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Rech

Accommodation
modifications oculaires pour adapter la
vision

En optique physiologique, l’accommodation, appelée aussi mise au point, désigne les


modifications oculaires adaptatives permettant d'assurer la netteté des images pour des
distances différentes de vision. Chez l'Homme et les mammifères, l'accommodation
comporte essentiellement une déformation du cristallin dans le sens d'un accroissement du
pouvoir de réfraction.

Sans accommodation, ce qui serait un cas extrême de presbytie, la profondeur de champ de l'œil serait réduite.
L'accommodation est un réflexe qui permet d'obtenir une vision nette sur une plage de distance plus importante, entre
le punctum proximum et le punctum remotum.
La fonction accommodative

Positions du punctum proximum PP et du punctum remotum PR

Mesure en dioptries …

La capacité de l'œil à former sur la rétine une image nette d'objets plus ou moins rapprochés,
par rapport à des objets à l'infini, se mesure par l'inverse de la distance entre le cristallin et le
plan de vision nette, et s'exprime en dioptries (δ). La vergence de l'œil est par exemple de 1
dioptrie quand il se focalise sur une distance d'1 mètre, elle est de 2 δ à une distance de
50 cm, et de 0 δ quand il se focalise à l'infini.

Dans l'absolu, la vergence du cristallin en tant que lentille convexe est évidemment beaucoup
plus forte, puisque l'œil humain a un diamètre de l'ordre de 2.5 cm, distance à laquelle se
focalisent les images extérieures : considérée comme une lentille optique, la vergence
absolue du cristallin serait donc de l'ordre de 40δ. Cependant, cette vergence absolue n'a pas
d'intérêt pour l'opticien, pour lequel n'est intéressant que ce qui est placé devant l'œil, que ce
soit l'objet à regarder (à une certaine distance) ou la puissance du verre correcteur (exprimée
en dioptries). Dans tous les calculs d'optique, ce sont les différences de vergences qui sont
importantes, la référence (de vergence nulle) étant en réalité arbitraire. De ce fait, pour
simplifier les calculs, on fait en pratique abstraction de ce qui est placé derrière le cristallin,
et les vergences sont exprimées par rapport à une focalisation à l'infini : comme si l'objet de
référence (pour une vergence zéro) était à l'infini, ou comme si le plan focal de la rétine était
repoussé à l'infini négatif.

Capacité d’accommodation …

L'œil doit adapter sa vergence (ou puissance optique) à sa distance de vision : pour obtenir
une vision nette, sa vergence doit augmenter quand il passe d'une vision de loin à une vision
de près : c'est l'accommodation. Cette capacité d’accommodation de l'œil est en pratique
limitée. La plus petite distance pour laquelle la vision reste nette est appelé punctum
proximum (PP) ; et la plus grande distance pour laquelle la vision est nette est le punctum
remotum (PR).

Dans des conditions de fort éclairage, l'iris se contracte et l'effet de diaphragme


correspondant augmente la profondeur de champ pour une vergence donnée. Le champ de
netteté est alors un peu plus grand que l'intervalle PP-PR, et se rétrécit dans des conditions
de semi-obscurité où l'iris se dilate.

La capacité d’accommodation de l'œil, c'est-à-dire sa capacité à faire varier sa vergence, se


mesure également en dioptries : c'est la différence de vergence entre punctum proximum et
punctum remotum. Par exemple, un enfant peut passer d'une vision lointaine
(accommodation à l'infini, 0 δ) à une vision extrêmement rapprochée (7 cm, soit 14 δ) en 350
ms (un tiers de seconde), ce qui correspond à une capacité d’accommodation de quatorze
dioptries.

Verres correcteurs …

Les besoins en verre correcteurs se mesurent également en dioptries, la vergence du verre


s'additionnant à celle de l'œil : un myope dont le PR est par exemple situé à 50 cm (2δ) devra
compenser la vergence trop forte de son œil par des verres divergents de -2δ ; inversement
un hypermétrope, dont l'œil a une vergence trop faible, devra la compenser par des verres
convergents.

Le test du besoin de correction se fonde généralement sur un test d'acuité visuelle (tableau
« ZU » de l'échelle Monoyer) réalisé en portant des verres plus ou moins puissants. Cette
approche est très critiquable, l'acuité visuelle étant a priori indépendante de la capacité
d’accommodation : cette approche conduit à sous-corriger les patients dotés d'une meilleure
acuité visuelle, les réduisant à une vision détériorée par rapport à leur capacité.

La presbytie …

L'amplitude de la capacité d’accommodation diminue avec l'âge. À l'approche de la


cinquantaine, la capacité d’accommodation a décliné à moins de deux dioptries, au point que
le punctum proximum se situe au-delà de la distance de lecture normale : l'individu devient
presbyte.
La presbytie s'explique physiologiquement par une perte de souplesse du cristallin; les
rayons lumineux ne convergent plus sur la rétine mais après, l'image d'un point n'est plus un
point mais une tache (c'est flou) :, la vision de près devient difficile, puis impossible quand
l'âge augmente.

