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ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE

La recherche, c’est
repousser les limites de
la connaissance

Niveau : Infirmier

Enseignant :
Galbané Jean-Baptiste
M Sc Pédagogie des Sciences de la Santé
galbajean@gmail.com

Année scolaire 2022-2023


CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA RECHERCHE

Objectif général
A la fin du cours, chaque étudiant Infirmier doit être capable de maitriser le concept
de la recherche.
Objectifs spécifiques
1. Définir la recherche selon le cours
2. Décrire le fondement de la recherche
3. Connaitre les types de recherche
I. Définitions
1.1. Recherche scientifique
La recherche scientifique est un processus systématique et rigoureux, une
démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à
résoudre et d’obtenir des réponses précises à partir d’investigation (Paul N’Da 2006).
C’est un ensemble d’opérations distinctes et successives, interdépendantes
effectuées par un ou plusieurs chercheurs appartenant à une ou plusieurs disciplines,
afin de recueillir d’une manière systématique des informations valides sur un problème
observable dans le but de le comprendre et de l’expliquer (Robert J. Gravel 1988).
1.2. Recherche infirmière
La définition suivante de l’OMS souligne des sujets qui concernent la
recherche infirmière.
La recherche infirmière vise à développer les connaissances relatives
aux soins dispensés aux personnes en bonne santé et malades. Elle est
orientée vers la compréhension des mécanismes fondamentaux génétiques,
physiologiques, sociaux, comportementaux et environnementaux qui touchent
à la capacité des individus et des familles à maintenir ou renforcer un
fonctionnement optimal et à réduire les effets négatifs de la maladie.
La recherche infirmière insiste également sur la génération de connaissances des
politiques et des systèmes qui dispensent de façon efficace et rationnelle des soins de
santé ; sur la profession et son évolution dans l’histoire ; sur les principes directeurs
éthiques pour la dispensation des soins infirmiers ; et sur les systèmes qui préparent
de façon efficace et rationnelle les infirmières à remplir la mission sociale actuelle.

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II. Niveaux de recherche
Il y a trois niveaux essentiels dans la recherche en sciences sociales et science
humaines:
– La description
La description consiste à déterminer la nature et les caractéristiques des phénomènes
et parfois à établir les associations entre eux. La description peut constituer l’objectif
d’une recherche: par exemple faire ressortir tous les aspects d’un service, d’un
département, d’une agence ou d’une entreprise.
La description peut aussi constituer le premier stade d’une recherche; dans ce cas elle
peut exposer les résultats d’une observation ou d’une enquête exploratoire.
Ce niveau doit être soutenu par une méthode rigoureuse et des hypothèses.
– La classification
La classification consiste à catégoriser, regrouper, mettre en ordre pour permettre des
comparaisons ou des rapprochements. Les faits observés, étudiés, sont ainsi
organisés, structurés, regroupés sous des rubriques, sous des catégories pour être
mieux compris.
– L’explication / compréhension
Expliquer, c’est répondre à la question „POURQUOI? C’est faire voir comment un
phénomène est né et comment il est ce qu’il est. L’explication consiste à clarifier les
relations entre des phénomènes et à déterminer pourquoi ou dans quelles conditions
quels phénomènes ou quels événements se produisent.
III. Modes d’investigation
Les modes d’investigations sont déterminés par les paradigmes de recherche et les
objectifs du chercheur. Ce dernier a le choix entre trois modes d’investigation:
l’approche quantitative, l’approche qualitative et l’approche mixte.
3.1. Approche quantitative
Cette approche vise à recueillir des données observables et quantifiables. Ce type de
recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur
l’observation de faits et événements « positifs », c’est-à-dire existant indépendamment
du chercheur, des faits objectifs.
Cette méthode s’appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives
de collecte de données dont en principe la fidélité et la validité sont assurées. Elle
aboutit à des données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, des

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tableaux et graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les
variables ou facteurs, des analyses de corrélation ou d’association, etc.
Exemple :
• « La consommation des ménages croît avec le revenu » ;
Cette proposition contient les concepts « consommation des ménages », « revenu »
et le lien entre les deux est exprimé par les mots « croît avec ».
Pour rapprocher les propositions théoriques de la réalité, ou pour confronter les
hypothèses à l'observation, il faut opérationnaliser les concepts, c'est-à-dire établir une
relation systématique entre les concepts et la réalité observable, au moyen
d'indicateurs.
On peut définir les indicateurs comme des « signes, comportements ou réactions
directement observables par lesquels on repère au niveau de la réalité les dimensions
d'un concept »
Opérationnaliser un concept, c'est donc lui associer un ou plusieurs indicateurs qui
permettront de distinguer avec exactitude les variations observées dans la réalité par
rapport au concept.
Distinguer les variations, cela veut dire mesurer : l'opérationnalisation d'un concept
conduit donc à la mesure.
3.2. Approche qualitative
Dans l’approche qualitative, le chercheur part d’une situation concrète comportant un
phénomène particulier qu’il ambitionne de comprendre et non de démontrer, de
prouver ou de contrôler. Il veut donner sens au phénomène à travers ou au-delà de
l’observation, de la description de l’interprétation et de l’appréciation du contexte et du
phénomène tel qu’il se présente.
Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives pour étudier des
faits particuliers (études de cas, observation, entretiens semi-structurés ou non-
structurés, etc.). Le mode qualitatif fournit des données de contenu, et non des
données chiffrées.
3.3. Approche mixte
Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur
de mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif.
Cette conduite aide à maitriser le phénomène dans „toutes‟ ses dimensions.

