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 7-104-A-30

Pancréatites aiguës : diagnostic,


traitement et pronostic
P. Montravers, M. Baaklini, I. Mendili, A. Sabahov

Résumé : Les pancréatites aiguës sont définies comme une inflammation aiguë pancréatique. Les formes
aiguës sévères sont caractérisées par l’existence de défaillances d’organes et/ou d’une complication locale
(nécrose ou abcès). La lithiase biliaire et l’intoxication alcoolique sont les causes les plus fréquentes
de pancréatite. Une douleur abdominale typique et l’élévation de la lipasémie suffisent pour établir le
diagnostic. Le bilan radiologique initial est nécessaire en cas de doute diagnostique, pour établir la
sévérité et/ou l’étiologie de la maladie. La tomodensitométrie avec injection de produit de contraste et
temps vasculaire précoce, examen de choix pour évaluer la gravité et rechercher des complications, doit
être réalisée 48 à 72 heures après le début des signes cliniques. La sévérité initiale s’apprécie par les
signes cliniques, la présence de défaillance d’organe, un score de Ranson ou d’Imrie élevé, et un score de
gravité élevé. Un transfert en réanimation est décidé sur les critères cliniques. Aucun examen biologique
isolé ne permet d’identifier une pancréatite sévère. Le traitement initial adapté à la sévérité de la maladie
comprend une surveillance clinique et biologique rapprochée, un remplissage vasculaire selon le degré
d’hypovolémie, la correction des troubles hydroélectrolytiques, une oxygénothérapie, une analgésie, la
mise au repos du tube digestif et pas d’antibiotique. La nutrition entérale précoce est proposée dans les
formes sévères. Les complications précoces sont la conséquence de la phase inflammatoire précoce de la
pancréatite, fréquemment à l’origine de défaillances viscérales. À une phase plus tardive, la surinfection
est la complication la plus sévère. Le pronostic des formes peu sévères est généralement bon bien que
marqué par des récidives, tout particulièrement quand l’étiologie (alcool) n’est pas contrôlée. Dans les
formes admises en réanimation, le pronostic est beaucoup plus réservé même si des progrès spectaculaires
ont été faits au cours des dernières années.
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Mots-clés : Pancréatite aiguë ; Lipasémie ; Lithiase biliaire ; Alcoolisme ; Nécrose pancréatique ;


Défaillances viscérales ; Surinfection de nécrose

Plan ■ Stratégie diagnostique et orientation des patients 6


■ Prise en charge thérapeutique initiale 6
■ Introduction 1 Monitorage 6
■ Définitions 2 Remplissage et correction électrolytique 6
Pancréatite aiguë 2 Oxygénation 8
Pancréatite aiguë sévère 2 Analgésie 8
Pancréatite aiguë bénigne 2 Nutrition 8
Nécrose pancréatique 2 Antibiothérapie préventive 9
Pseudokystes 2 Traitements physiopathologiques 10
Chirurgie de la pancréatite aiguë 10
■ Épidémiologie 2
■ Complications 10
Données générales 2
Épidémiologie des pancréatites aiguës sévères 3 Complications précoces 10
Complications tardives 11
■ Étiologies 3
■ Cas particuliers des pancréatites aiguës biliaires 12
■ Physiopathologie 3
■ Pronostic 12
■ Diagnostic d’une pancréatite aiguë 3
■ Conclusion 13
Présentation clinique 3
Diagnostic biologique 4
Place de l’imagerie dans le diagnostic 4
■ Diagnostic différentiel 5
■ Évaluation de la gravité 5  Introduction
Objectifs de l’évaluation de la sévérité de l’affection 5
Critères cliniques 5 Les pancréatites sont une affection fréquente, dont la prise
Critères biologiques 5 en charge est l’objet de vifs débats depuis de nombreuses
Scores biocliniques 6 années. Ces affections sont potentiellement sévères et néces-
Scores radiologiques 6 sitent une prise en charge multidisciplinaire impliquant le

EMC - Hépatologie 1
Volume 35 > n◦ 1 > janvier 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1976(18)79353-4

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gastroentérologue, l’urgentiste, le radiologue, et dans les formes


graves le chirurgien et l’anesthésiste-réanimateur.
Antécédents : Signes cliniques :
Les lésions observées et la sévérité des pancréatites aiguës (PA)
pancréatite, alcoolisme, douleur abdominale
sont très variables, depuis des formes minimes les plus fréquentes, obésité, lithiase biliaire, épigastrique, fièvre,
de guérison spontanée, jusqu’aux formes gravissimes admises en hyperlipidémie, etc. troubles du transit, etc.
réanimation et compliquées de défaillances viscérales. De mul-
tiples conférences de consensus et recommandations d’experts
ont été publiées sur le sujet [1] . Nous faisons ici principalement
référence aux recommandations françaises publiées en 2001 [2]
et celles plus récentes éditées par le Collège américain de gas- Bilan biologique Bilan radiologique
troentérologie [3] , l’Association internationale de pancréatologie • Lipasémie • Radiographie thorax
et l’Association pancréatique américaine [4] , et le consensus inter- • Trypsinogène urine • Échographie
national qui a conduit à la révision de la classification d’Atlanta • Bilan hépatique abdominale
• NFS • TDM abdominale
en 2012 [5] . Nous abordons principalement les aspects de la prise
• Troponine, ECG (si doute)
en charge précoce de la maladie, période pour laquelle les recom-
mandations sont les plus précises.

 Définitions Diagnostics différentiels


(douleur abdominale ± fièvre)
Bilan étiologique
spécifique
De multiples définitions ont été utilisées pour identifier les • Pneumopathie aiguë, pleurésie • Lithiase biliaire
affections inflammatoires pancréatiques [1, 2, 5] . • Infarctus du myocarde, péricardite • Hyperlipidémie
• Anévrisme aorte fissuré, pyélonéphrite • Hypercalcémie
• Cholécystite angiocholite
Pancréatite aiguë • Péritonite, occlusion, infarctus
mésentérique, appendicite
Une PA est définie comme une inflammation aiguë pancréa- • Sigmoïdite diverticulaire
tique qui touche plus ou moins les organes de voisinage ou à • Salpingite aiguë
distance. Les lésions histologiques de la PA sont constituées par • Porphyrie, maladie périodique
l’association à des degrés divers d’un œdème interstitiel, de cytos-
téatonécrose, de nécrose du parenchyme pancréatique ou des Figure 1. Arbre décisionnel. Stratégie diagnostique à appliquer aux
tissus avoisinants. Des lésions hémorragiques peuvent être pré- patients suspects de pancréatite. Le bilan clinique et les examens
sentes dans le pancréas ou dans les organes adjacents. L’éventail complémentaires conduisent au diagnostic de pancréatite aiguë ou
des lésions est très large, depuis des lésions minimes, voire micro- aux diagnostics différentiels les plus fréquents à discuter. NFS :
scopiques jusqu’à une nécrose étendue et confluente. Une PA peut numération-formule sanguine ; ECG : électrocardiogramme ; TDM :
être une manifestation d’une pancréatite chronique généralement tomodensitométrie.
intitulée poussée aiguë de pancréatite chronique.

établi par la présence de zones focales ou diffuses ne prenant pas


Pancréatite aiguë sévère le contraste au temps artériel d’une TDM avec injection de pro-
duit de contraste [6] . L’examen anatomopathologique retrouve un
Elle est définie par l’existence d’une ou plusieurs défaillances tissu pancréatique dévitalisé avec des lésions de cytostéatonécrose
d’organes (selon les classifications de réanimation) ou d’une plus ou moins étendues, profondes et confluentes, des lésions des
complication locale comme une nécrose, un abcès ou un pseu- tissus exocrines et endocrines et des canaux pancréatiques. Des
dokyste [2] . Les définitions des défaillances d’organe du consensus lésions hémorragiques dans le pancréas ou les tissus avoisinants
français sont présentées dans la Figure 1 [2] . Les définitions de la sont également rencontrées.
classification d’Atlanta sont un peu différentes mais gardent la
même notion de défaillances d’organe utilisant une version révi-
sée du score de Marshall [5] . La durée d’évolution des défaillances Pseudokystes
d’organe au-delà des 48 premières heures d’évolution de la mala-
die est un point important pris en compte dans ces nouvelles Un pseudokyste est une collection de liquide pancréatique, cir-
définitions [1, 5] . conscrite par une paroi faite d’un tissu de granulation plus ou
La présence de signes de PA sévère est généralement associée à moins inflammatoire et fibreux, sans épithélium. Sa constitution
des lésions de nécrose qui expliquent le qualificatif de « nécro- nécessite plusieurs semaines.
sante » [5] . Cependant, des formes aiguës sévères sont rapportées
sans lésion histologique ou macroscopique de nécrose.

Pancréatite aiguë bénigne


“ Point fort
Cette forme est souvent qualifiée de forme interstitielle œdé- Une PA est définie comme une inflammation aiguë pan-
mateuse [5] . Une PA bénigne se définit comme toute pancréatite créatique. Les formes aiguës sévères sont caractérisées par
dépourvue des caractéristiques d’une PA sévère. Dans cette affec- l’existence d’une ou plusieurs défaillances d’organe ou
tion, le patient ne développe pas de défaillance d’organe et son
d’une complication locale comme une nécrose, un abcès
évolution est dépourvue de complication. Les signes cliniques
ou un pseudokyste.
et biologiques s’amendent rapidement et la tomodensitométrie
(TDM) montre un pancréas subnormal ou œdémateux.

