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Institut Universitaire et Stratégique de l’Estuaire

Estuary Academic and Strategic Institute (IUEs/Insam)


Sous la tutelle académique des Universités de Buea, Douala, Dschang et de N’Gaoundéré

SOINS INFIRMIERS COMMUNAUTAIRES ET


PSYCHIATRIE I

CIBLE : Licence SI
Enseignant : NCHINDA TCHOUALA Souhaite
MSc, © PhD candidate in Nursing Sciences

Année académique 2021-2022


SOINS INFIRMIERS COMMUNAUTAIRES ET PSYCHIATRIE I CIBLE : LSI INSAM YAOUNDE

Module:
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Unité d’enseignement: SOINS INFIRMIERS COMMUNAUTAIRES ET PSYCHIATRIQUES
Année : 2021- 2022
Cible : LICENCE SOINS INFIRMIERS
Durée : 30 heures (20 h cours magistral et 10 heures travaux pratiques)
Descriptif du cours

enseignant NCHINDA TCHOUALA Souhaite, Msc


Langue d’enseignement française
Lieu du cours INSAM YAOUNDE
Thèmes abordés -Les concepts : soins infirmiers, santé mentale, pathologie mentale, névrose, psychose
 UNITE 5 : LES TROUBLES DE L’HUMEUR
 UNITE 6 : LES TROUBLES PSYCHOTIQUES
 UNITE 7 : TOXICOMANIE
 UNITE 9 : TROUBLES DE LA PERSONNALITE
 UNITE 10 : SOINS INFIRMIERS ET PSYCHOTHERAPIES
- Soins infirmiers aux personnes atteintes des troubles mentaux.

Acquis d’apprentissage Objectif général : Identifier les différents troubles mentaux et dispenser les soins
infirmiers aux personnes atteintes de ces troubles.
Objectifs spécifiques :
-Définir en donnant les principales caractéristiques de ces troubles ;
-Différencier les principaux symptômes de ces troubles ;
-Etre capable de prendre en soin un sujet présentant les troubles mentaux.
Autres informations Cours pré- requis : psychologie, sociologie, anthropologie, démarche scientifique de
soins.
Support (à compléter) :
Serge TRIBOLET et Mazda SHAHIDI, « précis de sémiologie des troubles
psychiques », heure de France 2000

Contenu Méthode : magistrale, interactive, étude de cas, simulation

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


SOINS INFIRMIERS COMMUNAUTAIRES ET PSYCHIATRIE I CIBLE : LSI INSAM YAOUNDE

DEFINITION DES SOINS INFIRMIERS


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Il existe plusieurs définitions des soins infirmiers selon les auteurs des modèles conceptuels
(Kerouac et all, 2002), mais nous allons dans le cas de cours nous en tenir à celle du C.I.I
Définition des Soins Infirmiers du Conseil International des Infirmières (CII)
On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration,
aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés - malades ou bien-
portants – quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et
mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons encore la défense, la
promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à l'élaboration de la politique
de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que l'éducation.
© CII, 12 avril 2010
TROUBLE DE SANTÉ MENTALE :
C’est lorsqu’une personne agit très différemment de sa façon habituelle et qu'elle présente une
augmentation marquée de comportements bizarres qui durent dans le temps. Cette définition
implique que la personne a déjà eu des comportements dits "normaux". Alors, qu’est-ce que cela
lui fait d’être perçue et de se voir comme anormale?

On reconnaît une bonne santé mentale au fait de se sentir bien avec soi-même, d’avoir des
relations satisfaisantes avec autrui et d'avoir la capacité de faire face aux exigences de la vie de
façon adéquate selon son âge et sa situation.

La santé mentale est un état d’équilibre psychique et émotionnel. Certains experts soutiennent
que la santé mentale est l’absence de maladie mentale. Pour d’autres, c’est la capacité d’occuper
une situation, d’élever une famille, d’éviter les ennuis avec la loi et de profiter des occasions de
se détendre.

ÊTRE EN BONNE SANTÉ MENTALE, C’EST :

1. La connaissance de soi, de ses forces, de ses faiblesses, de ses difficultés, de ses limites,
de ses besoins, ayant pour effet une image de soi en rapport avec la réalité;
2. L’acceptation de soi;
3. La confiance en soi;

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4. La perception de l’écart entre l’idéal du moi et la perception actuelle de soi comme une
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stimulation plutôt que comme une cause d’autodépréciation et de découragement;
5. La capacité d’obtenir un équilibre de la pensée et des émotions;
6. Une bonne santé mentale
7. Capacité à affronter les exigences de la vie
8. Être à l’aise avec les autres
9. Être bien dans sa peau
10. La capacité de conserver son équilibre en situation de stress;
11. La capacité d’utiliser le stress comme occasion d’apprentissage et de croissance
personnelle, de retrouver un équilibre supérieur en apprenant de ses succès et de ses
échecs, afin d’éviter les mêmes erreurs;
12. Le respect des autres et une sensibilité à leurs joies et leurs souffrances;
13. La capacité de "toucher" l’autre et de se laisser "toucher" par lui, d’établir des
interactions, des contacts et des relations intimes, de maintenir une relation intime un
certain temps;
14. La capacité de respecter un certain niveau de responsabilité et d’engagement;
15. L’accès à une sensation de bien-être, se sentir "bien dans sa peau";
16. La capacité d’avoir du plaisir, l’accès à la sexualité;
17. La capacité de ressentir et d’exprimer ses émotions;
18. La capacité d’exercer son jugement, de prévoir les conséquences de ses actes.
Les gens ayant des problèmes de santé mentale vivent souvent du rejet de leur entourage
(Victime de préjugés).

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CHAPITRE I : LES TROUBLES DE L’HUMEUR


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UNITE 5 : DESCRIPTIF DU CONTENU

Les troubles dépressifs, critères diagnostiques, impact sur la personne, la famille et la


communauté.

Les troubles bipolaires : critères diagnostiques, impact sur l’individu, la famille et la


communauté

Psychopharmacologie.

Objectifs du chapitre :

 Définir les différents troubles de l’humeur

 Les mesures diagnostiques

 Les mesures thérapeutiques

 La place des soins infirmiers dans la prise en charge des troubles de l’humeur

LES TROUBLES DE L'HUMEUR


I. Définition
Tonalité affective de base de l'individu ; c'est la disposition affective fondamentale qui donne à
chacun de nos états d'âme une tonalité agréable ou désagréable, oscillant entre les pôles extrêmes
du plaisir et de la douleur.
II. Troubles de l'humeur ou troubles thymiques
Tristesse : baisse de l'humeur = dépression
Exaltation, euphorie : augmentation de l'humeur = manie, état maniaque
III. Historique
L’état mélancolique a toujours été décrit : douleur extrême, abattement, pas de projection dans
l'avenir, ... ; mais on ne savait pas à quoi attribuer la mélancolie. Pour Freud, l'état de mélancolie
ressemble à un état de deuil.
Mélancolie suicide = auto-agressivité
En 1960 :

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- dépression d'origine biologique = dépression endogène


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– dépression exogène (plus fréquente)
IV. Epidémiologie
Dépression = trouble mental le plus fréquent
Prévalence : 5 % de la population
V. Classification
Mélancolie : dépression endogène, grave dépression psychogène
Dépression symptomatique Réactionnelle névrotique
Réaction après un événement de vie : souvenirs de l'enfance qui resurgissent à l'âge adulte
VI. Clinique
La mélancolie (dépression endogène) = dépression sévère, grave, caractérisée par une profonde
douleur morale, un ralentissement psychomoteur intense, des troubles des fonctions
physiologiques, un risque suicidaire très important.
A/ Mode de début
Insomnie, asthénie ; puis sentiment d'incapacité, désintérêt pour tout, rumination anxieuse
75 % des cas : aucun facteur déclenchant ; dans les autres cas : décès, problèmes financier,
chômage, ... ou cause somatique au bout de quelques semaines : période d'état = présentation du
malade caractéristique : teint terreux, mimique pauvre, traits tendus et immobiles, yeux fixes,
sourcils froncés ; prostration, tête fléchi ; ton monocorde, peu de paroles, gémissements douleur
morale : douleur intolérable, très intense, difficile à décrire ; sentiment de désespoir / idées
exprimées par le patient = idées d'autodépréciation, dévalorisation intense, idées d'incapacité,
d'impuissance, d'indignité ; désintérêt total pour tout ; idées de ruine, d'être accusé, jugé ;
obstination ; idées délirantes : de persécution, hypocondriaque ; idée de mort, pourrissement,
décomposition / les mélancoliques se sentent incurables ralentissement psychomoteur (=
inhibition psychomotrice) :
- ralentissement moteur = gestes lents, pesants ; démarche ralentie ; immobilisme ; incurie (=
impossibilité de prendre soin de soi)
- ralentissement psychique = idéation pauvre et ralenti (= bradypsychie), discours lent,
exprimant peu d'idées, parfois monoïdéisme (une seule idée en tête) ; mutisme ; baisse de
l'activité cognitive (mémoire, orientation temporale / spatiale, ...)

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- inhibition de la volonté (= aboulie), inhibition affective (humeur, émotion, sentiment), absence


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de plaisir (= anhédonisme), perte de la libido, parfois anesthésie affective perturbation
physiologique / biologique : ~ insomnie (d'endormissement, matinale ou mixte) constante,
rebelle, très pénible / anorexie, amaigrissement parfois boulimie / déshydratation importante /
constipation / aménorrhées / asthénie intense désir de mort, suicide : souhait de mourir, haut
risque de suicide(organisé, prémédité) car « c'est la seule solution de problème à leur souffrance
». Les mélancoliques se suicident à cause de leur souffrance morale et de leurs idées de
culpabilisation ; pour eux, la mort est un châtiment mérité ou bien ils veulent rejoindre un proche
décédé ; le suicide du mélancolique peut aussi être altruiste. Le patient agit alors pour lui et pour
les autres, entraînant son entourage dans la mort. Le risque suicidaire impose une hospitalisation
éléments caractéristiques : douleurs dès le matin au réveil ; la symptomatologie est indépendante
de tout évènements de vie (même si quelque chose d'heureux arrive, le mélancolique est toujours
malheureux)
B/ L'évolution
– sans traitement : guérison spontanée en environ 6 mois
– électrochoc efficace
– sous antidépresseurs : amélioration progressive mais efficacité qu'au bout de 10- 12 jours de
prise
– dans certains cas : la mélancolie fait partie d'une psychose maniacodépressive
(= trouble bipolaire : maladie rare, alternance d'états maniaques et d'états mélancoliques sans
aucun troubles entre les périodes de ces différents états) qui est souvent héréditaire / génétique et
traité aux sels de lithium
C/ Les formes cliniques
Formes mineures (les symptômes sont les mêmes mais sont moins graves), avec un risque
suicidaire aussi important.
Formes stuporeuses : l'inhibition est plus importante, les gens sont figés, immobiles, gémissants
; le risque suicidaire est peur important
Mélancolies agitées : angoisse majeure ; risque suicidaire important
Mélancolies délirantes
La dépression psychogène
Tristesse de l'humeur, inhibition psychomotrice, anxiété, symptômes somatiques.

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– tristesse de l'humeur : souffrance (mais pas désespoir), les idées exprimées sont plus proches de
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la réalité (plus facile à comprendre) ; la personne se sent seule, découragée, inutile, ... ; les gens
parlent des malheurs de leur vie (enfant ingrat, patron pas sympa, ...) ; toujours une position de
victime (victime du destin, de la vie, de sa famille, ...), il faut qu'on la comprenne, l'aide, ... ;
auto-apitoiement, rejet de la responsabilité sur les autres
– inhibition psychomotrice (parfois) : difficulté à faire les choses, manque de dynamisme
– anxiété : crainte de quelque chose qui va arriver (dans l'avenir) ; rumination, empêchant de
dormir le soir ; pessimisme, mais toujours envie / espoir de vivre ; les gens cherchent de l'aide,
de la compassion, encouragements, ...
– troubles somatiques : asthénie, troubles du sommeil (en rapport avec l'anxiété), cauchemars,
hypersomnie (refuge, régression dans le sommeil), troubles de l'appétit, quelque fois : boulimie
– conduite suicidaire : très fréquente, mais les suicides aboutit sont moins fréquents ; les gens
parlent beaucoup de suicide ; le passage à l'acte est un moyen de communication ; souvent = pas
de réelle envie de mourir
– la réactivité par rapport aux évènements de vie / au contexte : la symptomatologie est sensible
à la réassurance, au confort, à l'attention, la sécurité, la dépression psychogène est le ressenti d'un
manque (manque d'amour, ...) ; l'attitude des soignants et de l'entourage est très importante ;
l'humeur est sensible aux évènements
Le contexte d'apparition :
Dépression réactionnelle
Suite à un deuil, un échec, un abandon, ... l'état de santé varie en fonction de l'évolution du
traumatisme
Dépression névrotique
L’évènement déclencheur ré-active ou ré-actualise des évènements anciens, des blessures
anciennes ; problème de conflit inconscient
Dépression d'épuisement
Accumulation d'évènements pénibles, de situations difficiles (dans le cadre professionnel, ...) ;
usure des ressources psychique
Dépression au décours d'une maladie physique
Personnalités pathologiques
Ces sont souvent des gens immatures, narcissiques, ...

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Evolution : en général, cette dépression est de courte durée ; elle est souvent moins sensible aux
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antidépresseurs
Les autres dépressions
– dépression liée à une maladie organique :
Ex : hypothyroïdie, tuberculose pulmonaire, certains cancers, certaines leucémies, démences, la
dépression peut venir d'une maladie somatique alors faire attention!!!
– dépression du post-partum : très fréquente = le « baby-blues » ; il existe aussi des dépressions
post-abortum.
Dépression mineure survenant environ 3 jours après l'accouchement : crise de larmes, anxiété,
craintes non objective, labilité (= humeur instable), irritabilité, sentiment d'incompréhension,
peur de ne pas être à la hauteur avec l'enfant.
Disparaît en quelques jours, peut venir du fait de l'épuisement, fausse image de l'enfant, ...
En post-partum : possibilité de dépression majeure, rare ; les sentiments dépressifs sont plus
graves ; vigilance, bien prendre en compte les relations mère-enfant ; crise d'angoisse incoercible
; risque de suicide / suicide altruiste ; dans le post-partum il existe aussi des psychoses, ...
– dépression de la personne âgée : attention au diagnostic (dépression / Alzheimer)
– dépression saisonnière : surviennent régulièrement, à une période donnée de l'année ;
traitement : luminothérapie
– dépression chronique : dépression qui dure depuis plus de 2 ans
VII. Traitement des dépressions
2 buts : abréger la durée de l'accès dépressif, éviter le geste suicidaire.
Hospitalisation? Si :
– état mélancolique
– risque suicidaire
– altération importante de l'état général
– contexte, environnement (personne seule)
Parfois : hospitalisation sans le consentement de la personne
Traitement médicamenteux :
Antidépresseurs à dose suffisante pendant suffisamment longtemps (+/- 6 mois)
Psychothérapie : différente selon les personnes

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Sismothérapie / électroconvulsivothérapie : pour les dépressions graves avec risque suicidaire,


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lorsque le traitement médicamenteux a échoué ; se fait sous anesthésie générale.
EVALUATION

1. Donner la classification des troubles de l’humeur selon le DSM IV TR ?

2. Donner la démarche de soins dans la PEC des troubles de l’humeur ?

3. Dans quelles mesures les troubles de l’humeur représentent-ils un handicap pour les
personnes atteintes dans la société.

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CHAPITRE II : LES TROUBLES PSYCHOTIQUES


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UNITE 6 : les troubles psychotiques : critères diagnostiques ; la schizophrénie et ses sous-types
leur impact sur l’individu, la famille et la communauté.

Objectifs du cours :

Définir les troubles psychotiques : schizophrénie et les sous types

Mesures diagnostiques ; mesures thérapeutiques, soins infirmiers communautaire.

I. Définitions

1-Symptôme psychotique

Un syndrome psychotique est un ensemble de symptôme qui traduit une perte de contact avec la
réalité, c'est à dire que les personnes qui présentent ce type de symptôme vivent en quelque sorte
dans un monde différent du nôtre, leur réalité est différente de la nôtre. On parle de perte de
limite du moi ce qui revient à dire que les personnes présentant ce type de symptômes ont des
difficultés avec leur propre identité. Point important, les personnes présentant des symptômes
psychotiques n'ont pas conscience d'être malade, ils n'ont pas la conscience du trouble (dont le
synonyme est l'insight ou encore l'anosognosie). Ceci ne se voit pas dans toutes les pathologies
psychiatrique, par exemple dans les obsessions les patients ont totalement conscience de leur
maladie.

2-Troubles psychotiques

Les gens qui présentent ces symptômes psychotiques peuvent avoir une maladie psychotique ou
trouble psychotique. Un trouble psychotique est un sous type de trouble psychiatrique, c'est une
maladie dans laquelle les symptômes psychotiques sont au premier plan. L'exemple typique et le
plus fréquent étant la schizophrénie.

La complexité avec ces symptômes psychotiques, c'est qu'ils peuvent être présents chez des
patients qui ne présentent de trouble psychotique comme diagnostic principal. Ce sont donc des
symptômes aspécifiques dans de nombreuses pathologies psychiatriques. Par exemple dans les
troubles de l'humeur, les gens atteint de maladie maniaque peuvent présenter des symptômes

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psychotiques, on parle alors de manie avec des caractéristiques psychotiques ou encore de manie
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délirante.

Il faut comprendre que en psychologie on ne dispose que de la sémiologie pour le diagnostic, on


n’a pas d'examen complémentaires contrairement aux autres spécialités. C'est pour cela que l'on
doit bien maitriser cette sémiologie ainsi que le vocabulaire technique qui va avec.

Les symptômes psychotiques s'organisent en trois grands groupes :

– Ceux qui sont en plus de la normal que l'on appelle les positifs

– Ceux qui sont en moins de la normal que l'on appelle les négatifs

– Ceux qui sont une distorsion de la normal que l'on regroupe sous le nom de désorganisation

II. Les symptômes positifs

On les sous divise en deux groupes que sont les idées délirantes et les hallucinations.

1- Les idées délirantes

Par définition c'est une idée qui est en dehors de la réalité. Il ne faut pas que cette idée soit une
croyance culturelle même si cela n'est pas vérifiable. Une idée en dehors de la réalité est
pathologique à partir du moment où la personne qui a cette idée n'est pas capable de changer
d'avis quand on lui démontre que son idée est aberrante. C'est vraiment ce qui fait le caractère
pathologique de l'idée, on ne peut pas rectifier son erreur. C'est une conviction qui résiste à une
argumentation logique.

