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Biophysique 1ère M.D DIOPTRIQUE OCULAIRE Dr.

Abdellatif CHOKRI

DIOPTRIQUE OCULAIRE

I) Constitution anatomique de l’œil


L’œil humain a la forme d’une sphère de 12 mm de rayon, complété à l’avant par une
calotte sphérique de 8 mm de rayon : la cornée.

I.1) Les enveloppes oculaires


Le globe oculaire possède trois enveloppes : externe, moyenne et interne.

I.1.1) Enveloppe externe : la sclérotique


La sclérotique (ou sclère) est une membrane fibreuse et inextensible (sauf chez le jeune
enfant), dont le rôle est de maintenir le volume, la forme et le tonus du globe.

C’est une membrane opaque protectrice qui entoure les quatre cinquièmes postérieurs du
globe oculaire (partie blanche et de l'œil). Elle se continue en avant par la cornée, enveloppe
transparente et avasculaire.

Sur la face externe de la sclérotique s’insèrent les muscles moteurs de l’œil.

I.1.2) Enveloppe moyenne : l’uvée


C’est une tunique vasculaire, pigmentée qui comprend la choroïde, le corps ciliaire et
l’iris.

 La choroïde
C’est une couche richement vascularisée et pigmentée, sa structure lui assure une double
fonction :

 Fonction nutritive vis-à-vis des photorécepteurs rétiniens et de l’iris ;


 Elle forme un écran qui maintient l’intérieur de l’œil en chambre noire.

 Le corps ciliaire
Le corps ciliaire est la portion antérieure de la choroïde sur lequel est attaché le cristallin,
par l’intermédiaire des ligaments suspenseurs (ou zonules). Il contient le muscle ciliaire, qui
permet l'accommodation.

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 L’iris
C’est la partie la plus antérieure de l'uvée, faisant suite au corps ciliaire, l'iris est une
membrane en forme de disque perforé en son centre d'un orifice circulaire : la pupille qui se
comporte comme un véritable diaphragme d'ouverture variable (entre 2,5 et 7 mm) qui se
régie automatiquement selon l'intensité lumineuse.

L'absence d'iris est appelée aniridie.

I.1.3) Enveloppe interne : la rétine


Il s'agit d'un tissu neuronal très fin (0,1 à 0,5 mm), qui fait partie du système nerveux
central, c’est le lieu de traduction du message lumineux en signaux nerveux.

La rétine est organisée en trois couches : la couche des cellules photosensibles (les cônes
responsables de la vision diurne et la vision des couleurs, et les bâtonnets responsables de la
vision nocturne), la couche des cellules granuleuses (cellules intermédiaire) et la couche des
cellules ganglionnaires dont leurs prolongements constituent le nerf optique.

Dans la région centrale de la rétine on trouve la tache jaune (ou macula lutea), au milieu
de celle-ci se trouve une légère dépression : la fovéa où sont présents uniquement des cônes.

I.2) Les milieux transparents de l’œil


Avant de parvenir sur la rétine, un rayon lumineux traverse dans l’œil plusieurs milieux
transparents d’indices de réfraction différents et séparés les uns des autres par des dioptres
normalement sphériques.

Ces dioptres ont un axe commun antéropostérieur, c’est l’axe principal de l’’œil.

Les conditions de l’approximation de GAUSS sont réalisées par la présence d’un


diaphragme limitant l’entrée des rayons lumineux : l’iris.

I.2.1) La cornée
C’est une membrane solide, transparente et avasculaire de 11 mm de diamètre et de 1 mm
d’épaisseur. C’est la principale lentille de l'œil, elle assure environ 80% de la réfraction.

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 Dioptre cornéen antérieur


n1 = 1 ; n2 = 1,377 ; rayon r = + 7,8 10-3 m.

n 2 −n 1 1,377−1
Puissance  = = = + 48 dioptries ().
r 7,8 10−3
C’est le dioptre le plus puissant de l’œil.

 Dioptre cornéen postérieur


n1 = 1,377 ; n2 = 1,337 ; rayon r = + 6,5 10-3 m.

n 2 −n 1 1,337−1,377
Puissance  = = = - 6 dioptries.
r 6,5 10−3
C’est le seul dioptre divergent de l’œil.

