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plaignant « d'oppression thoracique » n'ont pas Toutefois, les causes peuvent être multiples. Une
nécessairement des difficultés à respirer mais de insuffisance ventriculaire gauche peut, par
l'angor; parfois les deux peuvent survenir exemple, apparaître brutalement ou se dévelop- I
ensemble. Les patients avec des douleurs thora- per sur plusieurs semaines avec une dyspnée
ciques pleurales se plaignent souvent d'essouf- croissante. Le plus souvent, les patients ne peu-
flement et ces symptômes peuvent coexister vent pas donner avec précision le début exact
avec un infarctus pulmonaire. Ils peuvent, toute- d'une dyspnée durable. Vous devez insister I
fois, être liés à une impossibilité de respirer nor- auprès d'eux, car les patients qui disent être
malement en raison d'une douleur à essoufflés depuis plusieurs mois se souviennent
l'inspiration, en raison de fractures costales par ensuite que la tolérance à l'exercice physique I
exemple. s'est détériorée depuis plusieurs années.
éplsodique et varier au cours de la journée souffrant d'un asthme liés à leur travail : « Est-ce
comme dans l'asthme. que votre respiration (les sifflements ou la toux)
s'améliore pendant les week-ends? » et « Est-ce
Dyspnée nocturne. Un réveil nocturne peut que cela va mieux pendant vos vacances? »
survenir dans deux situations parfois difficiles à
séparer l'une de l'autre: l'œdème pulmonaire et Effets des traitements
l'asthme nocturne. Dans l'œdème pulmonaire dû Une dyspnée qui s'améliore après la prise de
à l'insuffisance ventriculaire gauche ou à une diurétiques oriente vers un œdème pulmonaire.
maladie valvulaire cardiaque, les patients sont Une amélioration singulière après plusieurs
réveillés brutalement par leur essoufflement jours de traitement stéroïdien évoque très forte-
(« dyspnée paroxystique nocturne ») mais sont ment un asthme ou, plus rarement, une maladie
soulagés en s'asseyant ou en sortant du lit, parenchymateuse comme une alvéolite aller-
manœuvres qui réduisent la pression capillaire gique. Un soulagement rapide par un broncho-
hydrostatique. Chez un asthme mal contrôlé (un dilatateur permet un diagnostic d'asthme.
problème bien plus fréquent), l'essoufflement
survient également vers deux ou trois heures du Symptômes associés
matin mais s'accompagne d'une toux et de sif- Les interrelations des symptômes sont impor-
flements, reflétant l'exagération des variations tantes. L'essoufflement chez un fumeur avec une
circadiennes normales du calibre des voies hémoptysie et une perte de poids suggère une
aériennes. atélectasie ou un épanchement dus à un cancer,
alors que l'essoufflement avec des sifflements
Dyspnée posturale. L'essoufflement surve- chez un jeune est habituellement un asthme.
nant en position couchée (orthopnée) n'est pas L'essoufflement est un symptôme fréquent d'hy-
seulement un signe d'insuffisance cardiaque. perventilation, souvent sans lien avec l'effort et
Ceci survient dans une paralysie diaphragma- survenant avec d'autres symptômes comme des
tique bilatérale. L'amélioration de l'essoufflement palpitations, des paresthésies des bras, des ver-
au coucher (platypnée) est rare et se voit dans tiges, une douleur thoracique et une respiration
différents types de shunt artério-veineux. trop visible. Ces patients se plaignent souvent de
« ne pas pouvoir prendre une respiration pro-
Facteurs prédisposants fonde » ou de « ne pas inspirer suffisamment
Une dyspnée liée à des facteurs environnemen- d'air dans la poitrine ».
taux, identifiables ou non, est habituellement liée
à l'asthme. Certains asthmatiques, par exemple, Sifflements. Ce bruit sifflant et musical qui
deviennent essoufflés lorsqu'ils sont en pré- survient lors de la respiration est important, car
sence d'un chat ou à d'un parfum particulier, ou il indique une obstruction des voies aériennes.