Nécrose pancréatique
 Épidémiologie
La nécrose se définit par la présence de tissu non viable et
dévascularisé dans la glande pancréatique, dans les tissus péripan- Données générales
créatiques ou dans ces deux zones. Ces lésions sont des facteurs
bien établis de la sévérité de la PA. L’étendue de la nécrose est plus Les données internationales montrent une augmentation de
ou moins bien corrélée à la sévérité de la PA. Son diagnostic est la fréquence des PA et un accroissement de la fréquence des

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hospitalisations pour PA [1] . Dans une étude rétrospective conduite Tableau 1.


sur une base de données de deux millions de patients et compa- Étiologies des pancréatites aiguës (d’après [10, 14, 15] ).
rant les périodes 2002–2005 et 2009–2012, les auteurs ont observé Obstruction des voies biliaires
une augmentation de 13,2 % du nombre d’admissions pour le
Lithiase du cholédoque ; ampullome ; tumeurs
diagnostic de PA [7] . L’incidence des PA s’établit dans la littéra-
pancréatiques primitives ou secondaires ; corps étrangers obstruant
ture entre 15,6 et 79,8 cas pour 100 000 habitants par an [4, 8] . Les
la papille ; pancréas divisum avec obstruction du canal pancréatique
données françaises retrouvent une incidence des PA de 22 pour accessoire ; diverticule duodénal périampullaire ; hypertonie du
100 000 habitants, chez des sujets majoritairement masculins sphincter d’Oddi
(60 %), de 54 ans d’âge médian, atteints d’une première poussée
Toxines ou médicaments
de PA dans 72 % des cas. Les pancréatites chroniques représentent
15 % du collectif, et dans 90 % des cas une poussée antérieure de Alcool éthylique, alcool méthylique, venin de scorpion, insecticides
PA est signalée [9] . organophosphorés, azathioprine, mercaptopurine, acide valproïque,
estrogènes, tétracyclines, métronidazole, nitrofurantoïne,
pentamidine, furosémide, sulfonamides, méthyldopa, cimétidine,
Épidémiologie des pancréatites aiguës ranitidine, sulindac, didanoside, acétaminophène, érythromycine,
salicylés, etc.
sévères
Traumatisme
Les formes sévères des PA représentent, selon les séries, de 10 à Traumatisme fermé de l’abdomen ; postopératoire ; cathétérisme
30 % des cas. Dans une étude européenne multicentrique, les PA rétrograde endoscopique de la papille ; sphinctérotomie
« nécrosantes » représentaient 44 % des cas [10] . Dans l’étude mul- endoscopique ; manométrie du sphincter d’Oddi
ticentrique française de 2000, les PA sévères atteignaient 41 % Anomalies métaboliques
des cas [9] . Dans une étude française monocentrique, les formes
Hyperlipidémie (types I, IV et V) ; hypercalcémie
graves étaient rapportées dans 32 % des cas [11] . Dans une autre (hyperparathyroïdie, myélome)
étude française conduite dans 65 centres de réanimation, les PA
Infections
représentaient 2 % de toutes les admissions de plus de 48 heures
avec une prédominance masculine (62 %) et un âge moyen de Parasites : ascaridiase, douve de chine
59 ± 17 ans [12] . Les données concernant l’évolution du nombre Virus : oreillons, rubéole, hépatite A, B, nonA-nonB, virus coxackie
de formes sévères sont contradictoires. Dans une série mono- B, Échovirus, adénovirus, CMV, varicelle, Epstein-Barr, VIH
centrique indienne de 1333 PA, Agarwal et al. rapportent un Bactéries : mycoplasmes, Campylobacter jejuni, Mycobacterium
tuberculosis, Mycobacterium avium, légionelloses, leptospiroses
accroissement de la sévérité entre 1997 et 2013 avec une fréquence
accrue de défaillances d’organe et une augmentation de la morta- Anomalie vasculaire
lité [13] . À l’opposé, Krishna et al., sur une large série issue d’une Ischémie ; hypoperfusion tissulaire ; emboles de cholestérol ;
base de données, retrouvent une réduction de mortalité des PA [7] . maladies vasculaires et auto-immunes (lupus érythémateux
disséminé, syndrome de Sjögren, périartérite noueuse, hypertension
artérielle maligne)
 Étiologies Divers
Ulcère perforé ; maladie de Crohn ; syndrome de Reye ;
Près d’une centaine d’étiologies a été proposée pour les PA mucoviscidose ; déficit en alpha-1 antitrypsine ; hypothermie
(Tableau 1). Dans plus de 85 % des cas, une étiologie est retrou- Formes familiales
vée [9] , tandis qu’environ 10 à 23 % des PA sont qualifiées Idiopathique
d’idiopathiques [8] . Il ne paraît pas y avoir de liens entre la sévérité
de la PA et l’étiologie de la maladie, bien que pour certains auteurs CMV : cytomégalovirus ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
les formes alcooliques soient les plus graves.
La lithiase biliaire est, avec l’intoxication alcoolique, la cause
la plus fréquente de PA, observée dans 35 à 45 % des cas pour inflammatoire. Ces éléments ont conduit à proposer de mul-
chacune de ces deux étiologies [10] . En Europe, un gradient Nord- tiples cibles thérapeutiques qui restent pour la plupart en cours
Sud est observé avec une prédominance de la responsabilité de d’investigation [17] .
l’alcool dans les pays du Nord (38 à 60 %) et de la lithiase dans les
pays du Sud (60 à 71 %) [10] . En France, dans l’étude multicentrique
de 2000, l’alcool était retrouvé dans 36 % des cas et la lithiase dans
37 % des cas [9] . Dans deux études monocentriques françaises, les
fréquences de ces étiologies étaient respectivement, pour l’alcool  Diagnostic d’une pancréatite
de 41 et 37,5 %, et pour la lithiase 35 et 37,5 % [11, 16] . aiguë
Présentation clinique
“ Point fort Le diagnostic peut être évoqué en cas d’antécédents de poussées
de PA, la notion d’une lithiase biliaire ou d’un alcoolisme chro-
nique. Le tableau clinique typique est constitué par une douleur
La lithiase biliaire et l’intoxication alcoolique sont les deux abdominale et des signes généraux. La douleur caractéristique est
causes les plus fréquentes de PA mais près d’une centaine épigastrique, d’intensité majeure, transfixiante ou irradiant vers
d’étiologies a été retrouvée. Il ne paraît pas y avoir de lien les deux hypocondres, s’installant de façon rapide pour deve-
entre l’étiologie et la sévérité de la maladie. Pour certains nir maximale en quelques heures et se prolongeant au-delà de
auteurs, les pancréatites alcooliques seraient plus sévères. 24 heures soulagée par la position en « chien de fusil ». D’autres
signes digestifs sont fréquents mais non spécifiques.
Un tableau douloureux moins typique ou l’existence d’une
défense habituellement absente à la phase initiale font discuter
d’autres urgences abdominales (Fig. 1). D’autres signes cliniques
peuvent avoir une valeur étiologique tels que l’ictère, évocateur
 Physiopathologie d’une PA biliaire [2] . Les autres arguments cliniques en faveur d’une
cause lithiasique sont l’âge supérieur à 50 ans et le sexe féminin
De très nombreuses hypothèses physiopathologiques ont été (deux fois plus fréquent) [2] . Chez des patients comateux, en état
développées qui reposent toutes sur l’activation des enzymes pan- de choc, en postopératoire ou après administration d’antalgiques
créatiques et une autodigestion de la glande associée à une réponse majeurs, le diagnostic repose sur la biologie.

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Un riche cortège de signes généraux accompagne généralement un reflet de la sévérité de l’affection [20] . Plus rarement (5 à 6 %
la PA, marqué par une fièvre quasi constante, une tachycardie et des cas) des condensations alvéolaires peuvent être observées [20] ,
souvent une hypotension, reflet de la réponse inflammatoire. évocatrices d’une inhalation au cours d’efforts de vomissements,
voire d’œdème pulmonaire lésionnel.
Diagnostic biologique
Radiographie d’abdomen sans préparation
L’augmentation de la concentration des enzymes pancréatiques
Le cliché n’est généralement d’aucun secours sauf pour le diag-
permet de confirmer le diagnostic (Fig. 1).
nostic différentiel d’une autre affection chirurgicale.
Dosage des enzymes pancréatiques
Tomodensitométrie abdominale
Le dosage de l’amylasémie a longtemps été considéré
comme l’examen de référence pour le diagnostic de PA. L’examen TDM initial doit être réalisé au minimum 48 à
L’hyperamylasémie n’est pas très sensible (83 %) et sa spécificité 72 heures après le début des signes cliniques, voire plus tard [2, 21] .
est médiocre (86 %) [2] . Toute ischémie, même transitoire, du pan- Réalisé plus tôt, il peut sous-estimer l’importance des lésions.
créas, une atteinte abdominale non pancréatique, les maladies L’examen de référence est la TDM hélicoïdale avec injection de
des glandes salivaires et une diminution de la filtration glomé- produit de contraste iodé avec des coupes minces et des images
rulaire peuvent s’accompagner d’une élévation de l’amylasémie. précoces. La TDM permet d’identifier des signes d’inflammation
L’amylasurie qui se normalise de façon plus tardive permet parfois pancréatiques et péripancréatiques, et des signes de nécrose pan-
de faire un diagnostic tardif ou rétrospectif. Au total, le dosage de créatiques [6] . La présence de zones ne prenant pas le contraste
l’amylasémie n’est plus l’examen de référence et ne doit plus être correspond aux territoires nécrosés ou à risque de nécrose par
effectué en cas de suspicion de PA. altération de la microcirculation. La TDM identifie l’extension
Le dosage de la lipasémie (≥ trois fois la normale), plus sensible extrapancréatique d’éventuelles coulées de nécrose mésentériques
(94 %) et plus spécifique (96 %) que celui de l’amylasémie, est et rétropéritonéales [21] . La valeur prédictive positive de la TDM
l’examen de référence à utiliser [2, 18] . L’élévation de la lipasémie pour le diagnostic de nécrose est de 92 %, si la nécrose intéresse
est un peu retardée par rapport à l’amylasémie, mais sa normalisa- plus de 30 % de la glande [6] . La TDM peut objectiver une lithiase
tion est plus lente (généralement 48 h de plus que l’amylasémie). vésiculaire ou cholédocienne, mais sa valeur prédictive négative
Des concentrations élevées sont observées en cas d’insuffisance est faible [2] .
rénale, d’appendicite ou de cholécystite. Un seuil plus élevé que Les indications de la TDM à visée diagnostique concernent
trois à cinq fois la normale pourrait être nécessaire chez les diabé- les situations cliniques difficiles, particulièrement les patients
tiques [3] . vus tardivement. Dans les formes sévères, la TDM est utilisée
La mesure du trypsinogène-2 sur bandelette urinaire a été pro- pour dépister et éventuellement traiter les complications loco-
posée en raison de sa forte valeur prédictive négative proche de régionales (Fig. 1, 2) [2, 18] . L’interprétation de l’examen est peu
99 %, tandis que sa valeur prédictive positive reste plus faible dépendante de l’opérateur. L’injection de produit de contraste
(60 %), tout particulièrement au-delà les deux premiers jours est potentiellement néphrotoxique chez des patients déshydra-
d’évolution de la PA [2] . Dans la pratique, le trypsinogène reste tés ou hypovolémiques. Chez des patients insuffisants rénaux, un
très peu utilisé. premier examen sans produit de contraste peut être proposé [4] .
Une méta-analyse récente a comparé les valeurs de
l’amylasémie, lipasémie, amylasurie et trypsinogène-2 uri- Échographie abdominale
naire dans le diagnostic de PA [19] . Dans ce travail regroupant
Entre les mains d’un praticien entraîné, l’échographie abdomi-
dix études et plus de 5000 patients, le diagnostic de PA n’est pas
nale a pour principaux avantages sa facilité, son coût modeste,
fait chez près d’un quart des patients avec une PA conduisant
sa disponibilité et sa sensibilité pour évaluer les voies biliaires.
les auteurs à conclure que les patients avec des symptômes
Cependant, l’examen est très opérateur-dépendant et ne permet
évocateurs et des marqueurs normaux devaient être hospitalisés
d’explorer le pancréas que dans 55 à 60 % des cas, du fait de la
et pris en charge comme une PA. Un diagnostic par excès était
fréquence des gaz digestifs. L’échographie est l’examen le plus sen-
fait chez 10 % des patients et la valeur diagnostique des tests
sible pour évaluer les voies biliaires à la recherche d’une lithiase
diminue avec le temps écoulé depuis le début des symptômes
vésiculaire, éventuellement associée à une dilatation de la voie
suggérant une réduction des seuils de ces marqueurs [19] .
biliaire principale. Elle permet de faire le diagnostic de PA avec
une spécificité de l’ordre de 90 %, mais une sensibilité variable
Place des autres dosages de 60 à 90 % [2, 18] . Sa sensibilité dans le diagnostic d’une lithiase
De multiples autres dosages à visée diagnostique ont été déve- du cholédoque est faible, surtout si les voies biliaires ne sont pas
loppés. Aucun ne présente de supériorité sur le dosage de la dilatées, et la présence d’un sludge vésiculaire est souvent difficile
lipasémie pour un coût et des contraintes techniques générale- à interpréter. Une échographie vésiculaire normale ne permet pas
ment supérieurs [2] . La C-reactive protein (CRP) n’a pas de valeur d’éliminer totalement une étiologie biliaire, ce qui conduit à la
diagnostique [2] . répétition de l’examen en cas de forte suspicion [2] .
Les transaminases plasmatiques sont un élément d’orientation L’échoendoscopie est proposée en cas de négativité des explo-
vers une étiologie biliaire et doivent être dosées précocement. Au rations précédentes. Sa sensibilité et sa spécificité sont proches
seuil de trois fois la normale, leur valeur prédictive est de 95 %. de 100 % pour le diagnostic de lithiase de la voie biliaire prin-
L’élévation de la bilirubine témoigne plutôt d’un obstacle cholé- cipale (y compris pour des calculs millimétriques) et supérieures
docien persistant [2] . à 96 % pour détecter des calculs vésiculaires de petite taille [2] .
L’examen peut être réalisé au lit et est intéressant pour détecter
des collections nécrotiques non liquidiennes et des débris [21] .
Place de l’imagerie dans le diagnostic
Le diagnostic de PA repose sur les signes cliniques et biologiques, Imagerie par résonance magnétique (IRM)
et un examen d’imagerie n’est pas nécessaire pour le confirmer.
L’IRM est une technique bien admise pour la prise en charge
En pratique, un bilan radiologique en urgence est nécessaire en
des PA. Les recommandations récentes sont de réaliser des coupes
cas de doute diagnostique et est obligatoire (de façon plus ou
axiales en séquence fast spin (FS)-T2 et FS-T1 avant et après injec-
moins retardée) dans le cadre de la recherche d’une étiologie, pour
tion intraveineuse de produit de contraste au gadolinium [4] .
évaluer la gravité et en cas d’aggravation secondaire [1, 4] .
L’examen est intéressant pour l’analyse des calculs de la voie
biliaire principale, la différenciation entre les collections liées à la
Radiographie thoracique nécrose et les pseudokystes [1, 4] et le diagnostic d’une rupture du
Elle serait anormale dans près de 20 % des cas [20] . Les épan- canal de Wirsung [21] . L’IRM permet la détection de l’inflammation
chements pleuraux sont rapportés dans 14 à 20 % des cas et sont péripancréatique, de l’hémorragie ou une fistule pancréatique.

