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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 14-002-D-10

14-002-D-10

Méthodes non traumatiques


d’évaluation de la densité minérale
et de la structure osseuse
B Cortet R é s u m é. – Parmi les méthodes de mesure de la masse osseuse, la densitométrie
C Roux constitue un examen de choix. De nombreuses études prospectives ont fait état de l’intérêt
N Boutry de cet examen dans l’évaluation du risque fracturaire. Ainsi, une diminution d’un écart-type
X Marchandise de la densité minérale osseuse multiplie le risque de fracture ostéoporotique par deux, quel
que soit le siège de la mesure et de la fracture. L’intérêt de cet examen est tel qu’un groupe
d’experts, réunis sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a considéré
comme ostéoporotique toute femme ayant une densité minérale osseuse située moins de
2,5 écart-types en dessous du pic de masse osseuse. La densitométrie osseuse, en
revanche, ne fournit que des renseignements d’ordre quantitatif, de telle sorte que diverses
méthodes non sanglantes se sont développées depuis plusieurs années, dans le but
d’étudier la structure osseuse. Les mesures ultrasonores ont fait la preuve de leur intérêt
dans le cadre de l’évaluation du risque fracturaire, tout particulièrement pour ce qui concerne
les fractures de l’extrémité supérieure du fémur, et son association avec la densitométrie
osseuse permettrait d’augmenter la sensibilité du dépistage des sujets à risque. L’analyse de
texture osseuse peut être effectuée à partir de clichés radiographiques, de coupes de
scanner ou d’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM). Les méthodes
développées pour caractériser la structure sont d’ailleurs souvent superposables à celles
utilisées en histomorphométrie. Les résultats préliminaires concernant la tomodensitométrie
(TDM) ou l’IRM sont très encourageants, tant en ce qui concerne l’influence du vieillissement
que du statut fracturaire sur les paramètres mesurés. Cependant, la résolution obtenue doit
s’améliorer afin de visualiser les travées osseuses les plus fines. En outre, des études
prospectives sont également nécessaires afin d’apprécier l’intérêt de ces méthodes pour
évaluer le risque fracturaire.

Introduction d’experts sous l’égide de l’OMS a proposé une définition de l’ostéoporose


fondée sur les résultats de la densitométrie osseuse [47]. À l’inverse, la DXA
ne fournit pas de renseignements sur la microarchitecture osseuse, laquelle
La masse osseuse rend compte de 70 à 80 % de la résistance mécanique
fait pourtant partie intégrante de la définition de l’ostéoporose [17]. L’étude de
osseuse [1]. Celle-ci est habituellement mesurée de façon satisfaisante par
cette dernière nécessite la réalisation d’une ponction-biopsie osseuse (PBO)
l’absorptiométrie biphotonique à rayons X (dual X-ray absorptiometry
permettant la mesure de paramètres architecturaux [67], de connexité [16, 22] ou
[DXA]). Cet examen a une reproductibilité suffisante pour autoriser son
utilisation en pratique clinique et il a fait la preuve de son intérêt dans le cadre d’attributs plus récents tels que le star volume ou le trabecular bone pattern
de l’évaluation du risque fracturaire [59]. Ainsi, une diminution d’une déviation factor [39, 81] . Le caractère traumatique de la PBO rend néanmoins son
standard de la densité minérale osseuse (DMO) conduit à un doublement du utilisation difficile en pratique clinique. Ainsi, plusieurs auteurs ont proposé
risque fracturaire [23, 27, 44, 59, 71, 83]. L’intérêt de l’examen est tel qu’un groupe de caractériser l’architecture osseuse de façon non traumatique. Divers
arguments d’ordre théorique laissent penser que les mesures ultrasonores
osseuses pourraient fournir des renseignements sur la structure osseuse [32, 52].
Plusieurs appareils ont été évalués dans ce cadre, et les résultats des études
prospectives font état d’un intérêt des ultrasons au calcanéus comparables à
Bernard Cortet : Praticien hospitalier, service de rhumatologie. la DXA pour apprécier le risque fracturaire [3, 41, 68]. Cependant, les données
Nathalie Boutry : Chef de clinique-assistant, service de radiologie ostéoarticulaire. actuelles suggèrent qu’avec les appareils fonctionnant sur un mode en
Xavier Marchandise : Professeur des Universités, praticien hospitalier, service central de
médecine nucléaire et imagerie fonctionnelle.
transmission les paramètres mesurés reflètent majoritairement la quantité de
Centre hospitalier universitaire, centre André Verhaeghe, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 tissu osseux plutôt que sa qualité. Depuis quelques années, nous assistons
Lille cedex, France. également au développement de techniques dites d’analyse de texture osseuse
Christian Roux : Ancien chef de clinique, assistant des Hôpitaux, centre d’évaluation des à partir de supports variés : radiographies standards [5, 21, 30] , coupes
maladies osseuses, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, France. TDM [13, 18, 19, 45] ou d’IRM nucléaire [35, 56, 85]. Les premiers résultats sont
© Elsevier, Paris