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Les deux approches ne s’opposent donc pas. Elles se complètent: L’approche
qualitative, par observation, par entretien, par protocoles (etc.…) permet de récolter
énormément d’informations.
Certaines d’entre elles n’étaient pas attendues. Elles font progresser la recherche.
Cependant la durée d’une enquête qualitative limite son recours à des sujets de
recherche pour lesquelles on dispose de peu d’informations. L’enquête qualitative sera
choisie dans une phase exploratoire d’un nouveau sujet de recherche.
Elle permet de développer une théorie et relève donc d’un processus inductif.
Cependant ce qui fait la force de l’approche quantitative (profondeur des entretiens)
est source de faiblesses (durée de l’entretien) : on ne peut interroger qu’une faible
partie des individus. La validité externe de la recherche est questionnable.
L’approche quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des
hypothèses. La phase empirique d’une telle recherche se réalise souvent en
conduisant une enquête par questionnaires. Le questionnaire permet d’interroger un
beaucoup plus grand nombre d’individus. Mais le format de l’enquête ne permet de
recueillir que les informations relatives aux questions.
1.4. Différents types d’études
1.4.1. Etudes exploratoires et explicatives
La recherche exploratoire-explicative consiste à décrire, nommer ou caractériser un
phénomène, une situation ou un événement de sorte qu’il apparaisse familier. Le
chercheur collecte les données en s’appuyant sur des observations, sur des entretiens
ou des questionnaires. Les informations collectées sur les caractéristiques d’une
population particulière, sur l’expérience d’une personne, sur un groupe ou toute autre
entité sociale sont présentées sous forme de mots, de nombres, de graphiques,
d’énoncés descriptifs de relations entre les variables.
Le chercheur peut utiliser:
(i). La recherche documentaire valorise les écrits et les compte rendus conservés qui
rendent compte de la vie de l’entreprise. La démarche historique est basée sur la
recherche documentaire.
(ii). L’entrevue de groupe permet d’éveiller des réactions internes à un groupe et de
favoriser le brainstorming. C’est parfaitement adapté lorsque le thème de recherche
n’est pas intime.

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(iii). l’analyse de cas, très souvent utilisée en management stratégique, repose sur des
principes développés par ailleurs.
1.4.2. Etudes descriptives et corrélationnelles
Elles consistent à décrire comment les variables ou les concepts interagissent et
comment ils peuvent être associés. La recherche porte sur la découverte de relations
entre les facteurs ou les variables.
Ces méthodes rendent compte de l’actualité à l’aide de techniques telles que:
(i). L’analyse longitudinale permet de visualiser par exemple les effets des actions
marketing, commerciales ou stratégiques sur une période temporelle. Au moyen de
photographies successives à intervalles réguliers il est possible ainsi de visualiser les
évolutions et donc de comprendre les phénomènes. Le panel interroge régulièrement
les mêmes sujets sur leurs attitudes et leurs comportements, alors que les baromètres
et autres tracking renouvellent l’échantillon à chaque prise photographique. Le panel
est donc plus un film, car ce sont les toujours les mêmes acteurs.
(ii). La coupe instantanée, c’est l’enquête traditionnelle par questionnaire.
L’étude est descriptive-corrélationnelle si plusieurs facteurs (ou variables) sont étudiés
en relations les uns avec les autres. Des analyses statistiques peuvent être utilisées
pour déterminer l’existence de relations possibles entre les variables.
Les explorations revêtent toujours deux aspects:
- Les entretiens exploratoires: comme son nom l’indique, ce type d’entretien n’est pas
celui qui sera conduit avec un questionnaire systématique et pourtant un entretien
exploratoire doit être mené avec un minimum d’organisation:

informations préliminaires. Ces interlocuteurs doivent être des spécialistes à


même de porter sur les thèmes dégagés de la question de recherche et de la
revue de littérature des points de vue à la critique et d’approfondissement.

(religieux- politique, syndicaux-artistique), les autorités locales, traditionnelles,


administratives qui peuvent se prononcer sur les différentes dimensions de la
question de recherche et sur certains des thèmes de la revue de littérature.
- L’exploration du site: c’est une visite de terrain qui permet de localiser les problèmes
et de rencontrer aussi les populations qui sont l’objet d’étude et de faire les constats
enfin qui s’imposent.

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- A l’issue de cette exploration, les informations recueillies devront faire l’objet d’un
traitement spécial qui les reliera aux informations qui se sont dégagées de la revue de
la littérature. Les différents éléments qui ont été dégagés de la question de recherche,
la revue de la littérature et des explorations à l’issue de leur articulation opératoire
doivent faire l’objet d’une mise d’ensemble qui sera le but de la problématique.
1.4.3. Etudes corrélationnelles-explicatives
Le chercheur veut savoir s’il y a une association entre les facteurs et vérifier si les
facteurs agissent ou varient entre ensemble. La question fondamentale est d’identifier
ce qui se produit lorsqu’une relation particulière existe.
Le chercheur vérifie donc la nature de la relation, les facteurs en relation, la direction
de la relation et les conséquences de la relation. Au cas où les facteurs varient dans
la même direction, on parle d’associations positives. Si les facteurs varient dans des
directions opposées, on parlera d’associations négatives.
1.4.4. Etudes expérimentales, explicatives et prédictives
Il s’agit ici de vérification hypothèses causales. L’étude veut prédire une relation
causale, expliquer, contrôler. Le chercheur agit sur l’un des variables pour étudier son
effet sur l’autre.
L’expression de ces relations se fait traditionnellement sous la forme y=f(x). Les
chercheurs sont à la découverte de phénomènes comportant de la variance.
Existe-t-il une différence entre l’état A et l’état B? Si oui, c’est qu’il y a de la variance
et donc l’existence d’un phénomène. S’il n‟y a pas de variance, il n’y a pas de
recherche : il est impossible d’expliquer qui varie si x ne varie pas… La variance est
FONDAMENTALE. Les expérimentations formelles comme informelles sont conçues
pour générer la variance et observer la réaction sur la variable dépendante.
1.4.4. Recherche qualitative

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CHAPITRE II : PRINCIPALES ÉTAPES DU
PROCESSUS DE RECHERCHE
Objectif général
A la fin du cours, chaque étudiant Infirmier doit être capable de comprendre les
étapes du processus de recherche.
Objectifs spécifiques
1. Définir le processus de recherche
2. Citer les étapes du processus de recherche
3. Citer les étapes de la phase de conception/construction de l’objet
4. Citer les étapes de la phase méthodologique
5. Citer les étapes de la phase de traitement des données de la recherche

