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Tumeur intracanalaire papillaire


mucineuse du pancréas
B. Bournet, L. Buscail, J. Escourrou

Les tumeurs intracanalaires papillaires mucineuses du pancréas sont caractérisées par une prolifération
canalaire pancréatique d’un épithélium papillaire à cellules mucipares. Elles peuvent se développer à
partir des canaux secondaires, du canal principal ou des deux. Le mode de révélation le plus fréquent est
la survenue d’une pancréatite aiguë. Le diagnostic repose sur les explorations radiologiques avec
successivement tomodensitométrie (TDM), échoendoscopie, cholangio-pancréatographie-imagerie par
résonance magnétique (CP-IRM) et cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE). Le
pronostic est lié au risque de transformation carcinomateuse présent dans 20 à 40 % des cas au moment
du diagnostic. Son traitement est chirurgical. L’étendue de la résection sera guidée par la diffusion des
lésions canalaires et l’examen histologique extemporané de la tranche de section à la recherche de signes
de dégénérescence. La survie après résection va de 25 à 85 % à 5 ans en fonction du degré de dysplasie
ou de transformation carcinomateuse.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas ; Tumeur kystique du pancréas ;
Échoendoscopie ; Imagerie par résonance magnétique ;
Cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique ; Adénocarcinome pancréatique

Plan ont décrit une dilatation kystique d’un canal pancréatique


bordée par un épithélium mucipare. Cette affection a reçu de
nombreuses appellations telles que « ductectatic mucinous
¶ Historique, définition et fréquence 1
cystadenoma », « ectasie canalaire mucineuse du pancréas » avant
¶ Anatomopathologie 1 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1996 propose
Examen macroscopique et distribution 1 le terme de « intraductal papillary mucinous tumor of the pan-
Aspect microscopique 2 creas » traduit en français par tumeur intracanalaire papillaire
¶ Circonstances de diagnostic 2 mucineuse du pancréas (TIPMP).
Pancréatite aiguë et douleurs abdominales 2 La TIPMP est une dilatation kystique des canaux pancréati-
Autres circonstances de diagnostic 2 ques bordés par un épithélium unistratifié comportant des
¶ Diagnostic positif 2 cellules mucipares. Le mucus sécrété est à l’origine d’une
Examens biologiques 2 obstruction canalaire. En raison de sa concrétion, il peut exister
Examens d’imagerie 3 alors une dilatation du Wirsung. [2] En amont, on retrouve des
lésions de pancréatite obstructive. Cette pancréatite se présente
¶ Critères prédictifs de malignité 5
sous la forme d’une fibrose diffuse associée à une infiltration
¶ Diagnostic différentiel 6 lymphoplasmocytaire. Parmi les lésions kystiques du pancréas,
À l’étape clinique 6 80 à 90 % sont représentées par les pseudokystes, 10 à 20 % par
À l’étape paraclinique 6 les tumeurs kystiques. Les TIPMP représentent près de 15 % de
¶ Traitement, suivi postopératoire et pronostic 6 ces tumeurs kystiques vraies. L’imagerie permet d’évoquer le
Bilan préopératoire 6 diagnostic de TIPMP devant des images liquidiennes intrapan-
Bilan peropératoire 6 créatiques évoquant un kyste ou un canal dilaté communiquant
Suivi postopératoire et pronostic 6 avec le canal principal ou encore devant une rupture de calibre
Suivi des patients non opérés 7 des canaux pancréatiques. Grâce à l’amélioration de ces techni-
¶ Conclusion 7
ques d’imagerie, le diagnostic de TIPMP est de plus en plus
fréquent, ce qui permet d’avoir une meilleure connaissance de
son histoire naturelle. Compte tenu du risque de dégénéres-
cence, le traitement est l’exérèse chirurgicale.
■ Historique, définition
et fréquence ■ Anatomopathologie
La tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas ou
TIPMP a été décrite pour la première fois en 1982 par Ohhashi
Examen macroscopique et distribution
sous la forme d’un moule de mucus dans le système canalaire La TIPMP correspond à une dilatation kystique des canaux
pancréatique associée à une béance de la papille et à une pancréatiques. En 1997 Kuroda et al. ont proposé une classifi-
prolifération endocanalaire. Par la suite, Itai et al., en 1986, [1] cation anatomique fondée sur la morphologie des canaux et la