encourageants, tout particulièrement en ce qui concerne le scanner et l’IRM,


Toute référence à cet article doit porter la mention : Cortet B, Roux C, Boutry N et mais méritent cependant confirmation dans le cadre d’études à grande échelle.
Marchandise X. Méthodes non traumatiques d’évaluation de la densité minérale et de la Cette mise au point a pour objectif de préciser l’intérêt et les limites des
structure osseuse. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Appareil locomoteur, 14-002-D-10,
1999, 8 p.
différentes méthodes non traumatiques potentiellement utiles pour mesurer
la masse et la structure osseuse.
14-002-D-10 MÉTHODES NON TRAUMATIQUES D’ÉVALUATION Appareil locomoteur
DE LA DENSITÉ MINÉRALE ET DE LA STRUCTURE OSSEUSE
Tableau I. – Exactitude et reproductibilité des différentes méthodes densito- Expression des résultats
métriques.
Les résultats densitométriques d’un individu donné doivent être comparés à
Exactitude (%) Reproductibilité (%) la moyenne des mesures obtenues dans une population témoin. On définit
ainsi le T score qui est exprimé en nombre d’écart-type en prenant, comme
SPA 4-6 1-3
valeur de référence, le pic de masse osseuse (fig 1A, 1B). Le T score est égal
DPA à 0 entre 20 et 30 ans et se négative ensuite. On calcule également le Z score :
Rachis lombaire 5-10 2-4 nombre d’écart-type séparant la valeur individuelle de la moyenne d’une
Col fémoral 2-5 population de même âge et de même sexe (fig 1A, 1B).
DXA Limites de la densitométrie osseuse rachidienne
Rachis lombaire (antéro- 1-10 1
postérieur) Des artefacts, tels qu’un lavement baryté récent, peuvent fausser les mesures.
Col fémoral 1-3 De même une arthrose lombaire, notamment interapophysaire postérieure,
QCT une scoliose, la présence d’un ou plusieurs tassements vertébraux et
Simple énergie 5-15 2-4 l’existence de calcifications aortiques ou d’autres condensations, peuvent
Double énergie 3-6 4-6 augmenter artificiellement le résultat. La mesure peut aussi être faussement
pQCT 2-8 0,5-1 abaissée en cas de surcharge pondérale importante. Enfin, les valeurs sont
SPA : single photon absorptiometry ; DPA : dual photon absorptiometry ; DXA : dual X-ray absorptiometry ; QCT : sous-estimées chez les patientes dont le volume osseux est inférieur à celui de
quantitative computed tomography ; pQCT : peripheral QCT
la population de référence. À l’inverse, les résultats sont surestimés chez les
femmes de grande taille (> 1,80 m).
Principales techniques de mesure
de la densité minérale osseuse Autres méthodes
Si la DXA constitue actuellement l’examen de choix, d’autres méthodes non Radiographie standard
sanglantes sont importantes à connaître, notamment car elles ont permis Elle est utile pour diagnostiquer une fracture, notamment vertébrale. Elle
d’établir le rapport entre baisse de masse osseuse et augmentation du risque n’est cependant que d’un faible secours pour dépister une ostéopénie, dans la
fracturaire. mesure où les taux d’erreur sont de 30 à 50 %. Par ailleurs, on admet qu’une
déminéralisation osseuse ne peut être visible radiographiquement que lorsque
Absorptiométrie biphotonique à rayons X la perte osseuse est supérieure à 20 %. Les radiographies de mains peuvent
cependant permettre de mesurer l’épaisseur métacarpienne dont la mesure
Rappels techniques automatisée à partir d’une image numérisée est corrélée à la DMO [26]. En
revanche, aucune des méthodes visant à mesurer la densité osseuse à partir de
Le principe de la DXA repose sur la mesure de l’atténuation de faisceaux de clichés radiographiques, même numérisées et réalisées à différentes tensions,
rayons X, c’est-à-dire sur la diminution du flux de photons lorsqu’il traverse n’a de valeur démontrée.
différents constituants du corps humain. La densité étant variable selon les
tissus traversés, on assimile le corps à un modèle de deux constituants : os et Tomodensitométrie quantitative
tissus mous. On utilise un faisceau à double énergie et on peut, dès lors, en La densité osseuse est habituellement mesurée à partir d’une coupe fine de
résolvant deux équations à deux inconnues, calculer la DMO qui est exprimée vertèbre lombaire passant par le corps vertébral [11]. Elle est déterminée par
en g/cm2. Il est également nécessaire de corriger les valeurs de la ligne de base comparaison à celle de fantômes d’hydroxyapatite de densité connue et situés
(tissus mous) en déduisant, de la densité osseuse calculée, celle mesurée dans dans un matelas sous le patient. Cette technique offre plusieurs avantages.
une région voisine non minéralisée. Cette technique permet ainsi, à la D’une part, elle permet une mesure séparée de l’os trabéculaire (corps
différence de l’absorptiométrie monophotonique, de mesurer la DMO en vertébral) et cortical (arc postérieur). D’autre part, les résultats sont exprimés
différents sites, même profonds comme le rachis et le fémur. en g/cm3, ce qui correspond à une densité volumique et non surfacique