La méthode de recherche emprunte généralement un cheminement ordonné qui part


de l‟observation à la discussion des conclusions scientifiques en passant
respectivement par un problème de recherche, une question de recherche, une
hypothèse, un objectif de recherche et une méthode de résolution. Ce processus peut
être regroupé en trois grandes phases:
PHASE DE CONCEPTION / CONSTRUCTION DE L’OBJET D’ÉTUDE
– Choisir et formuler un problème de recherche
– Énoncer les questions, les objectifs, les hypothèses de recherche, définir les variables
– Recenser les écrits pertinents, observer les faits pertinents
– Elaborer un cadre de référence
PHASE MÉTHODOLOGIQUE OU DE DÉCOUVERTE ET DE COLLECTE DE
DONNÉES
– Choisir les méthodes et les instruments de collecte des données
– Définir la population et l’échantillon d’étude
– Décrire le déroulement de la collecte des données
– Présenter le plan d’analyse des données recueillies
– Collecter les données.
PHASE DE TRAITEMENT: ANALYSE/ PRÉSENTATION DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION/ DISCUSSION
– Analyser/présenter les données collectées (ordonner, classer, comparer,
mesurer la force du lien entre les variables)

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– Interpréter/discuter les résultats (vérifier l’authenticité des résultats obtenus, les
hypothèses, interroger les théories, en élaborer…)

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CHAPITRE III : IDENTIFICATION - FORMULATION ET
ANALYSE D’UN PROBLEME DE RECHERCHE

Objectif général
A la fin du cours, chaque étudiant Infirmier doit être capable d’analyser un problème
de recherche.
Objectifs spécifiques
1. Définir un problème de santé
2. Définir un problème de recherche en santé
3. Formuler un problème de recherche en santé
4. Décrire les étapes de analyse du problème de recherche identifié

I- Définition de problème de santé


Un problème de santé est un écart entre une situation actuelle non désirée d’un
phénomène de santé et la situation idéale souhaitée.
II- Définition d’un problème de recherche en santé
Un problème de recherche en santé est un problème de santé :
- dont les causes et/ou les déterminants ne sont pas connus ou sont
insuffisamment connus ;
- et/ou si ce problème de santé peut être résolu de plusieurs façons.
III- Identification d’un problème de recherche en santé
Les sources d’identification d’un problème de recherche en santé sont :
– Les statistiques sanitaires nationales ou institutionnelles
– L’expérience des pratiques professionnelles
– Les résultats des études antérieures
– Les plaintes des communautés
– Les experts et personnes ressources
A partir de ces sources, il faut :
● identifier des problèmes de santé en se référant à la définition
● identifier parmi ces problèmes de santé les problèmes de recherche
en santé c’est – à – dire ceux qui répondent aux conditions suivantes :
✔ les causes et/ou les déterminants ne sont pas connus ou sont insuffisamment
connus ;

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✔ et/ou les solutions sont multiples
Pour mieux cerner le problème, il faut utliser l’arbre à problème qui permet de
dégager les causes primaires et sécondaires, les conséquences ainis que les
solutions.
Exemple :
Les données sanitaires du CSPS de Goumba montrent que sur 150 enfants de 0-5
ans admis au cours de l’année, 60% étaient en insuffisance pondérale et 30% étaient
en état de malnutrition aiguë sévère (MAS). On remarque que la proportion d’enfants
en MAS est 2 fois plus élevée que le seuil d’urgence de 15% fixé par
l’Organisation mondiale de la Santé.
Les causes de cette situation ne sont pas suffisamment connues.
IV- Formulation du problème de recherche en santé
Formuler un problème de recherche en santé, c’est exprimer en termes précis et
quantifiés l’écart observé.
Exemple : la prévalence de malnutrition aigüe sévère chez les enfants de 0-5 ans
dans le CSPS de Goumba est de 30% soit 2 fois plus élevée que le seuil d’urgence
qui est de 15% fixé par l’Organisation mondiale de la Santé.
V- Choix du problème prioritaire de recherche en santé
Tous les problèmes de santé ne peuvent pas faire l’objet de recherche en
même temps. Il faut les sélectionner selon un certain nombre de critères qui
sont :
● la pertinence
● la nouveauté/l’originalité
● l’urgence
● l’acceptabilité
A la fin de cette classification, un seul problème de recherche en santé est
retenu et doit être analysé.
VI- Analyse du problème de recherche identifié
Pour analyser le problème de recherche, il faut suivre les étapes ci-après :
Étape 1 : Préciser et décrire en profondeur le problème central :
● donner les détails sur l’écart entre situation actuelle et situation désirée;
● préciser l’ampleur du problème, les cibles touchées, etc.
Étape 2 : Identifier les facteurs qui pourraient causer le problème :

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● dresser une liste de tous les aspects du problème tels que perçus par chaque
groupe
● éclaircir le lien entre ces facteurs et le problème ;
● établir les liens entre les facteurs
● construire un diagramme des facteurs primaires, secondaires qui influent sur le
problème.
Étape 3: Regrouper les différents facteurs en déterminants (grandes
catégories):
● environnementaux ;
● biologiques ;
● services de santé ; et comportementaux.

