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CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES
MALIGNES
Anomalies sanguines
et médullaires
Définition et synthèse
des anomalies
Plus de 200 images
50 fiches synthétiques
Jean-Baptiste Rieu
CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES MALIGNES
Anomalies sanguines et médullaires
Les hémopathies malignes constituent un groupe hétéro-
gène de maladies dont le diagnostic conditionne directement le
pronostic et la prise en charge spécifique du patient. L’interpré-
tation de l’hémogramme associée à l’examen du frottis sanguin
permettent le diagnostic ainsi que le suivi de la majorité de ces
pathologies. Cependant, du fait de leur faible incidence et de leur
grande hétérogénéité, il est parfois difficile pour les profession-
nels de santé de retenir tous les critères définissant chacune de
ces entités.
Cet atlas, construit sous forme de fiches pratiques, résume
les caractéristiques cytologiques des principales hémopathies
malignes selon la classification OMS 2016. À la fois synthé-
tique et complet, il contribue à la formation et la mise à jour des
connaissances des praticiens confrontés à ces maladies. Des
images de qualité, issues du programme de formation médicale
continue e-HEMATimage, illustrent chaque anomalie décrite
dans cet ouvrage. Les examens complémentaires indispensables
y sont également détaillés.
Son format de poche, à glisser dans toutes les blouses, a été
spécifiquement développé pour la pratique quotidienne des bio-
logistes médicaux, internes et techniciens de laboratoire. Il sera
également utile pour les médecins généralistes et spécialistes
qui souhaitent bénéficier d’un accès rapide et complet aux cri-
tères diagnostiques des hémopathies malignes et aux examens
complémentaires à prescrire.
Jean-Baptiste Rieu
CYTOLOGIE
DES HÉMOPATHIES
MALIGNES
Anomalies sanguines
et médullaires
Éditions John Libbey Eurotext
30A, rue Berthollet
94110 Arcueil, France
e-mail : contact@jle.com
http: //www.jle.com
ISBN : 978‑2-7420‑1674‑
L’hématologie biologique est par définition une discipline centrée sur l’image. En
effet, l’interprétation de l’hémogramme associée à l’examen des frottis sanguins et
médullaires demeurent des examens clés du diagnostic et du suivi de ces pathologies.
Cet ouvrage s’appuie donc naturellement sur une illustration riche et de qualité, issue
du programme de formation médicale continue e-HEMATimage. Des photographies
de frottis sanguins et médullaires accompagnent ainsi chaque anomalie décrite. Cette
spécificité, rare dans les livres généralistes d’hématologie, est particulièrement adap-
tée aux besoins des professionnels exerçant dans les laboratoires d’analyses de bio
logie médicale.
/ VI /
Sommaire
/ VIII /
Sommaire
Polyglobulie
Polyglobulie de Vaquez (PV) 14
Thrombocytose
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Thrombocytémie essentielle (TE) 15
Myélofibrose primitive (MFP) 16
Syndrome myélodysplasique avec délétion 5q isolée 31
Syndrome myélodysplasique/myéloprolifératif avec
sidéroblastes en couronne et thrombocytose 51
Polynucléose neutrophile
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Leucémie chronique à neutrophiles 20
Leucémie myéloïde chronique atypique (LMCa) 48
Hyperéosinophilie
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 12
Leucémie chronique à éosinophiles 18
Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie
et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK2 23
Mastocytoses systémiques 26
Basocytose
Leucémie myéloïde chronique (LMC) 46
LA à basophiles 69
Monocytose
Leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) 46
Leucémie myélomonocytaire juvénile (LMMj) 50
LA myélomonocytaire (LAM4 FAB) 65
LA monoblastique (LAM5 FAB) 66
Lymphocytose*
Leucémie lymphoïde chronique (LLC) 98
Leucémie prolymphocytaire B (LPL-B) 104
Leucémie à tricholeucocytes variants (HCLv) 110
Lymphome folliculaire (LF) 120
Lymphome du manteau (MCL) 122
Lymphome de Burkitt (LB) 126
Leucémie prolymphocytaire T (LPL-T) 132
* Lymphocytose possible dans les phases leucémiques de tous les lymphomes mais
inconstante.
/ XII /
PARTIE I
Cellules normales du sang
et de la moelle osseuse
I.1 Hématopoïèse normale 2
I.2 Lignée mégacaryocytaire 3
I.3 Lignée érythroblastique 4
I.4 Lignée granulocytaire neutrophile 5
I.5 Autres lignées 6
I.1 Hématopoïèse normale
Fiche
/2/
I.2 Lignée mégacaryocytaire
Fiche
❚❚ Mégacaryoblaste
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau rond souvent bilobé,
chromatine épaisse, cytoplasme basophile.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.
❚❚ Mégacaryocyte basophile
nn Diamètre : 40 à 50 µ.
nn Rapport nucléocytoplasmique intermédiaire, ébauche de seg-
mentation nucléaire, chromatine dense, cytoplasme abondant
plus ou moins basophile souvent spumeux.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.
❚❚ Mégacaryocyte granuleux
nn Diamètre : 60 à 100 µ.
nn Forme irrégulière, rapport nucléocytoplasmique bas, noyau
polylobé, chromatine épaisse, cytoplasme très abondant, acido-
phile, spumeux avec apparition de granulations azurophiles.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.
❚❚ Mégacaryocyte plaquettogène
nn Diamètre : 60 à 120 µ.
nn Morphologie proche du mégacaryocyte granuleux avec
regroupement des granulations cytoplasmiques dont l’aspect
évoque les futures plaquettes.
nn Présent uniquement dans la moelle osseuse.
❚❚ Plaquettes
nn Diamètre : 1,5 à 3,5 µ.
nn Issues de la fragmentation du cytoplasme des mégacaryocytes.
nn Durée de maturation : 8 jours.
nn Durée de vie dans le sang : 7 à 10 jours.
❚❚ Proérythroblaste
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Cellule arrondie à rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau rond
central, chromatine fine nucléolée, cytoplasme hyperbasophile
présentant souvent un archoplasme. La membrane cytoplasmique
émet fréquemment 1 ou 2 expansions arrondies caractéristiques.
nn Présent dans la moelle osseuse.
❚❚ Érythroblaste basophile
nn Diamètre : 15 à 18 µ.
nn Cellule arrondie à rapport nucléocytoplasmique variable, noyau
rond central, chromatine plus condensée non nucléolée, et cyto
plasme basophile.
nn Présent dans la moelle osseuse.
❚❚ Érythroblaste polychromatophile
nn Diamètre : 9 à 15 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à rapport nucléocytoplasmique plus
faible, noyau arrondi légèrement excentré, chromatine dense,
cytoplasme de teinte variable (gris à rosée).
nn Présent dans la moelle osseuse.
nn Peut être rencontré dans le sang dans certaines circonstances.
❚❚ Érythroblaste acidophile
nn Diamètre : 8‑9 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à rapport nucléocytoplasmique bas,
noyau excentré, chromatine très dense, cytoplasme acidophile
(teinte proche de celle du réticulocyte).
nn Présent dans la moelle osseuse.
nn Peut être rencontré dans le sang dans certaines circonstances.
❚❚ Réticulocytes et hématies
nn Issus de la dénucléation des érythroblastes.
nn Diamètre : 7‑8 µ.
nn Durée de maturation : 5 à 7 jours pour réticulocytes, 7 à 9 jours pour
hématies.
nn Durée de vie dans le sang : 120 jours.
/4/
I.4 Lignée granulocytaire
Fiche
neutrophile
❚❚ Myéloblaste
nn Diamètre : 20 à 25 µ.
nn Cellule de grande taille, arrondie ou ovalaire, à rapport nucléo-
cytoplasmique élevé, noyau arrondi, chromatine fine nucléolée,
cytoplasme basophile contenant quelques granulations.
❚❚ Promyélocyte neutrophile
nn Diamètre : 20 à 30 µ.
nn Cellule de grande taille (souvent plus grande que le myéloblaste),
à rapport nucléocytoplasmique plus faible, noyau ovalaire, chro-
matine moins fine, cytoplasme basophile abondant riche en gra-
nulations primaires azurophiles et présentant un archoplasme.
❚❚ Myélocyte neutrophile
nn Diamètre : 15 à 20 µ.
nn Cellule de plus petite taille, à faible rapport nucléocytoplasmique,
noyau arrondi, chromatine légèrement mottée non nucléolée,
cytoplasme abondant beige rosé contenant à la fois des granula-
tions primaires et spécifiques (petites de couleur brune).
❚❚ Métamyélocyte neutrophile
nn Diamètre : 14‑15 µ.
nn Cellule ronde ou ovale à noyau allongé ou incurvé, chromatine
dense, cytoplasme abondant beige rosé riche en granulations spé-
cifiques. Les granulations primaires sont peu nombreuses (le plus
souvent, invisibles au microscope).
❚❚ Polynucléaire neutrophile
nn Diamètre : 12 à 14 µ.
nn Cellule arrondie ou ovalaire à noyau polylobé (2 à 5 lobes), chro-
matine dense, cytoplasme abondant beige rosé riche en granula-
tions spécifiques.
nn Durée de maturation : variable (5‑7 jours minimum). 24 à 48h sont
nécessaires pour passer des stades myélo-métamyélocyte à poly-
nucléaire neutrophile.
nn Durée de vie : 48‑72h.
❚❚ Lignée monocytaire
Les monoblastes et promonocytes sont présents en très faible quantité dans la moelle
osseuse et absents dans le sang (non visibles dans des conditions physiologiques).