La puissance totale de la cornée est  = 48 − 6 = 42 dioptries.

I.2.2) L’humeur aqueuse


C’est un liquide transparent à faible viscosité, composée de 99,6 % d’eau, continuellement
filtré et renouvelé qui, avec le corps vitré, maintient la pression intraoculaire.

Ce dialysat pauvre en protéines comporte essentiellement des ions Na+ et Cl-, mais aussi
du glucose et de la vitamine C, permet de nourrir la cornée et le cristallin. Le défaut de
réabsorption de l’humeur aqueuse va entraîner une hyperpression intraoculaire pouvant
endommager définitivement les filets nerveux et les cellules sensorielles, on parle alors de
glaucome pouvant conduire à la cécité irréversible.

L’humeur aqueuse, d’indice de réfraction n = 1,337, se trouve répartie par l’iris en deux
chambres : antérieure et postérieure.

I.2.3) Le cristallin
C’est une lentille transparente, molle et biconvexe composée de fines couches
superposées, déformable sous l’action des muscles ciliaires permettant l’accommodation.

Durant la vie, le cristallin subit une évolution irréversible entrainant une diminution de sa
souplesse, d’où la diminution de sa faculté d’accommodation. L’opacification du cristallin
(cataracte) entraine la perte de la vision. L’œil privé de cristallin est dit aphaque.

Le cristallin a un indice de réfraction variable, avec une valeur moyenne de 1,42. Sa


puissance est variable, selon que l’œil est au repos ou en accommodation.

Pour un jeune adulte de 30 ans :

 Au repos
 Dioptre cristallinien antérieure :

Rayon de courbure r = 10 mm ; puissance  = 8 dioptries.

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 Dioptre cristallinien postérieure :

Rayon de courbure r = - 6 mm ; puissance  = 14 dioptries.

 cristallin :

Épaisseur = 4 mm ; puissance  = 8 + 14 = 22 dioptries.

 Au maximum d’accommodation
 Dioptre cristallinien antérieure :

Rayon de courbure r = 6 mm ; puissance  = 14 dioptries.

 Dioptre cristallinien postérieure :

Rayon de courbure r = - 5,5 mm ; puissance  = 15 dioptries.

 cristallin :

Épaisseur = 4,5 mm ; puissance  = 14 + 15 = 29 dioptries.

I.2.4) L’humeur vitrée (corps vitré)


Le corps vitré ou corps hyalin est une substance transparente, gélatineuse formé de 95 %
d'eau et riche en fibres de collagène. Il remplit la cavité oculaire en arrière du cristallin,
représente 90 % du volume de l’œil. Son rôle est de garantir la rigidité du globe oculaire et de
maintenir la rétine en place contre la paroi de l’œil.

L’humeur vitrée a un indice de réfraction de 1,337 et permet par sa nature d’absorber une
grande partie des rayonnements ultraviolets.

II) Œil schématique : œil réduit


C’est un modèle simplifié, permettant la construction des images données par l’œil et une
étude simple des amétropies et de leurs corrections. Il fait assimiler l’ensemble des dioptres
oculaires à un dioptre sphérique unique de sommet S coïncidant avec celui de la cornée,
séparant l’air (n = 1) de l’humeur (n = 1,336).

Pour un œil normal, le dioptre équivalent a une puissance de 60 dioptries, un rayon de


courbure de + 5,6 mm donnant de l’infinie une image sur la rétine située à 22 mm du sommet
S du dioptre.

En réalité, l’œil n’est pas un système statique, il peut voir nettement des objets à l’infinie,
mais aussi à des distances finies. Cette mise au point automatique de l’œil est appelée
accommodation.

III) Accommodation Ŕ presbytie

III.1) Définition
C’est la faculté réflexe qu’a l’œil de faire varier sa convergence permettant d'assurer la
netteté des images pour des distances différentes.
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L’œil normal, appelé emmétrope, peut observer au repos un objet situé à l’infini. Le
faisceau incident parallèle à l’axe optique converge vers le foyer image F’ de l’œil qui
coïncide avec la rétine.