Hépatologie 1
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localisation de la prolifération papillaire et ont ainsi décrit trois Il est alors à noter des épisodes antérieurs de pancréatite aiguë
formes : atteinte du canal de Wirsung, atteinte des canaux à intervalle variable sans étiologie évidente lors de la réalisation
secondaires et une forme combinée avec atteinte des deux de l’échographie abdominale avec notamment une absence de
systèmes canalaires. Les canaux secondaires sont touchés par la lithiase vésiculaire.
maladie dans 40 % des cas. L’atteinte du canal principal seule Certaines pancréatites aiguës classées, après un premier bilan,
se rencontre dans 45 % des cas. La forme combinée est plus idiopathiques, s’avèrent être la manifestation clinique d’une
rare, elle est retrouvée dans 15 % des cas de la littérature. La TIPMP. En effet, l’imagerie initiale est normale en ce qui
TIPMP se situe au niveau de la tête du pancréas dans 60 % des concerne les voies biliaires et le pancréas. Ce dernier est
cas et, plus précisément, au niveau du processus uncinatus, dans difficilement analysable en période inflammatoire et les lésions
20 % des cas au niveau du corps et dans 20 % des cas au niveau canalaires sont masquées. Un bilan paraclinique à distance de
de la queue. [3] la poussée oriente alors vers une origine pancréatique de la
poussée par la présence d’anomalies kystiques et/ou canalaires.
Outre des poussées classiques de pancréatite aiguë, les
douleurs abdominales évoluant de manière chronique et moins
Aspect microscopique typiques de douleurs pancréatiques sont observées dans 20 %
Les canaux dilatés sont bordés d’un épithélium papillaire des cas. Il n’est pas réalisé systématiquement un dosage de la
unistratifié mucosécrétant. La classification histologique de lipasémie dans ce cas, ce qui peut ainsi sous-estimer le pourcen-
l’OMS de l’ensemble des TIPMP distingue : [4] tage de pancréatite. Les poussées de pancréatite aiguë sont
parfois de faible intensité, bénignes, et de résolution rapide,
• les TIPMP avec lésions d’adénomes intracanalaires mucineux
témoin de la levée de l’obstacle muqueux. Le caractère récurrent
comportant un degré de dysplasie minime ;
est évocateur de TIPMP. [8]
• les TIPMP « borderline » avec des degrés de dysplasie allant de
modérée à sévère (carcinome in situ) ;
• les carcinomes intracanalaires papillaires mucineux invasifs Autres circonstances de diagnostic
infiltrant le parenchyme pancréatique et/ou avec métastases
ganglionnaires et/ou viscérales. D’autres signes cliniques peuvent être révélateurs tel que
Au sein d’une même tumeur, on peut retrouver les différents l’ictère. Celui-ci est de type rétentionnel et est noté dans 5 à
stades évolutifs. 20 % des cas. Il est, dans la majorité des cas, associé à la
La mucisécrétion est confirmée par les colorations spécifiques malignité. Il peut résulter d’une extension tumorale vers la
telles que le mucicarmin ou le bleu Alcian correspondant à des région ampullaire. Une communication avec la voie biliaire
sécrétions anormales de sialomucines. principale ou sa compression par le processus tumoral peut être
Des lésions de pancréatite chronique obstructive sont obser- responsable de l’ictère. [9]
vées au niveau du parenchyme adjacent. Il s’agit de lésions La diarrhée traduit le plus souvent une stéatorrhée qui est le
diffuses uniformes d’intensité identique d’un lobule à l’autre. résultat d’une insuffisance pancréatique exocrine. Cette dernière
Elles comportent de la fibrose péri- et intralobulaire et une est la conséquence d’une pancréatite obstructive d’amont et/ou
infiltration lymphoplasmocytaire du tissu conjonctif. La d’une obstruction canalaire complète par le processus tumoral
pancréatite obstructive est à différencier de la pancréatite ou les concrétions de mucus.
chronique calcifiante. Le diabète résulte d’une destruction du parenchyme par la
pancréatite chronique d’amont. Il représente 20 % des patients
Le risque de dégénérescence, a été estimé, dans les séries
au moment du diagnostic.
chirurgicales, à près de 45 % en cas d’atteinte du canal princi-
Une wirsungorragie, la palpation d’une masse abdominale ou
pal, alors qu’il est de 15 % dans le cas d’atteinte des canaux
un amaigrissement important sont exceptionnellement révéla-
secondaires seuls. [5]
teurs. Si cela est le cas, ils signent aussi une dégénérescence de
la tumeur.
Certains de ces symptômes isolés et parfois atypiques expli-
■ Circonstances de diagnostic quent probablement le délai souvent important entre le début
des manifestations cliniques et le diagnostic de la tumeur.
Dans la majorité des séries, l’âge moyen de survenue est de La TIPMP peut être enfin découverte de manière fortuite. La
65 ans (30-90). Le ratio hommes/femmes est de 2/1. On ne réalisation d’un examen d’imagerie pour l’exploration d’une
retrouve pas de facteurs favorisants comme l’alcool, le tabac, le autre pathologie amène le radiologue à découvrir des lésions
diabète ou d’autres maladies kystiques. L’histoire naturelle des kystiques pancréatiques qui seront explorées à leur tour. Ce cas
TIPMP est mal connue mais l’ancienneté des symptômes au de figure est en augmentation, il représente jusqu’à 20 % des
moment du diagnostic plaide pour une évolution lente. Le délai circonstances de diagnostic (Tableau 1).
moyen entre le premier symptôme et le diagnostic est de 1 à
4 ans en moyenne. [6]
Les symptômes conduisant à la découverte des TIPMP résul- ■ Diagnostic positif (Fig. 1)
tent soit de l’obstruction canalaire pancréatique ou biliaire, soit
de l’évolution locorégionale de la dégénérescence tumorale. Le diagnostic de TIPMP se pose devant des circonstances
Cette obstruction est réalisée par le mucus sécrété. Elle provoque cliniques évocatrices telles qu’une pancréatite récidivante
des symptômes intermittents et récidivants. étiquetée idiopathique ou l’apparition d’un ictère, d’un diabète
ou d’une stéatorrhée. De façon de plus en plus fréquente, le
diagnostic est suspecté par la mise en évidence fortuite d’une
tumeur kystique du pancréas sur un examen d’imagerie.
Pancréatite aiguë et douleurs abdominales Le diagnostic positif va reposer sur différents examens qui
Le diagnostic est habituellement suspecté devant des crises de vont mettre en évidence une rupture de calibre du canal de
pancréatite aiguë récidivantes. Wirsung ou une dilatation d’un canal secondaire. Cependant, le
diagnostic de certitude n’est obtenu qu’après résection chirurgi-
La pancréatite aiguë est le mode de découverte d’une TIPMP
cale et examen anatomopathologique de la pièce opératoire.
le plus fréquent survenant entre 40 et 60 % selon les séries. [7]
Elle se manifeste par la survenue brutale de douleur épigas-
trique ou périombilicale avec ou sans irradiation postérieure
associée à une élévation des enzymes pancréatiques sanguines
Examens biologiques
(lipasémie supérieure à 3 à 5 N). Les douleurs sont de forte Les examens sanguins n’apportent qu’une maigre contribu-
intensité et peuvent s’accompagner de nausées ou de vomisse- tion au diagnostic de TIPMP. L’élévation des enzymes pancréa-
ments. tiques en dehors d’une pancréatite aiguë a le mérite d’attirer

