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OBJECTIFS DE L’ENSEIGNEMENT:
1/ DEFINITION:
Le Mal de Pott ou spondylodiscite tuberculeuse (SPT) est une infection dont le germe responsable est le bacille
tuberculeux ou bacille de Koch, il affecte un ou plusieurs disques et plateaux vertébraux adjacents.
La tuberculose ostéo-articulaire représente 3-5% des tuberculoses et 15% des tuberculoses extra-pulmonaires.
La SPT correspond à 70% des localisations ostéo-articulaires du BK.
La dissémination du BK (Mycobacterium tuberculosis) se fait par voie principalement hématogène à partir du
poumon. Il peut s'agir :
o dans la majorité des cas de la réactivation d'un BK "dormant" (avec ou sans antécédent connu de tuberculose
maladie),
o Dans certains cas l’infection est récente (avec contage tuberculeux récent).
2/ GENERALITES :
Historique : La description clinique des SDT est attribuée à Sir Percival Pott en 1742 ; il décrivit un tableau
associant une atteinte rachidienne cyphosante associée à des abcès et à une atteinte paralysante des membres
inférieurs. Son étiologie fut connue en 1882 grâce à la découverte par Robert Koch du bacille tuberculeux.
Cette localisation se voit essentiellement chez l’homme (3/2), à un âge moyen de 50 ans, il est fréquent que
l’affection s’installe sur un terrain débilité, diabète, immunodépression, éthylisme….
La topographie est unique dans 80% des cas essentiellement lombaire (50%) contre 40% pour le siège dorsal et
10% pour le siège cervical.
3/ INTERET de la QUESTION :
1/ Circonstances de découverte :
2/ Tableaux cliniques :
2-1/ Classiquement le tableau clinique s’inscrit dans un début d’installation insidieuse et évoluant sur un mode
subaigu à chronique. Sont évocateurs les symptômes suivants :
o Des rachialgies : lombalgies, dorsalgies ou cervicalgies. Leur caractère inflammatoire (inconstant dans les formes
subaiguës) est évocateur : permanentes, à recrudescence nocturne, non soulagées par le repos. Elles entraînent une
impotence fonctionnelle d’autant plus importante que le début est aigu,
o Parfois, des signes de compression neurologique (témoignant généralement d’une épidurite infectieuse) : douleur
radiculaire (sciatique, cruralgie, névralgie intercostale, névralgie cervico-brachiale), faiblesse des membres
inférieurs, troubles sphinctériens. Les signes neurologiques sont fréquents et peuvent être révélateurs,
o Les signes généraux sont variables, parfois absents : fièvre, frissons, sueurs nocturnes, asthénie, anorexie,
amaigrissement. Parfois, la SPT survient dans un contexte septicémique.
o raideur rachidienne douloureuse, segmentaire mais globale (touchant toutes les amplitudes de mouvement),
o douleur à la percussion des épineuses (signe de la sonnette),
o contracture musculaire paravertébrale,
On doit rechercher :
Une déformation vertébrale : cyphose dorsale,
Des signes de complication neurologique : compression médullaire, syndrome de la queue de cheval,
Un abcès froid paravertébral.
Dans la majorité des cas, il existe un syndrome inflammatoire non spécifique : accélération de la VS, élévation de
la CRP. Mais une VS normale n'exclue pas le diagnostic de SPT. Pas d'hyperleucocytose, leucocytose normale,
voire leucopénie
Elles demeurent l'examen de première intention devant toute suspicion de SPT. On demande des clichés du
segment rachidien douloureux, de face et de profil, avec parfois des clichés centrés. Les résultats sont
variables selon le degré évolutif.
L'IRM est l'examen de première intention lorsqu'il existe une atteinte neurologique associée.
L'IRM rachidienne est l'examen de choix pour le diagnostic de SPT. C'est l'examen le plus sensible et surtout le
plus précocement positif. Il est justifié devant tout tableau évocateur de SP infectieuse. Il est d'autant plus
indispensable que les radiographies sont normales ou douteuses, et qu'il existe des signes neurologiques. Il doit
être effectué le plus rapidement possible.
4-2-1 Technique :
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4-2-1 Résultats :
Si l'aspect est souvent très évocateur de SPT (spécificité 92%), en aucun cas l'IRM ne permet de faire un
diagnostic bactériologique.
La scintigraphie osseuse utilisant le Technétium 99, ou le Gallium 67 est plus sensible que la radiographie
conventionnelle pour la détection précoce des spondylodiscites (90 %). Quant aux scintigraphies au Gallium ou aux
polynucléaires marqués, elles n'ont pas démontré leur intérêt.
Une spondylodiscite bactérienne se traduit par une hyperfixation, généralement intense, localisée aux vertèbres
adjacentes.
Cette hyperfixation, qui apparaît précocement avant les anomalies radiographiques, n'a cependant pas de
spécificité (les fractures en cours de consolidation ou des remaniements osseux post-chirurgicaux peuvent donner
un aspect comparable à l'infection osseuse).