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CHAPITRE IV : PROBLEMATIQUE
Objectif général
A la fin du cours, chaque étudiant Infirmier doit être capable d’élaborer une
problématique
Objectifs spécifiques
1. Décrire un problème de recherche
2. Justifier le choix d’un problème de recherche
3. Formuler une question de recherche
4. Formuler une hypothèse de recherche
5. Formuler des objectifs géneraux de recherche
6. Formuler des objectifs spécifiques de recherche
I- Description d’un problème de recherche
L’énoncé du problème ou problématique constitue la première partie écrite du
protocole de recherche. Il doit répondre à la question: pourquoi la recherche doit
être entreprise, et qu’est-ce que l’on espère accomplir avec les résultats ?
Pour un souci pédagogique, l’organisation de la problématique doit se faire
sous forme d’entonnoir et on pourrait s’inspirer du schéma suivant :
● Description des renseignements à recueillir et leurs contributions à la résolution
du problème
● Formulation synthétique du problème
● Description précise du problème (nature, ampleur, gravité, distribution et
conséquences pour les personnes ou les services concernés
● Actions correctrices entreprises et leurs résultats
● Raisons motivant la réalisation de recherches supplémentaires
● Brève description du contexte général en rapport avec le problème au niveau
mondial ou africain avec des statistiques officielles
● Description des caractéristiques socioculturelles,
● Aperçu de l’état de santé et du système de soins de santé du cadre/ champ de
l’étude en lien avec le problème
II- Justification du choix du problème de recherche
Le choix du problème de recherche doit être justifié en utilisant les éléments
suivants :
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- la motivation et l’intérêt personnels pour le problème de recherche : le
chercheur décrit ses motivations et son intérêt personnels pour la recherche
envisagée.
- la pertinence scientifique de la recherche : le chercheur doit démontrer
l’intérêt scientifique de sa recherche par rapport aux travaux antérieurs. Il peut
mettre l’accent sur les apports scientifiques des résultats attendus.
- la pertinence sociale de la recherche : le chercheur décrit les bénéfices
attendus des résultats de la recherche dans la résolution du problème de
santé concerné.
III- Question (s) de recherche
Le point de départ d’une recherche est toujours une question de recherche. A l’issue
de l’analyse du problème de recherche et de la délimitation de la
recherche, le chercheur doit formuler la bonne question de recherche à
propos du problème de recherche.
Le choix de la question de recherche constitue une étape essentielle dans la
recherche et permet de pouvoir élaborer de manière claire une méthodologie
pour y répondre.
Les qualités d’une question de recherche sont :
● Pertinence : en rapport avec le problème identifié
● Clarté et précision : elle doit être énoncée en termes clairs et précis
● Faisabilité : elle aide à cerner un problème de recherche faisable selon les
ressources dont on dispose
IV- Hypothèse(s) de recherche
Il n’est pas nécessaire de formuler une hypothèse dans les études descriptives qui
en principes aboutissent à la formulation d’hypothèse. Cependant, même pour ces
études descriptives il est possible de formuler de manière anticipée les hypothèses.
L’hypothèse de recherche est formulée à partir de l’analyse du problème. Elle décrit
la relation supposée exister entre des facteurs.
De manière courante, l’hypothèse peut être envisagée comme une réponse
anticipée la plus plausible que le chercheur formule à sa question de recherche.
L’hypothèse peut être envisagée comme une prédiction ou une explication provisoire
de la relation entre deux ou plusieurs variables.

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Généralement l’hypothèse établit une relation qui devra être vérifiée par une
confrontation avec les faits.
Les qualités d'une hypothèse de recherche sont :
● Formulation affirmative (et non interrogative)
● Précision du type de relation entre les variables (association simple,
corrélation, causalité)
● Parcimonie (formulation brève et directe)
● Formulation opérationnelle
● Réfutabilité et testabilité (vérifiabilité, ressources disponibles)
Exemples :
✔ L’indisponibilité des intrants alimentaires favorise la survenue de la malnutrition
aiguë sévère dans l’aire sanitaire du CSPS de Goumba.
✔ L’insuffisance de connaissances des mères en matière d’alimentation du
nourrisson et du jeune enfant favorise la survenue de la malnutrition aiguë
sévère dans l’aire sanitaire du CSPS de Goumba.
V- But de la recherche
Le but de la recherche décrit la contribution des résultats de la recherche dans la
résolution du problème posé.
Exemple :
Contribuer à l’amélioration de l’état de santé des enfants de 0 – 5 ans de l’aire
sanitaire du CSPS de Goumba.
VI- Objectifs de la recherche
Il s’agit de déclarations affirmatives qui expliquent ce que le chercheur vise,
cherche à atteindre. Les objectifs expriment l’intention générale du chercheur et
spécifient les opérations ou les actes qu’il devra poser pour atteindre les
résultats escomptés.
Les objectifs doivent permettre de répondre à la question de recherche et à
vérifier les hypothèses. On distingue deux types d’objectifs de recherche :
● Les objectifs généraux ;
● Les objectifs spécifiques.
6.1 Objectif général
L’objectif général annonce ce qui sera accompli dans la recherche. Les verbes les
plus souvent utilisés sont : évaluer, analyser, étudier, déterminer, décrire, …

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Exemple :
Étudier les déterminants de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de 0 –5 ans
dans l’aire sanitaire du CSPS de Goumba.
6.2 Objectifs spécifiques
L’objectif spécifique est une communication d’intention qui exprime le résultat à
atteindre d’une manière précise, observable et mesurable. Des objectifs spécifiques
bien formulés facilitent l’élaboration de la méthode de recherche et orientent la
collecte, l’interprétation et l’utilisation des données.
La formulation des objectifs de recherche aide le chercheur à :
- délimiter l’étude en la réduisant à l’essentiel ;
- éviter la collecte des données inutiles ;
- diviser l’étude en étapes clairement définies.
Dans leur formulation, il faut s’assurer que les objectifs de l’étude :
✔ soulèvent les différents aspects du problème et les facteurs qui y contribuent
de manière cohérente et en ordre logique ;
✔ sont clairement formulés en terme opérationnel, précisant exactement ce
que le chercheur compte faire, où et dans quel but ;
✔ sont réalistes compte tenu de la situation locale ;
✔ sont formulés en utilisant des verbes d’action assez précis pour être
évalués.
6.3 Les qualités d’un objectif spécifique de recherche
Un objectif spécifique de recherche doit posséder les qualités suivantes :
- pertinent : l’objectif est en relation directe avec l’objectif général à atteindre.
- logique : l’objectif est le résultat d’un raisonnement méthodique.
- précis : l’objectif est énoncé en termes concrets, ne prêtant pas à confusion.
- réalisable : l’objectif doit indiquer un acte, un résultat possible avec les
moyens disponibles en fonction des ressources locales.
- observable : l’objectif doit pouvoir être démontré effectivement.
- mesurable : l’objectif doit pouvoir être évalué avec un instrument de mesure.
Exemples :
● Apprécier la disponibilité des intrants alimentaires au CSPS de Goumba.

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● Décrire les connaissances des mères d’enfants de 0 – 5 ans de l’aire
sanitaire du CSPS de Goumba en matière d’alimentation du nourrisson et du jeune
enfant.

