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FACULTE DE MEDECINE
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
INITIATION A LA
RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
2015
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CONTENU DU MODULE
INTRODUCTION A LA RECHERCHE
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE
2.1 Enoncé du problème de recherche
2.2 Justification du problème
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6.5 Plan de collecte de données
6.6 Plan de traitement et d’analyse des données collectées
6.7 Questions éthiques
6.8 Validation des instruments
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INTRODUCTION A LA RECHERCHE
1- Définition de la recherche
Il existe une multitude de définitions mais dans ce module nous retenons celle qui suit :
La recherche scientifique est avant tout un processus systématique et rigoureux, une
démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à résoudre et
d’obtenir des réponses précises à partir d’investigation.
Fondements théoriques
Il s’agit pour le chercheur de procéder à une explication générale des phénomènes et un
cadre d’analyse des pratiques sociales. De ce point de vue, les théories sont des
systèmes cohérents de conjonctures orientant la recherche par voie de déduction dans
l’étude des données. Il s’agit alors de grandes constructions logiques, de schémas
conceptuels et de paradigmes.
La recherche dans le domaine de la santé qui s’inscrit dans les derniers types de
fondement, tend à élucider, frange par frange, les divers aspects du système. Par
exemple:
- Décrire les représentations ou les images que les individus se font de la santé;
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- Saisir et typer les attitudes de la population à l’égard de la santé et des soins, ainsi
que leurs relations avec les comportements de santé;
- Évaluer la fréquence de divers problèmes de santé dans une population (taux
d’incidence ou de prévalence); analyser leur évolution; établir des perspectives;
- Mettre en lumière les relations entre ces problèmes et certaines situations
d’environnement
- Mettre à jour les relations entre ces problèmes et les comportements des acteurs
du système de santé;
- Évaluer l’importance des services de santé nécessaires pour répondre à certains
besoins selon des critères à définir;
- Analyser les types de relations entre acteurs du système et en particulier les
conflits, dépister l’origine de ces conflits et en tracer le déroulement et les modes
de résolution
- Évaluer les performances de certaines parties du système de santé à partir de
critères de référence à définir au préalable
2- Typologie de la recherche
Il existe deux principaux types de recherche : la recherche fondamentale et la recherche
appliquée.
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2.2.1- Recherche opérationnelle
Son but est de permettre aux décideurs de choisir parmi plusieurs solutions celle qui
garantit la meilleure efficience et efficacité.
Exemple : Causes de désertion des malades d’un cabinet de soins au profit d’un autre
situé dans le même quartier
a) sur la base du temps, on décrit les études longitudinales ou prospectives, les études
transversales et les études rétrospectives.
b) sur la base du critère Action, on décrit les études expérimentales et les études non
expérimentales
c) sur la base du but recherché, nous avons les études descriptives et les études
analytiques.
Exemple : - Mettre en évidence la corrélation entre tel facteur d’environnement et
l’apparition de telle maladie
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2.2.4- Recherche - action
C’est un processus qui met en relation chercheurs et acteurs qui aboutit à l’instauration
d’un va et vient entre l’analyse et l’action. Son but est d’apporter une solution à un
problème posé par les intéressés eux-mêmes et non par l’expertise des chercheurs
extérieurs au problème.
Exemple : comportements des agents de santé par rapport à l’accueil
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CHAPITRE I : FORMULATION D’UN PROBLEME DE RECHERCHE
- Pertinence : Selon le Robert la pertinence c’est ce qui convient exactement à l’objet dont il
s’agit, qui dénote du bon sens : judicieux approprié
Se poser les questions suivantes : quelles sont l’importance et l’ampleur du problème ?
Qui est touché par le problème ? Quelle est la gravité du problème ?
- Nouveauté
S’assurer que le sujet n’a pas fait l’objet de recherche antérieure (manque de
connaissance sur le sujet)
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- Faisabilité : Selon le petit Larousse c’est le caractère de ce qui est faisable, réalisable
dans les conditions techniques, financières et de délai défini
L’étude est-elle faisable compte tenu des ressources disponibles ?
- Acceptabilité : Selon le petit Larousse c’est ce qui peut être acceptée, toléré sur les
plans politique, éthique, culturel et social
Il est conseillé de prendre un sujet qui intéresse les autorités politiques et administratives et
les communautés. Les aspects éthiques ne doivent pas être négligés. Les questions
suivantes peuvent être posées :
Acceptabilité éthique :
Le sujet pose-il des problèmes d’ordre éthique ?
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Les critères que nous venons de voir peuvent être évalués au moyen de l’échelle
suivante :
1 Non pertinent
Pertinence 2 Pertinent
3 Très pertinent
1 Renseignements suffisants, déjà disponibles
2 Certains renseignements sont disponibles, mais sur les grandes
Nouveauté questions
3 Pas de renseignements fiables sur quoi fonder la résolution du
problème
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1.3- Analyse du problème identifié
Il faut donc au cours de discussions initiales avec ces gestionnaires et les professionnels
des services, éclaircir les questions en cause, en dressant une liste de tous les
problèmes tels qu’ils les perçoivent.
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Par exemple, les gestionnaires et les professionnels des services de PF peuvent établir
que l’énoncé général « Les services de planification familiale sont sous fréquentés par les
clients » dénote les problèmes suivants :
- Connaissance insuffisante des services de PF par les usagers potentiels ;
- Centres de PF distants des domiciles des usagers
- Attitudes non empathiques des personnels des centres de PF
- Les locaux des centres de PF manquent d’intimité
- Le nombre de grossesses non désirées est élevé
- Les personnels ne font pas un examen clinique complet des usagers
- Les centres PF manquent de produits contraceptifs
- Les personnels des services de PF séduisent les clientes.
- Les personnels sont souvent absents des centres de PF
- Les usagers attribuent des propriétés d’infertilité aux produits de PF
- Les usagers pensent que les produits de PF provoquent des complications lors
des grossesses futures.
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Etape 3 : Analyser le problème
Il est utile de visualiser ces liens en traçant un diagramme dont voici, ci-après les
principes fondamentaux de construction.
