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GENERALITES SUR LA PSYCHIATRIE ET MODELES EXPLICATIVE

1- Généralités

1-1- Définition

La psychiatrie est une branche de la médecine qui a pour objet la maladie mentale. La
psychiatrie est l’étude de la pathologie de la vie de relation.
Elle diffère de la psychologie qui traite des motivations et qui a pour objet l’organisation et le
système relationnel de l’individu normal avec son milieu.
Elle est différente de la Neurologie qui traite des innervations et a pour objet la pathologie de
la vie de relation instrumentale c'est-à-dire celles des voies et des centres de la
psychomotricité.
1-2- Evolution
Schématiquement la psychiatrie classique a connu trois étapes évolutives :
- La 1ère étape a concerné la description des syndromes et dont le regroupement en entités
définit la nosographie : c’est la classification des maladies.
- La 2ème étape essaie de comprendre les phénomènes psychopathologiques et leur genèse (=
psychopathologie). Deux tendances sont apparues et se sont opposées : l’organogenèse et la
psychogenèse.
- La 3ème étape tend à replacer (situer) l’homme malade dans son milieu socioculturel.

2- DEFINITION DE LA MALADIE MENTALE

Il est difficile de définir la maladie mentale quand on se réfère à des maladies organiques
comme la tuberculose, l’hépatite virale, le paludisme, qui obéissent à un schéma linéaire qui
est un schéma médical classique : Etiologie  Mécanisme physiopathologique  Lésion 
Symptômes  Maladie.
Dans la psychiatrie, la difficulté vient du fait que c’est la personne elle-même qui est malade.
Il faut donc comprendre la notion de personne, comment elle s’organise et pourquoi elle ne
s’adapte plus à un moment de son histoire.
Ce-ci implique une connaissance des sciences humaines, en d’autres termes il faut envisager
toutes les valeurs du milieu de la personne. C’est ainsi qu’on a à faire à un schéma circulaire
renvoyant à des causes multifactorielles.

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Ainsi la maladie mentale apparaît comme un désordre de l’articulation avec la loi du groupe.
On parle de maladie mentale quand la relation de la personne n’est plus adaptée avec son
entourage sur le plan social, professionnel et environnemental.

3- MODELES EXPLICATIFS DE LA MALADIE.

3- 1- OCCIDENTAUX :
Ils sont orientés vers l’individu, le biologique, le psychisme, l’autonomie personnelle, le
rationalisable.
Ils se caractérisent par la division de l’individu en somatique (les lésions) et en psychique.
3- 1- 1- Somatique : le modèle explicatif est la paralysie générale.
C’est une méningo-encéphalite spécifique caractérisée par une évolution démentielle
progressive. Dans sa phase terminale il y a perte ou affaiblissement des facultés mentales.
C’est une forme de syphilis nerveuse où les lésions sont causées par le tréponème pâle. C’est
le prototype des entités anatomo-clinique.
3- 1- 2- Psychique : le modèle explicatif est l’hystérie.
Le problème de l’hystérie est l’inverse de la paralysie générale. Ce n’est pas une maladie
localisable susceptible d’une définition anatomo-clinique. Dans l’hystérie, la
symptomatologie est diverse ; on peut retrouver des paralysies, des hémiplégies, des
contractures, des cécités, des crises, etc… La spécificité est l’absence de lésions organiques
pouvant expliquer les troubles observés. Il s’agit de phénomènes pithiatiques (troubles que
l’on peut provoquer et faire disparaître par la suggestion).
3- 2- AFRICAINS
3- 2- 1- Composition de la personne dans la conception africaine :
La personne se compose de :
- corps ou enveloppe corporelle « fari »

- principes vitaux « ni »

- principes spirituels « ja »

3- 2- 2- Définition du sujet dans l’imaginaire sociologique africaine :


L’individu se définit selon 3 axes :
- l’axe vertical : ancêtres, les ascendants

- l’axe horizontal : égaux (rivaux)

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- l’axe existentiel : individu

L’individu est sous la pression de groupe dont il est partie constitutive.


3- 2- 3- Causes et systèmes de maladies selon le modèle explicatif africain :
Selon le modèle explicatif africain, la maladie peut avoir :
- des causes matérielles apparentes directes qui sont reconnues, mais

- des causes indirectes et lointaines qui ont déclenché les évènements


conduisant à la maladie, elles sont toujours le fait d’une agression extérieure
par un homme vivant ou un esprit.

Ainsi on observe différents systèmes dans ce modèle :


- Le système sorcellerie anthropophagie : la victime éprouve dans son corps
l’impression de mort imminente, de destruction d’organe.

- Le système maraboutage : action maléfique ou bénéfique selon sa direction


exercée par l’intermédiaire d’un marabout.

- Le système transgression des interdits : l’attaque par des esprits ancestraux qui
sont considérés comme garant de la loi, de la tribut, de la communauté, de la
lignée.

3- 2- 4- Bénéfices des représentations traditionnelles :


- La non responsabilité du malade et de sa famille dans la survenue de la
maladie. Il est agressé de l’extérieur.

- Le malade ne fait pas l’objet de l’action thérapeutique, elle vise l’agresseur


responsable de la maladie

- Le non rejet du malade avec la participation effective ou symbolique du cercle


familial à la prise en charge.

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LA NOTION DE MALADIES MENTALES ( PSYCHOSE ET NEVROSE)
Objectifs du cours

- Définir la psychose
- Citer les critères de différences entre psychose et névrose
- Citer et définir les caractéristiques du syndrome délirant
- Décrire le syndrome de désorganisation
- Citer 2 Psychoses aiguës et 2 Psychoses chroniques
- Définir cliniquement la névrose
- Citer 4 névroses actuelles
- Décrire 5 symptômes névrotiques

PLAN

INTRODUCTION
I- PSYCHOSES OU ETAT PSYCHOTIQUE
1.1. Généralités
1.1.1. Définitions
1.1.2. Critères permettant de différencier les psychoses et les névroses
1.2. Signes spécifiques d’un état psychotique
1.2.1. Syndrome délirant
1.2.2. Syndrome de désorganisation
1.3. Grandes affections psychiatriques
1.3.1. Psychoses aiguës
1.3.2. Psychoses chroniques
II- NEVROSES OU ETAT NEVROTIQUE
2.1. Généralités
2.1.1. Définition
2.1.2. Classification des névroses
2.2. Sémiologies des névroses
2.2.1. Anxiété
2.2.2. Angoisse
2.2.3. Inhibition intellectuelle
2.2.4. Phobie
2.2.5. Obsession
2.2.6. Compulsion
2.2.7. Conversion
2.2.8. Autres manifestations
Conclusion

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INTRODUCTION

La maladie mentale apparaît comme un désordre de l’articulation avec la loi du groupe. On


parle de maladie mentale quand la relation de la personne n’est plus adaptée avec son
entourage sur le plan social, professionnel et environnemental.

L’ensemble des maladies mentales se répartit en deux grands groupes qui sont : les psychoses
et les névroses.
I. LES PSYCHOSES OU ETAT PSYCHOTIQUE
1. GENERALITES
1.1. Définition
La psychose est une maladie majeure affectant la vie psychique dans son intimité au niveau de
la conscience de soi et de la perception du monde extérieur. Elle perturbe plus ou moins
gravement les relations du malade avec autrui.
1.2. Les critères permettant de différencier les psychoses des névroses :
- La perte de contact avec la réalité : elle existe toujours dans les psychoses, elle peut être
totale (comme dans la schizophrénie) ou partielle (comme dans les délires chroniques) ; elle
est absente dans les névroses.
- La méconnaissance de l’état morbide : Elle est classiquement associée à la psychose. Ce
critère n’est pas absolu ; en effet certains débuts de psychose s’accompagnent d’une relative
conscience de l’état morbide.
- L’étiologie : elle est classiquement génétique et biologique dans la psychose alors qu’elle est
psychologique dans la névrose.
- La gravité : Elle n’a qu’une valeur relative ; généralement le pronostic de psychose est
beaucoup plus sombre que celui de névrose.
I.2. SIGNES SPECIFIQUES DES ETATS PSYCHOTIQUES :
L’ensemble des états psychotiques peuvent être regroupés en 2 catégories syndromiques : le
syndrome délirant et le syndrome dissociatif.
1.2.1. LE SYNDROME DELIRANT
1.2.1.1. Définition : le délire est une production pathologique de la vie mentale qui
substitue (remplace) ou fait coexister une réalité subjective à la réalité commune.
Cette réalité subjective est composée d’idées, de conceptions, de croyances qui ne
correspondent pas aux critères habituels du groupe social et dont le sujet ne perçoit
pas le caractère pathologique.
Le délire s’accompagne d’une conviction inébranlable, d’une forte adhésion et de
troubles du comportement.

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Pour le patient le délire est une réalité qu’il est inutile de chercher à contre carrer par la
démonstration, le raisonnement ou l’ironie.

1.2.1.2. Caractéristiques du délire


Le délire est caractérisé par son thème, son mécanisme et sa structure.
 Le thème : C’est la nature des idées délirantes. Il existe plusieurs thèmes de délire. Il
peut s’agir de thème :
- De persécution ou de préjudice
- De grandeur ou mégalomaniaque (le malade se croit supérieur, riche, puissant, investi
d’une mission importante ; il peut avoir des idées mystiques (messianisme, prophétie)
- D’influence : le patient a le sentiment « d’être commandé, téléguidé » par une force
extérieure à sa volonté
- De référence : le patient a la conviction que l’attention ou les conversations des autres
se rapportent à lui avec une connotation péjorative
- A connotation dépressive : le patient a des idées de culpabilité, d’indignité, de ruine,
d’impuissance, d’incurabilité, de damnation
- Passionnel se rapportant à la jalousie ou à l’érotomanie.
- Hypochondriaque : le patient a la conviction d’être atteint d’une maladie grave
- De dépersonnalisation, de déréalisation.
 Les mécanismes : Ce sont les différents modes de perception ou de pensée par lesquels le
sujet construit ses convictions délirantes.
Il existe 5 types de mécanismes délirants :
- Mécanisme hallucinatoire : C’est une perception sans objet à percevoir. On distingue :
o Les hallucinations psycho-sensorielles, dites « hallucinations vraies ». Toutes les
facultés sensorielles peuvent être incriminées : audition, vision, olfaction, goût,
sensibilité corporelle.
o Les hallucinations psychiques ou « fausses hallucinations ». L’expérience est non
sensorielle et ne fait intervenir que les pensées.
- Mécanisme interprétatif : C’est l’explication erronée d’un fait réel : « on me surveille
car j’ai vu une voiture s’arrêter dans ma rue ».
- Mécanisme d’illusion : C’est la perception déformée d’un fait réel. L’illusion
délirante n’est pas reconnue comme une erreur : illusions olfactive, visuelle, auditive,
cénesthésique.
- Mécanisme intuitif : il s’agit d’une idée fausse admise par le malade : « il se sait être
le fils de Dieu ».
- Mécanisme imaginatif : caractérise les délires paraphréniques : « je suis le chevalier
du château, je navigue dans les étoiles ».
 La structure : Il s’agit de l’enchainement des idées, leur cohérence ou non. Il existe deux
types de structure :

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- Le délire systématisé qui a un déroulement cohérent, ordonné, l’exemple type est le délire
paranoïaque.
- Le délire non systématisé ou délire polymorphe ou délire flou ; il est incohérent, l’exemple
type est le délire paranoïde.
1.2.2. Le syndrome de désorganisation ou dissociatif
Il s’agit d’un processus interne désorganisant de l’activité mentale du sujet. Il se révèle à
l’observateur par la discordance qui se manifeste :

 Dans le domaine intellectuel par :


 Le barrage : arrêt brusque du discours avec reprise après un silence sans que le sujet
prenne conscience de cette rupture.
 Le fading : ralentissement progressif du discours et reprise spontanée du rythme ; au
cours du fading, le sujet paraît absent.
 Le néologisme : mots nouveaux employés par le malade dans son discours.
 Les paralogismes : mauvaise utilisation des mots (nouveau sens).
 L’agrammatisme : mauvaise utilisation de la syntaxe.

Ces altérations du langage entrainent une incohérence verbale pouvant aboutir à un langage
incompréhensible appelé « Schizophasie ».

 Altération du système logique (illogisme), caractérisée par une pensée diffluente, une
ambivalence des propos (bien et mal attribué à la même chose).
 Dans le domaine affectif, on note une dysharmonie émotionnelle, une discordance
affective :
 Affects discordants à la situation, à la pensée, le malade émet avec sourire des propos
tristes et avec indifférence ses préoccupations,
 Affects discordants à la mimique (sourire et rire immotivés)
 Ambivalence affective : (coexistence simultanée de 2 sentiments contraires sans
perplexité de la part du malade (aimer et détester à la fois),
 Conduites affectives paradoxales (ruptures dans les comportements, impulsions
immotivées, actes auto ou hétéro agressifs subits, incompréhensibles imprévisibles.
 Dans le domaine psychomoteur, on retrouvera :
 Des maniérismes (mauvaise coordination, dysharmonie des mouvements donnant
impression de maladresse, de surcharge),

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 Des parakinésies (stéréotypies et phénomènes en écho : écholalie, échopraxie,
échomimie),
 Syndrome catatonique : il associe dans sa forme complète : Négativisme, Catalepsie et
Hyperkinésie (stéréotypie, impulsion gestuelle ou verbale, décharges motrices souvent
clastiques.
1.3. Les grandes affections psychotiques
1.3.1. Psychoses chroniques
Ce sont :
- Les schizophrénies
- Les délires chroniques ou psychoses chroniques non schizophréniques. Il s’agit :

 Psychose Paranoïaque ou Paranoïa,


 Psychose Hallucinatoire Chronique ou PHC,
 Paraphrénie.
1.3.2. Psychoses aiguës
Il s’agit :

 Bouffées Délirantes(BD),
 Psychose puerpérale,
 Troubles bipolaires (PMD)

II. LES NEVROSES


2.1. Généralités
2.1.1. Définitions
C’est « une affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit
psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis
entre le désir et la défense ».
Cliniquement, on peut définir les névroses comme un exemple d’affections psychiques qui
présentent en commun une série de caractères qui les opposent aux psychoses :
- Absence de perte de contact avec la réalité,
- Conservation de la conscience de l’état morbide,
- Continuité entre le trouble et la personnalité pré morbide. (Le trouble est compréhensible
psychologiquement),
- Rôle important des facteurs psychologiques dans leur genèse,
- Gravité. ???
2.1.2. Classification des névroses
- la névrose d’Angoisse,