Les monocytes sont des cellules très polymorphes.
On peut distinguer :
nn le monocyte hyalin : rapport nucléocytoplasmique plutôt élevé,
noyau replié arrondi ou réniforme, chromatine intermédiaire,
cytoplasme gris foncé avec basophilie renforcée en périphérie
et fines granulations azurophiles (couleur « ciel d’orage »).
nn le monocyte granuleux : rapport nucléocytoplasmique faible,
noyau irrégulier, chromatine intermédiaire, cytoplasme abon-
dant gris clair fréquemment vacuolé émettant des expansions
grossières sous forme de pseudopodes.
/6/
Autres lignées I.5
❚❚ Lignée lymphocytaire
La maturation a lieu dans le thymus pour les lymphocytes T et dans les organes lym-
phoïdes secondaires pour les lymphocytes B matures. La lignée lymphocytaire est donc
peu représentée dans la moelle osseuse (< 20 % des éléments nucléés).
Lorsque le nombre de lymphocytes augmente, cela peut être le signe d’une proliféra-
tion médullaire (moelle riche) ou de la disparition des autres lignées (moelle pauvre,
aplasie médullaire).
Syndromes myéloprolifératifs / 11 /
II.2 Leucémie myéloïde chronique
Fiche
❚❚ Hémogramme
nn Anémie modérée fréquente : normochrome, normocytaire et arégénérative. Mor-
phologie érythrocytaire sensiblement normale. Érythroblastes peu nombreux.
nn Hyperleucocytose franche : polynucléose neutrophile avec myélémie (souvent
myélocytes > métamyélocytes) et basocytose (phase accélérée si PN basophiles ≥
20 %) +/– hyperéosinophilie.
Absence de dysgranulopoïèse à la phase chronique. Monocytes normaux (classique-
ment < 3 %).
nn Thrombocytose fréquente (plaquettes augmentées dans plus de 50 % des cas).
nn Évolution en 3 phases : chronique, accélérée puis blastique.
nn Blastes < 20 % (phase accélérée entre 10 et 19 %, blastique ≥ 20 %).
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et augmentation des
lignées éosinophiles et basophiles.
Lignée mégacaryocytaire augmentée avec mégacaryocytes de petite taille hypolobés.
Lignée érythroblastique diminuée sans dysplasie.
nn Blastes < 20 % (phase accélérée entre 10 et 19 %, blastique ≥ 20 %).
nn Présence possible de macrophages « Gaucher-like ».
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : t(9;22) (chromosome Philadelphie).
nn Biologie moléculaire : réarrangement BCR-ABL1.
/ 12 /
Leucémie myéloïde chronique II.2
Syndromes myéloprolifératifs / 13 /
II.3 Polyglobulie primitive
Fiche
(polyglobulie de Vaquez)
Incidence : 0,8/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans
❚❚ Hémogramme
nn Polyglobulie : Hb > 16,5 g/dL ou Ht > 49 % homme,
Hb > 16,0 g/dL ou Ht > 48 % femme.
Normochrome normocytaire. Morphologie érythrocytaire normale
nn Leucocytes : normaux ou augmentés, myélémie discrète ou absente.
nn Thrombocytose fréquente, mais le + souvent modérée.
❚❚ Myélogramme
nn Peu d’intérêt. Moelle riche. Absence d’anomalie morphologique spécifique.
❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : Mutations JAK2 V617F ou JAK2 exon 12 présentes dans plus
de 95 % des cas.
/ 14 /
III..x4 Thrombocytémie essentielle
Fiche
❚❚ Hémogramme
nn Absence d’anémie dans la majorité des cas.
nn Leucocytes : souvent légèrement augmentés. Myélémie possible, mais discrète.
nn Plaquettes ≥ 450 x 109/L (souvent > 1000 x 109/L) de façon chronique. Morphologie
souvent normale, parfois plaquettes géantes.
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité souvent normale (rarement augmentée). Lignée mégacaryo
cytaire augmentée avec présence d’éléments de grande taille à noyau hyper
segmenté (en « cornes de cerf »). Absence d’anomalie cytologique sur les lignées
granulocytaire et érythroblastique.
❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : présence possible des mutations JAK2 V617F, CALR ou MPL.
Syndromes myéloprolifératifs / 15 /
II.5 Myélofibrose primitive
Fiche
❚❚ Hémogramme
nn Anémie : normochrome, normocytaire avec réticulocytes parfois légèrement aug-
mentés (hémolyse). Présence de dacryocytes et d’érythroblastes.
nn Leucocytes : augmentés (50 % des patients), normaux (25 % des patients) ou dimi-
nués (25 % des patients). Présence d’une myélémie.
nn Plaquettes : très variables (souvent augmentées mais thrombopénie possible). Pré-
sence de plaquettes géantes et parfois de micromégacaryocytes.
nn Érythromyélémie + dacryocytes : penser myélofibrose !
❚❚ Myélogramme
nn Aspiration difficile ou impossible : moelle souvent pauvre et hémodiluée (BOM
nécessaire). Dysmégacaryopoïèse possible (plutôt mégacaryocytes hypolobés).
❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : présence possible des mutations JAK2 V617F, CALR ou MPL.
nn Immunophénotypage : taux élevé de cellules CD34+ circulantes.
/ 16 /
Myélofibrose primitive II.5
Syndromes myéloprolifératifs / 17 /
II.6 Leucémie chronique
Fiche
à éosinophiles
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 70 ans
❚❚ Hémogramme
nn Morphologie érythrocytaire et plaquettaire classiquement normale.
nn Hyperleucocytose avec éosinophilie chronique ≥ 1,5 x 109/L (> 6 mois, majoritaire-
ment polynucléaires éosinophiles, rares précurseurs possibles, parfois anormaux).
Polynucléose neutrophile, basocytose et monocytose possibles.
nn Un excès de myéloblastes est possible et peut constituer un argument pour le dia-
gnostic (entre 2 et 19 %).
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie de la lignée éosinophile. Clas-
siquement pas d’anomalie morphologique sur les lignées mégacaryocytaire et
érythroblastique. La présence d’une dysmyélopoïèse peut cependant constituer un
argument pour le diagnostic.
nn Un excès de myéloblastes peut également être un argument pour le diagnostic
(entre 5 et 19 %).
❚❚ Examens complémentaires
nn Les hyperéosinophilies réactionnelles ou liées à des pathologies myéloïdes (PDGFRA,
PDGFRB, FGFR1) ou lymphoïdes (clone sécréteur d’IL5, PCM1-JAK2) doivent être
exclues.
nn Biologie moléculaire : recherche d’argument de clonalité autre que BCR-ABL1, réar-
rangements PDGFRA, PDGFRB, FGFR1, PCM1-JAK2, etc.
nn Caryotype : recherche d’argument de clonalité autre que inv(16), t(5;12) et t(8;9).
nn Immunophénotypage : absence de population T sécrétrice d’IL5.
/ 18 /
Leucémie chronique à éosinophiles II.6
Absence Absence
Étiologie Étiologie
d’étiologie d’étiologie
réactionnelle réactionnelle
réactionnelle réactionnelle
identifiée identifiée
identifiée identifiée
Syndrome Hyperéosinophilique
Idiopathique
(HES idiopathique)
Syndromes myéloprolifératifs / 19 /
II.7 Leucémie chronique
Fiche
à neutrophiles
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans
❚❚ Hémogramme
nn Morphologie érythrocytaire et plaquettaire normale.
nn Hyperleucocytose ≥ 25 x 109/L avec polynucléaires neutrophiles ≥ 80 % et myélémie
< 10 %. Absence de dysgranulopoïèse. Granulations toxiques ou corps de Döhle
possibles. Monocytes < 1 x 109/L.
nn Blastes absents ou rares.
❚❚ Moelle osseuse
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et pourcentage de
polynucléaires neutrophiles augmentés sans dysgranulopoïèse. Pas d’anomalies
morphologiques sur les lignées mégacaryocytaire et érythroblastique.
nn Blastes < 5 %.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype normal dans 90 % des cas.
nn Biologie moléculaire : mutation CSF3R présente dans la majorité des cas.
/ 20 /
PARTIE III
Hémopathies
myéloïdes/lymphoïdes
avec éosinophilie et
réarrangement des gènes
PDGFRA, PDGFRB, FGFR1
ou PCM1-JAK2
III.1 Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec éosinophilie
et réarrangement des gènes PDGFRA, PDGFRB, FGFR1 ou PCM1-JAK223
I.x.1 Hémopathies myéloïdes/lymphoïdes avec
Fiche
❚❚ Introduction
Pathologies caractérisées par des réarrangements de gènes entrainant l’expression
d’une tyrosine kinase anormale susceptible de répondre aux traitements inhibiteurs
de tyrosines kinases (ITK).
Peuvent toutes se présenter sous forme de syndromes myéloprolifératifs ou de lym-
phomes ou de leucémies aiguës généralement myéloïdes.
❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement PDGFRA
Hyperéosinophilie importante dans la majorité des cas (se présente souvent comme
une leucémie chronique à éosinophiles).
Présence du gène de fusion FIP1L1-PDGFRA ou mutation activatrice de PDGFRA.
❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement PDGFRB
Se présente souvent comme une leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) ou
une leucémie myéloïde chronique atypique (LMCa) avec éosinophilie.
Présence de la translocation t(5;12)(q32;13.2) ou d’un variant et/ou présence du gène
de fusion ETV6-PDGFRB ou d’un autre réarrangement de PDGFRB.