Problème
central
Facteur Facteur
Les problèmes perçus et les facteurs qui en sont la source sont placés dans des
« bulles ». Les liens entre les bulles sont indiqués par des flèches à sens unique (pour les
relations de cause à effet) ou à double sens (pour les liens réciproques). Le problème
central est toujours entouré d’une ligne double.
Etape 3.1. Ecrire le problème central défini à l’étape 2 au centre du tableau (noir ou à
feuilles mobiles).
Etape 3.2. Discuter des facteurs ou causes qui pourraient être à l’origine de ce problème.
Il est nécessaire de tenir compte des points de vue de toutes les parties concernées et
des chercheurs, recueillis à l’étape 1. Discuter du lien entre les différents facteurs et le
problème.
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On peut écrire tous les facteurs possibles sur des fiches ou des bouts de papier. Ceux-ci
sont affichés autour du problème central sur le tableau et déplacés, modifiés ou éliminés
au besoin au cours de la construction du diagramme.
Mauvais
accueil des
clients/clientes
Rupture de
Faible utilisation produits
de méthodes contraceptifs
contraceptives
Nombre élevé
de grossesses Non respect
non désirées des
prescriptions
Centre de PF médicales
insuffisants
NB : Nombre de problèmes perçus mentionnés à l’étape 1 sont reliés entre eux par un
lien de cause à effet (le mauvais accueil des clients / clientes dans les centres PF cause
une sous-utilisation de ces centres) ou par un lien réciproque (les centres PF distants des
domiciles des usagers contribue à la sous- utilisation des services de PF, laquelle sous-
utilisation n’incite pas à l’ouverture de nouveaux centres qui se rapprocheraient de ces
usagers.
Le nombre élevé de grossesses non désirées est devenu le problème central. Il est
entouré pour le distinguer des facteurs qui en sont la source.
Le diagramme suggère que l’analyse pourrait s’orienter dans au moins trois directions
différentes :
des facteurs reliés à la disponibilité et à l’accessibilité des services de PF (centres
PF insuffisants) ;
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des facteurs relatifs à la qualité des services fournis (rupture des produits
contraceptifs, mauvais accueil) ;
des facteurs reliés aux usagers, à leur famille et à la collectivité (non- respect
des prescriptions médicales en matière de PF).
Ces ensembles de facteurs figurent dans bon nombre d’études sur l’utilisation des
services. Ils sont généralement liés de façon étroite.
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CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE
3- Une analyse des principaux facteurs qui peuvent influer sur le problème et un
argument convaincant selon lequel les connaissances actuelles ne suffisent pas à le
résoudre. Ces facteurs qui peuvent influer sur le problème sont aussi appelés causes du
problème;
4- Une brève description des solutions essayées dans le passé, de leur degré de réussite et
des raisons motivant la tenue de recherches supplémentaires ;
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5- Une description du type de renseignements que devrait recueillir la recherche et la
façon dont ces renseignements seront employés pour le résoudre.
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Idée générale mais très en rapport avec le sujet
Annonce facultative du
cadre de référence
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2.2- Justification du choix du thème
Tout choix de thème pour une recherche doit être justifié. Pour ce faire les éléments
suivants peuvent être évoqués :
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CHAPITRE III : FORMULATION DES ELEMENTS D’ORIENTATION
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3.2- Hypothèse(s) de recherche
Une hypothèse est un énoncé affirmatif écrit au présent de l’indicatif, déclarant
formellement les relations plausibles, prévues entre deux variables ou plus.
Elle est une supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la problématique.
C’est la réponse anticipée à la question de recherche posée. Elle demande à être
confirmée, infirmée ou nuancée par la confrontation aux faits.
- le sens de relation : les termes comme « moins que », « plus grand que »,
« différent de », « positif », « négatif » etc. indiquent le sens de la relation ;
- la vérifiabilité : une hypothèse n’en est une que parce qu’elle peut être vérifiée
c'est-à-dire qu’elle contient des variables observables, mesurables dans la réalité et
analysables sur le plan statistique;
- la plausibilité : l’hypothèse doit être plausible c'est-à-dire pertinente par rapport au
phénomène à l’étude. Cette pertinence est démontrée par la connaissance que le
chercheur a du domaine d’étude.
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raisonnement du chercheur. Par sa vérification, il peut dégager des
phénomènes généralisables qui seront la source de théorie ou loi ;
Ex. Un entretien préopératoire entre la personne soignée et l’infirmière panseuse, centré
sur l’écoute et l’information individualisée, permet d’humaniser le passage du malade au
bloc et diminue en partie l’anxiété de ce dernier.
(Cette longue hypothèse descriptive est née de l’intuition d’une infirmière panseuse à
partir de son observation du désarroi des malades)
- L’hypothèse déductive : elle est caractérisée par son approche qui fait d’emblée
appel aux lois et théories pour expliquer le cas particulier. Cette hypothèse peut
être déduite de théories connues déjà formulées ou de travaux connus ayant une
certaine notoriété.
Ex. L’utilisation systématique d’un modèle de soins basés sur l’autonomie a un impact sur
la qualité de vie des personnes âgées en institution
(Cette hypothèse repose sur une théorie de soins connue. Sa vérification permet de
théoriser le cas particulier et d’enrichir la théorie générale)
NB : L’hypothèse offre l’opportunité de développer les concepts et les variables de l’étude
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3.4- Objectifs de la recherche
Il s’agit de déclarations affirmatives qui expliquent ce que le chercheur vise, cherche à
atteindre. Les objectifs expriment l’intention générale du chercheur et spécifient les
opérations ou les actes qu’il devra poser pour atteindre les résultats escomptés.
Généralement deux types d’objectifs sont définis dans le cadre d’une recherche :
- les objectifs généraux
- les objectifs spécifiques
L’objectif général d’une étude énonce en termes généraux ce qui doit être accompli à
travers le projet de recherche. C’est le résultat global attendu de cette recherche. En
général on se limite à un seul objectif général.