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- la névrose Hystérique,
- la névrose Phobique,
- la névrose Obsessionnelle,
2.2. SEMIOLOGIE DES NEVROSES :
Les symptômes névrotiques sont des troubles de conduite, des sentiments ou des idées qui
manifestent une défense contre l’angoisse et qui constituent à l’égard de ce conflit interne un
compromis dont le sujet tire (en tant que malade névrotique) un certain profit (bénéfice
secondaire de la névrose).
Il existe une multitude de symptômes névrotiques :
- Les uns sont communs à toutes les névroses voire ils existent dans d’autres
pathologies ; il s’agit par exemple : de l’asthénie, de l’insomnie, des troubles
sexuels…. Ils n’ont pas de spécificité clinique.
- Les autres, lorsqu’ils prédominent, déterminent le type clinique de la névrose.
II.2.1. Anxiété
C’est une réaction émotionnelle fréquente qui s’éprouve comme un sentiment
indescriptible d’insécurité, d’inquiétude, de drame imminent. Le danger ne peut être
identifié, il reste inconnu, sans représentation mentale, mais il parait inévitable. C’est la
composante psychologique du sentiment.
II.2.2. Angoisse
C’est la composante somatique de l’anxiété ; elle peut concerner toutes les sphères de
l’organisme (digestive, cardiaque…) ce sont des symptômes fonctionnels.
II.2.3. Inhibition intellectuelle
Symptôme essentiel et quasi constant dans toutes les névroses. Elle se traduit par une
difficulté d’attention, de concentration, de mémoire et l’impossibilité de réaliser un effort
intellectuel.
II.2.4. Phobie
C’est une crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas en lui
même un caractère objectivement dangereux (objet phobogène). Le malade lui même
reconnait le caractère absurde du phénomène, mais la crainte reste incoercible.
II.2.5. Obsession
Elle est caractérisée par l’irruption dans la conscience du sujet d’un sentiment, d’une idée,
d’une tendance qui s’impose de façon incoercible. Elle se définit par 4 caractères :

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- La contrainte : le phénomène obsédant s’impose à la conscience du sujet qui se sent
assiégé, dominé, incapable de chasser la pensée importune.
- La lutte. elle est toujours présente prenant souvent la voie indirecte de rite (rite de
lavage) pour chasser le phénomène de la pensée.
- Angoisse et anxiété toujours présentes verbalisées ou non.
- Conscience du caractère morbide, étranger au fonctionnement normal de sa vie
psychologique.
L’obsession se différencie donc de la phobie car la phobie nécessite la présence de l’objet
pour être angoissante, alors que l’obsession ne nécessite pas la présence de l’objet ou de la
situation, mais simplement la représentation mentale.
II.2.6. Compulsion
Il s’agit d’un type de conduite que le sujet est poussé à accomplir par une contrainte interne
pour fuir l’angoisse (ex. vérification). Elle se définit comme l’obsession par les 4
caractères :
- La contrainte
- La lutte
- L’angoisse
- La conscience du caractère morbide.
Elle se différencie de l’obsession par le fait que l’obsession est une pensée qui assiège
alors que la compulsion est une conduite.
II.2.7. Conversion
C’est le mécanisme fondamental de la névrose hystérique ; elle constitue l’expression
somatique de l’angoisse psychique. Dans l’hystérie les conversions ont la particularité
d’imiter plus ou moins fidèlement des symptômes de maladies organiques connues. Ex. la
grande attaque de Charcot rappelant l’attaque grand mal épileptique.
II.2.8. Autres manifestations :
- Troubles de la mémoire qualifiée de psychogène et ayant valeur de défense.
- Troubles alimentaires : boulimies, anorexies.
- Certaines formes d’énurésie.
- Certaines formes de bégaiement
- Certains tics.

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CONCLUSION
Il existe plusieurs maladies mentales. La distinction psychose et névrose permet d’orienter les
différentes stratégies thérapeutiques.

CONDUITE A TENIR DEVANT L’AGITATION


Objectifs : au sortir de ce cours l’élève doit être capable de :
1. Définir une agitation
2. Décrire les manifestations cliniques de l’agitation
3. Citer quatre causes organiques de l’agitation
4. Citer quatre causes psychiatriques auxquelles l’agitation est inhérente
5. Citer et décrire les principes thérapeutiques devant une agitation
PLAN
Introduction
I. Définition
II. Signes cliniques
2.1. Manifestations motrices
2.2. Manifestations verbales
2.3. Agitation
2.4. Fureur
2.5. Formes mineures de l’agitation motrice
III. ETIOLOGIE
3.1. Causes toxiques
3.2. Causes métaboliques et endocriniennes
3.3. Causes neuro-méningées
3.4. Causes psychiatriques
IV. Principes thérapeutiques
4.1. Avant l’hôpital.
4.2. A l’hôpital
Conclusion

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Introduction
L’agitation est l’expression d’un conflit ou d’une pathologie organique sous-jacente. Mal
tolérés en raison du caractère « bruyant » et des désordres entraînés, les états d’agitation sont
souvent générateurs d’une anxiété dans l’entourage familial, mais aussi parmi le personnel
soignant sollicité, anxiété qui peut entraîner un renforcement de l’agitation.
L’agitation est une urgence médico-psychiatrique.
I. Définition
L’agitation est un trouble du comportement psychomoteur avec hyperactivité motrice associée
à une perte de contrôle des actes, de la parole et de la pensée (violence verbale et
comportementale)
En fonction de son intensité, divers degrés peuvent exister : turbulence, énervement, agitation,
fureur.
Sa durée est variable de quelques heures à quelques jours.
La crise d’agitation est caractérisée par son aspect contrôlable ou non :
• L’agitation contrôlable : c’est un trouble de conduite marqué habituellement par son
aspect réactionnel à une situation et donc compréhensible. Il se manifeste de façon brillante et
théâtrale mais toujours contrôlable (crises hystériques).
• L’agitation incontrôlable : par le sujet lui-même concerné le plus souvent.
II. Signes
2.1. Manifestations motrices : déambulation, mouvements intenses et brusques, auto ou
hétéro agressivité, crises clastiques.
2.2. Manifestations verbales : élévation de la voix, tendance logorrhéique, cris.
2.3. Fureur : désigne une forme d’agitation extrême, incoercible caractérisée par la
violence des manifestations motrices à tendance destructrice. Le déplacement de force du
malade est le plus souvent très supérieur à ces possibilités habituelles et cela d’une manière
quasi automatique.

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2.4. L’agitation peut être plus ou moins continue ou peut survenir par crises, intense ou
modérée à type de sub-excitation, violente et agressive, anxieuse ou euphorique et ludique,
spectaculaire avec des manifestations théâtrales ou maniérées, relationnelles ou réactionnelles.
2.5. Les formes mineures de l’agitation motrice
a- L’irritabilité ou énervement : le sujet ne peut pas rester sur place, il est instable. Il
reconnaît l’anomalie de son état mais ne peut s’empêcher d’aller et venir, ne supporte pas la
moindre contrariété, perd la tolérance habituelle aux sollicitations externes, s’emporte
facilement sur le plan verbal avec des remontrances agressives, ou sur le plan comportemental
avec attitudes de réprobation.
Le paroxysme de l’énervement est la crise avec cris, gesticulations expressives pathétiques,
rires, larmes, sanglots, parfois contractions hypertoniques avec chute sans perte réelle de
connaissances.
b- La turbulence est constituée par une impossibilité de repos. Le sujet ne peut rester en
place, il marche à grand pas, s’assoit, se lève, exécute des mouvements vifs et brusques avec
des contractions toniques des muscles de la main et des avant-bras, casse les objets par sa
brusquerie maladroite.
Il est logorrhéique avec une tendance à l’hyperactivité improductive. Cet état s’observe en
particulier dans l’hypomanie.
III. Etiologies
Les états d’agitations se retrouvent dans plusieurs pathologies. Les principales causes des
états d’agitation sont :
3.1. Causes toxiques
• Alcool : intoxications aiguës ; sevrages…
• Toxicomanies : amphétamines ; cocaïne ; héroïne ; crack, ectasy, LSD…
• Médicaments ; isoniazide ; corticoïdes ; psychotropes ; aux posologies usuelles ou en
cas de surdosage par intoxication volontaire…
• Monoxyde de carbone (CO).
• Autres : plomb, atropiniques…
3.2. Causes métaboliques et endocriniennes
• Hypoglycémie
• Acidocétose diabétique.
• Déshydratation importante.
• Insuffisance rénale aiguë.
• Hypo et hypernatrémie.

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• Hypercalciurie.
• Hypercapnie et hypoxémie.
• Hyperthyroïdie, hypercorticisme.
3.3. Causes neuro-méningées
• Syndrome démentiel.
• Hématomes sous- duraux.
• Crise épileptique temporale.
• Confusion post-critique.
• Méningite.
• Tumeurs cérébrales frontales.
• Encéphalites.
• Hypertension intracrânienne.
• Sida.
3.4. Causes psychiatriques
L’agitation se voit dans beaucoup de pathologies psychiatriques, dans les psychoses comme
dans les névroses. Elle est inhérente à certaines maladies psychiatriques : l’accès maniaque,
l’épilepsie, la schizophrénie catatonique et l’état confuso-onirique.
3.4.1. L’accès maniaque
L’agitation s’associe à une exaltation de l’humeur et à une excitation psychomotrice. On
retrouve l’insomnie sans fatigue, une logorrhée.
Il y’a une notion d’antécédents identiques ou antécédents dépressifs.
Elle se manifeste au maximum par un tableau de fureur maniaque
3.4.2. L’épilepsie
Le tableau comporte une violence incontrôlée avec confusion et amnésie consécutive. Il faut
chercher un antécédent personnel ou familial d’épilepsie.
3.4.3. La schizophrénie catatonique
Chez le schizophrène l’agitation est particulière. Le désordre est marqué par le seau de la
désorganisation (ou dissociation).
On retrouve un syndrome délirant, une bizarrerie du comportement.
Il existe un risque de passage à l’acte, de violences auto ou hétéro-agressive.
3.5. L’agitation confuso-onirique
Elle s’accompagne de trouble de conscience. Il faut penser à une pathologie alcoolique
(Delirium Tremens). On retrouve des troubles de mémoire, une désorientation

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temporospatiale, des troubles de la vigilance, un onirisme délirant, une angoisse, des
tremblements, une fébricule. Un bilan biologique et somatique s’impose.
3.6. Autres syndromes psychiatriques
• Syndrome démentiel
• Bouffée délirante aigue
• Agitation anxieuse
• Psychopathie
• Addiction aux substances (Toxicomanie)
IV. Conduite thérapeutique
4.1. Avant l’hôpital.
4.1.1. Mesures non médicamenteuses.
• Intervention la plus précoce possible sur le lieu même
• Isoler le patient de son entourage.
• Médicaliser l’abord de l’agité : trousse médicale d’urgence.
• Eviter toute contention brutale.
• Assurer un nombre suffisant d’aides afin de prévenir une agression supplémentaire
et/ou dangereuse.
• Appel aux forces de l’ordre, si notion d’arme(s).
• Recours si besoin à l’hospitalisation à la demande d’un tiers.
• Prévoir un transport à l’hôpital dans une ambulance médicalisée.
4.1.2. Chimiothérapie (tranquillisants)
• LYSANXIA 40 mg sous-lingual
• Voie intramusculaire si l’agitation ne permet pas une prise per os.
• Agitation modérée, surtout névrotique et anxieuse : TRANXENE 50 mg : 1 amp en
IM, ou DIAZEPAM 10 mg : 1 à 2 amp en IM renouvelable après ½ heure
• Agitation plus importante : neuroleptiques sédatifs : LOXAPAC 50mg (2 à 3 amp. en
IM) ou TIAPRIDAL (1 à 2 amp. en IM).
4.2. A l’hôpital
4.2.1. Traitement symptomatique
• Prévoir l’aménagement d’un espace d’écoute.
• Si nécessaire (malade armé) recours aux forces de l’ordre
• Maîtriser l’agitation :
 Contention manuelle (infirmiers).
 Allonger le patient avant l’injection.

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• Psychothérapie de soutien (en pratique entretien régulier avec le patient).
4.2.2. Recherche étiologique
Prévoir un bilan paraclinique pour établir un diagnostic étiologique et apprécier le
retentissement somatique

4.2.3. Traitement étiologique


Dans les formes légères de l’agitation on peut donner les anxiolytiques (tranquillisants) et
dans les formes graves on a recours aux neuroleptiques.
4.2.4. Eléments de surveillance
• Surveiller : TA, pouls, T°, hydratation, monitorage cardiovasculaire.
• Rechercher des dyskinésies, une hypotension artérielle (neuroleptiques).
• Apprécier l’état psychiatrique : diminution de l’excitation psychomotrice.
• Rechercher une complication (déshydratation, une automutilation) et la traiter.
• Surveiller le mode de contention
• Par la suite si nécessaire prescrire une chambre d’isolement en psychiatrie (protocole
de surveillance à respecter)
Conclusion
Les états d’agitation sont des urgences médico-psychiatriques. L’intensité de l’agitation ne
doit faire oublier la recherche en premier lieu d’une cause organique.

L’ACCES MANIAQUE
Objectifs du cours
- Définir l’accès maniaque
- Décrire le tableau clinique à la période d’état
- Citer 4 étiologies de l’accès maniaque
- Citer 3diagnostics différentiels de l’accès maniaque
- Citer 2 neuroletiques et 2 thymorégulateurs utilisés dans le traitement de l’accès
maniaque
- Citer 2 éléments de surveillance du traitement de l’accès maniaque.

I. DEFINITION
C’est un état de surexcitation des fonctions psychiques avec exaltation de l’humeur et
exaltation de la pensée ainsi qu’un déchainement des pulsions instinctivo-affectives.