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Figure 2. Arbre décisionnel.


Formes Formes sévères Formes Orientation des patients suspects
chirurgicales d’emblée « intermédiaires » à risque accru de pancréatite aiguë en fonction
de leur présentation clinique.
Indications Signes cliniques Terrain à risque Les patients qui présentent des
chirurgicales • Choc • Âge > 70-80 ans défaillances d’organes sont faci-
• Hémorragie • Dyspnée • IMC > 30 kg/m2 lement reconnus. Le véritable
• Abdomen • Troubles de conscience • Insuffisance rénale chronique enjeu consiste à reconnaître
chirurgical • Oligurie • Maladies de fond des patients intermédiaires qui
doivent bénéficier d’une sur-
ou et/ou veillance rapprochée en soins
continus ou en service de chi-
Défaillances d’organe
Scores spécifiques de gravité rurgie. PAS : pression artérielle
• Créatininémie > 170 µmol/l
• Ranson/Imrie > 3 systolique ; PaO2 : pression
• PAS < 90 mmHg
Aggravation • Score TDM > 4 artérielle en oxygène ; TDM :
• PaO2 < 60 mmHg
• Classification d’Atlanta tomodensitométrie ; IGS II : Score
• Glasgow coma score < 13
intermédiaire Indice de gravité simplifié ; SOFA :
• Thrombopénie < 80 G/l
Sepsis-related Organ Failure
ou et/ou Assessment.

Score de Bilan biologique


gravité • 60 mmHg < PaO2 < 80 mmHg
• IGS II • Lactates > 2 mmol/l
• SOFA • Thrombopénie > 80 G/l

Surveillance renforcée
Transfert en réanimation
Unité de soins continus

La cholangio-IRM a une spécificité et une sensibilité supé- que les patients qui ont plusieurs critères de gravité dès l’entrée.
rieures à 90 % pour le diagnostic de calcul cholédocien supérieur L’orientation initiale des patients est définie en fonction de
à 3 mm de diamètre. Elle est recommandée après échec de plusieurs critères définis ci-dessous. Un patient « à risque de
l’échographie pour le diagnostic étiologique, la recherche de complications » devrait être orienté dans une structure où la sur-
microlithiase ou pour identifier des anomalies morphologiques veillance serait plus importante, même si sa présentation clinique
des voies biliaires [4] . L’IRM est difficilement utilisable pour les au moment du diagnostic est rassurante.
patients de réanimation, mal adaptée aux gestes interventionnels,
d’un coût élevé, et d’une accessibilité très variable en fonction des
centres. Critères cliniques
Un âge avancé (> 70 ans) et la présence de maladies sous-
jacentes (insuffisance rénale, respiratoire ou cardiaque) sont des
“ Point fort facteurs de gravité [2] . L’obésité est un facteur de risque de PA grave.
Dans toutes les méta-analyses récentes, par rapport à des sujets
non obèses, les patients obèses ont un risque accru de développer
La douleur abdominale et l’élévation de la lipasémie à plus une PA avec des formes plus sévères et plus de complications [22] .
de trois fois la normale suffisent pour établir le diagnostic. L’existence d’ecchymoses pariétales (périombilicale [signe de
Le bilan radiologique initial n’est nécessaire qu’en cas de Cullen] et des flancs [signe de Grey Turner]) [23] et une disten-
doute diagnostique. La TDM avec injection de produit de sion abdominale majeure sont associées à une surmortalité. La
présence d’une ascite et d’épanchements pleuraux confirmés par
contraste et temps vasculaire précoce réalisée au-delà des
échographie est associée à un risque de décès multiplié par 5,9 et
premières 48 heures est l’examen de référence.
8,6 respectivement [24] . Des épanchements pleuraux bilatéraux
sont associés à une mortalité accrue (10 % contre 1 et 3 % de décès
en cas d’épanchement pleural uniquement droit ou gauche) [20] .
Malheureusement, ces signes cliniques sont trop subjectifs pour
être pertinents dans l’évaluation de la gravité. De même, les signes
 Diagnostic différentiel cliniques généraux (fièvre, tachycardie, hypotension, etc.) n’ont
que peu de valeur car directement liés à la réponse inflammatoire.
La Figure 1 résume les causes de douleurs abdominales fébriles
les plus fréquentes. C’est en cas d’arrivée retardée à l’hôpital ou Critères biologiques
de présentation atypique que le diagnostic sera discuté.
Peu de marqueurs sont réellement utilisables en routine ou
même recommandés [2] . Les marqueurs reflets de la souffrance tis-
 Évaluation de la gravité sulaire comme le dosage des lactates sont utilisés dans les formes
graves.
Objectifs de l’évaluation de la sévérité
Biologie de routine
de l’affection
Les éléments biologiques conventionnels mesurés par
La sensibilité de l’évaluation clinique est médiocre et évolu- l’ionogramme sanguin et la numération-formule sanguine
tive au cours des premières heures. Les patients dont la sévérité ont longtemps été jugés décevants pour évaluer la sévérité des
initiale est modeste ont une probabilité de s’aggraver plus faible PA. Une analyse récente de trois bases de données prospectives

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7-104-A-30  Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic

évaluant l’évolution au cours des 24 premières heures après Scores radiologiques


l’admission suggère qu’un hématocrite à l’admission supérieur
à 44 % ou une augmentation de l’urée plasmatique dans cet Les signes TDM de gravité sont représentés par l’inflammation
intervalle seraient des facteurs prédictifs de défaillances d’organe et l’importance de la nécrose [6] . Le site initial de la nécrose pour-
persistantes et de nécrose pancréatique au cours des PA [25] . rait être un meilleur indicateur prédictif que son étendue. Les
Seuls 7,9 % des patients sans hématocrite élevé à l’admission nécroses caudales entraîneraient moins de complications que les
ni augmentation de l’urée plasmatique à 24 heures avaient des nécroses céphaliques ou les nécroses diffuses.
défaillances viscérales contre 53,6 % chez ceux présentant ces Les auteurs ont également souligné la valeur pronostique des
deux critères [25] . Une autre étude suggère qu’une hypertriglycéri- épanchements pleuraux et péritonéaux, reflets d’une réaction
démie retrouvée à l’admission serait un facteur de développement inflammatoire sévère [20, 24] .
des défaillances d’organes avec un risque 4,9 fois plus important
de persistance des défaillances d’organes [26] .