Les verbes utilisés ne sont pas souvent précis : évaluer, analyser, étudier, déterminer…
Exemple : déterminer les motifs de la faible utilisation des latrines dans le quartier Pissy
en vue de la sensibilisation de la population
L’objectif spécifique est une communication d’intention qui exprime le résultat à atteindre
d’une manière précise, observable, mesurable.
Des objectifs spécifiques convenablement formulés facilitent l’élaboration de la méthode
de recherche et orientent la collecte, l’interprétation et l’utilisation des données.
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- sont formulés en utilisant des verbes d’action assez précis pour être évalués.
Exemple :
- calculer la prévalence de l’utilisation des latrines par les enfants ;
- identifier les moyens de prévention de chute des personnes âgées
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CHAPITRE IV : CONCEPTUALISATION DE L’ETUDE
Elle est une analyse critique qui permet de relever les forces et les faiblesses des
documents consultés en rapport avec le sujet à l’étude. Elle n’est pas une juxtaposition
des conclusions des études antérieures. Elle nécessite une prise de notes des
informations pertinentes et utiles lors de la lecture critique.
C’est un travail qui exige de la patience et une organisation individuelle. En pratique, il est
conseillé d’avoir une fiche de lecture (carnet) sur laquelle sont consignées les
informations utiles.
Il est conseillé d’utiliser les documents les plus récents.
A la fin, il faut prendre note de la référence du document exploité en vue de la constitution
des références des ouvrages (documents) consultés (références bibliographiques).
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réalité mais seulement ce qui exprime l’essentiel du point de vue du chercheur. Il s’agit
donc d’une construction - sélection. La construction - sélection d’un concept consiste dès
lors à désigner les dimensions qui le constituent et, ensuite, en préciser les indicateurs
grâce auxquels ces dimensions peuvent être mesurées.
- le développement est constitué du résumé critique de chacun des textes. Ceux-ci sont
généralement regroupés selon le sujet traité. Une revue de littérature comporte
habituellement un élément critique. Des phrases ou des paragraphes de transition sont
utilisés entre les résumés pour mieux mettre en relief les éléments communs et les
éléments divergents.
- la conclusion met les textes étudiés en perspective les uns par rapport aux autres et les
situe dans la problématique générale.
C’est le modèle théorique ou épistémologique dans lequel le problème placé prend sens,
envergure, allure ou orientation. Il s’agit pour le chercheur d’inscrire le problème dans un
cadre de référence en montrant qu’il connaît clairement les tenants et aboutissants des
théories et concepts engagés dans la formulation du problème en question.
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4.2.2- Elaboration du cadre de référence
L’élaboration d’un cadre de référence passe par les cinq principales étapes suivantes :
- spécifier l’objet de recherche ou du phénomène à expliquer (variable dépendante) ;
- décrire les prémisses qui soutendent l’enchaînement des facteurs influençant
l’objet ou le phénomène ; les facteurs doivent être explicitement identifiés ;
- identifier par facteur les variables par lesquels ils agissent sur le phénomène à
expliquer (variables indépendantes) ;
- déterminer le ou les types de relations qui existeraient entre ces variables
dépendantes et indépendantes ;
- illustrer par une figure ces variables avec leurs interrelations et dans l’ordre
chronologique selon lequel d’après vous elles s’influencent mutuellement et
influencent le phénomène à l’étude.
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b) Des facteurs lies aux services de santé
- la faible accessibilité des services (et notamment le coût du traitement) ;
- une mauvaise organisation des services de santé (heure d’ouverture, disponibilité
des traitements ou conseils inadéquats, etc.).
Faisabilité
- Est-il possible d’analyser tous les facteurs reliés au problème au cours de la
période considérée qui peut s’échelonner sur plusieurs années ou une seule
année dont c’est le cas pour les étudiants de l’ENSP.
- Ou bien est-il préférable de s’intéresser à un seul groupe de facteurs ?
Double emploi
Certains renseignements sur des facteurs figurant dans le diagramme sont-ils déjà
disponibles ? Quels sont les aspects du problème qui nécessitent une recherche
supplémentaire ?
Les éléments de l’analyse doivent être examinés en tenant compte de ces questions. Si le
problème est complexe et découle de nombreux facteurs, il faut définir lesquels
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pourraient faire l’objet de recherches moins importantes. S’il y a plus d’un sujet possible,
utiliser les critères de sélection et la méthode de classement décrits plus haut pour
prendre une décision finale au sujet de l’orientation et de l’envergure de la recherche. La
recherche peut ainsi prendre en compte tous les facteurs de l‘analyse ou s’intéresser à un
seul groupe de facteurs soit liés à la communauté, soit liés à la maladie ou à l’individu soit
les facteurs liés aux services de santé.
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CHAPITRE VI. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
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Au cours d’une étude expérimentale, le facteur étudié est manipulé par le chercheur. Pour
obtenir la meilleure probabilité de comparaison entre les groupes soumis à différentes
interventions, l’assignation à tel ou tel groupe se fera au hasard (randomisation).
Exemples :
- L’étude de l’effet d’un traitement sur la survie (individus).
- Fluorisation de l’eau de boisson (dans une communauté : étude écologique).
Les études quasi expérimentales sont des études au cours desquelles le facteur étudié
est manipulé de façon artificielle mais dans lesquelles la randomisation n’a pas été
utilisée. Le traitement n’est pas alloué de façon aléatoire.
Exemple :
Etude de l’effet d’un médicament sur un groupe de personnes malades volontaires, puis
comparaison des résultats à ceux d’autre groupe de personnes malades mais non
traitées.
L’évaluation Normative
Cette forme d’évaluation s’intéresse aux différentes composantes du programme ou du
plan et peut porter soit sur la structure (Ressources) soit sur le processus (l’application
des diverses procédures) soit sur les Résultats qui peuvent être de deux ordres :
Les résultats à court terme : Atteinte des objectifs préalablement définis
Les résultats à long terme : Impact de la mise en œuvre du plan sur l’état de santé de la
population
Exemple : Diminution de la mortalité maternelle
La Recherche évaluative
La recherche évaluative est une étude de type analytique qui essaie de mettre en relation
les différentes composantes du programme d’une part et d’autres de mettre en évidence la
relation entre le programme et les résultats obtenus. Il s’agit ici de prouver que
l’amélioration de l’état de santé est induite effectivement par la mise en œuvre du
programme nonobstant les autres facteurs.
