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SYNTHÈSE DES NOUVELLES

POST’U (2021)

RECOMMANDATIONS
Prise en charge
de la maladie hémorroïdaire :
recommandations européennes
Thierry HIGUERO
11 boulevard du général-Leclerc, 06240 Beausoleil
docteur@higuero-gastro.com

Ce travail est destiné à tous les acteurs


Introduction de la prise en charge de la maladie
hémorroïdaire, les chirurgiens, gastro-­
entérologues, médecins généralistes,
Jusqu’en  2019, les recommanda- mais aussi les agents de santé et les
tions sur la prise en charge de la patients.
maladie hémorroïdaire avaient été
publiées par la société américaine
de chirurgie (1) et plusieurs sociétés
scientifiques européennes, dont la
SNFCP (2). Pour harmoniser nos Connaître les symptômes
pratiques au sein des états euro- de la maladie
péens, la société européenne de hémorroïdaire
colo-proctologie (ESCP) a mandaté
un travail en ce sens. Le groupe de
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES travail a réuni un méthodologiste, un Rappels Physiologiques
— Connaître les symptomes de la médecin généraliste et des proctolo- et physiopathologiques
maladie hémorroïdaire gues chirurgicaux venant des Pays- Les hémorroïdes sont des forma-
Bas, Écosse, Danemark, Allemagne, tions vasculaires physiologiques de
— Connaître le traitement médical,
Italie et France. L’objectif était de l’anus. On distingue les hémorroïdes
instrumental et chirurgical et leurs
mener une réflexion commune à externes situées en dessous de la ligne
indications
partir de données factuelles selon une pectinée, sous la peau de la marge
— Connaître la gestion des situations méthodologie rigoureuse (GRADE)
cliniques particulières : grossesse, anale, provenant de l’artère rectale
(3), et à défaut d’études ou de leur inférieure et les hémorroïdes internes
MICI, troubles de la coagulation qualité médiocre, d’avis d’experts situées dans la partie haute du canal
pour établir des recommandations anal, dépendantes essentiellement de
LIEN D’INTÉRÊTS européennes sur la prise en charge l’artère rectale supérieure. Chaque
globale de la maladie hémorroïdaire. plexus hémorroïdaire correspond à un
Aucun Des questions ont préalablement été lacis artério-veineux au sein d’un tissu
retenues de manière consensuelle conjonctif et de fibres musculaires
pour rechercher dans la littérature
MOTS-CLÉS lisses attachées au sphincter anal
des réponses concernant le diagnostic interne (SAI) par un épaississement
Recommandations  ; traitement  ; de la maladie hémorroïdaire, son de ces fibres. Elles participent pour
hémorroïdes traitement (médical, instrumental 10 à 20 % de la pression de repos du
et chirurgical) et certaines situations canal anal. Lors d’efforts de poussée
particulières. Les questions sur la
ABRÉVIATIONS thérapeutique étaient orientées sur
abdominale, en dehors de la déféca-
tion, elles participent à l’occlusion
SAI : sphinter anal interne les suites à attendre : rémission des fine de l’anus et à la continence anale,
IST : infections sexuellement trans- symptômes, satisfaction du patient, empêchant la fuite de gaz et de selles
missibles récidive, complications, qualité de liquides par l’afflux de sang en leur
DGHAL : Ligature guidée par Doppler vie, ré-intervention, retour à une sein augmentant ainsi leur taille (4).
des artères hémorroïdaire activité normale, coût de l’interven-
MICI  : maladie inflammatoire chro- tion, sa durée et celle de l’hospitali- La pathogénie de la maladie hémor-
nique de l’intestin sation. La recherche bibliographique roïdaire n’est pas clairement définie.
AINS : anti inflammatoire non stéroi- a été réalisée sur MEDLINE, PubMeb, Elle fait intervenir des facteurs vascu-
diens Embase et Cochrane Collaboration. laires (hyperplasie vasculaire respon-