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II. ETUDE CLINIQUE
II.1. Le début
Il peut être brutal sans aura, il y a agitation, scandale, grossièreté, tapage, actes médico-
légaux.
Parfois il est progressif avec un prodrome : le sujet est triste, morose, inquiet, méfiant faisant
de démarches exagérées, des dépenses inconsidérées avec des idées de grandeur.
II.2. La période d’état
II.2.1. La présentation : La tenue est débraillée ou extravagante, le malade s’habille de
façon fantaisiste. Il y a un clownisme ‘’fait le korodouga’’, le visage est très
mobile, c’est l’hypermimie.
II.2.2. Le contact : Il est très facile, familier, ludique avec une hypersyntonie.
II.2.3. L’humeur : Le sujet est euphorique l’humeur est exaltée, expansive. Le sujet se
sent admirablement bien, heureux et infatigable. Il croit tout entreprendre et tout
réussir. En fait l’humeur est versatile, le sujet passe facilement bien du rire aux
larmes lors de l’évocation d’évènement pénible du fait de son hyperémotivité.
II.2.4. Troubles intellectuels :
a) Tachypsychie ou fuites des idées : elle est caractéristique de la
manie. Tous les processus intellectuels sont accélérés.
b) L’orientation est normale.
c) L’attention : l’attention spontanée est vive et l’attention volontaire
est dispersée. Le patient est incapable d’effort intellectuel soutenu
et le raisonnement est impossible.
d) Les représentations mentales : elles sont accélérées, il y a des
jeux de mots, des formules stéréotypées, l’association des idées par
assonance.
e) La mémoire : la mémoire de fixation est fortement altérée, la
mémoire d’évocation est accrue avec des souvenirs parfois faux et
des fausses reconnaissances.
f) L’imagination : elle est débordante avec des productions sub-
délirantes, des thèmes de grandeur, érotiques et prophétiques. Il
s’agit de jeu fabulatoire dans la forme typique. C’est dans la manie
hallucinatoire qu’on peut observer un délire vrai.
II.2.5. Troubles psychomoteurs

17
Il y a surtout une excitation psychomotrice. L’agitation motrice est constante dominée par le
jeu, le théâtralisme, la dénudation, le ludisme. L’agitation peut aller à la fureur.
II.2.6. Le langage
C’est le flot de mots difficile à interrompre (la logorrhée). Le cours de la parole est rapide :
c’est la tachyphémie. Le patient fait des plaisanteries, des actes antisociaux comme les
chèques sans provision, une grivèlerie (vol, maraudage), des disputes.
II.2.7. Le syndrome organique
L’insomnie est totale, sa sédation signe la fin de la crise ; l’amaigrissement est présente
malgré la boulimie et la potomanie, la faim et la soif sont augmentées. Le sujet est infatigable,
il y a une aménorrhée chez la femme, la température est de 37°5 à 38°c, le pouls est accéléré,
la TA est normale.
III. LES FORMES CLINIQUES
III.1. Les formes sémiologiques
III.1.1.L’hypomanie : c’est un accès dont les symptômes sont à minima
III.1.2.La manie délirante : c’est un accès maniaque avec un délire constitué
III.1.3.La manie confuse : c’est un tableau maniaque avec des éléments confusionnels
comme la désorientation temporo-spatiale, la perplexité anxieuse
III.1.4.L’état mixte : il s’agit d’une alternance rapide d’un moment à l’autre de
l’exaltation et de la tristesse
III.2. Les formes étiologiques
Les étiologies de l’accès maniaque sont variées. Il peut s’observé dans :
- Les troubles bipolaires : La manie est retrouvée dans 80 % des cas
- Le traumatisme du crâne ou la démence : La manie peut être
secondaire
- Certains médicaments peuvent entrainer l’accès maniaque : les
corticoïdes à fortes doses, les amphétamines
- Les substances psychoactives : l’alcool et autres drogues.
- Les maladies infectieuses comme le paludisme, les encéphalites
virales, le SIDA, la syphilis : la PG.
- Les désordres endocriniens comme le basedow et cushing.
- La schizophrénie : ici est associé, un syndrome dissociatif, une
bizarrerie.
- Les carences en vitamines B12, folates et thiamines (Vit B6).

18
- Les causes neurologiques : la sclérose en plaque, la chorée.
IV. DIAGNOSTIC :
IV.1. Diagnostic positif
Il repose sur la sémiologie :
- L’hyper thymie euphorique.
- La tachypsychie ou la fuite des idées.
- L’excitation motrice avec insomnie.
- La présentation particulière : le contact facile, familier, les troubles
alimentaires (boulimie) ;
- Les troubles sexuels avec une hypergénésie des actes antisociaux, le
bon état général avec une infatigabilité.
IV.2. Diagnostics différentiels
IV.2.1. La bouffée délirante
Ici le délire prédomine, l’exaltation thymique avec polymorphisme des thèmes et des
mécanismes délirants, le tableau est variable, le début est soudain.
IV.2.2. L’agitation épileptique
On retrouve dans les ATCD la notion de crise. L’amnésie postcritique, l’automatisme moteur
au niveau de la bouche.
IV.2.3. L’agitation chez le psychopathe
Elle est favorisée par l’alcool et les autres drogues sur une personnalité psychopathique.
IV.2.4. Les autres agitations
- Encéphalites dans les méningites, le neuropaludisme.
- Les AVC.
- Les maladies métabolitiques, l’hypoglycémie.
V. EVOLUTION
L’évolution spontanée se fait par des successions d’épisodes de 6-8 mois, séparée par des
intervalles libres avec une guérison complète.
L’évolution peut aller vers la chronicité avec une certaine détérioration mentale.
Sous traitement les intervalles de lucidité sont grands et il y a espacement important des
accès.
VI. TRAITEMENT DE L’ACCES MANIAQUE
5.1. Hospitalisation en milieu spécialisé

19
Dans la majorité des cas le traitement de l’accès maniaque, nécessite l’hospitalisation en
urgence.
Parfois l’hospitalisation se fait à la demande d’un tiers. Il faut des mesures de protection de
ses biens (sauvegarde de justice).
5.2. Chimiothérapie
5.2.1. Les neuroleptiques (NL)
Dans un premier temps on utilisera des NL sédatifs comme le Nozinan 25mg ou le Largactil
injectable 25mg (2amp ou 50 mg IM matin et soir) associé à l’Haldol 5 mg IM matin et soir
par jour.
Cela permettra de raccourcir la durée de l’accès et le risque de récidive.
La voie parentérale est maintenue pendant 7 à dix (10) j jusqu’à l’obtention d’une sédation
nette et durable.
En cas d’observation des effets secondaires donner un correcteur comme l’Artane 2 mg ou 5
mg en cp ou 10 mg injectable, de préférence le matin.
La surveillance du traitement repose sur des critères :
- Physiques : pouls, TA, t°, hydratation.
- Comportementaux : l’agitation, l’insomnie, le débit verbal.
- Psychiques : fuites des idées, excitation, mégalomanie.
Le traitement de relais après 7 à 10 jours d’injection en fonction des éléments cliniques ; les
neuroleptiques per os à la même posologie pendant 3 semaines environ avant de commencer
une réduction des doses.
5.2.2. Les thymorégulateurs
- Le lithium : La tendance actuelle est l’association du lithium qui,
poursuivie après l’arrêt des neuroleptiques constitue ultérieurement la
meilleure prophylaxie surtout s’il s’agit de trouble bipolaire.
- La carbamazépine (Tégrétol)
- Le valproate (Dépakine) à éviter chez les femmes en âge de procréer.

LA CONFUSION MENTALE

Objectifs du cours : à la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de :

- Définir la confusion mentale

- Citer 5 causes de la confusion mentale

20
- Citer et décrire les éléments de la triade symptomatique de la confusion mentale

- Décrire le traitement de la confusion mentale

PLAN

I- Définition

II- Etude clinique

2-1 Début

2-2- Période d’état

2-2-1- Présentation

2-2-2- Confusion proprement dite

2-2-3- Délire onirique

2-2-4- Signes de souffrance organique

2-3- Formes cliniques

2-3-1- Formes symptomatiques

2-2-2- Formes étiologiques

2-4- Diagnostic

2-4-1- Diagnostic positif

2-4-2- Diagnostic différentiel

III- Traitement

21
I. DEFINITION :

La confusion mentale est un tableau clinique psychotique aigu, transitoire, non


spécifique traduisant le plus souvent une souffrance cérébrale.

II. ETUDE CLINIQUE

La clinique de la confusion mentale est caractérisée par une triade symptomatique :

- Le syndrome confusionnel proprement dit.

- Le délire onirique

- Les signes de souffrance organique

II.1. Début

Le début de la maladie est en général progressif, il est rarement brutal. Il est annoncé,
par un prodrome à recrudescence vespérale ou nocturne à types de turbulence, d’insomnie,
d’anorexie et d’irritabilité.

II.2. La période d’Etat (triade symptomatique)

II.2.1. Présentation

Le patient à une tenue débraillée, la mimique est figée, démarche hésitante, l’air
hébété, égaré, anxieux.

‟Le confus a des yeux mais ne voit pas’’ selon DELASIAUVE

22
Le patient peut être inerte, mutique : c’est la stupeur confusionnelle.

Il peut être agité, agressif avec la répétition des gestes professionnels et tentative de
fuite s’il se sent menacé.

La voix est chuchotée, des bavardages succédant souvent à un mutisme, parfois il


présente une écholalie.

II.2.2. La confusion proprement dite

Elle est caractérisée par la perturbation des opérations mentales :

- La désorientation temporo – spatiale.

- Les troubles de la mémoire.

- Les troubles de la vigilance et de la conscience.

a) La désorientation temporo-spatiale

Le sujet n’arrive pas à se repérer, il ne connait pas la date, le mois, l’année, les lieux
où il se trouve ou sa chambre.

b) Les troubles de la mémoire

On note chez le patient une amnésie d’évocation (ne se rappelle pas des faits anciens)
et une amnésie de fixation (oublie des faits récents).

Parfois aussi il y a des fausses reconnaissances, un ralentissement des idées c’est la


bradypsychie.

c) Les troubles de la vigilance et de la reconnaissance

Il y a une grande distractibilité, le patient égaré essaie de mettre de l’ordre dans ses
idées, il pose des questions à l’entourage : c’est la perplexité anxieuse. L’état de conscience
va de l’obnubilation à la stupeur.

II.2.3. Le délire onirique

Il s’agit d’une expérience hallucinatoire qui s’apparente au rêve ; c’est le ‟Délire de


rêve agit’’. Les hallucinations visuelles d’animaux féroces ou d’épouvantes sont fréquentes
parfois c’est l’imitation des scènes professionnelles, le malade mime les actes de son travail,

23
Ces hallucinations peuvent aboutir à des réactions dangereuses comme une
fuite, une défénestration.

II.2.4. Les signes de souffrance organiques

Ces signes sont souvent constants et sont dus à l’agitation, le refus alimentaire et à
la cause de la confusion. On retrouve l’insomnie, la fièvre, l’oligurie, la tachycardie,
l’hypotension artérielle, la déshydratation, la constipation et l’altération de l’état général.

II.3. Les formes cliniques

II.3.1. Les formes symptomatiques

Selon la prédominance des symptômes, on retrouve les formes stuporeuses, les formes
agitées, les formes hallucinatoires et les formes frustes.

II.3.2. Les formes étiologiques :

Les confusions mentales ont une cause habituellement organique.

- Les causes infectieuses et parasitaires : La fièvre typhoïde, la brucellose, le


paludisme, les méningites, les encéphalites peuvent donner un tableau de
confusion mentale.

- Les causes toxiques : L’intoxication à certains produits peut conduire à la


confusion mentale parmi eux on peut citer l’alcool, les drogues, certains
médicaments, l’oxyde de carbone (CO).

- Les causes neurologiques : Nous pouvons incriminer dans l’étiologie de la


confusion mentale le traumatisme de crâne, les tumeurs du cerveau, l’épilepsie
et les accidents vasculaires cérébraux.

- Les causes métaboliques et endocriniennes : Elles sont dues au diabète, à


l’insuffisance rénale, les maladies thyroïdiennes et surrénaliennes.

- Causes cardiorespiratoires : Etat de choc (infarctus, péricardite…),


insuffisance respiratoire, anémies…

- Les causes psychiatriques : les schizophrénies, la psychose puerpérale, la


sismothérapie et les complications du traitement aux neuroleptiques, l’accès
maniaque prolongé, les grandes catastrophes (confusion post-émotionnelle).
24
II.4. Diagnostic

II.4.1. Diagnostic positif :

Le diagnostic de la confusion repose sur la clinique qui associe :

- Baisse de la vigilance avec désorientation temporo-spatiale.

- Troubles de la mémoire,
- Perplexité anxieuse
- Délire onirique
- Les symptômes somatiques

II.4.2. Diagnostic différentiel

Devant une confusion mentale il faut éliminer.

a) La bouffée délirante : Les hallucinations ici sont auditives surtout


et les perturbations intellectuelles sont absentes.

b) La mélancolie : Les fonctions intellectuelles sont ralenties mais


non perturbées ; il n’existe pas de perplexité anxieuse.

c) La démence : L’évolution de la maladie est chronique et l’affection


frappe le sujet âgé, il n’existe pas ici aussi de perplexité anxieuse.

d) Le syndrome de Korsakoff : La différence réside ici à


l’association de polynévrite des membres inférieurs.

III. TRAITEMENT

L’hospitalisation urgente est indispensable.

Traitement de l’affection causale dès que possible. En attendant les résultats des
examens complémentaires, on fait :

Un traitement symptomatique :

Sédation de l’agitation et de l’activité onirique avec :

 Tranquillisants (tranxène, ou Diazépan)

 Neuroleptique si agitation est grave ou l’onirisme important (Largactil, Haldol,


Tiapridal…)

25
 Réhydratation et apport calorique

 Vitaminothérapie B intensive surtout chez l’alcoolique

Soins généraux : surveillance attentive, isolement en chambre éclairée, éviter la


contention physique, prévenir les escarres.

LES BOUFFEES DELIRANTES AIGUES (BDA)

Objectifs du cours

• Définir la BDA

• Citer les facteurs étiologiques

• Citer et définir les caractéristiques du délire dans la BDA

• Citer 2 formes étiologiques et 2 formes symptomatiques

• Citer 2 diagnostics différentiels des BDA

• Citer les éléments de bon et de mauvais pronostic

• Citer 2 médicaments utilisés dans le traitement de la BDA

PLAN

I- Généralités

IV- Définition

V- Facteurs étiologiques

II- Etude clinique

2-1- Forme typique

2-1-1- Début

2-1-2- Période d’état

26
2-2- Formes cliniques

2-2-1- Formes étiologiques

2-2-2- Formes symptomatiques

2-3- Diagnostic différentiel

2-4- Evolution

2-5- Pronostic

2-5-1- Eléments de bon pronostic

2-5-2- Eléments de mauvais pronostic

III- Traitement

I. Généralités

I.1. Définition

La BDA est un état psychotique aigu (c'est-à-dire d’installation brutale), caractérisé


par un délire polymorphe dans ses thèmes et ses mécanismes, et par la brièveté de l’épisode.