❚❚ Hémopathie myéloïde/lymphoïde
avec réarrangement FGFR1
Se présente comme un syndrome myéloprolifératif ou myélodysplasique/myélopro-
lifératif (LMMC, LMCa) avec éosinophilie importante ou comme une leucémie aiguë
myéloïde (LAM), une leucémie/lymphome lymphoblastique B ou T avec éosinophilie
sanguine ou médullaire.
Présence de la translocation t(8;13)(p11.2;q12) ou d’un variant entrainant un réarran-
gement du gène FGFR1 dans les cellules myéloïdes et/ou lymphoïdes.
Incidence : 1/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 50 ans (très variable)
Les mastocytoses cutanées et sarcomes mastocytaires ne sont pas abordés dans ce chapitre.
❚❚ Classification ❚❚ Hémogramme
Mastocytose systémique indolente nn Normal dans la mastocytose systé-
mique indolente.
Mastocytose systémique smouldering
(risque d’évolution élevé) nn Eosinophilie fréquente.
nn Cytopénies et/ou dysmyélopoïèse et/
Mastocytose systémique associée à une
ou myéloprolifération dans les formes
hémopathie maligne
agressives ou associées à une hémo-
Mastocytose systémique agressive
pathie maligne (LMMC).
Leucémie à mastocytes nn Présence de mastocytes dans le sang
(classiquement ≥ 10 %) uniquement
dans la leucémie à mastocytes.
❚❚ Myélogramme
nn Présence de mastocytes dystrophiques (fusiformes et/ou dégranulés) quasi-
constante dans la mastocytose systémique.
nn Mastocytes ≥ 20 % dans la leucémie à mastocytes.
nn Autres anomalies hématologiques associées dans les formes agressives et associées
à une hémopathie maligne.
❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : recherche de mutation KIT D816V.
nn Immunophénotypage des mastocytes.
nn Dosage de la tryptase sérique.
/ 26 /
Mastocytose systémique IV.1
Mastocytose systémique / 27 /
PARTIE V
Syndromes
myélodysplasiques
V.1 Classification des syndromes myélodysplasiques31
V.2 Syndromes myélodysplasiques 33
V.3 Dysgranulopoïèse 34
V.4 Dysérythropoïèse 36
V.5 Dysmégacaryopoïèse 38
V.6 Dysmyélopoïèse en dehors des syndromes myélodysplasiques 41
V.7 Interprétation de la coloration de Perls 42
SANG MOELLE
% blastes
Fiche
< 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % Dysplasie sur Pas de corps d’Auer
dysplasie unilignée (MDS-SLD) ou 2 lignées Pas de corps d’Auer 1 lignée < 15 % de sidéroblastes
en couronne
< 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % Dysplasie sur Pas de corps d’Auer
dysplasie multilignée (MDS-SLD) à 3 lignées Pas de corps d’Auer au moins 2 lignées < 15 % de sidéroblastes
en couronne
Dysplasie sur < 5 % de blastes
Cytopénie sur 1
Syndrome myélodysplasique avec 1 lignée : Pas de corps d’Auer
à 3 lignées
sidéroblastes en couronne (MDS-RS) Absents ou < 1 % MDS-SLD-RS > 15 % de sidéroblastes
(Si thrombocytose
- MDS-RS avec dysplasie unilignée Pas de corps d’Auer Dysplasie sur au en couronne
(> 450G/L) :
- MDS-RS avec dysplasie multilignée moins 2 lignées : > 5 % de sidéroblastes
MDS/MPN-RS-T)
MDS-MLD-RS en couronne si SF3B1 présent
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 < 5 % de blastes Dysplasie sur 1 5-9 % de blastes
excès de blastes type 1 (MDS-EB1) à 3 lignées Pas de corps d’Auer ou plusieurs lignées Pas de corps d’Auer
Syndrome myélodysplasique avec Cytopénie sur 1 5-19 % de blastes Dysplasie sur 1 10-19 % de blastes
myélodysplasiques
excès de blastes type 2 (MDS-EB2) à 3 lignées + ou - corps d’Auer ou plusieurs lignées + ou - corps d’Auer
Cytopénie sur 1 Méga en barbe < 5 % de blastes
Syndrome myélodysplasique ou 2 lignées Absents ou < 1 % à papa Del(5q) isolée ou associée
avec délétion 5q isolée Plaquettes souvent Pas de corps d’Auer Dysplasie sur 1 à une autre anomalie hors
augmentées ou plusieurs lignées del(7q) ou monosomie 7
Cytopénie sur 1 1 % (≥ 2 Dysplasie sur 1 < 5 % de blastes
à 3 lignées prélèvements) ou plusieurs lignées Pas de corps d’Auer
Absents ou < 1 % Dysplasie sur 1 seule < 5 % de blastes
V.1 Classification des syndromes
Pancytopénie
Syndrome myélodysplasique Pas de corps d’Auer lignée Pas de corps d’Auer
Syndromes myélodysplasiques
inclassable (MDS-U) Absence de dysplasie
Cytopénie sur 1 Absents ou < 1 % (mais anomalie < 5 % de blastes
/ 31 /
à 3 lignées Pas de corps d’Auer cytogénétique Pas de corps d’Auer
en faveur d’un SMD)
V. Syndromes myélodysplasiques
/ 32 /
V.2 Introduction
Fiche
❚❚ Hémogramme
nn Anémie classiquement macrocytaire arégénérative. Présence d’anomalies érythrocy-
taires diverses (aniso-poïkilocytose parfois marquée). Présence possible d’érythroblastes.
nn Leucocytes : neutropénie possible, mais moins fréquente que l’anémie. Dysgranulopoïèse
visible dans le sang (dégranulation, pseudo-Pelger-Huët, etc.). Myélémie possible.
nn Plaquettes : thrombopénie modérée fréquente à l’exception du syndrome 5q-
(absence de thrombopénie voire thrombocytose). Présence de macroplaquettes ou
de micromégacaryocytes possible.
nn Blastes < 20 % (évaluation sur au moins 200 cellules).
nn Critères IPSS cytopénie : hémoglobine < 10 g/dL et/ou Plaquettes < 100 x 109/L et/
ou polynucléaires neutrophiles < 1,8 x 109/L. Le diagnostic de SMD peut cependant
être posé en cas de cytopénies plus modérées si les critères cytologiques et/ou cyto-
génétiques sont présents.
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité normale ou augmentée (cytopénies à moelle riche). Présence
d’anomalies cytologiques décrites ci-après.
nn Blastes < 20 % (évaluation sur au moins 500 cellules).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : visée diagnostique et surtout pronostique (score IPSS-R). Anomalies
présentes dans 40‑50 % des cas.
nn Biologie moléculaire : mutations fréquentes mais non spécifiques (IDH, TP53, SF3B1,
SRSF2, ASXL1, TET2, SETBP1, NRAS, ...). Examen non indiqué en première intention
mais intérêt diagnostique et thérapeutique potentiel. A discuter au cas par cas.
Syndromes myélodysplasiques / 33 /
V.3 Dysgranulopoïèse
Fiche
❚❚ Anomalies nucléaires
nn Hyposegmentation nucléaire.
nn Hypersegmentation nucléaire.
nn Condensation anormale de la chromatine.
nn Anomalies pseudo-Pelger-Huët (hyposegmentation nucléaire et hypercondensation
chromatienne) : noyau rond unique ou en forme de haricot ou binucléé.
nn Projections nucléaires (Drum sticks ≥ 4 dans un PNN).
nn Autres anomalies nucléaires (tous autres types dont binucléarité).
❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Dégranulation (grains non visibles).
nn Hypergranularité (granulations azurophiles).
nn Persistance de la basophilie (corps de Döhle).
nn Présence de corps d’Auër.
nn Autres anomalies cytoplasmiques (vacuoles, grains type Chédiak-Higashi ou autre).
❚❚ Autres anomalies
nn Dysmyélopoïèse sur éosinophiles, basophiles, monocytes
/ 34 /
Dysgranulopoïèse V.3
Syndromes myélodysplasiques / 35 /
V.4 Dysérythropoïèse
Fiche
❚❚ Anomalies nucléaires
nn Irrégularités nucléaires (bourgeonnements, lobulation).
nn Fragments nucléaires détachés* (corps de Howell-Jolly, anomalies peu spécifiques).
nn Pont internucléaire.
nn Caryorrhexis** (anomalie peu spécifique).
nn Binucléarité** (incluant les formes binucléées à noyaux proches caractéristiques des
anémies dysérythropoïétiques congénitales).
nn Multinucléarité (plus de 2 noyaux).
❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Cytoplasme lacunaire ou feuilleté* (défaut d’hémoglobinisation, anomalie peu spé-
cifique).
nn Vacuoles cytoplasmiques.
nn Ponctuations basophiles* (anomalie peu spécifique).
❚❚ Macroérythroblastes-mégaloblastes
nn Macroérythroblaste* : érythroblaste de taille augmentée sans asynchronisme de
maturation nucléocytoplasmique.
nn Mégaloblaste** : érythroblaste de grande taille avec asynchronisme de matura-
tion nucléocytoplasmique (souvent rencontré dans les carences en vitamines B12 et B9).
nn Érythroblaste géant* : érythroblaste dont la taille est supérieure à celle d’un proé-
rythroblaste normal.
* Anomalie non spécifiée dans la classification OMS 2016, mais parfois rencontrée dans les SMD.
** Anomalie spécifiée dans la classification OMS 2016, mais souvent rencontrée dans des situations
autres que les SMD.