CHAPITRE V : METHODOLOGIE DE L’ETUDE DU MILIEU

Objectifs
Objectif général
Connaître la méthodologie de la recherche en sciences infirmières
Objectifs spécifiques
- Définir sans se tromper les termes population d’étude, méthode, technique,
échantillonnage, instrument d’une étude l’étude ;
- Décrire les méthodes et techniques de l’étude du milieu sans se tromper en se
référant au cours enseigné ;
- Citer les différents instruments utilisés dans l’étude du milieu sans se tromper
en se référant au cours enseigné .
- Élaborer les différents instruments utilisés dans l’étude du milieu

I. POPULATION D’ÉTUDE
La ou les population(s) d’étude désignent les « sujets » sur qui portera la collecte des
données. Les populations d’étude sont identifiées par le chercheur à partir des
objectifs.
La description de la population ou des populations d’étude est importante pour
s’assurer que l’étude portera sur les sujets réellement concernés par le
problème étudié. Pour bien décrire la population d’étude, il est parfois important de
distinguer :
- la population cible : c’est la population qui a motivé au départ l’organisation
de l’étude. C’est donc la population à laquelle on souhaite étendre les résultats.
Exemple : Les enfants de 0 – 5 ans de l’aire sanitaire du CSPS de Goumba
- la population source : c’est la population d’où l’échantillon est extrait
pour la réalisation de l’étude. Les résultats de l’étude doivent pouvoir être
représentatifs de la population source avant de pouvoir se généraliser à la population
cible. Il faut définir des critères qui vont permettre de cerner davantage la population
source pour le choix des sujets dans l’échantillon.

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On distingue :
- Les critères d’inclusion : ce sont des critères qui permettent de limiter la
population source avant le choix des sujets.
- Les critères de non inclusion : ce sont des critères qui s’appliquent aux sujets
de la population source ne répondant pas aux critères d’inclusion.
Population cible : c’est la population qui a motivé au départ l’organisation de
l’enquête. C’est donc la population à laquelle on souhaite étendre les résultats.
II. ECHANTILLON/ECHANTILLONNAGE

3.1 Echantillon
C’est un groupe de sujets ou tout autre élément tiré de la population source de l’étude.
3.2 Echantillonnage
L’échantillonnage est un ensemble d’opérations qui consiste à choisir un groupe de
sujets ou tout autre élément représentatif de la population étudiée. C’est un procédé
par lequel un groupe de personnes ou un sous ensemble d’une population est choisie
en vue d’obtenir des informations à l’égard d’un phénomène étudié de telle sorte que
la population entière qui nous intéresse soit représentée.
3.2.1. Détermination de la taille de l’échantillon
Pour des raisons de ressources (humaines et matérielles …), la personne chargée
de l’étude a souvent recours à un échantillon.
Si les effectifs de la population source sont réduits, il faut considérer l’ensemble de
la population comme échantillon, dans ce cas ne pas faire d’échantillonnage.
Si les effectifs sont élevés il faut tirer un échantillon représentatif de l’ensemble de la
population sur lequel portera l’étude.
Lorsque l’effectif de la population est supérieur à 10 000, la taille « n » de l’échantillon
nécessaire sera donnée par la formule suivante :
Z²pq
n = _____

Où : n = la taille désirée de l’échantillon
p = la proportion de la population cible ayant une caractéristique donnée. S’il
n’existe pas d’estimation disponible, on peut prendre 50% (0,50).
q = 1-p (complément de p).
z = écart fixé en général à 1,96 (ou plus simplement à 2) qui correspond au
degré de confiance de 95 %.
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d = degré de précision voulu, en général 0,05 et parfois 0,02.
Pour des études plus complexes, il faut faire recours à des statisticiens pour le calcul
de la taille de l’échantillon
3.2.2. Méthodes d’échantillonnage
On distingue deux grands groupes de méthodes d’échantillonnage : les méthodes
probabilistes et les méthodes non probabilistes.
● Méthodes probabilistes
Ce sont des méthodes où la probabilité de faire partie de l’échantillon peut être
estimée. Le choix des unités statistiques repose sur le hasard. On retrouve dans ce
groupe l’échantillonnage aléatoire simple, l’ échantillonnage aléatoire systématique,
l’échantillonnage stratifié, l’’échantillonnage par grappes.
● Méthodes non probabilistes
Ici, la probabilité de faire partie de l’échantillon ne peut pas être estimée. Ces
méthodes comprennent l’échantillonnage accidentel, l’échantillonnage par quotas,
l’échantillonnage par choix raisonné ou par convenance, l’échantillonnage par réseau
ou « boule de neige ».
III. METHODES, TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE COLLECTE DES

DONNEES

● Méthode : Dans le domaine de la recherche, une méthode de collecte des


données est un ensemble de moyens mis rationnellement en œuvre pour obtenir les
informations désirées au regard des objectifs définis.
● Techniques : Les techniques représentent l’ensemble des procédures ou la
manière dont on collecte les données. Elles permettent de réaliser la collecte
systématique d’informations à des personnes de l’étude.
● Outils ou instruments : ce sont les supports découlant de chaque technique
utilisés pour la collecte des données
4.1- Méthodes et instruments de collecte des données
Plusieurs méthodes sont utilisées pour collecter les données dans la recherche :
- La méthode par enquête ;
- La méthode par revue documentaire.
4-1-1 Méthode par enquête
L’enquête est une des méthodes utilisées dans la collecte des données pour l’étude
du milieu. Les techniques découlant de cette méthode sont :
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❖ Le questionnaire ;
❖ L’interview ;
❖ L’entretien ;
❖ L’observation.
4-1-1- Méthode par revue documentaire
La revue documentaire est une méthode qui permet de recueillir les données
recueillies sont obtenues à partir de sources écrites : livres, revues, dossiers, rapports
etc. L’une des techniques de cette méthode est l’analyse de contenu.
4.2 - Instruments de collecte des données
Il existe plusieurs types d’instruments ou outils sont le plus souvent utilisés pour
recueillir les données :
- Grille d'observation (Liste de vérification,Echelles d’appréciation)
- Guide d'entretien individuel (libre, semi-structuré ou structuré) ;
- Guide d'entretien de groupe (libre, semi-structuré ou structuré) ;
- Questionnaire
- et la Grille/Fiche d’analyse de contenu.
Tableau de Congruence entre méthodes, techniques et instruments de
collecte des données
Méthodes Techniques Instruments
Enquête - Auto administration Questionnaire
du Questionnaire
- Entretien ou - Guide d’entretien individuel
interview ou entrevue (libre, semi structuré, structuré)
- Guide d’entretien de groupe
(libre, semi structuré, structuré)
- Observation Grille d’observation :
- Liste de vérification
- Echelles d’appréciation
Revue Analyse de contenu Grille/Fiche d’analyse de contenu
documentaire