peuvent avoir des symptômes saisonniers Les principales causes sont:
lorsque la densité des pollens est élevée. L'es- • l'asthme;
soufflement est presque toujours aggravé pen- • la bronchite chronique et l'emphysème;
dant l'exercice physique, mais l'asthme d'effort • l'obstruction permanente des voies aériennes,
survient souvent après les efforts. Une dyspnée en raison d'une tumeur, par exemple.
aiguë est plus souvent due à une alvéolite aller-
gique ou à un asthme; les fermiers et les éle- Vous serez peut être amené à expliquer ce qu'est
veurs de pigeons peuvent développer des un sifflement car tous les patients ne compren-
symptômes quatre à douze heures après l'expo- nent pas ce que cela veut dire. Les principaux
sition à des allergènes. Les activités profession- signes diagnostiques du sifflement sont les
nelles sont particulièrement importantes; mêmes que pour l'essoufflement; toutefois, la
demandez à tous les patients avec une dyspnée variabilité du sifflement, son caractère spontané
si elle est liée à leur travail. Deux questions per- ou sa survenue à l'effort, les allergènes, l'occu-
mettent de reconnaître la plupart des patients pation, les médicaments (par exemple bêtablo-
Comprendre les différents appareils
quant, aspirine), ou des sifflements nocturnes Facteurs favorisants. La toux liée au repas
suggèrent de l'asthme. ou au décubitus dorsal peut être due à l'inhala-
tion du contenu œsophagien. La toux peut être
causée par des poussières ou des fumées parti-
La toux culières.
Ce signe varie de l'irritation modérée à un symp- Production de crachats. Une toux chro-
tôme de détresse. Il est fréquent dans les mala- nique hautement productive suggère des bron-
dies respiratoires mais, à lui seul, aide rarement chectasies.
au diagnostic. La toux est un effort expiratoire
forcé s'opposant à une glotte fermée qui s'ouvre Signes associés. Les causes les plus habi-
brutalement, libérant l'air et les sécrétions respi- tuelles d'une toux chronique non diagnostiquée
ratoires de manière explosive. Le réflexe naît des sont:
récepteurs du larynx et des voies principales res- • l'écoulement nasal postérieur;
piratoires, qui sont stimulés à la fois par des • l'asthme occulte;
substances dans les voies respiratoires (comme • le reflux gastro-œsophagien.
des sécrétions, des corps étrangers ou des irri-
tants inhalés) et par des phénomènes affectant Il est impératif, dès lors, de rechercher une obs-
les parois de l'arbre respiratoire (comme une truction nasale, une rhinorrhée et une sinusite;
inflammation ou des modifications brutales du d'autres symptômes de l'asthme; un pyrosis et
volume thoracique). une indigestion. L'inhalation de corps étrangers,
comme une cacahouète, peut provoquer la toux
Caractéristiques de la toux et est souvent méconnue chez l'enfant.
Beaucoup de fumeurs et d'habitants de zones
industrielles considèrent la toux comme faisant Type de toux. Si votre patient tousse pen-
partie de leur vie quotidienne. Leur réponse à dant l'examen, vous pourrez vérifier si elle est
« Est-ce que vous toussez? » peut souvent être productive. Sinon, le caractère de la toux est
« Non » ou « Comme d'habitude ». Dans ce cas rarement une aide diagnostique. Dans la paraly-
vous devez rechercher ce que votre patient sie unilatérale d'une corde vocale (comme dans
considère comme normal, demander si la toux a la paralysie du nerf récurrent causée par une
changé récemment, et vérifier les points suivants : extension médiastinale maligne) la toux peut
être prolongée et ressemble au meuglement
Durée. Essayez d'apprécier depuis combien d'une vache (toux « bovine »). Une laryngite, par-
de temps la toux est présente. Une toux matinale ticulièrement chez l'enfant, se manifeste par une
persistant depuis plusieurs années et produisant toux râpeuse, comme dans un croup. Une toux
des crachats blancs est caractéristique d'une faible survient dans la paralysie bilatérale des
bronchite chronique, alors que la toux Installée cordes vocales, dans la paralysie des muscles
depuis une semaine ou deux est habituellement respiratoires, dans les atteintes sévères de toute
en rapport avec un banal refroidissement. cause et lorsque la toux est douloureuse.