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Résumé des différents types d’études
Cohorte
Cas témoins
Transversale
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6.2 OPERATIONNALISATION DES VARIABLES A L’ETUDE
6.2.1- Définition
On appelle variable tout caractère, sujet à prendre des états différents suivants les
individus, le temps ou le lieu d’observation. Ainsi en est-il par exemple du sexe, de l’âge,
du groupe sanguin, de la tension artérielle, du nombre de lits par hôpital, de la durée
d’hospitalisation. Tout état possible que peut prendre le phénomène étudié est une valeur
pour une variable.
En somme, une variable est une quantité ou une qualité susceptible de fluctuation, c’est-
à-dire susceptible de prendre différentes valeurs appelées modalités.
6.2. 2 - Typologie
La variable peut être quantitative ou qualitative :
- la valeur de la variable quantitative est numérique. Elle est discrète (nombre
d’enfants…) ou continue (poids, taille, âge…)
- la valeur de la variable qualitative est non numérique. Elle est nominale (sexe,
ethnie, couleur des yeux…) ou ordinale (petit, moyen, grand).
D’une façon générale, il existe deux types de variables :
- la variable indépendante : elle est l’élément mobile de l’hypothèse. Le chercheur au
cours de l’expérimentation la manipule, la fait bouger pour permettre le jeu de la
recherche. Elle est la cause, la condition qui influence une autre (ou plusieurs
autres).
- la variable dépendante : elle est celle dont le chercheur mesure la modification
pour démontrer l’impact de la variable indépendante. Elle est l’effet qui subit
l’influence de la cause.
Cependant il existe d’autres variables qui peuvent influencer à la fois la variable
indépendante et la variable dépendante. Ces variables sont potentiellement
confondantes.
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Discrète (isolée)
Quantitative (numérique)
Continue (non isolée)
Variable nominale
Une Variable constitue une caractéristique d’une personne, d’un objet ou d’un
phénomène qui peut revêtir différentes valeurs.
L’âge d’une personne est un exemple simple de ce qu’est une variable. La variable de
l’âge peut avoir différentes valeurs parce qu’une personne peut avoir 20 ans, 35 ans, etc.
Voici d’autres exemples de variables :
Le poids (en kilogrammes ou en livres) ;
La distance entre les domiciles et les centres de santé (en kilomètres ou en
minutes de marche) ;
Le revenu mensuel (en dollars, euro ou FC).
Comme toutes ces variables sont exprimées sous forme numérique, on les
appelle VARIABLES NUMERIQUES.
Les valeurs que peut prendre une variable peuvent également être exprimées sous forme
nominale ou ordinale. Par exemple, la variable « sexe » a deux valeurs, masculin et
féminin, qui sont des catégories distinctes. Voici d’autres exemples :
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Tableau 1 : Exemple de variables catégoriques
Variables indicateurs
rouge
Couleur bleu
vert, etc.
rétablissement
Suite de la maladie maladie chronique
mort
maïs
millet
Principal aliment de base
riz
manioc, etc.
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Opérationnalisation des variables par des indicateurs appropriés
Il est facile de déterminer les différentes valeurs que peuvent avoir les variables
présentées jusqu’à maintenant. Cependant, dans le cas de certaines variables, il est
parfois impossible de trouver des catégories adéquates à moins que les variables ne
soient opérationnalisées au moyen d’un ou plusieurs INDICATEURS précis.
Opérationnaliser une variable signifie lui donner une valeur mesurable.
Exemple :
On veut déterminer le degré de connaissance d’une personne sur un certains
sujet. Cela permet de déterminer dans quelle mesure les connaissances
insuffisantes influent sur le problème à l’étude, par exemple faible fréquentation
des services de consultation prénatale par les femmes enceintes.
La variable « degré de connaissance » ne peut être mesurée comme telle. Il faut
élaborer une série de questions pour évaluer les connaissances d’une personne,
par exemple sur les soins prénatals et les facteurs de risque reliés à la grossesse.
Les réponses constituent un indicateur des connaissances de cette personne sur
cette question et elles peuvent être divisées en catégories. Si on pose 10
questions, on peut déterminer que les connaissances des personnes ayant eu :
- de 0 à 3 bonnes réponses sont faibles ;
- de 4 à 6 bonnes réponses sont moyennes ;
- de 7 à 10 bonnes réponses sont bonnes.
L’alimentation des enfants de cinq ans est un autre exemple de variable impossible à
mesurer directement et pour laquelle il faut choisir des indicateurs appropriés. Parmi
les indicateurs courants de l’alimentation, on relève :
- le poids par rapport à l’âge ;
- le poids par rapport à la taille ;
- la taille par rapport à l’âge ;
- la circonférence du bras.
Il existe déjà des catégories reconnues dans le monde entier pour la classification de
l’alimentation, fondées sur des courbes de croissance. Pour l’indicateur du poids par
rapport à l’âge, par exemple, les enfants sont :
- bien nourris si l’indicateur est supérieur à 80% de la norme ;
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- légèrement mal nourris si l’indicateur se trouve entre 60% et 80% de la
norme
Voir le tableau 1 pour des exemples de variables et d’indicateurs servant à
opérationnaliser des variables.
Remarque :
En définissant des variables à partir de l’analyse du problème, il est important de
distinguer les variables mesurables de celles qui ont besoin d’indicateurs. Une fois
les indicateurs appropriés déterminés, on sait exactement les renseignements dont
on a besoin. Cela rend la collecte ainsi que l’analyse des données plus précises et
plus efficaces.
Pour s’assurer que tous (le chercheur, le responsables de la collecte des données et,
enfin, le lecteur du rapport de recherche) comprennent exactement ce qui a été mesuré et
pour assurer la cohérence des mesures, il est nécessaire de définir clairement les
variables (et les indicateurs). Par exemple, pour définir l’indicateur « temps d’attente », il
faut déterminer ce qui constitue le point de départ de la période d’attente, par exemple :
est-ce le moment où le patient entre, ou celui où il a été inscrit et a obtenu un carnet ?