comme pour la DXA. Cette technique a cependant plusieurs inconvénients :
Exactitude et reproductibilité de la méthode irradiation importante (15 à 30 mSv par vertèbre mesurée), reproductibilité
médiocre (3 à 5 %) et coût élevé. Enfin, les scanners sont actuellement peu
L’exactitude exprime la capacité de l’examen à fournir un résultat vrai disponibles pour une telle indication.
(tableau I). Sa détermination nécessite de mesurer la DMO de fantômes Depuis quelques années, nous assistons au développement d’appareils de
d’hydroxyapatite dont la densité est connue. Les variations entre la valeur TDM quantitative périphérique [36, 82]. Le site habituellement mesuré est
mesurée et la densité réelle du fantôme sont de 3 à 4 % et la corrélation entre l’extrémité inférieure du radius. La reproductibilité in vivo varie entre 1 et
ces deux mesures est très satisfaisante (r = 0,96) [43]. L’exactitude est moins 2 % en fonction des auteurs. Les appareils les plus récents permettent de
importante que la reproductibilité. Cette dernière se définit comme la capacité réaliser de nombreuses coupes et d’acquérir ainsi un volume d’intérêt
de l’examen à fournir des valeurs identiques lors d’examens itératifs. Elle est important [82] au prix d’une irradiation faible (0,03 mSv). L’intérêt réel de ce
exprimée par la mesure du coefficient de variation (CV) qui est le rapport type d’appareil, en termes d’appréciation de la perte osseuse
entre la moyenne et l’écart-type des résultats obtenus durant la période postménopausique et du risque fracturaire, est cependant débattu [36, 82].
considérée. La reproductibilité in vivo est variable en fonction de la
population étudiée et du site considéré. Elle est de 1 % pour le rachis lombaire Absorptiométrie monophotonique
en incidence antéropostérieure chez des sujets sains, mais de l’ordre de 3 %
chez des patients ostéoporotiques. Elle est enfin de 1,5 à 2 % pour l’extrémité D’un point de vue historique, c’est la première méthode qui a été développée
supérieure du fémur. et c’est grâce à elle qu’ont pu être obtenus les principaux résultats des études
épidémiologiques [ 2 4 ] . Elle nécessite l’utilisation du faisceau
monoénergétique d’une source radioactive (iode 125). Les sites de mesure
Réalisation pratique d’une densitométrie osseuse
sont l’avant-bras et le calcanéus, lesquels doivent être immergés afin,
Deux sites sont habituellement étudiés. D’une part le rachis lombaire (mesure notamment, d’uniformiser l’épaisseur des tissus mous. Cette technique est
en L2, L3, L4) (fig 1A). La mesure standard en incidence antéropostérieure peu irradiante et sa reproductibilité est d’environ 3 %. Au radius, elle permet
peut comporter la vertèbre L1, s’il n’y a pas d’interférence avec la projection une mesure en sites trabéculaire (radius distal) et cortical (radius proximal).
des dernières côtes. Elle nécessite que le patient ait les jambes surélevées, afin Les valeurs obtenues sont corrélées de façon variable avec celles mesurées en
de réduire la lordose lombaire, mais aussi de standardiser la méthode de lombaire et au col fémoral [23] . Cette technique n’est cependant pas
mesure pour améliorer la reproductibilité. Le résultat obtenu associe la DMO performante pour différencier les sujets ostéoporotiques ayant au moins une
trabéculaire (corps vertébral) et corticale (arc postérieur). Afin de pouvoir fracture de sujets sains appariés pour l’âge [70]. En outre, la nécessité d’une
étudier séparément les deux composants de la vertèbre, des appareils à bras source radioactive rend son emploi limité en pratique clinique. Une technique
rotatifs, permettant une mesure en incidence latérale, ont été developpés. équivalente utilisant les rayons X est actuellement proposée [61]. Les résultats
L’exactitude et la reproductibilité sont cependant moins bonnes qu’en préliminaires font apparaître, chez les sujets sains, une bonne corrélation avec
incidence antéropostérieure. Cette technique ne semble pas plus performante les valeurs obtenues en DXA au rachis lombaire et au col fémoral, mais restent
que la DXA classique pour apprécier le risque fracturaire [78]. L’autre site est cependant à valider.
représenté par l’extrémité supérieure du fémur où on a décrit quatre régions :
col fémoral, région trochantérienne, triangle de Ward et ensemble de Absorptiométrie biphotonique à rayons gamma
l’extrémité supérieure du fémur (fig 1B). Le col fémoral est la plus Son principe est identique à la DXA. Outre la nécessité d’une source
intéressante en termes d’exactitude et de reproductibilité. Le triangle de Ward radioactive (gadolinium 153 le plus souvent), cette technique est à l’origine
est constitué uniquement d’os trabéculaire et est défini de façon variable en d’une irradiation plus importante que la DXA et d’une moins bonne
fonction des appareils utilisés ; sa signification réelle est en outre incertaine. reproductibilité, de telle sorte qu’elle n’est plus utilisée actuellement.