Variabilité. Une toux nocturne peut appa- Expectoration. Recherchez des « crachats »
raître dans l'asthme. Bien que souvent associée à plutôt qu'une « expectoration », un terme qui ne
une dyspnée et à des sifflements, elle peut être le dit rien à la majorité des patients. Environ 100 ml
seul symptôme inaugural de l'asthme infantile et de sécrétion sont produites journellement par
occasionnellement de l'adulte. La toux varie au un arbre respiratoire normal, et sont habituelle-
cours de la journée dans l'asthme, mais une toux ment avalés. Devant une toux productive, il est
persistant depuis plusieurs semaines ou mois utile de savoir grossièrement quelle quantité a
chez un fumeur accroît la possibilité d'un carci- été produite, même si certains patients avalent le
nome bronchique. surcroît de crachats. Le volume d'une expectora-
Comment se présentent les patients atteints d'une maladie respiratoire?
tion, disons, d'une cuillère à soupe jusqu'à une ment du nasopharynx peut être difficile à distin-
tasse, est habituel dans les bronchectasies, par- guer. S'il existe à saignement nasal ou du sang
fois plus dans les abcès pulmonaires. Une présent dans la bouche, l'origine nasopharyngée
remarque générale concernant la prise des anté- est probable, alors que si le sang remonte lors
cédents est Ici nécessaire. Lorsque vous interro- de la toux, s'il est mélangé ou qu'il strie les cra-
gerez votre patient sur, par exemple, le volume chats, l'origine thoracique est probable. Le sang
de crachats ou le nombre de douleurs thora- d'origine pulmonaire est habituellement rouge
ciques « dans une journée », vous référerez habi- et non pas brun.
tuellement à une période de 24 heures alors que
le patient pense le plus souvent à la journée « par L'hémoptysie est-elle sévère? Le volume
opposition à la nuit ». Accordez-vous avec votre de sang aide à évaluer la gravité du problème et
patient. devient important pour la prise en charge. Une
hémoptysie de plus de 200 ml en 24 heures
Expectoration: couleur et consistance. engage le pronostic vital.
Claire ou blanche (grise dans les zones Indus- L'origine de l'hémoptysie (Point de révision 5.4)
trielles), collante ou mucoïde, l'expectoration est n'est retrouvée que chez la moitié des patients.
typique d'une hypersécrétion des glandes à L'histoire et l'examen cliniques apportent des
mucus bronchiques, comme dans la bronchite orientations écologiques.
chronique. Lorsque les crachats sont jaunes et Une hémoptysie franche avec une douleur pleu-
verts (purulents), souvent épais, ils contiennent rale, une dyspnée et parfois un frottement pleu-
des globules blancs marqueurs de l'infection, ral se retrouve dans l'infarctus pulmonaire ou de
bien que dans l'asthme, les crachats verts puis- la fièvre; une expectoration purulente et des
sent être dus à des éosinophiles. Les crachats signes de condensation pulmonaire se voient
des mineurs de charbon peuvent être noirs dans la pneumonie. Une hémoptysie récidivante
(mélanophtysis). Les asthmatiques ont des depuis des années est fréquente dans les bron-
expectorations visqueuses et filantes («je n'arrive chectasies. Chez un fumeur de quarante ans et
pas à le sortir » est un commentaire fréquent), et plus, il faut toujours penser au carcinome bron-
plus rarement crachent des petits moules bron- chique. Une hémoptysie ne doit jamais être rap-
chiques (spirales de Cruschmann) lorsqu'ils pré- portée à une « bronchite » avant d'avoir éliminé
sentent une aspergillose broncho-pulmonaire. les étiologies graves, et même si c'est le cas, il
L'expectoration est mousseuse, parfois rosée, vaut mieux être honnête et dire que la cause est
dans l'œdème aigu pulmonaire sévère. Des inconnue.
sécrétions abondantes sont rares dans les carci-
nomes alvéolaires. Une expectoration fétide
suggère une infection anaérobie dans un abcès
ou un emphysème pulmonaire avec fistule
broncho-pleurale.
Communes
Sans cause retrouvée.
Infection respiratoire aiguë.
