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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 15-840-E-10 (2004)

15-840-E-10

Sciatalgies et autres irradiations


non discales
S. Demaille-Wlodyka
M.-M. Lefevre-Colau
S. Poiraudeau
Résumé. – La pathologie radiculaire est bien définie cliniquement par des critères précis : trajet radiculaire
M. Revel
des douleurs, apparaissant à l’effort, avec un syndrome rachidien net et souvent une histoire lombaire
ancienne. Cette symptomatologie est connue des médecins, mais ne préjuge en rien de l’étiologie de ce conflit
radiculaire. Seuls un interrogatoire précis, une étude de l’évolution de la symptomatologie, le caractère
parfois particulier de ces douleurs peuvent orienter les recherches. Ces recherches doivent être systématiques,
comprenant des imageries précises (imagerie par résonance magnétique), avant de conclure à une
radiculalgie dite « commune ». Leur méconnaissance peut avoir de graves conséquences dans le cadre d’une
pathologie tumorale.
© 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Radiculalgies ; Canal lombaire étroit ; Spondylolisthésis ; Tumeur ; Arachnoépidurite ;


Méningoradiculite

Introduction tumorale fréquente), et celles d’origine non rachidienne ; et chez


l’adulte, les lomboradiculalgies d’origine rachidienne non discales,
Dans le cadre des lomboradiculalgies, la fréquence de la pathologie les lésions extrarachidiennes plexiques et tronculaires ; enfin les
par conflit discoradiculaire conduit souvent à résumer le diagnostic pseudoradiculalgies simulant une irritation nerveuse (Fig. 1).
à cette étiologie. La symptomatologie clinique est connue de tout
médecin ou chirurgien, [73] mais aucun critère clinique ne permet
d’affirmer son origine exclusivement discale. D’autres étiologies Lomboradiculalgies non discales
existent, et leur méconnaissance ou le retard au diagnostic peut d’origine rachidienne
conduire à des erreurs diagnostiques et thérapeutiques importantes.
De plus, devant des lomboradiculalgies, il faut garder en mémoire Devant une radiculalgie bien systématisée s’accompagnant d’un
ces étiologies moins communes et ne pas se contenter d’une syndrome dorsolombaire net, l’origine rachidienne de cette irritation
imagerie discordante : 20 % des hernies discales, de volume variable, nerveuse est à rechercher en priorité, bien que la prévalence des
sont asymptomatiques. [28, 81] Le diagnostic de lomboradiculalgie par lombalgies soit très élevée dans la population. Seule la concordance
hernie discale n’est à retenir que devant une symptomatologie entre les explorations cliniques et paracliniques permet d’affirmer
clinique de conflit discoradiculaire et une imagerie de compression l’origine discale ou non de la symptomatologie. L’irradiation
de la racine nerveuse par une hernie, de niveau concordant. douloureuse peut toujours être d’origine non rachidienne.
Depuis la généralisation des techniques d’imagerie de grandes
sensibilité et spécificité dans les services de soins et en ville, le
diagnostic de conflit ne nécessite plus d’intervention chirurgicale CONFLITS « CONTENANT-CONTENU »
exploratrice. Ces examens sont pour la plupart inoffensifs et peu Le canal rachidien étant par définition présent pour protéger les
irradiants : imagerie par résonance magnétique (IRM), scanner, structures nerveuses (le contenu méningoradiculaire), il est d’origine
saccoradiculographie, myélo-IRM, discoscanner… Ces examens ostéo-disco-ligamentaire, donc inextensible. En cas d’inadéquation
s’avèrent indispensables avant toute intervention radicale. La entre le contenant et le contenu, un conflit dynamique ou statique
plupart des échecs de la chirurgie discale s’observent dans les cas peut être observé, sans participation discale. Cette inadéquation peut
où le conflit discoradiculaire n’a pas été clairement mis en évidence, se voir dans les sténoses du canal rachidien, dans les lipomatoses
que ce soit en cas de traitement par voie percutanée ou par voie épidurales, et dans les sacs duraux larges avec insuffisance
traditionnelle. graisseuse épidurale.
Ce diagnostic doit rester un diagnostic d’affirmation au vu des
examens réalisés, de l’histoire et de l’examen clinique du patient. ¶ Sémiologie
Tout retard clinique peut aboutir à des conséquences neurologiques Cliniquement, on retrouve à divers degrés l’association de quatre
importantes pour le patient. caractères sémiologiques communs à ces étiologies.
Schématiquement, on peut distinguer chez l’enfant les
lomboradiculalgies d’origine rachidienne non discales (origine Origine radiculaire des douleurs des membres inférieurs
Les douleurs d’intensité variable sont souvent décrites à type de
crampes ou de sensations de striction (« garrot ») et sont souvent
S. Demaille-Wlodyka accompagnées de paresthésies. Le trajet radiculaire est facile à
Adresse e-mail: elisabeth.vinard@cch.ap-hop-paris.fr reconnaître quand il est complet, plus difficile quand il ne concerne
M.-M. Lefevre-Colau, S. Poiraudeau, M. Revel
Service de rééducation de l’appareil locomoteur et du rachis, Hôpital Cochin, clinique de rhumatologie, 27,
que la partie distale du membre inférieur avec ou sans irradiation
rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, France. ascendante ; une origine vasculaire de cette symptomatologie doit

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15-840-E-10 Sciatalgies et autres irradiations non discales Appareil locomoteur

Sciatalgie Figure 1 IRM : image-


rie par résonance magnéti-
Pseudoradiculaire
Lombosciatique Sciatique isole ace sacoiliaques S que ; TDM : tomodensito-
ligamets teos métrie ; SRG : saccoradi-
some cooal suieu
cliique culographie ; PL : ponction
liique e colit as e cliique lombaire ; SPA : spondy-
e colit cogaie Tronc et racines extrarachidiennes
iscoaiculaie aoaties moaties larthrite ankylosante ;
iscoaiculaie tumeu iscale VIH : virus de l’immunodé-
matome abcs
S aisme ficience humaine.
olutio ebout liique L eomtiose
taitemet mical iuoscae Scitgaie soiagostic scaome
eie some caalaie taumatisme
quelques semaies omue ibose toitoale