19
CHAPITRE VI : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
Objectif général
A la fin du cours, chaque étudiant Infirmier doit être capable de présenter et discuter
des les resultats d’une recherche
Objectifs spécifiques
– Présenter des resultats d’une recherche quantitative
– Présenter des resultats d’une recherche qualitative
– Discuter les resultats d’une recherche

I. PRESENTATION DES RESULTATS


1.1. En recherche quantitative
– Les tris à plat
Le tri à plat est une opération consistant à déterminer comment les observations se
répartissent sur les différentes modalités que peut prendre une variable à modalités
discrètes. Le résultat de cette opération est donc un simple tableau, de « tableau de
fréquences ».
Ce tableau peut faire apparaître simplement le nombre d'individus dans chaque
modalité, la fréquence d'individus par modalité, ou le pourcentage.
Quelques exemples
Soit une variable classique, le sexe. Elle a deux modalités, homme et femme. Le tri
à plat des données selon cette variable consistera donc simplement à compter
combien d'observations tombent dans la catégorie Homme et combien tombent dans
la catégorie femme. Par exemple, 52 hommes, 65 femmes, ou encore 44,4%
d'hommes pour 55,6% de femmes. Il faut noter que si l'on inscrit le pourcentage seul,
il manque une idée de l'effectif concerné et il faut au moins indiquer l'effectif total sur
lequel est calculé le pourcentage. Réciproquement, le nombre d'individus seuls sont
peu informatifs s'il s'agit ensuite de comparer la distribution de la variable considérée
avec la distribution d'une autre variable.
Prenons maintenant une autre variable, l'âge, qui aurait divisé en cinq classes pour
quelque bonne raison théorique, disons par exemple,
1°) moins de 20 ans;
2°) 20-29 ans;

20
3°) 30-39 ans ;
4°) 40-49 ans;
5°) 50 ans et plus 36
Le tri à plat sera donc tout simplement le fait de compter combien d'individus de
l'échantillon tombent dans chacune de ces 5 classes. Il suffira alors de diviser le
nombre d'individus d'une classe par l'effectif total de l'échantillon puis de multiplier le
résultat par 100 pour avoir le pourcentage d'individus tombant dans cette classe.
– Les tris croisés
C‟est une extension à plusieurs variables du tri à plat.
Un exemple: Considérons par exemple deux variables X et Y (pour simplifier mais ce
que nous allons décrire s'applique de la même façon avec plus de deux variables)
dotées de 2 et 3 modalités respectivement (là encore pour simplifier. Disons par
exemple, le sexe et la préférence politique, à gauche, au centre ou à droite. Ces deux
variables définissent donc un produit cartésien de 6 modalités (femme à gauche,
femme au centre, femme à droite, homme à gauche, homme au centre, homme à
droite). Si maintenant nous comptons comment sont peuplées ces six cases si on y
répartit les données d'un échantillon, on obtient un tri croisé. Le tri croisé est
l'opération consistant à calculer les fréquences d'individus statistiques tombant dans
chacune des cases du produit cartésien de plusieurs variables. Le résultat d'un tri
croisé est ce qu'on appelle un « tableau de contingences ».
Le tri croisé porte sur deux variables et permet d'obtenir un bilan croisé de leurs
réponses.
Pour deux variables qualitatives, on obtient un tableau comprenant : Les réponses
de la première variable choisie en colonne, à raison d'une colonne par réponse. Les
réponses de la seconde variable choisie en ligne, à raison d'une ligne par réponse.
Chaque cellule de ce tableau affiche quatre résultats :
- l'effectif des répondants qui ont choisi les deux réponses concernées
- Le pourcentage ligne de cet effectif par rapport au total des personnes ayant choisi
la réponse donnée en en-tête de cette ligne (ce pourcentage est noté à droite de
l'effectif sur la même ligne).
- le pourcentage colonne de cet effectif par rapport au total des personnes ayant
choisi la réponse donnée en en-tête de cette colonne (ce pourcentage est noté en
bas de l'effectif sur la même colonne).

21
- Le pourcentage total de cet effectif par rapport au total des personnes ayant
répondu à l'une au moins des deux questions. (ce pourcentage est noté dans la
colonne à droite de l'effectif sur la ligne du dessous).
Pour une variable qualitative et une variable numérique (ou calculée), on obtient pour
chaque réponse de la variable qualitative les statistiques de la question numérique
ou calculée, sur la base de l'ensemble des personnes ayant répondu à la question
numérique (ou calculée) et à la réponse concernée de la variable qualitative.
Pour deux variables numériques (ou calculées), on obtient un tableau présentant des
valeurs statistiques portant sur les répondants aux deux questions (effectif total,
somme pour la première question, pour la seconde, somme pour les deux questions
ensemble, écart-type et variance pour chaque question, covariance et coefficient de
corrélation…).
– Les analyses multivariées
L'analyse multivariée recouvre un ensemble de méthodes destinées à synthétiser
l'information issue de plusieurs variables, pour mieux l'expliquer. Une population peut
être définie par une variable (taille), deux variables (taille et poids) ou plus de
variables. Si la population est définie par plus de deux variables on utilise soit les
méthodes de régressions multiples soit les méthodes d'analyses multivariées pour
décrire la population. Nous considérons ici le cas des analyses multivariées. Dans la
plupart des cas et surtout pour ce qui concerne nos populations à échantillonner (cas
de la faune) on suppose que les éléments de la population sont distribués selon la loi
du hasard et que cette distribution obéit à la loi normale.
Les méthodes d'analyse multivariée sont des statistiques descriptives qui permettent
de comprendre l'organisation des données autour des axes du plan (plan euclidien,
plan tridimensionnel).
Les méthodes communément utilisées sont les ACP (analyse en composantes
principales), les AFC (Analyses factorielles par correspondance), les AC (analyses
canoniques), les Classifications hiérarchiques. Le tableau 10 donne une typologie
des méthodes multivariées couramment utilisées et les objectifs poursuivis dans
l'application de chacune de ces méthodes multivariées ou des méthodes de
régressions multiples.
1.2. En recherche qualitative