Hémoptysie (cf. chapitre 38). Cracher du
Bronchectasies.
sang au cours d'un effort de toux fait craindre Cancer pulmonaire.
un cancer à beaucoup de patients et de méde- Tuberculose active/inactive.
cins, alors qu'il n'est mis en cause que dans 3 % Traumatisme thoracique.
des cas. Face à un patient ayant expectoré du Rares
sang il vous faudra répondre à deux questions: Vascularite pulmonaire.
Malformations artério-veineuse.
Tumeur bénigne.
Est-ce vraiment une hémoptysie? Vous
Corps étrangers.
devez vous rappeler que le sang peut ne pas Sténose mitrale.
venir de l'arbre respiratoire. L'hématémèse est Troubles de la coagulation.
habituellement facile à éliminer, mais un saigne-
Comprendre les différents appareils
• EXAMEN CLINIQUE
Médicaments. L'aspirine ou d'autres médi-
caments anti-inflammatoires non stéroïdiens
peuvent provoquer ou aggraver une obstruction
Signes extrathoraciques
des voies aériennes. De nombreux médicaments Hippocratisme digital
provoquent une éosinophilie pulmonaire. La
nitrofurantoine, l'amiodarone et le busulphan Quand tous les signes de l'hippocratisme sont
sont parmi les nombreux médicaments respon- présents, sa reconnaissance est facile. Des cas
sables de la fibrose pulmonaire. moins évidents sont matière à discussion, au
cours des visites, quant à la présence ou non de
Loisirs. Les perruches et les pigeons peu- l'hippocratisme, sans grande incidence sur la
vent provoquer une alvéolite allergique extrin- prise en charge.
sèque. Les premières provoquent une dyspnée Les signes d'hippocratisme (Fig. 5.2) sont:
progressive et insidieuse alors que les seconds • l'hypertrophie des tissus mous du lit de
sont le plus souvent la cause d'un syndrome l'ongle ;
aigu. • l'élargissement de l'angle entre l'ongle et le lit
de l'ongle, jusqu'à 180° (mais pas dans tous les
Immunodéficience. Vous devez être attentif cas) ;
à la possibilité du sida (syndrome d'immunodé- • l'augmentation de la courbure de l'ongle
ficience acquise) ou à d'autres états d'immuno- dans l'axe longitudinal et latéral;
déficience, en particulier lors de symptômes • une transformation en bulbe du bout des
respiratoires inexpliqués ou d'anomalies à la doigts.
radiographie pulmonaire. Un antécédent de
maladie hématologique maligne ou de traite- Il est habituel de reconnaître trois situations:
ments cytotoxiques et stéroïdiens sont habituel- l'hippocratisme est soit clairement présent, soit
lement des signes manifestes, mais vous devez clairement absent, soit possible.
rechercher les risques spécifiques du sida La pathogénie de l'hippocratisme est inconnue:
(cf. chapitre 21). une augmentation du flux de sang à travers les
doigts et un facteur neurogène (probable), car la
POINT PRATIQUE
Demandez toujours si une précédente
radiographie pulmonaire a été faite, et quand.
Vous gagnerez ainsi beaucoup de temps et
d'examens complémentaires si vous possédez un
cliché ancien à titre de comparaison.
Congénitale
identifiée lorsque la saturation artérielle d'oxy-
Pulmonaire
gène est de 80 à 85 %. De manière approxima-
Carcinome bronchique
Fibrose alvéolaire, asbestose
tive, elle indique que le sang contient au moins
Foyer infectieux pulmonaire chronique sur 5 g/dl de désoxyhémoglobine. La cyanose est
bronchectasies, mucoviscidose, abcès pulmonaires facilement détectée dans la polycythémie, mais
Cardiaque
peut être absente dans une anémie en dépit
Endocardite bactérienne. d'une hypoxémie sévère. La cyanose périphé-
Cardiopathie congénitale cyanogène rique est habituellement due à une extraction
Digestive
d'oxygène accrue, avec une circulation ralentie
Rectocolite hémorragique, maladie de Crohn comme par temps froid, au cours des phéno-
Cirrhose hépatique mènes de Raynaud ou d'une maladie vasculaire
Autres périphérique.