/ 36 /
Dysérythropoïèse V.4
Syndromes myélodysplasiques / 37 /
V.5 Dysmégacaryopoïèse
Fiche
❚❚ Micromégacaryocytes
nn Petite taille (≤ celle d’un promyélocyte).
nn Mono ou parfois binucléé.
nn Anomalie fortement associée aux SMD.
❚❚ Mégacaryocytes hypolobés
nn Monolobés à noyau rond ou ovalaire.
nn Hypolobés (nombre de lobe inférieur à celui attendu compte tenu de la taille du
noyau).
nn Monolobé avec noyau parfois excentré (aspect en « barbe à papa » évocateur d’un
syndrome 5q-).
❚❚ Anomalies cytoplasmiques
nn Cytoplasme vacuolé.
nn Cytoplasme hypo ou agranulaire.
nn Anomalie de coloration (persistance basophilie).
nn Les anomalies cytoplasmiques sont très peu spécifiques.
Remarque : seuls les éléments dont les atypies sont franches doivent être considérés
comme mégacaryocytes « dysplasiques ». Le seuil de 10 % est discutable lorsque le
nombre de mégacaryocyte est faible.
/ 38 /
Dysmégacaryopoïèse V.5
Syndromes myélodysplasiques / 39 /
V. Syndromes myélodysplasiques
/ 40 /
V.6 Dysmyélopoïèse en dehors
Fiche
Syndromes myélodysplasiques / 41 /
V.7 Interprétation de la coloration
Fiche
de Perls
nn Sidéroblaste de type I : érythroblaste contenant 1 à 4 grains de fer.
nn Sidéroblaste de type II : ≥ 5 grains de fer dispersés dans le cytoplasme ou répartis sur
moins un tiers de la circonférence du noyau.
nn Sidéroblaste de type III (en couronne) : ≥ 5 grains de fer concentrés en position péri-
nucléaire sur plus d’un tiers de la circonférence du noyau.
nn Sidérocyte : hématie contenant des grains de fer
❚❚ Interprétation
nn Sidéroblastes en couronne ≥ 15 % : en faveur d’un SMD avec sidéroblastes en
couronne (SMD-SLD-SC ou SMD-MLD-SC) ou d’un SMD/SMP-t‑SC (si plaquettes
≥ 450 x 109/L).
nn Sidéroblastes en couronne entre 5 et 14 % : anomalie insuffisante pour conclure à
un SMD-SC. A confronter à la recherche de mutation SF3B1.
nn Sidéroblastes en couronne entre 1 et 4 % : présence de rares sidéroblastes en cou-
ronne ne permettant pas d’évoquer un SMD-SC.
nn Sidéroblastes de type I ≥ 10 %, absence de types II et III, absence de sidérocytes :
coloration de Perls normale.
nn Sidéroblastes absents ou très diminués et fer macrophagique absent : en faveur
d’un déficit (ou diminution) des réserves ferriques médullaires (à confronter au
bilan martial).
nn Sidéroblastes absents ou très diminués et fer macrophagique présent : en faveur
d’un syndrome inflammatoire.
nn Présence de sidéroblastes de types II et/ou sidérocytes : anomalies de la coloration
de Perls insuffisantes pour évoquer un SMD.
/ 42 /
PARTIE VI
Syndromes
myélodysplasiques/
myéloprolifératifs
VI.1 Introduction45
VI.2 Leucémie myélomonocytaire chronique 46
VI.3 Leucémie myéloïde chronique atypique 48
VI.4 Leucémie myélomonocytaire juvénile 50
VI.5 SMD/SMP avec sidéroblastes en couronne et thrombocytose 51
VI.1 Introduction
Fiche
Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 45 /
VI.2 Leucémie myélomonocytaire
Fiche
chronique
Incidence : 0.4/100 000 personnes/an – âge médian au diagnostic : 70 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative parfois macrocytaire souvent modérée. Anomalies érythocy-
taires variables. Présence possible d’érythroblastes.
nn Leucocytes ≥ 13 x 109/L dans les formes myéloprolifératives, < 13 x 109/L dans les
formes myélodysplasiques. Dysgranulopoïèse plus ou moins intense (dégranulation,
hypercondensation chromatinienne, etc.). Myélémie possible.
Monocytose ≥ 1 x 109/L et monocytes ≥ 10 % des leucocytes pendant plus de 3 mois
sans cause réactionnelle évidente.
nn Plaquettes : thrombopénie souvent modérée.
nn Blastes < 20 % (LMMC-0 < 2 %, LMMC-1 : 2 à 4 %, LMMC-2 : 5‑19 % et/ou présence
de corps d’Auër).
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité normale ou augmentée avec hyperplasie granulo-monocytaire et
dysgranulopoïèse. Dysmégacaryopoïèse et dysérythropoïèse possibles.
nn Blastes < 20 % (LMMC-0 < 5 %, LMMC-1 : 5‑9 %, LMMC-2 : 10‑19 % et/ou présence
de corps d’Auër)
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : visée diagnostique et surtout pronostique (comme pour les SMD).
nn Biologie moléculaire : mutations fréquentes mais non spécifiques (TET2, SRSF2,
ASXL1, SETBP1, NRAS, etc.).
nn Immunophénotypage monocytaire : excès de monocytes CD14+/CD16-.
/ 46 /
Leucémie myélomonocytaire chronique VI.2
Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 47 /
VI.3 Leucémie myéloïde chronique
Fiche
atypique
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 70 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative modérée fréquente. Anomalies érythrocytaires possibles.
nn Hyperleucocytose ≥ 13 x 109/L avec nombre de polynucléaires neutrophiles aug-
menté et myélémie ≥ 10 %. Dysgranulopoïèse franche (souvent hypercondensation
chromatinienne). Polynucléaires basophiles < 2 % et monocytes < 10 %.
nn Plaquettes variables, mais thrombopénie classique.
nn Blastes < 20 %.
❚❚ Myélogramme
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire et dysgranulopoïèse.
Dysmégacaryopoïèse et dysérythropoïèse possibles.
nn Blastes < 20 %.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype anormal dans 80 % des cas, mais anomalies non spéci-
fiques.
nn Biologie moléculaire : mutations SETBP1 et ETNK1 fréquemment associées, mais non
spécifiques. Mutation CSF3R peu commune et plutôt en faveur d’une leucémie chro-
nique à polynucléaires neutrophiles.
/ 48 /
Leucémie myéloïde chronique atypique VI.3
Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 49 /
VI.4 Leucémie myélomonocytaire
Fiche
juvénile
Incidence : 0,1/100 000 enfants de 0‑14 ans/an (le plus souvent avant 2 ans)
❚❚ Hémogramme
nn Anémie arégénérative fréquente parfois macrocytaire. Anomalies érythrocytaires
variables et difficiles à évaluer (concerne les enfants en général âgés de moins de
2 ans). Présence possible d’érythroblastes.
nn Hyperleucocytose avec monocytose (≥ 1 x 109/L). Myélémie et dysgranulopoïèse fré-
quentes.
nn Plaquettes : thrombopénie fréquente, parfois sévère.
❚❚ Myélogramme
nn Souvent peu contributif.
nn Moelle de densité augmentée avec hyperplasie granulocytaire. Ligné érythroblas-
tique parfois également augmentée. Lignée mégacaryocytaire souvent diminuée.
Dysmyélopoïèse souvent discrète de même que l’infiltrat monocytaire.
nn Blastes + promonocytes < 20 %.
❚❚ Examens complémentaires
nn Electrophorèse de l’hémoglobine et test de Kleihauer : augmentation de l’hémo-
globine F.
nn Cytogénétique : monosomie 7 fréquente, mais caryotype le plus souvent normal.
nn Biologie moléculaire : recherche des mutations somatiques PTPN11, KRAS ou NRAS
ou germinale CBL.
/ 50 /
VI.5 SMD/SMP avec sidéroblastes
Fiche
en couronne et thrombocytose
Incidence : inconnue (très rare) – âge médian au diagnostic : 74 ans
❚❚ Hémogramme
nn Mêmes anomalies que dans les syndromes myélodysplasiques à l’exception de la
thrombocytose ≥ 450 x 109/L.
❚❚ Myélogramme
nn Même anomalies que dans les syndromes myélodysplasiques avec sidéroblastes en
couronne.
nn Sidéroblastes en couronnes ≥ 15 % même si présence de la mutation SF3B1 (diffé-
rence avec SMD avec sidéroblastes en couronne).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype normal dans 90 % des cas.
nn Biologie moléculaire : mutation SF3B1 présente dans 60 à 90 % des cas.
Syndromes myélodysplasiques/myéloprolifératifs / 51 /
PARTIE VII
Leucémies aiguës
myéloïdes
VII.1 Leucémies aiguës myéloïdes55
VII.2 LAM 0 : LAM avec différenciation minimale 60
VII.3 LAM 1 : LAM sans maturation 61
VII.4 LAM 2 : LAM avec maturation 62
VII.5 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme classique) 63
VII.6 LAM 3 : LA promyélocytaire (forme variante) 64
VII.7 LAM 4 : LA myélomonocytaire 65
VII.8 LAM 5 : LA monoblastique 66
VII.9 LAM 6 : Leucémie érythroblastique pure 67
VII.10 LAM 7 : Leucémie mégacaryoblastique 68
VII.11 LA à basophiles 69
VII.12 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 21) 70
VII.13 Anomalies cytologiques associées à l’inv(16) 71
VII.14 Anomalies cytologiques associées à l’inv(3) 72
VII.15 Anomalies cytologiques associées à la t(8 ; 16) et t(16 ; 21) 73
VII.16 Anomalies cytologiques associées à la mutation NPM174
VII.17 LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies 75
VII.18 Néoplasies myéloïdes post-chimiothérapie 76
VII.19 Proliférations myéloïdes en rapport avec le syndrome de Down 77
VII.1 Introduction
Fiche
❚❚ Examens complémentaires
nn Immunophénotypage : confirme la nature myéloïde des blastes et permet le suivi de
la maladie résiduelle.
nn Cytogénétique : visée diagnostique (classification OMS 2016) et pronostique.
nn Biologie moléculaire : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique,
thérapeutique et suivi de la maladie résiduelle.