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sable d’une distension des plexus) dehors de la selle ou la régression avec
et mécaniques (destruction du tissu formation de marisques séquellaires. Il Une maladie hémorroïdaire sus-
conjonctif et musculaire responsable n’y a aucun risque thromboembolique. pectée devant des symptômes
d’une hyperlaxité du tissu conjonctif évocateurs ne doit pas faire
de soutien et d’un déséquilibre des Le prurit s’accompagne parfois d’un oublier de rechercher un autre
flux vasculaires) qui vont expli- suintement plus ou moins marqué, en diagnostic (MICI, cancer colo
quer les symptômes de la maladie rapport avec la production de glaires rectal).
hémorroïdaire. De ce fait, lorsque les et une moindre occlusion anale.
L’examen clinique incluant ins-
hémorroïdes internes se prolabent Le prolapsus hémorroïdaire est pection et examen physique de
en dessous de la ligne pectinée, elles classé en tenant compte de l’inter- la région ano-rectale doit être
ne jouent plus parfaitement leur rôle rogatoire et de l’examen clinique. La réalisé pour éliminer une autre
d’occlusion fine de l’anus et peuvent classification la plus communément pathologie ano-rectale.
être responsables de saignements et retenue pour la maladie hémorroï-
de production de glaires expliquant daire interne est celle de Goligher : le L’examen par anuscopie ou rec-
le prurit fréquemment constaté (4). grade I correspond à une procidence toscopie doit visualiser le canal
des plexus hémorroïdaires au travers anal pour faire le diagnostic
Il est à noter que la dénomination positif, apprécier l’importance
« maladie hémorroïdaire externe » n’est de l’anuscope, le grade II à une proci-
dence lors d’un effort de défécation se du prolapsus et éliminer un autre
reconnue que par les Français, celle-ci diagnostic.
correspondant pour les autres experts réintégrant spontanément, le grade III
européens à une symptomatologie en lorsque cette procidence impose une En cas d’éléments évocateurs
rapport avec des thromboses au sein réintégration manuelle et le grade IV dans les antécédents ou l’exa-
de plexus veineux de la marge anale. à une procidence permanente non men physique orientant vers un
réductible. cancer colo rectal ou une MICI,
Éléments cliniques les recommandations de chaque
Il est important de rechercher un
et classification pays doivent être appliquées.
trouble du transit associé, le plus
Les symptômes de la maladie hémor- souvent une constipation, plus L’examen proctologique doit être
roïdaire interne sont les rectorragies, rarement une diarrhée chronique. réalisé dans une position adé-
le prolapsus, la douleur et le prurit. Les antécédents personnels de tumeur quate pour faciliter le diagnos-
Les rectorragies sont typiquement recto-colique, de maladie inflam- tic. Si la plus confortable pour le
faites de sang rouge éclaboussant la matoire chronique de l’intestin, de patient est le décubitus latéral
cuvette des toilettes immédiatement chirurgie anale et les antécédents gauche, le genu pectorale reste
après le passage de la selle. familiaux de cancer recto-coliques une alternative souvent plus
doivent être notés. commode pour le proctologue.
La douleur se traduit le plus souvent
par une sensation de gonflement, de L’examen clinique doit être systé- En cas de diagnostic de mala-
pesanteur intra canalaire non rythmée matique pour poser le diagnostic et die hémorroïdaire, le traitement
par la défécation, intermittente, avec écarter les diagnostics différentiels. médical de première inten-
à l’examen clinique un aspect normal Il doit être préalablement expliqué au tion doit être débuté (règles
de la marge anale et en anuscopie un patient pour faciliter son acceptation. hygiéno-diététiques, laxatifs,
aspect congestif des plexus hémor- La position sera le plus souvent en topiques anesthésiants et phlé-
roïdaires internes. Ces «  poussées genu pectoral ou en décubitus latéral botoniques). En cas d’échec, ces
fluxionnaires » peuvent notamment gauche (position de Sims). Dans patients doivent être référés à un
survenir en période pré menstruelle. certaines circonstances, l’examen proctologue. La classification de
Les douleurs intenses correspondent pourra être réalisé en position gyné- Goligher peut être utilisée pour
à des thromboses hémorroïdaires cologique ou de la taille. L’inspection guider la stratégie thérapeutique.
dues à la formation d’un ou plusieurs de la marge anale est facilitée par le
caillots de sang. Elles peuvent être déplissement des plis radiés de l’anus.
non extériorisées avec une douleur Le toucher anal débute toujours par
permanente intra canalaire non une palpation de la marge anale
préalablement lubrifiée (lubrifiant à
rythmée par la défécation, perçues
base d’eau, pas de vaseline) suivi du
Connaître le traitement
alors au toucher anal comme une
petite masse arrondie douloureuse toucher anal puis rectal. médical, instrumental
en « grain de plomb », apparaissant Les symptômes de la maladie hémor- et chirurgical
bleutées en anuscopie. Elles sont plus roïdaire étant banals, il est primordial et leurs indications
souvent extériorisées, localisées ou de toujours éliminer un diagnostic
circulaires avec un prolapsus irréduc- différentiel : le cancer recto-colique
tible extrêmement douloureux. Il s’y (5), les maladies inflammatoires de Traitement médical
associe un œdème réactionnel avec l’intestin, la fissure anale, le cancer de Le traitement de première inten-
une coloration violacée, voire noirâtre. l’anus et les infections sexuellement tion de la maladie hémorroïdaire est
La douleur est alors très vive irradiant transmissibles (IST). toujours médical. Il a pour objectif de
dans le périnée avec une sensation soulager des symptômes hémorroï-
de prolapsus et un suintement séro-­ Les recommandations étaient basées daires et prévenir leur récidive.
hémorragique fréquent. L’évolution sur avis d’experts avec consensus du
peut se faire vers le sphacèle avec groupe de travail. Elles reprenaient les Les questions retenues par le groupe
saignement spontané lors ou en éléments développés précédemment. de travail étaient le rôle des règles