Beaucoup d'autres causes comme le fibrome
pleural
Obstruction de ia veine cave supérieure
Elle est le plus souvent due à:
• un carcinome bronchique et/ou associé à des
L'ostéoarthropathie hypertrophique pulmonaire adénopathies médiastinales;
provoque des douleurs et parfois un gonflement • un lymphome;
aux extrémités des os longs, symétriquement • une fibrose médiastinale ou une autre cause
au-dessus des poignets et des chevilles. Elle est rare.
souvent associée à un hippocratisme, la plupart
des cas étant associées un carcinome épider- Parmi ces causes, seul le carcinome bronchique
moïde du poumon. Les radiographies montrent est fréquent.
une apposition sous-périostée de la diaphyse Les patients peuvent se plaindre de céphalées et
des os longs (Fig. 5.1). d'une aggravation de leur dyspnée ainsi, que
d'un visage bouffi. Les signes conséquents ont
Cyanose une gravité variable :
Observez la langue, les lèvres et les ongles à la • veines dilatées de la paroi thoracique anté-
recherche de la décoloration bleue caractéris- rieure (Fig. 5.3) ;
tique de la cyanose. Si la cyanose est présente • veines jugulaires dilatées, immobiles et non
dans les trois sites, elle est dite « centrale » (Point pulsatiles;
de révision 5.7), et si elle existe uniquement sur • œdème de la face, du cou et (parfois) des
les ongles, elle est dite « périphérique ». bras;
L'aptitude à reconnaître une cyanose varie beau- • œdème conjonctival.
coup parmi les médecins, et la cyanose doit être
Comprendre les différents appareils
Respiration
Figure 5.3. Obstruction de la veine cave supérieure. Fréquence
Noter les veines dilatées du thorax et de l'abdomen Cinétique respiratoire
supérieur ; ce signe clinique discret peut être facilement - Superficielle
méconnu. - Kussmaul
- Cheyne-Stokes
Les veines dilatées de la paroi thoracique r e p r é - - Bruyante
sentent u n e circulation collatérale court-circui- - Lèvres pincées
tant la veine cave supérieure obstruée et - Orthopnée
d a n s l'emphysème, et parfois d a n s la c y p h o s e
Inspection du thorax [cf. ci-dessous).
Figure 5.6.
Schéma de profil
du thorax de la
figure 5.5
montrant le
développement
de la cyphose
par déformation
des vertèbres
thoraciques.
POINT PRATIQUE
Si vous ne pouvez pas distinguer le côté atteint er
raison de différences minimes à l'examen clinique
alors le côté à l'ampliation réduite est celui qui
recèle la pathologie.
tine, il est suffisant de noter si l'ampliation t h o - lors d'une obstruction ventilatoire, le dia-
exacte n'est p a s nécessaire car elle est imprécise des côtes (Fig. 5.9). O b s e r v e z les m o u v e m e n t s
a b d o m i n a u x pendant la respiration. N o r m a l e -
et n'a q u e peu de valeur diagnostique : en effet,
ment, la paroi abdominale se projette vers
toute atteinte pulmonaire ou pariétale peut
l'avant en raison de la descente d i a p h r a g m a -
réduire l'ampliation. U n e réduction unilatérale
tique et de l'expansion de la c a g e t h o r a c i q u e ; un
est plus importante car elle oriente vers une
m o u v e m e n t a b d o m i n a l vers l'intérieur o u a s y n -
c h r o n e suggère une paralysie phrénique ou un
épuisement musculaire. Enfin, au cours d'une
obstruction sévère des voies aériennes, v o u s
pourrez observer les muscles respiratoires
accessoires, scalènes antérieurs et s t e r n o - c l é i d o -
mastoïdiens qui contribuent à la respiration. Ces
patients utilisent également leurs bras pour fixer
les épaules afin d'accroître l'efficacité des
muscles accessoires.
Palpation de la trachée
Puis, vérifiez q u e la trachée est bien médiane. Il y
plusieurs m o y e n s , la plus simple étant de poser
s o n index sur l'incisure m é d i a n e du sternum et
Figure 5.11. Déplacements du médiastin (trachée et cœur) dans plusieurs situations pathologiques. La trachée peut
demeurer médiane en dépit d'un épanchement/collapsus mais fixée par une tumeur médiastinale.
