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I. Introduction :
Définition : Infection du parenchyme pulmonaire d’évolution aigue, pouvant être d’origine
bactérienne ou virale.
Le caractère communautaire: acquise en ambulatoire ou dans 48h d’une hospitalisation
- Pathologie fréquente et potentiellement grave
- Hospitalisation nécessaire dans 10 à 20% des cas dont 10% en USI
II. Physiopathologie :
1. Les voies de pénétration :
Aérienne, Hématogène ( une septicémie)
2. Les facteurs favorisants :
- Altération du drainage trachéo-bronchique = destruction de la muqueuse
bronchique difficulté pour évacuer les germes. (Tabagisme, bronchites chroniques,
cancers, mucoviscidose, grippe)
- Inhalation de salive ou de liquide gastrique (Lors de comas, sondes gastriques,
problèmes ORL, troubles neurologiques) Pneumopathie d’inhalation
- Dépression immunitaire : VIH, cancers, personnes âgées, greffés, éthylisme, diabète,
splénectomie (=ablation de la rate).
3. Les germes incriminés : pneumocoque +++, Hemophilus influenzae, staph, germes
atypiques, BGN, légionelle, les anaérobies et les virus respiratoires
III. Diagnostic positif
1. Diagnostic clinique
Le tableau clinique associe souvent une fièvre avec des symptômes d’infections des
voies aériennes basses: toux, expectoration, dyspnée, douleur latéro-thoracique,
Les signes extra-respiratoires à rechercher pour l’enquête étiologique
Une pneumonie peut décompenser de façon très rapide une maladie sous-jacente.
Parfois la présentation est trompeuse = retard à l’initiation des ATB
PFLA (pneumonie franche lobaire aigue)
• Pneumocoque : Germe le plus fréquent.
- Phase de début
• Début brutal : frissons et signes généraux importants (asthénie, malaise).
• Douleur thoracique à type de point de côté et Toux sèche
- Phase d’état 2 à 3 jours:
• Signes généraux : fièvre en plateau, sueurs, asthénie profonde et anorexie.
• Signes respiratoire: toux ramenant une expectoration
• La douleur thoracique s’estompe dans le temps
- Examen physique
• herpès naso-labial (classiques en cas de pneumonie à pneumocoque)
• Examen clinique: matité localisée, foyer de crépitant
Chez le Sujet âgé
• Tableau clinique atypique, dominé par la déshydratation, les signes généraux et les
signes neurologiques. Les signes respiratoires au second plan.
• Le pronostic est mauvais et dépend de la précocité du diagnostic et des comorbidités.
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Chez l’enfant
• Tableau atypique dominé par une symptomatologie abdominale, pseudo-
appendiculaire ou pseudo-méningée, une diarrhée.
2. Examen complémentaires
a. Radiographie thoracique
• INDISPENSABLE
• Détermine le type de pneumonie et son extension
• Opacités alvéolaires, uniques ou multiples
b. Biologie
• N.F.S. (=numération de formule sanguine) Hyperleucocytose ( augmentation des
globules blancs) à PNN (polynucléaires neutrophiles)
• Augmentation de la C.R.P. (protéine C réactive) et du VS (vitesse de sédimentation)
• P.C.T. (= procalcitonine): Examen récent.
c. Bactériologie : Identification du germe
- PAS SYSTÉMATIQUE EN AMBULATOIRE
- Si PAC hospitalisée:
• Hémoculture
• ECBC (examen cytobactériologique des crachats)
• Fibroscopie bronchique avec LBA: en cas d’échec d’ATB ( L.B.A. = lavage
broncho alvéolaire, on injecte un produit que l’on recueille ensuite et que l’on analyse
en labo)
• Autres: en fonction de l’orientation :
– Antigénuries pneumocoque et Antigénuries légionelle
– Sérologie : recherche d’Ac (pour virus et bactérie atypique).
– PCR multiplex : virus
– PCR Covid 19
IV. Traitement
1. Orientation du patient
- Recherche de signes de gravité
• Altération de la conscience
• Atteinte des fonctions vitales : PAS < 90 mm Hg, pouls > 120/mn, FR > 30/mn, SaO2
<90%
• Température > 40°C ou hypothermie
- Traitement ambulatoire
• Chez un patient non à risque avec un état clinique stable.
• La stabilité clinique est définie par : la normalisation des signes vitaux, une SaO2 >
90%, un statut mental normal
- Indications d’hospitalisation
• l’existence d’un critère de gravité ou d’un environnement défavorable quel que soit
l’âge (Conditions socio-économiques défavorables, Inobservance thérapeutique
prévisible)
2. Antibiothérapie
• Rapidité : débuté en urgence dès que le diagnostic est posé
• Antibiothérapie initiale est probabiliste
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• le pneumocoque doit être toujours ciblé
• La durée de traitement est de 7 à 10 jours
• Les antibiotiques utilisés:
– B lactamines
– Macrolides
– Fluoroquinolones
3. Traitement associé
Oxygénothérapie
Antipyrétique, antalgiques
Réhydratation
Kinésithérapie respiratoire
Prévention ou correction des décompensation des comorbidités
V. Evolution
Evolution favorable
• L’amélioration symptomatique survient au cours des 2 ou 3 premiers jours du
traitement: apyrexie et amélioration de l’état général.
• Les signes radiologiques disparaissent de façon retardée après quelques semaines.
Absence d’amélioration ou aggravation malgré 3 jours de traitement
• Une réévaluation clinique et radiologique
• La pratique d’un nouveau bilan inflammatoire
• Une nouvelle enquête bactériologique
VI. Prévention
• vaccination antigrippale annuelle personnes à risque.
• Vaccination antipneumococcique toutes les 5 ans personnes à risque ( âge > 65 ans,
pathologies chroniques, immunodépression)
• Arrêt du tabagisme.
VII. Conclusion :
- Pathologie fréquente, mortelle surtout chez les sujets âgés ou ayant des tares
- Nécessité d’une prise en charge rapide et l’usage rationnelle des antibiotiques