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d’hygiène, des laxatifs, des topiques proctologue français a recours à la Des complications sont possibles (1 à
et des phlébotoniques sur les symp- photo­coagulation infrarouge et aux 5 % des cas) : thrombose hémorroï-
tômes de la maladie hémorroïdaire. ligatures élastiques alors que dans les daire interne ou externe, dysurie ou
autres pays on retient essentiellement plus rarement rétention aiguë d’urine,
Il n’y a aucune donnée dans la littéra-
la ligature élastique. algies majeures, abcès péri anal. Une
ture concernant les règles d’hygiène,
hémorragie sévère jusque 15  jours
les antalgiques, les AINS ou les dérivés Le traitement instrumental est réservé après la ligature est rare, nécessitant
de la cortisone. Les essais sur les à l’échec du traitement médical d’une habituellement une hémostase chirur-
laxatifs sont pour la plupart anciens maladie hémorroïdaire de grades I, II gicale. D’exceptionnelles complica-
et d’un faible niveau de preuve. Ils et III non circulaire. En cas de grade III tions infectieuses sévères ont été
montrent qu’ils sont efficaces sur les circulaire et grade IV, la chirurgie est décrites, essentiellement des cellulites
rectorragies mais sans effet sur le à privilégier en l’absence de contre-­ pelviennes (10).
prolapsus, sauf si associés à des liga- indication ou refus du patient.
tures élastiques (6). Seuls les topiques La photocoagulation infrarouge
anesthésiants ont été évalués en Les questions retenues par le groupe
de travail étaient de déterminer La photocoagulation infrarouge
post-opératoire dans des essais sans nécessite un photocoagulateur à
pouvoir démontrer un quelconque l’efficacité et les complications des
3 techniques instrumentales compa- rayons infrarouges qui transforme
intérêt. Deux méta-analyses récentes en chaleur le rayonnement émis par
se sont penchées sur l’intérêt des rées entre elles, et des ligatures élas-
tiques comparées à la chirurgie  : une ampoule de tungstène focalisé sur
phlébotoniques. La première en 2006 une tige en quartz au point d’applica-
montrait une efficacité significative ligature guidée par doppler des
artères hémorroïdaires (DGHAL), tion. Chaque point de photocoagula-
sur les rectorragies et les douleurs tion dure environ 1 seconde et crée
ainsi qu’une diminution du risque de hémorroïdopexie agrafée circulaire
et hémorroïdectomie pédiculaire. une brûlure circulaire de 6  mm de
récidive symptomatique à court terme diamètre. La cicatrisation obtenue en
(7). La seconde en 2012 démontrait Principes 3 semaines induit une coagulation des
leur efficacité de façon significative sur et complications capillaires et une fibrose cicatricielle.
le prurit, les saignements (y compris
L’objectif des différentes techniques Ses effets secondaires possibles
post hémorroïdectomie) et le « soiling »
est de provoquer au sommet des sont rares et non graves à type de
(8). Le niveau de preuves restait cepen-
plexus hémorroïdaires une destruc- gêne transitoire, douleurs modérées,
dant faible du fait de biais, d’hétérogé-
tion tissulaire ischémique avec comme rectorragies minimes (9).
néité statistique et d’imprécisions sur
conséquence une fibrose cicatricielle
les doses et formulations utilisées. Les injections sclérosantes
qui va détruire le réseau vascu-
Les recommandations sont donc laire hémorroïdaire sous muqueux Les injections sclérosantes utilisent du
basées sur des avis d’experts et des et remonter le tissu hémorroïdaire polidocanol ou du chlorhydrate double
études de faible niveau de preuve. prolabé en le fixant au plan profond. de quinine et d’urée qui est injecté en
Ce dernier point est plus efficacement zone sus hémorroïdaire provoquant
Un apport suffisant en eau et obtenu avec la ligature élastique. ainsi une nécrose tissulaire. Les injec-
fibres, et une activité physique L’ensemble de ces techniques peuvent tions peuvent être réalisées sur toute
régulière doivent être encouragés être répétées en plusieurs séances si la circonférence (11). Plusieurs cas
(avis d’experts avec consensus du nécessaire. de complications infectieuses sévères
groupe de travail). ont été rapportés, à type d’abcès rétro
La ligature élastique
péritonéal ou de cellulite périnéale
Une position facilitant l’évacua- La ligature élastique nécessite un à germes de la flore fécale (germes
tion des selles doit être conseil- ligateur et un système d’aspiration. anaérobies et bacilles gram négatifs)
lée et les efforts de défécation À travers un anuscope, un élastique (12). D’autres complications comme
sont à éviter (avis d’experts avec est largué à la base d’un paquet une épididymite, une cystite chro-
consensus du groupe de travail). hémorroïdaire aspiré. La ligature nique, un abcès de prostate ou des
doit impérativement être réalisée à vésicules séminales et des fistules
Les laxatifs peuvent être propo-
au moins un centimètre au-dessus vésico-périnéales ont été rapportées.
sés pour soulager les symptômes
de la ligne pectinée. Les tissus liga-
et diminuer les saignements Évaluation des techniques
turés se nécrosent rapidement et
(niveau de preuve faible). instrumentales dans la littérature
le sphacèle est éliminé en quelques
Les phlébotoniques peuvent jours, conduisant à la formation d’une L’analyse de la littérature montre que
contribuer à améliorer les symp- escarre dont la cicatrisation se fait en la cible des techniques instrumentales
tômes (niveau de preuve faible). 2 à 3 semaines. concerne essentiellement la maladie
hémorroïdaire de grades I et II.
Les AINS et les antalgiques non Des effets indésirables mineurs sont
opioïdes peuvent être prescrits très fréquents (douleurs et/ou rector- Une méta analyse ancienne (13)
pour contrôler la douleur (avis ragies de faible abondance) (9). La reprenant 18 essais randomisés et des
d’expert). survenue d’une douleur immédiate études observationnelles de patients
très intense peut être la conséquence ayant une maladie hémorroïdaire
d’une ligature posée trop près de la de grade II-III concluait à la supério-
Traitement instrumental ligne pectinée imposant l’ablation de rité des ligatures élastiques sur les
En pratique courante, si la tech- l’élastique. Des symptômes vagaux 2 autres techniques pour les grades I,II
nique des injections sclérosantes sont décrits jusqu’à 30 % des patients et III au prix de complications à type
est à présent quasi abandonnée, le au décours de la procédure. de douleurs plus fréquentes. La supé-