2 Hépatologie
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Tableau 1.
Circonstances diagnostiques des tumeurs intracanalaires papillaires mucineuses du pancréas (TIPMP) selon les différentes séries de la littérature.
Auteurs Itai Loftus Kimura Barbe Cellier Aithal Sugiyama Total
Années 1986 1996 1996 1997 1998 2002 2003
Nombre de cas 5 14 222 30 41 38 62
Pancréatite 80 % 60 % 15 % 69 % 51 % 47 % 16 % 54 %
Douleur 20 % 73 % 52 % 58 % 34 % 82 % 54 % 53 %
Amaigrissement, diarrhée 0% 47 % 0% 25 % 22 % 42 % a 0% 19 %
Diabète 0% 25 % 19 % 17 % 20 % 16 % 17 % 16 %
Ictère 0% 0 % 18 % 25 % 5% 0% 11 % 8%
Fortuit 0% 0% 0% 6% 7% 24 % 0% 5%
a
Dont 13 % de stéathorrhée.

de plusieurs de ses branches de division sans calcification.


Ces cavités kystiques sont hypoéchogènes. Parfois on retrouve
Femme ou homme > 50 ans de multiples échos hétérogènes qui traduisent la présence
de mucus solidifié pouvant mimer, à tort, une tumeur
solide. [10]

Pancréatite aiguë
Découverte fortuite Tomodensitométrie (Fig. 2, 3)
Autres
On évoque le diagnostic de TIPMP devant une dilatation du
canal de Wirsung ou des canaux secondaires pancréatiques sans
obstacle évident. Les cavités kystiques apparaissent hypodenses
Échographie abdominale sans prise de contraste. [11]
TDM abdominale Les tumeurs du canal principal correspondent à une dilata-
tion du canal de Wirsung segmentaire ou diffuse. La dilatation
segmentaire peut prendre l’aspect d’une tumeur kystique.
L’atteinte des canaux secondaires est située, dans un tiers des
Échoendoscopie ± cytoponction CP-IRM cas, au niveau du processus uncinatus. Elle se traduit par de
petites formations hypodenses parfois regroupées donnant un
aspect en « grappe » séparées par de fins septa. Dans cette
forme, elle peut simuler un cystadénome séreux.
Il peut exister une atrophie du parenchyme en périphérie de
Macrokyste uni- ou multiloculaire la lésion qui va s’étendre au reste du pancréas. En cas de
± dilatation du canal principal
pancréatite chronique obstructive d’amont, des calcifications et
Communication avec le canal de Wirsung
une atrophie du parenchyme seront observées.
La TDM permet parfois de visualiser les végétations
± CPRE tumorales intracanalaires et intrakystiques. Celles-ci sont de
densité tissulaire spontanément dense et se rehaussant après
TIPMP injection de produit de contraste. La TDM est importante
dans le bilan d’extension locorégional et à distance en cas
de lésion dégénérée. Les performances de la TDM pour le
diagnostic de TIPMP et de sa dégénérescence sont de 54 à
Surveillance Chirurgie 76 % (précision diagnostique). [12]