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DE LA DENSITÉ MINÉRALE ET DE LA STRUCTURE OSSEUSE

A B
1 A. Densitométrie osseuse lombaire (absorptiométrie biphotonique à rayons X). La densité minérale osseuse est mesurée en L2, L3 et L4 en incidence antéropostérieure et la moyenne est
prise en compte. Le diagramme représente l’évolution de la masse osseuse avec l’âge (moyenne ± 2 écart-types). Cette patiente a une masse osseuse de 0,655 g/cm2 d’hydroxyapatite,
ce qui correspond à 3,82 déviations standards en dessous de la moyenne des femmes jeunes (T score = - 3,82).
B. Densitométrie osseuse de l’extrémité supérieure du fémur (absorptiométrie biphotonique à rayons X). Plusieurs sous-régions sont prises en compte : le col anatomique, le trochanter,
la région intertrochantérienne et le triangle de Ward. Le diagramme représente l’évolution de la masse osseuse avec l’âge (moyenne ± 2 écart-types) pour la hanche dans sa totalité. Cette
patiente a une masse osseuse à la hanche de 0,638 g/cm2 d’hydroxyapatite, ce qui correspond à 2,53 déviations standards en dessous de la moyenne des femmes jeunes
(T score = - 2,52).

Intérêt de la densitométrie osseuse fonction des données cliniques et ne nécessite pas obligatoirement une prise
dans l’évaluation du risque fracturaire en charge thérapeutique. En effet, il a été démontré que 70 % de la population
féminine de plus de 80 ans répondait à cette définition [48], ce qui revient à
Plusieurs études prospectives, dont certaines portent sur près de assimiler le principal facteur de risque de fracture (diminution de la DMO) et
10 000 femmes, font état d’une relation entre la diminution de la DMO et la maladie (ostéoporose). Enfin, la DMO n’est pas le seul facteur intervenant
l’augmentation du risque fracturaire [23, 27, 44, 71, 83]. En moyenne, chaque dans l’apparition d’une ostéoporose et on connaît également l’importance de
diminution de la masse osseuse d’un écart-type (environ 10 %) multiplie le l’âge et de l’existence d’une fracture ostéoporotique préalable. De même, des
risque de fracture ostéoporotique par deux [59] (tableau II). Ces résultats valent facteurs anatomiques interviennent aussi dans la survenue d’une fracture de
quels que soient le siège de la fracture et le site densitométrique considéré. l’extrémité supérieure du fémur (longueur de l’axe du col notamment).
Cependant, ceux obtenus à la hanche sont meilleurs qu’en un autre lieu pour Néanmoins, il est remarquable de voir proposer la définition d’une maladie
apprécier le risque de fracture de l’extrémité supérieure du fémur (risque par le résultat d’une mesure qui n’est pas reconnue en France par l’assurance
relatif [RR] : 2,6) et, d’une façon plus générale, l’appréciation du risque maladie.
fracturaire est meilleure au site concerné par la fracture ostéoporotique
(tableau II). En comparaison, le RR ainsi ajusté pour l’âge est supérieur à celui Tableau II. – Risque relatif (et intervalle de confiance à 95 %) de fracture
rapporté entre hypercholestérolémie et pathologie coronarienne (RR : 1,3) et ostéoporotique pour une diminution d’un écart-type de la DMO après ajustement
est comparable à celui retrouvé entre hypertension artérielle et accident pour l’âge [59].
vasculaire cérébral (RR : 2,1). Le rapport étroit entre baisse de la DMO et
augmentation du risque fracturaire a conduit un groupe d’experts, réunis sous Siège de la fracture
l’égide de l’OMS, à définir l’ostéoporose en termes purement Sites de
mesure Avant-bras Hanche Vertèbre Toute
densitométriques [16] (tableau III). On considère ainsi qu’une femme est fracture
normale lorsque sa DMO est comprise entre 0 et -1 T score. Elle est
ostéopénique lorsque son T score est compris entre -1 et -2,5. Elle est Radius 1,8 [1,5-2,1] 2,1 [1,6-2,7] 2,2 [1,7-2,6] 1,5 [1,3-1,6]
proximal
ostéoporotique lorsque son T score est inférieur à 2,5. On parle d’ostéoporose
confirmée lorsqu’il existe, en outre, un antécédent de fracture ostéoporotique. Radius distal 1,7 [1,4-2] 1,8 [1,4-2,2] 1,7 [1,4-2,1] 1,4 [1,3-1,6]
Cette définition se trouve parfaitement justifiée sur le plan épidémiologique
Hanche 1,4 [1,4-1,6] 2,6 [2-3,5] 1,8 [1,1-2,7] 1,6 [1,4-1,8]
puisqu’elle aboutit à considérer comme ostéoporotiques 30 % des femmes
après la ménopause, ce qui correspond grossièrement au nombre de femmes Rachis 1,5 [1,3-1,8] 1,6 [1,2-2,2] 2,3 [1,9-2,8] 1,5 [1,4-1,7]
ayant un antécédent de fracture ostéoporotique (quel que soit son siège) dans lombaire
cette tranche d’âge. Cette définition nécessite d’établir de façon rigoureuse la Calcanéus 1,6 [1,4-1,8] 2 [1,5-2,7] 2,4 [1,8-3,2] 1,5 [1,3-1,8]
valeur moyenne et la variance de la densité des adultes jeunes. L’existence
Tout site 1,6 [1,5-1,7] 2 [1,7-2,4] 2,1 [1,9-2,3] 1,5 [1,4-1,6]
d’une ostéoporose densitométrique doit, par ailleurs, être appréciée en