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riorité des ligatures élastiques était Traitement chirurgical Les complications sont fréquentes,
nette en cas de grade III localisé. Un Une chirurgie hémorroïdaire peut être souvent mineures à type de douleurs,
essai randomisé récent montrait que proposée en cas d’échec du traitement saignements, rétention urinaire et
la photocoagulation infrarouge avait médical et instrumental ou d’emblée thromboses hémorroïdaires. Des
une efficacité similaire aux ligatures en cas de maladie hémorroïdaire de complications plus graves ont été
élastiques en cas de grade I et II sur grade III circulaire et IV. Les princi- décrites et doivent être connues des
les symptômes, mais avec moins de pales techniques étudiées sont la liga- patients  : hématome rétro rectal,
saignements et douleurs (14). Gartel ture des artères hémorroïdaires guidée cellulite pelvienne et perforation
et al. concluaient enfin que la ligature par doppler (DGHAL) associée à une rectale avec péritonite (20) voire
élastique avait une efficacité supé- mucopexie, l’hémorroïdopexie agrafée même décès. Les autres complica-
rieure aux injections sclérosantes en circulaire (intervention de Longo) et tions (sténose, incontinence, douleurs
cas de grade II sur les symptômes au l’hémorroïdectomie pédiculaire. recto-anales résiduelles parfois très
prix de plus d’effets indésirables mais invalidantes) n’étaient pas précisées
moins de séances nécessaires (15). Les questions retenues par le groupe dans ces recommandations.
de travail étaient de déterminer l’in-
La technique de ligature élastique a térêt de la DGHAL associée à une L’hémorroïdectomie pédiculaire
également été comparée à la chirurgie. mucopexie comparé à la mucopexie consiste à réséquer le tissu hémor-
Un important travail multicentrique seule, à l’hémorroïdopexie, à l’hé- roïdaire selon les 3 axes anatomiques
a ainsi montré que la ligature arté- morroïdectomie pédiculaire et celui artériels en préservant des ponts
rielle guidée par doppler était plus de l’hémorroïdopexie comparé à l’hé- cutanéo-muqueux entre les plaies
efficace avec moins de récidives pour morroïdectomie pédiculaire. opératoires.
les prolapsus de grade II et surtout III
(16). Plusieurs équipes dont celle de Principes et complications De multiples variantes existent  :
Shanmugam ont comparé les liga- La ligature des artères hémorroidaires hémorroïdectomie avec plaies fermées
tures élastiques à l’hémorroïdopexie guidée par doppler (DGHAL) associée pour favoriser les suites post opéra-
montrant que cette dernière était à une mucopexie est une technique qui toires avec une cicatrisation plus
plus efficace avec moins de récidives a pris son essor au début des années rapide (intervention de Ferguson
pour les prolapsus de grade II mais 2000. La ligature artérielle a pour but en  1959), avec plaies semi fermées
au prix de douleurs plus fréquentes de « désartérialiser » les hémorroïdes en recouvrant partiellement les plaies
(17). La même équipe anglaise en diminuant de façon sélective le flux par de l’anoderme (intervention de
montrait dans une méta analyse artériel des plexus hémorroïdaires Parks en 1956) et avec plaies laissées
comparant la ligature élastique à grâce à un repérage doppler. Depuis ouvertes associées à une anoplastie
