucémiques (> 80 %) dont la
morphologie peut être semblable à celle d’une prolifération LGL banale (parfois
noyaux plus irréguliers et/ou chromatine décondensée nucléolée).

Syndromes lymphoprolifératifs non Hodgkiniens / 139 /

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