Les idées délirantes sont caractérisées selon certains points.

a) Le thème

Tout d'abord, on a le thème de l'idée délirante. Elle peut porter sur tous les thèmes du psychisme
humain, les plus fréquentes restent les idées de persécution « on me veut du mal, on m'espionne,
on m'empoisonne etc... ».

Puis vient la mégalomanie ou idées de grandeur « je suis célèbre dans le monde, je suis la fille de
la reine d'Angleterre, je suis le Monsieur le major de P1 etc. ».

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Le troisième thème le plus fréquent regroupe les idées de référence, ce sont des gens qui perdent
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la notion de hasard, tout ce qui leur arrive a forcément un sens ou un message qui leur est lié « je
rentre dans une salle et on rit, on se moque forcément de moi ce n'est pas possible que quelqu'un
vienne de faire une boutade ou encore j'ai trois feux rouges d'affilés sur les boulevards c'est
forcément que l'on m'espionne est que quelqu'un cherche à m'arrêter ». Ce n'est pas l'idée qui est
pathologique mais l'incapacité à rectifier cette idée en tenant compte de ce qui est plausible ou
pas plausible.

Ensuite on retrouve les idées hypocondriaques, ce sont des patients qui ont la conviction d'être
atteint de maladie grave. Ceci reste différent de l'hypocondrie des étudiants en médecine qui est
d'un degré bien moindre. Encore une fois, ces patients sont incapable de changer d'avis même
après la preuve qu'ils sont en bonne santé (avec par exemple des examens complémentaires ou
autres bilans), le médecin s'est forcément trompé ou les dossiers ont été échangé etc..

L'érotomanie qui est beaucoup plus fréquent chez les femmes, c'est la conviction délirante d'être
aimé par quelqu'un « je suis convaincu que monsieur machin (en général une personne célèbre)
craque pour moi », et bien sur ces personnes ne sont pas accessibles à la raison.

La jalousie qui est le thème délirant le plus illustratif du quotidien entre normal et pathologique,
cela peut prendre des ampleurs énormes tout comme la culpabilité. C'est deux thèmes prennent
une connotation délirante quand ils atteignent des proportions énormes. Qui devient pathologique
quand elle prend des proportions trop grandes.

La prof parle rapidement d'un groupe de symptôme un peu plus complexe que l'on nomme
automatisme mental. Le point commun à tous ces symptômes est la perte de l'intimité psychique,
à priori dans la vie quotidienne on interagit avec les autres avec la conviction qu'ils n'ont pas
accès à nos pensées.

Et donc chez certains personnes cette conviction disparaît, ils ont l'impression de devenir
transparent 'est ce que l'on appelle la lecture de la pensée. Les patients utilisent le plus souvent le
terme de « télépathie ».

Ceci devient donc délirant quand c'est perçu comme quelque chose de malveillant ou d'intrusif «
on me vole mes pensées, on rentre dans ma tête ». Un symptôme très fréquent est la diffusion de

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la pensée, les gens ont l'impression que leur pensée est diffusée par des hauts parleurs, ils sont
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par exemple à la gare ou au super marché et tout le monde entend leur pensée. Il y a également le
syndrome d'influence ou les gens ont l'impression d'être télécommandés à distance, ils ne
contrôlent plus leurs mouvements.

b) Les mécanismes

Le plus fréquent des mécanismes est l'interprétation, j'interprète un fait réel d'une manière en
dehors de la réalité « mon conjoint arrive en retard, j'explique cela par le fait qu'il me trompe ».

On a ensuite le mécanisme intuitif « je suis en train de me craquer des pattes et pouf d'un coup je
sais que je dois aller sauver le monde ».

On a également le mécanisme hallucinatoire et imaginatif.

c)La systématisation

Es que l'idée délirante se raconte avec une logique interne relativement compréhensible? L'idée
délirante est alors systématisée. C'est l'exemple du conjoint infidèle, le postulat de base est faux
mais les idées s'enchainent de manière logique. Et parfois les idées délirantes ne sont pas
cohérentes, l'histoire n'est pas plausible on parle alors d'idée délirante non systématisée ou «
paranoïde » (pas sûr d'avoir bien compris le dernier mot).

d) L’adhésion

Ce qui fait la différence entre une erreur de jugement et une idée délirante c'est que la personne
résiste à l'argumentation logique et c'est ce que l'on appelle l'adhésion. Cette adhésion est donc le
plus souvent totale (du moins en début de maladie) mais heureusement avec la prise en charge et
les traitements, cette adhésion peut devenir moins forte et les patients peuvent arriver à critiquer,
à avoir des doutes sur leurs idées.

e)Le retentissement

Il doit toujours être évalué en terme de dangerosité, es que la personne a un persécuteur désigné?

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Elle qu'elle cherche à se venger physiquement? Es qu'elle va avoir des envies de suicide?
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2-Les Hallucinations

Plus facile à comprendre, ce sont par définition des perceptions sans objet qui font appel aux
cinq sens, les plus fréquentes perceptions sans objet à percevoir.

En psychiatrie celles que l'on voit le plus souvent sont les auditives, plus spécifiquement les
hallucinations acoustico-verbales. Pour ces personnes les voies qu'elles entendent sont aussi
réelles que la prof qui fait son cours. Elles semblent en général venir de l'extérieur et s'adressent
à la deuxième ou troisième personne, elles sont le plus souvent menaçantes, insultantes. Ce qui
est paradoxal c'est que des patients vivent avec leur voies et s'y habituent, ils peuvent se sentir
mal quand elles disparaissent notamment suit aux traitements. Leur comportement témoigne
souvent de leur état, ils peuvent se mettre à parler tout seul par exemple.

Les hallucinations visuelles sont moins fréquentes, les patients voient des visages menaçant, plus
rarement des animaux ou insectes. Ces hallucinations visuelles sont plus caractéristiques de
syndromes organique, neurologique ou encore toxique. Donc face à des hallucinations visuelles
il faut penser à une étiologie autre que psychotique. On différenciera les hallucinations visuelles
psychotiques des hallucinations visuelles organiques toxiques ou neurologiques en réalisant des
bilans.

Les hallucinations cénesthésiques (qui se rapporte à la sensibilité, au toucher), sensations de


brulure, de picotement, de grouillement d'insectes etc.

Beaucoup plus rares on trouve les hallucinations gustatives et olfactives.

Il faut bien comprendre que tous ces symptômes ne sont pas tous présent en même temps chez un
seul patient. On peut avoir des associations (acoustico-verbales + cénesthésiques +++) mais pas
tous en même temps.

III. Les symptômes négatifs

Ils sont en général très peu spécifiques du fait qu'il y a un chevauchement sémiologique
important avec les syndromes dépressifs. Les symptômes négatifs apparaissent progressivement,
et sont donc difficiles à discerner des symptômes dépressifs. Exemple de la dégradation des

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performances scolaire ou professionnelles, du repli sur soi ou retrait social (on parle de
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symptôme autistique). L'Anhédonie qui est la perte de la capacité à éprouver du plaisir, l'aboulie
qui est le défaut de l'initiation de l'action « je n’arrive pas à me lever du lit », l'apragmatisme qui
est le défaut de la planification de l'action (ce sont des patients qui restent h24 dans leur lit, on
parle aussi de clinophilie, qui se retrouve également dans la dépression).

L'incurie est le fait de négliger son hygiène corporelle. L'émoussement affectif, personnes qui
n'exprime pas beaucoup d'émotions avec un discours pauvre (alogie), qui peuvent paraître
froides.

Ces symptômes négatifs sont ceux qui pèsent le plus lourd en termes de diagnostic et en termes
de handicap psychique.

IV. La désorganisation ou dissociation

Pour comprendre la désorganisation, il faut partir du fait que dans notre fonctionnement
quotidien on a une cohérence entre nos pensées, nos émotions et notre comportement. Et donc la
désorganisation c'est un ensemble de symptôme qui induit la perte de cette cohérence on parle
également de fragmentation de la vie psychique. La schizophrénie en est un bon exemple car
c'est par définition le morcellement de la vie psychique et la perte de la cohésion.

Cette désorganisation se traduit d'abord par la fragmentation du discours ou du langage qui


traduit la pensée. Les personnes ont un discours incohérents avec des phrases ne sont plus
construites de manières normales, avec des changements d'idées, des coupures de phrases
(barrages). Il peut y avoir invention de nouveaux mots, c'est le néologisme.

Cette désorganisation se traduit également par la désorganisation de l'expression des émotions. Il


n'y a plus de cohérence entre l'émotion exprimée et le contenu du discours c'est par exemple un
patient qui raconte une histoire très triste en se marrant. On parle de discordance idéo-affective.

Le comportement peut être également bizarre, incompréhensible, imprévisible. On a donc


également une désorganisation du comportement.

V. Du symptôme au diagnostic

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Le critère principal pour définir le pathologique est le retentissement sur le fonctionnement


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social et professionnel, on considère que à partir d'un certain seuil on devient malade
psychiatrique.

Aucun des symptômes décrit dans ce cours n'est spécifique d'un trouble, en psychiatrie il faut
l'association de plusieurs symptômes pour définir un syndrome. De plus tous les patients n'ont
pas tous les symptômes, chaque patient à sa petite palette de symptôme (certains ont plus de
positifs d'autres de négatifs etc..), c'est à dire que pour un même diagnostic l'existence et
l'intensité de tel ou tel symptôme varie d'un patient à l'autre. Pour finir, ce n'est pas parce qu'un
patient présente des symptômes psychotiques qu'il a forcément un syndrome psychotique car ces
symptômes sont présents dans de nombreuses pathologies psychiatriques comme les manies ou
les démences.

EVALUATION

1. Différences entre psychoses et névroses ?

2. Donner la présentation de la schizophrénie selon le DSM IV TR ?

3. Donner les classes des psychotropes utilisés dans le traitement des psychoses ?

4. Donner les diagnostics infirmiers relatifs aux psychoses

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CHAPITRE III : LES TROUBLES DE LA PERSONNALITE

UNITE 9 : TROUBLES DE LA PERSONNALITE : CRITERES DIAGNOSTIQUES,


IMPACT SUR LA PERSONNE, LA FAMILLE, LA COMMUNAUTE ET LES SOINS
INFIRMIERS RELATIVES A LA PEC.

OBJECTIFS DU COURS :

1. Déterminer les différents troubles de la personnalité

2. Déterminer les modalités diagnostiques de ces troubles

3. Evaluer l’impact sur la personne

4. Proposer des soins à la personne et à la communauté

Un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l'expérience vécue qui
dévie notablement de ce qui est attendu clans la culture de l'individu, qui est envahissant et
rigide, qui apparaît à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, qui est stable dans le temps et qui
est source d'une souffrance ou d'une altération du fonctionnement. Les troubles de la personnalité
inclus dans cette section sont indiqués dans la liste ci-dessous.

La Personnalité paranoïaque est caractérisée par une méfiance soupçonneuse envers les autres
dont les intentions sont interprétées comme malveillantes.
La Personnalité schizoïde est caractérisée par un détachement des relations sociales et une
restriction de la variété des expressions émotionnelles.
La Personnalité schizotypique est caractérisée par une gêne aiguë dans les relations proches,
par des distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques.
La Personnalité antisociale est caractérisée par un mépris et une transgression des droits
d'autrui.
La Personnalité borderline est caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des
relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects.
La Personnalité histrionique est caractérisée par des réponses émotionnelles excessives et une
quête d'attention.

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La Personnalité narcissique est caractérisée par des fantaisies ou des comportements


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grandioses, un besoin d'être admiré et un manque d'empathie.
La Personnalité évitante est caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments de ne pas
être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d'autrui.
La Personnalité dépendante est caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un
besoin excessif d'être pris en charge.
La Personnalité obsessionnelle-compulsive est caractérisée par une préoccupation par l'ordre,
la perfection et le contrôle.
Caractéristiques diagnostiques
Les traits de personnalité désignent des modalités durables d'entrer en relation avec, de percevoir
et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de
situations sociales et professionnelles. Les traits de personnalité ne constituent des troubles que
lorsqu'ils sont rigides et inadaptés et qu'ils causent une souffrance subjective ou une altération
significative du fonctionnement. La caractéristique essentielle d'un trouble de la personnalité est
d'être une modalité durable de l'expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce
qui est attendu dans la culture de l'individu et qui se manifeste dans au moins deux des domaines
suivants : la cognition, l'affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le contrôle des
impulsions.
Le diagnostic de trouble de la personnalité nécessite une évaluation des modalités durables de
fonctionnement de la personne. Les caractéristiques d'une personnalité spécifique doivent être
apparentes dès le début de l'âge adulte. Les traits de la personnalité qui définissent ces troubles
doivent être distingués des éléments qui apparaissent en réponse à des situations de stress
spécifiques et des états mentaux transitoires (p. ex., des troubles anxieux ou thymiques, une
intoxication par une substance). Le clinicien doit évaluer la stabilité des traits de personnalité
dans le temps et dans différentes situations. Bien qu'un entretien unique puisse parfois suffire
pour établir un diagnostic, il est souvent nécessaire de rencontrer la personne à plusieurs reprises
après des intervalles assez longs. L'évaluation peut être compliquée par le fait que les éléments
qui définissent un trouble de la personnalité ne sont pas forcément considérés comme des
problèmes par le sujet (les traits sont en effet souvent syntones avec le moi). Des informations
supplémentaires de la part de tierces personnes peuvent être utiles pour résoudre ces difficultés.
Caractéristiques liées à la culture, à l'âge et au sexe

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Un jugement sur le fonctionnement de la personnalité d'un individu doit tenir compte de l'origine
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ethnique, culturelle et sociale de celui-ci. Les troubles de la personnalité ne doivent pas être
confondus avec des problèmes liés à l'acculturation d'un immigré ou avec l'expression
d'habitudes, de coutumes ou de valeurs politiques et religieuses ancrées dans la culture d'origine
du sujet. Lors de l'évaluation d'une personne originaire d'une autre culture, le clinicien doit
obligatoirement obtenir des renseignements complémentaires auprès de ceux qui connaissent
bien l'environnement culturel du sujet.
Les différentes catégories de Troubles de la personnalité peuvent s'appliquer aux enfants et aux
adolescents dans les cas relativement rares où les traits de personnalité inadaptés du sujet
semblent envahissants, durables et dépassent le cadre (l'un stade particulier du développement ou
d'un épisode d'un trouble de l'Axe I. Il faut savoir que les traits d'un Trouble de la personnalité
apparaissant dans l'enfance se modifieront habituellement avec le passage à l'âge adulte. On ne
peut diagnostiquer un Trouble de la personnalité chez une personne de moins de 18 ans que si les
caractéristiques ont été présentes depuis au moins un an. La seule exception concerne la
Personnalité antisociale dont le diagnostic ne peut pas être porté chez des individus âgés de
moins de 18 ans (DSM IV-TR p. 808). Bien qu'un Trouble de la personnalité apparaisse par
définition au début de l'âge adulte ou avant, certains sujets ne feront l'objet d'une prise en charge
médicale qu'assez tard au cours de leur vie. Un Trouble de la personnalité peut être exacerbé par
la perte d'une personne qui avait un rôle d'étayage important (p. ex., un conjoint) ou par la perte
(l'une situation sociale stabilisante (p. ex., un emploi). L'apparition d'une modification de la
personnalité au milieu de l'âge adulte ou plus tard doit faire entreprendre un bilan rigoureux pour
rechercher une Modification de la personnalité due à une affection médicale générale ou à un
Trouble lié à l'utilisation d'une substance, non diagnostiqué.
Certains Troubles de la personnalité (p. ex., la Personnalité antisociale) sont diagnostiqués plus
souvent chez l'homme. D'autres (p. ex., les Personnalités borderline, histrioniques et
dépendantes) sont diagnostiquées plus souvent chez la femme. Bien que ces prévalences
différentes reflètent probablement une différence réelle entre les sexes quant à la présence de tels
modes de personnalité, le clinicien devra prendre garde de ne pas se laisser influencer dans son
jugement diagnostique par des clichés ou des stéréotypes sociaux concernant les rôles et les
comportements attendus de chaque sexe.
Évolution

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Les caractéristiques d'un Trouble de la personnalité peuvent habituellement être reconnues


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pendant l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Par définition, un Trouble de la personnalité
est une modalité durable de penser, de ressentir et de se comporter qui est relativement stable
dans le temps. Certains types de Trouble de la personnalité (notamment les Personnalités
antisociales et borderline) ont tendance à s'estomper ou à s'améliorer avec l'âge, ce qui semble
moins vrai pour d'autres (p. ex., les Personnalités obsessionnelles-compulsives et
schizotypiques).
Diagnostic différentiel
De nombreux critères spécifiques des Troubles de la personnalité (p. ex., la méfiance
soupçonneuse, la dépendance ou l'insensibilité) décrivent des éléments qui sont aussi
caractéristiques d'épisodes de troubles mentaux de l'Axe I. On ne peut porter un diagnostic clé
Trouble de la personnalité que lorsque les caractéristiques qui le définissent sont apparues avant
le début de l'âge adulte, sont typiques du fonctionnement au long cours de la personne et
surviennent aussi en dehors d'un épisode d'un trouble de l'Axe I. Il peut être très difficile (et pas
forcément utile) de distinguer les Troubles de la personnalité des troubles de l'Axe I qui ont un
début précoce et une évolution chronique et relativement stable (p. ex., le Trouble dysthymique).
Certains Troubles de la personnalité peuvent appartenir au même « spectre » qu'un trouble de
l'Axe I (p. ex., la Personnalité schizotypique et la schizophrénie, la Personnalité évitante et la
Phobie sociale), cette relation étant fondée sur des similarités cliniques, biologiques ou
génétiques.
Pour les trois Troubles de la personnalité qui sont peut-être liés aux Troubles psychotiques (les
Personnalités paranoïaques, schizoïdes et schizotypiques), il existe un critère d'exclusion qui
précise que le type de comportement en question ne doit pas être observé seulement pendant
l'évolution d'une Schizophrénie, d'un Trouble de l' humeur avec des caractéristiques psychotiques
ou d'un autre Trouble psychotique.
Lorsqu'un individu souffre d'un Trouble psychotique chronique de l'Axe I (p. ex., une
Schizophrénie) qui était précédé par un Trouble de la personnalité préexistant, ce Trouble de la
personnalité doit aussi être enregistré sur l'Axe II suivi de la mention « prémorbide » entre
parenthèses.
Le clinicien doit être prudent quand il fait un diagnostic de Trouble de la personnalité pendant un
épisode de Trouble de l'humeur ou de Trouble anxieux. Ces Troubles peuvent en effet

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s'accompagner de caractéristiques symptomatiques temporaires évoquant des traits de


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personnalité, ce qui peut rendre difficile l'évaluation rétrospective du mode de fonctionnement
durable de la personne. Si des modifications de la personnalité apparaissent et persistent après
l'exposition du sujet à un stress extrême, un diagnostic d'État de Stress post-traumatique (voir p.
533) doit être considéré. Chez une personne présentant un Trouble lié à l'utilisation d'une
substance, il est important de ne pas fonder un diagnostic de Trouble de la personnalité
seulement sur des comportements résultant d'une intoxication ou d'un sevrage à une substance,
ou sur des comportements en rapport avec une dépendance à une substance (p. ex., des
comportements antisociaux). Lorsque des modifications durables de la personnalité résultent
directement de l'effet d'une affection médicale générale (p. ex., une tumeur cérébrale), on doit
considérer le diagnostic de Modification de la personnalité due à une affection médicale générale
(p. 215).
Les Troubles de la personnalité doivent être distingués des traits de personnalité qui n'atteignent
pas le seuil d'un Trouble de la personnalité. Les traits de personnalité ne justifient un diagnostic
de Trouble de la personnalité que s'ils sont rigides, mal adaptés, persistants et source d'une
altération significative du fonctionnement ou d'une souffrance subjective.
Sémiologie psychiatrique

Sémiologie psychiatrique

La sémiologie psychiatrique, branche de la sémiologie médicale, est l'étude des signes,


symptômes et syndromes que l'on peut observer au cours des troubles psychiques.