l’hémorroïdectomie pédiculaire une quelques années, la technique s’est postérieure pour diminuer le risque
efficacité supérieure de la chirurgie améliorée en associant au geste de liga- de rétrécissement (intervention de
pour les grades II-III et III au détriment ture artérielle une mucopexie permet- Bellan). Différents instruments sont
de plus de complications post opéra- tant de fixer le prolapsus hémorroïdaire classiquement utilisés pour la dissec-
toires (18). au-dessus du canal anal. Au lieu d’ex- tion : ciseaux, bistouri « froid », bistouri
ciser les hémorroïdes, le principe est électrique. Il en existe d’autres comme
Les recommandations sontbasées les pinces de fusion tissulaire qui
sur des études de niveaux de preuves donc de diminuer leur taille (en liga-
turant les artères les alimentant) et de permettent de souder les vaisseaux
faibles et moyens et des avis d’experts. (avant de les couper) en utilisant
restaurer les rapports anatomiques des
plexus hémorroïdaires dans le canal une énergie ultrasonique ou élec-
Le choix du traitement instru- anal avec la mucopexie. trique : la thermofusion (Ligasure®)
mental doit être décidé de façon et le bistouri harmonique (Harmonic
conjointe avec le patient, informé La morbidité de la technique est Scalpel®), ce dernier entraînant moins
loyalement des avantages et faible, essentiellement des saigne- de lésions tissulaires du fait de son
inconvénients des différentes ments et des douleurs. Plus rarement mode de fonctionnement (vibrations
techniques (avis d’experts avec sont décrites des thromboses hémor- à haute fréquence).
consensus du groupe de travail). roïdaires et fissures anales (19).
Les complications de l’hémorroïdec-
La photocoagulation infrarouge L’hémorroidopexie (ou anopexie) tomie sont fréquentes, souvent
peut être proposée en première agrafée circulaire consiste à réséquer mineures à type de douleurs, saigne-
intention en cas de rectorragies une collerette muqueuse circulaire au ments, rétention urinaire et throm-
et de maladie hémorroïdaire de sommet des hémorroïdes internes, boses hémorroïdaires. Les autres
grade I (niveau de preuve faible). environ 4 centimètres au-dessus de complications (sténose, incontinence,
la ligne pectinée, avec une pince retard de cicatrisation) n’étaient pas
La ligature élastique est recom- mécanique introduite par voie trans-
mandée en cas de maladie hé­ précisées dans ces recommandations
anale qui assure dans le même temps européennes.
morroïdaire de grades I, II et III. la résection et une suture muco-mu-
Les séances de ligatures peuvent queuse par agrafage circulaire. Elle D’autres techniques sont en cours
être répétées si besoin (niveau de permet un repositionnement du canal d’évaluation, comme le laser et la
preuve moyen). anal avec suspension et dévasculari- radiofréquence. Le laser, supposé
Les injections sclérosantes sation partielle des plexus hémorroï- diminuer les flux artériels hémor-
peuvent être proposées en cas de daires internes (grâce à une fixation roïdaires, utilisé sous différentes
maladie hémorroïdaire de grades I cicatricielle à la musculeuse du bas modalités fait également partie de
et II (niveau de preuve faible). rectum) tout en préservant l’ano- l’arsenal thérapeutique de la maladie
derme canalaire. hémorroïdaire essentiellement de