- Arachnoépidurite - Tumeur vertébrale Conflit Méningoradiculite


mlioatio localise o ou intrarachidienne contenant-contenu malaie e Lme
cec ciugicale mtastase stose osseuse oa es
sto
matome iual coome sac ual lage
euiome ste mig
soloiscite liomatose
mageie

utes
ie aute

eie iscale as e
aitemet eie iscale
local
utes aomalies
stose
sac ual lage
stes migs
gaisse
tumeu

alors être recherchée. Dans environ 25 % des cas, le territoire est déficit moteur. Le temps de repos est assez constant chez un même
uniradiculaire mais il peut être pluriradiculaire, uni- ou bilatéral aux malade, mais augmente avec la majoration de la symptomatologie.
membres inférieurs. La souffrance radiculaire se résume L’amélioration est souvent plus rapide et plus nette quand le sujet
généralement à ces manifestations subjectives, mais dans environ peut s’asseoir, penché en avant, ou s’accroupir. Dans les formes
10 % des cas, il peut exister des troubles neurologiques objectifs : évoluées, les patients adoptent une attitude caractéristique en
une hypoesthésie systématisée, de topographie radiculaire avec marchant de plus en plus penché en avant. Dans les formes
sensation d’engourdissement ou de peau cartonnée, une fatigabilité douloureuses au repos, les patients sont soulagés en position genu
intense des membres inférieurs de topographie souvent pectorale ou en « chien de fusil ».
superposable aux troubles sensitifs et responsable d’un steppage
(L5) ou d’une claudication radiculaire, l’apparition de troubles Présence de lombalgies associées aux douleurs
génitosphinctériens avec hypocontinence aux gaz le plus souvent, des membres inférieurs
incontinence mictionnelle et plus rarement rétention voire Le syndrome lombaire est moins net que dans un conflit
impuissance, ou plus exceptionnellement encore une érection discoradiculaire, mais on retrouve souvent des antécédents de
transitoire à la marche. L’examen neurologique est généralement très lombalgies chroniques, de lumbagos, voire de radiculalgies. Il n’y a
pauvre, limité à l’abolition ou la diminution d’un réflexe achilléen. généralement pas de déviation rachidienne antalgique et la raideur
L’examen clinique doit être reproduit après effort, afin de démasquer n’est jamais très importante mais la palpation déclenche souvent une
ces signes objectifs de souffrance radiculaire, bien que restant douleur en regard des massifs articulaires postérieurs (signe de la
souvent négatif. [58] sonnette) et surtout on reproduit ou exacerbe la lombalgie et les
La recherche d’un syndrome pyramidal (vivacité des réflexes, radiculalgies au cours de l’hyperextension.
résurgence des réflexes archaïques, disparition des réflexes cutanés, L’association de ces quatre caractères sémiologiques, et en particulier
trouble du tonus…) doit être systématique, afin de rechercher une l’apparition de la douleur à la marche avec sa disparition en position
irritation médullaire haute ou pour le bilan des diagnostics assise ou en cyphose lombaire, permet généralement d’éliminer
différentiels. L’examen général du patient est complété par la assez facilement des irradiations pseudoradiculalgiques à partir
palpation et l’auscultation des pouls périphériques, qui doivent être d’une arthropathie de proximité ou projetée, une claudication
présents sans souffle. Un bilan articulaire soigneux doit permettre d’origine médullaire, une claudication d’origine artérielle, et
d’éliminer les pathologies coxofémorale ou sacro-iliaque. d’orienter le diagnostic vers la recherche d’un conflit dynamique
« contenant-contenu » dans le canal rachidien lombaire.
Facteurs déclenchant la douleur
La symptomatologie apparaît quasi constamment à l’effort, ¶ Canal lombaire rétréci [78]

généralement la marche, avec un périmètre remarquablement fixe


Le canal rachidien a un diamètre relativement fixe d’un individu à
chez un même malade et une tendance à sa réduction progressive
un autre (= 15 mm), mais il n’y a pas de mesures consensuelles. Un
tout au long de l’évolution. Cette symptomatologie est accentuée
canal est dit étroit quand la taille du sac dural est inférieure à la
par la montée des escaliers ou d’une pente. Dans les formes
normale, compte tenu des variations individuelles (poids, taille et
évoluées, la symptomatologie peut même apparaître dès la mise
âge des sujets). Certains sujets ont un canal étroit congénital, sans
debout ou à chaque extension lombaire. C’est à ce stade qu’on peut
avoir de retentissement clinique. [34] On parle de sténose absolue
voir apparaître la douleur en décubitus dorsal.
quand le diamètre est inférieur à 10 mm, de sténose relative quand
il est inférieur à 12 mm. Les sténoses du canal rachidien sont
Facteurs entraînant une disparition ou une nette amélioration
presque toujours osseuses et acquises par prolifération
des douleurs
ostéophytique à partir des apophyses articulaires postérieures
L’arrêt de l’effort déclenchant (marche) s’accompagne en quelques arthrosiques ; une hypertrophie ou une amylose du ligament
minutes d’une disparition des douleurs, des paresthésies ou du jaune [63] et une protrusion discale globale peuvent être associées. Le