La sémiologie est l’étude, au sens le plus général, des systèmes de communication et plus
précisément, l’étude des signes en usage dans une société donnée. Ici, c’est l’étude des signes qui
sont signifiants, c’est-à-dire porteurs d’une signification dans le champ de la pathologie mentale.
On distingue traditionnellement les signes des symptômes, le signe étant observé et le symptôme
décrit par le patient. Les signes n’apparaissent ni ne se groupent de manière aléatoire et certaines
associations signifiantes de signes sont décrites : de telles associations sont appelées syndromes.
La connaissance de la sémiologie est nécessaire à l'élaboration du diagnostic.

Historique et réflexion

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Le terme sémiologie date du XVIIIe siècle et Littré le définira 100 ans plus tard comme partie de
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la médecine qui traite des signes des maladies. On l'appelle aussi "sciences des signes". Elle est
issue de la psychiatrie. Littré distinguait aussi signe et symptôme: Le signe est une conclusion
que l'esprit tire des symptômes observés : le signe appartient plus au jugement, et le symptôme
aux sens. Les signes et les symptômes sont regroupés en syndromes (ensemble de signes). La
sémiologie psychiatrique distingue treize catégories de troubles principaux:

1- les troubles de la présentation, 2- les troubles de la mimique, 3- les troubles psychomoteurs,

4- les troubles de l'expression verbale, 5- les troubles des conduites instinctuelles, 6- les troubles
des conduites sociales, 7- les troubles de la conscience de soi, 8-les troubles de la vigilance, 9-
les troubles de l'humeur, 10- les troubles des perceptions, 11-les troubles de la mémoire, 12- les
troubles de la pensée, 13- les troubles du jugement.

Troubles de la présentation et du contact

Présentation générale

Incurie : Manque total de soin de soi et d'hygiène, accompagné d'une indifférence aux
conséquences de ce comportement. L'incurie s'observe au cours de la psychose, des dépressions
graves, des démences.

Mimique

Hypermimie : Exagération des mimiques (euphorie maniaque, terreur du syndrome confuso-


onirique, théâtralisme dans l'hystérie).

Hypomimie : Diminution des mimiques et Amimie : Absence de mimique : on les observe au


cours des dépressions, des mélancolies (il y a alors une mimique douloureuse figée), des
schizophrénies, du syndrome confusionnel et des démences.

Échomimie : le sujet reproduit en miroir les mimiques de l'examinateur (retard mental,


simulation, hystérie, schizophrénie).

Paramimie : mimiques inappropriées traduisant une discordance entre les mimiques et les
affects, qu'on observe dans la schizophrénie.

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Contact
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Réticence pathologique : Attitude du sujet qui refuse le contact, l'évite manifestement, refuse de
parler, etc. Cela peut masquer un délire sous-jacent, tenu secret, ou bien entrer dans le cadre
d'une démence.

Familiarité : Familiarité excessive au cours de la manie.

Bizarre, froid, et hermétique dans la schizophrénie.

Ludisme : dans la manie (le patient se montre joueur : se moque de vous, pratique des
calembours inadaptés, entre dans une relation de jeu).

Troubles psychomoteurs

Il s'agit des troubles qui s'expriment par des symptômes moteurs, mais qui traduisent en fait des
processus psychopathologiques sous-jacents.

Agitation motrice

L’agitation est l'expression dans le comportement de l’excitation psychique. Il s’agit d’une


activité motrice augmentée et inadaptée. Cette activité peut être contrôlable ou non par le sujet.
Les manifestations cliniques de l’agitation sont motrices (déambulation, mouvements brutaux et
incoordonnés, manifestations d’agressivité) et verbales (voix forte et parole précipitée, cris…)
Ces états peuvent être brefs et réactionnels (à un choc, une frustration), mais ils peuvent aussi
être plus durables. Ils s'intègrent alors à un tableau plus complexe : manie, délire, confusion
mentale, démence. On distingue trois niveaux d'agitation d'intensité croissante :

Hyperactivité

Agitation

Fureur

Compulsions

Actes inutiles ou absurdes, très ritualisés, que le sujet ne peut pas s'empêcher d'accomplir, même
s'il perçoit bien leur caractère absurde. Si la personne en proie à une compulsion, essaie de lutter,

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une angoisse importante va apparaître, qui pousse la personne à se laisser aller à son rituel après
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un temps de lutte anxieuse. Ces actes sont très variés : vérifications diverses, lavages de main.
Lorsqu'elles sont nombreuses ou envahissantes, on parle de névrose obsessionnelle ou de TOC.
L'histoire d'une compulsion est d'abord relationnelle consécutive à un rapport de force mentale
conscient interprété sans analyse originelle par le sujet qui l'a vécu, comme une relation
affective.

Impulsion

L’impulsion est la tendance irrésistible à la réalisation d’un acte. Elles peuvent être dirigées
contre les choses (fugues, kleptomanie, pyromanie) ou contre les personnes (agression,
homicide). Il peut s'agir d'un acte délictueux, violent, ou absurde. Contrairement à ce qui se passe
dans les compulsions, il n'y a pas de lutte anxieuse. On peut rencontrer des impulsions dans un
grand nombre de pathologies, mais ils sont particulièrement fréquents chez les sujets présentant
une personnalité antisociale. L'histoire de l'impulsion chez un sujet serait consécutive à une
diminution mentale relationnelle interprétée par le sujet comme un rapport de force mentale
inconscient et illogique, à contrario de la compulsion qui sublime l'analyse originelle par
l'affectivité.

La fugue : c’est un comportement inhabituel et imprévu de fuite du lieu habituel de résidence.

On distingue les fugues symptômes d’une pathologie neuropsychiatrique comme la confusion


mentale, la démence ou la schizophrénie du comportement impulsif. Le patient peut garder le
souvenir de sa fugue ou non (amnésie).

La pyromanie est une impulsion à allumer des incendies. Se rencontre dans la débilité, la
psychopathie, et l’activité délirante du schizophrène ou du paranoïaque.

La kleptomanie est une impulsion à voler sans nécessité économique ni recherche de l’utilité de
la chose volée.

Raptus

Impulsion brusque entraînant un passage à l'acte immédiat en général violent : on parle de raptus
agressif, de raptus suicidaire...

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Parakinésies
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Ce sont des mouvements anormaux, répétitifs, stéréotypés, qui parasitent l'activité motrice
normale à laquelle ils se superposent. On les observe dans la schizophrénie et le retard mental.

Tics

Mouvements anormaux, brusques, conscients mais involontaires qui concernent généralement


quelques muscles, le plus souvent au niveau du visage (clignement des yeux, tics de bouche).

Des tics transitoires sont fréquemment observés au cours du développement de l'enfant et n'ont
pas de signification pathologique. Dans la maladie de Gilles de la Tourette les tics sont à la fois
moteurs, vocaux et sonores, et sont particulièrement envahissants.

Stupeur

La stupeur (l'état stuporeux) est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et
langagière. Le calme du patient n'est qu'apparent dans la mesure où l'activité psychique sous-
jacente peut être intense, rendant possible un passage à l'acte. On peut observer un état stuporeux
immédiatement après un traumatisme psychique, au cours de la mélancolie (mélancolie
stuporeuse), de la schizophrénie, du syndrome confusionnel.

Ralentissement psychomoteur

Ralentissement de l'activité motrice, et de l'activité psychique (bradypsychie), observé


principalement dans la dépression (médecine).

Syndrome catatonique

Il associe deux états, qui sont en général alternants :

Négativisme : immobilité, amimie, mutisme, refus actif de toute tentative de mobilisation

Catalepsie qui associe :

L'absence de toute initiative motrice

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Une passivité totale et un maintien des attitudes (par exemple, si on élève le bras d'un patient, il
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maintient indéfiniment cette attitude).

Malgré la passivité apparente, de brusques passages à l'acte sont possible. La catatonie s'observe
au cours de certaines schizophrénies.

Tremblements

Ce sont des mouvements rythmiques et oscillatoires touchant surtout les extrémités. On distingue
: le tremblement physiologique peu marqué, accru par l’émotion et le stress, le tremblement dit
essentiel (sans cause connue), le plus souvent familial et qui s’accroît avec l’âge et le
tremblement symptomatique d’une autre affection telles qu’un dysfonctionnement de la thyroïde,
la maladie de Parkinson ou en rapport avec la prise d’un traitement médicamenteux (psychotrope
en particulier).

Dystonies

Ce sont des troubles du tonus musculaire qui perturbent le mouvement volontaire ou la posture.
Elles sont parfois spectaculaires et peuvent être douloureuses. Elles peuvent être la conséquence
de la prise d’un traitement neuroleptique.

Troubles du langage

Nous n'étudions pas ici les troubles du langage liés à des troubles neurologiques, comme par
exemple, les aphasies. Le langage peut être perturbé dans sa dynamique ou bien dans son
contenu.

Perturbations de sa dynamique

• Logorrhée : Discours accéléré et prolixe (on parle d'augmentation de la fluence verbale),


souvent associé à son équivalent écrit : la graphorrhée. Toutes les deux témoignent d'une
accélération des processus psychiques (tachypsychie) qu'on rencontre généralement au cours des
états maniaques. Une logorrhée importante s'accompagne généralement d'une fuite des idées (le
discours est tellement accéléré qu'il devient décousu).

• Ralentissement du discours qu'on observe dans la dépression

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• Mutisme : il s'agit d'une absence de langage sans cause organique à cela. La signification est
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variable : conversion hystérique, opposition chez un patient sous l'effet d'un délire, grande
anxiété, repli autistique au cours de la schizophrénie, simulation...

• Barrage et fading désignent une interruption du discours telle qu'on peut l'observer dans la
schizophrénie (voir troubles de la pensée). Le barrage serait un symptôme pathognomonique de
la schizophrénie

Perturbations de son contenu

Troubles sémantiques

• Lapsus : c'est la déformation involontaire d'un mot. Pour la psychanalyse, le lapsus traduit
l'émergence d'un désir inconscient, mais il n'a pas de signification pathologique. Exemple de
lapsus par Jospin lors de l'université d'été 2006 du PS : "Je ne vous ai pas
accompagnés...euh....abandonnés."

• Palilalie : répétition de mots ou de phrases vides de sens, souvent associée à une écholalie au
cours de laquelle le patient répète les mots de son interlocuteur (schizophrénie, démence).

• Les paralogismes (utilisation de mots détournés de leur sens) et les néologismes (création de
mots) sont fréquemment observés au cours de la schizophrénie. Exemple de paralogisme et de
néologisme dans le discours d'un patient schizophrène : "Je dispose des pelottes de biduli
[néologisme] aux quatre coins de ma chambre pour ne pas recevoir les ondes qui viennent des
betacams [paralogisme] qui tournent autour delà terre".

• Glossolalie : Langage nouveau, incompréhensible, propre au malade ;

• Schizophasie : Langage totalement hermétique et incohérent, caractéristique du syndrome


dissociatif au cours de la schizophrénie.

Productions supplémentaires

• Stéréotypies : répétitions de mots ou de phrases, de manière automatique sans signification ni


relation avec le contexte.

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• Echolalie : répétition involontaire et sans signification des derniers mots entendus par le
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patient, dans le cas d'une conversation avec un interlocuteur s'il répète à la manière d’un
perroquet les mots de son interlocuteur : PSITTACISME.

• Parasitage : Le discours du patient est émaillé de sons, mots ou phrases hors de propos. Quand
ces productions verbales sont ordurières ou obscènes, on parle de coprolalie. Ce signe est
évocateur d’une activité délirante, mais se rencontre aussi dans la maladie de Gilles de la
Tourette.

• Persévération : répétition d’une réponse par le sujet adaptée à une question antérieure en
réponse aux questions qui suivent au cours d’un même entretien.

Troubles de la syntaxe

C'est principalement l'agrammatisme : la perte de la capacité de faire des phrases syntaxiquement


correctes (place des mots dans la phrase, orthographe grammatical)

Troubles de l'articulation

• Bredouillement : Expression caractérisée par une accélération du débit avec articulation


défectueuse rendant la compréhension difficile, traduisant en général un état d’hyperémotivité ;

• Bégaiement : Trouble caractérisé par un blocage répété de l’expression sur une syllabe souvent
associé à la répétition de cette syllabe.

• Dysarthrie : Difficulté à émettre des sons intelligibles par atteinte de l’articulation suite à un
dysfonctionnement cérébral.

Troubles de l'apprentissage

• Dyslexie : trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture ;

• Dysgraphie, dysorthographie et dyscalculie : troubles de l’apprentissage, voisins de la dyslexie,


touchant respectivement l’écriture, l’orthographe et le calcul.

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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Troubles des fonctions intellectuelles


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Troubles de la vigilance

La vigilance traduit un état de présence au monde et résulte de l’activation de structures


spécialisées du tronc cérébral.

• L’hypervigilance ou vigilance augmentée se rencontre de façon adaptée dans les situations de


danger et de manière inadaptée dans les états anxieux et le syndrome maniaque.

• L’hypovigilance est une diminution de la vigilance, pathologique en dehors du sommeil. Selon


le degré de la baisse de la vigilance, on distingue plusieurs stades :

O L’obtusion, est marquée par un état de somnolence, une pensée ralentie, des difficultés de
compréhension.

O La confusion mentale est une baisse importante de la vigilance qui est fluctuante selon les
moments de la journée avec désorientation temporospatiale (cf. infra), trouble du jugement et du
raisonnement, trouble de l’attention, amnésie de fixation (antérograde), onirisme possible (cf.
infra)

O La stupeur est une diminution très importante de la vigilance avec arrêt des opérations
mentales, arrêt de la production verbale (mutisme), indifférence

Affective

O Le coma traduit une perte totale de la conscience avec absence totale ou partielle de la
réactivité aux stimulations douloureuses.

La désorientation temporo-spatiale

C’est l’incapacité pour le sujet qui en est atteint, de se repérer par rapport au temps et à l’espace.
En général, la désorientation temporelle précède la désorientation spatiale. On rencontre ces
troubles au cours du syndrome confusionnel, du syndrome démentiel ainsi que dans certaines
formes de troubles de l’humeur.

Onirisme et état oniroïde

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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• L'onirisme désigne la production d'une imagerie mentale à l’état de veille caractérisée par la
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succession de représentations visuelles, sans rapport avec la réalité, représentant des scènes
visuelles le plus souvent effrayantes, s’enchaînant les unes aux autres sans logique ; on parle
aussi de délire du rêve. Est souvent associé au syndrome confusionnel, on parle alors de
syndrome confuso-onirique.

• L'état oniroïde et état crépusculaire est un état proche du rêve caractérisé par une forte
diminution de l’activité mentale, la persistance d’activités automatiques, l’association fréquente à
des comportements pathologiques tels que les vols et les fugues, s’accompagnant d’une amnésie
de l’épisode

Troubles de l'attention

L'attention peut être augmentée, de manière sélective, on parle alors d'hyperprosexie, ou bien
diminuée (hypoprosexie).

Troubles de la conscience de soi

• Dépersonnalisation

Dysmorphophobie: Impression de "déformation" de son corps propre ou d'un membre en


particulier (essentiellement dans les schizophrénies)

Troubles de la mémoire

• L'amnésie, déficit de la mémoire, peut-être de plusieurs types :

O L'Amnésie antérograde est un oubli au fur et à mesure, à compter du moment de début des
troubles, alors que les souvenirs antérieurs sont conservés.

O L'Amnésie rétrograde concerne les souvenirs anciens, qui sont peu à peu oubliés.

• L'ecmnésie traduit l'émergence brutale de souvenirs des sujets, vécus comme une expérience
actuelle (le passé est pris pour le présent).

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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• Les paramnésies sont des productions imaginaires plus ou moins riches, prises pour des
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souvenirs. Contrairement à l'ecmnésie, il ne s'agit pas de sensations ou de situations qui ont déjà
été vécues. On en distingue plusieurs types :

O Les fausses reconnaissances sont des identifications erronées de personnes ou de lieux. Le


patient pense avoir déjà été en contact avec telle personne ou telle situation.

O Les fabulations sont des récits imaginaires, souvent riches de détails, pouvant se modifier
selon les moments et les circonstances, dont l’effet est de compenser le déficit mnésique.

Troubles de la pensée

On distingue les troubles du cours et du contenu de la pensée.

Dans son cours

• Tachypsychie : pensée accélérée qui s'accompagne généralement d'une fuite des idées
(relâchement du lien associatif normal entre les idées) qu'on observe dans la manie et au cours
des intoxications aux psychostimulants

• Bradypsychie : ralentissement de la pensée observée dans la dépression et le syndrome


confusionnel

• Barrage : interruption brutale du discours du sujet au cours d'une phrase. Le discours reprend au
bout de quelques instants sur le même sujet ou sur un autre. Le sujet ne peut dire ce qui s'est
passé en lui pendant l'intervalle de temps, il y a eu un "blanc", un "vide" de la pensée. Ce
symptôme est assez caractéristique de la schizophrénie.

• Fading mental c'est un équivalent à minima du barrage : la pensée s'englue pendant quelques
instants.