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DE LA DENSITÉ MINÉRALE ET DE LA STRUCTURE OSSEUSE
Tableau III. – Définition de l’ostéoporose selon l’Organisation mondiale de la perte d’énergie acoustique. Elle résulte de deux phénomènes : la diffusion et
santé [16]. l’absorption. Les mécanismes d’absorption sont mal connus mais sans doute
liés, en grande partie, aux frottements survenant aux interfaces moelle/os. La
Densité minérale osseuse normale : T score > - 1 diffusion est une redistribution de l’énergie à chaque obstacle, c’est-à-dire en
Densité minérale osseuse située moins d’une déviation standard en dessous de la
moyenne des femmes jeunes théorie sur les travées osseuses. L’atténuation dépend de la fréquence selon
une relation complexe, qui peut être correctement estimée par une droite dans
Ostéopénie : - 1 > T score > - 2,5 une bande de fréquence comprise entre 0,2 et 0,6 Mhz (bande fréquentielle
Densité minérale osseuse comprise entre 1 et 2,5 déviations standards en dessous de la
moyenne des femmes jeunes
utilisée en clinique). La pente de cette droite est appelée BUA (broadband
ultrasound attenuation) et s’exprime en dB/MHz.
Ostéoporose : T score < - 2,5 La nature du paramètre osseux mesuré par les ultrasons n’est pas connue avec
Densité minérale osseuse située au moins 2,5 déviations standards en dessous de la
moyenne des femmes jeunes précision. In vitro, il existe une bonne corrélation entre l’estimation de
l’élasticité obtenue par tests mécaniques et par mesures ultrasonores [7, 66, 79].
Ostéoporose confirmée : T score < - 2,5 + fracture De la même façon, des relations fortes ont été observées entre la densité
Densité minérale osseuse située au moins 2,5 déviations standards en dessous de la
moyenne des femmes jeunes, en présence d’une ou plusieurs fractures par fragilité
physique d’échantillons osseux et l’atténuation ultrasonore [60]. L’atténuation
osseuse est dépendante de l’orientation du tissu [21] ; de même, les modifications des
composants organiques de la matrice osseuse induisent des variations de
l’élasticité et de la vitesse ultrasonore [61]. Il est important de souligner que
Principales indications de la densitométrie osseuse ces résultats sont obtenus lors de mesures ultrasonores réalisées dans des
directions multiples sur des échantillons osseux. Ils ne peuvent être utilisés
Il est maintenant communément admis que la densitométrie osseuse est directement pour l’interprétation du résultat d’une mesure ultrasonore
indiquée dans cinq situations principales : réalisée in vivo dans une direction unique.
– devant une déformation vertébrale ou une ostéopénie radiologique ; Ceci est d’ailleurs confirmé par les études histomorphométriques ou
– en cas d’hypogonadisme, tout particulièrement chez la femme à la biomécaniques ; elles montrent qu’il existe une relation entre les paramètres
ménopause, lorsque la connaissance du risque d’ostéoporose constitue la ultrasonores et les paramètres microarchitecturaux, ou la résistance
motivation principale à un traitement hormonal substitutif ; mécanique des échantillons osseux ; mais ces corrélations ne subsistent pas
après ajustement à la densité minérale locale [41, 51]. In vivo, les coefficients de
– dans les situations d’hypercorticisme, tout particulièrement chez les corrélation entre la densité osseuse du calcanéus et les paramètres
patients amenés à recevoir une corticothérapie générale pendant plus de ultrasonores sont très élevés, et d’autant plus grands que l’on mesure la même
6 mois afin d’envisager, en fonction de son résultat, des mesures préventives zone osseuse [12, 74].
ou curatives et éventuellement une adaptation de la dose de corticoïdes ;
Par conséquent, au calcanéus, les mesures ultrasonores réalisées par les
– en cas d’hyperparathyroïdie primitive où il est maintenant reconnu qu’un
appareils commercialisés aujourd’hui dépendent essentiellement de la densité
Z score inférieur à - 2 représente une indication de parathyroïdectomie [65] ; osseuse locale. Les techniques ultrasonores ont un potentiel de
– devant une hyperthyroïdie ou chez les patients traités par hormones développement très important. Il est possible que d’autres mesures, en
thyroïdiennes, dans la mesure où, dans ce dernier cas, une perte osseuse peut particulier la vitesse aux phalanges, puissent approcher des paramètres non
survenir en l’absence de signe patent de surdosage [1]. quantitatifs osseux.
Les déterminants des paramètres ultrasonores sont, comme pour la densité
Autres indications de la densitométrie osseuse osseuse, l’âge, le nombre d’années écoulées depuis la ménopause, le poids...
Les sujets ostéoporotiques ont des valeurs ultrasonores plus basses que les
La parfaite innocuité de la DXA rend possible son utilisation dans le cadre sujets normaux de même âge. La valeur diagnostique des ultrasons au
d’un suivi thérapeutique. La fréquence à laquelle les examens doivent être calcanéum ainsi déterminée (par calcul des aires sous les courbes ROC
répétés nécessite la prise en compte de la valeur du CV de la méthode et le [Receiver operating characteristic], par T scores), est comparable à celle des
gain potentiel de masse osseuse obtenu avec le traitement considéré. Une mesures densitométriques habituelles [33, 74, 76, 80].
variation entre deux examens n’est significative que si elle est au moins égale La validation clinique des mesures ultrasonores a été possible grâce à la
à 2,8 fois le CV. En pratique, si un suivi densitométrique est jugé nécessaire, réalisation d’études prospectives qui, portant sur plusieurs milliers de
un délai de 2 ans entre deux examens doit être respecté. La répétition des patientes, ont pu montrer qu’il existait une relation entre diminution de
mesures durant la période postménopausique pourrait, en outre, permettre de l’atténuation et/ou de la vélocité ultrasonore au calcanéus et survenue de
dépister les femmes à perte osseuse rapide (> 3 %/an). Une telle attitude ne fracture du col fémoral [3, 31, 41, 68]. Le risque relatif ainsi calculé dans des
paraît cependant pas devoir être systématique dans la mesure où il n’est pas populations de femmes âgées de 70 à 80 ans est de l’ordre de 2. Celui-ci est
certain que le taux de perte osseuse soit constant pendant plusieurs années, ni comparable à celui estimé par les mesures densitométriques du col fémoral
qu’il influence le risque fracturaire. lui-même. Les femmes âgées ayant deux facteurs de risque – diminution de la
La densitométrie osseuse pourrait également être utile au cours de densité du col fémoral et diminution des paramètres ultrasonores au
l’ostéomalacie [2], du myélome (appréciation de la sévérité de la maladie) [58] calcanéum – sont à très haut risque de fracture du col.
et après transplantation d’organes [46]. La reproductibilité de la méthode est satisfaisante, bien qu’il existe de
nombreuses causes d’erreur qui doivent être soigneusement prises en compte
lors de la réalisation des examens : temps d’immersion, température de l’eau,
Mesures ultrasonores osseuses température cutanée, présence d’œdèmes. La reproductibilité des mesures est
insuffisante pour juger, à l’échelle individuelle, de la variation dans le temps
L’utilisation des ultrasons dans le contrôle non destructif des matériaux est des paramètres, en particulier de l’atténuation. Il est possible que la vitesse,
une technique connue et utilisée de longue date dans l’industrie. L’application dont la mesure est très reproductible, puisse être plus utile pour le suivi [49, 75].
de cette technique à l’os humain a été proposée au début des années 1980 [52]. À ce jour, les mesures ultrasonores ne peuvent pas être recommandées dans le
De nombreux appareils sont actuellement disponibles. Petits, peu coûteux, suivi des maladies ou de l’effet des traitements.
simples à utiliser, ils ont un potentiel important de développement dans le La place des mesures ultrasonores par rapport aux méthodes densitométriques
dépistage de l’ostéoporose [73]. classiques n’est pas connue. Des études stratégiques sont prévues afin de
Tous les appareils, en dehors de la recherche, utilisent une technique en savoir si le dépistage des patientes ostéoporotiques est possible par les
transmission, positionnant un émetteur et un récepteur de part et d’autre d’un ultrasons seuls, ou si cette nouvelle méthode peut servir de première étape
segment osseux sous-cutané (calcanéus, phalanges, tibia). L’imagerie pour la sélection de patientes devant bénéficier de mesures densitométriques
ultrasonore est un progrès technologique récent [72]. La technologie varie d’un complémentaires.
appareil à l’autre et les résultats obtenus avec l’un ne peuvent être appliqués
à un autre. Les paramètres mesurés sont la vitesse et l’atténuation. D’autres
paramètres sont en outre fournis par certains appareils, Quantitative Analyse de texture osseuse
Ultrasound Index et Stiffness. Il s’agit de combinaisons mathématiques des
deux premiers dont l’intérêt réel reste à préciser. La vitesse longitudinale d’un Deux types d’images peuvent être utilisés afin de réaliser une analyse de
faisceau ultrasonore dépend de l’élasticité et de la densité du milieu traversé. texture osseuse : les images en projection issues de radiographies standards
Cette relation simple ne s’applique en théorie que dans les milieux isotropes. et les coupes TDM ou d’IRM. Lorsque le support utilisé est une radiographie
Trois types de résultats sont habituellement fournis : la vitesse par calcul du standard, la première étape consiste à transformer l’image analogique en une
temps de vol (SOS, m/s), la vitesse osseuse (Vb, m/s) ; la vitesse amplitude image numérique à l’aide d’une caméra charge coupled device (CCD) reliée
dépendante (Ad-SOS) est la vitesse mesurée aux phalanges [62]. L’atténuation à un système informatique. Le document obtenu est constitué de niveaux de
de l’onde ultrasonore est une réduction de son amplitude et se traduit par une gris dont le nombre reflète la qualité de l’image.