Figure 1. Arbre décisionnel. Organigramme diagnostique et de prise en Échoendoscopie (Fig. 3)


charge d’une tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas
(TIPMP). TDM : tomodensitométrie ; CP-IRM : cholangio-pancréato- L’exploration est transgastrique pour les localisations corpo-
graphie-imagerie par résonance magnétique ; CPRE : cholangio- réocaudales et transduodénales pour les atteintes céphaliques. La
pancréatographie rétrograde endoscopique. fiabilité de l’échoendoscopie dans le diagnostic d’une TIPMP est
de 80 à 94 %.
Elle permet de confirmer la nature kystique des lésions qui
l’attention sur la glande pancréatique et de motiver la réalisa- peuvent prendre parfois un aspect tissulaire au scanner si elles
tion d’une imagerie pancréatique mais ces cas sont rares. Il peut sont remplies de mucus. En effet, l’échoendoscopie aide à
s’agir d’une élévation fugace au décours d’un épisode doulou- préciser le contenu des canaux et des lésions kystiques de petite
reux abdominal. taille. Cependant, comme la tomodensitométrie, les lésions
Les dosages de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE) et du kystiques peuvent passer inaperçues si elles sont totalement
CA 19.9 sont décevants car déjà ils sont peu spécifiques et peu remplies par du mucus. [13]
sensibles comme pour l’adénocarcinome classique. L’échoendoscopie va le plus souvent permettre de localiser la
TIPMP et de préciser la taille exacte des cavités kystiques. Elle
Examens d’imagerie peut mettre en évidence une communication entre la dilatation
kystique des canaux secondaires et le canal principal. L’épaissis-
sement localisé des parois des canaux (nodules muraux) est
Échographie visualisé en échoendoscopie. [14]
Les TIPMP ont l’aspect de tumeurs kystiques. Le diagnostic Actuellement, l’échoendoscopie couplée à la cytoponction
peut être évoqué s’il existe une dilatation du canal principal ou permet une analyse cytologique et histologique de la lésion. Elle

Hépatologie 3
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Figure 3. Examen endoscopique radial réalisant des coupes céphali-


ques pancréatiques avec une tumeur intracanalaire papillaire mucineuse
du pancréas développée aux dépens du canal secondaire (flèche blanche)
sous forme d’une dilatation kystique avec du matériel dense intrakystique
correspondant à du mucus. Ce kyste communique avec le canal principal
qui est de taille normale (flèche blanche pointillée).

Figure 2.
A. Examen tomodensitométrique d’une tumeur intracanalaire papillaire
mucineuse du pancréas touchant les canaux secondaires et le canal
principal pancréatique. Coupes passant par la région céphalique mon-
trant une image kystique bilobée (étoile) occupant toute la tête du
pancréas avec refoulement et dilatation du canal de Wirsung en avant
(flèche blanche).
B. Chez le même patient, coupes passant par le corps et la queue avec
dilatation du canal principal associée à des lésions de pancréatite chroni-
que obstructive (parenchyme atrophique et calcifié) (double flèche).

permet de ramener du matériel mucoïde constituant un argu-


ment de plus dans le diagnostic de TIPMP. La sensibilité de
l’analyse histologique et cytologique par cytoponction au cours Figure 4. Duodénoscopie : papille béante par laquelle apparaît du
d’une échoendoscopie interventionnelle est de 91 % pour un mucus chez un patient porteur de TIPMP.
diagnostic positif de TIPMP. [15]