« C-reactive protein » et procalcitonine


“ Point fort
Le dosage sérique de la CRP est de pratique courante [18] . La sévérité initiale s’apprécie par les signes cliniques, la
Une concentration inférieure à 150 mg/l à la 48e heure après
présence de défaillance d’organe, un score d’Imrie élevé,
l’admission élimine une forme grave. Une concentration supé-
rieure à 150 mg/l associée à un haut degré de sévérité TDM serait un score de gravité IGS II élevé, un score TDM élevé.
un facteur de mauvais pronostic [27] . L’augmentation de la CRP au
cours de l’évolution doit faire chercher une complication locale,
surtout de type infectieux.
Dans une méta-analyse récente, l’analyse de 23 études éva-
luant la valeur de la procalcitonine au cours des PA permet de
 Stratégie diagnostique
retrouver une sensibilité de 72 % et une spécificité de 86 % pour et orientation des patients
évaluer la sévérité d’une PA [28] . Le seuil de 0,5 ng/ml paraît accep-
table [28] et des concentrations inférieures à 2 ng/l permettraient Le premier objectif est d’éliminer les diagnostics différentiels
d’éliminer une PA sévère [29] . Sa valeur prédictive comme mar- (Fig. 1). Les examens complémentaires permettent d’évaluer la
queur de surinfection de nécrose donnait une sensibilité de 80 % sévérité de la PA. La Figure 1 illustre la stratégie diagnostique à
et une spécificité de 91 % [28] . Un suivi journalier des concentra- appliquer aux patients suspects de PA.
tions de procalcitonine dans les premiers jours d’évolution des La présence de signes de défaillances viscérales, un score de
PA a été proposé [30] . La valeur prédictive de la procalcitonine à sévérité élevé ou l’absence d’amélioration des défaillances après
une concentration supérieure ou égale à 3,5 ng/ml pendant deux 24 à 48 heures de prise en charge justifient le transfert en milieu
jours consécutifs semble supérieure à celle de la CRP au seuil de de réanimation, sinon une hospitalisation classique sera effectuée
430 mg/l pour prédire l’infection avec défaillance multiviscérale (Fig. 2).
ou le décès avec une sensibilité de 93 % et une spécificité de 88 % Plusieurs consensus ont donné une valeur seuil pour un trans-
comparées à 40 % et 100 % pour la CRP [30] . fert en réanimation (Tableau 2) [2, 4, 5, 8, 18] . La conférence d’Atlanta
décrit la sévérité des patients selon la présence ou l’absence de
défaillances d’organes [5] .
Cytokines et autres biomarqueurs Elle montre aussi que des patients avec PA avec des signes de
Ces biomarqueurs, bien qu’intéressants et largement étudiés sévérité TDM sans aucune défaillance d’organe initialement du
dans la littérature, ne sont pas disponibles en routine et ne fait de la présence de la nécrose peuvent présenter une infec-
peuvent donc pas faire l’objet de recommandations. tion de nécrose ultérieurement ou d’autres complications locales.
La conférence internationale recommande la prudence chez les
sujets âgés, les obèses, les patients nécessitant de gros volume
Scores biocliniques de réhydratation et les formes avec nécrose étendue [32] . Les
recommandations d’admission en réanimation de la Société inter-
Le manque de valeur prédictive des critères cliniques et/ou bio- nationale de pancréatologie sont présentées dans le Tableau 2 [4] .
logiques a conduit au développement de scores. Les scores de
Ranson et de Blamey et Imrie (également intitulé de Glasgow) sont
les scores historiques. De nombreuses critiques ont été formulées  Prise en charge thérapeutique
qui rendent le score de Ranson presque obsolète.
Les dernières recommandations de l’International Association initiale
of Pancreatology (IAP) insistent sur la valeur prédictive de la pré-
L’expérience acquise au cours des 40 dernières années montre
sence d’un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS)
qu’une surveillance étroite et des traitements conservateurs sont
à l’admission et sur sa persistance à h48 avec dans ce cas une
les meilleures garanties d’une évolution simple. Les experts recom-
mortalité de 25 % [4] .
mandent un traitement actif pour tous les patients jusqu’à ce que
Les scores de gravité utilisés pour les patients de réanimation,
leur degré de sévérité soit établi [1, 3, 8] .
tels que le score IGS II utilisé en routine en France ou le score
APACHE II, sont calculés avec des données de routine recueillies
durant les 24 premières heures d’hospitalisation. Ces scores, vali- Monitorage
dés dans l’évaluation de la gravité des PA [31] , sont recommandés Dans tous les cas, un bilan clinique (pouls, pression artérielle,
par les consensus pour l’évaluation initiale des patients et leur diurèse, température, échelle de douleur, saturation percutanée en
hospitalisation éventuelle en réanimation [2, 4, 5, 8, 18, 32] . oxygène), biologique (ionogramme sanguin, numération-formule
Les scores de défaillances viscérales (tels que le Sepsis-related sanguine, gaz du sang artériel, lactates dans les formes sévères) et
Organ Failure Assessment [SOFA] ou le Multiple Organ Dysfunc- au besoin radiologique (radiographie thoracique et abdominale en
tion Score [MODS]) ont également été validés dans les PA [33] . À cas de doute diagnostique) est indispensable à l’admission [4, 8] .
ce jour, près d’une dizaine de scores a été publiée dont le Bedside Une réévaluation régulière clinique et biologique est nécessaire
Index for Severity in Acute Pancreatitis (BISAP) et le Pancreatitis pour évaluer l’effet de la prise en charge initiale [2, 4, 8] .
Outcome Prediction (POP) [34] . Ces derniers, relativement aisés à
calculer, pourraient permettre de reconnaître des patients « inter-
médiaires » ou à risque. Ces différents scores semblent avoir atteint Remplissage et correction électrolytique
leur efficacité maximale dans la prédiction de défaillance viscé- Le remplissage a été beaucoup débattu au cours des 20 der-
rale [34] . nières années. Il est admis que la compensation des pertes

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Tableau 2.
Critères de gravité conduisant à la prise en charge en milieu de réanimation.
D’après les recommandations D’après les recommandations D’après les recommandations IAP/APA 2013 [4]
françaises 2001 [2] britanniques 2005 [18]
À l’admission
Survenue de défaillance d’organe a Impression clinique de gravité Diagnostic de pancréatite aiguë et au moins un de ces paramètres
IMC > 30 anormaux à l’admission
Épanchement pleural à la radiographie (1) Pouls < 40 ou > 150/min
APACHE II > 8 (2) Pression artérielle (PA) systolique < 80 mmHg ou PA
moyenne < 60 mmHg ou PA diastolique > 120 mmHg
(3) Fréquence respiratoire > 35/min
(4) Natrémie < 110 mmol/l ou > 170 mmol/l
(5) Kaliémie < 2,0 mmol/l ou > 7,0 mmol/l
(6) PaO2 < 50 mmHg
(7) pH < 7,1 ou > 7,7
(8) Glycémie > 800 mg/dl (> 44,4 mmol/l)
(9) Calcémie > 15 mg/dl (> 3,75 mmol/l)
(10) Anurie
(11) Coma
Patients atteints de forme grave selon la classification révisée d’Atlanta [5]
24 heures après l’admission
Survenue de défaillance d’organe a Impression clinique de gravité
APACHE II > 8
Score d’Imrie ≥ 3
Défaillance d’organe persistante
CRP > 150 mg/l
48 heures après l’admission
Survenue de défaillance d’organe a Impression clinique de gravité
Terrain particulier Score d’Imrie ≥ 3 Surveillance en unité de soins continus des patients à risque de
Score de Ranson ou d’Imrie > 3 Défaillance d’organe persistante > 48 h détérioration rapide tels que ceux développant un SIRS persistant, les
Index TDM > 4 ou polyviscérale sujets âgés, ceux nécessitant un remplissage permanent, ou les patients
CRP > 150 mg/l CRP > 150 mg/l avec des formes modérément sévères selon la version révisée de la
classification d’Atlanta [5]

IMC : indice de masse corporelle ; APACHE : Acute Physiology and Chronic Health Disease Classification System II ; CRP : protéine C réactive ; TDM : tomodensitométrie ;
PaO2 : pression partielle de l’oxygène ; SIRS : syndrome de réponse inflammatoire systémique.
a
Cf. Figure 2.

Tableau 3.
Résultat des essais randomisés évaluant l’effet du remplissage au cours des pancréatites aiguës (PA).
Étude Procédure évaluée Groupe contrôle Type d’étude Devenir Autres observations
Mao et al. [36] Remplissage rapide Remplissage lent Ouverte Fréquence accrue dans le groupe Uniquement PA grave. Pas
10–15 ml/kg/h 5–10 ml/kg/h rapide de mortalité, de SCA, de calcul de puissance
(n = 36) (n = 40) d’infection et ventilation
mécanique
Mao et al. [37] Remplissage rapide Remplissage lent Ouverte Fréquence accrue dans le groupe Uniquement PA grave. Pas
Hématocrite < 35 % Hématocrite ≥ 35 % rapide de mortalité, et d’infection de calcul de puissance
à 48 h à 48 h
(n = 56) (n = 59)
Du et al. [38] HEA Ringer lactate Ouverte Réduction de la pression et de Uniquement PA grave. Pas
(n = 20) (n = 21) l’hyperpression intra-abdominales de calcul de puissance
et de la ventilation mécanique
dans le groupe amidon
Wang et al. [39] HEA (n = 64) ou Ringer lactate ou Ouverte Le groupe HEA + plasma avait une Uniquement PA grave. Pas
HEA + plasma sérum salé moindre mortalité, et moins de de calcul de puissance.
(n = 68) isotonique SCA, défaillances d’organes et de Volume de remplissage
+ HEA jours de ventilation non indiqué
(n = 68)
Wu et al. [40] Ringer lactate Sérum salé Ouverte Dans le groupe Ringer réduction Critère secondaire de
20 ml/kg en 30 min isotonique selon un du SIRS et de la CRP à 24 h jugement : concentration
puis 3 ml/kg/h volume ajusté par le de CRP à 24 h
(n = 19) praticien
(n = 21)
Sharma et al. [41] Hydratation orale Ringer lactate Simple Pas de différence entre les groupes Prédiction de PA sévère. Pas
par sonde intraveineux aveugle de calcul de puissance
nasojéjunale (n = 25)
(n = 24)

SCA : syndrome du compartiment abdominal ; HEA : hydroxyéthylamidon ; CRP : protéine C réactive ; SIRS : syndrome de réponse inflammatoire systémique.