/ 56 /
Introduction VII.1
Catégories annexes :
– Sarcome myéloïde
– Proliférations myéloïdes en rapport avec le syndrome de Down :
* myélopoïèse anormale transitoire
* leucémie myéloïde associée au syndrome de Down
/ 58 /
Introduction VII.1
différenciation minimale
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique ou indifférencié.
nn Cytoplasme basophile sans grain ni corps d’Auer.
nn Expansion cytoplasmique polaire parfois présente (aspect en « miroir à main ») dans
petits blastes à rapport nucléo-cytoplasmique élevé.
nn Différenciation cytologique difficile avec LAL.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR).
Expression variable des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117). Marqueurs
lymphoïdes B et T absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.
/ 60 /
VII.3 LAM 1 : LAM sans maturation
Fiche
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme abondant plus ou moins basophile.
nn Peu ou pas granuleux avec rarement présence d’un corps d’Auer.
nn Noyau régulier et chromatine fine nucléolée.
nn Blastes ≥ 90 % des cellules non érythroïdes (lignée granulocytaire < 10 %).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive (> 3 % des blastes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR) et des
marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme abondant plus ou moins basophile.
nn Granuleux avec présence fréquente d’un ou plusieurs corps d’Auer.
nn Noyau rond plus ou moins régulier et chromatine fine nucléolée.
nn Lignée granulocytaire neutrophile ≥ 10 %.
nn Lignée monocytaire < 20 %.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive (> 3 % des blastes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117).
Expression variable des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR). Marqueurs lym-
phoïdes B et T généralement absents (exception : CD19 dans LAM avec t(8;21)).
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires parfois associées : LAM avec t(8;21)
(q22;q22.1) ; RUNX1-RUNX1T1 (voir anomalies cytologiques associées à la t(8;21)).
/ 62 /
VII.5 LAM 3 : LA promyélocytaire
Fiche
(forme classique)
❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille.
nn Cytoplasme très granuleux masquant parfois le noyau.
nn Présence de très nombreux corps d’Auer parfois en fagots.
nn Lorsque visible noyau irrégulier (réniforme voire bilobé) et chromatine plutôt dense.
nn Souvent leucopénique (pancytopénie profonde avec peu de blastes circulants).
❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan d’hémostase : dépistage CIVD (urgence vitale).
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) très positive.
nn Immunophénotypage : présence des marqueurs myéloïdes CD13 et CD33 (CD117
variable). Absence d’expression des marqueurs d’immaturité (CD34 et HLA-DR) et
des marqueurs lymphoïdes B et T. Expression fréquente du CD64.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires systématiquement associées : t(15;17)
(q22;q21) ; PML-RARA.
(forme variante)
❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille.
nn Cytoplasme hypo- voire non granuleux.
nn Présence de très rares corps d’Auer exceptionnellement en fagots (à rechercher +++
y compris dans les franges).
nn Noyau irrégulier souvent bilobé : aspect en « ailes de papillons ».
nn Souvent hyperleucocytaire (pancytopénie avec nombreux blastes circulants).
❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan d’hémostase : dépistage CIVD (urgence vitale).
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) très positive.
nn Immunophénotypage : présence des marqueurs myéloïdes CD13 et CD33 (CD117
variable). Absence d’expression des marqueurs d’immaturité (CD34 et HLA-DR) et
des marqueurs lymphoïdes B et T. Expression fréquente du CD64.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires systématiquement associées : t(15;17)
(q22;q21) ; PML-RARA.
/ 64 /
VII.7 LAM 4 : LA myélomonocytaire
Fiche
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique (morphologie proche de celle des blastes de la LAM 2).
nn Présence de monocytes atypiques et de promonocytes.
nn Lignée granulocytaire neutrophile ≥ 20 % et lignée monocytaire ≥ 20 % dans la
moelle osseuse et/ou ≥ 5 x 109/L dans le sang.
nn Blastes + promonocytes ≥ 20 %.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) positive et butyrates estérases négative dans
les blastes (positive dans mono et promonocytes).
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117).
Expression variable des marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR) et des marqueurs
monocytaires (CD4, CD14, CD64, CD11b). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires parfois associées : LAM avec inv(16)
(p13.1;q22) ou t(16;16)(p13.1, q22) ; CBFB-MYH11 (voir anomalies cytologiques asso-
ciées à l’inv(16)).
❚❚ Cytologie
nn Blastes de grande taille à rapport nucléocytoplasmique plutôt faible.
nn Cytoplasme basophile ou grisé étendu, parfois vacuolé, peu ou pas granuleux.
nn Monoblastes + promonocytes + monocytes ≥ 80 % dans la moelle osseuse :
• LAM5a : majorité de monoblastes (≥ 80 %),
• LAM5b : monocytes et promonocytes majoritaires.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) variable et butyrates estérases très positives.
nn Immunophénotypage : expression de marqueurs monocytaires (CD4, CD14, CD64,
CD11b). Expression variable des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33 et CD117) et du
CD34 (souvent absent). Marqueurs lymphoïdes B et T absents.
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires associées :
• LAM avec t(9;11)(p21.3;q23.3) ; MLLT3-KMT2A.
• LAM avec t(8;16)(p11.2;p13.3) : images d’érythrophagocytose.
/ 66 /
VII.9 LAM 6 : Leucémie
Fiche
érythroblastique pure
❚❚ Cytologie
nn Lignée érythroblastique ≥ 80 % dans la moelle osseuse avec au moins 30 % de pro
érythroblastes.
nn Blastes d’aspect proérythroblastique ou indifférencié. Présence possible de
myéloblastes.
nn Disparition de l’érythroleucémie (≥ 50 % lignée érythroblastique et myéloblastes
≥ 20 % des cellules non érythroblastiques dans la moelle osseuse) dans l’OMS 2016.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs érythrocytaires CD235a (glyco-
phorine A) et CD71. Expression fréquente du CD36 et du CD117. Les marqueurs
d’immaturité (CD34, HLA DR) sont souvent absents.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.
mégacaryoblastique
❚❚ Cytologie
nn Blastes de taille petite à moyenne et à rapport nucléo-cytoplasmique élevé.
nn Noyau arrondi légèrement irrégulier.
nn Chromatine intermédiaire.
nn Cytoplasme basophile parfois vacuolé et émettant des expansions.
nn Myélofibrose associée et présence de micromégacaryocytes fréquente.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression d’au moins un marqueur plaquettaire : CD41,
CD42b et CD61. Expression fréquente du CD36 et du CD7. Expression variable des
marqueurs d’immaturité (CD34, HLA-DR).
nn Anomalies cytogénétiques et moléculaires associées :
• LAM avec t(1;22)(p13.3;q13.3) ; RBM15-MKL1
• LAM avec inv(3)(q21.3;q26.2) ou t(3;3) (q21.3;q26.2) ; GATA2, MECOM,
• Leucémie myéloïde associée au syndrome de Down (trisomie 21).
/ 68 /
VII.11 LA à basophiles
Fiche
❚❚ Cytologie
nn Blastes d’aspect myéloblastique.
nn Cytoplasme contenant des granulations basophiles volumineuses.
nn Très rare.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : bleu de toluidine, bleu alcyan, bleu astra positifs.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées (t(6;9)* et
BCR-ABL doivent être exclus).
nn Immunophénotypage : expression du CD13, CD33 et du CD203c. Le CD117 n’est pas
exprimé.
associées à la t(8;21)
❚❚ Cytologie
nn Blastes présentant un bâtonnet d’Auer long, effilé aux extrémités et souvent dis-
posé dans un halo décoloré du cytoplasme (aspect « en boussole »).
nn Dysgranulopoïèse (avec notamment cytoplasme dégranulé de couleur chamois et
anomalies pseudo-Pelger-Huët).
❚❚ Immunophénotypage
nn Souvent CD34+ et MPO+ avec expression aberrante du CD19.
/ 70 /
VII.13 Anomalies cytologiques
Fiche
associées à l’inv(16)
❚❚ Cytologie
nn Présence d’un contingent éosinophile anormal dans la moelle osseuse (> 5 % en
général) : granulations violettes anormales, anomalies de condensation chromati-
nienne et de segmentation nucléaire.
nn Absence d’éosinophilie sanguine dans la majorité des cas.
❚❚ Immunophénotypage
nn Souvent CD34+ et MPO+.
associées à l’inv(3)
❚❚ Cytologie
nn Dysmégacaryopoïèse avec nombreux micromégacaryocytes (en placards).
/ 72 /
VII.15 Anomalies cytologiques associées
Fiche
à la t(8;16) et t(16;21)
❚❚ Cytologie
nn Classiquement associée à la LAM5, parfois M4 et plus rarement M2.
nn Présence d’images d’hémophagocytose (en particulier érythrophagocytose) par les
cellules blastiques.
nn Coagulopathie associée fréquente.