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rétrécissement augmente en lordose et donc en position debout dural de l’ordre de 1,2 (normal de l’ordre de 1,7), et de profil un
(diamètre < 12 mm), [68] ce qui explique l’apparition ou l’aggravation rapport de la largeur du fourreau dural par rapport au diamètre
des symptômes à la marche. La saccoradiculographie reste le seul sagittal du corps vertébral supérieur à 0,5. [71] En fait, il semble
examen pouvant mettre en évidence ce retentissement du qu’outre l’impression clinique, la fin du cul-de-sac au-dessous de
rétrécissement, car cet examen permet des clichés en position debout l’interligne S1-S2 (« filum terminale ») et la présence fréquente de
et lors de positions dynamiques (contrairement au scanner et IRM). kystes de Tarlov, c’est la disparition de la graisse épidurale qui est la
La sensibilité de l’imagerie est de 0,81 à 0,97 pour l’IRM, et de 0,7 à plus facile à constater, en particulier sur la TDM et l’IRM, et qui
0,99 pour le scanner. [10] La sténose peut intéresser la totalité du canal pourrait traduire le mieux le conflit « contenant-contenu ».
rachidien ou être localisée au canal radiculaire. Les sténoses Le méga cul-de-sac dural peut résulter d’une dysharmonie de
foraminales isolées sont rares mais peuvent apparaître en lordose croissance entre le canal rachidien et son contenu, ou d’un défaut de
quand le disque est très affaissé et que le ligament jaune est résorption du liquide céphalorachidien (LCR) entraînant
épaissi. [56] La sténose peut être très isolée, sur un étage vertébral, progressivement la dilatation du cul-de-sac dural et la formation des
par hypertrophie du corps vertébral, dans le cadre d’une maladie fréquents kystes de Tarlov associés. Cette dernière hypothèse
de Paget ou dans le cas d’une métastase osseuse. pourrait expliquer en partie les méga culs-de-sac observés dans
Les canaux lombaires étroits congénitaux sévères sont exceptionnels, certaines spondylarthropathies.
on les observe le plus souvent dans l’achondroplasie. La physiopathologie de la douleur repose vraisemblablement
Quelle que soit la cause du rétrécissement du canal rachidien, la surtout sur les frottements répétés du sac dural et des racines contre
physiopathologie de la claudication neurogène est difficile à préciser. les parois du canal rachidien.
Il faut une réduction du diamètre du sac dural de l’ordre de 40 à
50 % pour entraîner l’élévation de pression susceptible de créer une ¶ Kyste synovial articulaire postérieur
stase capillaire, un œdème des fibres nerveuses et des altérations
fonctionnelles de la conduction. [72] Des réductions de diamètre de Il peut se manifester par une claudication monoradiculaire
cet ordre peuvent être observées en position debout mais la relative généralement L5 mais il donne le plus souvent une
soudaineté d’apparition des symptômes après un certain temps de lomboradiculalgie permanente aggravée dès la mise en station
marche et la rapidité de leur disparition à l’arrêt et surtout en debout [32] contrairement au canal lombaire rétréci. L’amélioration est
position assise suggèrent l’intervention d’autres facteurs que la très fréquente en position assise et constante en décubitus. Ces
compression elle-même. Il est possible que des lésions radiculaires kystes surviennent toujours sur des articulations interapophysaires
non symptomatiques s’installent lentement par la compression postérieures dégénératives (chez le sujet âgé ou lors d’une
chronique et que le seuil de tolérance clinique soit dépassé à malformation locale acquise ou congénitale) avec le plus souvent un
l’occasion de l’augmentation d’une protrusion discale ou d’une pseudospondylolisthésis (micromouvements locaux favorisant
déstabilisation articulaire postérieure. Cette théorie pourrait l’inflammation articulaire). La présence d’une coque fibreuse bien
expliquer une douleur permanente mais mal la claudication visible en TDM et parfois calcifiée les distingue des diverticules
radiculaire typique. Le mécanisme le plus vraisemblable est une articulaires, plus fréquents et vraisemblablement non pathogènes.
réduction intermittente de la microvascularisation nerveuse. Il existe La saccoradiculographie montre l’origine postérieure de la
normalement une dilatation artériolaire intrarachidienne et une compression, et l’IRM montre parfaitement leur nature liquidienne,
augmentation de la vascularisation nerveuse au cours de l’exercice inflammatoire ou non. Le scanner demeure l’examen le plus simple
physique. [53, 80] Il est possible que la sténose canalaire aggravée permettant de poser le diagnostic de façon quasi constante. Ces
pendant la marche empêche la dilatation artérielle et entraîne une kystes contiennent souvent une image gazeuse témoignant de la
ischémie transitoire nerveuse. Ce mécanisme a été observé in vivo communication avec la cavité articulaire postérieure dégénérée.
chez l’homme par saccoradiculoscopie pendant la marche sur tapis L’arthrographie articulaire postérieure n’est pas utile pour le
roulant. [51] La théorie inflammatoire par facteur mécanique surajouté diagnostic, mais en revanche permet de guider avec certitude
discal ou articulaire postérieur et la théorie microvasculaire l’injection intra-articulaire de corticoïdes, qui évite à près de deux
pourraient toutes les deux expliquer les améliorations de la tiers des patients une intervention chirurgicale.
symptomatologie soit après infiltration de corticoïdes, soit
spontanément peut-être par développement d’une microcirculation
SPONDYLOLISTHÉSIS PAR LYSE ISTHMIQUE
de suppléance.
Ils peuvent donner une lombosciatalgie non pas au moment de la
¶ Lipomatose épidurale formation de la lyse isthmique chez l’enfant, mais plusieurs années
plus tard entre 20 et 25 ans. [ 6 9 ] Ils restent le plus souvent
Elle semble plus rare, ou du moins plus rarement symptomatique, asymptomatiques, et quand une lombosciatalgie survient au-delà de
au rachis lombaire qu’au rachis dorsal. Cependant, quand la 40 ans, sans antécédent de lombalgie ni de sciatalgie, on ne doit pas
lipomatose péridurale lombaire est suffisamment importante pour s’arrêter à la découverte d’un spondylolisthésis mais chercher une
comprimer et déformer le sac dural lui donnant un aspect trifolié autre cause.
sur les coupes axiales de la tomodensitométrie (TDM) ou de l’IRM,
elle peut être responsable de lomboradiculalgies avec des caractères Schématiquement les lomboradiculalgies secondaires à un
symptomatiques de type « contenant-contenu ». La surcharge spondylolisthésis peuvent résulter de trois mécanismes :
graisseuse est généralement secondaire à une forte corticothérapie – il s’agit le plus souvent d’un conflit discoradiculaire commun, soit
mais peut être observée chez des sujets obèses. [33, 66] Un régime par hernie discale sus-jacente au spondylolisthésis, soit plus
hypocalorique strict est capable d’entraîner une disparition de la rarement par hernie discale sous-jacente à la vertèbre olisthésique.
symptomatologie et même la réexpansion du sac dural avec la Le diagnostic et le traitement de la hernie discale sus-jacente ne
diminution de la graisse péridurale. [9] posent pas plus de problème que dans toute lombosciatique discale ;
en revanche, dans l’autre situation, le diagnostic est moins facile et
¶ Méga cul-de-sac dural [13]
l’affaissement discal créé soit par un curetage, soit par une
nucléolyse, risque de déstabiliser et d’aggraver le spondylolisthésis ;
Il s’accompagne au contraire d’une disparition de la graisse
épidurale probablement responsable d’une agression répétée – quand il n’y a pas de hernie discale, il peut s’agir d’un étirement
radiculoméningée au cours des mouvements. Le diagnostic radiculaire au niveau du bord postérosupérieur de la vertèbre sous-
radiographique de méga cul-de-sac est souvent porté jacente (S1 dans les spondylolisthésis de L5). Ce mécanisme direct
subjectivement. Des tentatives de définition chiffrée à partir de la est rare et ne s’observe que dans les spondylolisthésis importants
saccoradiculographie ont retenu comme pathologique, de face, un (au moins de grade III). Les radiculalgies sont alors souvent
rapport de la distance interpédiculaire sur la largeur du fourreau bilatérales, intéressent plus S1 que L5 et apparaissent principalement

