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La Recherche en Soins Infirmiers (RSI) est l’analyse d’un questionnement soulevé dans le
cadre de la pratique de l’infirmière. Cela doit poser question au soignant, qui doit chercher à y
répondre de la façon la plus objective possible.
La Recherche est un état d’esprit qui invite à douter, à essayer de comprendre, à en savoir
plus, pour faire progresser la connaissance. La RSI concerne tous les contextes de soin
(éducatif, préventif, de maintenance, et curatif).
Le Travail de Fin d’Etude (TFE) est une initiation à la méthodologie de la recherche en soins
infirmiers. Il constitue également l’épreuve écrite du Diplôme d’Etat d’Infirmier (arrêté du
06/09/2001. La Recherche en Soins Infirmiers est une spécificité reconnue par le décret du
15/03/1993. Selon le décret du 11/02/2002 (inscrit dans CSP du 29/07/2004), l’IDE peut
participer à des actes de recherche pluridisciplinaire.
Cela permet de raisonner de façon rigoureuse, de se familiariser avec les transmissions écrites,
l’écriture et la lecture. Le TFE permet d’évaluer la capacité à se poser des questions en lien
avec la profession, et à y répondre. Il se réalise étapes par étapes selon une suite logique. Il
faut cerner, comprendre, vérifier, explorer, enquêter avec des outils appropriés.
Le TFE part d’une situation réelle de soins. La recherche est un processus dynamique qui vise
à établir le réel, elle s’appuie sur une démarche scientifique (plusieurs principes) :
- Rigueur, précision.
- Objectivité, méthode.
- Ethique (bienfaisance, respect de l’autonomie et de la dignité de l’individu, justice).
- La phase empirique : récolter les données sur le terrain (ou étude documentaire), trier
et classer les données (dépouillement), analyser les données à l’aide de la grille de
lecture (constat objectif, rigoureux, quantitatif et qualitatif), interpréter et discuter les
résultats par rapport au cadre conceptuel.
5) Conclusion (1 page): Synthèse de l’analyse (qui peut être placée à la fin de la dernière
partie), implication en tant que futur professionnel, voire ouverture sur un autre sujet
(on n’exige pas que l’étudiant propose des solutions).
- Cadre conceptuel : structure reliant les idées principales et les concepts, le tout aboutissant à
la justification de la recherche proposée.
- Cadre théorique : ensemble de concepts organisés et articulés entre eux de façon cohérente,
de façon à aboutir à une théorie.
- Echantillon : groupe de sujets tirés d’une population selon différentes méthodes (choix
raisonné, choix accidentel, choix aléatoire).
- Entretien : interrogation d’un individu selon plusieurs protocoles (entretien libre, entretien
semi-directif, entretien directif), en ayant conscience de l’effet pygmalion (l’individu
interrogé modifie ses réponses ou sa pratique).
- Etude de documents : utilisation des infos contenues dans les documents à l’aide d’une grille
pré-établies, en vue d’aboutir à une analyse du contenu.
- Hypothèse : affirmation, énoncé formel sur les relations attendues entre deux ou plusieurs
variables, affirmation provisoire de réponse au problème de recherche posé (facultatif).
- Méthode : ensemble des moyens raisonnés et construits progressivement (choix des outils,
du lieu et de la population enquêtée) qui sont suivis en vue d’atteindre un but.
- Personne ressource : personne experte sur le sujet choisi (sollicité par l’étudiant ou choisi
par le conseiller).
- Problème : question que l’on se pose et que l’on veut résoudre. Cela aboutit à un
questionnement (le sujet pose question).
- Questionnaire : série de questions écrites, posées avec méthode, pour obtenir une
information précise.
- Question de départ : énoncé interrogatif pour approfondir un sujet (à travers une recherche
documentaire.
- Question de recherche : énoncé interrogatif qui permet de préciser les concepts clés et de
spécifier la population cible. Cela aboutit à l’observation de la réalité.
- Recherche en soins infirmiers : tous les aspects qui concernent la profession infirmière
(administration des soins, , condition de travail, lieu d’exercice).
- Thème : domaine général choisi par l’étudiant, portant sur une réalité professionnelle.
Outils d’enquête
Généralités :
Tout se base sur le concept d’enquête, qui fait appel à un outil (observation, entretien,
questionnaire) qui permet de mesurer l’écart entre la théorie (le prescrit) et la réalité sur le
terrain (l’expérience des acteurs), et d’en déduire de façon rationnelle et argumentée des faits
objectifs et prouvés sur les pratiques des soignants.