Une fois que la presbytie devient manifeste, les personnes qui voient à l'infini sans correction
(ou avec correction pour les hypermétropes) doivent employer des verres de lecture pour voir
de près : si le PR est à l'infini (0δ) et que la capacité d’accommodation n'est plus que de 2δ, le
PP est situé à 50 cm, ce qui est à peu près la longueur du bras. Familièrement, les personnes
de cet âge trouvent que « les bras deviennent trop courts ». De leur côté, les myopes devront
enlever leurs lunettes pour pouvoir lire commodément.

L’accommodation continuera à diminuer avec l'âge, jusqu'à devenir pratiquement nulle vers
70 ans. On a proposé de la calculer à partir d'observations statistiques :

Accommodation (dioptries)

mais cette formule est une moyenne, car la possibilité d'accommodation est très variable
d'une personne à l'autre.

Exemple numérique

Avec des lunettes "loupe" de une dioptrie (1 δ), la zone où un senior déclare lire
confortablement et avec une vision nette est mesurée entre 66 cm (soit 1.5 δ) et 40 cm (soit
2.5 δ). Il a donc une capacité d’accommodation de une dioptrie, ce qui est dans la norme
pour une personne âgée de 55 ans. S'il retire ses lunettes (-1 δ) sa zone de vision nette
s'étendra donc entre 0.5δ (2m) et 1.5δ (66 cm) : il lui faut donc des verres correcteurs de
-0.5δ pour avoir une vision nette à l'infini. S'il doit se pencher sur des travaux de précision en
les rapprochant à 25 cm (4δ), il devra chausser des "loupes" de trois dioptries pour retrouver
une vision nette à cette distance.

Accommodation de confort …

Il s'agit de l'accommodation mise en jeu pour voir net sans effort, celle-ci s'estime :

Si l'âge < 40 ans : 2/3*(A max)

Si l'âge > 40 ans : 1/2*(Amax)

Mécanisme de l'accommodation
Schéma montrant le changement de forme du cristallin et son effet sur la focalisation.

L'accommodation se réalise grâce au changement de courbures des deux faces du cristallin.

Le changement de courbure des deux faces du cristallin se réalise grâce à l'action des
muscles ciliaires : le muscle de Müller et le muscle de Brücke[1].

Ces muscles sont situés dans les corps ciliaires, ils agissent sur le cristallin par
l'intermédiaire de la zonule de Zinn.

Le muscle de Brücke est constitué de fibres radiaires[1].

Le muscle de Müller est constitué de fibres circulaires[1].

Ils agissent de façon antagoniste.

Accommodation …

Passage de la vision lointaine à la vision proche :

le muscle de Müller se contracte ;

le muscle de Brücke se relâche en agissant sur la zonule de Zinn qui se détend: le cristallin
se bombe grâce à son élasticité.

Désaccommodation …

Passage de la vision proche à la vision lointaine :

le muscle de Müller se dilate ;

le muscle de Brücke se contracte, tire sur la zonule de Zinn et provoque l'aplatissement du


cristallin.

Le repos …
Le repos accommodatif est l'état passif de l'accommodation de l'œil, en absence de
stimulation, c’est-à-dire quand le sujet est plongé dans l'obscurité, ou lorsqu'il fixe un espace
lumineux vide. (= repos physiologique de l'accommodation).

C'est en fait une position d'équilibre entre les deux muscles du corps ciliaire, une position
d'attente, correspondant à leur tonus naturel. Ce « tonus accommodatif » a été chiffré à une
valeur moyenne de 0.75 dioptries.

Facteurs influant l'accommodation …

Certains facteurs contribuent à stimuler ou à inhiber l'accommodation de l'œil.

la couleur : rouge-vert

difficulté du texte : taille + complication

l'amétropie du sujet : un myope non corrigé accommode moins qu'un emmétrope ; un


hypermétrope non corrigé accommode plus qu'un emmétrope.

la vision binoculaire du sujet.

Notes et références

1. Ahmed Mellal, Application pratique de l'anatomie humaine. / Tome 2, Appareils de relation,


Éditions Publibook, 1er août 2010 (ISBN 9782748355444,
OCLC 758728751 (https://worldcat.org/oclc/758728751&lang=fr) , lire en ligne (https://b
ooks.google.fr/books?id=tIiIjfLnw0sC&lpg=PA337&ots=NBlSiJ_5Wk&dq=rouget%20br%C
3%BCcke%20m%C3%BCller&hl=fr&pg=PA337#v=onepage&q=rouget%20br%C3%BCcke%20
m%C3%BCller&f=false)  [archive]), p. 337

Voir aussi

Articles connexes …
Corps ciliaire

Effet Mandelbaum

Ernst Wilhelm von Brücke

Œil humain

Liens externes …
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