• Prolixité circumlocutoire : difficulté à orienter la pensée vers un but précis avec retour au sujet
initial après de multiples détails

• Pensée tangentielle : perte du fil du discours, le patient suit des idées qui lui viennent de
stimulations externes ou internes

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Dans son contenu


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• Phobie : La phobie est la crainte irraisonnée d'un objet extérieur ou d'une situation sans danger
objectif (objet ou situation phobogène). Cette crainte est jugée absurde par le patient. La
confrontation à l'objet ou à la situation redoutée provoque une angoisse intense. Le sujet
développe des conduites d'évitement pour éviter la confrontation, ou bien alors il s'aide d'objets
ou d'attitudes contraphobiques. On distingue les phobies simples, la phobie sociale (au cours de
laquelle c'est une situation sociale qui est redoutée) et l'agoraphobie qui est une phobie liée à
l'espace.

Dans la phobie, l'angoisse disparaît en l'absence d'exposition à l'objet phobogène.

• Obsession : L'obsession est une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui
le ressent comme contraignant mais absurde, fait des efforts pour le chasser, mais n'y parvient
pas. En général, des compulsions se développent. On rencontre des obsessions principalement au
cours de la névrose obsessionnelle ou trouble obsessionnel compulsif. Il existe trois types
d'obsessions :

O Obsessions idéatives : ce sont des idées qui s'imposent au sujet, sous forme de doutes, de
scrupules qui entraînent des ruminations incessantes ;

O Obsessions phobiques : il s'agit alors de craintes obsédantes (par ex : peur d'être attaqué, peur
d'avoir un cancer, etc.) ;

O Obsessions impulsives (ou phobie d'impulsion) : il s'agit de la crainte de commettre un acte


délictueux ou dangereux (crainte d'agresser quelqu'un, de blasphémer dans une église, etc.).

NB : Les obsessions phobiques et les phobies d'impulsion sont donc des obsessions et pas des
phobies.

• Idée délirante : Idée en opposition avec la réalité entraînant l'adhésion du sujet. On rencontre
des idées délirantes au cours des psychoses, de la mélancolie, de la manie.

Troubles de l’imagination

Fabulation

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Histoire fantasque et extraordinaire racontée par le sujet qui en est l’inventeur comme s’il
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s’agissait de faits réels. La fabulation est normale dans la petite enfance et aux débuts de
l’adolescence. Pathologique, elle relève de la mythomanie ou du délire d’imagination. Les
confabulations sont des fabulations qui s’observent chez des patients présentant un déficit de la
mémoire antérograde (oubli à mesure).

Mythomanie

Tendance pathologique plus ou moins volontaire et consciente à l’altération de la vérité, la


fabulation et la construction de récits imaginaires voire à penser et construire sa vie sur le mode
du récit imaginaire.

Pathomimie

• La pathomimie ou trouble factice, constitue la simulation volontaire de la maladie, dans un but


qui n'est pas directement utilitaire, mais pour un but plus psychologique : lancer un défi au corps
médical par exemple, ou pour être l'objet de l'intérêt de ceux-ci.

Certaines patientes n'hésitent pas s'injecter des matières fécales sous la peau pour avoir des abcès
et venir se les faire soigner.

• Peut prendre la forme extrême du syndrome de Münchhausen qui est une demande répétée
d’opérations chirurgicales au nom de troubles organiques factices. Cette demande peut concerner
l’enfant du sujet et est alors une forme majeure de maltraitance à enfant et constitue le syndrome
de Münchhausen par procuration.

Dans la simulation, le simulateur se présente en mentant délibérément ou après une lésion auto-
infligée. Tout cela est réalisé dans le but d'obtenir un bénéfice direct généralement matériel (une
pension, une dispense, etc.).

Syndrome délirant

Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes.
Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les
croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné. Ces idées emportent
l'adhésion du patient.

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Troubles des perceptions

Hallucinose

Perception sans objet proche de l’hallucination visuelle, faite d’images colorées mais sans
participation affective du sujet qui a conscience que ce n'est "pas réel" ; elle n’est pas intégrée à
un système délirant. S’observe dans certaines lésions cérébrales, ou du nerf optique, certaines
épilepsies partielles. On parle également d’hallucinose au sujet d’hallucinations auditives sans
trouble de la conscience ni participation affective du sujet et qui se rencontrent chez l’alcoolique
chronique.

Imagerie hallucinatoire

Liées au sommeil, elles sont le plus souvent auditives ou visuelles et n’ont pas de caractère
pathologique. On décrit les hallucinations hypnagogiques qui surviennent lors de
l’endormissement et les hallucinations hypnopompiques qui surviennent au réveil. On range dans
cette catégorie les hallucinations qui peuvent survenir lors de la privation de sommeil.

Elles n'entraînent pas d'adhésion du sujet, mais peuvent causer une certaine angoisse (voir :
paralysie du sommeil).

Modifications de l’ambiance perceptive Déréalisation et dépersonnalisation

• Ces termes traduisent une modification de l’ambiance perceptive. Contrairement aux


hallucinations, dans la déréalisation, il y a perception correcte de la réalité mais le patient à un
éprouvé inhabituel et étrange, une perte de la familiarité de l’environnement.

• La dépersonnalisation est un syndrome clinique complexe lié au sentiment éprouvé par certains
sujets de n’être plus eux-mêmes.

Hallucinations

Les hallucinations sont des perceptions sans objet à percevoir.

Automatisme mental

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Article détaillé : Automatisme mental.


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• Ce syndrome a été décrit par Gaëtan Gatian de Clérambault. Le patient a la conviction délirante
qu’il n’est plus le maître du fonctionnement de son psychisme, qu’une force extérieure et
étrangère agit en lui et contrôle sa vie psychique, ses actes, ses pensées et ses perceptions.

• Selon l’intensité des symptômes, on distingue un grand et un petit automatisme mental.

Troubles du vécu corporel

Les troubles du schéma corporel sont nombreux. On distingue :

• Les hallucinations cénesthésiques ou corporelles qui concernent un organe ou tout le corps avec
sentiment de modification corporelle, voire de dématérialisation, de possession, de
métamorphose en animal (voir le chapitre hallucination).

• La dysmorphophobie concerne l’apparence corporelle. Le patient est convaincu d’une disgrâce


corporelle ce qui l’angoisse et le dévalorise. La partie corporelle concernée est variable (organes
sexuels, seins, partie du visage). Ce symptôme pousse le patient à demander une intervention de
chirurgie esthétique.

• L’hypocondrie est un souci exagéré de l’état de santé corporelle. Elle donne lieu à des
préoccupations anxieuses et obsédantes et peut prendre un tour délirant.

Troubles de l’affectivité et de la thymie

L’humeur ou thymie

C'est la disposition affective de base donnant un éprouvé agréable ou désagréable oscillant entre
les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur. L’humeur peut être normale (on parle alors
d’euthymie), expansive ou hyperthymique comme dans le syndrome maniaque, triste voire
mélancolique comme dans le syndrome dépressif.

• Humeur dépressive : c'est un éprouvé négatif (distorsions cognitives) de la relation du sujet au


monde et à lui-même : sentiment que la vie est un échec, la situation sans espoir, l’avenir
impossible, perte du plaisir (anhédonie) et d’intérêt. Elle s'observe au cours du syndrome
dépressif. Au cours du syndrome mélancolique (voir ce mot), cette sensation pénible est poussée

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à son paroxysme, et l'on parle alors de douleur morale, surtout que des idées délirantes et
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suicidaires y sont généralement associées.

• Humeur expansive : humeur euphorique, joyeuse, optimiste et conquérante. Elle est marquée
par un optimisme pathologique, on parle d’délation de l’humeur, ainsi que par sa labilité. C’est
une caractéristique essentielle du syndrome maniaque.

Tonalité de l'affect

La peur, la colère, la surprise, le plaisir sont des affects, des émotions de base. Selon le degré de
réaction du patient, on parle d’hyperexpressivité des affects, d’affect normal, restreint, émoussé
voire abrasé.

Les différents affects

• La peur est une émotion de base qui comprend une composante neurovégétative (sueurs,
tremblements, accélération du rythme cardiaque…), motrice (sidération puis évitement),
psychique (éprouvé désagréable, malaise plus ou moins intense) en réponse à un danger
extérieur. Elle devient pathologique quand elle est disproportionnée au danger et/ou trop
prolongée.

• L'Anxiété est le versant psychique de la peur caractérisé par un malaise diffus, une
appréhension d’un danger à venir, un sentiment d’insécurité. L'anxiété peut-être flottante,
continue, on parle alors d'anxiété généralisée, ou bien évoluer sous la forme de crises d'angoisse
répétées (attaques de panique) comme dans le trouble panique.

Ces deux entités correspondent à ce que les freudiens nomment névrose d'angoisse.

• La Colère est une réaction émotionnelle paroxystique face à une menace ou une frustration,
caractérisée par une agitation verbale et motrice associée à des manifestations neurovégétatives.

Troubles du comportement

• Agressivité C’est une tendance à attaquer autrui. Elle peut se manifester de différentes façons,
tant par le regard, les paroles que les actes. Elle peut être présente dans presque toutes les
pathologies psychiatriques. Elle va de la simple manifestation d’agressivité à la fureur et

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l’homicide. L’agressivité peut être dirigée contre soi-même : actes suicidaires, automutilations
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(comportement de destruction ou de dégradation de son propre corps).

• Comportement suicidaire

O Le suicide est l’acte de se donner la mort.

O On distingue les conduites suicidaires qui concernent les tentatives de suicide, qu’elles
échouent ou qu’elles réussissent du suicide à proprement parler.

O Le suicidé est le sujet dont le geste a été mortel, le suicidant est celui qui a survécu à son geste
et le suicidaire est celui qui est à risque de passage à l’acte suicidaire.

Troubles de la volonté

• Aboulie : diminution de la volonté entraînant indécision et impuissance à agir.

• Apragmatisme : incapacité d’origine psychique de maintenir une activité et un comportement


adaptés aux besoins et aux conditions de vie du sujet.

• Négativisme : comportement de refus et d’opposition aux sollicitations d’autrui (voir

Troubles des conduites instinctuelles

Troubles du comportement alimentaire

• Anorexie : ce terme désigne la perte de l'appétit. On peut l'observer au cours des dépressions,
mais aussi de maladies du corps comme le cancer.

• Anorexie mentale : trouble spécifique qui correspond à une privation volontaire de nourriture et
n'est donc pas une perte de l'appétit

• Hyperphagie : Ingestion de trop grandes quantités de nourriture

• Boulimie : Ingestion brutale d'une grande quantité d'aliments, il s'ensuit une culpabilité intense
et des vomissements provoqués répétés.

• Sitiophobie : Refus alimentaire (ou de certains aliments), généralement dans le cadre d'une
pathologie délirante sous-jacente (par exemple par crainte d'être empoisonné).

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• Potomanie : forme particulière d’excès se limitant à l’eau absorbée en très grande quantité qui
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se voit presque exclusivement dans les troubles psychotiques.

• Mérycisme : chez l'enfant, régurgitation et rumination du bol alimentaire

• Pica qui est caractérisé par l’absorption de substances non comestibles avec une variété
caractérisée par l’ingestion d’excréments ou coprophagie.

Troubles du comportement sexuel

Ils peuvent être divisés en deux catégories : les déficiences sexuelles d’une part, les déviations du
comportement sexuel de l’autre.

Les insuffisances sexuelles chez l’homme

• La perte du désir, la perte de la capacité à éprouver du plaisir ou anhédonie, l’aversion pour


tout ou partie de la sexualité.

• L'éjaculation précoce

• Les troubles de l’érection ou impuissance : ces troubles peuvent être organiques, psychogènes
ou mixtes. L’impuissance psychogène est sous-tendue par l’anxiété anticipatoire de l’échec du
rapport sexuel. Le sujet est en situation de stress, met en jeu la composante sympathique du
système neurovégétatif qui antagonise les mécanismes parasympathiques de l’érection. La prise
en charge psychothérapeutique comportementale ainsi qu’une aide médicamenteuse à l’érection
donnent de bons résultats. L’éjaculation précoce, qui met fin à l’érection, procède du même
mécanisme.

Les insuffisances sexuelles chez la femme

• Outre la perte de désir et l’aversion sexuelle décrites déjà chez l’homme, on parle
essentiellement chez la femme de frigidité, terme qui englobe diverses affections se traduisant
toutes par une incapacité à parvenir à l’orgasme ou une insatisfaction sexuelle en général.

• Le vaginisme qui est le rétrécissement de l’ouverture vaginale due à une contraction musculaire
involontaire, empêchant la pénétration.

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• La dyspareunie qui décrit un coït douloureux.


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Les déviations du comportement sexuel ou perversions sexuelles (paraphilies)

Les perversions sexuelles sont des comportements visant à l’obtention du plaisir par des moyens
autres que le coït par pénétration.

• L’objet de la perversion peut être le partenaire qui est non consentant et non adapté comme
dans la pédophilie, un partenaire non adapté (sujet âgé et/ou malade = gérontophilie,
cadavre=nécrophilie), un partenaire non humain comme dans la zoophilie, un objet inanimé en
place de partenaire comme dans le fétichisme.

• La perversion peut concerner le moyen par lequel le plaisir est obtenu : la violence et la douleur
comme dans le sadomasochisme, le plaisir visuel seul comme dans le voyeurisme et
l’exhibitionnisme, l’érotisation des fonctions digestives et urinaires.

• Enfin, le plaisir est essentiellement lié, dans le donjuanisme, à la recherche permanente de


conquêtes amoureuses.

• L'homosexualité n'est plus considérée comme un trouble mental. On distingue toutefois


l'homosexualité égosyntonique et égodystonique. Dans ce dernier cas, l'orientation sexuelle est
source de souffrance et de questionnement et des soins peuvent être proposés.

Troubles du contrôle sphinctérien

Ils concernent les enfants.

• L’énurésie est l’émission involontaire d’urine par un enfant, le plus souvent la nuit, à un âge ou
le contrôle mictionnel est normalement acquis, en règle après cinq ans. On distingue l’énurésie
primaire quand le contrôle sphinctérien n’a jamais été acquis de l’énurésie secondaire qui
survient après une période plus ou moins longue de propreté. Elle concerne plus souvent les
garçons, est souvent un signe d’immaturité et peut traduire une angoisse de séparation à la mère.

• L’encoprésie est l’absence de contrôle sphinctérien anal après l’âge où la propreté est
normalement acquise. Les garçons en sont plus souvent atteints que les filles. C’est un trouble
plus rare que l’énurésie.

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Troubles du sommeil
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Ils portent sur la quantité, la qualité ou l’horaire du sommeil, et peuvent être permanents ou
transitoires.

Insomnie

• Insomnie d'endormissement

• Insomnie de fin de nuit (classiquement associée à la dépression).

• Insomnie terminale

• Agrypnie : perte totale prolongée du sommeil.

Hypersomnie

L'hypersomnie est l'augmentation de la durée du sommeil.

Parasomnie

• Cauchemar

• Terreur nocturne

• Somnambulisme

• Paralysie du sommeil

• Hallucinations hypnagogiques

• Hallucinations hypnopompiques

Trouble du rythme circadien

• Avance de phase

• Retard de phase

Sémiologie psychiatrique

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Le plus souvent d’origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un
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des symptômes d’une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie
intégrante de la pathologie psychiatrique.

On distingue : Les dyssomnies, insomnies et hypersomnies et les troubles du rythme circadien


(avance et retard de phase essentiellement). Les parasomnies tels que le somnambulisme, les
terreurs nocturnes, le bruxisme et certains phénomènes hallucinatoires (hallucinations
hypnopompiques et hypnagogiques).

Les troubles instrumentaux

Aphasie

L'aphasie est une perte de la parole liée à une lésion cérébrale, il faut donc en distinguer le
mutisme (qui réalise une perte de la parole sans lésion). La sémiologie varie selon l'aire corticale
affectée.

Apraxie

L'apraxie est un signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série
de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés
spontanément. Les apraxies sont des troubles touchant les mouvements élaborés en l’absence de
déficit sensoriel et de déficit moteur. Elles sont liées à des atteintes cérébrales.

On les regroupe en deux catégories : les apraxies idéomotrices et idéatoires.

L’apraxie idéomotrice est l’incapacité à réaliser un geste complexe sur commande.

Elles sont dues à des lésions pariétales et/ou frontales gauches qui perturbent la production et la
compréhension du geste.

L’apraxie idéatoire est l’incapacité à réaliser une séquence motrice complexe dans le bon ordre
alors que chaque geste élémentaire, pris isolément, peut être exécuté correctement.

Cette apraxie est liée à une déficience de la représentation globale, conceptuelle de la tâche à
accomplir alors que dans l’apraxie idéomotrice, c’est la capacité de production du geste qui est
surtout atteinte.

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Agnosie
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Les agnosies sont des troubles de la reconnaissance des formes en l’absence d’atteinte visuelle.
Elles sont de divers types et les mécanismes mis en jeu sont complexes. On retrouve souvent des
lésions des lobes pariétaux. Une agnosie spécifique est la prosopagnosie ou trouble de la
reconnaissance des visages. Dans ce trouble, les visages des proches perdent leur familiarité.

Anosognosie : Il s'agit de l'incapacité du sujet à se reconnaitre malade. C'est l'un des éléments
classique observé dans la schizophrénie.

EVALUATION

1. Faites la ’différence entre la personnalité et le trait de personnalité ?

2. Quand est ce qu’on peut parler de personnalité pathologique ?

3. Quelle est la place de la sémiologie dans le diagnostic des troubles de personnalité ?

4. Donner la spécificité de la sémiologie psychiatrique par rapport aux autres


sémiologies ?

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CHAPITRE IV : SOINS INFIRMIERS THERAPEUTIQUES ET INTERVENTIONS

COUNSELING, THERAPIE DE GROUPE, THERAPIE COMMUNAUTAIRE.

UNITE 10 : PSYCHOTHERAPIE ET SOINS INFIRMIERS COMMUNAUTAIRE

OBJECTIFS DU COURS

1. Donner une approche des psychothérapies

2. Déterminer les éléments de la relation d’aide

3. Elaborer un diagnostic communautaire

4. Donner des soins infirmiers aux nécessiteux des psychothérapies

INTRODUCTION

Une maladie mentale est un ensemble de dérèglements au niveau des pensées, des émotions et/ou
du comportement qui reflète un trouble biologique ou développement des fonctions mentales.
Elle a des causes variées et en général nous avons trois sortes de traitements : la modification du
mode de vie, les médicaments et la psychothérapie qui fait l’objet de ce travail. L’ordre des
psychologues du Québec définit la psychothérapie comme un traitement psychologique pour un
trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entrainant
une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des
changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental,
dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Tout au long, il
sera question pour nous de présenter les différentes situations nécessitant une psychothérapie et
les différentes formes de psychothérapies avec description.