Pré-test :
Cette opération permet de voir si l’outil est adapté au recueillement de l’information que l’on
souhaite recueillir, d’en évaluer la valeur (sachant que le contexte de l’enquête doit être le
même entre le pré-test et l’enquête de terrain à réaliser).
Il faut également se poser un certain nombre de questions lors de ce pré-test : les questions à
poser sont-elles compréhensibles pour l’enquêté ? Les règles d’utilisation de l’outil retenu
(maniabilité et souplesse, limites) sont-elles bien connues du chercheur ? Quel est le temps
nécessaire à la passation et au dépouillement du questionnaire ?
Il faut vérifier qu’aucune question ne risque de choquer, tout en ayant à l’esprit que les
populations ne sont pas les mêmes entre le pré-test et l’enquête de terrain (même si le
contexte doit être le même).
Il faut vérifier la validité de l’outil par rapport aux données à recueillir (c'est-à-dire qu’il
mesure ce qu’il est bien sensé mesurer) et que l’énoncé de la question permet d’atteindre les
concepts que l’on veut étudier (importance de la formulation de la question). Egalement,
prendre en compte la fiabilité de cet outil (mesure stable et constante de l’objet de recherche).
L’échantillonnage :
- La population cible : les éléments qui satisfont à des critères de sélections définis
d’avance par le chercheur, ex : les diabétiques recevant des soins en CHU.
La procédure d’échantillonnage :
- L’enquête qualitative : elle est centrée sur un individu (ex : le stress chez les IDE), utilise un
échantillon restreint qui recueille des informations nombreuses et nuancées, à partir de
réponses riches, complexes, approfondies, analysables par une analyse de contenu.
Pour la présentation des résultats, on regroupe les réponses par proportions. L’outil privilégié
est l’entretien.
L’entretien : c’est une enquête qualitative, centrée sur la personne, un tête à tête entre 2
personnes au cours duquel l’une transmet des informations à l’autre. L’entretien de recherche
est un procédé d’investigation scientifique ayant pour objet de recueillir oralement des infos
sur un thème de recherche déterminé.
Il y a 3 types d’entretien :
- l’entretien libre : 1 à 2 questions ouvertes, pas de structure, discours continu, pas de question
préparée. On obtient des informations riches mais pas toujours pertinentes.
- l’entretien semi-directif : c’est le plus utilisé en TFE, un discours avec un ordre plus ou
moins déterminé, beaucoup d’espace à l’enquêté sans qu’il ne soit hors sujet. On utilise
quelques questions préparées qui servent de point de repère. L’information recueillie est de
bonne qualité et orientée vers le but poursuivi.
La conduite à tenir :
- Avant l’entretien : s’assurer que l’on possède les autorisations nécessaires pour enquêter,
préciser à la personne le cadre dans lequel est effectué cette recherche ou cet entretien.
Garantir l’anonymat à la personne interrogée, mais toujours laisser à l’enquêtée la possibilité
de refuser cet entretien, ou de l’interrompre à tout moment.
Indiquer le mode de sélection de la personne enquêtée, la durée de l’entretien, ainsi que les
modalités du recueil de données, lui expliquer ce que l’on attend d’elle afin de la rassurer. La
laisser poser toutes les questions qui lui importent avant de démarrer l’entretien.
Définir les conditions matérielles de l’entretien (lieu calme où on ne sera ni dérangé, ni écouté
par une tierce personne). En cas d’enregistrement de l’enquêtée, toujours lui demander son
accord et prévoir des piles et des cassettes de rechange.
- Pendant l’entretien : appliquer les techniques de la démarche relationnelle, être au clair avec
l’outil et savoir l’utiliser. Pratiquer une écoute active de l’enquêtée, parfois relancer certains
thèmes et reformuler les réponses obtenues. Avoir une attitude empathique (ne pas être dans le
jugement, être authentique) et marquer son intérêt pour ce qui est dit par l’enquêtée. Respecter
les silences, observer l’enquêté, écouter son débit, son intonation, étudier son langage non
verbal.