22
Les données d‟une recherche qualitative fondées sur l‟analyse de documents,
l‟analyse d‟entretiens, sur une étude de cas, etc., le chercheur établit des catégories
susceptibles de produire du sens pour la situation.
L‟objectif est de mettre en évidence le sens global des données, donc d‟identifier des
unités de significations, de développer le contenu des unités de significations et de
synthétiser l‟ensemble des unités de significations. Il faut toutefois retenir que les tris
peuvent être utilisés dans les études qualitatives.
Des logiciels permettent aujourd‟hui de faire des analyses de données qualitatives:
NVivo 9, Nud*ist, et N4 classic de QSR (sur Mac), ATLAS.ti,…
II. Discussion
Il s‟agit de procéder à l‟évaluation du processus entier de la recherche et démontrer
la pertinence ou la validité des résultats par rapport au problème de recherche et aux
questions, aux hypothèses, au cadre de référence, de mettre les résultats en relation
avec d‟autres travaux et d‟apprécier la question des limites de la généralisation des
résultats. En bref, le chercheur discute les résultats de son étude à la lumière des
travaux antérieurs, du cadre de référence et des méthodes utilisées dans le travail. Il
tente, en fait de proposer de nouvelles interprétations d‟un sujet connu ou une
interprétation originale d‟un nouveau sujet. Le chercheur s‟attèle à l‟authentification
des résultats obtenu en s‟assurant qu‟ils sont conformes aux questions posées ou
aux hypothèses formulées. Ensuite il procède à la discussion de la nature des
relations entre les différentes variables.

23
CHAPITRE VII : FORMULATION DES RECOMMANDATIONS/SUGGESTIONS ET
BIBLIOGRAPHIE
Objectifs spécifiques
– Formuler des recommandations
– Formuler des suggestions
– Faire une bibliographie

I. RECOMMANDATIONS/SUGGESTIONS
Cette partie du mémoire intéresse particulièrement ceux qui veulent intervenir sur le
problème posé par votre étude. Les recommandations sont hiérarchisées selon le
niveau ou groupe auquel elles s’adressent ou concernent et classées en court,
moyen et long termes. L’ordre d’apparition des acteurs concernés par la mise en
œuvre des recommandations est décliné en fonction de la nature des activités dont
ils sont responsables. En premier lieu sont cités ceux qui sont responsables de la
mise en œuvre des activités qui modifieront directement la condition, la situation
abordée par le thème de recherche traité. En second lieu viennent ceux qui
s’occuperont des activités indirectes ou d’appui à la mise en œuvre de l’activité.
II. BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie est une liste des sources (livres, articles, blogs, vidéos, pages Web,
etc.) consultées pour l’élaboration d’un travail (mémoire, rapport de stage, article,
synthèse, etc.) qu’elles soient ou non citées dans le corps du texte du travail.
La bibliographie est constituée de références bibliographiques qui sont l’ensemble
des éléments qui décrivent un document et qui permettent de l’identifier.
Leur présentation répond à des normes ou des règles précises qui peuvent varier
d’un domaine scientifique à un autre.
Il existe plusieurs systèmes de références bibliographiques mais le système
numérique séquentiel (Vancouver), et le système APA seront présentés dans ce
cours.
2.1. Norme VANCOUVER pour la Présentation des Bibliographies en Santé
2.1.1. Principe
Les références bibliographiques doivent toutes être citées et numérotées selon leur
ordre d’apparition dans le texte (numéro entre parenthèses). Dans la bibliographie

24
placée en fin de thèse, les références citées sont classées par ordre croissant et
répertoriées en respectant les règles de présentation des modèles suivants.
Lorsqu'un document est cité plus d'une fois, il garde la même numérotation dans le
texte et dans la bibliographie finale.

2.1.2. Article de revue


Modèle : Nom de l'auteur Initiale(s) du (des) prénom(s).Titre de l'article dans la langue
originale. Titre abrégé de la revue. Année; volume (fascicule):pages de début et de
fin de l'article (séparées par un tiret).
Exemple: Kiessling WR. Thyroid function in 44 patients with amyotrophic lateral
sclerosis. Arch Neurol. 1982;39: 241-242.
2.1.3. Ouvrage
Modèle : Nom de l'auteur initiale(s) du (des) prénom(s). Titre de l'ouvrage : sous-titre.
Numéro de l'édition à partir de la 2ème. Ville d'édition : Editeur; année de l'édition,
nombre de pages. (Nom de la collection ;n°)
Exemple : Bach JF. Traité d'immunologie. Paris : Flammarion Médecine Sciences;
1993, 1205 p.
2.1.4. Thèse ou mémoire
Modèle : Nom de l'auteur Initiale(s) du (des) prénom(s).Titre de la thèse. Nature du
document et discipline. Université de soutenance; année, pages.
Exemple : Hebert S. Méningites à haemophilius influenzae chez l'enfant en Polynésie
Française. Thèse de médecine. Université Paris XI;1997,219 p
2.1.5. Page web / site internet
Modèle : Organisme ou auteur. Titre du site ou de la page. [En ligne]. Lien URL.
Consulté le Date de consultation.
Exemple : OMS, Organisation Mondiale de la Santé. Rapport sur la santé dans le
monde 2008. [En ligne] http://www.who.int/whr/2008/fr/index.html. Consulté le 23
septembre 2010.
2.2. Norme APA

25
L’American Psychological Association (APA) a émis une série de règles précises
pour citer les références bibliographiques utilisées lors de la rédaction d’un
document.
2.2.1. Principes :
₋ Comporter tous les documents explicitement cités dans le texte et
uniquement ceux-ci ;
₋ Se placer en fin de document, avec un double interligne entre chaque
référence ; la deuxième ligne et les suivantes de la référence doivent être mises en
retrait (indentation) afin que l’auteur soit mis en évidence ;
₋ Présenter les auteurs avec une orthographe identique à la citation dans le
texte ;
₋ Etre organisée dans l’ordre alphabétique strict (y compris les espaces) des
auteurs, puis chronologique, puis des débuts de titre (en faisant abstraction de
l’article initial) ;
₋ Terminer chaque zone de chaque référence par un point ;
₋ Avoir l’élément essentiel (hormis les auteurs et la date) de chaque référence
mis en évidence (au choix : souligné ou mis en italique) ;
₋ Eviter systématiquement les abréviations, à quelques exceptions près
(comme par exemple chap., ed., vol.).
2.2.2. Article de périodique papier
Dans la bibliographie, la référence d’un article de périodique comprend cinq zones,
séparées chacune par un point : Auteur-Année de publication-Titre de l’article-
Publication-DOI
Exemple :
Amadieu, F., & Tricot, A. (2006). Utilisation d’un hypermédia et apprentissage : Deux
activités concurrentes ou complémentaires. Psychologie Française, 51(1), 5-23. DOI
: 10.1016/j.psfr.2005.12.001
2.2.3. Article de périodique électronique
La référence d’un article de périodique électronique reprend les cinq zones de
référencement d’un article de périodique papier. Cependant, si cet article n’est pas
muni d’un DOI, il faut obligatoirement remplacer cette zone par une zone de
localisation.
Exemple :