I. GENERALITES

Il s’agit d’une thérapeutique, donc d’un traitement impliquant la notion de soin, qui vise à
soulager ou guérir un trouble ou une maladie. Cette thérapeutique utilise des moyens

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d’intervention psychiques, ou psychologiques. Elle se distingue donc des traitements


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psychiatriques basés sur des procédés physico-chimiques. Elle doit être dispensée par un
professionnel utilisant des méthodes pour lesquelles il a été formé. Elle peut se pratiquer selon
différentes modalités : individuelle, de couple, de famille, de groupe. Elle peut être définie par sa
durée : brève, longue, sans détermination préalable de la durée. C’est une approche
essentiellement verbale, mais certaines psychothérapies sont à médiation corporelle ou utilisent
d’autres médiations (art-thérapie, musicothérapie notamment).

La méthode adoptée variera en fonction du but à atteindre. Celui-ci sera abordé d’emblée, mais il
devra pouvoir être réévalué, précisé, reformulé en cours de traitement. Le but visé peut être la
diminution ou la disparition des symptômes, la modification de comportements dysfonctionnels
ou destructeurs, la mise en évidence d’une problématique inconsciente qui, tant qu’elle n’a pas
pu être élaborée, se manifeste par des symptômes divers et/ou une souffrance psychique qui
perturbe la vie affective ou les relations sociales.

Une psychothérapie est aussi utile pour découvrir ses ressources et élaborer des solutions, de
même que pour mieux se connaître ou développer son bien-être.

Le cadre est un élément important de la psychothérapie. Il se réfère à un lieu défini, une


fréquence et une durée des séances, des règles dans l’interaction entre le patient et le thérapeute,
un mode de paiement.

Comme toute thérapeutique, la psychothérapie a des indications et des contre-indications. Celles-


ci déterminent le choix de la méthode la mieux adaptée aux problèmes qui sous-tendent la
demande et il faut pouvoir être orienté correctement lorsque la question d’un tel traitement se
pose.

II. INDICATIONS DE LA PSYCHOTHERAPIE

La psychothérapie peut être indiquée dans différentes situations problématiques, difficultés


transitoires ou durables, symptômes perturbant la vie quotidienne ou relationnelle, pathologies
psychiatriques aiguës, cycliques ou chroniques. Si elle peut être une alternative aux médicaments
psychotropes, elle peut aussi y être associée. Dans certains cas l’association sera nécessaire et
potentialisera les effets des deux thérapeutiques.

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Plusieurs autres situations requièrent une psychothérapie :


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• Une situation de crise existentielle s’accompagnant de nervosité, d’insomnie, d’anxiété,
de sentiments d’échec, de culpabilité, ou de difficulté à voir encore un sens à la vie. Cette
situation a pu être causée par une séparation ou un divorce, le départ des enfants devenus adultes,
un problème professionnel, un deuil.

• L’apparition de crises de panique incoercibles, s’accompagnant d’une agoraphobie avec


une limitation progressive de toute vie sociale et un isolement douloureux.

• L’envahissement par des obsessions et un besoin de contrôles répétitifs qui mettent en


danger la poursuite d’une activité professionnelle du fait d’arrivées tardives et de difficulté
croissante à terminer une tâche.

• Des échecs répétés dans la tentative de nouer une relation stable, en raison de colères
inappropriées, de bouffées d’angoisse lorsque l’autre n’est pas disponible, de difficultés à trouver
la bonne distance dans les interactions et la répétition de tentatives de suicide.

• Une dépendance progressive à l’alcool ou à une drogue, accompagnée de sentiments de


honte et la mise en péril d’un emploi ou d’une relation de couple.

• Des troubles alimentaires (anorexie, boulimie)

• Des symptômes physiques, comme des vertiges, une grande fatigue, des maux de tête,
des problèmes de digestion, des douleurs chroniques, une insomnie rebelle, qui restent
inexpliqués et ne répondent pas aux médicaments prescrits par le médecin traitant, qui évoque la
possibilité d’une origine psychique.

• La répétition d’épisodes dépressifs malgré la prise plus ou moins régulière d’un


traitement.

• La survenue, lors de la confrontation à des facteurs de stress, d’épisodes psychotiques


avec désorganisation de la pensée et apparition de propos délirants nécessitant des
hospitalisations traumatiques, avec la difficulté à accepter la prescription d’un traitement
neuroleptique qui pourrait les prévenir ou en limiter la durée.

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III. FORMES DE PSYCHOTHERAPIES


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Si on se réfère au type d’intervention du thérapeute, on a:

1. Les psychothérapies psychanalytiques

Afin d’étendre les possibilités d’indications de l’approche psychanalytique, différentes


psychothérapies psychanalytiques ont été développées, qui reposent sur les mêmes principes que
la psychanalyse, c’est-à-dire l’exploration de conflits inconscients, mais dans lesquelles le cadre
et la technique ont fait l’objet d’aménagements pour répondre aux besoins des personnes qui sont
intéressées par cette approche et qui peuvent en bénéficier. Ces psychothérapies sont aussi
appelées psychothérapies psychodynamiques.

Le cadre est différent dans son dispositif face-à-face, dans la fréquence moins élevée des séances
(une à deux par semaine), la durée du traitement, généralement moins longue, mais qui n’est pas
fixée d’emblée (sauf dans les psychothérapies analytiques brèves).

L’écoute bienveillante, avec l’encouragement à exprimer tout ce qui vient, sans négliger ce qui
semble anodin ou honteux, en associant librement, reste essentielle. Mais le thérapeute est plus
actif. L’interprétation est moins systématique, la clarification des mécanismes de défense qui
empêchent le changement et, suivant les cas, la suggestion, les conseils, les encouragements
peuvent avoir leur place. Le transfert est pris en considération, utilisé pour promouvoir le
changement lorsqu’il est positif, mais il n’est pas systématiquement interprété.

a. Indications

Les indications à la psychothérapie psychanalytique ou psychodynamique sont larges :


dépression après la phase aiguë et pour prévenir les récidives, troubles anxieux divers, problèmes
relationnels, troubles alimentaires, troubles psychosomatiques, voire certains troubles
psychotiques en dehors des phases aiguës. Elle constitue une approche de choix dans les troubles
de la personnalité.

b. Contre-indications

Elle n’est pas indiquée dans des situations où une réduction des symptômes doit intervenir
rapidement, pour le traitement de certaines pathologies sévères, lorsque la confrontation aux

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émotions et l’abandon de certaines défenses sont trop déstabilisantes, quand la personne n’a pas
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la capacité ou simplement ne désire pas se concentrer sur l’exploration de son monde intérieur
avec ce qu’il comporte d’inconnu. Ce sont aussi des éléments de réalité qui peuvent la rendre
inaccessible (conditions matérielles insuffisantes, horaires de travail incompatibles par exemple)

2. Psychothérapies comportementales et cognitives(TTC)

Les TTC sont centrées sur l’ici et maintenant. Elles visent essentiellement à la disparition des
symptômes, mais en favorisant la prise de conscience des schémas de pensées irrationnels sous-
jacents, la modification des comportements inadaptés et un meilleur contrôle des émotions, elles
contribuent à l’augmentation de l’estime de soi et développent la capacité à faire face à la réalité.
Elles n’ont pas pour but de normaliser, mais cherchent, en mobilisant de nouvelles ressources, à
accroître la liberté de choix face aux situations concrètes de la vie et, en désamorçant l’auto
entretien des troubles, à exercer une action préventive quant aux risques de rechutes.

Ce sont des approches structurées, avec des objectifs définis. Le thérapeute a une attitude active
et directive ; il motive, encourage, donne des explications si nécessaire, stimule le
développement des ressources propres. L’utilisation de diverses techniques spécifiques vise à
mettre en évidence et à modifier les schémas de pensées, émotions, comportements
dysfonctionnels qui sont la cause de la souffrance psychique. Elles nécessitent une forte
motivation du patient, qui devra définir ses attentes et participer activement au traitement dans
un dialogue avec le thérapeute et par l’accomplissement d’exercices entre les séances.
L’évaluation régulière des résultats avec le thérapeute et la réorientation des objectifs si
nécessaire fait partie intégrante de la méthode.

Les séances durent généralement de 30 à 60 minutes mais elles peuvent être plus longues pour la
mise en œuvre de certaines techniques utilisées dans le traitement de troubles spécifiques
(agoraphobie, troubles obsessionnels- compulsifs par exemple). Ce sont des thérapies limitées
dans le temps, avec un nombre de séances qui en moyenne est de 10 à 30 sur six mois à un an,
mais là encore le nombre des séances et la durée de la thérapie peuvent être plus élevés ; c’est le
cas pour le trouble de la personnalité borderline, pour la dépression et pour les troubles
obsessionnels-compulsifs notamment.

a. Indications

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Les indications sont larges : les troubles anxieux (phobies, attaques de panique, états de stress
9
post-traumatique, troubles obsessionnels compulsifs), la dépression légère ou de sévérité
moyenne, le trouble bipolaire en association avec un traitement stabilisateur de l’humeur, la
boulimie, les dépendances, les troubles sexuels, la douleur chronique, les troubles de la
personnalité, les troubles psychotiques stabilisés dans le cadre de programmes de réhabilitation
psycho-sociale.

b. Contre-indications

Les contre-indications sont les phases psychotiques aiguës, les états maniaques, les états
dépressifs sévères et, compte tenu des exigences de la méthode, une motivation insuffisante.

3. Les psychothérapies systémiques

Ces psychothérapies ont été élaborées à partir de 1960 sur la base de travaux de Gregory
Bateson. Les principes qui les ont inspirées sont dérivés de la théorie des systèmes et ils ont été
appliqués à la famille, comprise comme une totalité qui n’est pas seulement la somme des
individus qui la compose, mais un système interpersonnel complexe, organisé avec ses règles et
un style propre de communication, des représentations partagées mais souvent non exprimées, un
équilibre qu’elle tend à conserver et à rétablir lorsqu’il a été perturbé (homéostasie).

La personne souffrante fait donc partie d’une entité (famille, couple) qui se caractérise par des
interactions devenues problématiques, et le symptôme est l’expression d’un mal-être plus global.
Le fonctionnement pathologique est considéré comme étant le résultat d’échanges, de modes de
communication inadéquats. C’est l’ensemble du système qui est perturbé et qui souffre ; chacun
participe au maintien d’une situation néfaste qu’il aimerait pourtant pouvoir modifier.

La position du psychothérapeute est caractérisée par le fait qu’il est à la fois partie du système et
observateur du système et ses interventions vont avoir pour but de mobiliser les compétences de
la famille. Cette particularité a conduit à la possibilité d’adopter un dispositif impliquant souvent
la présence de deux thérapeutes, l’un étant actif dans le système, l’autre étant en position
d’observateur qui pourra commenter, à partir d’un point de vue extérieur, le fonctionnement du
groupe. Afin de mieux prendre en compte les différentes interactions dans toute leur complexité,
certains thérapeutes, plus particulièrement dans le cadre institutionnel, travaillent en utilisant,

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avec l’accord explicite de tous les membres du groupe, la vidéo et/ou la glace sans tain, pour
9
observer sans être directement présent. Les enregistrements vidéo pourront ensuite être discutés
avec la famille, qui prend ainsi mieux conscience des particularités de ses échanges verbaux et
non verbaux.

La thérapie requiert habituellement la présence de tous les membres du groupe, mais elle peut
aussi être envisagée, dans certaines situations, en l’absence de la personne qui refuse d’y
participer, pour permettre de repérer et comprendre ce qui, dans la façon d’interagir des
personnes demandeuses, contribue au maintien du problème. Les psychothérapies systémiques
sont limitées dans le temps et la fréquence des séances est souvent de une à deux par mois. Leur
durée est généralement d’une heure, voire plus si nécessaire.

a. Indications

Les indications à l’approche systémique sont des situations dans lesquelles une souffrance
psychique vient perturber le fonctionnement d’un système, couple ou famille, qui ne comprend
pas ce qui se passe et se sent douloureusement impuissant. Elles sont donc larges. On donnera
comme exemples la dépression qui induit des réactions contre-productives de l’entourage, les
comportements à risque ou les conduites addictives d’un adolescent ou d’un conjoint, l’anorexie,
pour laquelle elle est particulièrement indiquée.

En dehors de son application au couple et à la famille, l’approche systémique a aussi donné lieu
au développement de psychothérapies individuelles, qui sont des psychothérapies brèves, dont la
pratique reste marginale.

4. Psychothérapies humanistes

Elles ont commencé à se développer dans les années 1950, les différentes psychothérapies
humanistes partagent un certain nombre de valeurs. Elles ont une vision positive de l’être
humain, qui a en lui les ressources nécessaires à son développement. Le mal-être, les
dysfonctionnements dans les relations, la maladie se manifestent lorsque la tendance innée à
l’accomplissement de soi est entravée pour diverses raisons. Leur attention ne se focalise pas sur
les symptômes, leur origine, leur signification, mais sur les moyens de restaurer et accroître les
potentialités d’épanouissement de l’être humain dans sa globalité. Les différentes dimensions de

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la personne sont prises en considération, avec une attention toute particulière portée aux
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sensations et aux émotions. Elles redonnent sa place à la subjectivité de la personne et à son
expérience vécue dans l’ici et maintenant.

Le thérapeute a une attitude empathique d’écoute active, d’engagement dans un échange qui vise
à aider le patient à prendre conscience des différentes modalités de son être au monde et à
développer ses propres ressources.

5. Autres psychothérapies

La gestalt-thérapie

Elle est associée au nom de Friedrich S. Perls, un de ses fondateurs. Le mot Gestalt signifie
forme ou structure et se réfère, dans la théorie qui sous-tend cette psychothérapie, à la
construction et déconstruction permanentes de formes qui caractérisent le développement de
l’être humain. Celui-ci se construit à partir d’interactions continues avec son environnement et
une attention spéciale est portée à la notion de contact entre la personne et son environnement,
qui englobe les autres, et sur ce qui se passe dans l’ici et maintenant de l’expérience de cet
échange.

Lorsque le contact est perturbé et entraîne de la souffrance, la compréhension de ce qui est alors
vécu implique une prise de conscience de toutes les dimensions de l’être au monde. Le
thérapeute a un rôle actif mais non directif en s’impliquant dans une relation qui va permettre au
patient d’identifier ses besoins et le niveau où ils se situent, d’explorer d’autres facettes de lui-
même, d’autres modalités possibles de fonctionnement, de mettre en œuvre des façons
d’interagir qui n’avaient pu être développées. L’attention est portée non au pourquoi ça se passe,
mais au comment ça se passe, non au passé mais à l’ici et maintenant, même si le passé peut être
pris en compte pour comprendre comment il influence les difficultés du présent.

La Gestalt-thérapie a des indications assez larges, essentiellement limitées par une motivation
insuffisante et des troubles qui ne permettent pas de respecter le cadre thérapeutique, comme les
décompensations psychotiques, les dépressions sévères, les abus et dépendances aux substances
psychoactives. Elle convient aux personnes souffrant d’anxiété, d’inhibitions, d’une estime de

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soi douloureusement insuffisante, d’un rapport perturbé à leur corps, de difficultés relationnelles,
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et qui sont prêtes à s’engager dans une relation thérapeutique qui peut être de longue durée.

Psychothérapies à médiation corporelle

L’importance de la prise en compte du corps a été reconnue dans les principaux courants de la
psychothérapie ; elle peut intervenir au niveau essentiellement verbal, mais peut aussi passer par
une mobilisation directe du corps. Elle se fonde sur les liens bien établis entre ce qui est vécu
dans le corps et les émotions, leur expression dans la vie relationnelle.

Le recours à ces thérapies impliquent un contact direct avec le corps, et qui exposent de ce fait
davantage à des interactions pouvant être perçues comme d’ordre sexuel, nécessite une grande
rigueur dans l’application de la règle déontologique relative à l’abstention de relations sexuelles
dans le cadre thérapeutique et en dehors de celui-ci. Dans leur pratique diverses techniques
corporelles, comme des exercices physiques, des massages, un contrôle de la respiration, pour
obtenir une détente musculaire.

Les psychothérapies à médiation corporelle sont particulièrement, mais pas exclusivement,


indiquées dans les troubles psychosomatiques. Elles peuvent être utiles pour des troubles anxieux
et certains troubles de la personnalité. Elles ne sont pas indiquées dans les pathologies
psychotiques et les décompensations aiguës où il y a confusion entre la réalité et le vécu
psychique.

Psychothérapie de soutien

La psychothérapie de soutien est caractérisée par des techniques et des attitudes thérapeutiques
qui lui sont propres et qui visent à diminuer l’angoisse et atténuer les symptômes, contenir le
débordement émotionnel, apaiser les conflits, réduire les passages à l’acte destructeurs, rétablir la
capacité à penser et les capacités d’adaptation, accroître l’autonomie. Le thérapeute aura dans sa
pratique, du fait de sa formation de base, une référence à un des modèles spécifiques de
psychothérapie, mais il s’en inspirera et l’adaptera de façon à répondre aux besoins du patient et
à son évolution. Le processus thérapeutique s’appuie sur l’établissement d’une alliance
thérapeutique qui repose sur l’acceptation d’un soin dans un cadre défini, une attitude
empathique du thérapeute ainsi que sur un accord sur les objectifs et les problèmes à travailler.

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La fréquence des séances et la durée de la psychothérapie de soutien varient en fonction des


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problèmes du patient, de l’évolution dans leur résolution, de la nécessité du soutien pour assurer
la continuité du soin, la prévention des rechutes et le maintien des acquis. Elle peut aller de
quelques semaines ou mois à plusieurs années.

Les principales indications sont les situations de crise causées par un traumatisme, une
séparation, la perte d’un emploi, la survenue d’une maladie, des états anxieux liés à un type de
fonctionnement ou à une situation particulière, un état dépressif ou la récurrence d’épisodes
dépressifs, une crise suicidaire, un deuil compliqué, un problème d’alcool, une pathologie
psychosomatique, un trouble de la personnalité borderline, une schizophrénie après le traitement
d’un épisode aigu, les problèmes liés au vieillissement, le besoin d’un soutien face à un problème
familial.

La thérapie interpersonnelle

Elle s’est développée à partir de recherches sur le lien existant entre les événements de vie
récents concernant la vie relationnelle et la survenue d’un épisode dépressif. C’est une thérapie
structurée et limitée dans le temps, focalisée sur un problème relationnel et qui vise à réaménager
le rôle du patient dans sa relation aux personnes qui comptent dans sa vie actuelle. Dans le
traitement de la dépression, un lien est établi entre la pathologie et les perturbations qui peuvent
survenir dans quatre domaines fondamentaux : le deuil d’un être cher ; les étapes de la vie qui
impliquent un changement de rôle ; les disputes et les conflits avec des personnes significatives
de l’entourage ; l’isolement social lié au déficit interpersonnel.