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en position debout et à la marche. Le diagnostic est posé sur la induites par des poussées congestives d’arthrose interapophysaire
saccoradiculographie qui montre le mécanisme de compression lors postérieure ou par des hématomes périduraux post-traumatiques,
de la verticalisation (contrairement au scanner) ; apparaissant après déchirure ligamentaire ou rupture des petits
– la compression radiculaire contre le nodule fibreux cicatriciel vaisseaux épiduraux. Ces hématomes paraissent rares car ils ne sont
englobant la lyse isthmique est probablement le mécanisme le plus signalés et mis en cause que lorsqu’ils sont volumineux et qu’ils
fréquent. Mais aucun examen d’imagerie ne permet de poser ce donnent rapidement des troubles neurologiques massifs, ou qu’ils
diagnostic formellement. Cliniquement, il s’agit habituellement s’enkystent et donnent une symptomatologie lombaire ou
d’une radiculalgie L5 dans les spondylolisthésis de L5 sur S1. La radiculaire chronique. [8] La pratique beaucoup plus répandue d’IRM
saccoradiculographie est négative quand le conflit se situe au-delà semble montrer au contraire qu’ils sont relativement fréquents [83] et
de la gaine radiculaire ; la TDM ne permet pas toujours de il faut probablement retenir leur rôle dans la genèse de cicatrices
distinguer le nodule de la racine, en revanche l’injection de produit adhérentes épidurales. Ces adhérences [54] résument souvent les
de contraste dans l’espace épidural (épiduroscanner) pourrait découvertes opératoires dans les lomboradiculalgies dont la clinique
sensibiliser l’examen. L’IRM semble être l’examen le plus évoque un conflit discoradiculaire mais où on ne retrouve pas de
performant à condition d’avoir de bonnes images transversales et conflit compressif discal sur les différents examens complémentaires.
parasagittales (myélo-IRM). La découverte d’adhérences épidurales lors de l’intervention
pourrait être un facteur de mauvais pronostic et peut-être même un
élément prédictif du développement postopératoire d’une
KYSTES MÉNINGÉS arachnoépidurite symptomatique. [60] L’épiduroscanner ne montre
Les dilatations kystiques de l’espace sous-arachnoïdien répondent à que des signes indirects d’adhérences épidurales en montrant un
de nombreuses dénominations selon des classifications anatomiques défaut localisé d’opacification de l’espace péridural. En pratique, cet
et radiographiques. [27, 40, 47] On peut cependant distinguer les kystes examen reste difficile à réaliser. [59] L’IRM permet de mieux définir
arachnoïdiens extraduraux (la gaine herniaire n’est pas entourée de l’arachnoépidurite segmentaire primitive, en mettant en évidence les
dure-mère) englobant des racines nerveuses, et ceux n’englobant pas petits hématomes périduraux et/ou rachidiens, et la réaction
de racines nerveuses ; et les kystes arachnoïdiens intraduraux inflammatoire précoce autour des déchirures discoligamentaires.
constitués d’une dilatation de l’espace sous-arachnoïdien entouré de Outre de possibles modifications du signal des parois méningées,
sa gaine durale normale. La communication avec le sac dural se fait elle montre un accolement des racines. [18]
par un pertuis plus ou moins large, permettant un passage de LCR ;
un phénomène de clapet piège le LCR sous tension dans cet espace
MÉNINGORADICULITES
kystique. La sécrétion locale de la paroi kystique augmenterait le
volume du kyste, à l’origine d’une compression des racines voisines Certaines méningoradiculites peuvent emprunter la topographie et
et de l’érosion progressive des parois osseuses adjacentes. Les kystes les caractères de radiculalgies communes mais se distinguent
lombosacrés de gros volume peuvent être responsables de toutefois par un certain nombre de caractères sémiologiques
lomboradiculalgies, évoluant par poussée, souvent exacerbées après extrêmes : pas de facteur traumatique initial, le syndrome lombaire
station debout prolongée. Elles sont parfois associées à des est soit discret ou absent, soit extrêmement intense, permanent,
paresthésies, des douleurs sacrées et périnéales, voire des troubles perçu comme une lourdeur de l’ensemble de la région lombaire et
génitosphinctériens. La percussion du sacrum peut réveiller les non modifié par l’activité physique. Les irradiations empruntent un
douleurs, en présence d’un kyste sous pression ou de lésions trajet mono-, ou plus souvent pluriradiculaire. L’importance des
osseuses. paresthésies, des causalgies, l’existence parfois d’un déficit moteur
Les radiographies du sacrum et surtout la TDM montrent une ou sensitif étendu à d’autres territoires, doivent faire évoquer plus
érosion du canal sacré entourée d’un liseré de condensation. La particulièrement une méningoradiculite.
saccoradiculographie peut ne pas opacifier le kyste mais des clichés
tardifs après station debout prolongée permettent généralement de ¶ Méningoradiculite herpétique [14]