I.2. Facteurs étiologiques

- Dans la majorité des cas, les bouffées délirantes apparaissent chez les adultes jeunes

(20-30 ans).

- On note une légère prédominance féminine.

- Les bouffées délirantes surviennent plus fréquemment sur des personnalités


pathologiques (schizoïde, psychopathique, immature, débile ---).

- On peut retrouver un facteur déclenchant manifeste tel qu’un trauma affectif, ou une
situation dans laquelle le sujet perd ses repères habituels. Dans ce cas la bouffée délirante
apparait rapidement après l’évènement déclenchant.

- On retrouve parfois des facteurs psycho-réactionnels (pharmaco-psychose c'est-à-


dire bouffée délirante induite par la drogue) ou organique : bouffée délirante par épilepsie.

II. Etude Clinique :

2.1. Forme typique : La bouffée délirante polymorphe

2.1.1. Le début : Il est brutal, soudain, très souvent sans prodrome. On dit que « la
bouffée délirante éclate comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ».

Parfois il existe des prodromes non spécifiques : trouble du sommeil, tristesse, parfois
euphorique (gaieté), bizarrerie des conduites etc. --- mais ces signes sont minimisés par

27
l’importance des troubles à la période d’état. L’apparition soudaine du délire, d’un
bouleversement psychique total, d’emblée le tableau de la bouffée délirante est constitué.

2.1.2. Période d’état : On retrouve :

a. Le délire : Il est constitué par des sensations, des perceptions, des convictions qui
sont inhabituelles au sujet, qui l’envahissent et le submergent. Le patient adhère totalement à
son délire. Ce délire est polymorphe dans ses thèmes et ses mécanismes.

 Les thèmes délirants : (nature des idées délirantes)

Dans la bouffée délirante, les idées délirantes sont polymorphes c'est-à-dire multiples,
disparates et s’intriquent. Il peut s’agir :

 De thème de persécution : Le malade se sent poursuivi, épié, menacé, agressé ou sur le


point de l’être.

 De thème de grandeur ou mégalomaniaque : Le malade est convaincu qu’il est grand,


qu’il a des pouvoirs, qu’il a des dons magiques, qu’il est entrain d’accomplir des
missions fantastiques.

 De thème mystique : il a le sentiment d’une révélation, la conviction d’être le messie,


le prophète.

 De thème d’influence : il se sent possédé par une force mystérieuse, on devine ou on


vole ses pensées.

 De thème de jalousie

 De thème érotomaniaque

 De thème de dépersonnalisation

 De thème de déréalisation.

 Les mécanismes délirants : Ce sont les différents modes de perception ou de pensée


par lesquels le sujet construit ses convictions délirantes. Dans la bouffée délirante, les
mécanismes délirants sont aussi multiples :

 Interprétation délirante : le patient attribue un sens, une signification particulière à


certains gestes, paroles ou évènements auxquels il est confronté.

 Intuitions délirantes : révélations soudaines intérieures inexpliquées.

 Imagination délirante : convictions délirantes trouvant leur origine dans les


productions imaginatives du sujet.

 Hallucinations (perception sans objet à percevoir). Les hallucinations peuvent


être :

28
-Psycho-sensorielles : ici les organes de sens sont incriminés, il s’agit d’hallucinations
auditives, visuelles, olfactives, gustatives, tactiles ou cénesthésiques. Ce sont les Vraies
Hallucinations.

-Psychiques : Les organes de sens ne sont pas incriminés, le malade dit entendre des
voix intérieures par exemple : ce sont les Fausses Hallucinations.

 Organisation ou structure du délire : Dans la bouffée délirante, le délire est non


systématisé c'est-à-dire non organisé, flou.

b. Les troubles somatiques ou signes physiques :

- L’insomnie est constante.

- Il y a une fébricule, une déshydratation, une anorexie, une constipation.

c. Les troubles thymiques (troubles de l’humeur) : Dans la bouffée délirante


l’humeur est instable ; le sujet peut passer sans transition de la gaieté à la tristesse la plus
profonde.

d. Angoisse : Elle est retrouvée de façon constante dans les bouffées délirantes ; son
intensité est variable selon les moments ; quand elle est intense, elle entraîne une agitation.

e. Trouble de la conscience : Il n’ya pas de véritable confusion, mais on note une


distraction, un air absent, le patient est à côté de la réalité.

2.2. Formes cliniques

2.2.1. Formes étiologiques

a. Certaines bouffées délirantes sont sans causes.

b. Les bouffées délirantes peuvent être dues à l’intoxication, l’infection, au trauma


crânien. Dans ces formes, on note une note confusionnelle.

c. Les bouffées délirantes peuvent être causées par la puerpéralité ; dans ces cas, elles
surviennent dans la semaine qui suit l’accouchement.

d. Les bouffées délirantes peuvent être induites par l’épilepsie.

2.2.2. Formes symptomatiques : Il y en a 4 :

a. La forme paranoïaque : il ya un délire avec tendance à la systématisation (délire


organisé pseudo-logique).

b. La forme PMD : C’est une forme délirante de la PMD.

c. La forme hystérique : C’est une forme délirante où la patiente se prend pour la


Sainte vierge.

d. La forme schizophrénique.

29
2.3. Diagnostic différentiel

- Un mode d’entrée dans la schizophrénie.

- Une manie délirante dans le cadre de la PMD, dans laquelle on retrouve : hyper
familiarité, fuite des idées, jeu de mots.

- La confusion mentale où il ya une désorientation temporo-spatiale.

- Une crise épileptique : faire l’EEG.

- Une ivresse pathologique.

- Psychoses toxiques.

2.4. Evolution :

- L’évolution spontanée se fait vers la guérison en quelques jours, en quelques


semaines.

- Avec un traitement adéquat, la guérison est plus rapide et le plus souvent complète.

- L’évolution ultérieure peut se résumer ainsi :

 Dans 1/3 des cas, l’épisode restera unique.

 Dans 1/3 des cas, la bouffée délirante va se reproduire, on parlera de bouffée délirante
à répétition.

 Dans 1/3 des cas, l’évolution sera de type schizophrénique, chez les sujets âgés,
l’évolution peut se faire vers un délire chronique non schizophrénique (PHC ou
paranoïa).

2.5. Pronostic :

2.5.1. Eléments de bon pronostic

- Début brutal avec la notion de facteur déclenchant.

- Absence de personnalité pré morbide pathologique.

- Participation thymique.

- Polymorphisme des thèmes et des mécanismes.

Brièveté de l’accès.

2.5.2. Eléments de mauvais pronostic :

- Début subaigu, précédé de manifestations insidieuses.

30
- Existence de personnalité pré morbide pathologique.

- Symptomatologie schizophrénique.

- Résolution incomplète.

- Critique imparfaite (persistance des délires).

III. TRAITEMENT

C’est une urgence psychiatrique nécessitant une hospitalisation. Il faut :

Instaurer sans délai et par voie IM un traitement neuroleptique avec un seul ou une
association de deux neuroleptiques de famille différente.

 NOZINAN ou LARGACTIL (injection) : 2 à 3 amp en 2 ou 3 injections par jour.

 HALDOL injectable : 2 à 3 amp en 2 ou 3 injections par jour.

En cas de besoin, corriger les effets secondaires par :

 ARTANE si dyskinésie, l’ampoule en IM le matin.

 HEPTAMYL ou EFFORTIL si hypotension : 2 à 4 amp/j.

- Surveillance pluriquotidienne de : l’état de vigilance, pouls, TA, température,


hydratation, sommeil, alimentation, tolérance aux neuroleptiques, état thymique (si
dépression : antidépresseurs).

- Passer dès que possible le traitement par voie per os.

- Un NAP (Neuroleptique à Action Prolongée) peut être proposé pour la poursuite au


long cours du traitement.

- Psychothérapie de soutien.

LA NEVROSE HYSTERIQUE OU TROUBLE CONVERSIF

Objectifs de cours

- Définir l’hystérie

- Décrire la grande attaque de Charcot

- Citer 2symptômes organiques et 2 symptômes psychiques de l’hystérie

- Citer 4 traits de la personnalité hystérique

- Citer 2diagnostics différentiels de l’hystérie

31
- Citer les principes du traitement de l’hystérie

Introduction

Affection psychique mettant le plus souvent en cause le corps, l’hystérie est une
névrose très fréquente mais beaucoup plus fréquente chez la femme que chez l’homme (un
homme sur trois femmes).

I- Définition

L’évolution de l’hystérie, le polymorphisme de ses symptômes et sa variabilité en


fonction des cultures, rendent toute définition illusoire. Néanmoins il faut retenir deux
éléments fondamentaux qui la caractérisent : les Symptômes de Conversion et la
Personnalité Hystérique ou histrionique.

Selon A. Porot la névrose hystérique est une « disposition mentale particulière, tantôt
constitutionnelle et permanente tantôt accidentelle et passagère, qui porte certains sujets à
présenter des apparences d’infirmités physiques des maladies somatiques ou d’états
psychopathiques ».

II-ETUDE CLINIQUE

Les manifestations cliniques de l’hystérie sont protéiformes pouvant imiter toute la


pathologie somatique ou psychiatrique.

A-Symptômes de conversion

1-Symptômes d’expression corporelle

1-1- Les crises actuelles :

 La grande Attaque de Charcot (crise hystérique classique)

Elle est rare de nos jours dans les pays occidentaux avec 5 phases :

 Début : annoncé par un prodrome à type de douleur pelvienne, d’illusion, de boule


œsophagienne aboutissant à une pseudo-perte de connaissance, une chute non
brutale, sans morsure de la langue ni émission d’urine.

 Une phase épileptoïde tonique avec respiration stertoreuse.

 Une phase de contorsions clownesques avec des mouvements désordonnés et


cris.

 Une phase des attitudes passionnelles qui est une période de transe où sont
mimées des scènes érotiques et ou violentes.

32
 Enfin le retour progressif à la conscience avec contractures résiduelles et propos
décousus.

 Les grandes paralysies, les fugues hystériques, elles sont rares en occidents,
mais peuvent se rencontrer encore sous nos cieux.

 Les formes mineures de crises : beaucoup plus habituelles sont:

 « crises de nerf »

 Crises syncopales

 Crises tétaniformes auxquelles le terme de spasmophilie donne un halo médical


souvent honorable en supposant une organicité.

Ces crises hystériques surviennent presque toujours en public, elles sont entretenues
par l’intérêt et la compassion de l’entourage et elles cèdent généralement assez vite à
l’isolement.

1-2- Les douleurs

Elles sont de loin les maîtres symptômes des manifestations hystériques. Il peut s’agir
de :

- Céphalée

- Douleurs abdominales

- Douleurs pelviennes

- Douleurs lombaires etc.…

Elles peuvent être fixes ou erratiques, temporaires ou persistantes. Dans tous les cas
elles entrainent une impotence fonctionnelle disproportionnée.

Ces douleurs sont souvent décrites avec un luxe de détail, leur expression peut prendre
une allure dramatique. Elles sont généralement rebelles aux antalgiques et font souvent l’objet
de consultation et de bilans organiques multiples, répétés et dans certains cas d’actes
médicaux inutiles (appendicectomie, PL).

1-3- Troubles d’allure neurologique

Il peut s’agir :

 D’atteintes motrices à type de :

 Paralysies fonctionnelles : atteinte d’un mouvement

 Paralysies systématisées : atteinte d’un ensemble de mouvements coordonnés

33
 Paralysie localisée à un segment de membre

 Hémiplégie, paraplégie

 Contracture réalisant des tics, des torticolis, des mouvements anormaux

 Aphonie

 Astasie-abasie

Elles ne respectent pas les lois de la systématisation anatomique, ne s’accompagnent


pas de signes objectifs d’atteinte lésionnelles des voies ou centres nerveux.

 D’atteintes sensitives

 Anesthésie ou hypoesthésie à distribution fantaisiste

 Hyperesthésie (clou hystérique, ancienne cicatrice)

 De troubles sensoriels

 Cécité

 Surdité

 Fatigabilité visuelle qui va de paire avec les céphalées.

 De troubles neurovégétatifs : spasme de la musculature lisse pouvant


entrainer :

 Des boules œsophagiennes

 Vomissements

 Hoquets

 Toux spasmodiques

 Vaginisme.

D’une manière générale, les syndromes d’expression corporelle ou accidents


somatiques se reconnaissent aux caractères suivants :

- Ils affectent surtout la vie de relation

- N’obéissent pas aux lois de la physiologie, de l’anatomie pathologie. La topographie


est plus psychologique qu’anatomique. On dit que le patient se fait des maladies du
fonctionnement de son corps.

- Ne sont pas sous le contrôle de la volonté et tire leur origine d’un conflit émotionnel.

34
2- Symptômes d’expression psychique

Ils réalisent :

2-1- Troubles intellectuels

- Fatigabilité intellectuelle

- Inhibition intellectuelle à la base d’échec scolaire ou servant d’alibis à des arrêts de


travail intempestifs

- Difficultés de concentration

- Amnésie lacunaire ou oubli sélectif

2-2- Troubles de la conscience

- Etat crépusculaire (obnubilation sans réelle confusion)

- Etat secondaire (onirisme, dépersonnalisation, baisse de la vigilance)

2-3- Troubles caractériels

- Trop d’histoire

- Bouderies

- Caprices

2-4- Troubles sexuels

- Frigidité

- Impuissance

- Ejaculation précoce

2-5- Tendances dépressives

2-6- Tentative de suicide ayant fonction d’appel, mais Attention !!!

2-7- Autres symptômes

- Asthénie

- Trouble du sommeil

- Somnambulisme

- Fugue hystérique

- Troubles des conduites alimentaires.

35
B – Personnalité hystérique

La symptomatologie hystérique se développe souvent, mais ce n’est ni général, ni


constant, sur un type particulier de personnalité sous – jacente caractérisée par :

- Egocentrisme avec indulgence vis-à-vis de soi même

- Théâtralisme ou histrionisme (sensation émotionnelle exprimée de manière


exagérée, cherche à attirer l’attention de l’autre).