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RECOMMANDATIONS
grade  II. Enfin, certaines équipes ultrasons permettait d’avoir moins
ont eu recours à des techniques de de douleurs post opératoires et une faible). L’intérêt du doppler étant
résections rectales dont le STARR® reprise plus rapide d’activité (31). cependant actuellement remis en
qui consiste en une double résection La technique utilisant la thermofu- cause, la mucopexie seule peut
rectale trans-anale initialement déve- sion (Ligasure®) a été comparée à être envisagée (niveau de preuve
loppée pour corriger un trouble de la l’hémorroïdectomie fermée dans une très faible et avis d’experts avec
statique pelvi-rectale (rectocèle et méta-analyse incluant 5 essais rando- consensus du groupe de travail).
intussusception recto-anale). La tech- misés. Elle concluait à un taux signifi- L’hémorroïdopexie agrafée circu­
nique d’embolisation des branches de cativement moindre de saignements laire peut être proposée en cas
l’artère rectal supérieure («  embor- per opératoires, de douleurs et réten- de maladie hémorroïdaire de
rhoid  ») n’a pas été évoquée dans tions urinaires post opératoires (32). grades II et III et/ou en cas d’échec
ces recommandations européennes. Une technique utilisant le laser pour destraitements instrumentaux
La littérature est pauvre et sa place obturer les artères hémorroïdaires (niveau de preuve faible).
dans l’arsenal thérapeutique limitée : guidée par doppler (HeLP) selon le
patients fragiles inopérables avec même principe que la DGHAL a fait L’hémorroïdectomie peut être
maladie de grade II sans prolapsus. l’objet d’un essai randomisé la com- proposée en cas de maladie
parant à l’hémorroïdectomie selon hémorroïdaire grades II et III et
Évaluation des techniques Milligan  Morgan chez des patients doit être proposée en cas d’échec
chirurgicales dans la littérature avec un grade II. Les saignements per du traitement instrumental
opératoires, le temps d’intervention, et (niveau de preuve moyen) et de
L’intérêt du repérage doppler a été les douleurs post opératoires étaient maladie hémorroïdaire grade IV
mis en doute dans plusieurs essais significativement diminuées dans (niveau de preuve moyen).
contrôlés avec un taux de récidive le groupe HeLP, les taux de patients
équivalent, un essai rapportant La technique ouverte comme
asymptomatiques à un an étant com-
même plus de complications en cas de fermée d’hémorroïdectomie peut
parables (33). L’équipe de Maloku et
guidage doppler (21-22). La DGHAL être réalisée (niveau de preuve
al. a comparé l’utilisation du laser sans
avec mucopexies est équivalente à l’hé- faible). L’hémorroïdectomie
guidage doppler à l’hémorroïdectomie
morroïdopexie en terme de récidive et fermée permet cependant moins
pédiculaire chez des patients avec
complications post opératoires (23-24) de douleurs et de saignements
maladie hémorroïdaire de grades III
et équivalente à l’hémorroïdectomie (niveau de preuve faible).
et IV montrant également une durée
en terme de récidive avec un retour d’intervention plus courte et des dou- Les techniques utilisant le
plus rapide à une reprise d’activité leurs post opératoires significative- Harmonic Scalpel® et le Ligasure®
(25). L’hémorroïdopexie a fait l’objet ment diminuées en cas d’utilisation peuvent être utilisées (niveau de
de nombreuses revues de la littéra- du laser (34). Pour finir la procédure preuve faible).
ture (26-27) et méta-analyses d’es- STARR® a été évaluée dans la maladie
sais contrôlés (28-29) la comparant à hémorroïdaire dans plusieurs essais Les techniques alternatives
l’hémorroïdectomie pédiculaire chez transalpins. Son efficacité similaire comme le laser et la radiofré-
des patients opérés pour une maladie à l’hemorroïdopexie au prix d’un quence peuvent proposées
hémorroïdaire de grades II, III et IV. Il temps d’intervention plus long et de (niveau de preuve faible).
en ressort que l’hémorroïdopexie a des risques de séquelles plus importants
suites immédiates moins douloureuses La résection rectale à l’aide d’une
(douleurs ano-rectales et pelviennes, agrafeuse (dont STARR®) ne doit
avec retour plus rapide à une acti- incontinence anale aux gaz, perfora-
vité normale au prix de récidives des pas être utilisée dans la maladie
tion rectales, fistules recto vaginales, hémorroïdaire (niveau de preuve
symptômes initiaux plus fréquentes ; rétro pneumo péritoine) (35-36).
de même, il est noté une récidive plus faible).
fréquente du prolapsus en cas d’hé- Les recommandations se basent sur
morroïdopexie avec un risque à un des avis d’experts et des études de
an 2,6 fois supérieur qu’après hémor- niveaux de preuves faibles et moyens.
roïdectomie, principalement en cas de
grade IV (29). La technique d’hémor- Situations cliniques
Le choix de la technique se fait de
roïdectomie ouverte a été comparée à
façon concertée avec le patient particulières : grossesse,
celle fermée, plus usitée outre-Atlan-
tique, dans une méta analyse récente
après information claire et loyale MICI, troubles
en tenant compte des attentes du
reprenant 11  essais randomisés de
patient, de la disponibilité des
de la coagulation
patients ayant une maladie hémorroï-
procédures et aptitudes aux pro-
daire de grades II à IV. Il n’y avait pas
de différence significative de récidive
cédures chirurgicales (avis d’ex- Grossesse
perts avec consensus du groupe
mais la technique fermée permettait Les deux manifestations hémorroï-
de travail).
moins de douleurs et saignements post daires les plus fréquentes chez la
opératoires ainsi qu’une cicatrisation La DGHAL associée à la muco­ parturiente sont la thrombose hémor-
plus rapide (30). Une autre méta-ana- pexie peut être proposée en roïdaire externe et la fissure anale. On
lyse incluant 8 essais de patients avec cas de maladie hémorroïdaire estime l’incidence de la première à 8 %
maladie hémorroïdaire de grades II à de grades  II et III et/ou en cas au dernier trimestre de grossesse et
IV a comparé le bistouri harmonique d’échec des traitements ins- 20 % en post partum immédiat et de
à une hémorroïdectomie classique. trumentaux (niveau de preuve la deuxième à 9 % (37). L’objectif du
L’utilisation de la fusion tissulaire aux traitement est de soulager cet épisode