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« renseignements qui devraient être fournis » et les critères visant à déterminer le
« caractère adéquat » (p. ex., cinq renseignements sur cinq ou au moins trois sur cinq), il
faut obtenir des renseignements des prestataires de soins de santé concernés.
Dans ce cas, il est nécessaire de déterminer et de déclarer la méthode qui sera utilisée
pour élaborer les définitions des variables et des indicateurs.
Soulignons cependant que dans certaines études, le chercheur a d’abord pour
objectif non pas de mesurer des variables, mais plutôt d’identifier des variables ou
groupes de variables qui permettent d’expliquer un problème ou les causes d’une
réussite ou d’un échec.
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- La méthode par enquête
L’enquête représente toute activité de recherche au cours de la quelle des données sont
recueillies auprès d’un échantillon représentatif de la population afin d’examiner les
attitudes, les opinions, les croyances, ou les comportements de cette population.
Les techniques découlant de cette méthode et qui sont couramment utilisées sont :
Le questionnaire
L’interview
L’observation
En plus de ces techniques, d’autres techniques dites de consensus sont utilisées dans le
cadre des études qualitatives ce sont :
la technique du groupe nominal,
la technique DELPHI
la technique des informateurs clés.
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Quelque soit le type, l’observation peut être non structurée, semi structurée ou structurée
selon la définition préalable ou non, de critères d’observation ou d’aspects spécifiques à
observer.
- Une observation est dite non structurée si les notes de l’observation sont prises sur le
vif, sans avoir au préalable les critères d’observations.
- Une observation est dite semi structurée si le degré de structuration de l’instrument est
faible et permet une marge de manœuvre pour réagir selon la spécificité des cas.
- Une observation est dite structurée si elle utilise un instrument dont le degré de
structuration ne permet pas à l’observateur de tenir compte de la spécificité des cas.
C’est le cas de l’utilisation des listes de contrôle et des échelles d’appréciation.
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Présentation des différentes techniques d’interview
- L’Interview individuelle :
C’est un échange entre l’intervieweur et la personne interviewée dans le but de collecter
des informations
- La Discussion de groupe
Dans une interview de groupe, les participants animent et commentent les échanges
entre eux. Souvent, cette interaction fait apparaître des idées, des opinions et des sujets
qui sont absents lors d’une interview individuelle.
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Enquêteur
Participant
Le schéma met en évidence les interactions dans le groupe focalisé où l’animateur lance
les questions et les participants discutent entre eux, tandis que dans l’entretien de
groupe les flèches correspondant aux questions qui sont orientées dans un seul sens de
l’animateur vers les participants
RETENIR qu’une bonne interview doit :
- répondre aux objectifs de la recherche ;
- être adapté à la compétence et aux expériences des répondants ;
- comporter suffisamment des questions et sous questions sur les différents
aspects du sujet ainsi que toutes les réponses possibles ;
- avoir des questions précises, sans jugement de valeur dans un ordre
judicieux ;
- préciser comment répondre aux questions ; les instructions doivent être
claires (d’où une nécessité d’accompagner le questionnaire par un guide).
Il existe différente possibilités (méthodes / techniques) d’animation pour gérer et renforcer
l’interaction dans une interview de groupe.
Le questionnaire :
Définition du questionnaire
C’est un mode de collecte de données nécessitant des réponses écrites à un ensemble
de questions de la part des sujets. Il peut être utilisé dans les approches rétrospectives,
prospectives ou transversales.
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Les personnes enquêtées répondent aux mêmes questions à partir des mêmes
directives.
L’analyse de contenu :
C’est un procédé utilisé pour recueillir des informations à condition qu’elles soient déjà
consignées dans un document. C’est un procédé utilisé surtout dans les approches
rétrospectives.
L’analyse de contenu porte surtout sur des données qualitatives.
Elle consiste à compiler des données existantes qui sont analysées, interprétées pour
mesurer l’efficacité des programmes et des services offerts.
Les documents servent de matériaux d’enquête : écrits et relevés statistiques, qu’ils
soient manuscrits, composés ou informatisés, les livres et les revus spécialisés.
L’utilisation des sources requiert les étapes suivantes :
Le repérage et l’accès aux sources
Le rassemblement des documents
La sélection des informations
Les critiques et analyse des informations.
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Tableau n°4: Congruence entre méthodes, techniques et instruments de collecte
des données.
Méthodes Techniques Instruments
Enquête - Questionnaire Questionnaire écrit auto administré
- Entretien (individuel, - Guide d’entretien individuel
discussion de Groupe, - Guide d’entretien de groupe
groupe focalisé)
- Observation Grille d’observation :
- Liste de vérification
- Echelles d’appréciation
La revue Analyse de contenu Grille/Fiche d’analyse de contenu
documentaire
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Le - Plus facile à analyser - Les remarques spontanées ne peuvent
écrit - L’anonymat permet plus d’honnêteté - Ne peut être utilisée chez les non
et de fiabilité scolarisés
- Ne nécessite pas d’assistants - Taux de réponse souvent faible
- Moins de biais dus à la formulation - Les questions peuvent être mal
différente des questions d’un répondant comprises
à l’autre
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6.3.4- Construction des instruments de collecte des données
Structuration du questionnaire
Le questionnaire comprend quatre parties :
- L’introduction
- Le corps des questions
- Le pré codification ou codage
- le pré encodage
L’introduction
Elle a pour but d’accrocher le lecteur ou l’interlocuteur et vise à l’inciter à s’engager dans
la collaboration. L’introduction présente l’organisme responsable et insiste sur
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l’importance de la participation de l’interlocuteur pour le succès de l’étude. Elle assure les
garanties de l’anonymat, la nature des renseignements à rechercher et donne les
instructions à suivre pour répondre.
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Exemple :
- Combien d’enfants vivants avez-vous / / 1à3
- Nombre total de grossesse /__/ 4 à 5
Les questions fermées conviennent lorsqu’il s’agit d’obtenir des réponses simples,
tendant à classer l’enquêté dans une catégorie de critères précis.