❚❚ Immunophénotypage
CD34–, HLA-DR- et MPO+
/ 74 /
VII.17 LAM avec anomalies associées
Fiche
aux myélodysplasies
❚❚ Classification OMS 2016
Ce groupe comprend les LAM :
nn secondaires à un SMD ou un SMD/SMP,
nn avec dysmyélopoïèse multilignée,
nn avec anomalies cytogénétiques associées aux myélodysplasies.
post-chimiothérapie
❚❚ Classification OMS 2016
Ce groupe comprend les :
nn LAM post-chimiothérapie (LAM-t),
nn SMD post-chimiothérapie (SMD-t),
nn SMD/SMP post-chimiothérapie (SMD/SMP-t).
La liste de ces agents n’est pas exhaustive. D’autres molécules telles que l’hydroxyurée,
la L-asparaginase, les facteurs de croissance hématopoïétique et les radioisotopes pour-
raient avoir une action sur la leucémogénèse.
❚❚ Caractéristiques
nn Mauvais pronostic en général, mais fonction des anomalies cytogénétiques associées
(toujours rechercher mutation TP53).
nn Deux catégories peuvent être séparées :
• une, survenant 5 à 10 ans après traitement par agent alkylant ou radiothérapie
(essentiellement SMD-t avec anomalies des chromosomes 5 et 7),
• une autre, survenant 1 à 5 ans après traitement par inhibiteur de topo-isomé-
rase 2 (souvent LAM-t).
/ 76 /
VII.19 Proliférations myéloïdes
Fiche
dendritiques blastiques
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans
❚❚ Cytologie
nn Cellules d’aspect blastique de taille moyenne.
nn Cytoplasme clair (gris bleu) non granuleux comprenant des microvacuoles disposées
sous la membrane cytoplasmique et émettant un large pseudopode.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytochimie : myélopéroxydase (MPO) négative.
nn Immunophénotypage : expression des marqueurs spécifiques CD303 et CD304 ainsi
du CD4, du CD56 et du CD123. Marqueurs myéloïdes (CD117, CD33, CD13), lym-
phoïdes B et T classiquement absents. Le CD34 n’est jamais exprimé.
nn Absence d’anomalies cytogénétiques et moléculaires spécifiques associées.
Classées dans les LAM dans l’OMS 2008, cette entité particulière a été retirée dans
l’OMS 2016. La nature de la cellule souche clonale n’est à ce jour pas définie (ni
myéloïde, ni lymphoïde).
/ 80 /
Tumeurs à cellules plasmocytoïdes dendritiques blastiques VIII.1
❚❚ Examens complémentaires
nn Immunophénotypage : affirme la nature lymphoïde de la prolifération blastique
(cytologie souvent moins caractéristique que pour les LAM). Intérêt diagnostique
(classification OMS 2016), thérapeutique et pour le suivi de la maladie résiduelle.
nn Cytogénétique : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique et thé-
rapeutique.
nn Biologie moléculaire : visée diagnostique (classification OMS 2016), pronostique,
thérapeutique et pour le suivi de la maladie résiduelle.
des LAL
LAL à petits lymphoblastes (LAL 1)
Blastes de petite taille, rapport N/C élevé, noyau irrégulier
Chromatine parfois dense sans nucléole
Cytoplasme peu basophile sans vacuole
LAL à grands lymphoblastes (LAL 2)
Population blastique hétérogène avec présence d’éléments de grande taille
Rapport N/C +/- élevé, noyau irrégulier
Chromatine intermédiaire ou fine présentant un ou plusieurs nucléoles
Cytoplasme basophile parfois vacuolé
Lymphome de Burkitt disséminé (LAL 3)
Blastes de grande taille, noyau régulier
Chromatine dense mottée présentant 2 à 5 nucléoles
Cytoplasme très basophile présentant de nombreuses vacuole
❚❚ Classification morphologique
nn Abandonnée en pratique.
nn Le lymphome de Burkitt disséminé ne fait plus partie des LAL (il s’agit d’un lym-
phome).
nn La morphologie des lymphoblastes ne permet aucune orientation diagnostique
selon l’OMS 2016.
❚❚ Cytologie
nn Les anomalies décrites dans le tableau ci-dessus résument les caractéristiques cyto-
logiques des LAL.
nn De façon générale, il s’agit de blastes à rapport nucléocytoplasmique très élevé,
chromatine intermédiaire à fine (moins fine que les myéloblastes), cytoplasme baso-
phile non granuleux parfois vacuolé.
nn LAL Phi+ : morphologie souvent complexe avec blastes à chromatine fine et cellules
évocatrices de myéloblastes.
/ 86 /
IX.3 Cytologie des LAL
Fiche
/ 88 /
PARTIE X
Leucémies aiguës
de lignée ambiguë
X.1 Leucémies aiguës de lignée ambiguë 90
X.1 Leucémies aiguës
Fiche
de lignée ambiguë
❚❚ Définition
Comprend les LA indifférenciées (absence totale d’expression de marqueurs de lignées)
et les LA bi- ou triphénotypiques (expressions de marqueurs de plusieurs lignées).
/ 90 /
Leucémies aiguës de lignée ambiguë X.1
Lymphome plasmoblastique
Lymphome primitif des séreuses
Entité provisoire : Lymphome à grandes cellules B HHV8+
Lymphome de Burkitt
Entité provisoire : lymphome Burkitt-like avec anomalie 11q
Lymphome B de haut grade avec réarrangement MYC, BCL2 et/ou BCL6
Lymphome B de haut grade, sans spécification particulière
Lymphome B inclassable avec critères intermédiaires entre DLBCL et lymphome de Hodgkin
classique
/ 96 /
Introduction XI.1
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles, d’étiologies diverses (auto-immune, hyper
splénisme ou centrale) et souvent modérées.
nn Hyperlymphocytose (≥ 5 x 109/L), souvent majeure (> 100 x 109/L), essetiellement
composée de petits lymphocytes matures, monomorphes et sans atypie. Présence
de lymphocytes lysés sur le frottis également appelés ombres nucléaires ou ombres
de Gumprecht.
nn Parfois morphologie atypique de certains lymphocytes : lymphocytes anisocytaires
avec irrégularités nucléaires (noyau « en cœur ») ou aspect prolymphocytoïde. En
général, ces cellules représentent moins de 15 % des lymphocytes. Lorsqu’elles sont
≥ 15 % (et prolymphocytes < 55 %), on parle de « LLC atypique » (trisomie 12 fré-
quemment retrouvée, en particulier lorsque noyaux « en cœur »).
nn La présence de cellules de grande taille à chromatine immature peut faire suspecter
une transformation (syndrome de Richter).
nn La présence de prolymphocytes ≥ 10 % doit également être signalée (on parle par-
fois de « LLC prolymphocytoïde ») car associée à un plus mauvais pronostic (≠trans-
formation) que les LLC « classiques ».
❚❚ Myélogramme
nn Peu d’intérêt. Infiltrat lymphocytaire constant d’intensité variable.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≥ 3 : CD5+, CD23+, FMC7–, CD79b-, ƙ ou ƛ faible.
nn Autres marqueurs : CD43+, CD200 et ROR forts. CD45 faible.
nn Nombre de lymphocytes B clonaux > 5 x 109/L (sinon, en l’absence de signe clinique,
lymphocytose B clonale).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : del(13q14) et trisomie 12 sont les anomalies les plus fréquentes. Les
del(11q23), del(17p13) et les caryotypes complexes (≥ 5 anomalies) sont de mauvais
pronostic.
nn Biologie moléculaire : statut mutationnel non muté des gènes IGVH et mutations de
TP53 sont de mauvais pronostic.
/ 98 /
Leucémie lymphoïde chronique XI.2
❚❚ LLC classiques
❚❚ LLC atypiques
Formes prolymphocytoïdes
Noyaux « en cœur »
/ 100 /
Leucémie lymphoïde chronique XI.2
Cytoplasme étendu
Inclusions cytoplasmiques
❚❚ Définition
Le syndrome de Richter correspond à une transformation agressive de la LLC en
lymphome B diffus à grandes cellules (> 90 % des cas) ou plus rarement en lymphome
de Hodgkin (< 10 %). Il peut être suspecté devant l’apparition de symptômes B (fièvre,
sueurs nocturnes, perte de poids), d’infiltrats extraganglionnaires, d’une hyper
calcémie, d’une augmentation marquée des LDH ou de l’augmentation rapide de la
taille des ganglions.
❚❚ Hémogramme
Les anomalies de l’hémogramme sont inconstantes. La présence de cellules de grande
taille, à chromatine parfois décondensée et cytoplasme très basophile, évoquant des
cellules de lymphome B diffus à grandes cellules, doit être signalée quel que soit leur
pourcentage. Cet argument cytologique n’est cependant pas suffisant à lui seul pour
conclure au diagnostic (confusion possible avec des para-immunoblastes que l’on
rencontre parfois en faible quantité dans les LLC classiques).
❚❚ Myélogramme
Il peut être réalisé pour rechercher des cellules évocatrices d’une transformation. Leur
présence est néanmoins inconstante.
❚❚ Immunophénotypage
Le plus souvent non contributif (même phénotype que celui de la LLC initiale dans la
plupart des cas).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique mais caryotype souvent complexe
(≥ 3 anomalies).
nn PET-scan : examen de première intention. Si présence d’un site avec SUVmax ≥ 10,
faire biopsie pour confirmer le diagnostic.