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« aigu » qui le plus souvent est contrôlé post opératoires étaient fréquentes hémorroïdaire comparé aux patients
médicalement. Peu d’essais ont avec des taux de 41 % (hémorragie, sans anti thrombotique (47).
concerné cette population montrant fissure, abcès) (44) et 17 %, celles-ci
un intérêt des phlébotoniques en nécessitant une proctectomie chez Les recommandations se basent sur
cure de courte durée pour l’amé- 10 % des patients opérés (45). Tous un niveau de preuve très faible et
lioration des symptômes (38), des les auteurs s’accordaient sur l’ex- des avis d’experts avec consensus du
topiques associant dermocorticoïdes trême prudence à s’imposer avant groupe de travail.
et anesthésiques locaux (39) et des d’envisager tout geste instrumental
bains de siège tièdes salés associés ou chirurgical en cas de MICI, notam- En cas de nécessité de traitement
à une régulation du transit (40). ment de maladie de Crohn, de colite instrumental et/ou chirurgical,
L’hémorroïdectomie, évaluée dans un indéterminée et de RCH en phase une interruption du traitement
seul travail, n’était pas responsable de active. anticoagulant doit être réalisée
complications fœtales (41). selon les recommandations des
Les recommandations se basent sur
Les recommandations se basent sur sociétés savantes de chaque pays.
des avis d’experts avec consensus du
des avis d’experts avec consensus du groupe de travail.
groupe de travail.
En cas de MICI, le traitement ins-
Chez la par turiente et en trumental et/ou chirurgical peut
post-partum il doit être proposé être envisagé uniquement en Conclusion
en première intention un traite- l’absence de signe d’activité de
ment médical (associant laxa- la maladie inflammatoire. Les recommandations européennes
tifs, topiques, phlébotoniques et sur la prise en charge de la maladie
antalgiques) ; en cas de throm- hémorroïdaire tentent d’uniformiser
bose hémorroïdaire ne répondant Troubles de la coagulation
les points de vue des experts euro-
pas au traitement médical, une En cas de troubles de la coagulation, le péens. Elles se basent sur une métho-
chirurgie peut être proposée. traitement médical doit être proposé dologie robuste avec une analyse de
en première intention. Le risque la littérature selon la classification
hémorragique a été évalué en cas de GRADE et à défaut sur un consensus
Maladies inflammatoires ligatures élastiques réalisées chez des
chroniques de l’intestin (MICI) issu de l’expertise des membres du
patients sous anti thrombotiques sans groupe de travail.
La maladie hémorroïdaire semble rare constater davantage de complications
en cas de MICI (42) mais est certai- hémorragiques, en dehors du clopi- Il en ressort 34 recommandations et
nement sous-estimée du fait de l’at- dogrel, responsable d’un sur-risque un algorithme de prise en charge.
tention portée par les patients à leur significatif de saignements (46). Un L’importance du traitement médical
maladie inflammatoire. Un travail autre travail évaluant la DGHAL sous et instrumental, le caractère person-
ancien concluait à la contre-indication anti thrombotiques n’a pas montré nalisé de la technique (instrumentale
de tout geste chirurgical en cas de plus de complications hémorragiques ou opératoire) retenue basée sur le
maladie de Crohn (43). Dans 2 publi- en post opératoire tout en permettant prolapsus et les attentes du patient
cations ultérieures, les complications un meilleur contrôle de la maladie sont clairement mis en avant.