- Dépendance affective pouvant aller à l’avidité affective (attend de l’entourage une


attention soutenue, une disponibilité constante et sans limite pour écouter ses plaintes,
pour le rassurer, lui donner des marques d’intérêt et d’affection).

- Suggestibilité : influençable, versatile, s’adapte à son interlocuteur. On parle de


psychoplasticité.

- Séduction avec coquetterie, provocation, érotisation des rapports sociaux


(Donjuanisme chez le garçon).

- Mythomanie : enjolive la réalité, falsifie ses rapports avec autrui. (vantardise,


fanfaronnades, troubles psychopathiques chez le garçon)

- Relation particulière au monde médical : somatisation, surconsommation de


médicaments, demande d’intervention ou d’examens spécialisés.

III – DIAGNOSTIC DIFFERENCIEL :

3-1- Certaines affections organiques :

- Epilepsie

- Pathologie cérébrale organique (sclérose en plaque)

Les symptômes purement organiques n’ont ni finalité inconsciente, ni utilisation


secondaire.

3-2- Les autres névroses

3-3- La schizophrénie

3-4- La simulation (syndrome de Ganser) qui a un caractère volontaire, conscient,


les symptômes ont un but identifiable.

IV – PRINCIPE DE TRAITEMENT :

Le véritable traitement de l’hystérie est la psychothérapie, mais à certains moments on


est obligé de recourir à la chimiothérapie voire l’hospitalisation.

4-1- Psychothérapie

36
Véritable traitement. Il s’agit surtout :

- De la psychanalyse (cure type ou PIP)

- De la psychothérapie de soutien qui consiste à accompagner pour l’amener à admettre


les symptômes.

4-2- Chimiothérapie

Elle n’a pas un grand intérêt. Elle est à visée symptomatique, elle a une valeur
d’appoint, de gratification et de médiation des rapports (anxiolytique, antidépresseurs,
neuroleptiques, hypnotiques). Attention risque d’assuétude.

4-3- Hospitalisation

Elle est parfois nécessaire afin d’éloigner de l’entourage le sujet pour supprimer les
interférences socio – familiales renforçatrices.

Conclusion

L’hystérie est une pathologie névrotique dont l’expression est très polymorphe.

LES ETATS DEPRESSIFS

Objectifs du cours : à la fin du cours l’étudiant doit être capable de :

- Définir la dépression, l’humeur

- Donner l’épidémiologie de la dépression

- Décrire la triade symptomatique de la dépression

- Citer et décrire trois formes cliniques de la dépression

- Citer les médicaments utilisés dans le traitement des états dépressifs.

PLAN

I- GENERALITE

II- ETIOLOGIE

III- SIGNES

IV- FORMES CLINIQUES

V- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

VI- TRAITEMENT

37
I. GENERALITES

I.1. Définition

La dépression est une perturbation de l’humeur dans le sens négatif ; celui de la


tristesse, de la souffrance intérieure.

La dépression se définit cliniquement par l’association

- De la tristesse de l’humeur

- Du ralentissement psychomoteur

- Du cortège somatique

L’humeur est cette « disposition affective fondamentale, riche de toutes les instances
émotionnelles et instinctives qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou
désagréable oscillant entre les 2 pôles extrêmes du plaisir et de la douleur » (J. Delay).

Il y a une version péjorative, pessimiste de soi-même, de l’avenir et du monde (tirade


de Beck).

I.2. Epidémiologie

- La morbidité est importante : 3% chez les hommes et 6 % chez les femmes (dans la
population générale), 10 % des consultations de médecine générale.

- La mortalité est élevée : 15% des déprimés décèdent par suicide

38
- Invalidé sur le plan socioprofessionnel importante : arrêts de travail répétés.

II. Etiologie

II.1. Les situations dépressogènes

Ce sont les circonstances de survenue des troubles où se conjuguent les effets de la


personnalité, certaines étapes biographiques et certains événements accidentels :

- La personnalité.

- Les étapes biographiques : ce sont les étapes qui marquent les grandes
crises de la vie humaine mais qui sont des crises prévisibles : celles du
complexe d’Œdipe, la puberté, la ménopause, la progression
professionnelle, les changements familiaux.

II.2. Les événements traumatisants

Le deuil, les difficultés professionnelles, les péripéties amoureuses, la maladie. Toutes


ces situations posent le problème du changement de soi-même dont le déprimé se révèle
incapable.

III. SIGNES

III.1. La triade symptomatique

L’effondrement dépressif se manifeste par une triade symptomatique classique :

- L’humeur dépressive.

- Le ralentissement psychomoteur ‘’la perte de l’élan vital’’.

- Le cortège somatique et l’anxiété.

III.1.1.L’humeur dépressive

C’est un éprouvé pénible, appelé douleur morale que l’on reconnaît aux signes
objectifs du découragement, l’humeur sombre, la perte d’espoir, la perte du sourire.

Elle se lit sur le visage. Le noyau de cette souffrance est la perte l’estime de soi, le
pessimisme, le désespoir. Autour de ce noyau se développent 3 grands thèmes :

- La faute : remorde et culpabilité.

- L’échec : infériorité et insuffisance.

- L’isolement : impression de ne pouvoir être aidé. Ces idées ‘’noires’’


qui sont l’objet de ruminations voire d’obsessions, accompagnent les
affects sombres jusqu’à la perte des sentiments et le développement
d’idées suicidaires.

39
Aussi sont fréquentes les préoccupations corporelles (hypocondries).

III.1.2.Le ralentissement psychomoteur ‘’perte de l’élan vital’’


ou l’inhibition psychomotrice

- Inhibition, indécision : le patient a des difficultés à se concentrer, à


ressembler ses idées, à soutenir son attention ni pour la lecture,
conversation.

- Le comportement moteur évoque l’abattement, l’apathie, la lenteur


motrice : pauvreté et lenteur gestuelle, la mimique est inexpressive, le
regard est terne, la voie est basse et monotone, la parole est ralentie, il y
a un vieillissement apparent. Les doléances expriment la lassitude, le
manque d’entrain, la lenteur de démarrage.

Le sujet et surtout son entourage décrivent la perte des intérêts habituels pour le
travail, la vie familiale, le détail des activités de vie quotidienne.

III.1.3.Le cortège somatique et l’anxiété

L’accompagnement symptomatique est varié : l’anxiété est fréquemment associée,


quasi corporelle à type de striction cervicale ou d’oppression thoracique.

Autres symptômes somatiques :

- Tachycardie, palpitations, précordialgies.

- Vertiges, céphalées.

- Sécheresse de la bouche.

- Constipation.

- Anorexie avec amaigrissement ou hyperphagie avec prise de poids

- Surtout insomnie de gravité croissante et il s’agit d’une insomnie du


petit matin.

- L’hypersomnie peut être observée

- Baisse de la libido (plus de désir, plus de plaisir)

- Frigidité chez la femme et impuissance chez l’homme

IV. Formes cliniques

IV.1. « Dépression psychogène » (réactionnelle)


40
Existence d’une cause déclenchante (deuil, rupture, échec, professionnel). L’anxiété
est souvent au premier plan (insomnie d’endormissement). Le ralentissement psychomoteur
est absent ou peu présent.

IV.2. Dépression mélancolique

Il s’agit d’un syndrome dépressif majeur avec une douleur morale intense. Anhédonie
et anesthésie affective sont prépondérants. Le ralentissement psychomoteur est majeur. Il
existe un haut risque suicidaire.

Cette dépression mélancolique est caractérisée par la triade mélancolique :

- Indignité (ne mérite plus de vivre, d’être soigné).

- Culpabilité, auto dévalorisation.

- Incurabilité et désespoir.

IV.3. Dépression anxieuse

L’anxiété est au premier plan (angoisse, palpitations, sueurs, « tension interne »). Des
crises d’angoisses aiguës peuvent survenir. Le ralentissement psychomoteur fait place à une
agitation anxieuse.

Le risque suicidaire est important

IV.4. Dépression délirante

Les propos du déprimé sont en désaccord avec la réalité. Le délire ici est systématisé
avec des thèmes dépressifs de culpabilité, de dévalorisation, de vision pessimiste du futur,
idée de ruine, qui sont congruents à l’humeur. Au maximum apparaît un syndrome de Cotard
avec :

- Négation de l’individu (« je n’ai plus d’enfant »).

- Négation d’organes.

- Négation du monde extérieur.

- Idées d’immortalité (« je suis condamné à errer dans les ténèbres »).

- Idées de damnation

IV.5. Dépression de l’enfant et de l’adolescent

Rupture par rapport à l’état habituel de l’enfant. Baisse du rendement scolaire, fugues,
alcoolisation. Humeur triste avec crises de larmes ou irritabilité avec un comportement
caractériel (agressivité, impulsivité). Insomnie, hyperphagie, angoisses, éléments phobiques.

IV.6. Dépression du sujet âgé

41
La symptomatologie de type démentielle constitue un tableau clinique de pseudo-
démence

IV.7. Dépression masquée

On parle de dépression masquée lorsque les symptômes psychiques sont au second


plan, masqués par une symptomatologie somatique prédominante voire par des troubles des
conduites ou tout autre aspect psychiatrique.

V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

V.1. La tristesse normale : elle survient après un facteur causal. Elle


n’associe pas les éléments du syndrome dépressif.

V.2. La schizophrénie : on note ici les éléments du syndrome dissociatif

VI. TRAITEMENT

VI.1. Objectifs

- Rendre la vie du déprimé meilleure c’est la faire moins mauvaise,


moins douloureuse.

- Conserver la vie en cas de risque suicidaire.

VI.2. Moyens

VI.2.1. Hospitalisation

- En cas de risque suicidaire important.

- Accès mélancolique aigu.

- Retentissement somatique important.

- Contexte socio-familial incompatible avec une bonne observance du


traitement.

VI.2.2. Médications antidépressives

Il s’agit d’antidépresseurs :

- Tricycliques : Anafranil 25 mg cp 50 mg/j ou Laroxyl 25 ou 50 mg


pour atteindre 150 mg/j

42
- Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine : Fluoxétine 20mg/j ou
Paroxétine 20mg/j

Les anxiolytiques peuvent être utilisés à courte durée (12 semaines maximum) en cas
d’anxiété ou angoisse associée. Les neuroleptiques sont associés aux antidépresseurs en cas
d’idées délirantes.

VI.2.3. Psychothérapie

Prise en charge par une psychothérapie de soutien.

TROUBLES PSYCHIQUES DE LA GROSSESSE

ET DU POST-PARTUM (LES PSYCHOSES PUERPERALES)

Objectifs du cours : à la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de

- Définir les psychoses puerpérales ou troubles psychiques de la grossesse et du post-


partum

- Citer 5 facteurs étiologiques des psychoses puerpérales

- Décrire la psychose puerpérale proprement dite

- Citer les troubles psychiques pendant la grossesse

- Citer 2 diagnostics différentiels des psychoses puerpérales

- Citer les moyens thérapeutiques utilisés dans le traitement des psychoses puerpérales.

PLAN

Introduction

1. Définition

2. Facteurs étio-pathogéniques

3. Description clinique

4. Diagnostic différentiel
43
5. Pronostic des psychoses puerpérales

6. Traitement

Introduction

Les troubles psychiques de la grossesse et du post-partum constituent la pathologie


psychiatrique de la puerpéralité. Il existe un remaniement psychologique normal lié à la
puerpéralité appelé aussi ‘’maternalité’’ dont l’élément essentiel est une crise d’identité chez
la femme enceinte. La maternalité, notamment lors de la première maternité, est une étape
maturante qui aboutit à un épanouissement de la féminité. Cependant la maternité n’est pas
toujours une expérience heureuse comme en témoigne la survenue d’éventuels troubles
psychiques.

1- Définition

Les psychoses puerpérales regroupent l’ensemble des troubles psychiatriques qui


surviennent pendant la grossesse, après l’accouchement, pendant l’allaitement et parfois après
l’avortement.

2- Facteurs étio-pathogéniques

2-1- Facteurs de risques :

La primipare très jeune ou âgée, la césarienne, l’éclampsie, les infections puerpérales


favoriseraient la survenue des psychoses puerpérales.

2-3- Facteurs étiologiques :

- Facteurs héréditaires et constitutionnels : la prédisposition génétique, les


antécédents personnels de psychose aiguë avant la puerpéralité, la présence de
personnalité pathologique

44
- Facteurs psychosociaux et culturels : la grossesse en tant qu’évènement représente
un facteur de première importance, modifiant toutes les conditions et perspectives de
la vie de la femme. En fait, l’attitude de la femme envers la séquence : « conception,
grossesse, accouchement, allaitement, maternité », joue un rôle fondamental dans le
déterminisme des accidents psychiques gravidiques ou du post partum. Certaines
situations sociales constituent des facteurs de risque comme : l’isolement de la mère
(sans conjoint), une situation vitale difficile, une précarité sociale, des dissensions
conjugales, un enfant mort ou gravement malade, la mort d’un ou plusieurs proches
parents ou substituts parentaux de la mère.

La place de la maternité n’est pas la même dans chaque culture avec des traditions
parfois bien différentes, dans nos sociétés de plus en plus cosmopolites.

- Facteurs Endocriniens : tous les métabolismes sont modifiés pendant la grossesse.


Mais ce sont surtout les modifications endocriniennes qui sont en corrélation avec les
troubles mentaux (hypophyse, surrénale, thyroïde).

3- Description clinique

3-1- Les troubles pendant la grossesse ou les accidents gravidiques

3-1-1- Les troubles caractériels mineurs et les symptômes névrotiques

Ils sont fréquents surtout les premiers mois. Peuvent être observés :

- des angoisses à expression somatique comme des vertiges, des spasmes, des
oppressions, des palpitations, ou des cauchemars, des ruminations anxieuses dont les
thèmes sont la peur de mourir au cours de l’accouchement, la peur d’avoir un enfant
anormal, la crainte d’être « une mauvaise mère »

- des symptômes phobiques : les dégoûts

- des symptômes obsessionnels de même que des envies caractéristiques des femmes
enceintes, ces envies souvent sont compulsives ou aberrantes (Pica : manger des
choses non nutritive comme l’argile, chiffon etc).

Dans les manifestations névrotiques banales, le rôle favorisant de l’entourage familial


et culturel semble indéniable.

3-1-2- Les manifestations hystériques

Elles sont souvent au premier plan ; il peut s’agir de : l’asthénie, plaintes somatiques,
comportements régressifs et infantiles d’exigence affective.