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hydroélectrolytiques et le rétablissement d’une volémie correcte travaux récents conduisent à réviser ce jugement. En plus de
doivent être effectués le plus rapidement possible [2–4, 8] . Une prise ses effets analgésiques, l’analgésie péridurale pourrait améliorer
en charge efficace dans les 24 premières heures se traduit géné- la perfusion tissulaire et réduire les complications respiratoires,
ralement par une rétrocession des signes de défaillance d’organe thromboemboliques et abdominales [51, 52] . Une amélioration de
et de SIRS [4] . Une étude comparant les pratiques de remplissage la perfusion artérielle et un meilleur pronostic ont également été
au cours des 24 premières heures de la PA dans deux cohortes en observés [49] .
1998 et 2008 a montré que le remplissage plus important appli-
qué dans la période récente se traduisait par une réduction de
la nécrose pancréatique de 15 à 4 % et de la mortalité de 12 à
Nutrition
3,5 % [35] . Deux études conduites sur de faibles effectifs (Tableau 3) La prise en charge conventionnelle d’une PA repose sur le prin-
suggèrent qu’un remplissage agressif lors des PA graves se solde par cipe d’une interruption de toute prise orale jusqu’à résolution des
un nombre accru de complications [36, 37] . signes cliniques et des symptômes. Le jeûne s’impose en raison des
Peu d’études randomisées ont été conduites sur le sujet du rem- douleurs et de l’intolérance digestive, basé sur l’hypothèse d’une
plissage (Tableau 3) [36–41] . Il n’est pas possible sur la base de ces stimulation de la synthèse et de la sécrétion des enzymes pancréa-
travaux de tirer de conclusions concernant le meilleur agent à tiques par la prise alimentaire avec le risque d’accroître l’activation
utiliser, la durée et le volume optimaux du remplissage, ni le(s) des enzymes intrapancréatiques et des lésions tissulaires.
marqueur(s) pour le guider. Les cristalloïdes sont recommandés La pose d’une sonde nasogastrique d’aspiration ne s’impose pas
pour traiter les pertes en eau et en NaCl, sur la base d’un volume de en routine [8] . Elle est justifiée lors de vomissements répétés. Dans
5 à 10 ml/kg par heure de cristalloïdes en phase initiale, guidés par les PA peu sévères, l’alimentation orale peut être reprise progres-
la surveillance hémodynamique (fréquence cardiaque < 120/min, sivement [4] , voire immédiatement en l’absence de nausées et de
pression artérielle moyenne comprise entre 65 et 85 mmHg), de vomissements et après disparition de la douleur [3] . Les auteurs
la diurèse (> 0,5 à 1 ml/kg/h sondage urinaire selon la sévérité recommandent généralement une période de 48 heures sans dou-
du tableau), de l’hématocrite (35 à 44 %) et de la protidémie [4] . leur et une normalisation de la lipasémie mais la normalisation
Des volumes supérieurs à 10–15 ml/kg semblent déconseillés [42] . enzymatique pourrait ne pas être indispensable [4] . Dans une méta-
Parmi les solutés de remplissage, le Ringer lactate pourrait avoir un analyse récente, prenant en compte 1550 patients dans 17 études,
effet anti-inflammatoire [42] . Les macromolécules ne sont néces- Bevan et al. ont évalué la fréquence de l’intolérance alimentaire
saires qu’en cas d’état de choc. Le remplissage sera par la suite à à 16,3 % des patients sans lien avec l’âge, le sexe, l’étiologie de
adapter en fonction des bilans entrée-sortie et des ionogrammes la PA [53] . De très nombreux critères prédictifs d’intolérance ali-
sanguins et des numérations effectués de manière au moins quo- mentaire ont été identifiés parmi lesquels la lipasémie avant la
tidienne. Les apports en électrolytes (Ca, Mg, etc.) doivent être renutrition, la présence d’épanchements pleuraux, la présence de
effectués selon les déficits rencontrés. Un contrôle glycémique par collections pancréatiques ou péripancréatiques, et le score de Bal-
apport d’insuline est nécessaire [8] . Les transfusions sanguines sont thazar étaient associés à l’intolérance dans les méta-analyses [53] .
indiquées en cas d’hématocrite inférieur à 25 %. Une surveillance Traditionnellement, la reprise de l’alimentation commence par
régulière des gaz du sang ou des lactates est recommandée comme des liquides clairs puis une alimentation solide légère selon la tolé-
premier signe d’une hypovolémie ou d’une nécrose [8] . rance. Une reprise précoce de l’alimentation semble raccourcir la
durée d’hospitalisation [4] .
La PA sévère est responsable d’un état hypercatabolique jus-
Oxygénation tifiant un support nutritionnel. Cet élément connu depuis de
nombreuses années a justifié le choix de la nutrition parentérale
Des altérations de la fonction respiratoire sont observées chez
pour mettre le pancréas au repos selon le rationnel énoncé plus
près de 40 % des patients avec une amélioration spontanée dans
haut. Cependant, de très nombreuses complications rapportées
la majorité des patients [8] . Une surveillance de l’oxygénation
à la nutrition parentérale ont été mises en évidence telles que
par oxymétrie pulsée est nécessaire en cas d’hypoxémie à
les infections liées au cathéter, le coût du traitement, les anoma-
l’admission. Les moyens thérapeutiques simples avec oxygéna-
lies hydroélectrolytiques, l’atrophie villositaire, la translocation
tion aux lunettes ou au masque associée à une sonde gastrique
bactérienne, le sepsis et les défaillances polyviscérales. La bonne
en aspiration permettent généralement d’améliorer la situa-
tolérance de la nutrition entérale, son moindre coût, sa moindre
tion. Tout signe d’aggravation respiratoire impose la réalisation
morbidité et son efficacité équivalente ont conduit les experts à
d’une radiographie thoracique à la recherche d’une complication
la préférer à la nutrition parentérale [2] . De très nombreux essais
(œdème pulmonaire, atélectasie, inhalation, infection, syndrome
randomisés ont comparé la nutrition entérale et parentérale dans
de détresse respiratoire aiguë, etc.) [8] . La ventilation non invasive
la prise en charge des PA (Tableau 5) [54–63] . Plusieurs méta-analyses
(VNI) essayée dans les PA admises en réanimation en insuffisance
ont montré une réduction de la mortalité et du risque total et des
respiratoire aiguë pourrait permettre une amélioration du rap-
complications infectieuses pancréatiques chez les patients rece-
port pression artérielle en oxygène/fraction inspirée d’oxygène
vant une nutrition entérale [14, 64, 65] .
(PaO2 /FiO2 ) [43] .
Sur la base de ces essais, il est recommandé au cours des PA
graves que la nutrition entérale doit être privilégiée et débutée
Analgésie rapidement [2, 4] . Le délai de 48 heures est généralement proposé
pour démarrer une nutrition. La nutrition précoce réduit la fré-
La douleur est un des symptômes majeurs des PA et son trai- quence des infections systémiques, des défaillances d’organe, des
tement est une priorité clinique. De multiples agents ont été indications chirurgicales et de la mortalité [4] . Une méta-analyse a
évalués dont certains sous forme d’essais randomisés contrô- montré que la mise en place dans les 48 premières heures d’une
lés avec de faibles effectifs (Tableau 4) [44–50] . Seuls quatre essais nutrition entérale améliorait le pronostic des PA en réduisant la
ont été conduits en double insu [45, 48, 50] . Ces travaux montrent fréquence des complications [66] . La nutrition parentérale ne reste
que les agonistes morphiniques peuvent être utilisés sans res- indiquée qu’en cas d’intolérance de la voie entérale [2, 4] .
triction [44–47, 49, 50] . La morphine et ses agonistes purs ont été Une alimentation orale peut être effectuée chez les patients qui
recommandés comme antalgiques de choix dans le consensus en sont capables [4] , sinon, elle se fait à l’aide d’une sonde de nutri-
français [2] . L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens tion entérale. La sonde nasojéjunale a été longtemps préférée à
ont été contre-indiqués par le consensus français en raison la sonde nasogastrique sur l’hypothèse qu’une stimulation proxi-
®
de leurs effets secondaires (rénaux, hémostase.). La Xylocaïne male accroîtrait la stimulation pancréatique et la sévérité de la
intraveineuse n’est pas recommandée du fait de ses effets neu- PA. Une méta-analyse récente [67] ne montre pas d’effet délétère
rotoxiques [2] . La procaïne dans les études randomisées n’a pas de la nutrition par sonde nasogastrique, ni d’accroissement de
montré de bénéfice par rapport aux agonistes morphiniques [44, 46] , douleur, d’incidence accrue d’inhalation ou de mortalité. Cette
mais est plus efficace qu’un placebo [48] . voie est donc recommandée en routine [4] et la pose d’une sonde
L’analgésie péridurale n’a pas été retenue par le consensus nasojéjunale est réservée aux situations d’intolérance à la nutri-
à cause du risque d’hypotension profonde [2] . Cependant, des tion entérale. La mise en place d’une jéjunostomie doit être évitée

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Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic  7-104-A-30

Tableau 4.
Résultat des essais randomisés évaluant l’administration d’un antalgique au cours des pancréatites aiguës.
Étude Traitement évalué Groupe contrôle Type d’étude Réduction du score de douleur Autres observations
[44]
Jakobs et al. Buprénorphine Procaïne (voie i.v.) Ouverte Effet significatif dans le groupe Moins d’analgésiques
(voie i.v.) (n = 20) (n = 20) évalué pendant 48 h additionnels dans le
groupe évalué
Stevens et al. [45] Fentanyl (voie Placebo (voie Double aveugle Effet significatif dans le groupe Réduction de la durée de
transdermique) (n = 16) transdermique) évalué entre 30 et 60 h séjour dans le groupe
(n = 16) évalué
Kahl et al. [46] Pentazocine (voie i.v.) Procaïne (voie i.v.) Ouverte Effet significatif dans le groupe Moins d’analgésiques
(n = 50) (n = 51) évalué pendant 72 h additionnels dans le
groupe évalué
Peiro et al. [47] Métamizole Morphine (voie Ouverte Effet non significatif dans le Pas d’effets en termes
(voie i.v.) sous-cutanée) (n = 8) groupe évalué pendant 24 h d’effets secondaires
(n = 8)
Layer et al. [48] Procaïne (voie i.v.) Placebo (n = 21) Double aveugle Effet significatif dans le groupe Moins d’analgésiques
(n = 23) évalué pendant 72 h additionnels dans le
groupe évalué
Sadowski et al. [49] Anesthésie péridurale Analgésie autocontrôlée Ouverte Effet significatif dans le groupe Amélioration significative
(bupivacaïne + fentanyl) (fentanyl) (voie i.v.) évalué à j0 et j10 mais pas de de la perfusion
(n = 13) (n = 22) j1 à j9 pancréatique dans le
groupe évalué
Gulen et al. [50] Tramadol (voie i.v.) Dexkétoprofène (i.v.) Double aveugle Aucune différence entre les
(n = 30) ou paracétamol (i.v.) groupes étudiés
(n = 60)

IM : administration intramusculaire ; i.v. : administration intraveineuse.