Pour un objet A rapproché, si l’œil reste au repos, son image A’ donnée par le dioptre
oculaire sera en arrière de la rétine. Dans ces conditions, la vision sera floue et l’image d’un
objet ponctuel rapproché sera perçue sous l’aspect d’une tache appelée cercle de diffusion.

Pour qu’un objet rapproché de l’œil soit vu nettement, il faut que la puissance de l’œil
augmente, cette variation de puissance dans le sens de l’augmentation est appelée
accommodation.

III.2) Mécanismes de l’accommodation


Chez l'homme et les mammifères, l'accommodation comporte essentiellement une
déformation du cristallin sous l’action des muscles ciliaire, dans le sens d'un accroissement du
pouvoir de réfraction. Les dioptres cornéens ne subissent aucune modification.

III.3) Parcours et amplitude d’accommodation


III.3.1) Punctum remotum (P.R)
C’est le point le plus éloigné vu nettement par l’œil au repos, c’est le conjugué de la fovéa
rétinienne lorsque l’œil n’accommode pas.
1
On désigne par « Pr » la distance du P.R à l’œil, et par « R » sa proximité. (R = ).
Pr

1
Pour un œil emmétrope, le P.R est à l’infini ; R = = 0.

III.3.2) Punctum proximum (P.P)


C’est le point le plus rapproché vu nettement par l’œil au maximum d’accommodation,
c’est le conjugué de la fovéa rétinienne lorsque l’œil présente sa puissance maximale.

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1
On désigne par « Pp » la distance du P.P à l’œil, et par « P » sa proximité. (P = ).
Pp

Pour un œil emmétrope, le P.P d’un sujet à 20 ans est à -10 cm du sommet S de l’œil ;
1
P= = - 10 dioptries.
−0,1

III.3.3) Parcours d’accommodation


C’est la région de l’espace comprenant l’ensemble des points objets pouvant être vus
nettement par l’œil. C’est donc la distance comprise entre le P.R et le P.P.

III.3.4) Amplitude d’accommodation ou pouvoir accommodatif (A)


C’est l’augmentation maximale de la puissance de l’œil ou cours de l’accommodation.
Elle peut être calculée par la relation :

A=R-P
Avec : R proximité du punctum remotum et P proximité du punctum proximum.

Avec l’âge, il ya diminution physiologique de l’amplitude d’accommodation due à la


diminution de la souplesse du cristallin. Le punctum proximum sera de plus en plus éloigné
de l’œil.

Age (ans) Amplitude d’accommodation


10 14
20 10
30 7
40 4,5
50 2,5
60 1
70 0,25

III.4) Presbytie
Un œil est dit presbyte lorsque son punctum proximum se trouve à une distance
supérieure à 25 cm. C’est un œil qui manque de puissance pour voir nettement les objets
rapprochés.

La correction de la presbytie se fait par des lentilles convergentes donnant des objets
proches de l’œil une image qui coïncide avec le punctum proximum.

IV) Les amétropies


Un œil emmétrope (normal) est capable de voir l’infini (au delà de 5 mètres) au repos
(sans accommodation). Le foyer image de l’œil au repos est sur la rétine.

Un œil qui ne voit pas nettement l’infini au repos est dit amétrope. On distingue les
amétropies sphériques des amétropies non sphériques ou astigmatisme.

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IV.1) Les amétropies sphériques


Dans ce cas l’œil reste un système optique stigmatique avec des dioptres oculaires comme
normalement sphériques, mais qui donnent au repos une image de l’infini située en avant ou
en arrière de la rétine.

On distingue plusieurs variétés d’amétropies sphériques :

- les amétropies axiales pour lesquelles la puissance des dioptres oculaires est normale,
mais l’œil est trop long ou trop court par rapport à sa puissance ;
- les amétropies de courbures pour les quelles les dimensions de l’œil sont normales
mais les rayons de courbures des dioptres sont trop grands (faible puissance) ou trop
petits (forte puissance) ;
- les amétropies d’indice, dans lesquelles les indices de réfraction des milieux
transparents de l’œil sont anormaux.

Selon que l’image de l’infini au repos se forme en avant ou en arrière de la rétine, on


distingue deux types d’amétropies sphériques : la myopie et l’hypermétropie (ou hyperopie).