L’hypnose

Elle est considérée aujourd’hui plutôt comme une méthode thérapeutique ou une technique qui
peut être utilisée dans différentes approches ou traitements des troubles psychiques et des
problèmes somatiques. Sa pratique dans un contexte psychothérapeutique requiert une formation
sérieuse, qui vient s’ajouter à une formation préalable de médecin ou de psychologue, ainsi
qu’une solide expérience clinique, car son application nécessite une grande prudence. Si ces
conditions sont remplies, elle peut se révéler utile dans un certain nombre d’indications.

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« La santé communautaire [est un domaine de la santé publique qui] implique une réelle
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participation de la communauté à l’amélioration de sa santé : réflexion sur les besoins, les
priorités ; mise en place, gestion et évaluation des activités. Il y a santé communautaire quand les
membres d’une collectivité, géographique ou sociale, réfléchissent en commun sur leurs
problèmes de santé, expriment des besoins prioritaires et participent activement à la mise en
place et au déroulement des activités les plus aptes à répondre à ces priorités »

Le concept de santé communautaire est le produit de deux types de définitions : l’une venait du
« développement communautaire » né dans les années 60 (résurgence de concepts du XIX ème siècle
adaptés au temps) appliqué au niveau de l’habitat, puis de la culture, puis du social, pour s’appliquer à la
santé à la fin des années 70 ; l’autre venait de la définition des « communautés », nettement postérieure :

« Une communauté est un groupe d’individus qui vivent ensemble dans des conditions spécifiques
d’organisation et de cohésion sociales. Ces membres sont liés à des degrés variables par des
caractéristiques politiques, économiques, sociales et culturelles communes ainsi que par des intérêts et
des aspirations communs, y compris en matière de santé. Les communautés sont de taille et de profils
socio-économiques extrêmement variés, allant de grappes d’exploitations rurales isolées à des villages,
des villes et des districts urbains plus structurés »

Une définition comme celle-ci rejoint celle de « collectivité » qu’utilisaient depuis quelques
années les Québécois (à la suite des Américains qui en avaient fait la base de leur « guerre à la
pauvreté » dans les années 60) pour définir les fondements de leur concept de santé
communautaire :
« L’expression santé communautaire est souvent confondue avec les termes de santé publique,
médecine préventive et médecine sociale. En fait, ces différents termes désignent la même
réalité et reflètent l’évolution des problèmes et des services de santé au cours du dernier
siècle. »i (Jean Rochon a été directeur du Département de santé communautaire au Centre
hospitalier de l’Université Laval (1973-1979), directeur de la Division de la protection et de la
promotion de la santé à l’OMS à Genève (1990-1993), Ministre de la santé et des services
sociaux du Québec (1994-1998) avant d’occuper divers autres postes ministériels jusque
2003.)
Mais c’est encore l’OMS/UNICEF qui, à Alma Ata, a fait l’une des meilleures synthèses de sa
conception de la communauté et de celle du développement communautaire en santé :

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« La participation communautaire est un processus dans lequel les individus et les familles, d’une part
9
prennent en charge leur propre santé et leur propre bien-être comme ceux de la communauté, d’autre
part développent leur capacité de concourir à leur propre développement comme à celui de la
communauté. Ils en viennent ainsi à mieux appréhender leur propre situation et être animés de la
volonté de résoudre leurs problèmes communs, ce qui les mettra en mesure d’être des agents de leur
propre développement au lieu de se cantonner dans le rôle de bénéficiaires passifs de l’aide au
développement… S’il faut que la communauté ait le désir d’apprendre, le devoir incombe au système
de santé d’expliquer et de conseiller ainsi que de fournir des renseignements clairs sur les
conséquences favorables et dommageables des interventions proposées comme sur leurs coûts
relatifs. »

Le Conseil International des Infirmières pense que les soins infirmiers sont :

On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration,
aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés - malades ou bien-
portants – quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et
mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons encore la défense, la
promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à l'élaboration de la politique
de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que l'éducation.

EVALUATION

1. Quels sont les étapes de l’approche communautaire ?

2. En quoi consistent les approches psychothérapiques ?

3. Quelles sont les spécificités d’une thérapie de groupe ?

4. Quel est le rôle de l’infirmier dans l’élaboration d’un diagnostic communautaire ?

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9
.

CHAPITRE V : TROUBLES LIES AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES

UNITE 7 : troubles liés à l’usage des substances toxiques et psychoactives : alcoolisme,


cannabis, LSD, marijuana. Impact sur la communauté et les familles.

TRAVAUX DIRIGES AVEC LES ETUDIANTS (toxicomanie et addictologie)

OBJECTIFS DU COURS

1. Déterminer les troubles liés à la consommation des produits psychoactifs

2. Déterminer le risque de dépendance aux drogues

3. Evaluer le projet de prise en charge des addictions

INTRODUCTION A LA PSYCHOPHARMACOLOGIE
I La psychopharmacologie, présentation générale :

1°) Objet de la psychopharmacologie :

1 Définition :

C’est une science qui a pour objet de sélectionner et d’étudier les médicaments destinés
aux troubles et aux affections neurologiques et psychiatriques. (Costentin, 1993, p.8)

C’est l’étude du contrôle chimique du comportement. Elle s’intéresse aux médicaments et


aux drogues capables de réduire ou de produire des troubles mentaux, qui sont du domaine de la
« pharmacopsychiatrie » (Deniker 1987, psychopharmacologie, les médicaments et drogues
psychotropes. Ellipses, Paris P-6)

« C’est l’étude des effets des drogues sur le SN et le comportement » (Rosenzweig et al,
1998, G-1)

 C’est un des centres d’intérêts particuliers des psychologues

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Les substances pharmacologiques sont appelées « drogues psychotropes »


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(Drogues d’abus, drogues dures, mais aussi toute substance pharmacologique agissant sur le
cerveau et le comportement.

Est-ce la bonne stratégie de vouloir soigner l’âme par des pilules ?

« A vouloir soigner l’âme par des pilules, ne risque-t-on pas de jouer les apprentis sorciers et
créer des générations de drogués ? » COSTENTIN (1993, 4° de couverture)

Depuis l’apparition des drogues et des psychotropes à effets puissants, en France, nous sommes
un des pays qui consomme le plus d’anti-dépresseurs et d’anxiolytiques (alcool est un
anxiolytique mineur qui potentialise les effets des autres anxiolytiques : interaction et
augmentation des effets).

Le traitement de l’anxiété…c’est la psychanalyse qui permet l’émergence dans le


conscient le conflit refoulé à l’origine du trouble. L’efficacité en fait imaginer d’autres (ex : les
thérapies comportementales)

Les drogues et psychotropes à effets puissants ont créés des changements de


comportement des médecins et des patients ; les consultations se sont abrégées, avec un
appauvrissement de la relation médecin-patient.

Costentin « la défausse tend ainsi à devenir systématique, la maison de retraite prend en


charge les parents âgés, de même avec l’anxiolytique on évite d’emblée de se raisonner et de
surmonter son trouble. Le succès des anxiolytiques « surf » sur la vague porteuse de la
satisfaction maximale au moindre effort.

2°) Histoire de la Psychopharmacologie

1La période Archaïque

L’usage des drogues remonte aux temps les plus anciens et distingués des 4 coins du
globe. On distingue 3 ou 4 périodes.

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La période Archaïque remonte à la nuit des temps. Les produits étaient préparés selon des
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recettes variées et secrètes (avec un principe actif inconnu). Les propriétés des drogues furent de
l’empirisme basé sur la forme d’une physiologie de fleur. (Ex : le pavot), de même les racines de
Rauwolfia « serpentina » : dont l’emploi se faisait contre les morsures et les reptiles
(homéopathie symbolique).

Les usages les plus anciens préfigurent les usages actuels de ces substances et les abus.

L’usage médical est les sédatifs et les végétaux pour les troubles mentaux : ex l’opium
que l’on connaissait chez Hippocrate en occident mais il est connu aussi en orient.

L’opium est un produit brut du pavot, constitué par le suc, le latex des pavots blancs (les
tiges) et renferme des Alcaloïdes en grand nombre.

Les Alcaloïdes sont une classe de substance chimique trouvée dans les plantes et qui
contient des agents psychoactifs tels que le Curare…etc…

Les Alcaloïdes de l’opium sont : la morphine, la codéine, et l’acide lysergique (apparenté au


LSD).

L’opium en 1816 est reconnu comme provoquant l’accoutumance (tolérance en Anglais)


et l’assuétude (l’addiction). Les chimistes post-révolution ont créés la Diacétylmorphine, c'est-à-
dire l’héroïne.

La Réserpine (un petit buisson des milieux chauds et humides), que l’on appelle aussi les
racines de Rauwolfia sont utilisées par la Sacrée Indou pour provoquer le sommeil chez l’enfant
et calmer les fous. Aussi pour la régulation menstruelle et les piqûres de serpent. Les côtés
sédatifs et hypotensifs sont dus à la 10éne d’alcaloïdes différents. Le plus connu : la réserpine, la
raubasine. A faible dose l’effet est hypotenseur, à forte dose une baisse des névroses, de
l’anxiété, des manies etc… les syndromes psychiatriques.

L’usage le plus rependu est l’usage religieux des psychotropes, comme euphorisants et
générateur de fantasmes.

Le cannabis au Liban est utilisé dans le cadre religieux. Au Mexique, le Peyolt donne la
Mescaline et au Pérou les feuilles de coca donnent la Cocaïne.

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A partir de la coca, les indiens mâchaient des feuilles pour avoir de la force et tromper la
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faim (1855-1859) Ce sont les effets anorexigènes. C’était bien avant Angelo Marcoiani en 1863
qui créa le vin tonique (vin plus coca).

Au final, on créa le Coca-Cola. Un chirurgien l’introduisit comme anesthésiant local.

Après la seconde guerre mondiale apparut la toxicomanie mondiale (même Freud et le coca…).

Le chanvre, avec le THC : le tetra-hydrocannabinol. Moreau de Tours en 1845 fait un


opuscule sur le chanvre et étudie les effets de cette plante. L’identification de la molécule de
THC s’est seulement faite en 1965. C’est une plante difficile à utiliser et qui est hallucinogène et
est un stupéfiant.

Le Peyotl est une cactée du Mexique, utilisé par les indiens dans les cérémonies rituelles.
Considéré comme diabolique par les moines Espagnols. En 1894, on isole le principe actif, la
Mescaline (synthèse en 1910) C’est un agent hallucinogène qui contribua aux travaux de
psychiatrie expérimentale.

La Belladone est un des sédatifs les plus classiques (l’atropine est un antagoniste
muscarinique). Il agit sur la muscarine et la nicotine. Il a le même effet que l’acétylcholine sur ce
type de récepteurs, ça met la pupille en mydriase.

La Jusquiame, sort de la Scopolamine et a des effets similaires et qui agissent sur le


même récepteur. Elle induit un sommeil et une amnésie (presque de référence) et un déficit de
mémoire.

Lors des échanges avec les Amériques, ils nous ont apporté le café et le tabac.
L’utilisation ancienne des produits étaient déjà avec Socrate : la ciguë et l’opium. Voir même
une utilisation religieuse. En 1582 les effets du café sont décrits, mais l’usage d’infusions de café
ne se fera que mi- XVII iéme sc. La caféine est découverte en 1820 comme Alcaloïde, ayant une
action nerveuse stimulante, diurétique et eupnéique. Elle existe dans le café, le thé, le cacao, le
maté (houx dont on fait le thé du Pérou, ou encore thé des Jésuites), la noix de cola…

Le tabac et la nicotine (herbe de Nicot).

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La nicotine a été extraite plus tard, comme l’usage du tabac qui n’est pas apparu tout de suite.
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Jean Nicot été ambassadeur de France en Espagne et il envoi de la poudre de tabac pour la Reine.
S’en suit un engouement pour le tabac, mais Louis XIII l’interdit à la vente, enfin, le pape
excommunie les fumeurs…C’est un échec. Le gouvernement en échec préférera en faire le
commerce et recette.

La noix vomique : c’est la fève de St Ignace, avec l’extraction de la strychnine, c’est un


stimulant a faible dose qui fait compétition à la glycine (qui est un neuro-trans). Elle a un effet
pro-mnésiant à faible dose.

L’EPHÉDRA, dont l’éphédrine est extraite en 1885 par un japonais, et purifiée par un
chinois en 1923. C’est un voisin de l’adrénaline et des amphétamines. C’est un amino-alcool
utilisé comme anti-hypnotique.

Au début du XXiéme siècle, on détermine les avantages de l’éphédrine par rapport au café et à la
cocaïne. On a synthétisé deux molécules à partir de l’éphédrine. Dans ce siècle, on a fait
l’analyse du principe actif, on trouve des produits et des médicaments de synthèse.

Les premiers sont les amphétamines ce sont des molécules qui miment l’action du système
Sympathique. Les Amines synthétiques sont la structure des amphétamines (éphédrine et
adrénaline) tous ces neuro stimulants ont en commun un certain nombre de propriétés, action
analytique sur la fatigue et sur l’asthénie, action antagoniste sur le sommeil et parfois sur les
hypnotiques. Par contre, ils n’ont pas d’effets sur les psychoses dépressives.

Les substances sont isolées à partir des plantes, il y a les sédatifs de synthèse, la chimie
minérale et organique. Le brome et le bromure sont utilisés pour l’épilepsie. Les aldéhydes
(alcool déshydrogènes) comme le chloral sont utilisés pour les cures de sommeil (découvert en
1832). C’est aussi un complément dans certains anesthésiques.

Les barbituriques sont les anesthésiques les plus puissants, c’est le phénobarbital ou le
nembutal. En psychiatrie, on disposait de médicaments efficaces sur la symptomatologie des
psychoses les plus graves.

L’état psychotique est la plaie des hôpitaux psychiatriques. La découverte dans les années 50 par
un français des neuroleptiques (LABORIT) cela a changé la pratique quotidienne dans les

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hôpitaux psychiatriques. La recherche actuelle permet la découverte de nouveaux


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neuroleptiques : les antipsychotiques « classique » (ou « typiques ») alors qu’en parallèle, on
essaye de trouver des antipsychotiques atypiques qui n’ont pas les effets annexes des premiers
neuroleptiques.

Il y a une révolution conceptuelle importante, la révolution porte également sur


l’utilisation qu’on fait des drogues et qui sont de véritables scalpels chimiques neurobiologiques,
pour essayer de comprendre le fonctionnement du cerveau.

En 2000, il y a eu trois prix Nobel pour des savants : Gringard, Kandel et Aaronson qui
ont effectués des travaux sur le fonctionnement normal du cerveau.

3°) Dénomination et classification

Un médicament peut avoir des variétés de nom et ont des classes différentes. Ils ont au minimum
trois noms :

-la dénomination chimique de structure

-la dénomination commune (France, DCF, Dénomination Commune Internationale)

-la dénomination de marque, dénomination commerciale dite de fantaisie qui est remplacée par
un numéro de code quand elle n’est pas sur le marché. Il y a une masse de noms de marque
différents pour une même molécule. Ex l’acide acétylsalicylique. Il a fallu attendre 2002 pour
qu’un médecin puisse indiquer un nom de molécule, DCI, au lieu d’un nom de marque.

1° Les classifications chimiques.

Pour les psychotropes ce n’est pas utile. Une analogie chimique ne signifie pas une
analogie de fonction (effet fonctionnel). On peut trouver un même type de molécules
pharmacologiques avec des structures très variées. (Phénothiazine, tricycline…)Il est difficile de
se rapporter à une molécule pour une classification de psychotrope moderne (subdivisions)

La formule chimique ne permet pas à tous les coups de savoir l’effet fonctionnel des
psychotropes.

2° Les classifications pharmacologiques.

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Basée sur l’expérimentation animale, car le contrôle des facteurs extérieurs sont plus
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faciles sur l’animal. En 1957, l’OMS et les experts font une tentative de schéma de classification
si complexe et si enchevêtrée, et ont perdu de valeur classique…Ce n’est pas efficace.

3° La classification clinique.

L’observation de l’effet des drogues chez l’homme est plus riche en nuances, car la
parole de l’homme est plus riche que l’animal. Elle est fondée sur l’observation.

La classification la plus adaptée est celle proposée par DELAY (1961). Elle a été retenue
lors d’un congrès mondial de psychiatrie.

Paul JALET avait proposé une notion de tonus psychologique, c’est la résultante du
niveau de vigilance et de l’humeur (dispositions affectives fondamentales qui font varier
l’individu entre un pôle agressif maniaque et un pôle dépressif). La résultante de l’humeur et de
la vigilance c’est le tonus psychologique.

DELAY va donc en faire une proposition de classes, il range l’ensemble des drogues
avec action sur le psychisme :

- celles qui abaissent le tonus : les Psycholeptiques


- celles qui augmentent le tonus : les Psychoanaleptiques
- celles qui perturbent : les Psychodysleptiques.

On en trouve en plus dans des sous-groupes qui classent les drogues en fonction de si elles ont
une fonction sur l’aspect vigilance et humeur. (Cible principale des faits)

Le classement (voir poly) des psychotropes.

Il y a un enrichissement dans les dysleptiques et un autre type de drogue. Ce n’est pas la seule
classification, il y en a des différentes Européennes et Américaines.

Certaines drogues peuvent être dans différentes catégories.

L’extasie est un psycho stimulant et hallucinogène (le MDMA) donc la classification n’est pas
parfaite.

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Moyen de communication entre les différentes disciplines. Les classifications n’en sont
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pas moins discutées, vérifiées, voir décriées par les groupes. Il y a risque à figer les choses.

Les Enjeux de Société :

-que la classification soit adéquate ou pas les psychotropes soulèvent des traitements efficaces
pour les problèmes psychiques. On progresse aussi vers la communication du système nerveux
(relation entre <cerveau et comportement, grâce aux drogues).

-on peut voir (stimulant p11) « les médicaments du cerveau ». Les conséquences socio-
économiques peuvent être importantes dans ce domaine. Les troubles neuro psychologiques
affectent une grande proportion de la population (29-31%) donc important à traiter.

Les pathologies à traiter comme Parkinson (la L-Dopa) voie d’accès pharmacologique depuis
longtemps et là on trouve de nouvelles techniques.

PSYCHOPHARMACOLOGIE

Première notion ; les dosages et leurs courbes dose-réponse.

Les doses dans toutes les publications pharmacologiques sont en « mg ». L’effet d’une drogue
dépend de sa concentration dans le corps plutôt que la quantité absorbée. Donc on parle de
mg/kg=dose.

La courbe de dose-réponse, pour avoir une image correcte, on utilise un éventail de


doses. Des doses trop faibles jusqu’aux doses trop fortes. Une augmentation de la surdose
n’entraîne pas d’augmentation ultérieure de l’effet (éventail entre ces deux extrêmes). L’effet sur
l’ensemble de ces doses : graphique

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-quantité en Abscisse
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-effet en Ordonnée.