canaux secondaires et/ou la dilatation diffuse ou segmentaire du


Cholangio-pancréatographie rétrograde canal de Wirsung. La CPRE peut mettre en évidence la commu-
endoscopique (Fig. 4, 5) nication entre une cavité kystique et le canal principal. L’amas
de mucus ou les végétations intracanalaires réalisent des images
La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique lacunaires intracanalaires. [17]
(CPRE) a été initialement décrite comme l’examen de choix La pancréatographie d’amont est normale sauf s’il existe une
pour le diagnostic de TIPMP, mais elle reste un examen invasif sténose avec pancréatite chronique d’amont.
grevé d’une morbidité non négligeable évaluée entre 5 et 7 % L’efficacité de la CPRE dans le diagnostic de TIPMP varie
de pancréatite aiguë toutes indications confondues. entre 76 et 83 %. [12-25]
En duodénoscopie, une béance de l’ampoule de Vater est
présente dans 38 à 55 % des cas. Il s’agit d’un signe caractéris-
tique de la maladie. Il est surtout retrouvé lors d’une atteinte du
canal principal. L’issue de mucus à travers la papille est
Imagerie par résonance magnétique (Fig. 6)
pathognomonique, mais n’est présent que dans 18 à 30 % des La cholangiopancréatographie par voie IRM est un examen
cas. [16] non invasif. [18] Elle va fournir des informations sur les canaux
L’opacification met en évidence des cavités kystiques uniques pancréatiques et biliaires. Pour avoir un argument de plus pour
ou multiples en « grappe de raisin » développées aux dépens des le diagnostic, il est important de montrer la présence de

4 Hépatologie
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gnement dans un contexte de TIPMP : [21] d’une part, elles


confirment le diagnostic d’ectasie canalaire, d’autre part, elles
précisent l’extension tumorale. Actuellement, elles sont plus
performantes que la CPRE pour mettre en évidence un foyer
tumoral intracanalaire ou la présence d’une petite quantité de
mucus.
Les minisondes auraient un intérêt pour l’exploration préo-
pératoire car, dans 30 % des cas, les explorations convention-
nelles sont prises en défaut car elles sous-estiment l’extension.
Cependant, en l’absence d’exploration par minisondes, l’exa-
men extemporané de la coupe de la tranche de section reste de
règle.
La wirsungoscopie transpapillaire est un endoscope minia-
ture introduit dans les canaux pancréatiques sous contrôle
endoscopique ou en peropératoire : [22] il va permettre la
visualisation des lésions et la réalisation de biopsies étagées.
Figure 5. Opacification rétrograde endoscopique du canal de Wir- C’est un examen qui reste d’exception et qui est encore en
sung avec aspect d’une tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du évaluation.
pancréas atteignant le canal principal sous forme d’une dilatation
kystique avec images lacunaires correspondant à un moule muqueux
(flèche blanche). Le reste du canal principal est dilaté en amont (flèche Apport de la biologie moléculaire
pointillée blanche).
La TIPMP est une tumeur bénigne mais à potentiel dégénéra-
tif. [23] Les techniques de biologie moléculaire permettent
actuellement de rechercher la mutation du gène du k ras, de
mesurer une activité de la télomérase [24] sur le suc pancréatique
recueilli au cours d’une CPRE ou dans le liquide intrakystique
prélevé par cytoponction sous échoendoscopie. Ces recherches
pourraient être utiles pour distinguer les TIPMP bénignes des
TIPMP dégénérées, mais leur rendement n’est pas encore
clairement établi dans cette indication. [25]

“ Mise au point
Le diagnostic de certitude de TIPMP est apporté par
l’analyse anatomopathologique de la pièce d’exérèse
chirurgicale. Il peut être suspecté par la
tomodensitométrie, l’échoendoscopie et la CPRE dans
respectivement 55, 78 et 92 % des cas, mais l’association
Figure 6. Examen par cholangio-pancréatographie imagerie par réso-
des trois examens permet de suspecter le diagnostic de
nance magnétique (IRM) objectivant une tumeur intracanalaire papil-
laire mucineuse du pancréas localisée aux canaux secondaires dans la
TIPMP dans 100 % des cas.
région du petit pancréas sous forme d’un kyste (flèche blanche) com-
muniquant avec le canal principal qui est de calibre normal (flèche
blanche pointillée).