/ 102 /
Syndrome de Richter XI.3
Incidence : inconnue (très rare) – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes et parfois sévères.
nn Hyperlymphocytose souvent majeure (classiquement > 100 x 109/L), avec prolympho
cytes ≥ 55 % des lymphocytes (taille moyenne, noyau rond, cytoplasme plus abon-
dant, chromatine légèrement décondensée et nucléole proéminant).
nn Les évolutions « prolymphocytoïdes » de LLC ou de certains lymphomes du manteau
peuvent avoir une morphologie proche (voire équivalente), mais ne sont pas consi-
dérées comme des leucémies prolymphocytaires B selon la classification OMS.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire constant, mais d’intensité variable au myélogramme.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(phénotype variable, importance de l’orientation cytologique).
nn Absence d’expression du CD200. Expression du CD5 le plus souvent absente mais p
ossible
dans 25 % des cas (phénotype alors comparable à celui d’un lymphome du manteau).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotypes souvent complexes (≥ 3 anomalies), del(17p13) fré-
quente (50% des cas), del(13q14).
nn Biologie moléculaire : mutation de TP53 fréquente (souvent associée à del(17p13)).
/ 104 /
Leucémie prolymphocytaire B XI.4
❚❚ Classification
Terme regroupant différentes entités dont les caractéristiques cliniques et cytologiques
peuvent être très différentes :
nn lymphome de la zone marginale splénique,
nn lymphome de la zone marginale ganglionnaire,
nn lymphome de la zone marginale de type MALT.
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénies possibles, d’étiologies variables (auto-immune, hyper
splénisme ou centrale) et souvent modérées.
nn Lymphocytose souvent modérée voire absente (phase leucémique fréquente dans dans
le LZM splénique, absente dans les LZM de type MALT). Les lymphocytes sont mono-
morphes, mais les atypies sont variables et souvent discrètes (diagnostic difficile) :
• petits lymphocytes avec expansions cytoplasmiques polaires (lymphocytes villeux),
• lymphocytes de taille moyenne à rapport nucléocytoplasmique intermédiaire et
chromatine légèrement décondensée (aspect monocytoïde),
• petits lymphocytes lymphoplasmocytoïdes,
• lymphocytes monomorphes sans atypie nette.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant (absent dans les LZM de type MALT, fréquent dans le
LZM splénique).
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(très peu de marqueurs exprimés).
nn Expression forte de FMC7 et fréquente du CD180.
nn Side scatter fréquemment élevé.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : anomalies fréquentes, mais non spécifiques (del(7q), trisomie 3,
trisomie 18, ...).
/ 106 /
Lymphomes de la zone marginale XI.5
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes.
nn Leucopénie avec monocytopénie caractéristique. Présence de tricholeucocytes en
nombre variable.
nn Caractéristiques morphologiques des tricholeucocytes :
• zones denses du frottis : taille moyenne, rapport nucléocytoplasmique intermé-
diaire, noyau réniforme, chromatine légèrement décondensée et cytoplasme peu
basophile émettant des expansions (aspect chevelu) ;
• zones claires du frottis : taille moyenne à grande, rapport nucléocytoplasmique
faible, noyau réniforme, chromatine légèrement décondensée et cytoplasme clair
très étendu (aspect en œuf au plat).
nn De par leurs caractéristiques cytologiques, les tricholeucocytes sont souvent confon-
dus avec des monocytes par les automates de cytologie (absence de monocytopénie
sur les résultats automate).
❚❚ Myélogramme
nn Myélofibrose associée fréquente : moelle souvent pauvre.
nn Infiltrat médullaire constant, mais parfois difficile à mettre en évidence (une BOM
peut être nécessaire).
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Expression des marqueurs CD25,
CD103, CD11c, CD123 et CD200 et d’un side scatter élevé (taille/structure proche
des monocytes).
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutation BRAF V600E.
/ 108 /
Leucémie à tricholeucocytes XI.6
variants
Incidence : 0,03/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 50 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles, mais peu fréquentes.
nn Hyperleucocytose fréquente (30 x 109/L en moyenne) sans monocytopénie ni neutro-
pénie. Présence de Tricholeucocytes variants en nombre variable (souvent nombreux).
nn L’aspect des Tricholeucocytes variants fusionne les caractéristiques des tricholeuco-
cytes et des prolymphocytes :
• mêmes caractéristiques que les tricholeucocytes dans les zones denses et claires
du frottis,
• chromatine légèrement plus condensée que celle des tricholeucocytes,
• nucléole unique proéminant.
❚❚ Myélogramme
nn Absence de fibrose réticulinique associée : densité cellulaire normale.
nn Infiltrat médullaire peut être très discret et difficile à mettre en évidence.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Expression des marqueurs CD25,
CD123 et CD200 faible ou absente. Expression du CD11c variable.
nn Side scatter fréquemment élevé.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : Absence de mutation BRAF V600E. Mutations de TP53
associées à un plus mauvais pronostic.
/ 110 /
Leucémie à tricholeucocytes variants XI.7
❚❚ Hémogramme
nn Anémie rarement présente. Thrombopénie et leucopénie plus fréquentes.
nn Lymphocytose possible, mais modérée.
nn Présence de lymphocytes villeux (morphologie identique à celle décrite dans cer-
tains lymphomes de la zone marginale) : petits lymphocytes avec expansions
cytoplasmiques polaires.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire constant mais d’intensité variable au myélogramme.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ forte. Absence de marqueurs spécifiques
(très peu de marqueurs exprimés). Phénotype souvent proche de celui des lym-
phomes de la zone marginale.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutations de NOTCH1, MAP2K1 et TP53 associées à une dimi-
nution de la survie sans progression.
/ 112 /
Lymphome diffus de la pulpe rouge splénique à petits lymphocytes B (lymphocytes villeux) XI.8
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
Possibilité de rouleaux ou d’agglutinats d’hématies (agglutinines froides fréquentes).
nn Lymphocytose modérée ou absente. Anomalies lymphocytaires discrètes : majorité
de petits lymphocytes matures à rapport nucléocytoplamsique élevé et noyau excen-
tré auxquels s’associe une proportion variable de cellules lymphoplasmocytaires
de taille moyenne, rapport nucléocytoplasmique intermédiaire, noyau excentré,
cytoplasme basophile avec début d’archoplasme contenant parfois des inclusions.
Quelques plasmocytes peuvent également être présents.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire presque constant mais d’intensité très variable. La morphologie
des lymphocytes est la même que dans le sang, mais s’associe fréquemment à la
présence d’un contingent plasmocytaire et d’un nombre augmenté de mastocytes.
nn Un infiltrat médullaire par des cellules lymphoplasmocytaire associé à une IgM
monoclonale, quelle que soit sa concentration, définit la macroglobulinémie de
Waldenström.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3 : expression ƙ ou ƛ. Absence de marqueurs spécifiques (très peu
de marqueurs exprimés).
nn Expression classiquement faible du FMC7.
❚❚ Examens complémentaires
nn Électrophorèse des protéines sériques : présence d’une IgM monoclonale (forme non
sécrétantes exceptionnelles, mais possibles).
nn Cytogénétique : del(6q) fréquente, trisomie 4 plus rare mais spécifique.
nn Biologie moléculaire : mutation MYD88 L265P présente dans plus de 90 % des cas.
/ 114 /
Lymphome lymphoplasmocytaire XI.9
❚❚ Hémogramme
nn Anémie fréquente. Présence de rouleaux d’hématies.
nn Absence de lymphocytose. Présence de plasmocytes possible, mais inconstante (leu-
cémie à plasmocytes si ≥ 20 % des leucocytes et/ou ≥ 2 x 109/L).
nn Thrombopénie possible.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat plasmocytaire ≥ 10 %. Les plasmocytes peuvent être dystrophiques ou de
morphologie normale.
❚❚ Examens complémentaires
nn Electrophorèse des protéines et/ou dosage des chaînes légères libres sériques :
présence d’un composant monoclonal IgG, IgA ou chaîne légère libre (IgD, IgE, IgM,
possibles, mais rares).
nn Critères CRAB : hyperCalcémie (≥ 2,75 mmol/L), insuffisance Rénale (créatinine
> 177 µmol/L), Anémie (Hb < 100 g/L), Bone lesions (lésions osseuses lytiques,
ostéopénie sévère, fractures pathologiques).
nn Immunophénotypage : peu utile au diagnostic, mais intérêt dans le suivi de la mala-
die résiduelle.
nn Cytogénétique (FISH ou SNP array) : visée pronostique, recherche de la t(4;14),
del(17p) et del(1q32).
nn Biologie moléculaire : suivi de la maladie résiduelle par séquençage haut débit (NGS).
/ 116 /
Myélome multiple XI.10
/ 118 /
Myélome multiple XI.10
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possible (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose modérée à intense dans les phases leucémiques. Ces dernières sont
par ailleurs assez rares (< 10% de l’ensemble des lymphomes folliculaires).
nn Les lymphocytes atypiques sont le plus souvent de petite taille, à rapport nucléo-
cytoplasmique très élevé, chromatine dense et noyau incisé (ou fendu) avec pré-
sence d’un sillon (aspect centrocytique).
nn Des cellules de grande taille, à noyau irrégulier et d’aspect blastique (aspect centro
blastique) sont exceptionnellement visibles dans le sang.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Expression du CD10 et absence d’expression de ROR.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : présence de la t(14;18)(q32;q24) dans 90 % des cas.
/ 120 /
Lymphome folliculaire XI.11
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose modérée à intense dans les phases leucémiques. Ces dernières sont
par ailleurs assez fréquentes (> 50% de l’ensemble des lymphomes à cellules du
manteau).
nn Les lymphocytes atypiques sont le plus souvent de taille moyenne, à rapport nucléo-
cytoplasmique élevé, noyau très irrégulier cabossé présentant parfois des encoches
et chromatine légèrement décondensée.