Exemple : Buvez-vous la bière : Oui /__/ Non / /
Les questions fermées demandent moins d’efforts et on a vite fait de dire oui pour se
débarrasser.
Regarder Observer
Consulter sans faire très attention aux Décrire de façon détaillée un objet ou une
éléments spécifiques structure en ses différents éléments ou
caractéristiques précises.
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La liste de vérification
Son utilisation consiste à identifier la liste de caractéristiques et à en notifier la présence
ou l’absence de chacune.
L’observateur n’a rien à écrire, mais se contente de cocher sur une feuille réponse
préparée à cet effet.
Cet outil suppose une définition explicite du comportement à l’étude.
C’est une échelle dichotomique qui s’exprime par :
- Oui - Non
- Présent - Absent
- Fait - Non fait
Son avantage est qu’elle est très pratique pour observer des comportements concrets,
facile à rédiger.
Elle n’est utile que dans un ensemble limité de situations concrètes.
L’échelle d’appréciation
C’est l’appréciation sur un continuum, de la présence ou l’absence des caractéristiques
propres à un attribut ou à un comportement.
On distingue :
- L’échelle descriptive qui présente une série de catégories parmi
lesquelles l’observateur doit choisir celle qui décrit au mieux la situation.
- L’échelle numérique ou l’observateur attribue à chaque caractéristique
considérée un chiffre habituellement compris entre 1 et 5. Il faut toujours
ajouter une définition pour chacun des chiffres afin de garantir la fidélité
de l’appréciation.
- L’échelle graphique où, les catégories sont définies et les réponses
présentées sur des segments de droite qui représentent un continuum
pour chaque caractéristique observée.
59
pendant l’observation
après l’observation
2- Les échelles d’opinions
Cet instrument se présente sous forme d’une échelle d’échelonnement donnant lieu à des
réponses additives ou cumulatives. L’objectif est d’avoir le point de vue du répondant ou
son attitude à l’égard de l’objet en cause. Cet instrument consiste à présenter aux
répondants un ensemble d’énoncés reliés à un thème et à leur demander d’indiquer le
degré d’accord ou de désaccord.
A cet effet, il y a l’échelle de Likert, l’échelle de jugement comparatif, le tri de carte, la
sémantique différentielle.
- L’échelle de Likert
C’est un instrument utilisé pour déterminer les opinions, les réactions ou les croyances
des personnes face à des idées ou situations prêtant à interprétation.
Dans cet instrument on présente aux répondants une série d’énoncés et on leur demande
d’exprimer leur degré d’accord ou de désaccord face à chacun d’eux sur une échelle
allant du désaccord total à l’accord total.
60
6.4 : METHODE D’ECHANTILLONNAGE
La population mère ou univers de l’étude, est l’ensemble de tous les sujets ou autres
éléments d’un groupe bien défini, ayant en commun une ou plusieurs caractéristiques
semblables, et sur lequel porte la recherche. L’élément ou unité statistique est l’unité de
base de la population auprès de laquelle l’information est recueillie :
personnes,
groupe,
famille,
comportement,
organisation,
objets :
- documents (lettres, journaux, tracts, dépliants, brochures, dossiers) etc.
- produits de l’activité humaine : pansements, clichés, radio, plâtre,
prothèses
61
Dans l’exemple 1 ci-dessus, la population source pourrait être les jeunes filles
de 15 à 24 ans.
Dans l’exemple 2 ci-dessus, la population source pourrait être les enfants en
âge d’être scolarisés
Une connaissance préalable de l’univers est nécessaire en vue de préparer les méthodes
de sélection. Le choix de la population ne pose habituellement pas de problème dans les
études descriptives. Par contre, dans les essais pilotes (études quasi expérimentales)
leur choix doit être rigoureux et tenir compte de certaines considérations pratiques, si l’on
veut atteindre les objectifs visés, tout en assurant la comparabilité et en préservant la
validité interne et externe des résultats qui seront obtenus. Une étude faite sur une
population de volontaires ou de sujets sélectionnés par l’investigateur donnera des
résultats qui ne seront pas transposables à la population générale. Si la population de
l’étude est une population particulière, (malades hospitalisés par exemple), on ne pourra
pas généraliser les résultats à la population des malades, à cause du biais de sélection
qui affecte la représentativité et partant la validité interne. Le chercheur devra donc
s’assurer que la population choisie est bien celle qui convient pour recueillir l’information
requise.
6.4.2. ECHANTILLON
6.4.2.1 Définition
L’échantillonnage est un ensemble d’opérations qui consiste à choisir un groupe de sujets
ou tout autre élément représentatif de la population étudiée. C’est un procédé par lequel
un groupe de personnes ou un sous ensemble d’une population est choisi en vue
d’obtenir des informations à l’égard d’un phénomène et de telle sorte que la population
entière qui nous intéresse soit représentée.
62
pratique courante consiste à faire un sondage, c’est-à-dire à tirer un échantillon
représentatif de l’ensemble de la population sur lequel portera l’étude.
La taille minimale de l’échantillon nécessaire pour estimer des proportions avec une
certaine précision est donnée par la formule suivante :
Pour des études plus complexes, il faut faire recours à des tables ou des statisticiens
pour le calcul de la taille de l’échantillon
NB :
Dans les seuls cas de recensement général, toute la population est concernée par
l’étude.
63
6.4.3.3 Les différentes méthodes d’échantillonnage
I- Les méthodes probabilistes
Echantillonnage aléatoire simple
L’échantillonnage aléatoire simple ou sondage aléatoire simple est une méthode qui
offre à tous les sujets une égale chance d’être retenus dans l’échantillon en utilisant un
tableau des chiffres aléatoires ou une calculatrice ou un ordinateur générateur de nombre
au hasard par un tirage à la loterie. Il nécessite la disponibilité d’une liste de la population à
l’étude. Il assure une assez grande représentativité de l’échantillon. Le tirage se fait sans
remise jusqu’à l’atteinte de la taille désirée de l’échantillon.