Comment se présentent les patients atteints d'une maladie respiratoire?
Tympanisme
Hyperinflation, par exemple emphysème/asthme
Pneumothorax
Individus maigres
Matité
Condensation/collapsus/fibrose
Obésité
Matité pierreuse
Figure 5.13. Technique de
percussion. Noter que le
Épanchement pleural
mouvement de percussion naît du poignet.
Comprendre les différents appareils
R a p p e l e z - v o u s q u e si le timbre de percussion
diffère d'un côté à l'autre, une a n o m a l i e est p r o -
bable, soit un t y m p a n i s m e d'un côté soit u n e
matité de l'autre.
Cependant, si v o u s retrouvez la m ê m e a n o m a l i e
des deux côtés, ceci est b e a u c o u p m o i n s signifi-
catif. Toutefois, u n e matité basale bilatérale peut
être d u e à un é p a n c h e m e n t pleural bilatéral,
mais peut être simplement en rapport avec u n e
obésité. Le m o u v e m e n t diaphragmatique est
difficile à détecter par la percussion mais u n e
matité basale droite peut é v o q u e r u n e ascension
diaphragmatique droite, et un tympanisme
basai g a u c h e u n e ascension diaphragmatique
gauche.
Projections pariétales
C a r d e z en m é m o i r e quelle partie du p o u m o n
v o u s examinez (Fig. 5.15 à 5.17 et Point de révi-
sion 5.11).
On perçoit u n e matité liée au foie en d e s s o u s du
e
niveau de la 6 côte sur la ligne médioclaviculaire
bien q u e la limite supérieure du foie remonte
e
juste a u - d e s s u s du niveau de la 5 côte. D e s
poumons distendus repoussent cette limite
supérieure du foie vers le bas.
Sons respiratoires
Sons entendus par la bouche
Chez une p e r s o n n e saine, au repos, v o u s ne p e r -
cevez a u c u n s o n respiratoire à la bouche. Figure 5.15 à 5.17. Projections de surface du poumon
Au contraire, d a n s une obstruction des voies droit. La grande fissure (oblique) suit la ligne depuis 12
aériennes ( B P C O o u asthme), o n perçoit souvent en arrière vers la sixième côte sur la ligne médio-
axillaire. La fissure horizontale (petite) suit le bord
des sons respiratoires; habituellement, plus
inférieur de la quatrième côte et croise la fissure
l'obstruction est sévère, plus la respiration est
oblique sur la ligne médio-axillaire. Les projections du
bruyante. Ces s o n s naissent des turbulences poumon gauche sont similaires mais la fissure
accrues de l'air d a n s les voies respiratoires. U n e horizontale est absente.
Figure 5.16. Projection pariétale du poumon droit. Figure 5.17. Projection pariétale du poumon gauche.
Sons surajoutés
Sibilants; Il est parfois difficile d'être sûr q u e le m u r m u r e
Crépitants ; vésiculaire est normal, mais s'il est identique des
Frottement pleural. deux côtés, il a toutes les c h a n c e s d'être n o r m a l .
Obstruction de la bronche
lobaire supérieure : souffle
Souffle bronchique . bronchique toujours perçu
(les sons sont transmis
de la trachée)
Obstruction de la bronche
lobaire inférieure : souffle
bronchique non perçu
Figure 5.19. Transmission des sons respiratoires lorsque les voies aériennes centrales sont obstruées.
En fin d'inspiration (typiquement bilatérale et flammation des voies aériennes de petit calibre,
basale) c o m m e d a n s l'alvéolite allergique extrinsèque
Œdème pulmonaire (insuffisance ventriculaire aiguë.
gauche);
Fibrose pulmonaire alvéolaire;
Asbestose.