■ Critères prédictifs de malignité


substance mucoïde dans les cavités kystiques et/ou le canal
principal. La mucine apparaît nettement en hypersignal en Les TIPMP sont caractérisées par un risque de transformation
T2. [19] On cherchera à confirmer la communication entre la carcinomateuse élevé.
dilatation kystique et le canal principal. L’IRM est un bon Plusieurs études chirurgicales ont essayé de déterminer des
examen grâce à la séquence HASTE en coupe coronale pour critères prédictifs de malignité. Ces critères seront cliniques et
l’analyse du parenchyme pancréatique et notamment pour aider radiologiques. Les facteurs prédictifs de malignité cliniques
au diagnostic de malignité en mettant en évidence les végéta- sont le diabète, l’ictère et l’altération de l’état général. [26, 27]
tions intracanalaires. [20] Les critères radiologiques sont mieux définis et sont surtout
Elle présente une grande sensibilité dans la différenciation visibles par l’échoendoscopie. On considère, comme évocateur
entre les nodules muraux et les impactions mucineuses. Ainsi, de malignité, l’atteinte du canal principal, une dilatation
les nodules muraux sont observés dans 85 % des cas de TIPMP supérieur à 7 mm, une cavité kystique mesurée à plus de
dégénérées. Elle tend à remplacer actuellement la CPRE et est 30 mm, la présence de nodules tissulaires muraux, l’existence
pratiquée avant ou après l’échoendoscopie. d’une composante tissulaire développée à partir d’une lésion
kystique et enfin la présence de ganglions. [28]
Les formes touchant le canal principal ou mixte dégénèrent
plus fréquemment que les formes développées aux dépens des
Échographie endocanalaire et pancréatoscopie
canaux secondaires. La survie à 5 ans des TIPMP opérées est de
L’échographie endocanalaire et la pancréatoscopie sont de 85 %. En cas d’infiltration extrapancréatique de la tumeur, le
réalisation difficile. Peu d’équipes réalisent une échographie taux de survie chute à 26 % à 5 ans, mais reste en général
endocanalaire car les indications sont rares. Les minisondes supérieur à la survie des adénocarcinomes pancréatiques
d’échographie endocanalaire apportent deux types de rensei- classiques. [29]

Hépatologie 5
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■ Diagnostic différentiel Éliminer l’adénome villeux du canal de Wirsung


Il s’agit d’une lésion précancéreuse mucosécrétante. Les
structures papillaires présentes sont de taille plus grande que la
À l’étape clinique TIPMP. La dilatation d’amont du Wirsung est majeure.
L’échoendoscopie peut mettre en évidence la prolifération
Le diagnostic différentiel d’une TIPMP se pose devant les endocanalaire.
autres étiologies de pancréatites aiguës récidivantes que ce soit
une microlithiase, d’autres causes d’obstruction canalaire Éliminer le cancer canalaire pancréatique de type
(tumeur ampullaire, dysfonctionnement oddien, pancreas mucipare
divisum) et/ou une vraie pancréatite aiguë idiopathique. En
Il représente 2 % des cancers du pancréas, il pourrait corres-
effet, à la phase aiguë d’une pancréatite, les phénomènes pondre à la cancérisation d’une TIPMP.
inflammatoires peuvent masquer une lésion kystique. Le
diagnostic se pose aussi devant un syndrome clinique évocateur Éliminer l’adénocarcinome du pancréas
de tumeur pancréatique comme un ictère rétentionnel ou une
stéatorrhée. Sa présentation est différente des TIPMP sauf dans les formes
d’adénocarcinome à forme kystique. Ils sont très rares tout
comme les tumeurs endocrines à formes kystiques.
À l’étape paraclinique
Éliminer les tumeurs kystiques pancréatiques ■ Traitement, suivi postopératoire
Elles représentent 15 à 20 % des lésions kystiques
pancréatiques.
et pronostic
Cystadénome mucineux et cystadénocarcinome
Bilan préopératoire
Il s’agit d’une tumeur unique et généralement plus volumi-
Le bilan d’opérabilité du patient est important compte tenu
neuse. Elle est dite macrokystique. Le cystadénome a une paroi
de la lourdeur du geste opératoire. En effet, la mortalité
épaisse parfois calcifiée en périphérie ainsi que des végétations
postopératoire d’une duodénopancréatectomie céphalique est de
endokystiques. Le contenu est constitué par du mucus. 1 à 5 % selon les équipes et la morbidité de 30 %. Il est