montrer un passage entre le sac dural et le kyste. L’IRM est Elle se rencontre habituellement chez les sujets qui ont un herpès
actuellement l’examen le plus performant, montrant un hypersignal génital récidivant. Les radiculalgies précèdent de 2 à 3 jours, et
en séquence T2, et une érosion des berges osseuses, avec ou sans exceptionnellement jusqu’à 10 à 15 jours, l’apparition du bouquet de
réaction inflammatoire. vésicules sur les organes génitaux et surtout sur la racine du
La responsabilité de ces kystes dans la symptomatologie membre inférieur suivant les dermatomes impliqués. La
douloureuse est toujours difficile à affirmer. Quand le kyste peut concordance topographique entre l’atteinte radiculaire et le
être ponctionné directement par l’hiatus sacré ou par le premier trou dermatome est précise dans les monoradiculites. Elle est moins
sacré (sous contrôle scopique), la reproduction de douleurs lors de évidente dans les pluriradiculites témoignant probablement d’une
l’évacuation de liquide, ou lors de l’injection de corticoïdes, est un diffusion du virus aux racines voisines. La douleur régresse
excellent argument en faveur de l’origine kystique des douleurs. habituellement un peu avant la guérison des lésions cutanées. Si
L’injection directe de corticoïdes semble être plus efficace que une ponction lombaire était pratiquée au moment de la radiculalgie,
l’injection intrathécale sus-jacente surtout quand la communication elle montrerait une hyperprotéinorachie et une pléiocytose à
entre le sac dural et le kyste est minime. La dissection chirurgicale prédominance lymphocytaire. Une sérologie sanguine peut montrer
de ces kystes lombosacrés est très difficile et la récidive est fréquente. une ascension des immunoglobulines (Ig) G spécifiques supérieure
ou égale au 1/32e sur deux prélèvements à 15 jours d’intervalle. Les
examens d’imagerie éliminent surtout une cause habituelle de
ARACHNOÉPIDURITES SEGMENTAIRES PRIMITIVES
lomboradiculalgie commune, mais peuvent montrer une image de
Il s’agit de réactions inflammatoires et cicatricielles des espaces grosse racine inflammatoire isolée. Seuls 1 à 5 % des cas de
périduraux et méningés, dites primitives car ne succédant pas à une radiculites donneraient des déficits moteurs. [76]
chirurgie intracanalaire, une infection méningée ou une injection de
substances irritantes (anciens produits de contraste tels que ¶ Méningoradiculite zostérienne [17]
lipiodol). [79] L’action inflammatoire du nucleus pulposus sur les
espaces méningés est rappelée dans un autre chapitre. L’existence Elle touche rarement les racines lombosacrées. La radiculalgie a des
d’arachnoépidurites dites primitives a été signalée à plusieurs caractères très causalgiques (brûlures dans un ou plusieurs
reprises. [24, 29, 41, 57, 59] Elles peuvent apparaître après un traumatisme dermatomes) et précède de quelques jours l’éruption cutanée dont
rachidien direct. Outre le contact entre le nucleus pulposus et les les vésicules sont plus grosses et laissent une ulcération plus
enveloppes méningées, il est probable que des réactions marquée que celle de l’herpès. Les récidives se voient chez les sujets
inflammatoires et cicatricielles méningoradiculaires puissent être immunodéprimés.