3-1-3- Les symptômes psychosomatiques de la sphère digestive

45
Ils sont presque toujours habituels au cours de la grossesse et sont à type :
d’hypersalivation, nausées, boulimie, ou de vomissements incoercibles qui expriment en
général un rejet de la grossesse.

3-1-4- Les épisodes psychotiques

Ils sont rares et apparaissent électivement dans la deuxième moitié de la grossesse.

3-2- Les manifestations du post-partum

Classiquement, 3 moments sont critiques pour leur éclosion : la montée laiteuse, le


retour des couches, le sevrage.

3-2-1- Les psychoses précoces ou psychose puerpérale proprement dite

Il s’agit le plus souvent de psychose confuso-délirante aiguë survenant entre le 5 ème et


ème
le 25 jour de l’accouchement.

Après une courte phase prodromique faite de pleurs, de plaintes somatiques et surtout
d’insomnie, apparait brutalement un état de confusion mentale caractérisée par de grandes
fluctuations du niveau de la conscience.

Puis, très vite s’ajoutent des hallucinations visuelles qui, par leur ampleur,
s’organisent parfois en un véritable délire onirique, mal structuré mais habituellement
persécutoire terrifiant, centré sur la relation de la mère avec son enfant (négation de la
maternité, conviction que l’enfant n’est pas né, qu’il a été échangé, que l’on veut le tuer, etc.
…). Ces idées funèbres s’accompagnent de troubles thymiques qui passent rapidement d’un
extrême (dépression profonde) à l’autre (excitation inquiétante) faisant parler d’états
« confuso-onirique ».

Dans ce tableau de psychose puerpérale proprement dite on ne retrouve pas de fièvre.


Si elle existe, elle est à mettre au compte de la déshydratation, l’agitation et des perturbations
centrales.

3-2-2- Le syndrome du 3ème jour ou « Post-partum blue »

Classique et banal, il est connu depuis longtemps et se situe au carrefour entre les
réactions psychologiques « normales » de l’accouchement, les accidents névrotiques et les
épisodes psychotiques aigus déjà décrits.

Il est contemporain de la montée laiteuse, et associe anxiété relative au nouveau-né,


plaintes somatiques, agressivité envers l’entourage, confusion à minima.

Le sommeil est rarement perturbé et généralement tout rentre dans l’ordre en quelques
jours.

3-2-3- Les états dépressifs du post-partum

46
Il peut s’agir d’état mélancolique ou de dépression névrotique. La symptomatologie
peut associer des sentiments d’incapacité, une culpabilité, des auto-accusations en relation
avec des mauvais soins apportés à l’enfant… L’anxiété est souvent importante. S’en suivent
un appauvrissement des contacts dans les soins, une diminution des moments d’échanges
entre la mère et son bébé, une disparition des moments ludiques. Des idées suicidaires
peuvent être associées.

Parfois cette symptomatologie peut être aussi atypique et n’être repérable qu’à travers
des craintes excessives sur la santé de l’enfant, la multiplication de consultations pédiatriques
(plus ou moins en urgence) de réassurance, des phobies d’impulsion, des obsessions.

4- Diagnostic différentiel

La psychose puerpérale pose le problème de diagnostic différentiel avec une psychose


aiguë organique fréquemment confusionnelle dont l’origine peut être :

- Infectieuse (ancienne et classique ‘’encéphalite psychotique puerpérale’’ aujourd’hui


rarissime)

- Vasculaire en particulier thrombophlébite cérébrale avec céphalées, crise comitiale,


signes neurologiques en foyer à rechercher systématiquement.

- Toxique notamment les confusions secondaires à la prise de bromocriptine (Parlodel*)

5- Pronostic des psychoses puerpérales

Le pronostic est très variable selon l’épisode en cause. La plupart des études ont été
consacrées aux psychoses puerpérales proprement dites et on trouve que le pronostic de ces
manifestations psychotiques précoces du post-partum est d’autant plus favorable qu’elles sont
plus aiguës, surviennent plus précocement et qu’on ne retrouve aucun antécédent
psychiatrique notable.

Sur le plan évolutif, le risque de récidive lors d’une grossesse ultérieure est difficile à
établir ; mais l’obtention rapide d’une guérison stable lors du 1er épisode est possible.

6- Traitement

6-1- Pour les névroses gravidiques ou puerpérales

il faut une conduite psychothérapique destinée à obtenir le plus rapidement possible,


un rassurement efficace. Dans certains cas, on peut appuyer cette psychothérapie par des
méthodes suggestives : l’isolement suffit généralement à calmer les vomissements. Toute fois
utiliser le minimum possible les médicaments surtout au début de la grossesse.

6-2- Devant une psychose gravidique

L’électrochoc est mieux indiqué ici, car il ne comporte aucun risque ni pour la femme,
ni pour l’enfant. Neuroleptique et Antidépresseurs selon le tableau, peuvent être utilisés sans
danger à la fin de la grossesse.

47
6-3- Pour les psychoses du post-partum

On utilisera pour les états confuso-oniriques soit l’électrochoc qui agit à la fois sur la
composante anxieuse et sur la composante délirante du syndrome ; soit les neuroleptiques
usuels. On peut combiner les deux méthodes.

Dans tous les cas, la psychothérapie de la maternité sera l’axe central du traitement et
permet de renforcer la relation mère-enfant. Les questions de parentalité seront travaillées, en
tentant de maintenir un lien de qualité avec l’enfant lors de visites organisées avec le père ou
un membre de l’entourage. Ce travail psychothérapique inclut aussi le père.

6-4- Prévention

Elle nécessite la mise en place de la planification, un espacement des naissances.

Conclusion

Les troubles psychiques de la gravido-puerpéralités sont fréquents. Le diagnostic est


clinique et la prise en charge précoce est gage d’un bon pronostic.

EPILEPSIE
Objectifs du cours

1- Définir une crise d’épilepsie, une épilepsie

2- Décrire les trois phases de la crise généralisée tonicoclonique épileptique

3- Citer 4 formes de crise généralisée épileptique

4- Citer 2 formes de crise partielle épileptique

5- Citer 3 diagnostics différentiels des crises épileptiques

6- Décrire le rôle de l’infirmier quand il assite à la crise

I) Définition

Les crises d’épilepsie sont des manifestations cliniques paroxystiques (motrices,


sensitives, sensorielles ou psychiques) accompagnées ou non d’une perte de connaissance liée
à une décharge excessive des neurones du cortex cérébral.

L’épilepsie est définie par la répétition, chez un même sujet, de crises épileptiques
spontanées.

48
II) Signes

A) Crises

Sur le plan séméiologique on distingue 2 sortes de crises : les crises généralisées et les
crises partielles ou focales.

1) Les crises généralisées : la décharge paroxystique est étendue aux 2 hémisphères.


Elles sont au nombre de 6.

1.1) Crises tonico-cloniques « crises grand mal »

Elles se déroulent en trois phases :

a) La phase tonique : elle dure 10 à 20 secondes. Une contraction tonique


soutenue intéresse l’ensemble de la musculature squelettique, d’abord en
flexion puis en extension. La conscience est abolie d’emblée. On note des
troubles végétatifs importants (tachycardie, augmentation de la tension
artérielle, mydriase, rougeur du visage, hypersécrétion bronchique…), une
morsure de la langue est possible. Progressivement la tétanisation des muscles
se fragmente, conduisant à la phase clonique.

b) La phase clonique : elle dure environ 30 secondes. Le relâchement


intermittent de la contracture musculaire tonique entraînant des secousses
bilatérales brusques, intenses, s’espaçant progressivement pour s’interrompre
brutalement. La respiration est abolie dès le début de la crise. Le visage est
cyanosé.

c) La phase post critique ou résolutive : dure de quelques minutes à quelques


heures. Immédiatement après la phase clonique, le sujet, hypotonique,
immobile, présente une obnubilation de la conscience et un relâchement
musculaire complet. Une perte d’urine inconstante, peut alors être constatée.
La respiration reprend, ample, bruyante, gênée par l’hypersécrétion bronchique
et salivaire (respiration stertoreuse). Le niveau de conscience s’améliore
progressivement.

1.2) Les absences

Elles sont de durée brève caractérisées par une altération (atténuation ou suspension)
de la conscience. Elles comportent un début une fin brusques.

Pour les absences simples, le sujet généralement un enfant, s’immobilise, les yeux
dans le vague, interrompant son activité en cours pendant une période variable comprise entre
5 secondes et 2 minutes. La crise terminée le sujet reprend son activité, ne gardant aucun
souvenir de l’épisode.

1.3) Crises myocloniques

49
Elles sont caractérisées par des secousses musculaires brèves en éclair, bilatérales et
symétriques de topographie et d’intensité variable ; pouvant entrainer une chute lorsqu’elles
sont intenses.

1.4) Crises cloniques

Elles surviennent électivement chez le jeune enfant, parfois dans le cadre d’une
convulsion fébrile. Il s’agit de secousses bilatérales progressivement ralenties, de durée
variable.

1.5) Crises toniques

Il s’agit d’une contraction musculaire soutenue, non vibratoire durant quelques


secondes à une minute, toujours associée à une altération de la conscience et à des troubles
végétatifs.

1.6) Crises atoniques

Elles sont marquées par une diminution ou une abolition du tonus postural entraînant
un affaissement du corps, parfois limité à une simple chute de la tête en avant. Lorsqu’elles
sont prolongées, le sujet reste au sol en état de résolution musculaire complète.

2) Les crises partielles ou focales

La décharge paroxystique intéresse initialement un secteur limité des structures


corticales : le foyer épileptique.

Selon la classification internationale des crises épileptiques on distingue : les crises


partielles simples et les crises partielles complexes :

2.1) Les crises partielles simples : sans trouble de la conscience avec des signes
moteurs qui peuvent être focaux avec ou sans extension progressive (marche jacksonienne),
versifs, posturaux et phonatoires (vocalisation ou interruption de la parole).

2.2) Les crises partielles complexes

Elles s’accompagnent de troubles de la conscience et peuvent parfois démarrer par une


symptomatologie « simple », sans trouble de la conscience.

B) Le diagnostic différentiel :

1) Crises généralisées : devant une crise tonico-clonique doivent être évoquées :

1.1) La lipothymie : sensation de malaise général, faux vertiges, nausées, sueurs ;


l’obnubilation est très brève (2 à 3 secondes) ; le retour à la conscience est
immédiat.

50
1.2) Le syncope : perte de connaissance à début et fin brutal ; le diagnostic différentiel
est difficile.

1.3) Le spasme du sanglot : crise réactionnelle à une colère avec pleures que les mères
finissent par reconnaitre facilement.

1.4) L’hypoglycémie : pâleur, douleur épigastrique sensation de faim, sudation


abondante. Les signes disparaissent après injection de glucose. Une hyperglycémie
peut se compliquer d’une authentique crise épileptique.

1.5) L’hystérie : crise névrotique facilement évoquée lorsque les manifestations


motrices sont polymorphes, anarchiques de trop longue durée ; elle ne s’organise
selon aucune séquence logique.

2) Crises partielles : devant une crise partielle doivent être évoqués :

- Accidents ischémiques transitoires.

- Dyskinésies, dystonies, tics.

- Etat crépusculaire hystérique.

- Attaque de panique.

3) Devant une crise épileptique nocturne doivent être évoqués

- Un syndrome amnésic-automatisme après prise de benzodiazépines à demi vie courte.

- Une pathologie du sommeil : somnambulisme, terreurs nocturnes, bruxisme….

- Dystonie paroxystique nocturne.

C) Complications : l’état de mal épileptique.

Elle est caractérisée par une crise épileptique qui persiste suffisamment longtemps
(crise prolongée) ou se répète avec des intervalles suffisamment brefs pour créer une
condition épileptique fixe et durable.

Toute crise épileptique peut s’organiser en état de mal.

D) Etiologie des épilepsies

Toute crise épileptique résulte de la conjonction de facteurs génétiques et de facteurs


acquis. Selon les cas, l’un ou l’autre de ces facteurs est prépondérant.

De 0 à 10 ans :

- Asphyxie périnatale.

- Traumatisme périnatal.

51
- Infection du système Nerveux central (SNC).

- Malformations cérébrales.

- Hématome sous-dural.

- Hypocalcémie.

- Hypoglycémie.

- Convulsions fébriles.

- Séquelles d’une pathologie néonatale.

- Facteurs génétiques (épilepsie idiopathique).

- Intoxications.

De 10 à 20 ans

- Epilepsie généralisée idiopathique.

- Epilepsies post traumatique.

- Tumeur cérébrale.

- Malformation vasculaire.

De 20 à 50 ans

- Epilepsie tumorale.

- Epilepsie traumatique.

- Epilepsie alcoolique.

50 ans et plus

- Epilepsie vasculaire.

- Tumeurs primitives.

- Alcool.

- Démence dégénérative primaire.

E) Les explorations complémentaires

Diverses explorations peuvent être pratiquées dans le bilan d’une épilepsie.

1) Electroencéphalographie : EEG est systématique.

52
2) Les explorations radiographiques :

 La tomodensitométrie encéphalique.

 L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a facilité l’exploration pré


chirurgicale des épilepsies partielles.

3) Autres examens :

 Bilan biologique : ionogramme plasmatique, bilan inflammatoire et


immunologique, dosage des acides organiques….

 Examen du fond œil (sclérose tuberculeuse, tache rouge….)

III) Traitement :

A) Produits :

1) Phénobarbital : PB (Gardenal,), comprimé de 50 et 100 mg.

Posologie : adulte 2 à 3 mg/kg/j. Enfant 3à4 mg/kg/j.

En une ou deux prises par jour.

Il est actif dans toutes les formes d’épilepsie à l’exception des absences typiques. Il
entraine une sédation chez l’adulte et une excitation chez l’enfant en début de traitement.
Risque de recrudescence des crises en cas de rupture brusque.

2) Phenytoïne PHT : (Dihydan, Dilantin) est également actif dans toutes les formes
d’épilepsie à l’exception des absences typiques.

Peu sédatif, la posologie habituelle : 3 à 5 mg/kg/j chez l’adulte (250 à 350 mg/j dose
de départ de 200 mg) ; 5 à 8 mg/kg/j chez l’enfant en 1 ou 2 prises quotidiennes.

3) Carbamazepine CBZ (Tégretol) : active contre tous les types de crises à l’exception
des absences typiques.