L’échoendoscopie avec cytoponction permet d’apporter une important de peser le risque carcinologique avec le risque
preuve biochimique par la mise en évidence de mucus et une opératoire et leurs conséquences fonctionnelles avant de
élévation des marqueurs tumoraux (ACE supérieur à proposer une intervention chirurgicale.
400 ng ml–1, CA 19.9 supérieur à 50 000 UI ml–1). Il est de Le bilan préopératoire a pour but d’évaluer l’opérabilité du
localisation corporéocaudale dans 70 % des cas. La principale patient sur le plan anesthésique (score ASA).
différence avec les TIPMP est l’absence de communication avec Les moyens d’imagerie dont nous disposons vont permettre
le canal de Wirsung. Les cystadénomes sont en général de de localiser et de typer la tumeur relativement facilement dans
découverte fortuite. En revanche, leur dégénérescence est le cadre d’une atteinte des canaux secondaires dont les limites
classique et est suspectée devant la présence d’une composante sont franches. En revanche, pour l’atteinte du canal de Wirsung
tissulaire, des adénopathies et un envahissement des structures et les formes mixtes, compte tenu du caractère discontinu des
de voisinage. Leur traitement est chirurgical. lésions, il est moins aisé d’en déterminer les limites.
Sur le plan carcinologique, un bilan d’extension locorégional
Cystadénome séreux
est réalisé avant de poser l’indication chirurgicale. Les explora-
Ils posent moins de problème diagnostique avec leur structure tions préopératoire conservent une marge d’erreur dans la
multikystique et microkystique non communicante avec une prédiction de la dégénérescence malgré le développement de la
structure canalaire. Ils sont en général multiloculaires. En wirsungo-IRM et de l’échoendoscopie. Ainsi dans 40 % des cas,
imagerie, ils prennent un aspect en « nid d’abeilles » avec des il existe une sur- ou sous-estimation des limites de la TIPMP. [30]
calcifications centrales en « coucher de soleil », associé à une
cicatrice stellaire. Les calcifications sont mises en évidence dans Bilan peropératoire
près de 30 % des cas. Dans 10 % des cas, les cystadénomes
peuvent être macrokystiques, posant le problème du diagnostic Les investigations peropératoires peuvent comprendre :
différentiel avec les TIPMP. Ils sont toujours bénins. L’abstention l’échographie, l’échographie endocanalaire, la wirsungographie
thérapeutique est de règle sauf s’ils ont un aspect peropératoire et surtout l’examen extemporané de la tranche de
macrokystique. section pancréatique. L’examen extemporané est primordial car
il s’agit d’une tumeur de développement segmentaire et à risque
Kystes vrais dégénératif. [31]
Très rares, ils sont rencontrés dans le cadre de la maladie de Tous les types de résection pancréatique peuvent être indi-
von Hippel-Lindau ou au cours de la mucoviscidose. qués dans le traitement des TIPMP en préservant le plus possible
de parenchyme sain.
La duodénopancréatectomie céphalique est l’opération la plus
Éliminer les pseudokystes fréquemment pratiquée en raison de la localisation céphalique
Ils représentent 80 % des lésions kystiques pancréatiques. des TIPMP dans 60 % des cas. Il est pratiqué en fréquence
L’histoire naturelle est marquée par une pancréatite aiguë ou décroissante une pancréatectomie gauche avec conservation ou
chronique dans les antécédents du patient. Ils n’ont pas de non de la rate, une pancréatectomie centrale et une pancréatec-
paroi propre et ont un contenu hétérogène. Ils peuvent être à tomie totale. [32] Cette dernière sera pratiquée en cas de lésions
développement extrapancréatique. L’échoendoscopie permet la multifocales ou de persistance d’une dysplasie sur la tranche de
réalisation d’une cytoponction, l’analyse biochimique du liquide section après une résection déjà étendue.
sera riche en lipase. Le CA 19.9 est élevé alors que l’ACE est bas.
Ils communiquent avec un canal dans près de 70 % des cas. Suivi postopératoire et pronostic
Éliminer les autres tumeurs intraductales La prescription d’extrait pancréatique ou le traitement d’un
diabète est nécessaire dans le cas d’atrophie ou de fibrose
Le diagnostic se fera surtout sur la pièce d’exérèse chirurgi- pancréatique afin de compenser l’insuffisance pancréatique
cale. exocrine et endocrine.