IV.1.1) La myopie
C’est un œil trop puissant par rapport à sa longueur, il donne au repos une image de
l’infini située en avant de la rétine.

 Position des punctums rémotum et proximum


Le punctum rémotum (P.R) pour un œil myope n’est pas à l’infini, il est d’autant plus
proche de l’œil que la myopie est importante. Le P.R est réel et sa proximité est négative.

Le punctum proximum est plus proche de l’œil chez le myope que chez l’emmétrope de
même âge. L’amplitude d’accommodation ne dépend que de l’âge, elle est la même chez
l’emmétrope ou l’amétrope de même âge.

 Degré de myopie
Le degré de myopie est donné par la proximité (R) du punctum rémotum.
1
Exemple : P.R situé à 0,4 m en avant de l’œil, P.R = - 0,4 m et R = = - 2,5 
−0,4

 Correction de la myopie
Le but de la correction des amétropies et de permettre au sujet de voir nettement l’infini
au repos (sans accommodation). La correction des amétropies sphériques se fait par des

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lentilles sphériques donnant d’un objet lointain une image intermédiaire située dans le plan du
rémotum.

La condition nécessaire et suffisante est que le foyer image de la lentille correctrice


(image de l’infini) coïncide avec le P.R de l’œil à corriger.

La correction d’un œil myope doit se faire avec des verres dont le foyer image se situ en
avant de l’œil, il est donc virtuel et la lentille correctrice doit être divergente.

IV.1.2) L’hypéropie
C’est un œil qui manque de puissant par rapport à sa longueur, il donne au repos une
image de l’infini située en arrière de la rétine.

 Position des punctums rémotum et proximum


Un œil hypermétrope manque de puissance, et pour que l’image se forme sur la rétine, il
faut que les rayons incidents soient convergents semblant provenir d’un point situé en arrière
de l’œil : le punctum rémotum d’un œil hyperope est virtuel et sa proximité est positive.

Le punctum proximum est plus loin de l’œil chez l’hypérope que chez l’emmétrope de
même âge. Il est habituellement situé en avant de l’œil, cependant, pour les fortes hypéropie,
le P.P est virtuel comme le P.R.

 Degré d’hyperopie
Le degré d’hypéropie est donné aussi par la proximité du punctum rémotum. Qu’il soit
inferieur ou supérieur à l’amplitude d’accommodation, on distingue la faible hypéropie de la
forte hypéropie.
Faible hypéropie : le degré d’hyperopie est inferieur à l’amplitude d’accommodation, le
P.P est réel et le sujet peut voir nettement l’infini mais avec accommodation.

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Le fait d’accommoder pour la vision de près et de loin entraine une gêne oculaire pouvant
s’accompagner de migraine.
Forte hypéropie : le degré d’hypéropie est supérieur à l’amplitude d’accommodation, le
P.P est virtuel. La vision n’est pas nette de près comme de loin.
1
Exemple : P.R situé à 0,2 m en arrière de l’œil, Pr = + 0,2 m et R = = 5 .
0,2

- Pour un sujet de 20 ans, l’amplitude d’accommodation est de 10 , dans ce cas il s’agit


d’une faible hypéropie ;
- Pour un sujet de 50 ans, l’amplitude d’accommodation est de 2,5 , dans ce cas il
s’agit d’une forte hypéropie.

 Correction de l’hypéropie
La correction d’un œil hypérope doit se faire avec des verres dont le foyer image se situ en
arrière de l’œil, il est donc réel et la lentille correctrice doit être convergente.

IV.2) Les amétropies non sphériques : l’astigmatisme


L’astigmatisme est dû à la non sphéricité d’au moins l’un des dioptres oculaires, le plus
souvent le dioptre cornéen.

La cornée présente un rayon de courbure qui varie régulièrement selon le méridien et


passe d’une valeur maximale (R) et une valeur minimale (r) qui sont le plus souvent le
méridien horizontal et le méridien vertical. Les autres méridiens présentent des rayons de
courbure de valeurs comprises entre r et R.
𝐧−𝟏 𝐧−𝟏
La puissance  du dioptre varie de façon continue selon le méridien : ≤≤ .
𝐑 𝐫

L’œil réduit ne sera plus présenté par un dioptre sphérique mais par un dioptre torique
avec une puissance variable selon le méridien.