Posologie usuelle : 10 à 20 mg/kg/j chez l’adulte (600 à 800 mg/j dose de départ 100 à
200 mg) ; 20 à 25 mg/kg/j chez l’enfant en 2 ou 4 prises quotidiennes selon la forme
galénique.

4) Valproate VAP (Dépakine) : actif sur tous les types de crises, tolérance excellente.

Posologie : 15 à 20 mg/Kg/j chez l’adulte (1200 à 1500 mg, dose de départ 200 à
400mg) ; 35 mg/Kg/j chez l’enfant en 1 ou 3 prises quotidiennes selon la forme galénique.

5) L’ethosuximide (ESM) Zarontin : actif dans les absences typiques. Il n’a


pratiquement aucun intérêt en dehors de cette indication.

La posologie est chez l’enfant de 20 à 25 mg/kg/j en prises.

53
B) Rôle de l’infirmier(e) en cas d’épilepsie généralisée.

1 - Si l’infirmier(e) assiste à la crise

 Allonger le malade

 Enlever tout ce qui pourrait le blesser pendant la crise convulsive.

 Observer le déroulement de la crise et noter les différents signes.

 Chiffrer la durée de la PC

 Observer et noter l’état du malade après la crise (obnubilation, confusion, déficit…)

2 - Interrogatoire de la famille

En l’absence du médecin, l’infirmier(e) devra savoir interroger la famille ou les


personnes ayant assisté à la crise : description de la crise, durée, nombre de crises, antécédents
(naissance, trauma crânien etc…), le traitement et le mode de vie.

3 - Le traitement

 Veiller à l’absorption des médicaments qui doit avoir lieu à des heures régulières.

 Signaler au médecin les différents signes d’intolérance médicamenteuse (douleurs


articulaires de l’épaule, gingivite, éruption cutanées, voix pâteuse, nausées,
somnolence…)

4 – Conduite sociale

Auprès du malade

 Lui expliquer la nécessité absolue de prendre régulièrement son traitement tous les
jours, sans aucune défaillance.

 Lui faire comprendre la nécessité d’une hygiène de vie régulière (pas de privation de
sommeil, pas d’abus d’alcool)

Auprès de la famille

 Savoir faire accepter le malade par la famille. Lui faire accepter l’épilepsie comme
une maladie et non comme une tare honteuse.

 Faire accepter et comprendre le mode de vie régulier, la prise médicamenteuse


continue.

 Lui demander de noter le nombre de crise ou d’absence, la durée, l’heure de survenue


afin d’en informer le médecin lors des consultations.

54
LA NEVROSE D’ANGOISSE
Objectifs du cours

- Définir : névrose d’angoisse, anxiété, angoisse, trouble panique

- Citer 4 étiologies psychiatriques et 4 étiologies organiques de la crise d’angoisse aigue

- Citer 3 manifestations psychiques, 3 manifestations somatiques, 3 manifestations


comportementales de la crise d’angoisse aigue

- Citer 2 diagnostics différentiels

- Citer 2 moyens thérapeutiques de l’attaque de panique, du trouble panique et du


trouble anxiété généralisée.

I. GENERALITES

I.1. DEFINITION

- La névrose d’angoisse est qualifiée par les signes généraux de névrose et des
symptômes spécifiques. Les symptômes spécifiques comprennent les crises
d’angoisse aigue (attaque de panique) et l’anxiété chronique.

- L’angoisse et l’anxiété sont définies par une peur sans objet, l’angoisse serait le
versant somatique et l’anxiété le versant psychique.

L’angoisse est un processus psychique normal, elle ne devient pathologique que


lorsqu’elle entraine une gêne handicapante.

Les crises d’angoisse aiguës peuvent être symptomatiques de multiples pathologies


psychiatriques.

- Le trouble panique est la récurrence spontanée de crises d’angoisse aigue ou


d’attaque de panique

- L’anxiété anticipatoire et l’agoraphobie sont souvent associées au trouble panique.

I.2. EPIDEMIOLOGIE

- La prévalence de la névrose d’angoisse est de 5 à 10% de la population.

- Le trouble est plus fréquent chez la femme.

- Les troubles se manifestent à la fin de l’adolescence ou chez l’adulte jeune.

II. ETIOLOGIE :

II.1. Pathologies psychiatriques

55
- Les névroses structurées : phobie, hystérie ou obsessionnelle

- Le trouble stress post-traumatique.

- La confusion mentale, la bouffée délirante aigue, la mélancolie anxieuse, la


schizophrénie, l’alcoolisme chronique, la toxicomanie.

II.2. Origine iatrogène

- Les substances induisant des crises d’angoisse aigue : alcool, cocaïne, cannabis, LS.

- Le sevrage aux barbituriques, benzodiazépines, opiacés, alcool.

- Les amphétamines, antidépresseurs, corticoïdes, caféine.

II.3. Origine organique : certains troubles peuvent induire une réelle crise d’angoisse
aigue : crise d’asthme, hyperthyroïdie, hypoglycémie, HTA, trouble du rythme,
embolie pulmonaire, coronaropathie, insuffisance cardiaque, phéochromocytome.

II.4. Situations extrêmes : situations aigues déclenchant des réactions d’angoisse dans
la population générale ; agression physique ou psychique, accident, deuil.

III. DIAGNOSTIC :

A. FORME TYPE : l’attaque de panique ou crise d’angoisse aigue.

L’attaque de panique est une période bien délimitée de crainte ou de malaise intense avec
une symptomatologie anxieuse (psychique, physiologique et comportementale).

Le début de la crise est brutal, sans facteur déclenchant dans le trouble panique. La durée
de la crise est brève, en général quelques minutes à quelques heures. On décrit trois
grandes catégories de symptômes :

- Des manifestations psychiques ;

- Des manifestations somatiques ;

- Des manifestations comportementales ;

1. Les manifestations psychiques (interrogation) :

- Angoisse envahissante avec malaise vague ;

- Impression de catastrophe imminente (peur de mourir), de perte de contrôle ;

- Hypersensibilité au bruit, aux sources de lumière ;

- Difficultés attentionnelles avec flou de l’esprit ;

- Idées de dépersonnalisation (impression de transformation du corps ou de l’esprit).

56
- Idées de déréalisation (impression d’irréalité des choses, de modification des lieux).

2. Les manifestations somatiques (examen clinique) :

Les symptômes sont multiples et sont d’ordres :

- Respiratoires : dyspnée, hyperventilation, impression d’étouffement, oppression


thoracique ;

- Cardiovasculaires : tachycardie, palpitations,

- Digestifs : spasmes pharyngés (boule dans la gorge), crise de hoquet, douleurs


abdominales, diarrhée ;

- Neurologiques : céphalées, vertiges, fourmillement des extrémités ;

- Génito-urinaires : pollakiurie ;

- Musculaires : crampes, secousses musculaires, tremblements ;

- Neurovégétatifs : sueurs, mains moites, sécheresse de la bouche, bouffées de chaleur ou


de froid.

3. Les manifestations comportementales :

- Agitation ou stupeur (sidération anxieuse).

- Fuite.

- Raptus anxieux : tentative de suicide, acte hétéro agressif.

B. ANXIETE CHRONIQUE

Elle est marquée par :

- L’existence de l’angoisse durable avec sensation d’insécurité

- Des ruminations anxieuses ;

- Des interrogations pessimistes ;

- Une tension motrice et psychique (hyperesthésie) ;

- Un état d’hyper vigilance ;

- Les troubles neuro-végétatifs : tachycardie, nausée …

- Troubles du sommeil avec insomnie d’endormissement ;

- Asthénie généralisée.

57
C. EVOLUTION

L’évolution est variable, marquée le plus souvent par l’alternance de phases de rémission
et de périodes d’exacerbation (espacement des crises, puis disparition, puis répétition des
crises).

La guérison est parfois obtenue en quelques années.

D. COMPLICATIONS

L’angoisse peut entrainer :

- Abus d’alcool, de drogues, de médicaments (anxiolytiques).

- les troubles psychosomatiques : ulcère gastroduodénal, hypertension artérielle………

- Les complications psychiatriques : qui sont

 Une dépression

 Une tentative de suicide

 L’apparition d’une agoraphobie

 L’évolution vers une autre névrose plus structurée

 L’apparition de plaintes hypochondriaques

 L’instabilité sociale et professionnelle.

E. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

Certaines maladies organiques peuvent être à l’origine de symptômes anxieux ou mimer


des troubles que l’on rencontre dans la crise d’angoisse, aigue : elles sont généralement
d’origine ;

- Cardiovasculaire : infarctus du myocarde, angor, ambolie pulmonaire, OAP, crise


d’asthme, poussée d’HTA.

- Neurologique : épilepsie temporale, crise migraineuse.

- Endocrinienne : hyperthyroïdie, hypoglycémie.

- Hémorragie interne.

Un examen clinique et des examens complémentaires pertinents sont à prévoir.

IV. TRAITEMENT : (conduite à tenir)

IV.1. Attaque de panique

58
- Evaluation clinique avec réalisation d’examens complémentaires (EEG, bilan sanguin
de base, recherche de toxique si nécessaire).

- En urgence isoler le malade dans un lieu calme avec entretien avec patient et
l’entourage.

- Conduite rassurante de l’équipe médicale, expliquer la nature psychique de la crise,


l’absence de risque vital.

- Chimiothérapie (lorsque la crise n’a pas cédé, lorsque les symptômes sont importants).

- Patient allongé et relaxé (contrôle respiratoire) : Tranxène CP à 50 mg : ½ à 1CP à


renouveler si persistance de l’angoisse après 45 mn.

- Suivi ultérieur psychiatrique en fonction de l’origine du trouble.

- Indication de l’hospitalisation si :

 Il existe un doute sur une origine organique

 La crise ne cède pas malgré un traitement adapté

 La crise révèle une pathologie psychiatrique aiguë.

 Raptus suicidaire.

- Traitement dans le cas d’états psychotiques à l’origine de crises d’angoisse : Tercian


100mg cp : ½ à 1cp à renouveler après 1h

4.2. Trouble panique

Le traitement a pour but de limiter l’apparition des crises d’angoisse aigue et leurs
conséquences au long cours. Il existe un traitement préventif des crises d’angoisse aiguës.

- DEROXAT Cp (20mg) : 1 à 1Cp. ½ par jour ou ANAFRANIL Cp (25mg) en


moyenne 75 mg par jour.

- Psychothérapie de soutien : adaptation de la chimiothérapie, surveillance de la


tolérance.

- Relaxation et bonne hygiène de vie (sport, arrêt de l’alcool).

4.3. Trouble anxiété généralisée

Traitement d’antidépresseur au long cours :

- DEROXAT (1cp/jour ou EFFEXOR Lp (37.5 mg) : 1/jour.

- Psychothérapie de soutien voire psychothérapie comportementale (relaxation).

4.4. Anxiété de performance

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C’est l’angoisse lors d’affrontement d’épreuves stressantes : traitement par bêtabloquants :
AVLOCARDYL 40mg : ½ à 1 cp avant l’épreuve.

LES ADDICTIONS (TOXICOMANIES)


I – DEFINITIONS ET GENERALITES :

L’OMS préfère le terme pharmacodépendance à celui de toxicomanie.

Pharmacodépendance : état psychique et quelques fois physique résultant de l’interaction


entre un organisme vivant et un médicament. Cette interaction se caractérise par des
modifications de comportement et par d’autres réactions qui comprennent toujours une
pulsion à prendre le médicament de façon continue ou périodique afin de retrouver ses
effets psychiques et quelques fois d’éviter le malaise de sa privation. Cet état peut
s’accompagner ou non de tolérance. Un même individu peut être dépendant de plusieurs
médicaments.

Cette définition de l’OMS permet de distinguer la toxicomanie d’une simple


accoutumance au cours de laquelle le désir de prise répétitive du toxique (et non la
contrainte) n’entraîne ni tolérance ni dépendance physique, ni effet nocif pour la société.

En pratique les toxicomanies sont caractérisées par :

 Le besoin insurmontable de prendre le toxique (dépendance psychique)

 La tendance éventuelle à augmenter les doses (tolérance)

 L’apparition d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de l’intoxication (dépendance


physique)

 L’existence d’effets nocifs sur l’individu et la société.

Remarque : Quelques notions récentes sont à retenir :

 Le nombre croissant des toxicomanes.

 L’abaissement de l’âge moyen (< 18 ans).

 La fréquence des polytoxicomanies.

 Le nombre croissant d’adolescents ou d’enfants de 10 à 12 ans qui utilisent les


vapeurs de colles ou de solvants.

Définition des drogues :

Les drogues sont des substances médicamenteuses ou non dont les propriétés essentielles
sont de modifier le fonctionnement psychique c'est-à-dire la vigilance, la qualité des
sensations, le vécu affectif et émotionnel, l’idéation et l’imagination.

60
Classification des drogues :

Selon leur effet, les drogues peuvent être classées comme suit :

 Les psycholeptiques : qui dépriment l’activité psychique (barbituriques,


benzodiazépines).

 Les psycho-analeptiques : qui stimulent l’activité psychique (amphétamine, cocaïne


…).

 Les psychodysleptiques qui perturbent l’activité psychique (cannabis, L.S.D, opiacés).

II – FACTEURS ETIOLOGIQUES :

Les toxicomanes se recrutent dans tous les milieux socioculturels riche ou pauvre. On
retrouve souvent dans leur histoire : une notion d’instabilité du milieu familial, de
difficultés scolaires, de délinquance ou d’inadaptation professionnelle.

On ne retrouve habituellement pas une étiologie mais plusieurs facteurs qui par leur
coexistence permettent une compréhension relative de la situation du patient.

A – Facteurs socioculturels :

Les toxicomanies sont actuellement des conduites de groupes sans idéologie particulière,
où le toxique est plus une fin en soi qu’un moyen.

La consommation de drogue témoigne souvent d’une détresse profonde et d’une tentative


de fuite ; pour certains elle serait un mode de protestation.

B – Facteurs psychologiques :

a - Toxicomanie au cours d’affections psychiatriques :

 Schizophrénie débutante (la toxicomanie majore les signes ou peut entraîner une
décompensation)

 Psychopathie

 Plus rarement Névroses

b - Toxicomanie « pure » :

Si on ne retrouve pas d’affections psychiatriques caractérisées, la personnalité n’en est pas


pour autant normale. On retrouve une certaine fréquence :

 Troubles narcissiques.

 Caractère archaïque de la relation d’objet.