Echantillonnage systématique
C’est une méthode qui utilise un critère partiellement aléatoire car elle combine deux
procédés : calcul du pas de sondage et tirage au hasard.
On détermine d’abord le pas de sondage en divisant «N» par «n» soit N/n= a.
Exemple: Population=250 et Echantillon=50. On aura donc 250/50= 5 Dans la liste
alphabétique et numérotée de « N » on tire au hasard un numéro allant de 1 à 5. A tous
les 5 numéros on retient un individu. Le chercheur n’est pas obligé de commencer par le
n°5. Il peut prendre n’importe quel numéro entre 1 et 5, par exemple 4. Ce n° 4 devient le
premier individu de l’échantillon. Par une simple opération, elle ajoute 5 à tous numéros
pour obtenir les autres éléments de l’échantillon. Ex: 4+5=9 c’est-à-dire le 9ème individu;
9+5=14 ou 14ème individu; 14+5=19; 19+5=24; 24+5=29; 29+5=34; etc.
64
Même si Babonga décide de retenir 50 % de chaque profil, le nombre d’individus obtenu
par strates tiendra compte de l’effectif global par profil également. Il ne mélangera pas
des profils différents à l’intérieur d’une même strate.
L’échantillonnage accidentel :
L’échantillonnage accidentel consiste à inclure les sujets dans une étude au fur et à
mesure qu’ils se présentent dans un endroit précis.
Exemple : les personnes hospitalisées ; les personnes venant en consultation externe.
65
des sous groupes ou strates à l’intérieur de la population cible L’échantillon est taillé à
partir des statistiques disponibles de cette population. Le chercheur calcul un tableau des
quotas proportionnels, par groupe d’individu, en fonction des caractères qu’il désire
sélectionner (âge, groupe ethnique, dépendance, profil…). Une fois sur le terrain il
prendra n’importe quel individu qui possède les caractères recherchés tout en respectant
les quotas déjà déterminés.
Exemple : Babonga veut sélectionner une population à l’école primaire mixte de Gossina. Il
va d’abord diviser l’effectif de l’école en classes d’âge : 6-8 ans, 9-11 ans, 12-13 ans. Sur
la base de l’effectif de l’école et les statistiques d’âges, il calcule le quota de chaque classe
d’âge et il ainsi la composition théorique de chaque échantillon. Il pourra interviewer
tout écolier qui répond aux critères d’âge.
66
Elaborer soit des guides, soit des grilles ou questionnaires pour les instruments
s’ils sont semi- structurés ou structurés (s’ils sont structurés, il n’y aura que des
indications à préparer).
Pour le choix des instruments de collecte, les aides suivantes sont proposées :
Un arbre de choix des instruments de collecte des données
Un tableau de détermination des instruments de collecte des données
Un plan de collecte des données
Figure n°6 : Arbre de choix des instruments de collecte des données : Niveau1
67
Combien… ?
Combien de fois… ?
Non
Oui, continuer
Doute : suivre
les deux
Remarques : Si le sujet est délicat, une interrogation par écrit et anonyme peut être
préférable
68
Qui… ?
Que… ?
Quel… ?
Où/quand… ?
Comment… ?
Peut-on observer
l’objet à
rechercher ?
Oui Non
Continuer
Est-ce qu’il s’agit Niveau 4 de
Doute : suivre
d’observer des détails l’arbre
les deux
sous des conditions
bien connues ? ou bien
s’agit-il d’explorer
Détails Explorat
Doute : suivre
les deux
Remarques : que l’on interroge des individus ou des groupes dépendent les points
suivants :
Situations favorisants l’entretien avec des individus
69
Pourquoi ?
Individus
Individu Groupe
Groupe
doute
Est-ce que
Suivre les
Est-ce que l’éventail des
l’éventail des deux
réponses
réponses possibles est
possibles est bien
bien connu
connu
Figure n° 9: Arbre de choix des instruments de coll ecte des données: Niveau 4
70
Tableau n° 6: Tableau de détermination des instrume nts de collecte des
données par objectif
71
Le groupe cible de l’instrument
La situation d’application : lieu, période, conditions.
Le type d’enquêteur
L’échantillon
A partir du tableau de synthèse de l’arbre déterminer un ou plusieurs instruments
de collecte appropriés et l’inscrire ou les inscrire dans la troisième colonne
Se demander vers quel groupe de cible l’instrument doit être administré pour
capter l’information permettant de vérifier l’objectif spécifique. Inscrire le résultat
sur la quatrième colonne au niveau correspondant de l’instrument visé.
S’interroger sur la situation la plus favorable pour appliquer l’instrument au groupe
identifié en termes de :
- Lieu
- Temps
- Conditions
Et mettre le résultat dans la cinquième colonne
Se poser la question à savoir pour chaque type d’instrument quel type d’enquêteur
serait le mieux placé pour l’appliquer et inscrire la réponse dans la sixième
colonne.
Déterminer le type et la taille de l’échantillon souhaitable dans la septième
colonne.
Procéder de la même façon pour chaque objectif spécifique. Ainsi le plan de collecte
donne les instruments de collecte, le type d’enquêteur, le lieu où il faut collecter les
données et le moment où les données peuvent être collectées de même que les
conditions dans lesquelles cette collecte devra se faire.
72
Tableau n° 7: Plan de collecte des données
73
6.6.2 La sélection des indicateurs et des facteurs de risque
Il s’agit ici de tester l’association entre un évènement défini par des indicateurs donnés et
un certain nombre de facteurs. La sélection de ces facteurs doit être justifiée et le
chercheur doit résister à la tentation d’introduire des variables qui pourraient
« éventuellement » être intéressantes. Il peut être dangereux de se lancer dans de telles
pratiques où on ratisse le plus large possible en testant l’association d’un évènement
avec de nombreux facteurs. Les études de ce type ont une fâcheuse tendance à
malmener les conclusions des tests statistiques pratiqués puisque le risque de conclure à
tort à l’existence d’une différence significative est ainsi naturellement augmenté. Un choix
raisonnable de facteurs testés devra être effectué en se basant sur des travaux antérieurs
ou sur des hypothèses avancées par des spécialistes.