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DE LA DENSITÉ MINÉRALE ET DE LA STRUCTURE OSSEUSE
Il existe de nombreuses méthodes d’analyse pour caractériser la projection de vertébral et la différence était toujours statistiquement significative après
la structure osseuse. Les principales techniques mises en œuvre proviennent appariement pour la DMO. Müller et al [63] ont réalisé une mesure comparative
d’une analyse statistique visant à caractériser les distributions locales de la de divers paramètres architecturaux de l’extrémité inférieure du radius
texture, d’une analyse structurelle ou d’une analyse fractale qui étudie la obtenus à partir de coupes provenant d’un scanner périphérique haute
complexité de la structure osseuse à partir de l’invariance de la répartition de résolution et d’une coupe histologique sur un poignet de cadavre. Les résultats
ces motifs à travers des niveaux différents d’agrandissements. concernant le volume trabéculaire osseux étaient identiques pour les deux
méthodes (rapport entre 0,9 et 1,1). En revanche, la surface osseuse était
Radiographies standards systématiquement sous-estimée par le scanner, en raison de l’agrandissement
différent entre les deux techniques et de la moins bonne résolution de la TDM.
Plusieurs études ont été menées à partir de radiographies standards dont les Les mêmes auteurs [64] ont développé un algorithme permettant, à partir d’un
résultats sont en règle intéressants mais variables, vraisemblablement en scanner tridimensionnel haute résolution de l’extrémité inférieure du radius,
raison de la multiplicité des sites de mesure et des méthodes employées. d’effectuer l’équivalent d’une biopsie osseuse avec une reproductibilité très
Geraets et al [30] ont ainsi employé, chez des femmes âgées de 46 à 55 ans, une satisfaisante tant à court qu’à moyen terme. Gordon et al [34] ont mesuré deux
analyse structurelle de segmentation des trabéculations sur des clichés du paramètres structuraux (un indice de connexité et un autre de porosité) sur
radius distal. Certains paramètres (surface du réseau, nombre de régions des images obtenues, avec un appareil de TDM quantitative périphérique,
sombres, longueur du squelette du réseau, nombre d’extrémités des mailles) dans une petite population de femmes saines et ostéoporotiques. Une
étaient corrélés à la fois avec la DMO et avec l’âge. Caliguri et al ont examiné, corrélation avec l’âge a été retrouvée et les deux paramètres mesurés étaient
dans une population de sujets sains et ostéoporotiques, des clichés de différents chez des sujets sains et chez des patients ayant un antécédent de
vertèbres lombaires qu’ils ont digitalisés puis ils ont caractérisé la texture par fracture du poignet. Cependant, la mesure de la densité oseuse au même site
une analyse statistique [10] et fractale [9]. Bien qu’aucune corrélation avec la avait une meilleure capacité à différencier les deux populations. Récemment,
DMO n’ait été trouvée, ces deux méthodes étaient plus performantes que la Laib et al [50] ont défini un nouveau paramètre structurel (la densité des crêtes)
masse osseuse pour différencier des patients avec ou sans fracture. Buckland- déterminé en procédant par squelettisation en niveaux de gris et non pas à
Wright et al [8] ont mesuré la dimension fractale sur des macroradiographies partir d’une image binaire obtenue par segmentation. Enfin, Cortet et al ont
(× 4) de vertèbres lombaires. L’étude de 100 clichés de femmes ménopausées caractérisé la texture de l’extrémité inférieure du radius de femmes saines et
a montré des résultats différents suivant les deux directions d’analyse, ce qui ostéoporotiques [18, 19]. De fortes corrélations ont été retrouvées entre l’âge et
témoigne d’une anisotropie des propriétés de la structure trabéculaire. certains des paramètres mesurés, tout particulièrement en frontal et pour ce
Benhamou et al [5] ont travaillé sur des radiographies de calcanéums et ont qui concerne l’analyse structurelle. De même, ces attributs étaient
mesuré la dimension fractale par une analyse multidirectionnelle (estimateur statistiquement différents chez les femmes saines ménopausées (67 ± 9 ans)
du maximum de vraisemblance). La méthode a permis de séparer une et non ménopausées (33 ± 9 ans). Les corrélations entre la DMO et les
population d’ostéoporotiques d’une population témoin, et ce même après paramètres de texture étaient peu nombreuses et faibles, suggérant que les
appariement pour la DMO au col fémoral [4]. Plus récemment, certains auteurs attributs mesurés pourraient refléter la structure plus que la masse osseuse.
ont étudié l’influence de l’âge ainsi que de l’existence d’une ostéoporose sur
Enfin, 15 attributs parmi les 32 mesurés étaient significativement différents
divers attributs caractérisant la structure osseuse du troisième métacarpien de
sur les coupes frontales chez les patientes ostéoporotiques et chez les femmes
la main non dominante [21]. Soixante témoins et 20 patients ostéoporotiques
saines appariées en âge. Les plus discriminants, dans cette dernière situation,
ont été étudiés. Une analyse discriminante a permis de différencier, de façon
satisfaisante, les sujets âgés (59 ± 10 ans) des sujets très âgés (83 ± 12 ans). étaient : la partition du réseau, le nombre de segments terminus-terminus, le
En revanche, une telle discrimination n’a pas été possible entre les malades nombre d’Euler, et le trabecular bone pattern factor. La DMO n’était
ostéoporotiques et les témoins. Enfin, Geraets et al [29] ont comparé la texture significativement plus basse chez les ostéoporotiques, comparativement aux
de l’extrémité supérieure du fémur (analyse structurelle) de patients venant témoins, qu’au rachis lombaire.
de présenter une fracture de l’extrémité supérieure du fémur et de sujets
témoins : 9 des 10 paramètres mesurés étaient significativement différents Imagerie par résonance magnétique
dans les deux groupes. En outre, ce type d’analyse a permis de classer
correctement 58 % des sujets quant à leur sexe, leur statut fracturaire et la Depuis le début des années 1990, l’IRM est présentée comme une méthode
valeur de l’index de Singh. Le seul fait du hasard aurait permis de ne bien d’exploration à part entière de l’architecture osseuse. Les recherches dans ce
classer que seulement 8 % des patients. domaine ont porté, d’une part sur la relaxation transversale apparente des
protons de la moelle osseuse ou T2*; d’autre part sur l’analyse de texture
Scanner osseuse à partir de coupes d’IRM acquises en haute résolution.