 Troubles de l’obtention du plaisir.

61
 Composante auto-agressive où l’usage de la drogue est l’équivalent d’une conduite
suicidaire.

C – Facteurs biologiques :

Des paramètres biologiques dont certains dépendent de l’hérédité jouent probablement un


rôle dans les phénomènes de tolérance et de dépendance.

III – DIAGNOSTIC :

Savoir qu’on a affaire à un patient présentant une toxicomanie est habituellement chose
facile car la toxicomanie est le plus souvent reconnue par le sujet. Mais dans certains cas
le patient ne veut pas ou ne peut pas en parler :

Il s’agit :

1 - De certaines intoxications aiguës au cours desquelles la communication est difficile ou


impossible car il peut s’agir :

a- D’un coma

b- D’une ivresse toxique (confusion mentale)

c- D’une réaction psychotique.

2 - De certains états de manque.

3 - De pharmacodépendance.

A - Certains éléments permettent de faire le diagnostic d’intoxication aiguë:

 Somnolence, myosis : opiacés

 Somnolence, dysarthrie, ataxie : barbituriques

 Agitation, mydriase, logorrhée : amphétamines, cocaïne.

B - Certains éléments se retrouvent lors du sevrage :

 Anxiété, insomnie, douleurs diffuses, sueurs, agitation et en particulier mydriase,


diarrhée, fièvre : sevrage aux opiacés.

 Dépression, asthénie sevrage aux amphétamines.

 Confusion mentale : sevrage aux barbituriques.

IV - EVOLUTION et PRONOSTIC :

L’évolution se fait par crises avec : surconsommation, tentative de suicide, violence, vol,
manque, demande de soins, sevrage …

62
Ces crises ont une fonction maturatrice et sont l’occasion d’instaurer une relation
thérapeutique.

Mais la survenue de complications est fréquente et la mortalité non négligeable.

Les complications sont :

1 - Complications psychiatriques :

Réaction psychotique d’origine toxique : Il s’agit surtout d’angoisse psychotique aiguë


(« mauvais voyage des hallucinogènes) ou de tableau d’ivresse pathologique. Elle dure 24
à 48 heures environ.

Pharmaco psychoses : états psychotiques déclenchés par les toxiques évoluant pour leur
propre compte pendant quelques jours à quelques semaines. Il s’agit surtout de psychose
interprétative aiguë (amphétamine) de psychose hallucinatoire (LSD).

Syndrome déficitaire : avec apragmatisme, émoussement affectif, appauvrissement de la


pensée, psychose chronique surtout la schizophrénie.

2 - Complications somatiques :

 Coma toxique par surdosage (over dose).

 Complications infectieuses (hépatite virale, endocardite, abcès, SIDA).

Pronostic :

Il dépend : du toxique utilisé, de la personnalité du patient, de l’ancienneté de la


toxicomanie, de la coopération de l’entourage, de la qualité du ou des traitements.

V – PRINCIPES DU TRAITEMENT :

A - Traitement curatif : Le traitement des toxicomanies est difficile, ne pouvant se


concevoir qu’à long terme.

1- Le sevrage des opiacés :

 Il est important que la demande émane du patient.

 L’hospitalisation est souvent proposée mais n’est pas indispensable si le sujet est
motivé.

 Suppression immédiate et totale du ou des toxiques.

 Ne pas prescrire de produits de substitution ni proposer un sevrage progressif


(c’est inutile).

 Un traitement symptomatique est cependant nécessaire :

Anxiolytique en évitant les produits déjà utilisés par le patient

63
Antalgiques périphériques

Neuroleptiques sédatifs si nécessaire

Certains utilisent la clonidine (ou catapressan) ou l’Estulic

 La cure de sevrage devra être précédée d’entretien (le sevrage à l’urgence conduit
souvent à l’échec) et comportera habituellement un contrat qui devra être respecté.

2- Le sevrage des barbituriques : il nécessite la prescription de phénobarbital ou de


diazépam pour éviter un état de mal comitial, une surveillance électro-
encéphalographique nécessaire.

3- La postcure :

Elle est indispensable en raison du risque élevé de rechute. Elle associe une
psychothérapie et des mesures sociales (insertion professionnelle).

B - Traitement préventif :

1 - Prévention primaire :

 Eviter le contact avec la drogue.

 Eviter les médications abusives et l’automédication dans les familles

 Mesures sociales : principalement insertion socioprofessionnelle.

2 - Prévention secondaire :

 Eviter la survenue d’une pharmacodépendance chez l’usager occasionnel par exemple


chez les adolescents

 Favoriser la communication intrafamiliale

 Recourir aux centres de soins (dispensaire si nécessaire).

3 - Prévention tertiaire :

 Eviter l’aggravation d’une toxicomanie.

 Prévenir les rechutes.

LES MOYENS THERAPEUTIQUES UTILISE EN PSYCHIATRIE


Les moyens thérapeutiques utilisés en psychiatrie comprennent les thérapeutiques biologiques
(chimiothérapie psychiatrique et thérapeutiques de choc) et les psychothérapies.

I – Les thérapeutiques biologiques :

64
A – La chimiothérapie psychiatrique :

Elle occupe une place importante dans la thérapeutique psychiatrique : amélioration des
conditions de prise en charge, des conditions d’hospitalisation, accélération de la
réinsertion

Les médicaments utilisés en psychiatrie sont désignés sous le nom de « Psychotropes » ;


ce sont des substances chimiques d’origines naturelle ou artificielle qui ont un tropisme
psychologique, c’est-à-dire susceptibles de modifier l’activité mentale, sans préjuger du
type de cette modification.

On distingue trois classes de médicaments psychotropes :

- Les psychoanaleptiques ou stimulants psychiques

- Les psycholeptiques, ou sédatifs psychiques

Les psychodysleptiques qui sont des agents perturbateurs de l’activité mentale.

Les différentes classes de médicaments sont :

- Les neuroleptiques NL

- Les antidépresseurs AD

- Les anxiolytiques

- Les hypnotiques

- Les normothymiques

LES NEUROLEPTIQUES :

1 – Définition : Les neuroleptiques sont des médicaments définis par la réunion de cinq
(5) critères déterminés par Delay et DENIKER en 1957 :

- Création d’un état d’indifférence psychomotrice

- Diminution de l’agressivité et de l’agitation

- Réduction des troubles psychotiques aigus et chroniques

- Création d’effets secondaires neurologiques et neurovégétatifs

- Action sous – corticale prédominante

Autrement dit, les neuroleptiques sont des médicaments qui ont des propriétés
antipsychotiques.

2 – Classification des neuroleptiques

65
a – Classification chimique : ils appartiennent surtout à trois (3) groupes :

- Les Phénothiazines : Nozinan, Largactil, Tercian Théralène, Phénergan

- Les Butyrophénones : Haldol, Droleptan, Dipiperon

- Les Benzamides : Dogmatil, Tiapridal, Barnetil

b – Classification Clinique: on classe les neuroleptiques en:

- Neuroleptiques sédatifs : action réductrice sur l’angoisse et l’agitation, exemple :


Nozinan, Largactil, Tercian

- Neuroleptiques désinhibiteurs : action sur les manifestations de repli, exemple :


Dogmatil, Solian, Prazinil.

- Neuroleptiques bipolaires : sédatifs à forte dose et désinhibiteurs à faible dose, exemple :


Piportil, Moditen

- Neuroleptiques d’urgence : Droleptan, Barnetil

- Neuroleptique à Action Prolongée (NAP) : Haldol Décanoas, Piportil,

Modecate, Fluanxol LP…etc

c – Indications :

- Psychose (BDA, schizophrénie, paranoïa, PHC…)

- Troubles délirants et comportementaux des états démentiels

- Troubles caractériels des psychopathes, des arriérés mentaux (débile)

- Névrose obsessionnelle

- Insomnie

d – Modalité de prescription :

- Neuroleptique sédatif incisif en cas de manifestations délirantes, hallucinatoires ou


autistiques ou agitation

- Neuroleptique désinhibiteur en cas de psychose déficitaire avec apragmatisme.

e – Contre indications : Elles sont rarement absolues. On peut retenir :

- Les insuffisances cardio-vasculaires, hépatiques, rénales

- Les comas, l’âge très avancé

La prudence doit être de mise devant :

- L’épilepsie

66
- Le glaucome

- La grossesse

- L’hypotension

- Les états fébriles

- La déshydratation

f – Effets secondaires :

- Syndrome d’indifférence psychomotrice

- Emoussement affectif

- Dyskinésies aigues et tardives (ce sont des effets extrapyramidaux)

- Manifestations neurovégétatives (hypotension orthostatique, prise de poids,


gynécomastie, galactorrhée)

- Syndrome malin (coma hyperthermie) il n’est lié à la dose administrée, exige un transfert
en réanimation.

Une augmentation brutale importante de la température doit faire interrompre le traitement


neuroleptique.

g – Corrections des incidents :

- Contre les effets extrapyramidaux on prescrit des Antiparkinsoniens de synthèse :


Artane, Akineton, Ponalide, Lepticur.

- Contre l’hypotension orthostatique on prescrit des Analeptiques cardiovasculaires :


Hept-A-Myl, DHE, Effortil.

Il ne faut pas adjoindre systématiquement ces produits au traitement par les NL.

LES ANTIDEPRESSEURS

Ils ont pour propriété de corriger l’humeur dépressive.

 Selon la classification chimique il existe 3 grands groupes :

- Les Antidépresseurs tricycliques (Laroxyl, Tofranil, Surmontil…)

- Les IMAO (Humoryl)

-Les Antidépresseurs de seconde génération (Vivalan, Athymil, Ludiomil,

Prozac)

 Selon l’effet clinique, deux groupes :

67
- Les Antidépresseurs sédatifs (Laroxyl, Athymil, Ludiomil, Surmontil …)

- Les Antidépresseurs désinhibiteurs (Anafranil, Tofranil,

Vivalan)

Indications :

- Principalement toutes les dépressions

- Névrose obsessionnelle

Contre indications absolues :

- Glaucome

- Hypertrophie prostatique

- Infarctus récent

- BAV (Bloc Auriculo-Ventriculaire)

- Insuffisance cardiaque

- Association aux IMAO

- Premier trimestre de grossesse.

Incidents et accidents :

- Tentative de suicide au moment de la levée de l’inhibition

- Confusion mentale

- Inversion de l’humeur et passage à un état mixte ou maniaque

- Somnolence avec les sédatifs et insomnie avec les désinhibiteurs

- Hypotension orthostatique

- Constipation,sècheresse de la bouche, trouble de l’accommodation

- Tachycardie, tremblement, prise de poids.

Conduite de traitement :

- Posologie efficace à atteindre progressivement

- Début de l’amélioration en 10 – 15 jours

- Antidépresseurs sédatifs si angoisse et anxiété + + +

- Antidépresseurs désinhibiteurs si inhibition + + +

68
- Traitement de plusieurs mois, (6 mois) puis diminution progressive de la posologie sur 2
mois environ.

Correction des effets secondaires :

- Hypotension orthostatique (Hept – A – Myl, DHE)

- Bouche sèche (Surfalem S25 ou scewinggum)

- Constipation (Laxatif doux)

LES ANXIOLYTIQUES OU TRANQUILLISANTS

Ce sont de médicaments qui ont pour principal effet la sédation de l’angoisse.

Les différents médicaments sont :

- Les benzodiazépines : (Diazépan, Tranxène, Lexomil, Temesta,

Urbanil…). Ils ont des effets anxiolytiques, sédatifs, anticonvulsivants, myorelaxants.

- Les carbamates (Equanil, Procalmadiol)

- Les Phénothiazines (ce sont des neuroleptiques qui à faible dose apaisent l’anxiété) :
Nozinan, Tercian…

- Les autres : Atarax, Buspar.

Indications :

- Anxiété et angoisse

- Insomnie

- Sevrage alcoolique, sevrage des toxicomanes

Contre-indications :

- Grossesse et surtout le 1er trimestre

- Myasthénie

- Allergie au produit

Incidents et accidents :

- Somnolence

- Hypotension

- Troubles mnésiques

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- Risque de toxicomanie

Principe du traitement : Limiter la durée du traitement, ne pas dépasser trois mois.

LES HYPNOTIQUES

Ils agissent sur l’insomnie en induisant le sommeil ou en l’imposant de manière


incoercible. Les différents groupes de médicaments sont :

- Les barbituriques : actuellement de plus en plus abandonnés à cause du risque de


toxicomanie (Immenoctal, Binoctal….)

- Les benzodiazépines (Mogadon)

- Les phénothiazines sédatives (Théralène, Nozinan, Tercian, Phénergan…)

- Les autres : Equanil, Atarax, Imovane, Stilnox, Noctran…

LES THYMOREGULATEURS OU NORMOTHYMIQUES

Ils sont utilisés dans le traitement préventif des accès maniaques ou dépressifs de la
psychose maniaco-dépressive. Ils ont une action régulatrice de l’humeur.

Les médicaments utilisés sont :

- Le Lithium

- La Dépamine, le Dépakote

- Le Tégrétol

B – LES THERAPEUTIQUES DE CHOC :

Seule l’électrochoc ou sismothérapie est encore quelque peu utilisé. Il consiste à produire
artificiellement chez le patient une crise d’épilepsie à l’aide du courant électrique.

Les autres techniques, totalement abandonnées de nos jours sont :

- La malaria thérapie : méthode de choc par la fièvre palustre, destinée au traitement de la


Paralysie Générale.

- Le choc insulinique qui consiste à produire des comas hypoglycémiques par injection
d’insuline ordinaire.

70
II – LES PSYCHOTHERAPIES :

Ce sont des méthodes de traitement agissant sans intervention biologique sur le


psychisme. Elles s’appuient toutes sur l’efficacité de la relation. Elles sont individuelles
ou de groupes.

Parmi elles on peut citer :

- La psychanalyse (individuelle)

- Les psychothérapies d’inspiration analytiques : PIP (individuelles)

- Les psychothérapies de soutien _ individuelles

- Le psychodrame (de groupe)

- Les psychothérapies familiales (groupe)

- La relaxation (individuelle)

- La sociothérapie (il s’agit de toutes les formes d’activité de groupe organisées pour les
malades dans un but thérapeutique d’occupation, de réadaptation au travail,
d’amélioration ou de restauration des communications interpersonnelles). Il peut s’agir
d’ergothérapie (traitement par le travail), d’activités culturelles, d’exercices physiques …
etc.

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