26
Sinclair, F., & Naud, J. (2005). L’intervention en petite enfance : Pour une éducation
développementale. Education et Francophonie, 33(2), 28-43. En ligne
http://www.acelf.ca/c/revue/pdf/XXXIII_2_028.pdf.
2.2.4. Monographie (ou livre)
Dans la bibliographie, la référence d’une monographie comprend quatre zones,
séparées chacune par un point : Auteur-Année de publication-Titre -Publication-
Edition.
Exemple :
De Mijolla, A. (Ed.). (2002). Dictionnaire internationale de la psychanalyse :
Concepts, notions, biographies, œuvres, événements, institutions (Vols. 1-2). Paris :
Calmann Lévy.
2.2.5. Monographie électronique
La référence d’une monographie électronique reprend les quatre zones de la
référence d’une monographie papier. A l’instar des articles de périodique
électronique, une cinquième zone doit être ajoutée : soit la zone DOI s’il existe, soit
la zone de localisation Internet.
Exemple:
Freud, S. (1911). The interpretation of dreams (A. Brill, Trad.). USA : Plain label
books. En ligne http://books.google.com, consulté le 20 août 2009.
2.2.6. Mémoire ou thèse de doctorat non publiée
Dans la bibliographie, la référence d’un mémoire ou d’une thèse de doctorat non
publié comprend quatre zones, séparées chacune par un point : Auteur-Année de
publication-Titre -Publication- Edition
Exemple ;
Léonard, B. (2003). Rééducation conceptuelle pour un trouble sémantique sévère :
Etude de cas. Mémoire de licence en sciences psychologiques non publié, Université
catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve

27
CHAPITRE VIII: RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Objectifs spécifiques
1- Réaliser la Recherche documentaire
2- Rédiger le rapport de recherche
I. Techniques de recherche documentaire
1- Définition de la recherche documentaire
C'est l'ensemble des étapes permettant de chercher, identifier et trouver des
documents relatifs à un sujet par l'élaboration d'une stratégie de recherche.
En plus des bibliothèques physiques, il existe des bibliothèques virtuelles qui
fournissent des documents permettant de mener une recherche.
2- Base de données opérateur booléens : ET/ OU/SAUF
Ils permettent, en établissant une connexion logique entre des termes de
recherche ou mots-clés, de trouver une information ou un document.
₋ ET : Recherche très précise :
₋ OU : Recherche très large
₋ SAUF : Recherche Orientée
La recherche par expression
L'utilisation des guillemets « » permet de lancer une recherche sur une « chaîne
de caractères » (mêmes mots dans le même ordre). Elle est particulièrement utile
lorsqu'une recherche entraîne un trop grand nombre de résultats ou pour rechercher
précisément une expression
Ex. : « vitamine C » recherchera les références contenant cette expression dans l'ordre
où sont saisis les termes.
3- Moteur de recherche

Un moteur de recherche est une application permettant à un utilisateur d’effectuer


une recherche locale ou en ligne c’est-à-dire de trouver des ressources à partir d’une
requête composée de termes appelés mots clés.
Les moteurs de recherche les plus utilisés dans le domaine de la santé sont ;
₋ Google
₋ Google Scholar
₋ PubMed
II. Canevas du rapport de recherche

Aspects formels

28
₋ Page de garde
₋ Page titre (identique à la page de garde)
₋ Sommaire
₋ Dédicaces
₋ Remerciements
₋ Liste des tableaux
₋ Liste des figures / graphiques
₋ Liste des annexes
₋ Liste des sigles, abréviations et acronymes
₋ Définition des termes
₋ Résumé
Introduction
Chapitre 1 : Problématique
1.1. Énoncé du problème
1.2. Justification de l’étude
1.3. Question de recherche
1.4. Hypothèses de recherche
1.5. But de l’étude
1.6. Objectif général
1.7. Objectifs spécifiques
Chapitre 2 : Conceptualisation de l’étude
2.1. Revue de la littérature
2.2. Cadre de référence
2.2.1. Définition opérationnelle des concepts
2.2.2. Opérationnalisation des variables
2.2.3. Schéma du cadre référence
Chapitre 3 : Présentation du milieu de l’étude
3.1. Cadre de l’étude
3.2. Champ de l’étude

29
Chapitre 4 : Méthodologie
4.1. Type d’étude
4.2. Population d’étude (critère d’inclusion et de non inclusion).
4.3. Méthode d’échantillonnage
4.4. Méthode, technique et instruments de collecte de données
4.5. Démarches administratives
4.6. Considérations éthiques
4.7. Déroulement de l’étude
4.8. Difficultés rencontrées
4.9. Méthode de traitement des données.
4.10. Limite de l’étude.
Chapitre 5 : Présentation des résultats
Chapitre 6 : Discussion des résultats
6.1. Discussion par hypothèse ou par objectifs
6.2. Synthèse des résultats
6.3. Vérification des hypothèses
Chapitre 7 : Recommandations
Conclusion
Bibliographie
Annexes

30
Bibliographie

N’da, P. (2015). Recherche et méthodologie en sciences sociales et humaines : Réussir sa thèse,


son mémoire de master ou professionnel, et son article (Harmattan). Paris:
Harmattan.

ENSP(2015) ; Module d’initiation à la méthodologie de la recherche à l’école nationale de


sante publique ;

Campenhoudt, L. V., Marquet, J., & Quivy, R. (2017). Manuel de recherche en sciences
sociales (5ème édition entièrement revue et augmentée). Belgique: DUNOD. Repéré
àhttps://www.dunod.com/sites/default/files/atoms/files/9782100765416/Feuilletage.
pdf

Lo, I. (2013). Méthodologie de la recherche en sciences sociales. Revue Francophone


Internationale de Recherche Infirmière.

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