6 Hépatologie
Tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas ¶ 7-106-A-18

Les formes carcinomateuses invasives de TIPMP ont été [8] Paye F, Terris B, Ponsot P, Ruszniewski P, Belghiti J. Les tumeurs
rapportées comme étant d’un pronostic plus favorable que la intracanalaires papillaires mucineuses du pancréas. Hepato-Gastro
forme commune du cancer du pancréas. Ainsi, la survie à 5 ans 1999;6.
de la forme invasive d’une TIPMP est estimée entre 25 et 36 %, [9] Bernard JP, Payan MJ. Intraductal papillary mucinous tumors of the
alors qu’elle est inférieure à 3 % dans le cas de l’adénocarci- pancreas. An emerging entity. Gastroenterol Clin Biol 1997;21:275-7.
nome pancréatique. [33] [10] Valette O, Cuilleron M, Debelle L, Antunes L, Mosnier JF, Regent D,
La survie après résection des carcinomes in situ est de l’ordre et al. Imaging of intraductal papillary mucinous tumor of the pancreas:
de 85 % à 5 ans. literature review. J Radiol 2001;82:633-45.
[11] Taouli B, Vilgrain V, Vullierme MP, Terris B, Denys A, Sauvanet A,
Une surveillance régulière est préconisée dans le suivi des
et al. Intraductal papillary mucinous tumors of the pancreas: helical CT
patients opérés. Les modalités de surveillance à savoir la
with histopathologic correlation. Radiology 2000;217:757-64.
fréquence et la technique utilisée telle que l’échoendoscopie ou
[12] Cellier C, Cuillerier E, Palazzo L, Rickaert F, Flejou JF, Napoleon B,
l’IRM dépendent des équipes, mais ces modalités n’ont pas
et al. Intraductal papillary and mucinous tumors of the pancreas:
encore été confirmées. [34] accuracy of preoperative computed tomography, endoscopic retrograde
pancreatography and endoscopic ultrasonography, and long-term
outcome in a large surgical series. Gastrointest Endosc 1998;47:
Suivi des patients non opérés 42-9.
[13] Aithal GP, Chen RY, Cunningham JT, Durkalski V, Kim EY, Patel RS,
Tous les patients porteurs d’une TIPMP ne sont pas opérés. et al. Accuracy of EUS for detection of intraductal papillary mucinous
L’absence de résection peut être due à une contre-indication à tumor of the pancreas. Gastrointest Endosc 2002;56:701-7.
l’anesthésie, un risque opératoire trop important par rapport au [14] Kubo H, Chijiiwa Y, Akahoshi K, Hamada S, Harada N, Sumii T, et al.
bénéfice, l’âge, le refus du patient ou encore un patient non Intraductal papillary-mucinous tumors of the pancreas: differential
symptomatique. diagnosis between benign and malignant tumors by endoscopic
Par ailleurs, l’atteinte des canaux secondaires chez des ultrasonography. Am J Gastroenterol 2001;96:1429-34.
patients asymptomatiques peut bénéficier aussi d’une simple [15] Maire F, Couvelard A, Hammel P, Ponsot P, Palazzo L, Aubert A, et al.
surveillance soit par échoendoscopie, soit par IRM selon les Intraductal papillary mucinous tumors of the pancreas: the preoperative
équipes en l’absence de signes en faveur d’une dégénérescence, value of cytologic and histopathologic diagnosis. Gastrointest Endosc
mais le bien-fondé de cette attitude n’est pas encore validé. 2003;58:701-6.
[16] Prasad SR, Sahani D, Nasser S, Farrell J, Fernandez-del Castillo C,
Hahn PF, et al. Intraductal papillary mucinous tumors of the pancreas.
Abdom Imaging 2003;28:357-65.
■ Conclusion [17] Obara T, Saitoh Y, Maguchi H, Yokota K, Okamura K, Namiki M.
Papillary adenoma of the pancreas with excessive mucin secretion.
Les TIPMP se caractérisent par une prolifération épithéliale Pancreas 1992;7:114-7.
d’architecture papillaire du canal de Wirsung ou des canaux [18] Sugiyama M, Atomi Y, Hachiya J. Intraductal papillary tumors of the
secondaires. pancreas: evaluation wiyh magnetic resonance cholangio-
Leur mode de révélation le plus fréquent est la pancréatite pancreatography. Am J Gastroenterol 1998;93:156-9.
aiguë. Les différentes techniques d’imagerie permettent une [19] Sai JK, Suyama M, Kubokawa Y, Yamanaka K, Tadokoro H, Iida Y,
meilleure détection et analyse de la tumeur avec notamment et al. Management of branch duct-type intraductal papillary mucinous
l’évaluation des critères de dégénérescence. La difficulté de leur tumor of the pancreas based on magnetic resonance imaging. Abdom
prise en charge repose sur le risque de transformation carcino- Imaging 2003;28:694-9.
mateuse et un traitement chirurgical non dénué de risque per- [20] Choi BS, Kim TK, Kim AY, Kim KW, Park SW, Kim PN, et al.
et postopératoire. L’étendue de l’exérèse est guidée par l’examen Differential diagnosis of benign and malignant intraductal papillary
mucinous tumors of the pancreas: MR cholangiopancreatography and
extemporané de la tranche de section. Néanmoins, une sur-
MR angiography. Korean J Radiol 2003;4:157-62.
veillance des patients opérés et non opérés devra être mise en
[21] Lefort C, Napoleon B. Minisondes d’endosonographie : quelle place
œuvre même si les modalités restent à valider.
dans l’exploration bilio-pancréatique? Hépato-Gastro 2004;11.
.
[22] Kaneko T, Nakao A, Inoue S, Sugimoti H, Hatsuno T, Ito A, et al.
Intraoperative ultrasonography by high-resolution annular array
■ Références transducer for intraductal papillary mucinous tumors of the pancreas.
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Hépatologie 7
7-106-A-18 ¶ Tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas

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B. Bournet.
L. Buscail.
J. Escourrou (escourrou.j@chu-toulouse.fr).
Service de gastro-entérologie et nutrition, CHU Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhès, 31059 Toulouse cedex 9, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bournet B., Buscail L., Escourrou J. Tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas. EMC (Elsevier
SAS, Paris), Hépatologie, 7-106-A-18, 2006.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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