Bruits vocaux et vibrations vocales
Inspiratoire/expiratoire précoce
Dilatation des bronches (bronchectasies localisées)
U n p o u m o n n o r m a l transmet mal les hautes f r é -
Bronchite chronique (peu nombreux).
quences, ce qui rend la parole inintelligible et le
Inspiratoire (localisée) m u r m u r e inaudible lorsqu'on les écoute a v e c un
Pneumonie.
stéthoscope s o u s l a paroi thoracique. U n p o u -
m o n solide (condensation) transmet de plus
hautes fréquences, la parole devient intelligible
Faites attention, car des crépitants peuvent être (bronchophonie) et le m u r m u r e audible (pecto-
produits par le m o u v e m e n t des poils s o u s le s t é - riloquie). Ces deux signes ont le m ê m e m é c a -
thoscope. Pouvoir distinguer des crépitants fins nisme et ne sont présents q u e lorsque le souffle
de crépitants bruyants n'aide pas souvent sur le bronchique est présent; ils n'apportent a u c u n e
plan diagnostic, bien q u e certains crépitants information supplémentaire et sont redondants.
soient caractéristiques, par exemple ceux de la La transmission de la voix à la paroi thoracique
fibrose pulmonaire qui ont un bruit de b a n d e est palpable par les vibrations de b a s s e f r é -
Velcro q u e l'on ouvre. quence.
POINT PRATIQUE
F r o t t e m e n t p l e u r a l . C'est u n s o n rude, c r a -
quant, probablement produit par les m o u v e - Ne perdez pas de temps avec les bruits vocaux et
les vibrations vocales lors d'un examen de routine
ments des feuillets viscéral et pariétal de la plèvre
du thorax s'il n'y a pas d'anomalie significative par
l'un sur l'autre. V o u s l'entendrez à l'inspiration et ailleurs.
à l'expiration, mais rarement s'il existe un é p a n -
chement pleural d'un certain volume. N'importe
quelle c a u s e d'inflammation pleurale peut p r o - Ce sont les vibrations v o c a l e s et, c o m m e t o u -
v o q u e r un frottement (habituellement u n e infec- jours, la clef réside d a n s la c o m p a r a i s o n d e s
tion, un infarctus pulmonaire ou un traumatisme deux côtés, simultanément de préférence. Placez
pleural, incluant les biopsies). les p a u m e s des mains sur la paroi thoracique et
d e m a n d e z au patient de dire « 33 ». Les v i b r a -
tions vocales sont palpables sur un p o u m o n
normal et elles sont accentuées d a n s un s y n -
POINT PRATIQUE d r o m e de c o n d e n s a t i o n , mais sont toujours
Vous devez toujours suspecter un stridor si les diminuées en cas d'épanchement.
sibilances sont plus fortes à l'inspiration qu'à La valeur actuelle des bruits v o c a u x et d e s vibra-
l'expiration.
tions vocales est discutable. Toutefois, si v o u s
Comment se présentent les patients atteints d'une maladie respiratoire?
Figure 5.20. Signes extrapulmonaires associés avec les atteintes respiratoires. PVJ : pression veineuse jugulaire.
Comprendre les différents appareils
Trachée poussée
vers la gauche
Diminution de
l'ampliation thoracique
Matité à la percussion
Abolition du murmure
vésiculaire
Apex cardiaque
vers la gauche
Même signes
à la face postérieure
du thorax
Atteinte de tout
l'hemithorax droit
(antérieur
Figure 5.22. Signes d'un épanchement et postérieur)
pleural droit abondant.
Trachée centrale .
Mouvements
peuvent être
Matité
à la percussion
Abolition
du murmure
vésiculaire
Bruits cardiaques
difficiles à entendre
Même signes
à la base gauche
Figure 5.23. Signes d'un épanchement postérieure
pleural gauche modéré.
Comprendre les différents appareils
La trachée
peut être déplacée
vers la gauche
particulièrement dans
un pneumothorax
expansif
Mouvements
Tympanisme
voire
hyperrésonance
Abolition
ou diminution
du murmure
vésiculaire
Mêmes signes à
la face postérieure
Figure 5.24. Signe d'un pneumothorax droit.
Trachée
attirée
vers la gauche Matité
à la percussion
Diminution
du murmure
vésiculaire
Mouvements
Souffle
bronchique
possible
L'hemithorax
droit peut
être mobile
Matité
à percussion
Souffle
bronchique
Les
crépitements
Matité peuvent être
à la percussion entendus
Souffle
bronchique
Signes
surtout
postérieurs