Algorithme pour la prise en charge de la maladie hémorroïdaire selon EBM

Interrogatoire et examen clinique

Grade I Grade II Grade III Grade IV

Traitement médical 1 Traitement médical 1 Traitement médical 1 Traitement médical 1

Echec Echec Echec Echec

Ligatures élastiques 2 Ligatures élastiques 2 DGHAL +/- mucopexie 3,4 Hémorroïdectomie 4


Alternatives Alternatives Alternatives Alternatives
Echec
Infra rouges Infra rouges Hémorroïdectomie 4 Hemorroidopexie
Injections sclérosantes Injections sclérosantes Hemorroidopexie Ligatures élastiques si
Ligatures élastiques si chirurgie contre indiquée
chirurgie contre indiquée
1
Présentation à la selle, apports de fibres alimentaires et topiques
2
Répétition des ligatures
3
Ligature des artères hémorroïdaires guidées par doppler
4
En cas de grade III et IV possibilité de faires des ligatures élastiques si la chirurgie est contre-indiquée

60
SYNTHÈSE DES NOUVELLES
RECOMMANDATIONS
14.  M arques  CF, Nahas SC, Nahas CSR, 25.  Bursics A, Morvay K, Kupcsulik P,
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5
● Le diagnostic de la maladie hémorroïdaire implique un examen
clinique proctologique (incluant l’anuscopie si possible).

● En première intention, la prise en charge est médicale. En cas


d’échec, le patient doit être référé à un proctologue.

● Le traitement instrumental est indiqué en cas d’échec du traite-


ment médical. La photocoagulation infrarouge est à privilégier en
cas de rectorragies en rapport avec une maladie hémorroïdaire de
grade I et les ligatures élastiques en cas de grade II ou III localisé.

● La chirurgie est indiquée en cas d’échec du traitement médical


et instrumental ou d’emblée en cas de maladie hémorroïdaire de
grade III circulaire ou de grade IV.

● La prise en charge doit également tenir compte des attentes du


patient clairement informé.

62

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