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MASTER 1 SCIENCE DU LANGAGE, OPTION

LINGUISTIQUE AVANCÉE ET DESCRIPTION DES


LANGUES

EPISTÉMOLOGIE

SUJET:
RÉSUMÉ DE FORMATION D'ÉSPRIT SCIENTIFIQUE
PAR BACHELARD
(CHAPITRE 4: UN EXEMPLE D'OBSTACLE VERBAL:
L'ÉPONGE)

Par:
OTUK EDARA INNOCENT

PROFESSEUR: MONSIEUR OSU

ANNEE ACADEMIQUE : 2023-2024


Dans ce chapitre, l'auteur aborde comment, dans la pensée préscientifique, les gens expliquent
souvent des phénomènes complexes à l'aide d'un seul mot ou d'une seule image, comme le mot
éponge. Il soutient que s'appuyer uniquement sur de telles habitudes verbales devient un obstacle à la
pensée scientifique. Cette tendance découle de la croyance que simplement reconnaître et nommer un
phénomène avec un mot familier, comme éponge, équivaut à le comprendre et à l'expliquer. Bien que
l'utilisation du mot éponge puisse donner l'impression de comprendre divers phénomènes, l'auteur
affirme que c'est une forme superficielle d'explication. L'esprit ne plonge pas dans la substance ou la
puissance sous-jacente, mais utilise plutôt un terme pratique et familier pour décrire les choses. La
fonction d'une éponge est directe et évidente, donc les gens ne ressentent pas le besoin d'approfondir
son explication. Cependant, le danger réside dans le fait de supposer que simplement étiqueter
quelque chose avec un terme familier constitue une compréhension véritable, conduisant à une forme
d'empirisme naïf.

Le chapitre aborde également comment les gens ont utilisé la métaphore de l'éponge pour expliquer
divers phénomènes. I'auteur parle de Réaumur, qui compare l'air à des corps spongieux pour expliquer
sa compressibilité, est analysé en détail et critique la répétition et la confusion de Réaumur dans son
explication, soulignant la limitation de cette approche métaphorique en particulier en relation avec
l'air et l'eau. Selon lui, ce type de pensée métaphorique peut entraver une compréhension claire des
concepts scientifiques et il plaide en faveur d'une approche plus détachée et abstraite de l'explication
scientifique. Plusieurs exemples historiques sont aussi fournis, notamment l'analogie de l'éponge
utilisée par d'autres scientifiques comme Franklin, qui applique cette métaphore complexe à la théorie
électrique. L'auteur critique les suppositions et corrections nécessaires dans les explications de
Franklin, soulignant son attachement persistant à la pensée de l'éponge en tant que catégorie
empirique.

Bachelard explique également comment la métaphore de l'éponge a créé des obstacles à la


compréhension de certains phénomènes scientifiques, en particulier dans le contexte de l'électricité
et du magnétisme. Il discute des difficultés rencontrées par un expérimentateur, J. H. van Swinden,
lorsqu'il a essayé de s'éloigner de l'idée que le fer se comporte comme une éponge pour le fluide
magnétique. Malgré l'utilisation initiale de cette métaphore, van Swinden a ensuite réalisé ses
limitations à travers diverses expériences. Il souligne que les métaphores, comme l'analogie de
l'éponge, peuvent influencer notre compréhension des concepts scientifiques. L'expérience de van
Swinden montre qu'il est difficile de rejeter complètement les métaphores une fois qu'elles sont
introduites. Il suggère que la pensée scientifique devrait s'efforcer de se débarrasser de l'influence de
telles métaphores et se concentrer sur des explications claires, abstraites et rationnelles des
phénomènes.
Puis, Il évoque comment des penseurs influents, comme Descartes, s'en tiennent parfois à des images
simples et primaires, comme l'éponge, pour expliquer des phénomènes complexes. Descartes, par
exemple, défend l'utilisation de la métaphore de l'éponge pour expliquer la raréfaction de l'air ou de
l'eau. Il soutient qu'il est plus facile de comprendre et d'expliquer la raréfaction en imaginant que des
pores ou des espaces sont remplis d'une nouvelle substance, même si nous ne pouvons pas la percevoir
directement. Selon Descartes, la simplicité de la métaphore de l'éponge est suffisante pour expliquer
le concept de raréfaction.

Bachelard aborde également l'idée de pores, étroitement liée à l'intuition de l'éponge. Le concept de
pores permet de concilier des opposés, car les pores peuvent être ouverts à certaines substances et
fermés à d'autres. Cette idée a été historiquement significative dans les explications préscientifiques,
et l'on suggère que l'image de l'éponge et l'idée de pores ont été considérées comme des propriétés
fondamentales de la matière.

Il discute de la manière dont des objets et des métaphores simples façonnent souvent les idées
scientifiques, entravant parfois le progrès de la pensée scientifique. Il mentionne divers exemples,
tels que le levier, le miroir, le tamis et la pompe, montrant comment ils sont utilisés pour expliquer
des phénomènes complexes. Ces métaphores sont souvent présentées comme des explications trop
simplifiées. Il donne également des exemples du XVIIIe siècle, comme l'analogie de Franklin tirant
des crins de cheval et la comparaison de Marat de la machine électrique à une pompe. Il met en
contraste l'approche scientifique, où les métaphores sont utilisées pour illustrer des théories, avec
l'approche préscientifique, où les métaphores précèdent la théorie elle-même. Il reconnaît que même
si Marat n'était pas considéré comme un scientifique très estimé, ses œuvres ont été influentes au
XVIIIe siècle.

Bachelard met en garde contre le danger de s'appuyer trop fortement sur des métaphores immédiates,
car elles peuvent conduire à une pensée autonome et entraver le progrès scientifique. Il donne un
exemple illustratif avec la métaphore du tonnerre utilisée par le P. de Lozeran du Fesc, assimilant la
matière du tonnerre à la poudre à canon. L'auteur souligne les erreurs chimiques de cette métaphore,
mais reconnaît son impact historique en raison des croyances sur les exhalaisons. Il crtique la théorie
des tourbillons ajoutée pour expliquer l'inflammation de la poudre de tonnerre, mettant en évidence
la nécessité d'un canon pour compléter l'explication.

En conclusion Bachelard affirme que les obstacles les plus significatifs à la pensée scientifique
proviennent des idées intuitives de la philosophie réaliste, soulignant que ces obstacles impliquent
des qualités substantives plutôt que des propriétés générales. L'auteur suggère une exploration
ultérieure des substances et de leur impact sur la pensée scientifique dans les chapitres suivants, ainsi
que le développement de la psychanalyse de la connaissance objective.

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