74
variable en utilisant les opérateurs mathématiques simples (addition, multiplication,
soustraction) ou des formules mathématiques.
Exemple : au cours d’une étude sur une maladie, où le poids du patient à
l’admission, le poids à la sortie et la durée de séjour ont été collectées, il est
possible de créer une nouvelle variable gain poids pour chaque patient de l’étude.
Le gain de poids est calculé par la formule suivante:
( Poids final en kg Poids initial en kg ) x1000
Gain ( g / kg / jour )
( Poids initial en kg ) x ( Nbr jours de traitement)
le regroupement en classe
Lorsqu’on étudie une variable quantitative sur un nombre important d’individus, il est
nécessaire de regrouper les données. L’opération peut aboutir à la transformation d’une
variable quantitative continue en variable qualitative ordinale.
Exemple :
Au cours d’une étude, le poids des individus adultes est mesuré en Kg, le regroupement
de cette variable poids peut se faire :
- par échelle d’amplitude de 10 kg :
Classes de poids (kg) : 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89
- par échelle de fréquence en quatre groupes comprenant chacun 25% des sujets (les
bornes sont indiquées en observant les fréquences relatives de la distribution)
Classes de poids (Kg) : 45-68 ; 70-73 ; 74-77 ; 78-86
- par échelle de convenance : faible poids : < 65Kg ; poids moyen : 65-79 Kg ;
poids élevé : > 79 Kg.
75
6.6.4.2. L’analyse univariée
L’analyse des données requiert une bonne maîtrise des méthodes statistiques. Un
premier niveau, généralement largement suffisant pour les études d’observation
(descriptives et analytiques), est atteint avec l’utilisation des méthodes univariées. Ces
méthodes regroupent :
- les mesures de fréquence
- les représentations graphiques d’une variable quantitative, d’une variable
qualitative, de deux variables quantitatives, de deux variables qualitatives, de
variables quantitative et qualitative, de données temporelles
- les mesures d’estimation : mesure de position (moyenne, médiane, mode), mesure
de dispersion (range ou étendue, intervalle interquartile et écart type)
- les mesures de liaisons pour variables quantitatives et pour variables qualitatives
- les tests d’hypothèse
76
Cette simple description répond souvent en elle-même à certains objectifs assignés à
l’étude. Elle offre par ailleurs l’intérêt de connaître les effectifs se rapportant à chaque
modalité d’un facteur, donnant par là des indications sur les regroupements de classes
que l’on serait éventuellement amené à faire lors de croisement des variables. Elle
permet de chiffrer le taux de non réponses à chacune des questions.
La description de certains paramètres sociodémographiques (sexe, âge, profession…) et
leur comparaison à une situation référente permet en outre de juger de représentativité
de l’échantillon sur lequel on travaille.
Une fois la description des facteurs retenus, on peut alors procéder en fonction des
objectifs de l’étude, de faire des croisements de variables.
De nombreuses études ont pour objet la recherche d’association entre un évènement et
des facteurs d’exposition.
Tableau n°9 : Etat des enfants à la naissance chez les femmes fumeuses
Là encore, il s’agit de résister à la tentation de croiser tout avec tout. On s’en tiendra aux
croisements qu’imposent les objectifs de l’étude définis dans le protocole.
77
Les aspects éthiques sont d’une importance considérable dans les recherches menées
sur des êtres humains (Smith & Morrow, 1991). Les principes éthiques qui sont prescrits
en matière de recherche médicale impliquant les humains sont décrits en détail dans la
déclaration d’Helsinki de 1975. Ces principes ont été repris par le Code International de
l’OMS (1982).
Par rapport à la recherche sur le terrain, les principes essentiels portent sur les aspects
suivants :
Le mérite scientifique de la recherche proposée
L’équité dans la sélection des individus et des groupes
Le consentement éclairé des individus et des groupes : les renseignements que
l’investigateur devra fournir aux participants pour obtenir leur consentement à
prendre part à l’étude notamment dans le contexte des pays en développement
comprend les éléments suivants :
- Des explications sur l’objet, les objectifs et les modalités de collecte des
données de la recherche proposée ;
- Une déclaration sur la manière dont la confidentialité des données sera
préservée ;
- Une disponibilité à répondre à toutes les questions que le sujet posera ;
- Une déclaration indiquant que la participation à l’étude est volontaire et que
tout refus de participer n’entraînera aucune sanction et qu’à tout moment le
sujet peut retirer son consentement.
La confidentialité des données : le protocole doit comporter des indications sur la
manière dont la confidentialité des données recueillies sera préservée (exemple :
utilisation d’un code numérique pour préserver l’anonymat).
Le non recours à la coercition comme moyen pour faire participer les individus ou
les groupes à l’étude.
78
Négliger d’observer ou de respecter certaines valeurs culturelles, les traditions ou
les tabous
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Quand faire le pré test ?
Le pré test des instruments doit précéder la phase de collecte de donnée proprement
dite sur le terrain.
Pourquoi le prétest ?
Le prétest doit permettre de vérifier les points suivants :
- La clarté et la précision des termes des questions (éviter les termes
vagues et les doubles négations)
- La redondance dans les questions
- La cohérence du questionnaire
- Les degrés de compréhension des questions (les questions ont-elles les
mêmes significations pour tous les interrogés ? sont-elles facilement
compréhensibles ?)
- La validité du contenu (les réponses obtenus se prêtent elles à
l’établissement des relations que l’on veut étudier ? permettent elles de
mesurer ce que l’on veut mesurer ?)
- L’ordre des questions (cet ordre influence t-il les réponses ? y a-t-il
discontinuité entre les questions ? le passage d’un aspect du problème à
l’autre se fait-il sans heurt naturellement ?)
- Le degré de coopération des interrogés (dépister les questions trop
délicates)
- La longueur de l’instrument (le temps pris pour le remplir).
Le pré test permet de valider les questions en leur assurant une meilleure qualité en:
- Conservant les questions
- Corrigeant certaines
- Supprimant d’autres
- Ajoutant des informations complémentaires
- Restructurant le questionnaire