Tableau 5.
Résultat des essais randomisés comparant la nutrition entérale totale et parentérale totale au cours des pancréatites aiguës.
Étude Nutrition entérale Nutrition parentérale Type d’étude Réduction des complications infectieuses et mortalité
n n
Abou-Assi et al. [54] 26 27 Ouverte Pas de différence significative de pronostic
Eckerwall et al. [55] 23 25 Ouverte Pas de différence significative de pronostic
Doley et al. [56] 25 25 Ouverte Pas de différence significative de pronostic
Olah et al. [57] 41 48 Ouverte Réduction non significative des infections pancréatiques et de la
mortalité dans le groupe entéral
Gupta et al. [58] 8 9 Ouverte Réduction non significative des infections pancréatiques dans le
groupe entéral
Louie et al. [59] 10 18 Ouverte Réduction non significative des infections pancréatiques dans le
groupe entéral
Casas et al. [60] 11 11 Ouverte Réduction non significative des infections pancréatiques dans le
groupe entéral
Petrov et al. [61] 35 34 Ouverte Réduction significative des infections pancréatiques et de la
mortalité dans le groupe entéral
Qin et al. [62] 36 38 Simple aveugle Réduction significative des défaillances viscérales dans le groupe
entéral
Wu et al. [63] 53 54 Ouverte Réduction significative des infections pancréatiques et de la
mortalité dans le groupe entéral

et ne constitue pas une indication chirurgicale, sauf si le malade Antibiothérapie préventive


doit être opéré pour une autre raison.
La nutrition débute avec un volume de l’ordre de 30 ml/h qui La surinfection de la nécrose est une des complications les plus
peut être accru à 100 ml/h en 36 à 48 heures en cas de tolérance fréquentes et les plus graves des formes sévères de PA (cf. infra).
correcte [8] . Il n’existe pas de consensus sur le type d’alimentation De multiples travaux ont tenté un traitement antibiotique préven-
à apporter (mélange semi-élémentaire ou nutrition polymé- tif. Un nombre très limité de molécules pénètre dans la nécrose
rique). Une méta-analyse a évalué les études comparant les pancréatique ou les tissus ischémiques [69, 70] .
mélanges semi-élémentaires et la nutrition polymérique sans trou- Les seuls agents qui pourraient être efficaces du fait d’une
ver de différence de tolérance, avec une réduction du risque pharmacocinétique et d’un spectre antibactérien satisfaisants sont
de complications infectieuses et de mortalité des mélanges des molécules à large spectre : imipénème et méropénème, fluo-
polymériques [68] . Les lipides ne sont pas contre-indiqués sauf roquinolones, imidazolés [3, 69, 70] . Une première série d’essais
en cas d’hypertriglycéridémie importante. Les besoins azotés thérapeutiques a été réalisée dans les années 1990 en compa-
sont élevés, de l’ordre de 0,25 à 0,30 g/kg par jour. Une raison avec un placebo, rapportant dans les groupes placebo
supplémentation en micronutriments, en particulier à visée anti- une mortalité moyenne de 37,5 % [71–74] (Tableau 6). Les publi-
oxydante (vitamines A, C, E, sélénium), et en zinc, est indiquée. cations ultérieures ont comparé des prophylaxies entre elles et
L’efficacité d’une supplémentation en glutamine et des solu- ont rapporté l’émergence de germes résistants (Tableau 7), des
tions de nutrition entérale à visée immunomodulatrice n’est pas surinfections à levures et ont confirmé l’absence d’amélioration
établie [2, 68] . du pronostic [75–80] . Deux travaux plus récents et de bonne

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7-104-A-30  Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic

Tableau 6.
Incidence des infections et pronostic des essais contrôlés avec administration d’une antibiothérapie préventive.
Auteurs Antibiotiques Nombre de Infection pancréatique (%) Mortalité (%)
patients
Contrôles Cas Contrôles Cas
Pederzoli [71] Placebo/imipénème 74 30 12 (p < 0,01) 12 7
Sainio [72] Placebo/céfuroxime 60 40 30 23 3 (p = 0,028)
Schwarz [73] Placebo/ofloxacine + métronidazole 26 53 61 15 0
Delcenserie [74] Placebo/ceftazidime + amika- 23 58 0 (p = 0,03) 25 9
cine + métronidazole
Maravi-Poma [77] Imipénème (14 j)/imipénème (> 14 j) 92 28 30 20 17
Manes [79] Méropénème/imipénème 176 11 (méropénème) 14 14 (méropénème) 11
Isenmann [80] Placebo/ciprofloxacine, 114 9 12 7 5
métronidazole
Dellinger [81] Placebo/méropénème 100 12 18 18 20

Tableau 7.
Fréquence et type des germes exprimés en pourcentages isolés au cours des surinfections des pancréatites aiguës.
Auteurs Antibiothérapie Bacilles à Gram négatif Cocci à Gram positif Candidas
« prophylactique »
Escherichia coli Autres Bacilles non Staphylocoques Entérocoques
entérobactéries fermentants
Maravi-poma [77] Imipénème 14 38 21 14 24 7
Manes [79] Méropénème 21 14 36 7 14 -
Manes [79] Imipénème 21 14 21 14 14 -
Isenmann [80] Non 30 - - 40 10 10
Isenmann [80] Ciprofloxacine/métronidazole 33 11 - 33 11 11
Dellinger [81] Non 11 11 - 44 11 11
Dellinger [81] Méropénème 5 14 24 14 29 10

qualité méthodologique ont comparé une prophylaxie contre un


placebo [80, 81] . Ces travaux n’ont pas retrouvé de différence signi-
ficative entre les deux attitudes et ont rapporté une mortalité de
10 et 18 % dans le groupe placebo [80, 81] , très en dessous des inci-
“ Point fort
dences précédentes (Tableau 6). Le traitement initial comprend une surveillance adap-
Sur la base des études disponibles, plusieurs conférences de
tée à la sévérité, un remplissage vasculaire adapté à
consensus dont les travaux français n’ont pas recommandé
l’antibiothérapie préventive ni par voie systémique ni sous forme l’hypovolémie, la correction des troubles hydroélectroly-
de décontamination digestive sélective [2–4, 32] . La prophylaxie tiques, une oxygénothérapie, une analgésie, la mise au
antifongique n’est pas recommandée [3] . L’usage prophylactique repos du tube digestif et pas d’antibiotique.
des probiotiques n’est pas recommandé [4] . L’antibiothérapie cura-
tive est justifiée en cas d’infection documentée, devant un choc
septique, une angiocholite, une infection nosocomiale [2] . Une
antibioprophylaxie doit encadrer les gestes invasifs selon les
recommandations en vigueur [2] .
 Complications
Les complications peuvent être différenciées en complications
Traitements physiopathologiques précoces et tardives selon leur survenue dans les deux premières
semaines de la maladie ou les semaines suivantes.
De multiples traitements à visée physiopathologique ont été
proposés (antisécrétoires gastriques, extraits pancréatiques, atro-
pine, glucagon, somatostatine ou octréotide, etc.) mais aucun n’a Complications précoces
fait la preuve de son efficacité. Les conférences de consensus ne
recommandent aucun traitement physiopathologique [2, 8, 32] . Une Les complications médicales et chirurgicales peuvent être
méta-analyse récente parvient aux mêmes conclusions [82] . intriquées. Par conséquent, la survenue d’une ou de plusieurs
défaillances viscérales impose de rechercher systématiquement
une complication chirurgicale.
Chirurgie de la pancréatite aiguë
Défaillances multiviscérales
Une vaste majorité des patients avec nécrose stérile peut être
prise en charge sans intervention chirurgicale ou drainage per- La PA peut se compliquer de défaillances viscérales dont la fré-
cutané [4] . Mis à part une perforation d’organe creux ou un quence augmente parallèlement à la sévérité de la maladie, mais
choc hémorragique, il n’y a aucune indication opératoire dans sans lien avec l’étendue de la nécrose. Les défaillances de sur-
la prise en charge initiale des PA. La chirurgie pourra être déci- venue précoce sont directement liées à la phase inflammatoire
dée secondairement en cas de surinfection de la nécrose [2, 18, 32] . de la maladie et sont souvent bien améliorées par la réanima-
Une méta-analyse récente obtient les mêmes résultats et met tion initiale ce qui leur vaut d’être qualifiées de défaillances
en garde contre les nécrosectomies par laparotomie [83] . Les transitoires lorsqu’elles s’amendent en moins de 48 heures [5] . À
interventions mini-invasives semblent mieux tolérées mais ces l’opposé, les défaillances qui persistent au-delà de 48 heures sont
éléments ainsi que les évaluations à long terme demandent à être appelées prolongées [5] . Ces défaillances présentent peu de carac-
précisés [83] . téristiques particulières et ne sont pas traitées différemment de

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Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic  7-104-A-30