Série dans Rosenspite et water, évolution logarithmique des doses. Souvent au niveau des doses
faibles, un petit changement entraîne beaucoup d’effets alors qu’à doses fortes un petit
changement ne change rien.

Les VD sont quantitatives et fluctuent régulièrement entre deux extrêmes. Elles


s’expriment en « oui-non » VD qualitative. La réponse ne peut être exprimée complètement.
Astuce, sur une population grande on prend le % d’animaux par exemple. On va pouvoir
comparer les drogues entre elles grâce aux courbes de D-R.

L’efficacité : drogue dont l’effet se produit à faible dose. (Relative entre deux drogues
différentes La dose efficace, c’est celle nécessaire pour produire un effet donné. On calcule la
dose médiane : la dose efficace : la DE50 dose efficace médiane. (Dose qui produit l’effet désiré
chez 50% des sujets de la population.) Par exemple : la dose efficace pour l’amphétamine ou la
Metamphétamine est différente. La Metamphétamine est plus efficace (amphétamine methylée)

L’efficacité d’une drogue peut être mesurée par son effet maximal (moment où la courbe
de la drogue tend à devenir asymptotique) plus on en met et plus l’efficacité évolue.

La différence entre dose efficace et dose toxique (Dose Létale : DL) est une mesure de
l’innocuité. La DL est celle qui sera mortelle (DL50) pour 50% des sujets (estimée sur les
animaux). L’intervalle entre DE et DL, on l’estime par le coefficient thérapeutique (index
thérapeutique) c’est le rapport : DL50/DE50.

Mais il est préférable de prendre des coefficients thérapeutiques=DL25/DE75

Ou alors DL10/DE90 c’est beaucoup plus prudent comme coefficient thérapeutique.

La dose qui va produire un effet souhaité pour 75% de la population et sera dangereuse pour
25% de la population.

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L’autre aspect de la sécurité réside dans la pente de la courbe D-R. Pente la plus faible :
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les effets varient avec des doses plus importantes qu’a pente forte où peu de molécules font
beaucoup d’effets. Plus la pente est forte et plus le risque est grand.

On accepte que les drogues n’aient pas qu’un seul effet. Dans la plupart des cas, il n’y a
qu’un seul effet qui est désiré, c’est ce que l’on appelle l’effet principal. Les autres effets sont
« annexes ».

La distinction entre les deux types d’effets est arbitraire. Ex : Aspirine :

Il y a plusieurs effets physiologiques :

-baisse de la température corporelle

-baisse de l’œdème et de l’inflammation

-anti coagulation du sang (baisse la fluidification du sang)

L’effet désiré, principal est la baisse de température.

2°) effets principaux et annexes des drogues

*Les liaisons multiples :

Une même substance pourra agir sur différentes cibles (manque de spécificité des drogues). Elles
se lient à plusieurs molécules réceptrices (liaisons fortes ou faibles). On parle d’affinités.
Certaines drogues, dosées faiblement, combattent l’anxiété sans produire de sédation. A dose
plus forte, elle fait son effet sédatif et une baisse de l’anxiété.

Les cibles moléculaires des médicaments et des drogues.

Pour agir les médicaments doivent se lier à une cible (protéine) qui va s’activer (en général
récepteur chimio-dépendant), voir des canaux ioniques, enzymes et molécules de transport. Le
médicament doit se fixer sur la molécule cible à la place de la molécule qui s’y fixe
normalement. Le ligand est ce qui attache.

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Ex : la morphine= ligand exogène, se fixe au récepteur des opiacés qui en fait sont
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normalement activés par les endorphines. La liaison d’un ligand avec un récepteur n’implique
pas nécessairement une activation du récepteur.

*Agonisme et antagonisme

Dans certains cas, un ligand particulier A occupe le site récepteur et empêche le ligand B de
l’activer. La substance A est l’antagoniste de la substance B (ne produit pas d’effets mais
empêche l’activation de la substance B).

Si une molécule C agit comme B, alors c’est un agoniste, ils agissent de la même manière
alors que les antagonistes agissent de façon opposée.

3°) Interaction drogue et médicaments

Quand deux drogues sont en interaction, elles peuvent :

-Diminuer les effets de l’autre (antagonisme). En reportant les CDR, une pour la drogue
seule et une pour la drogue 2 . Si la CDR est déplacée quand il y a les deux, ça indique un
antagonisme entre les deux (CDR déplacée vers la droite du fait de l’addition de la deuxième
drogue).

Si elle déplace la CDR vers la gauche, les deux ont un effet synergique ou additif (voir
potentialisation). Quand il y a interaction entre les drogues, l’autre risque d’avoir une action sur
la même cible.

4°) La tolérance aux drogues : l’accoutumance :

En 63avt J.C., Mithridate qui était un grand chef de l’Asie mineure, a battu les Romains.
A la même époque, il est battu par Pompée et essuie une rébellion de son fils. Il a donc voulu
s’empoisonner, mais le poison n’a produit aucun effet… Il était résistant au poison. C’était un
bon pharmacologue, il vivait dans la crainte d’être empoisonné. Donc il a pris des doses
croissantes de poison jusqu'à tolérer de fortes doses sans tomber malade (Mithridatisation), c’est
l’accoutumance.

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La définition de « tolérance » : On peut définir la tolérance à une drogue, c’est l’efficacité


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diminuée d’une drogue due à sa présence continue dans l’organisme. L’administration répétée
rend le suet moins sensible. De plus il faut une augmentation progressive de la drogue pour en
garder les effets.

Certaines drogues provoquent des sensibilisations à la drogue. L’administration répétée,


entraîne de moins en moins de quantité pour avoir les mêmes effets.

La tolérance est un terme utilisé de façon à croire que les drogues n’ont d’effet que sur
une cible. Il y a 1 ou plusieurs effets pour une seule forme de tolérance : c’est faux. La tolérance
est plus ou moins rapide selon les effets, voir lente ou aucune tolérance.

Ex : la morphine à une tolérance plus ou moins rapide :

Les effets de vomissements et de nausée (tolérance très rapide)

La constriction de la pupille qui ne présente aucun effet de tolérance

 La tolérance à des rythmes différents donc on pense que différents mécanismes sous-
tendent les tolérances.
La persistance de la tolérance. Une fois arrêtée l’utilisation de la drogue, la tolérance
disparaît avec le temps (à différentes vitesses comme son développement, selon les effets
considérés).

La tolérance croisée : la tolérance à une drogue va être accompagnée par une baisse d’efficacité à
une autre drogue (qui n’a jamais été prise). Elle concerne habituellement les membres d’une
même classe (famille) de drogues : ex : les Opiacés, il y a tolérance croisée (là on suppose le
même mécanisme sous-jacents. Il y en a de différents types :

-La tolérance métabolique liée à l’augmentation de la vitesse à laquelle l’organisme arrive à se


débarrasser de la drogue, l’effet résultant d’une production enzymatique (induction enzymatique)
avec augmentation de la concentration de l’enzyme que l’organisme créer pour dégrader la
drogue.

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-La tolérance physiologique (dite cellulaire) c’est l’ajustement de l’organisme à la présence


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continue de drogue modifie des récepteurs membranaires au niveau des synapses (« down
régulation ») qui baisse le nombre de récepteurs.

Il y a la « Up regulation », c’est le cas en hypersensibilité de dénervation. C’est un problème


général d’adaptation à l’environnement.

-La tolérance comportementale : elle peut être influencée par des processus d’apprentissages
(conditionnement). L’organisme peut apprendre à réduire l’effet des drogues (par adaptation et
processus d’apprentissages). L’organisme contrôle un certain nombre de réactions

DEPENDANCE, ADDICTION & AUTOADMINISTRATION DE DROGUES

Il y a eu beaucoup d’évolution dans ce domaine, beaucoup d’informations par


expérimentation animale. L’Abus de drogues ou Addiction constituent le problème psychiatrique
le plus courant (Pb social majeur) qui affecte des millions d’individus.

Enquête est faite en 1993 par Rosenfeld et Al : le nombre de décès par morts de drogues illégales
est de 28000 dont 8000 du sida. 125000 morts par l’alcool dont les accidents de la circulation.

Les morts par habitude de fumer : 432 000 dont 100 000 morts de cancer des poumons, et
tout cela dans la même période (individus de 18 à 34 ans) qui sont les premiers consommateurs
des psychoactifs, l’impact est considérable. Explication de l’abus de drogue : comprendre c’est
adopter une vision thérapeutique. Durant les deux derniers siècles, l’abus de drogue est expliqué
par les adeptes (pas mutuellement exclusives). Il ne s’agit pas de théories scientifiques mais
d’hypothèses sur l’abus de la drogue. On désigne ces explications par le terme de modèle
explicatif. Il y en a 4, trois anciens et un récent, pour tenter de rendre compte de l’abus de
drogues.

Le modèle moral : c’est le plus ancien, « l’abus de drogues est anormal », les
comportements de toxicomanes ne suit pas des règles comportementales normales. Ce sont des
déviants du point de vue statistique. C’est un comportement compulsif, hors du contrôle
volontaire de l’individu et souvent il est terriblement autodestructeur. Les conséquences sont la
condamnation du toxicomane pour son absence de sens moral et de contrôle de lui-même (avec
souvent un caractère religieux), car l’application n’est pas dénuée d’efficacité. Ex : au U.S.A. il y

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a eu le mouvement de la Tempérance (origine en 1830) a réduit d’1/3 la consommation


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individuelle d’alcool dans la période précédente.

Le modèle maladie : l’abus de drogues est pathologique (date de la deuxième


moitié du XIXiéme siècle) Avant les personnes avaient une déficience de caractère donc
l’assuétude aux drogues. Le Pb est par les membres du clergé et pour rendre justice. Après il y a
une autre façon de considérer l’abus des drogues. Un grand mouvement social voulait régler un
grand nombre de pbs comme le travail des enfants, l’esclavage, la pauvreté, les traitements des
criminels. En 1870, il y a la création de l’Association pour l’Amélioration des cures
d’Alcooliques.

Le premier principe est : « l’alcoolisme est une maladie ». Entendu des drogues, pas que l’alcool
mais aussi l’opium et la morphine (voir en association comme le Laudanum qui est de
l’opium+alcool). Il y a d’autres associations comme l’alcool et la cocaïne (vin Mariani d’un
pharmacien corse). Le Pb c’est la nature de la maladie en question. Maladie que l’on n’a jamais
réussit à prouver une théorie qui rende compte de l’ensemble des addictions. Le fait de ne pas
comprendre l’origine d’une maladie ne veut pas dire que ce n’est pas une maladie pour autant.
Le fait de rejeter le modèle maladie ne nous oblige pas à revenir au modèle moraliste. On adopte
une position intermédiaire (DSM IV 1994) l’addiction n’est pas une maladie, ça figure au DSM
IV, c’est un trouble, mais juridiquement considéré comme une maladie.

Le modèle de dépendance physique (ou physiologique). Ce modèle-là essaye


d’expliquer l’addiction selon un comportement compulsif (sans contrôle par le sujet lui-même).
Cela entraîne un mécanisme physiologique qui fait qu’il y a dépendance entre symptômes de
sevrage. Le terme « dépendance » est souvent à l’origine de malentendus. On les utilise avec :

*l’état d’un individu qui subit les symptômes de sevrage (quand il arrête de prendre
régulièrement d’une drogue)

*l’état d’un individu qui prend compulsivement une drogue pour le plaisir qu’elle procure.

Il y a donc deux choix différents pour une même définition (pour éviter les effets désagréables).
Cette définition est trop ambiguë. On supposait que les deux aspects du problème étaient les
mêmes. Cette supposition est incorrecte. Le terme addiction est une forme extrême de

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dépendance, dans laquelle le besoin de se procurer de la drogue est devenu le moteur essentiel de
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la vie de l’individu.

Les symptômes de sevrages : ce sont des symptômes physiologiques. Quand on arrête, on


baisse l’utilisation de certaines drogues. Différentes drogues produisent différents effets et types
de symptômes de sevrage. Mais une même famille de drogue entraîne un sevrage similaire. Les
symptômes de sevrage sont les opposés exacts des effets de la drogue). Ex : la morphine, le
sevrage entraîne de l’irritabilité, des tremblements, de la perte d’appétit, augmentation de la
fréquence cardiaque et de la pression artérielle plus des ondes de chair de poule dans tout le
corps. Le délai du syndrome de sevrage est de quelques heures après la prise de la drogue. Le
sujet peut facilement faire le lien. L’administration d’une drogue aux effets antagonistes peut
produire les effets d’un sevrage même en présence de drogue.

La variabilité du syndrome de sevrage est très grande d’une drogue à l’autre. L’intensité
est très variable, de si léger que le sujet ne le remarque pas à très grave et entraîne jusqu'à la
mort. Parfois c’est un problème pour arrêter la drogue. L’expression du syndrome de sevrage
peut être faible ou grave. Il faut le gérer avec un programme d’administration de la drogue. La
disparition des symptômes de sevrages, est de 10 à 20 min dans le cas de la morphine, quand on
rajoute une couche ou un opiacé de la même famille. Quand une drogue n’est plus disponible,
une autre de la même famille enlève les symptômes : c’est la dépendance croisée.

Certaines fonctions physiologiques du toxicomane se sont adaptées à l’effet de la drogue,


sa suppression perturbe le fonctionnement. Plus précisément, il existe un lien entre tolérance et
dépendance. On peut constater une tolérance à une drogue sans dépendance mais on n’en
constate jamais de symptômes de sevrage en l’absence de tolérance. Les symptômes de sevrage
sont l’ajustement à une drogue, réalisé par l’organisme (réponse à une administration répétée de
drogue, le corps s’adapte). Quand cette adaptation se met en place, c’est le sevrage, il faut un
certain temps d’adaptation à la vie du corps sans la drogue. Ce n’est pas étonnant que les
symptômes soient l’effet inverse des drogues.

Il y a des ajustements moléculaires. Le système nerveux veut assurer la physiologie et provoque


des mécanismes adaptatifs.

On dénote 3 cas de figures :

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-La Régulation Négative, dite « down regulation ». Dans ce cas le système s’adapte à la présence
9
de molécule agoniste, agit sur les mêmes cibles. Comme il y en a trop, le système baisse le
nombre de récepteurs progressivement. Au stade 2 on constate une tolérance à l’agoniste et au
transmetteur (endogène). Il y a baisse progressive des récepteurs donc on augmente la dose.
Quand on arrête de donner la drogue, il n’y a plus que le transmetteur endogène…puis le
symptôme de sevrage.

-L’Affinité : il n’y a pas changement du nombre de récepteurs mais changement stéréochimique


du récepteur pour l’agoniste seul. Les récepteurs deviennent plus sensibles à l’agoniste (mais ne
changent pas le transmetteur endogène). Il y a tolérance à l’agoniste seul, donc pas de sevrage
car le transmetteur endogène ne change pas.

-La Régulation positive, dite « Up regulation ». La molécule exogène est un antagoniste donc ce
cas, on a un effet inverse : augmentation du nombre de récepteurs. Il y a une néosynthése de
molécules réceptrices a cause du fait que c’est un antagoniste. On constate une sensibilisation
(inverse du servage). Par exemple, avec des amphétamines, plus on en donne et plus il est
sensible, on a besoin de 1000 à 100 000 fois moins de molécules pour avoir les mêmes effets.

AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU MODELE DE DEPENDANCE PHYSIQUE

Avantage : s’applique à n’importe quel type de neurone qui entraîne une dépendance (opiacées,
alcool et barbituriques).

Inconvénient : Le modèle de dépendance physique soulève des problèmes : des puissantes


addictions (assuétudes) peuvent se développer pour des drogues comme la cocaïne, ou la
marijuana alors que le sevrage ne crée pas de symptômes de sevrages (ou alors très faibles).
L’addiction se développe sans symptômes de sevrage.

On a donc ajouté quelque chose au modèle, ils ont ajouté la dépendance


psychique, donc avec des symptômes de sevrage psychique, c'est-à-dire des symptômes
cérébraux sans manifestation extrême. L’individu est extrêmement motivé à prendre cette
drogue.

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Le concept : la dépendance psychique renvoie à tout usage excessif de


drogue ne pouvant pas être expliqué par une dépendance physique. L’utilisation de drogue
pourra être motivée par la recherche d’effets agréable de la drogue. Toutes les drogues à
dépendance entraînent des manifestations cérébrales de récompenses. L’explication in fine est
psychologique (le modèle de dépendance physique est largement accepté.

Le modèle dit de renforcement positif est une carence du


modèle de dépendance physique, il n’est pas en mesure de rendre compte du début de la prise de
drogue, car il n’y a pas de symptômes de sevrage au début. Vers les années 50-60 il y a création
du modèle de renforcement positif du comportement, d’addiction. Ce modèle est né de la
recherche animale (rôle clé num 1).

Dans les 50 dernières années, on a constaté que les


animaux étaient capables de devenir des toxicomanes. Observés par les Ethologues. Il y a
association entre injection de drogue et soulagement des symptômes de sevrage.
(Conditionnement pavlovien précis pour les behavioristes, et pour eux un délai de 15 à 20 min
est impossible dans l’application à l’injection de la drogue. Mais vint un progrès technologique :
l’autoadministration de drogues. C’est simple, on a inventé un système où l’animal
s’autoalimente en drogue.

Pour certaines drogues comme la cocaïne, très vite la drogue devient un stimulus interne.
(Attention, on note le poids des fictions conceptuelles de l’époque).

Au départ : fiction conceptuelle dominante avec des idées antérieurs (les animaux
n’entraînent pas de dépendance).

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Conséquence c’est que rats et singes ont subi une série d’injections répétées de morphine. On
9
leur a donné alors, après installation de la dépendance, la possibilité de s’autoadministrer cette
drogue. Les animaux ont appris très vite à appuyer sur le levier pour avoir de la drogue.

Etude de SCHUSTER qui est pharmacologue : les animaux pas rendus dépendants vont
quand même s’administrer cette drogue (ne sont pas dépendants à cause d’injections trop
faibles). Dans le même laboratoire, les rats et les singes s’autoalimentent de la cocaïne sans
dépendance physique. Ses travaux contredisent les modèles précédents. Attention, la dépendance
physique est un facteur important mais pas indispensable pour entraîner une autoadministration.

De plus ces études expliquent, indiquent que l’acquisition d’un comportement


d’autoadministration est régie comme le principe d’apprentissage contrôlé par un renforcement
positif. C’est la loi du conditionnement opérant. De ce fait il n’y a pas besoin de considérer ce
comportement d’autoadministration comme une maladie (conditionnement opérant ou
instrumental).

Modèle du renforcement positif ; étude du comportement behavioriste (Skinner)

Heul : le renforcement est ce qui réduit le besoin, la motivation (biologique/nerveux). On


considère comme renforcement mais même si ne baisse pas le besoin (le renforcement est plus
que le besoin réduit).