La résolution du scanner (200-400 µm) permet d’obtenir une image Relaxation transversale apparente des protons
approchée de la structure réelle du réseau trabéculaire. Toutefois, la résolution de la moelle osseuse (T2*)
des appareils conventionnels ne permet pas de repérer avec exactitude la
totalité des trabéculations dont la taille varie de 10 à 300 µm. La nature de La mesure du T2* est fondée sur la différence de susceptibilité magnétique
l’information obtenue se rapporte à la caractérisation du réseau trabéculaire entre l’os trabéculaire et la moelle osseuse. Celle-ci engendre à leur interface
(proportions, surface, circonférence, nombre de trabéculations et de une distorsion des lignes de champ responsable d’hétérogénéités locales du
croisements, largeur des trabéculations) ou à une qualification globale du champ magnétique principal. Il en résulte une décroissance de l’aimantation
réseau trabéculaire (dimension fractale). C’est en partant d’une analyse de transversale par déphasage accru des protons.
type structurel que sont déduites les informations architecturales. L’objet de Les premières études in vitro ont mis en évidence une relation significative
cette analyse est d’individualiser le réseau trabéculaire du reste de l’image, entre le taux de relaxation transversale apparent (1/T2*) de la moelle osseuse
puis de le caractériser. La première étape, qui segmente le réseau trabéculaire et la densité osseuse trabéculaire : 1/T2* est d’autant plus court que la densité
des tissus mous, est commune à toutes les études réalisées. L’information osseuse trabéculaire est élevée [25, 55].
contenue dans l’image est alors réduite par binarisation : le seuillage permet
d’uniformiser l’ensemble des travées d’une part et des tissus mous d’autre Ces données expérimentales ont été vérifiées in vivo chez des volontaires
part. Les techniques de seuillage sont alors déterminantes dans l’exactitude sains à l’extrémité inférieure du fémur [37]. Ford et Wehrli ont pu différencier
de la caractérisation à venir. des sujets témoins de patientes ostéoporotiques grâce à cette méthode, mais
les deux groupes n’étaient pas appariés en âge [84]. À l’extrémité inférieure du
Laval-Jeantet et al [53] ont décrit l’organisation du réseau trabéculaire lombaire radius, Grampp et al [38] ont mis en évidence une relation significative entre
à partir d’une image binaire qui a secondairement été squelettisée afin de 1/T2* et la densité osseuse trabéculaire évaluée par TDM quantitative et
déterminer la longueur du squelette obtenu, le nombre de discontinuités et
DXA. La mesure du taux de relaxation transversale apparent de la moelle
l’indice de fragmentation trabéculaire : nombre de discontinuités/longueur du
osseuse était le meilleur paramètre discriminant entre, d’une part les témoins,
squelette. Cent soixante-cinq femmes saines et ostéoporotiques de 50 à 69 ans
ont été étudiées. L’indice de fragmentation trabéculaire augmentait en cas ménopausées ou non, et d’autre part les patientes ostéoporotiques. À
d’ostéoporose établie et a permis de séparer les patientes normales des l’inverse, contrairement à la TDM quantitative et à la DXA, 1/T2* ne
femmes malades, mais avec un chevauchement des valeurs dans les deux permettait pas la distinction entre femmes saines ménopausées et patientes
populations. Il était cependant peu corrélé avec la DMO vertébrale, ostéoporotiques. Il faut néanmoins souligner la faiblesse des effectifs étudiés.
notamment lorsque l’âge augmentait. Ito et al [45] ont étudié de façon En outre, la reproductibilité des mesures est variable : de 3,8 à 9,5 % à
comparative, chez 209 femmes âgées de 18 à 86 ans, la DMO de L3 (TDM l’extrémité inférieure du radius [37].
quantitative) et deux paramètres structuraux mesurés par la méthode des D’autres études menées in vitro ont montré que 1/T2* était également un
longueurs de plage. Ceux-ci étaient corrélés à l’âge (de façon moindre que la reflet de la microarchitecture osseuse [10, 57]. Leurs auteurs ont mis en évidence
DMO) mais pas à la masse osseuse, laissant supposer que ces deux types de une corrélation positive et significative entre 1/T2* et le module d’élasticité
paramètres n’apportent pas des informations de même nature. Enfin, un de ou module de Young qui reflète les propriétés biomécaniques de la structure
ceux-ci était augmenté chez les femmes souffrant d’au moins un tassement osseuse.