celles observées au cours de toute agression en réanimation [2] . Les sur 26 PA en défaillance polyviscérale au stade de la décompres-
plus fréquentes sont respiratoires, rénales et hémodynamiques. Il sion abdominale, les 14 patients survivants ont bénéficié d’une
existe une grande variabilité dans la fréquence de ces défaillances décompression dans un délai médian de 1 (1–2) jours tandis que
du fait de définitions et de recrutements différents [84–87] . les patients décédés ont été opérés dans un délai de 7 (1–17)
jours [91] .
Défaillances respiratoires
Les étiologies de l’insuffisance respiratoire aiguë sont multiples :
épanchements pleuraux volumineux, atélectasies par altération Complications chirurgicales précoces
de la cinétique diaphragmatique, pneumopathie initialement Les complications chirurgicales précoces sont liées à la gra-
d’inhalation puis nosocomiale, choc septique (quelle qu’en soit vité de l’agression locale ou régionale. Les lésions sont de type
la source), voire complication chirurgicale révélée par des signes hémorragique, ou perforatif, et touchent généralement le côlon,
respiratoires. Le syndrome de détresse respiratoire de l’adulte les artères spléniques ou mésentériques. Le tableau est alors
est la traduction la plus sévère [88] et les pneumopathies les celui d’une urgence chirurgicale ou d’un choc hémorragique
complications les plus fréquentes, rapportés dans une série mul- chez un patient atteint d’un syndrome douloureux abdominal
ticentrique française chez 18 % des malades ventilés et moins de révélateur de la PA. Dans ces circonstances où la nécrose pancréa-
1 % des patients non ventilés [12] . tique est stérile, les experts déconseillent de réaliser un drainage
La ventilation mécanique ne présente pas de spécificité et doit ou une nécrosectomie précoce qui favorisent le développement
rester peu traumatique. En cas d’hypoxémie sévère non contrôlée d’infections de la nécrose [4] .
par la ventilation mécanique, les techniques d’assistance cir-
culatoire de type extracorporeal membrane oxygenation (ECMO)
commencent à être utilisées mais les indications sont pour Complications tardives
l’instant mal précisées. Surinfection de la nécrose
Défaillances hémodynamiques et rénales L’évolution de la nécrose pancréatique est dominée par le risque
Les défaillances circulatoires observées à la phase initiale d’infection secondaire de la nécrose pancréatique ou péripancréa-
comportent le plus souvent une composante due à la réponse tique ou de l’ascite. C’est la plus grave des complications locales et
inflammatoire systémique et une part hypovolémique en rapport les experts estiment que plus de 80 % des décès par PA sont dus aux
notamment avec l’iléus intestinal, les épanchements intrapérito- complications septiques locorégionales. Les hypothèses physiopa-
néaux et les troubles de la perméabilité capillaire. Le remplissage thologiques conduisant à l’infection sont multiples (translocation
vasculaire débuté dès l’admission est poursuivi pour maintenir d’origine colique, contiguïté ou voie sanguine) mais mal établies.
une perfusion viscérale correcte et prévenir les défaillances, en Le risque d’infection peut survenir dès la première semaine,
particulier hépatiques ou rénales [2] . Un agent vasopresseur type et augmente progressivement jusqu’à la troisième semaine
noradrénaline est utilisé conjointement au remplissage selon les d’évolution. Dans les années 1990, l’incidence de surinfec-
mêmes règles que lors des chocs septiques. À une phase plus tar- tion était décrite chez 30 à 54 % des patients [71, 73] . Dans les
dive de l’évolution, la défaillance circulatoire est fréquemment séries récentes, l’infection de la nécrose n’atteignait que 13 %
liée à un choc septique. des patients dans un délai médian de 26 (17–37) jours après
Une atteinte hépatique peut être retrouvée, souvent liée à une l’admission pour Besselink et al. [92] et 12 % pour Dellinger et al.
défaillance circulatoire. L’insuffisance rénale est souvent fonction- dans un délai moyen de 21 (extrêmes 11–25) jours [81] . La probabi-
nelle, mais peut être liée à une nécrose tubulaire ou à une autre lité de survenue de l’infection semble proportionnelle à l’étendue
atteinte organique. La nécessité d’une épuration extrarénale est de la nécrose.
de pronostic péjoratif. La suspicion d’une surinfection de la nécrose est basée sur des
Les troubles de l’hémostase, en particulier la coagulation éléments cliniques : fièvre persistante, absence d’amélioration cli-
intravasculaire disséminée, sont fréquents [2] . Le traitement est nique, survenue d’une nouvelle dégradation clinique, apparition
symptomatique en apportant les facteurs de coagulation défici- de nouvelles défaillances d’organe, augmentation de la leucocy-
taires, et étiologique en s’assurant de l’absence d’hémorragie ou tose et des biomarqueurs. Une TDM de contrôle est réalisée à la
d’infection qui entretiennent ces phénomènes. recherche de modifications au sein des collections. La présence de
gaz considérée comme la preuve d’une infection quelle qu’en soit
Syndrome du compartiment abdominal la source (qu’il s’agisse d’une rupture du tube digestif ou de bacté-
Le syndrome du compartiment abdominal est fréquent au cours ries productrices de gaz) est rapportée dans 17 % des patients [93] .
des PA, lié à l’œdème viscéral et aux épanchements liquidiens. Il La ponction percutanée guidée par imagerie est une tech-
favorise la survenue ou l’aggravation des défaillances d’organe. La nique proposée pour démontrer l’infection de la nécrose [2, 18, 32] .
surveillance de la pression abdominale est indispensable à la phase La ponction est réalisée à l’aiguille fine (18 à 22 G), sous gui-
initiale d’une PA dès l’apparition des défaillances viscérales [89] . dage TDM. Il faut ponctionner, sous réserve de leur accessibilité,
L’objectif thérapeutique est de maintenir une pression de perfu- les lésions dont le remaniement TDM est le plus évocateur
sion abdominale supérieure ou égale à 50–60 mmHg de manière d’infection. Le prélèvement doit être immédiatement traité
à ne pas aggraver les défaillances d’organes [90] . De multiples en bactériologie et mycologie pour identification des germes
approches sont proposées dans ce but : sédation et analgé- et analyse de la sensibilité aux anti-infectieux. Pour certains
sie ± myorelaxants pour réduire la tension de la paroi abdominale, experts [4, 21] , l’utilité de cet examen ne se justifie pas en cas de
aspiration du contenu gastrique ou prokinétique ou décompres- suspicion clinique forte, d’autant plus qu’un risque de faux néga-
sion colique pour réduire la pression dans la lumière digestive, tif de la ponction a été rapporté chez 11 à 25 % des patients.
remplissage intravasculaire pour améliorer la pression artérielle, Les ponctions systématiques ne se justifient pas. La ponction doit
diurétiques ou hémofiltration pour réduire l’œdème viscéral, drai- être répétée chez les malades dont les troubles persistent ou se
nage percutané de l’ascite, voire après échec de tous ces moyens majorent après une première ponction négative [2, 18, 32] . Il arrive
laparotomie de décompression [90] . que le prélèvement se transforme immédiatement en geste théra-
La décompression chirurgicale doit être décidée après dis- peutique de drainage.
cussion multidisciplinaire chez des patients avec une pression Si les arguments cliniques, TDM et biologiques ont une valeur
intra-abdominale supérieure à 25 mmHg de manière persistante d’orientation, l’étude microbiologique des prélèvements obte-
devant l’apparition d’une nouvelle défaillance d’organe malgré nus permet d’affirmer le diagnostic d’infection et d’identifier le
un traitement médical maximal. En cas de décompression chi- germe [70] .
rurgicale, les experts recommandent de ne pas toucher l’espace Au cours des infections de la nécrose pancréatique, la flore
rétropéritonéal et l’épiploon pour réduire le risque d’infection de rapportée est majoritairement digestive (Tableau 7). Les travaux
la nécrose [4] . Le succès de la décompression se traduit par une amé- récents insistent sur l’isolement fréquent de bactéries multi-
lioration de l’oxygénation, des paramètres hémodynamiques et de résistantes (telles que Pseudomonas aeruginosa, entérobactéries
l’équilibre acidobasique. Le délai de réalisation de la décompres- productrices de bêtalactamase à large spectre, staphylocoques
sion paraît être un élément important. Dans une étude conduite résistants à la méticilline) ou de levures (majoritairement Candida

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7-104-A-30  Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic

albicans), pour lesquelles l’administration d’antibiothérapie pré- La chirurgie de désobstruction canalaire, pratiquée en urgence,
ventive paraît jouer un rôle [75–78] . L’antibiothérapie probabiliste surtout dans les PA graves, génère une surmortalité par rap-
débutée dès le diagnostic ou la suspicion de surinfection de port à l’intervention différée. La sphinctérotomie endoscopique
nécrose doit prendre en compte la possibilité de ces germes a été proposée dans le but de traiter l’angiocholite, de préve-
nosocomiaux [94] . Les recommandations d’experts éditées par nir la constitution de la nécrose ou sa surinfection [2] . En cas
plusieurs sociétés savantes françaises suggèrent l’association de d’angiocholite, la sphinctérotomie endoscopique est indiquée le
molécules qui pénètrent bien dans la nécrose : imipénème (1 g plus rapidement possible et idéalement dans les 24 heures suivant
trois fois/j) + ciprofloxacine (400 mg trois fois/j) + métroni- le diagnostic [4] . Dans les PA biliaires sans angiocholite, le délai de
dazole (500 mg trois fois/j) chez les patients n’ayant pas reçu prise en charge (24 à 72 h) n’est pas clairement établi, aussi les
d’antibiotique auparavant ou imipénème (1 g trois fois/j) + van- experts recommandent de se donner un délai d’observation de
comycine (15 mg/kg en dose de charge puis dose d’entretien 24 à 48 heures pour une amélioration spontanée de l’obstruction
pour atteindre une concentration plasmatique en plateau de biliaire [4] . Les experts insistent sur la nécessité d’une équipe
20 mg/l) + fluconazole (400 mg trois fois/j) chez les patients ayant endoscopique et anesthésique entraînée et d’un plateau tech-
reçu des antibiotiques au préalable. L’adaptation du traitement nique adapté [2] . Quatre méta-analyses ont évalué l’effet de la
antibiotique après résultat de l’antibiogramme est indispensable. sphinctérotomie endoscopique. Trois études qui ont comparé
La durée du traitement n’est pas établie. Un petit nombre de une sphinctérotomie endoscopique précoce avec une approche
patients reste cliniquement stable malgré une nécrose infectée et conservatrice chez des patients n’ont pas montré d’accroissement
pourrait relever d’un traitement antibiotique sans geste complé- de la mortalité ou de complications pancréatiques locales [95–97] .
mentaire chirurgical ou de drainage [4] . Une dernière méta-analyse construite avec un nombre plus impor-
tant d’études a retrouvé un bénéfice de la sphinctérotomie
Place des techniques interventionnelles endoscopique par rapport à un traitement conservateur avec
Un consensus international multidisciplinaire a précisé la place une réduction de la fréquence des complications et une ten-
des techniques mini-invasives, des procédures radioguidées, endo- dance à la réduction de la mortalité dans les formes sévères et
scopiques et laparoscopiques avec une complémentarité des une tendance à la réduction des complications dans les formes
différentes procédures [21] . Les techniques doivent être adaptées de sévérité modérée à moyenne [98] . Au total, la sphinctéro-
aux lésions anatomiques, à l’état du patient, aux ressources locales tomie endoscopique trouve sa place dans les PA sévères avec
et à l’expérience de l’équipe. Peu de praticiens dans une même infection des voies biliaires mais pas en cas de cholestase iso-
spécialité ont l’expérience de plusieurs techniques avec un recul lée. Dans les PA bénignes d’évolution favorable, il n’y a pas
suffisant [21] . d’indication à réaliser une sphinctérotomie endoscopique en
La nécrose stérile ne fait pas l’objet d’indication opératoire, sauf urgence.
en cas d’obstruction biliaire ou intestinale par un volumineux La cholécystectomie au cours du séjour est recommandée dans
effet de masse ou une rupture du canal de Wirsung avec persis- les formes mineures de PA [4] . Chez les patients avec des collections
tance des signes cliniques [4] . Dans tous les cas, la stratégie est de péripancréatiques, la cholécystectomie doit être différée jusqu’à
retarder l’indication opératoire le plus possible, idéalement au- leur disparition ou en cas de persistance au moins six semaines
delà de huit semaines d’évolution, pour faciliter la détersion de la après l’épisode de PA [4] . Chez des patients qui ont subi une
nécrose [4] . sphinctérotomie endoscopique, la cholécystectomie est indiquée
Seules la nécrose et les collections infectées doivent être traitées à distance [4] .
par des techniques chirurgicales, percutanées, endoscopiques ou
une combinaison de ces approches. Les interventions précoces
sont de mauvais pronostic [4] . La stratégie est donc de retar-
der l’indication opératoire le plus possible pour limiter le risque
hémorragique et de complications chirurgicales. Les objectifs du
 Pronostic
traitement sont l’évacuation des débris nécrotiques et le drainage La mortalité de toutes les formes confondues de PA est de l’ordre
des collections infectées, en respectant le parenchyme sain [2, 18, 32] . de 5 à 10 %, tandis que celle des PA sévères varie selon les séries
Le drainage chirurgical est la technique la plus classique [21] . de 20 à 70 % [71] . Les séries récentes dans des essais contrôlés
Cependant, une prise en charge initiale par drainage percutané rapportent une mortalité faible de l’ordre de 10 à 20 % [77, 79, 80] ,
suivi à distance par une nécrosectomie endoscopique ou chirurgi- plus élevée dans les études ouvertes [85] . Une étude conduite aux
cale semble à privilégier [4, 21] . Depuis quelques années, des travaux
États-Unis analysant la base de données nationale des patients
font état d’une prise en charge endoscopique de la nécrosecto-
hospitalisés pour un diagnostic de PA a montré que les centres
mie [15] . La place de ces techniques nécessitera d’être précisée par
qui prennent en charge un grand nombre de PA (plus de 118 cas
de larges séries dans les années à venir [83] .
par an) avaient une mortalité et une durée de séjour plus faibles
que les centres qui prenaient en charge un faible nombre de cas
de PA [99] .
“ Point fort Un âge avancé est un facteur de mauvais pronostic retrouvé
régulièrement [92, 99] . Dans l’étude française de Jung et al., l’âge
était un facteur de mortalité [12] . La présence de comorbidités
Les complications précoces sont la conséquence de la dont l’insuffisance rénale chronique [99] et l’obésité est également
phase inflammatoire précoce de la PA. Les défaillances un facteur de mauvais pronostic. Les patients obèses (indice de
viscérales précoces sont fréquentes. La surinfection est masse corporelle [IMC] > 30 kg/m2 ) ont un risque accru de décès
multiplié par un facteur 3 [22] .
une complication généralement plus tardive, justifiant une
Près de 50 % des décès surviennent dans la première semaine [92] ,
prise en charge spécifique par antibiotique et technique liés à une détresse respiratoire et/ou des défaillances polyviscé-
interventionnelle. rales. Les décès plus tardifs sont souvent liés à une surinfection
de nécrose. Pour Besselink et al., le décès survient en médiane 25
(7–45) jours après l’admission, et pour 80 % des cas après une
complication infectieuse dont 61 % des cas une bactériémie et
48 % une infection de nécrose [92] .
 Cas particuliers des pancréatites Les défaillances polyviscérales et/ou une insuffisance res-
piratoire aiguë sont des signes de mauvais pronostic, de
aiguës biliaires même qu’une aggravation de la PA [85, 100] ou une défaillance
d’organe persistante [92] . L’infection proprement dite est égale-
La recherche de l’origine biliaire d’une PA doit être effectuée ment un facteur de risque de décès, dont la présence d’une
systématiquement. bactériémie [92] .