Actuellement, si l'on dispose d'une IRM, l'intérêt de la scintigraphie est devenu moindre : recherche d'autres
foyers infectieux ostéo-articulaires dans la tuberculose.
A l'inverse, si l'IRM ne peut être pratiquée, la scintigraphie est indispensable.
Chez les patients présentant un déficit neurologique, l'IRM a remplacé la myélographie et le myéloscanner.
4-4-1 Technique :
L’examen doit être pratiqué systématiquement en utilisant des fenêtres "osseuses" et des fenêtres "parties
molles". Sa résolution est excellente pour l'étude de l'os, bonne pour les parties molles, les tissus mous
paravertébraux à la recherche d'un abcès, médiocre pour l'étude du contenu du canal rachidien surtout à l'étage
thoracique et la mise en évidence d'une atteinte épidurale.
4-4-2 RESULTATS :
La TDM rachidienne (avec injection IV de produit de contraste iodé), qui doit être centrée sur l'étage suspecté,
peut montrer :
o Une hypodensité discale : très évocatrice du diagnostic,
o des anomalies osseuses : érosions des plateaux vertébraux, géodes et ostéolyse des corps vertébraux,
o des abcès des parties molles paravertébrales, très bien visualisés par la TDM,
o Une image d'épidurite infectieuse.
La normalité de la TDM n'exclue cependant pas le diagnostic de SP infectieuse. La TDM est inutile si l'on
dispose rapidement de l'IRM. A l'inverse, si l'on ne peut pas pratiquer d'IRM, la TDM doit être faite rapidement en
complément de la scintigraphie osseuse.
Enfin, le scanner sert à guider une biopsie percutanée et peut influer sur le traitement suggérant la nécessité d'un
drainage précoce d'un abcès, d'un débridement pour ostéomyélite récurrente ou d'une fusion osseuse.
5/ RECHERCHES BACTERIOLOGIQUES :
Le diagnostic repose sur la mise en évidence du BK ou, à défaut, sur la mise en évidence d'un granulome épithélioïde
et giganto-cellulaire avec nécrose caséeuse à la ponction-biopsie discovertébrale.
o dans les urines, dans les tubages gastriques, éventuellement dans les crachats, à la fibroscopie bronchique (une
localisation extra-rhumatologique est présente dans 30% des cas),
o par ponction sous TDM d'un volumineux abcès paravertébral,
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Très récemment on a souligné l’intérêt potentiel, mais aussi les difficultés, du diagnostic rapide de tuberculose par
la mise en évidence d’ADN mycobactérien par polymérase chain reaction (PCR). Une étude turque a rapporté la
possibilité de réaliser avec succès cette recherche sur des prélèvements de biopsie disco vertébrale.
6- EVOLUTION :
6-1- SPONTANEE :
L’évolution spontanée se fait vers la guérison en 2 à 3 ans. Elle est marquée par la disparition des douleurs,
l’amélioration de l'état général, la normalisation de la CRP, la condensation osseuse des lésions, la prolifération
d'ostéophytes périphériques, la soudure des deux vertèbres réalisant un bloc vertébral plus ou moins complet.
Elles touchent surtout le rachis cervical et pose toujours le problème d'une SP infectieuse. Néanmoins, elles ont
des caractéristiques qui permettent généralement d'éviter le recours à la biopsie : atteinte de plusieurs étages,
olisthésis, lésions articulaires postérieures, fixation scintigraphique dans les limites de la normale, absence
d'hypersignal du DIV en IRM-T2, respect des parties molles.
b) Certains aspects radiologiques peuvent prêter à confusion lorsqu’une atteinte du DIV et/ou des plateaux
vertébraux est observée dans :
o La discarthrose pseudo-pottique : la condensation osseuse des corps vertébraux est caractéristique, de même
que l'absence d'ostéolyse des plateaux vertébraux (irréguliers mais nets et condensés). L'arthrose érosive peut
simuler une spondylodiscite chronique mais il n'y a pas de fièvre ni de syndrome inflammatoire. La radiologie est
stable d'un examen à l'autre.
o La maladie de Scheuermann (dystrophie vertébrale de croissance). Si les DIV sont pincés, les plateaux ont un
aspect feuilleté sans ostéolyse et les images de hernies intraspongieuses sont caractéristiques.
c) Une métastase de cancer solide n'affecte que très rarement le disque et peut être difficile à différencier
d'une tuberculose du transplanté respectant elle-aussi longtemps le DIV. Par contre une localisation lymphomateuse
extensive peut parfaitement simuler une spondylodiscite. La biopsie disco-vertébrale est l'examen de choix de ce
diagnostic différentiel.
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1. Spondylodiscite chimique.
On peut l'observer dans les suites d'une chimionucléolyse à la chymopapaïne. Dans le doute, la ponction-biopsie
discovertébrale est indispensable pour éliminer une SP infectieuse.