La rédaction des questions : éviter les mots savants et techniques, faire des phrases simples et
courtes, formuler une seule idée par question. Le choix de l’outil questionnaire implique un
échantillonnage large et une analyse quantitative des réponses obtenues, mais permet aussi un
dépouillement plus facile des réponses, et le respect de l’anonymat (quand la passation est
faite par l’enquêtée lui-même sans aucune aide).
L’enquêtée répond à son rythme, aussi il faut compter sur un taux de réponses spontanées qui
tourne autour de 30%. Les questions sont plus difficiles à rédiger, mais il n’y a pas de biais du
à l’interaction entre l’enquêteur et l’enquêtée.
L’observation : observer cela signifie avoir une vision organisée qui utilise plusieurs sens pour
observer un évènement ou une pratique. C’est un acte intelligent qui sélectionne une
information pertinente, l’observation est orientée vers l’objectif que l’on veut atteindre.
-L’observation non systématique (ou participative) : il s’agit d’une observation qui ne possède
pas de but précis au départ, mais permet de détecter une situation qui pose question. Cette
démarche est beaucoup utilisée dans la phase exploratoire d’un thème de recherche.
Il s’agit de s’immerger dans l’environnement que l’on veut étudier, pour y recueillir des
informations qui vont générer une orientation, une idée de recherche. Cette démarche présente
cependant 2 inconvénients (en participant au soin, on induit des comportements qui
n’existeraient pas hors de sa présence ; l’objectivité est fortement éprouvée car on développe
des sentiments à l’égard de la personne que l’on connaît et qui fait le soin).
La grille d’observation établit de façon précise la liste des points à examiner, en relation
directe avec les objectifs fixés par le chercheur. On utilise une observation structurée,
l’élaboration des catégories structurantes doit être rigoureuse, pré-établie, homogène (c'est-à-
dire définie par rapport à un même critère), exclusive (une seule donnée par catégorie),
objective (une définition précise par catégorie), et pertinente (correspondre aux objectifs de
recherche).
La problématique commence dès le choix du sujet, donne un sens au mémoire, et justifie son
intérêt. Elle situe et caractérise le problème qui se pose au chercheur, permet d’argumenter le
choix du sujet et des objectifs fixés des éventuelles hypothèses. Elle démontre au lecteur
l’utilité de la recherche et la pertinence de l’étude entreprise, et met en évidence l’intérêt du
TFE.
Ses caractéristiques : c’est une construction, une organisation de la réflexion qui part de la
réalité, de laquelle découle un questionnement que l’on va éclairer par des référents
théoriques (étude documentaire et consultation d’experts).
La démarche scientifique est une méthode basée sur une méthodologie stricte permettant
d’apporter la preuve de la validité des résultats obtenus par un travail de recherche.
Quiconque refaisant la même recherche doit aboutir, avec les mêmes données de départ, au
même résultat, ce qui garantie la scientificité de la démarche de recherche.
On prouve ce que l’on avance en s’appuyant sur des faits objectifs, facilement vérifiables.
Toute analyse débouche sur une synthèse (qui peut elle-même être le point de départ d’une
nouvelle analyse, qui débouchera à son tour sur une nouvelle synthèse).
Tout travail de recherche repose sur un cadre de référence qui décrit l’environnement dans
lequel se situe la recherche. Une phase préalable indispensable à toute recherche consiste à
déterminer le thème de cette recherche. Pour bien en cerner toutes les composantes, on utilise
la méthode d’éclatement d’un thème de recherche.
Cette méthode repose sur une démarche d’analyse critique et constructive basée sur un
questionnement systématique (CQQCOQP) :
- Comment : description de la méthode qui a permis la survenue du problème qui se
pose, comment on a mis en place des actions correctrices. On cible la méthode, le
mode opératoire, l’organisation du travail, les procédures et les règlements.
- Quoi : description de la tâche, du problème (quelles sont les caractéristiques ? quelles
sont les conséquences ?). On cible les actions, les procédés, les objets matériels.
- Qui : descriptions des exécutants, des acteurs, des personnes concernées, des
personnes intéressées par les résultats ou par la mise en œuvre. On cible les
responsables, les victimes, les acteurs.
- Combien : mesurer l’enjeu global (le nombre de personnes concernées).
- Où : décrire les localisations où le problème apparaît (lieux, locaux, distances).
- Quand : décrire à quel moment est apparu ce problème (à quel moment se produit le
risque : mois, jour, heure) et à quelle fréquence il se produit.
- Pourquoi : pourquoi ces personnes là, pourquoi à ce moment là.