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Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic  7-104-A-30

 Conclusion [9] Ruszniewski P. Pancréatite aiguë : le temps du consensus. Conférence


de consensus. Pancréatite aiguë. Gastroenterol Clin Biol 2001;25,
1S-S2.
La PA apparaît comme une pathologie difficile à cerner tant
[10] Gullo L, Migliori M, Olah A, Farkas G, Levy P, Arvanitakis C, et al.
par sa présentation que par son pronostic. La meilleure approche
Acute pancreatitis in five European countries: etiology and mortality.
est donc d’évoquer facilement cette hypothèse diagnostique pour Pancreas 2002;24:223–7.
permettre une prise en charge précoce avec un transfert en milieu [11] Karsenti D, Bourlier P, Dorval E, Scotto B, Giraudeau B, Lanotte R,
de réanimation pour les formes sévères. Les traitements restent et al. Morbidité et mortalité de la pancréatite aiguë : évaluation pros-
symptomatiques en essayant de limiter les causes d’infection pective dans un centre hospitalier universitaire français. Presse Med
nosocomiale et les motifs d’antibiothérapie. 2002;31:727–34.
[12] Jung B, Carr J, Chanques G, Cisse M, Perrigault PF, Savey A, et al.
Épidémiologie, pronostic et complications infectieuses nosocomiales

“ Points essentiels des pancréatites aiguës graves en réanimation : étude prospective mul-
ticentrique à partir de la base de données CClin Sud-Est. Ann Fr Anesth
Reanim 2011;30:105–12.
[13] Agarwal S, George J, Padhan RK, Vadiraja PK, Behera S, Hasan A,
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• La TDM hélicoïdale en coupes minces avec injection de ral nutrition in patients with acute pancreatitis. BMJ 2004;328:1407.
produit de contraste iodé est l’examen de référence réalisé [15] van Brunschot S, Fockens P, Bakker OJ, Besselink MG, Voermans RP,
au mieux 48 à 72 heures après le début des signes pour Poley JW, et al. Endoscopic transluminal necrosectomy in necrotising
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établir la gravité de la PA. [16] Bourgaux JF, Defez C, Muller L, Vivancos J, Prudhomme M, Navarro
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EMC - Hépatologie 13

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14 EMC - Hépatologie

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P. Montravers, Professeur des Universités, praticien hospitalier (philippe.montravers@bch.aphp.fr).


M. Baaklini, Praticien hospitalier.
I. Mendili, Praticien hospitalier.
A. Sabahov, Praticien hospitalier.
Département d’anesthésie-réanimation, Centre hospitalier universitaire Bichat–Claude-Bernard, AP–HP, Université Paris VII-Sorbonne-Cité, 46, rue Henri-
Huchard, 75018 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Montravers P, Baaklini M, Mendili I, Sabahov A. Pancréatites aiguës : diagnostic, traitement et pronostic.
EMC - Hépatologie 2020;35(1):1-15 [Article 7-104-A-30].

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a. Schéma anatomique en coupe sagittale. Le pancréas est représenté en rouge. L'extension des coulées de nécrose est
représentée par les flèches rouges. 1. Espace pararénal antérieur ; 2. rein gauche ; 3. mésentère ; 4. grêle ; 5. estomac ; 6.
épiploon ; 7. duodénum ; 8. mésocôlon transverse ; 9. côlon transverse.
b. Schéma anatomique en coupe transversale. Le pancréas est représenté en rouge. L'extension des coulées de nécrose est
représentée par les flèches rouges. 1. Foie ; 2. veine cave ; 3. espace pararénal antérieur ; 4. rein droit ; 5. estomac ; 6. rate ; 7.
rein gauche ; 8. aorte.
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Iconosup 4
Cliché tomodensitométrique de pancréatite dite &#x0153;démateuse avec injection de produit de contraste et avec légende.
L'injection de produit de contraste est associée à des clichés précoces qui permettent de mettre en évidence les vaisseaux, la
perfusion homogène et l'&#x0153;dème de la glande sans amputation de la vascularisation.
a, b. Centrées sur la tête du pancréas. 1. Vésicule biliaire ; 2. deuxième duodénum ; 3. veine mésentérique supérieure ; 4. artère
mésentérique supérieure ; 5. estomac ; 6. pancréas ; 7. rate ; 8. foie ; 9. Morrisson ; 10. veine cave inférieure ; 11. rein droit ; 12.
aorte ; 13. veine rénale ; 14. rein gauche ; 15. épanchement espace pararénal antérieur gauche.
c, d. Centrées sur la queue du pancréas. 1. Foie ; 2. veine porte ; 3. artère mésentérique supérieure ; 4. branche de l'artère
splénique ; 5. estomac ; 6. pancréas ; 7. rate ; 8. rein droit ; 9. aorte ; 10. artère rénale ; 11. rein gauche ; 12. épanchement espace
pararénal antérieur gauche.
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Cliché tomodensitométrique de pancréatite sans injection de produit de contraste. La réalisation d'une tomodensitométrie sans
injection de produit de contraste n'apporte que des informations très limitées. Dans le cadre d'une pancréatite grave, les repères
anatomiques conventionnels peuvent être difficiles à identifier en l'absence d'utilisation de produit de contraste.
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Iconosup 6

a. Cliché tomodensitométrique de pancréatite avec injection de produit de contraste. Dans les pancréatites aiguës graves, les
modifications anatomiques majeures qui peuvent être constatées ne peuvent pas être identifiées sans injection. C'est tout
particulièrement le cas pour documenter une nécrose de la tête ou du corps du pancréas. L'injection de produit de contraste est
associée à des clichés précoces qui permettent de mettre en évidence les vaisseaux, la perfusion hétérogène de la glande, une
amputation de la vascularisation, et des coulées de nécrose, stigmates d'une atteinte grave.
b. Même cliché tomodensitométrique avec légendes. 1. Veine mésentérique supérieure ; 2. artère mésentérique supérieure ; 3.
racine du mésentère ; 4. pancréas ; 5. côlon gauche ; 6. veine cave inférieure ; 7. aorte ; 8. veine rénale ; 9. coulée espace
pararénal antérieur gauche.
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Iconosup 7

a. Cliché tomodensitométrique de pancréatite avec injection de produit de contraste. Aspect hétérogène de la tête du pancréas
associé à des coulées de nécrose pararénales.
b. Même cliché tomodensitométrique avec légendes. 1. Tête du pancréas ; 2. coulée espace pararénal antérieur gauche ; 3. coulée
dans l'espace pararénal antérieur droit ; 4. pancréas.
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Iconosup 8

a, c, e. Clichés tomodensitométriques de pancréatite avec injection de produit de contraste. La proximité des vaisseaux avec la
glande pancréatique est illustrée dans cet examen. La dilatation du canal de Wirsung est évocatrice d'un obstacle (tumoral ou
lithiasique) au niveau de l'abouchement dans le duodénum. La coulée dans l'espace pararénal antérieur gauche montre la
proximité des rapports anatomiques avec la rate et le risque hémorragique potentiel.
b, d, f. Mêmes clichés tomodensitométriques avec légendes. b. 1. Vésicule biliaire ; 2. côlon transverse ; 3. artère mésentérique
supérieure ; 4. dilatation du canal de Wirsung ; 5. côlon gauche ; 6. veine porte ; 7. foie ; 8. veine cave inférieure ; 9. kyste rénal ;
10. pilier du diaphragme ; 11. veine splénique ; 12. surrénale gauche ; 13. rate, pôle inférieur ; 14. coulée espace pararénal
antérieur gauche. d. 1. Vésicule biliaire ; 2. deuxième duodénum ; 3. veine porte ; 4. estomac ; 5. arrière-cavité des épiploons ; 6.
veine splénique ; 7. côlon gauche ; 8. foie ; 9. Morrisson ; 10. veine cave inférieure ; 11. rein droit ; 12. aorte ; 13. glande
surrénale ; 14. rein gauche ; 15. coulée dans l'espace pararénal antérieur gauche ; f. 1. Côlon droit ; 2. artère mésentérique
supérieure ; 3. côlon transverse ; 4. coulée dans la racine du mésentère ; 5. côlon gauche ; 6. coulée dans l'espace pararénal
antérieur droit ; 7. veine mésentérique supérieure ; 8. veine cave inférieure ; 9. coulée dans l'espace pararénal antérieur gauche.
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Infosup 1
Étiologies des pancréatites.
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Infosup 10
Définition de la sévérité d'une pancréatite aiguë selon la classification révisée d'Atlanta.
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Infosup 11
Classification des antibiotiques selon leur pénétration dans la nécrose pancréatique et les concentrations minimales inhibitrices
(CMI) de la plupart des germes isolés dans la nécrose pancréatique.
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Infosup 12
Complications respiratoires.
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Infosup 13
Complications hémodynamiques.
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Infosup 14
Techniques chirurgicales.
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Infosup 2
Physiopathologie de la pancréatite aiguë.
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Infosup 3
Fréquence des principaux symptômes observés au cours de la pancréatite aiguë (%).
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Infosup 4
Cytokines et autres biomarqueurs.
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Infosup 5
Scores de gravité spécifiques de la pancréatite aiguë.
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Infosup 6
Syndrome de réponse inflammatoire systémique.
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Infosup 7
Score Indice de gravité simplifié (IGS II).
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Infosup 8
Score Multiple Organ Dysfunction Score (MODS) et score Sepsis-related Organ Failure Assessment (SOFA).
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Infosup 9
Signes tomodensitométriques (TDM) de gravité et index de sévérité TDM obtenu par addition des scores d'inflammation
pancréatique et de nécrose.
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