On peut être amené à discuter diverses maladies inflammatoires pouvant entraîner une inflammation aiguë ou
chronique des DIV et parfois aussi une atteinte des plateaux vertébraux :
o discite microcristalline : chondrocalcinose articulaire et rhumatisme à hydroxyapatite. Elle réalise une rachialgie
aiguë, souvent cervicale, fébrile (torticolis fébrile),
o spondylarthrite ankylosante : Les atteintes des spondylarthropathies évoluent dans un contexte tout à fait
différent. L'absence d'hypersignal en T2 en Imagerie par résonance magnétique est assez caractéristique pour
éliminer une infection disco-vertébrale.
Tuberculeuse A pyogènes
Siège Jonction thoraco-lombaire Lombaire 50%> Thoracique 30%
Thoracique bas
Vertèbre 3 niveaux ou plus 50-64% 2 niveaux le plus souvent
Parties molles Abcès paravertébraux fréquents (55-96%) Abcès moins fréquents (20%)
Souvent importants > atteinte vertébrale
Calcifications++++
Disque Discite tardive Atteinte très fréquente 87%
Infection peut toucher plusieurs CV en
épargnant les disques
Arc Postérieur Atteinte fréquente (52%) Rare, sauf stade avancé
Peut être isolée
Espace épidural Variable Variable
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La SP brucellienne n’est pas exceptionnelle en Algérie. Elle réalise souvent une SP lombaire d'évolution subaiguë,
survenant à la phase secondaire de la brucellose. Le contexte peut être évocateur (profession exposée). Les
radiographies montrent souvent une érosion des angles vertébraux antérieurs, et des lésions précoces de
reconstruction osseuse accompagnant des lésions destructrices modérées. Le diagnostic de Brucellose repose sur
la positivité des réactions sérologiques spécifiques (Wright).
Elle survienne chez l'immunodéprimé (diabète, cancer, corticoïdes, agranulocytose) et chez l'héroïnomane. Il existe
le plus souvent une candidose généralisée avec altération de l'état général.
III/ TRAITEMENT
1/ BUTS :
Les buts du traitement sont de stopper le processus infectieux et d'éviter ainsi les complications neurologiques,
les autres localisations infectieuses en particulier endocarditique, et les lésions osseuses destructrices.
2/ ARMES :
2-2/ MEDICALES :
Les drogues : association quadruple : RHZE Rifampicine 150mg + Isoniazide 75mg + Pyrazinamide 400mg +
Ethambutol 275mg par comprimé.
Une association triple : RHZ Rifampicine 150mg + Isoniazide 75mg + Pyrazinamide 400mg
Une association double : RH Rifampicine 150mg + Isoniazide 75mg par comprimé
Les régimes à prescrire sont : 2 RHZE / 4 RH pour les malades entrant dans la catégorie I
Le nombre de comprimés à faire absorber sous contrôle direct mesuré à nouveau au premier jour de la phase
d’entretien.
La combinaison double à un seul dosage RH150+75 remplace les anciennes combinaisons doubles (RH300+150
et RH 150+100).
Il n’y a plus d’injection de streptomycine à faire pendant la phase initiale.
30-37 2 2 2
38-54 3 3 3
55-70 4 4 4
71 et + 5 5 5
Cas particuliers : Les malades ayant présentés un effet secondaire majeur peuvent disposer de médicaments
séparés pour recevoir un régime de chimiothérapie adapté.
-Isoniazide cps 100mg et 300mg
-Rifampicine cps 150mg et 300mg
-Pyrazinamide cps 400mg
-Ethambutol cps 400mg
2-3/ CHIRURGICALES :
La laminectomie décompressive et l'évacuation d'abcès compressifs sont les interventions indiquées dès
qu'existent des complications neurologiques.
3/ INDICATIONS :
Dans tous les cas antituberculeux, nouveau schéma national de première ligne (2002). Dose adaptée au
poids du malade.
Règles hygiéniques, repos au lit.
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4/ SURVEILLANCE :
L'efficacité thérapeutique est appréciée sur la régression des critères cliniques, biologiques et radiologiques
précédemment cités.
Notons qu'une aggravation radiologique peut s'observer pendant les premières semaines de traitement, en rapport
avec le retard radiologique.
L'ostéophytose marginale et l'ostéocondensation juxtadiscale aboutissent à des séquelles: simple pincement discal au
minimum, au maximum bloc osseux en cyphose. Elles sont plus tardives dans la tuberculose. Les complications
infectieuses (abcès et épidurites) bénéficient actuellement d'une surveillance par Imagerie par résonance
magnétique.
IV/ CONCLUSION :
Le diagnostic de spondylodiscite part d'une suspicion clinique plus ou moins forte et indique alors une succession
d'examens qui feront la preuve de l'affection et le diagnostic bactériologique. Si les germes pyogènes sont
prédominants, une tuberculose doit être suspectée devant une présentation chronique.
L'affection demeure bénigne si le traitement est suffisamment précoce pour éviter l'installation des complications
neurologiques ou infectieuses spécifiques.
POINTS IMPORTANTS