Dans certains cas, les lymphocytes atypiques peuvent être de grande taille et présenter
une chromatine immature parfois nucléolée (formes blastoïdes).
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Expression forte du CD5 et absence d’expression du CD200.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : présence de la t(11;14)(q13;q32) dans plus de 95 % des cas.
/ 122 /
Lymphome à cellules du manteau XI.12
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie possibles (auto-immune, hypersplénisme ou centrale).
nn Lymphocytose variable. Les lymphocytes atypiques sont de grande taille, à rapport
nucléocytoplasmique élevé, noyau parfois irrégulier, chromatine immature (parfois
blastique) et basophilie cytoplasmique marquée.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.
❚❚ Immunophénotypage
nn Score de Matutes ≤ 3. Expression ƙ ou ƛ forte.
nn Side scatter élevé. Absence de marqueurs spécifiques. Expression possible du CD10.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : Visée diagnostique et pronostique. caryotype souvent complexe
(≥ 3 anomalies). Les réarrangements de MYC, BCL2 et BCL6 doivent être recherchés
(lymphomes double ou triple hit).
/ 124 /
Lymphome B diffus à grandes cellules XI.13
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes et sévères dans les formes leucémiques.
nn Hyperlymphocytose parfois majeure composée de cellules d’aspect blastique appe-
lées cellules de Burkitt : grande taille, rapport nucléocytoplasmique élevé, noyau
plutôt régulier, chromatine assez dense nucléolée (parfois nucléoles multiples) et
cytoplasme toujours très basophile souvent vacuolé.
nn Les cellules de Burkitt s’altèrent rapidement ce qui peut donner lieu à des présen-
tations cytologiques moins caractéristiques (irrégularités nucléaires en particulier).
nn Présence fréquent de cellules en apoptose et d’une myélémie (voire érythro-myélémie).
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.
❚❚ Immunophénotypage
nn Expression ƙ ou ƛ et expression du CD10.
❚❚ Examens complémentaires
nn Bilan biochimique : syndrome de lyse : LDH très élevées, hyperuricémie, hyperkalié-
mie et hyperphosphatémie (urgence vitale).
nn Cytogénétique : t(8;14)(q24;q22) juxtaposant l’oncogène MYC sur la région du gène
des chaînes lourdes des Ig.
/ 126 /
Lymphome de Burkitt XI.14
à grains T ou NK
Incidence : 0,7/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 45 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie fréquente, thrombopénie rare.
nn Leucopénie fréquente avec neutropénie parfois sévère. Présence de lymphocytes à
grains (LGL) > 2 x 109/L (ou > 0,5 x 109/L si contexte clinique évocateur) pendant plus
de 6 mois. L’analyse morphologique ne permet le plus souvent pas de différencier
les LGL réactionnels des LGL clonaux (dans les deux cas il s’agit de lymphocytes pré-
sentant des granulations cytoplasmiques, sans autre particularité).
❚❚ Myélogramme
nn Anomalies comparables à celles du sang.
❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD8 exprimant les marqueurs d’activation CD16 et/ou CD56 et/ou
CD57 et/ou DR. Ne permet pas toujours de différencier les LGL réactionnels des LGL
clonaux.
nn Il peut également s’agir d’une prolifération NK-LGL (CD3– CD16+ CD56+) exprimant
les marqueurs d’activation CD8 et/ou CD57 et/ou DR. Elle doit être classée dans
l’entité provisoire « syndrome lymphoprolifératif chronique à cellules NK ».
❚❚ Examens complémentaires
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T et de mutations de STAT3 (présente
dans 1/3 des cas).
/ 128 /
Leucémie à grands lymphocytes à grains T ou NK XI.15
Incidence : < 0,1/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 60 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie rares.
nn Nombre de leucocytes souvent normal sans lymphocytose.
nn Présence de cellules de Sézary sur le frottis sanguin : taille variable (souvent petites),
rapport nucléocytoplasmique plutôt élevé, noyau irrégulier, plissé ou replié sur
lui-même laissant parfois apparaitre une encoche ou une incision profonde (aspect
cérébriforme).
nn Critère diagnostique de la société internationale des lymphomes cutanés (ISCL) pour
définir le syndrome de Sézary : nombre de cellules de Sézary ≥ 1 x 109/L.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire exceptionnel.
❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 avec perte d’expression des marqueurs CD26 et parfois CD7.
nn Critère diagnostique de l’ISCL : rapport lymphocytes T CD4/CD8 ≥ 10.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : absence d’anomalie récurrente.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.
/ 130 /
Syndrome de Sézary XI.16
❚❚ Hémogramme
nn Anémie et thrombopénie fréquentes.
nn Hyperleucocytose importante avec lymphocytose souvent > 100 x 109/L.
nn Les prolymphocytes T sont de taille petite ou moyenne, noyau rond, ovalaire ou
parfois très irrégulier, chromatine dense avec nucléole plus ou moins marqué et
cytoplasme basophile non granuleux avec parfois des expansions arrondies.
Cette morphologie est assez différente de celle des prolymphocytes B.
Les lymphocytes peuvent être majoritairement d’aspect :
• prolymphocytaire T typique : petite taille, noyau irrégulier, nucléole parfois volu-
mineux mais peu visible et cytoplasme émettant des expansions arrondies (blebs),
• proche de celui des prolymphocytes B : taille moyenne à grande, rapport nucléo-
cytoplasmique plus faible et nucléole proéminant,
• Sézaryforme : noyau replié d’aspect cérébriforme,
• flower cells : noyau très irrégulier en forme de fleur,
• sensiblement normal.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire diffus.
❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 sans perte d’expression des marqueurs CD2, CD3, CD5 et CD7.
Le marqueur CD8 est classiquement non exprimé, mais une coexpression CD4/CD8
est possible (25 % des cas). L’absence d’expression du CD4 et l’expression du CD8 est
aussi décrite.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : inv(14)(q11.2q32.1) retrouvée chez 80 % des patients.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.
nn Critères diagnostiques selon T-PLL International Study group :
Critères majeurs Critères mineurs
> 5 x 109/L de cellules dont le phénotype est Anomalies impliquant le chromosome 11
compatible avec des prolymphocytes T (11q22.3, ATM)
Clonalité T démontrée en biologie Anomalies sur le chromosome 8 : idic(8)(p11),
moléculaire ou cytométrie en flux t(8;8), trisomy 8q
Anomalies 14q32 ou Xq28 ou expression Anomalies sur les chromosomes 5, 12 ,13, 22
de TCL1A/B ou MTCP1 ou caryotypes complexes
Infiltrat lymphomateux tissulaire
(splénomégalie, épanchements, etc.)
Les trois critères majeurs ou les deux premiers critères majeurs + un critère mineur sont
nécessaires pour retenir le diagnostic de leucémie prolymphocytaire T
/ 132 /
Leucémie prolymphocytaire T XI.17
angio-immunoblastique
Incidence : 0,5/100 000 personnes/an – âge au diagnostic le plus souvent > 50 ans
❚❚ Hémogramme
nn Anémie hémolytique avec agglutinines froides parfois présente.
nn Cytopénies d’origine centrale ou par hypersplénisme également possibles.
nn Hyperéosinophilie associée possible.
nn Lymphocytose parfois présente mais souvent discrète et d’aspect polymorphe.
Les cellules lymphomateuses ne présentent pas d’atypie caractéristique, ce qui rend
leur identification cytologique difficile compte tenu du fond réactionnel.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant. Lorsque présent, même aspect polymorphe que dans
le sang.
nn Un contingent plasmocytaire polyclonal > 10 % peut être rencontré.
❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 sans perte d’expression des marqueurs T CD2, CD5 et CD7
(hypoexpression du CD3 possible). Expression classique du CD10 et du CD279.
❚❚ Examens complémentaires
nn Électrophorèse des protéines sériques : hypergammaglobulinémie polyclonale.
nn Caryotype : anomalies fréquentes dont trisomies 3, 5 et 21.
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.
/ 134 /
Lymphome T angio-immunoblastique XI.18
❚❚ Hémogramme
nn Présentation variable.
nn Anémie et thrombopénie possibles (hypersplénisme ou centrale).
nn Hyperéosinophilie associée possible.
nn Lymphocytose variable. Les lymphocytes atypiques peuvent être très hétérogènes,
allant du petit lymphocyte à chromatine mottée au grand lymphocyte à chromatine
décondensée. Leur noyau présente généralement de nombreuses irrégularités.
❚❚ Myélogramme
nn Infiltrat médullaire inconstant.
❚❚ Immunophénotypage
nn Prolifération T CD4 avec perte d’expression fréquente du CD5 et/ou du CD7. Le CD8
et le CD56 sont parfois exprimés. L’expression du CD15 et du CD30 est possible.
❚❚ Examens complémentaires
nn Cytogénétique : caryotype souvent complexe (≥ 3 anomalies).
nn Biologie moléculaire : recherche de clonalité T.
/ 136 /
Lymphome T périphérique sans spécification particulière (NOS) XI.19
/ 138 /
XI.20 Autres lymphomes T
Fiche
ou NK circulants
❚❚ Leucémie/lymphome T de l’adulte
nn Endémique de certaines régions du Japon, des Caraïbes et de l’Afrique centrale en
lien avec la prévalence du virus HTLV-1 (nécessite une exposition longue au virus).
nn Lymphocytose pléomorphe avec anomalies nucléaires franches et variées. Présence
de lymphocytes atypiques au noyau irrégulier en fleur (flower cells) ou en trèfle.