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14-002-D-10 MÉTHODES NON TRAUMATIQUES D’ÉVALUATION Appareil locomoteur
DE LA DENSITÉ MINÉRALE ET DE LA STRUCTURE OSSEUSE
IRM haute résolution (IRM-HR)
La généralisation des appareils de haut champ (1,5 T), le développement des
techniques d’imagerie rapide lié aux progrès informatiques, la puissance
accrue des gradients de champ, ainsi que la technologie des antennes de
surface, ont bouleversé l’IRM et permis d’augmenter son pouvoir de
résolution. L’IRM est ainsi devenue un outil potentiel d’évaluation de
l’architecture osseuse trabéculaire.
Typiquement, l’os trabéculaire apparaît sous forme d’un réseau en asignal au
sein de la moelle osseuse graisseuse, en hypersignal relatif. Le réseau est
dense chez le sujet sain, raréfié chez l’ostéoporotique (fig 2A, B). Les images
obtenues font ensuite l’objet d’une analyse de texture osseuse, de la même
manière qu’un cliché radiographique digitalisé ou une coupe TDM.
In vitro, grâce à des champs magnétiques très élevés, plusieurs études font
état d’une corrélation satisfaisante entre les paramètres osseux mesurés en
IRM-HR et ceux dérivés de l’histomorphométrie [15, 42]. Jusqu’alors, aucune
étude n’avait confronté les paramètres osseux mesurés à la résistance
mécanique osseuse. Link et al ont étudié, en IRM-HR, des cubes d’os A
provenant de fémurs et de rachis [54]. Ces auteurs ont confronté les paramètres
trabéculaires issus de l’analyse de texture à la résistance mécanique osseuse
et ont mis en évidence une corrélation satisfaisante, en particulier au rachis,
entre les paramètres structuraux, la dimension fractale et le module
d’élasticité.
En raison des limitations inhérentes au rapport signal/bruit et surtout des
contraintes imposées par les temps d’acquisition, les résolutions obtenues in
vivo sont moindres. Celles-ci, dans des conditions optimales (utilisation
d’antennes de surface dédiées), sont respectivement de 78 × 78 × 300 µm3 ;
156 × 156 × 700 µm3 et 200 × 234 × 1 000 µm3 aux phalanges, au radius et au
calcanéus [28]. De telles résolutions sont obtenues avec des imageurs de 1,5 T
et le temps de réalisation de l’examen est de l’ordre de 20 minutes. Gordon et
al ont étudié, en IRM-HR, l’extrémité inférieure du radius chez des
volontaires sains et ont démontré qu’il existait des modifications de
l’architecture osseuse trabéculaire liées à l’âge [35]. Majumdar et al ont
également étudié, en IRM-HR, l’extrémité inférieure du radius chez des
témoins (groupe I), des femmes saines ménopausées (groupe II) et des
patientes ostéoporotiques (groupe III) [56]. L’analyse de texture osseuse à B
partir des coupes d’IRM consistait en une analyse structurelle et une analyse 2 Coupe d’IRM
fractale. Bien que l’effectif de chacun des groupes étudiés soit faible, il A. Coupe transversale en écho de gradient passant par l’extrémité inférieure du radius
existait des différences significatives entre les groupes II et III. chez une femme témoin.
B. Coupe identique à la figure A, chez une patiente ostéoporotique : la raréfaction des
Bien que les premières études effectuées in vivo soient encourageantes, des travées osseuses est bien visible (tête de flèche).
limites inhérentes à la résolution spatiale subsistent. La détermination de
paramètres microarchitecturaux analogues à ceux dérivant de
l’histomorphométrie implique que cette résolution soit la plus élevée possible. À côté de la densitométrie osseuse, examen peu irradiant et bien
D’autres types d’analyse de texture, moins dépendants de la résolution reproductible, dont l’intérêt dans le cadre de l’évaluation du risque fracturaire
spatiale, pourraient être intéressants dans l’évaluation de l’architecture a été clairement démontré, d’autres techniques sont en cours d’évaluation. Les
osseuse. Une étude préliminaire, effectuée dans notre service, a porté sur mesures ultrasonores osseuses au calcanéus offrent l’avantage d’être non
l’extrémité inférieure du radius chez des femmes saines ménopausées et des irradiantes et d’avoir une capacité à prédire le risque de fracture
patientes ostéoporotiques appariées en âge [6]. L’analyse statistique a permis ostéoporotique superposable à la densitométrie osseuse. Les appareils dont
de mettre en évidence des attributs osseux significativement différents entre nous disposons actuellement ne permettent cependant pas d’étudier la
les deux groupes au même titre que l’analyse structurelle. Tout récemment, microarchitecture osseuse. Le scanner et l’IRM sont susceptibles de fournir
Wehrli et al ont eu recours à un procédé original de segmentation de l’image des renseignements sur la structure osseuse. Les premiers résultats obtenus in
afin de s’affranchir des contraintes liées à la résolution spatiale [85]. Ils ont ainsi vivo sont encourageants. Des études longitudinales sont cependant
défini de nouveaux attributs osseux qui pourraient être prédictifs de la nécessaires pour préciser l’intérêt de ces deux techniques comparativement à
survenue d’un tassement vertébral. la densitométrie osseuse au cours de l’ostéoporose.

Références ➤

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Appareil locomoteur MÉTHODES NON TRAUMATIQUES D’ÉVALUATION 14-002-D-10
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