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¶ Radiculites de la maladie de Lyme [6] Les tumeurs osseuses bénignes d’origine ostéoblastique, ostéome
ostéoïde ou ostéoblastome, se manifestent plus souvent par une
Elles constituent classiquement l’essentiel des manifestations de la lombalgie inflammatoire tenace que par une lomboradiculalgie.
phase secondaire qui succèdent de 2 à 12 semaines l’erythema
chronicum migrans, lui-même apparu 2 à 30 jours après la piqûre ¶ Tumeurs intrarachidiennes
de tique. Des radiculalgies peuvent cependant être encore présentes
Elles sont principalement représentées par les neurinomes et les
dans la phase dite tertiaire de la maladie. L’interrogatoire doit
épidurites métastatiques. [74]
rechercher la notion de promenades fréquentes en forêt en zone
d’endémie, de piqûre de tique, de lésion cutanée ronde quelques Les lomboradiculalgies du neurinome sont généralement exacerbées
semaines à quelques mois auparavant, évoquant un erythema la nuit, amenant le malade à se lever et à marcher. Localement, on
chronicum migrans que le patient a souvent oublié. L’existence retrouve une raideur lombaire globale et intense sans attitude
d’autres manifestations cliniques telles une paralysie faciale ou des antalgique, mais ces deux caractères classiques peuvent être absents.
arthralgies apporte une aide précieuse pour le diagnostic. La En effet, il n’est pas exceptionnel de découvrir un neurinome après
détection d’anticorps anti-Borrelia burgdorferi dans le sérum a une des années d’évolution alors qu’il a déjà érodé le bord postérieur
forte valeur d’orientation, mais la positivité dans le LCR est plus d’une vertèbre ou élargi le diamètre du trou de conjugaison, tout
intéressante pour le diagnostic d’atteinte neuroméningée. [4] Même comme le méningiome. [75] Le recours précoce à l’IRM devant une
en l’absence d’arguments sérologiques, une forte suspicion de lomboradiculalgie persistante et atypique permet de diagnostiquer
maladie de Lyme justifie un traitement d’épreuve par pénicilline plus précocement ces tumeurs avant qu’elles n’atteignent une taille
intraveineuse pendant 10 jours. importante et entraînent un syndrome de la queue de cheval. Le
neurinome radiculaire peut être unique ou s’inscrire dans le cadre
¶ Lomboradiculalgies survenant chez des patients d’une neurofibromatose de von Recklinghausen (l’examen clinique
recherche des lésions cutanées, aidant l’orientation diagnostique).
positifs au virus de l’immunodéficience humaine
(VIH) [15] Les épidurites métastatiques se rencontrent souvent au voisinage
d’une vertèbre tumorale, mais existent aussi à distance. Les douleurs
Elles relèvent soit d’une association fortuite et sont indépendantes sont très intenses, la topographie souvent pluriradiculaire et la
de la maladie, soit d’une méningoradiculite liée au VIH (10 % des lombalgie est au premier plan. Elles sont bien mises en évidence sur
cas) avec hyperprotéinorachie et réaction lymphocytaire, soit d’une l’IRM. Le LCR montre une hyperprotéinorachie mais ne contient pas
localisation lymphomateuse méningée. toujours de cellules tumorales. Le contexte tumoral est souvent
Le rétrovirus humain human T-cell lymphoma virus (HTLV)1, [31] connu.
habituellement responsable de paraplégies médullaires, peut Parmi les autres étiologies tumorales, on peut citer les méningiomes,
entraîner des lomboradiculalgies. Il faut demander une sérologie exceptionnels dans la région lombaire (2,5 % de l’ensemble des
HTLV1, en particulier chez des sujets vivant en région d’endémie, méningiomes rachidiens), l’épendymome du filum terminale,
ou chez les patients ayant une majoration de la symptomatologie certaines tumeurs congénitales (kystes dermoïdes, lipomes)
déficitaire. accompagnant habituellement des lésions dystrophiques
ostéoméningées et neurologiques. [1, 39] Il existe aussi des tumeurs
d’origine vasculaire. [19]
LOCALISATIONS TUMORALES OSSEUSES
ET TUMEURS INTRARACHIDIENNES Dans tous les cas l’IRM est l’examen de choix pour localiser la
tumeur, préciser sa taille, ses rapports avec les structures nerveuses
Elles sont à l’origine des formes les plus graves des sciatiques et et même différencier le tissu tumoral des zones kystiques ou des
cruralgies dites secondaires. Il faut toujours éliminer ce diagnostic saignements associés. [26]
avant de poser le diagnostic de radiculalgies dites « communes »,
surtout devant des antécédents néoplasiques même anciens. Seuls
SPONDYLODISCITES INFECTIEUSES
0,7 % des patients lombalgiques ont un cancer métastatique. [30]
Elles se manifestent plus souvent par une lombalgie inflammatoire
¶ Tumeurs osseuses isolée que par une lombosciatique, sauf en cas d’abcès ou
d’épidurite infectieuse associée.
Elles sont généralement malignes et se manifestent par des douleurs
intenses avec une composante lombaire au premier plan, elles sont
exacerbées la nuit et l’état général est habituellement vite altéré. En Atteintes extrarachidiennes
cas de tumeur bénigne, l’histoire est plus longue, le diagnostic plus radiculaires et tronculaires
difficile. Le bilan reste radiographique. [12]
Elles ne s’accompagnent habituellement pas de lombalgies, mais
Au-delà de 45-50 ans elles peuvent être associées selon l’étiologie à des douleurs
abdominales ou pelviennes. En règle générale, il faut tout
Il faut penser en priorité à une localisation métastatique d’un cancer particulièrement examiner la totalité du trajet extrarachidien des
viscéral ostéophile (rein, sein, poumon, prostate, thyroïde) et quand racines et des troncs nerveux, et leurs branches terminales quand
les radiographies standards ne montrent pas précisément la lésion, les irradiations des membres inférieurs ne s’accompagnent pas de
la scintigraphie osseuse est nécessaire pour guider la TDM ou l’IRM. lombalgies. Un certain nombre de particularités sémiologiques
La confirmation du diagnostic de malignité et plus difficilement la peuvent être observées : la douleur est intense et permanente, la
recherche de l’origine primitive se font par l’étude topographie pluriradiculaire. Toutefois les lésions du tronc du
anatomopathologique d’un prélèvement direct, généralement facile sciatique peuvent débuter par une sciatalgie L5, et les lésions du
au niveau lombaire, par biopsie radioguidée. Le myélome multiple crural peuvent n’intéresser qu’une des racines. Il existe souvent un
est la deuxième étiologie fréquente à laquelle il faut penser, en déficit moteur avec une amyotrophie touchant des muscles peu
recherchant une gammapathie monoclonale dans le sang, dans les intéressés dans les lomboradiculalgies communes (loge postérieure
urines, et en cas de doute une prolifération plasmocytaire de jambe dans les lésions du sciatique).
dystrophique à la ponction sternale, voire à la biopsie médullaire.
TOUTE FORMATION TUMORALE ET EXPANSIVE
Chez le sujet plus jeune SIÉGEANT À PROXIMITÉ D’UN TRAJET NERVEUX
Il faut plutôt penser à une localisation vertébrale de lymphome type PEUT ÊTRE EN CAUSE
hodgkinien ou non hodgkinien, à un chordome de siège L’association d’une irradiation douloureuse nerveuse dans le
classiquement sacré, mais aussi fréquemment localisé sur les membre inférieur et d’un œdème unilatéral est particulièrement
vertèbres lombaires, en particulier L3. [7, 16, 62] évocatrice d’une compression dans l’abdomen ou le petit bassin. Il

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15-840-E-10 Sciatalgies et autres irradiations non discales Appareil locomoteur