L’image d’un point à l’infini donnée par un œil astigmate n’est pas un point, mais deux
segments de droites, appelés focales situés dans deus plans différents : une focale horizontale
correspondant au méridien vertical et une focale verticale correspondant au méridien
horizontal.

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L’œil astigmate ne voit nettement que des droites parallèles à la focale qui se forme sur la
rétine.

IV.2.1) Degré d’astigmatisme


Le degré d'astigmatisme s'exprime en dioptries positives ou négatives en fonction d'un axe
donné. Il est donné par la différence des méridiens principaux.

IV.2.2) Classification des astigmatismes


En fonction de la position des deux focales principales l’une par rapport à l’autre et par
rapport à la rétine, on distingue plusieurs types d’astigmatisme.

 Astigmatisme simple : Dans ce cas, l’une des focales se forme sur la rétine. Si la
deuxième focale se forme en avant de la rétine, l’astigmatisme est dit « simple
myopique », si elle se forme derrière la rétine, l’astigmatisme est dit « simple
hypéropique ».
 Astigmatisme composé : Dans ce cas, les deux focales sont soit en avant (composé
myopique) ou en arrière (composé hypéropique) de la rétine.
 Astigmatisme mixte : L’une des focales est en avant, l’autre est en arrière de la
rétine.

Dans 95% des cas, la focale horizontale se trouve en avant par rapport à la focale verticale
(méridien vertical plus puissant que le méridien horizontal). Dans ce cas, l’astigmatisme est
dit direct ou conforme à la règle. Dans l’autre cas, l’astigmatisme est dit indirect ou inverse ou
non conforme à la règle.

Dans de rares cas, les méridiens principaux sont obliques, dans ce cas il faut préciser le
degré d’obliquité de l’astigmatisme.

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IV.2.3) Correction de l’astigmatisme


 Cas d’un astigmatisme simple
Dans ce cas, l’une des focales est sur la rétine, pour corriger l’astigmatisme, il suffit de
déplacer la deuxième focale sur la rétine. La correction se fait par une lentille plan-cylindrique
d’axe parallèle à la focale à corriger, convergente si l’astigmatisme est hyperopique,
divergente si l’astigmatisme est myopique.

 Cas d’un astigmatisme composé ou mixte


Dans ce cas, aucune des focales n’est sur la rétine. Plusieurs possibilités pour la correction
de l’astigmatisme :

- Ramener les deux focales sur la rétine par deux verres plan-cylindriques appropriés ;
- Transformer l’astigmatisme composé ou mixte en une amétropie sphérique au moyen
d’une lentille plan cylindrique qui ramène l’une des focales sur l’autre, puis corriger
l’amétropie à l’aide d’une lentille sphérique appropriée : au total une lentille sphéro-
cylindrique ;
- Se ramener à un astigmatisme simple au moyen d’une lentille sphérique qui déplace
simultanément les deux focales, dont elle place la plus proche sur la rétine, puis
corriger l’astigmatisme simple à l’aide d’une lentille plan-cylindrique appropriée : au
total une lentille sphéro-cylindrique ;
- Utiliser une lentille torique (obtenue par la section d’un tore par un plan) qui présente
deux rayons de courbures différents R1 et R2 dans les deux plans méridiens principaux.

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IV.2.4) Notation d’un astigmatisme


La notation d’un astigmatisme comprend la puissance algébrique du cylindre, son axe, (ou
génératrice) pour un astigmatisme simple, auxquels on ajoute une correction sphérique pour
un astigmatisme composé ou mixte.

Exemple :

+ 3,5 (90°)

+ 2 (0°)
Astigmatisme hyperopique
composé direct

Soit : + 2 (+ 1,5) 90° ou + 3,5 (- 1,5) 0°.

Pour ce cas, l’œil est corrigé par une lentille sphérique convergente de puissance + 2 , à
laquelle on ajoute une lentille cylindrique d’axe vertical (90°) convergente de puissance
+ 1,5. Cette lentille sphéro-cylindrique est équivalente à une lentille taurique de puissance
+ 2  pour le méridien vertical et + 3,5  pour le méridien horizontal.

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