Pour Skinner, un renforcement positif est un stimulus qui augmente la force de la réponse
opérante s’il est présenté juste après celle-ci. Un renforcement négatif est un stimulus qui produit
le même effet s’il est enlevé.

La Loi du Conditionnement Opérant (Skinner) : si l’apparition de la réponse opérante est


suivie par la présentation d’un renforcement positif, la force de la réponse est augmentée.

L’Auto Stimulation Intracérébrale (Olds et Milner 1954)

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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En laissant à l’animal le soin de stimuler certaines aires cérébrales, il y a un renforcement positif.


9
Il peut fermer le passage en appuyant sur une pédale, il va s’auto stimuler par renforcement
positif. Ces systèmes avaient permis de renforcer des attitudes liées à la survie (reproduction de
l’espèce). Cela ressemble au renforcement positif classique (alimentation, partenaire sexuel…)

Le renforcement intra cérébral ne présente pas de satiété. Olds avait montré cela sur des rats
soumis à ce phénomène 1h/jr début de réponses, jusqu'à 5000réponses par heure. Ce type de
renforcement, il y a quelque chose par rapport au système classique.

Chez l’homme, l’autostimulation intracérébrale fait sur des cas d’épileptiques (contrôle
en cours d’opération avec des trépanations). Chez l’homme en 1972, avec HEATH. Pb animal :
on ne sait pas ce qu’il ressent. Chez l’homme, il y a la notion de plaisir intense. Ce sont les
mêmes zones que chez l’animal qui conduisent à l’autostimulation. Elles sont alignées le long du
faisceau du télencéphale. On a l’impression que l’on cherche à activer ces zones-là qui sont
localisées à la base du cerveau.

Biochimie du Renforcement :

Les drogues agissent comme des renforcements, elles activent directement ces systèmes de
renforcement. Elles renforcent leur propre administration dans ces zones-là. Elles agissent en
produisant un renforcement artificiel.

Depuis les années 60, il y a des travaux sur les systèmes de renforcement. On connaît
bien la localisation et la biochimie, l’activation d’au moins un de ces systèmes est responsable
des actions renforçatrices des deux classes principales de drogues qui sont auto administrées (ex :
héroïne, morphine (opiacés), cocaïne et amphétamines). Une des zones au moins est responsable
du renforcement de l’autoadministration.

Bozarth et Wise ont mis de la cohérence, années 80 (83 plus précisément), ils font une
hypothèse pour synthétiser le tout. L’autoadministration de drogue : il y a deux éléments

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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importants : l’Aire Tegmentale Ventrale, et les neurones dopaminergiques (qui envoient des
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projections vers le noyau accumbens, à la base du striatum). Entre les deux, il y a projection.

ATV

Endorphine

DA

ACCUMBENS

Ces fibres en retour (retroprojection) fonctionnent avec l’endorphine, plus les récepteurs
sur les cibles pour chaque molécule. C’est le renforcement dopaminergique.

Les arguments pharmacologiques, on sait que les animaux s’auto administrent morphine
et opiacés quand sont directement injectés dans l’aire tegmentale ventrale. Le transmetteur libéré
est la dopamine (donc le récepteur au niveau de l’accumbens). Or cocaïne et morphine sont
directement à ce niveau-là, ils vont construire les éléments de réponse positif (si il y a injection
dans l’accumbens).

Si on fait l’utilisation d’antipsychotiques, ils bloquent la dopamine (ce sont des


agonistes), ils bloquent les propriétés des opiacés, de la morphine, de la cocaïne…

L’argument lésionnel : l’auto administration en intraveineuse s’arrête quand le système


ATV accumbens est lésé. Le système de renforcement (circuit de récompense) n’implique que
deux centres cérébraux (mais plus de parties prennent le processus). Il semble que tout semble
passer par là. Même centre directement ou indirectement.

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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Il y a deux autres noyaux :

-l’aire pré optique médiane MPO

-gris periventruculaire GPV dans le 4ième ventricule

L’injection directe des opiacés dans ces noyaux produit des effets bien spécifiques.

MPO=> contrôle des opiacés sur la température.

GPV=> responsable de plusieurs autres effets des opiacés (autres que température
et renforcement positif) : analgésie, sédation, dépendance physique. Les opiacés injectés
directement dans l’aire tegmentale ventrale : il n’y a pas d’effets de syndrome de sevrage quand
on arrête.

L’injection => autoadministration et renforcement positif sont des arguments en faveur


de l’abandon de l’autre modèle à titre d’explication principale. Le syndrome de sevrage est
important mais n’est pas le syndrome principal.

Les drogues en tant que renforcement positif ou négatif :

=>Discrimination et généralisation de drogue :

La drogue peut le considérer comme un autre stimulus (réponse spécifique du psychologue au


pharmacologue). Discriminatif, distingué d’une autre drogue (ou d’un excipient). On effectue
une étude sur les rats, par le biais d’un conditionnement opérant, on injecte deux drogues
différentes pour deux nourritures différentes en appuyant sur les pédales. Au terme d’un
entraînement long (une vingtaine de séances), les rats discriminent l’état interne dû à une drogue,
d’une autre.

FR taux fixe (FR 10 programma de renforcement si 10n de fois).

NCHINDA TCHOUALA Souhaite 03 Novembre 2020


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On les soumet à un test de généralisation : dans quelle mesure ils discriminent une substance par
9
rapport à une autre. Finalement, la structure chimique ne donne pas d’informations sur des
correspondances physiques. (Comment ils ressentent les drogues).

On veut voir si ces stimuli internes peuvent avoir une valence positive ou négative. On
les soumet à un test de préférence de places (considéré comme positives ou négatives). On les
met dans une cage à trois compartiments, et on les met dans un des compartiments 1jour en leur
injectant une drogue A.

A B

Plus tard, on les retire. Le lendemain, on les remet, mais sans drogue. On a laissé ouvert tous les
compartiments. On regarde alors là où ils vont le plus longtemps, là où ils vont se maintenir. Si
la drogue est aversive, ils ne vont pas dans le compartiment en question. Si la drogue est bien
acceptée (connotation affective), les souris restent dans le compartiment A.

Exemple : le Propofol : autoadministration de drogues, chez les animaux, cela créer un


effet renforçateur, une balance positive. Certaines drogues induisent des stimuli internes
(positifs). Mais est-ce bien la drogue qui explique l’autoadministration ? N’est-ce pas l’effet
renforçateur, ou un autre effet ?

Ex : la cocaïne à un effet activateur.

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Expériences de Pickens et Thomson.

Ils réalisent un conditionnement opérant. Ils ont montré que c’était dû à cela que les animaux
s’auto administraient de la drogue.

Ligne A : le rat ne produit de réponses que lorsque les infusions de drogue dépendent des
réponses (contingent de drogue : cocaïne, relation de contingence entre comportement et
drogue). S’il n’y a pas de relation de contingence, il n’y a pas de réponses.

Ligne B : extinction de réponse quand on injecte du liquide physiologique. Il n’y a pas de


réponses. Il y a cumul de stimulations internes et externes (avec de la lumière).

Ligne C : l’illumination n’est pas à elle seule responsable de l’activation.

Ligne D : inversion de la relation de contingence, le rat modifie ses actions en


conséquence.

Cela montre que le comportement du rat est contrôlé par la relation de contingence associé à
chaque réponse plutôt que par une autre propriété de la drogue ou de situations de tests.

C’est un peu paradoxal : le paradoxe du renforcement positif (action des drogues), ce


modèle soulève certaines questions.

Le paradoxe ? Comment il peut rendre compte du comportement addictif et du maintien du


comportement malgré les conséquences négatives ?

Ex : les singes, on leur donne un accès libre à la cocaïne où a des amphétamines. Souvent
les singes refusent de manger et dormir pour avoir de la drogue. A terme, on obtient des
conséquences négatives du style agression ou overdose. On constate la même chose chez les
toxicomanes. Ce comportement est paradoxal : envie de drogue et en même temps d’arrêter.

Gène Heymann : « Si l’utilisation d’une drogue addictive produit au total un effet de


renforcement positif, qu’est-ce qui expliquerai qu’un toxicomane voudrai arrêter d’en prendre ».

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Remarquons qu’un tel paradoxe ne caractérise pas que les drogues. Beaucoup d’éléments de la
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consommation entraîne des renforcements, elle peut être excessive jusqu'à l’autodestruction (ex :
la nourriture).

Le renforcement que produit le stimulus drogue présente aussi un caractère


d’ambivalence.

Test qui prouve l’ambivalence :

On dispose des rats dans une boite allongée, avec à chaque bout une pédale. Quand ils appuient
sur la pédale d’un des bouts, il y a autostimulation électrique des mêmes zones cérébrales
(accumbens). Le rat apprend à s’auto stimuler en A. Mais en fait, les rats ne restent pas en A. La
deuxième pédale arrêtera la situation en B. Le rat allait de l’une à l’autre. Le plaisir est univoque,
il n’y a pas d’ambivalence.

Autre exemple : boire tout en sachant que le lendemain on aura la gueule de bois…

Réponse pour le psychologue : ce qui est important, ce sont les effets ressentis
immédiatement. Si un individu a le choix entre un renforcement immédiat et un renforcement
différé, il y a préférence pour le renforcement immédiat. L’aspect immédiat du renforcement.
Si les conséquences aversives ne sont que peu ou pas conséquentes, il n’y a pas de comportement
aversif comme quand les conséquences sont beaucoup plus difficiles à supporter.

3°) Autoadministration de drogue chez l’Homme et les autres animaux :

Les animaux de laboratoire s’injectent beaucoup de drogues. Ex : Méthadone (substitut à


l’héroïne, par voie orale), le PCP (Anglais : dust, la poussière d’ange), le MDMA (ecstasy).

Les succès engendrés sur les animaux avec les expériences de conditionnement opérant
ont poussé les chercheurs à faire ce genre d’expériences chez les hommes. Cela est réalisé sur
des volontaires payés. Pour des raisons éthiques, ils avaient déjà une expérience de la drogue. La
réalisation se fait soit dans un milieu très contrôlé soit au domicile du patient.

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Les premières études ont été réalisées par N. Mello et Mendelson. Ils ont appliqués à
l’homme les méthodologies animales. Les sujets étaient plusieurs semaines (voire des mois) dans
le service hospitalier. Ils avaient la possibilité de réaliser des tâches opérantes (appuyer sur une
pédale ou un vélo). Pour gagner des jetons (renforcement secondaire), mais cela leur permettait
ensuite de les échanger contre l’injection de drogue.

Cette situation est bien plus informative sue l’observation de toxicomanes dans leur
environnement, car ils peuvent évaluer l’effet des différentes doses (comparer avec ceux placebo,
la disponibilité en drogues, les voies d’administration, plus l’effet d’autres drogues injectées
simultanément).

Ils mesurent aussi des variations dans les comportements, une vision précise des effets
des drogues sur le comportement. Ce sont des situations très contrôlées. L’inconvénient de cette
méthode : le dilemme. La comparaison a des sujets naïfs qui n’ont jamais pris de drogue, ils
risquent de tomber dans la dépendance, et c’est pour cela que l’on prend que des sujets qui ont
déjà pris de la drogue. Le deuxième problème est l’environnement artificiel, avec amélioration
des techniques pour l’utilisation hors laboratoire.

Le sujet en laboratoire réalise une absorption de gélules, avec des couleurs


différentes par demi-journées, correspondant aux drogues et aux placebos. On leur demande de
choisir celle qu’ils préfèrent, et celle qu’ils souhaitent prendre ultérieurement.

Si la drogue est un renforcement positif, elle sera choisie plus souvent. Mais, il n’y a pas la
même précision, pas le même risque (avec une quantité de drogue plus grande).

Conclusion, il n’y a pas de grande différence entre l’homme et l’animal pour :

-le type de drogue

-le pattern d’auto administration identique.

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Toutes les espèces animales se droguent, mais elles ne s’auto administrent pas les mêmes
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drogues. (Pas de LSD, THC…). Ils ne se l’administrent avec le même pattern sue chez l’homme
(parfois pattern de prise très similaire avec des micros sevrage.).

Le conditionnement, la drogue était prise comme n’importe quel renforcement positif.


Analyse du comportement en termes de conditionnement opérant (Pavlov) : le conditionnement
classique.

La drogue est un renforcement, donc on peut mesurer le potentiel addictif. Grâce à une
attitude similaire entre l’homme et l’animal dans ses patterns d’administration, on mesure le
pouvoir addictif des molécules, par les psychopharmacologues.

Ex : dans une boite de Skinner, on met une pédale aux deux extrémités, c’est le
« continuous renforcing », un programme américain.

Le problème est si la drogue est aussi anesthésique, l’animal dort donc il est impossible de voir
l’addiction. Si la drogue est une amphétamine, le biais est dans l’autre sens, il présente des
stéréotypies comportementales… C’est trop simple.

On va donc faire des « Programmes de renforcement proportion progressif ». Dans ce


programme, le renforcement à proportion constante :

FR1=>stimulation à chaque réponse

FR10=>stimulation toutes les 10 réponses

Proportion progressive par FR50 puis FR100.

Le point de rupture est quand l’animal ne veut plus car le programme est trop élevé et
l’animal refuse de répondre. Les drogues à haut potentiel addictif vont motiver l’animal à

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travailler pour obtenir une drogue avec un nombre très élevé de réponses (conditionnement
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opérant avec le programme à proportion progressive).

Les stimulants psychomoteurs en générale (cocaïne, amphétamines…) sont les


renforcements les plus puissants jamais rencontrés. Les rats entraînés à appuyer sur une pédale
appuient jusqu'à 1000 fois (parfois en oubliant les autres activités comme manger et boire). Les
humains s’injectent la cocaïne pour les mêmes raisons.

La voie d’administration est importante : elle joue un rôle capital dans ce domaine. Les
drogues fumées ou en intraveineuse, ont des effets très rapides donc un contrôle important du
comportement (l’effet immédiat l’emporte sur l’effet différé). Mais aussi d’autres facteurs
interviennent, comme des facteurs génétiques, individuels ou classiques.

1_Les facteurs génétiques :

Rosenzweig dans « Psychobiologie » : le modèle de renforcement positif de l’addiction ne rend


pas compte que les gens qui s’essayent aux drogues ne deviennent pas tous toxicomanes.

On sait que différentes souches de rats différents entre elles en fonction de la prise
d’alcool (on réalise des accouplements entre mâles et femelles avec la même tendance). Les
descendants se comportent en relation avec leurs jeux génétiques.

Chez l’humain, le sujet dont la famille est alcoolique, à un risque plus important que dans la
population générale d’être alcoolique, donc il y a des facteurs de prédisposition génétique
(cocaïne, opiacés). La dépendance vis-à-vis des gènes ?

Son vécu individuel contribue à former sa personnalité et son comportement, même une
addictologie ne conduit pas à une toxicomanie.

Autre exemple : les vétérans, nombreux sont ceux qui se sont drogués (à l’héroïne de
façon régulière). 85% de ceux qui se droguaient ont arrêtés en revenant de la guerre (avec un
syndrome de sevrage important en rentrant), et ce malgré l’accessibilité de la drogue. In fine

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12% des vétérans sont restés héroïnomanes. Un nombre significatif a arrêté. L’expérience
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dépend d’autres facteurs.

2_Facteurs de conditionnement (études animales) :

Le choix entre plusieurs renforcements (par les pédales de Skinner), renforcement à


concurrences : le comportement et la probabilité de renforcement sont appariés. Si on renforce
les appuis à droite à 70% et l’autre à 30%, il y a ^partage du comportement entre les deux
pédales.

La prédiction des coups de présence des rats : la valeur de renforcement de stimulus est
influençable. Un organisme va distribuer son comportement (renforcement) entre les différentes
alternatives et va caler sur la partie en fonction du renforcement lié aux différentes alternatives
(proportionnellement aux différentes alternatives). Il ne va pas maximiser mais apparier.

Dans la vie réelle, il faut tenir compte de :

-la drogue

-les renforcements positifs qui rentrent en compétition avec la drogue.

Cela permet de comprendre que les vétérans ne sont pas devenus des toxicomanes. Au retour, ils
ont eu une activité professionnelle et familiales non compatibles avec de la drogue.

Plusieurs études chez l’animal confirment ces hypothèses (drogues plus autres hypothèses de
renforcement).

Conditions expérimentales chez l’animal :

1981 : Alexander a montré que les rats élevés en groupes sociaux (engagés dans des multiples
activités) consomment moins de morphine que les rats élevés isolement en cage.

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1987 : Shenk et Al, ont des résultats encore plus nets avec la cocaïne (puis par la suite résultats
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similaires avec d’autres drogues).

Les études récentes françaises : des rats isolés font une modification cérébrale
(transporteur de la dopamine), notamment dans les zones sensibles. Il y a une modification donc
une sensibilité différente en fonction de la drogue (déplacement complet de la réhabilitation
après expérience, l’environnement joue un rôle au moins aussi important.

EVALUATION

2 Questions abordées :

1. Comment réduire la souffrance ?

2. Comment améliorer l’humeur et combattre la dépression ?

3. Comment réduire l’anxiété, la peur d’avoir peur ?

4. Comment maîtriser les délires et les hallucinations des malades mentaux ?

5. Comment modérer ou augmenter l’appétit ?

6. Comment réguler le sommeil ?

7. Comment ralentir le vieillissement et contrecarrer les pertes de mémoire ?

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Références bibliographiques
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1. ANDRE Christophe / Les thérapies cognitives, Meschers, Bernet-Danilo éd., « Collection
Essentialis », 2002.

2. ELKAÏM Mony / Si tu m’aimes, ne m’aime pas. Approche systémique et psychothérapie,


Paris, Seuil, «Points Essais », 2003.

3. ROBINE Jean-Marie / La Gestalt-Thérapie, Meschers, Bernet-Danilo éd., « Collection


Essentialis », 1998.

4. SCHMITT Laurent / Psychothérapie de soutien, Issy-les-Moulineaux, Elsevier Masson


SAS, 2012.

5. Van RILLAER Jacques / Les thérapies comportementales, Meschers, Bernet-Danilo éd.,


«Collections Essentialis », 2e éd. 2002.

6. Henri Ey: Manuel de psychiatrie. Ed.: : Masson; 2010

7. Georges Lanteri Laura : La sémiologie psychiatrique : son évolution et son état en 1982,

8. (article princeps) in l'Evolution psychiatrique, oct.-décembre 2007, vol 72, no 4

9. Guelfi JD, éd. Psychiatrie. Paris : PUF; 1993

10. Guillevin L, éd. Sémiologie médicale. Paris : Flammarion Médecines-Sciences; 2004

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