peut s’agir d’une tumeur pelvienne, exceptionnellement d’un toujours accessible à la palpation ou à la percussion pour rechercher
volumineux fibrome utérin, plus souvent d’une masse tumorale un signe de Tinel, ou une douleur locale et irradiée à la pression, les
musculaire ou osseuse, primitive ou secondaire, depuis la région examens d’imagerie parviennent exceptionnellement à démontrer le
lombopelvienne jusqu’à l’extrémité du membre, d’adénopathies conflit. [55] Il existe aussi des phénomènes de subluxation ou de
latérovertébrales métastatiques ou révélatrices d’une hémopathie fractures lombaires et sacrées, plus fréquentes chez les adolescents
maligne, [2] d’un abcès dans le pelvis ou dans la fesse, [3] d’un (fracture du limbus), non accessibles à l’imagerie classique, et dont
anévrisme aorto-iliaque. [22, 52] L’examen clinique oriente le diagnostic le traitement est chirurgical. La symptomatologie clinique est
et doit être complet. Les sciatalgies par hématome compressif dans indifférenciable de celle d’une sciatalgie par hernie discale. [42, 45]
la fesse sont généralement facilement diagnostiquées (anamnèse). L’étude des conductions nerveuses et le test thérapeutique
Les cruralgies par hématome du psoas peuvent être méconnues si d’injection locale de corticoïdes s’avèrent souvent les seuls éléments
on n’attache pas une grande importance à un léger flessum de cliniques utiles malgré leur spécificité discutable. Le diagnostic
hanche (attitude en psoïtis) et à un élargissement de l’ombre des lésionnel peut même être rendu encore plus difficile en cas de conflit
psoas sur la radiographie du rachis lombaire de face. Le diagnostic étagé le long du trajet nerveux. [77]
est orienté par l’échographie de la fosse lombaire ou par le scanner.
Les sciatiques à recrudescence cataméniale par endométriose extra-
Racine L5
utérine sont exceptionnelles. [20, 21, 46, 82]
Toutes ces étiologies peuvent être vite découvertes si on pense à Elle peut être étirée ou comprimée dans un canal ostéofibreux situé
palper méthodiquement tout le trajet des troncs nerveux, y compris sous le ligament lombosacré tendu de l’apophyse transverse et du
les parois et les viscères du petit bassin par les touchers pelviens et corps de L5 à l’aileron sacré. Une étude anatomique et histologique
si on ausculte les axes vasculaires. Les examens d’imagerie sur 51 cadavres a montré la présence de remaniements fibreux péri-
(échographie, TDM, IRM) peuvent alors être parfaitement guidés et et endoneuraux, une diminution d’épaisseur des gaines de myéline
localisés sur le site probable du conflit. Ces examens doivent être et une réduction du calibre des fibres nerveuses dans 11 des
réalisés avec injection, pour mettre en évidence de petites lésions 102 racines L5 étudiées au passage du défilé ostéofibreux. [50] Un
passant inaperçues en conditions standards. syndrome canalaire à ce niveau pourrait expliquer un certain
nombre de sciatiques L5 sans cause évidente.
TUMEURS NERVEUSES PÉRIPHÉRIQUES
Nerf sciatique
Elles peuvent être de nature variable (développées aux dépens de la
gaine, du neurone, ou infiltrées à partir de tissu extranerveux). Il Il peut être comprimé dès son émergence de la fesse dans le canal
s’agit le plus souvent de schwannomes difficiles à mettre en sous-piriformien. [ 5 , 7 0 ] Il existerait dans 6 % des cas une
évidence car de petite taille, et surtout parce que la douleur peut prédisposition anatomique à la souffrance du sciatique dans cette
irradier de part et d’autre de la tumeur. Un neurinome développé région. [36] La douleur est classiquement perçue en plein milieu de la
aux dépens du nerf tibial dans le mollet peut donner une sciatique fesse, irradiant peu vers le haut de la cuisse et principalement
irradiant depuis la fesse jusqu’au pied. Le nerf doit donc être palpé déclenchée ou exacerbée en flexion rotation interne de hanche et en
et percuté sur tout son trajet, au moins pour découvrir une zone position assise. Le nerf tibial peut être comprimé dans le creux
douloureuse gâchette qui permet de guider précisément les examens poplité par des jumeaux hypertrophiés (sujets sportifs), un kyste
complémentaires. Même orienté par la clinique et par un poplité ou tout autre processus anormal occupant le creux poplité. [11]
ralentissement localisé des vitesses de conduction sur les examens La compression de sa portion distale dans le tunnel tarsien est assez
électrophysiologiques, il faut parfois multiplier les examens rare et favorisée par des microtraumatismes locaux ou un fort
(échographie, TDM, IRM) pour mettre en évidence la tumeur. arrière-pied valgus. Le diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir
éliminé une autre cause, en particulier une tumeur nerveuse. [84] Le
nerf fibulaire commun peut être lui aussi comprimé dans le creux
LÉSIONS TRAUMATIQUES AIGUËS OU CHRONIQUES
poplité mais il est plus souvent agressé quand il entre en rapport
Elles relèvent de mécanismes variés. [25] avec l’extrémité supérieure de la fibula soit entre le biceps fémoral
et la tête de la fibula, principalement au cours des positions
¶ Sciatiques après injection intramusculaire dans accroupies prolongées, soit par un kyste de l’articulation
la fesse tibiofibulaire supérieure, soit même au moment de sa division lors
Elles ne sont presque jamais la conséquence d’une plaie directe par du passage entre les insertions du long fibulaire.
piqûre dans le quadrant inféro-interne mais plutôt de l’action
régionale du produit injecté (diminution progressive de la Nerf fémoral
symptomatologie). Il peut être comprimé dans son passage sous l’arcade inguinale,
principalement à l’occasion de positions assises prolongées et avec
¶ Compressions ou étirements nerveux
des pantalons très serrés. Il peut être comprimé aussi par un kyste
Complication précoce d’une fracture du rachis lombaire ou des os synovial développé à partir de la hanche ou par une hypertrophie
du bassin, ou d’une luxation de la hanche, elles ne posent pas de la bourse séreuse du psoas. Sa branche sensitive interne (nerf
beaucoup de problèmes diagnostiques (anamnèse). Il peut être saphène) peut être comprimée sous l’aponévrose du muscle
beaucoup plus difficile de démontrer le rôle compressif d’un cal sartorius. [36]
osseux, par exemple du pourtour du trou obturateur dans une
névralgie obturatrice ou des berges d’un trou sacré dans une Nerf obturateur
sciatalgie. Une intervention sur l’ostéophyte est parfois nécessaire
pour résoudre la sciatalgie. Le diagnostic est plus difficile quand il Il peut être comprimé à son émergence du trou obturateur par une
s’agit de fracture du sacrum chez le sujet âgé, où le traumatisme a hernie inguinale ou des adénopathies.
été minime ; c’est avant tout la scintigraphie du bassin qui, en
montrant une hyperfixation en H, guide les examens Méralgie paresthésique
radiographiques et TDM. [38, 64] Elle semble plus souvent secondaire à une compression du nerf
cutané latéral de la cuisse lors de son passage sous le ligament
¶ Syndromes canalaires
inguinal. Une étude anatomique a retrouvé un épaississement
Ils sont plus rares ou moins bien connus aux membres inférieurs fibreux du nerf dans cette zone chez 51 % de sujets adultes et jamais
qu’aux membres supérieurs. [36, 67] La zone de conflit n’est pas chez des fœtus. [23]

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Appareil locomoteur Sciatalgies et autres irradiations non discales 15-840-E-10

FIBROSE RÉTROPÉRITONÉALE douleur irradiée, si l’injection de 4 à 5 ml de Xylocaïnet à 1 %


Elle est le plus souvent d’origine médicamenteuse (méthysergide) déclenche la douleur irradiée au moment de la piqûre (aiguille
ou plus rarement radiothérapique (après radiothérapie lourde enfoncée 2 à 3 cm en profondeur) et si les douleurs disparaissent
abdominopelvienne en particulier). Elle entraîne plus volontiers des pendant toute la durée de l’anesthésie. Une infiltration locale de
douleurs lombaires et lomboabdominales que des radiculalgies. corticoïdes peut ainsi éviter beaucoup d’examens complémentaires
et de traitements non justifiés. [61]

Pseudoradiculalgies SCIATIQUES CORDONALES


Certaines douleurs irradiant le long du membre inférieur ne relèvent Elles posent exceptionnellement un problème de diagnostic avec les
pas d’une souffrance radiculaire ou tronculaire. douleurs radiculaires et tronculaires. Les douleurs surviennent au
repos, en éclair, disparaissent spontanément et sont parfois
déclenchées par la flexion du cou (signe de Lhermitte). Elles peuvent
DOULEURS PROJETÉES cependant être moins typiques et ressembler à une radiculalgie
Il peut s’agir de douleurs projetées à partir de structures commune. Quand aucune cause habituelle ne peut être retrouvée, il
ostéoarticulaires, tendineuses, ou ligamentaires. Les plus connues faut penser à une tumeur médullaire ou du cône terminal, ou à une
sont les pseudocruralgies dans les coxopathies et les atteinte centrale telle que la sclérose en plaques.
pseudosciatalgies dans les sacro-iliites de la pelvispondylite
rhumatismale. Une irradiation de topographie crurale peut être
difficile à rapporter à la hanche ou à une lombocruralgie quand il Pathologies de l’enfant
existe à la fois une coxopathie et une pathologie rachidienne tel un
canal lombaire rétréci. L’anesthésie intra-articulaire de la
coxofémorale (test anesthésique) peut alors être le seul moyen de Chez l’enfant, la pathologie tumorale intrarachidienne est à l’origine
préciser le diagnostic. [49, 65] Les pseudoradiculalgies provenant de de la plupart des sciatalgies ; une radiculalgie chez l’enfant doit
lésions ligamentaires ou tendineuses sont plus difficiles à affirmer d’abord faire rechercher une lésion néoplasique plus qu’une lésion
mais leur connaissance est très utile en pratique, [61] et leur prise en discale.
charge bien codifiée (étirement, infiltration). Le test anesthésique Le xanthogranulome est une tumeur touchant préférentiellement la
peut s’avérer être le seul moyen de diagnostic (lésions osseuses ou peau et les tendons, mais l’atteinte nerveuse est possible. La
ligamentaires), mais ne présage pas des résultats à long terme d’une symptomatologie clinique est une lomboradiculalgie, des troubles
intervention. Le bloc radiculaire est plus efficace que les blocs du sensitifs pouvant être majorés par les efforts. Le diagnostic est
nerf, des interapophysaires postérieures ou de la zone orienté par le scanner et l’IRM. La localisation est souvent multiple.
sous-cutanée. [48] Il y a une involution à l’âge adulte et leur découverte tardive est
fréquente. [35]
¶ Tendinopathies sus-trochantériennes (moyen glutéal,
Les tumeurs malignes telles que le rhabdomyosarcome, les
piriforme) épendymomes, les astrocytomes pilocytiques, les neurinomes, les
Elles irradient le long de la face latérale de la cuisse, simulant une sarcomes d’Ewing et les histiocytofibromes peuvent toucher les
radiculalgie L5. La douleur apparaît principalement à la montée des tissus profonds et en particulier les racines nerveuses ; le diagnostic
escaliers et n’est pas du tout influencée par les mouvements du est anatomopathologique. Les tumeurs peuvent être locales
rachis lombaire. (lombosacrées) ou à distance (thoraciques basses). Les douleurs sont
plus volontiers bilatérales en cas de tumeurs, avec des troubles
¶ Bursites ischiatiques sensitivomoteurs et un syndrome pyramidal. Les signes atypiques
sont : l’hypertension intracrânienne, les douleurs abdominales, les
Elles irradient le long de la face postérieure de cuisse simulant une hémorragies sous-arachnoïdiennes et les débuts brutaux
radiculalgie S1. La douleur apparaît à la pression de l’ischion et à la (torticolis). [44] Le bilan radiographique comporte au minimum une
flexion forcée de hanche. IRM et une myélographie, plus sensible que le scanner.
¶ Lésions du carrefour fibreux iliolombaire Plus rarement, il s’agit d’étiologies vasculaires telles que les
hématomes épiduraux traumatiques. Le diagnostic est porté par
Elles irradient vers la face latérale de la cuisse, vers l’aine, et parfois l’IRM ; le traitement comprend une décompression chirurgicale. [37]
simultanément vers la fesse. Ces irradiations multiples et
Les étiologies osseuses, calcifications discales, fractures de
simultanées permettent d’éliminer une radiculalgie.
l’apophyse postérieure à l’étage lombaire et le canal lombaire étroit
sont des diagnostics pouvant être posés sur de simples
¶ Douleurs projetées d’origine articulaire postérieure
radiographies. [44]
ou syndrome de Maigne
Les protrusions discales : peu fréquentes chez les sujets de moins de
Ce syndrome de la charnière dorsolombaire est lié au changement 17 ans (entre 0,5 et 3,8 % selon les séries), la symptomatologie
d’orientation des facettes des articulaires postérieures entre D12 et lomboradiculaire impose un bilan soigneux avant cette conclusion.
L1. Les douleurs ne sont jamais locales et se projettent toujours à Les racines les plus fréquemment touchées sont L4 et L5. [44] Elles
distance, en région fessière ou crurale. Il en résulte une lombalgie ont souvent une origine traumatique, et une fracture vertébrale seule
basse généralement unilatérale associée à des douleurs génitales, peut mimer cette symptomatologie. Bien que les enfants aient une
crurales, intestinales ou urologiques. Le bilan radiographique est meilleure tolérance des douleurs radiculaires, probablement par
souvent normal en dorsolombaire et le diagnostic est clinique. absence de la composante émotionnelle véhiculée par les adultes, la
L’infiltration de l’articulaire postérieure impliquée par un clinique est très variable : syndrome rachidien sévère ou absent,
anesthésique fait disparaître la lombalgie. Le traitement associé est signes neurologiques majeurs ou absents, paresthésies, troubles
souvent manipulatif, au niveau du segment dorsolombaire. [43] vésicosphinctériens ; le signe de Lasègue est constant. Le traitement
Dans tous les cas, on peut retenir le diagnostic si la pression de la radical (nucléolyse, chirurgie), doit être plus précoce que chez
zone sensible réveille non seulement la douleur locale, mais aussi la l’adulte, afin que la récupération soit bonne.

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