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Généralités
o Maladies infectieuses contagieuses (par auto-inoculation [impétigo] ou par l’entourage) dues à germes pyogènes Gram + :
staphQ ou streptoQ (germes ubiquitaires, portage saprophytique possible)
o Mécanismes infectieux et toxi-infectieux (impétigo bulleux, érysipèle)
o Maladies non immunisantes, récidives possibles
o Facteurs favorisants :
o Modification de la flore cutanée normale o Malnutrition
o Dermatoses chroniques o Atteinte vasculaire périphérique
o Traitement par corticostéroïdes o Traumatisme
o Corps étranger o Maladies associées : diabète…
o Déficit immunitaire (polynucléaires)
Impétigo Q+++++++++
o Dermo-épidermite infectieuse bactérienneQ superficielle (de localisation sous-cornéeQ) le + svt bénigne, contagieuseQ
ETIOLOGIE
La + fréquente des infections cutanées de l’enfant ; favorisé par climat chaud et humide, hygiène défectueuse,
sous-médicalisation, pays pauvres, classes sociales défavorisées
2 germes : Strepto pyogenes =1/3 (strepto du groupe A β-hémolytiqueQ) et staph aureusQ (qui est actuellt le +
fréquent =2/3Q), Pas de ≠ cliniquet entre les 2 germes, les 2 germes peuvent être associés au sein d’une même
lés°
Contagion par ctact direct avec lés° cutanée (-> épidémies scolaires et familiales) et auto-inoculable par grattage
Impétigo peut compliquer une dermatose prurigineuse par effraction cutané due au grattage (impétiginisation) :
varicelle, piqûre d’insecte, dermatite atopique, galeQ, eczéma suitantQ
DIAGNOSTIC : IL EST CLINIQUE
Forme typique : Impétigo croûteux
Observé dans 70 % des cas chez enfantQ < 10 ans
Ptte vésico-bulleQ flasque sur peau inflammatoire qui se trouble -> rupture
(frottements, grattage) -> se dessèche laissant une croûteQ jaunâtre mélicérique
Co-existence d’éléments d’âge différent apparaissant de proche en proche par décollement de l’épiderme en
périph de la lésion, la disposition linéaire le long des lignes de grattage est évocatrice
Siège : début périorificielQ (visageQ : nez, bouche) puis cuir chevelu, mains, zones accessibles au grattage
Prurit peu intense, ADP satellites, Pas de signes générauxQ
Examens bactério non indispensables dans forme localisée
Dc différentiels : varicelle, herpès
Si dermatose sous jacente, Dc + difficile (impétigo + diffus ou exacerbation de
dermatose)
Impétigo bulleux
Forme du NNé/nourrisson, favorisé / macérat° ds les couches et ctact avec urines
Très contagieuxQ, infection manuportée -> épidémies dans maternité/crêche
Siège périorificielQ (périgénital et périanal)
Tjs dû à Staph du groupe phagique II et à sa toxine épidermolytique (exfoliatine A et B)
Gdes bulles de 1-2 cm de diamètre flasques (phlyctènes) s/ peau érythémateuse -> vastes éros° d’extens° rapide
EcthymaQ
Forme de l’adulte, favorisé / mauvaise hygiène/malnutrit°, immunodépress°, diab
Strepto le + svt, Siège : mb infs
Début comme impétigo croûteuxQ puis devient creusantQ, nécrotique, recouvert
d’une épaisse croûte noirâtreQ et entouré d’un halo infl.Q lymphangite associée
Guérison lente avec cicatrices séquellaires
EVOLUTION
En général bénin, régression en qq jours sous ttt, pas de cicatricesQ (sf ecthyma)
Récidives possibles car non immunisant
Complications rares :
Infectieuses locales : abcès, pyodermite, lymphangite, ostéomyélite, arthrite septique
Infectieuses générales : bactériémie, septicémie, pneumonie
Epidermolyse staphylococcique (cf Q 024)
Psoriasis en goutte post-impétigo
GNAQ post strepto : complication immunologique, surtout enfant 3-7 ans, recherche systématique d’une
protéinurie par bandelette urinaire 3 sem après l’infection
JAMAIS de RAA
TRAITEMENT
Mesures d’hygièneQ
Eviction scolaireQ++ qq jours après mise en route des ATB
Ongles coupés ras et fréquemment brossés
Vêtements en coton amples pour éviter frottements et macération
Traitement localQ
Suffisant si forme localisée ou débutante
Enlever les croûtesQ, savonnage des lésions, rincer, sécher, topique cutané (applications quotidiennes de
solution antiseptiques à base d’hexamidine/chlorhexidine sont moins recommandées)
ATB locaux actifs sur les 2 germes : Fucidine 2 applications/j (apparition de staph résistants) ou Mupiderme
3 applications/j (mupirocine, très active)
Traitement généralQ
ATB actif sur staph aureus + strepto groupe A : Pyostacine (pristinamycine) per os 2 g/j (adulte) ou
50-100 mg/kg/j (enfant) pendant 10 jours
Autres ATB utilisables : péni M (oxaciline = Bristopen ou cloxacilline = Orbénine), macrolides (érythromycine)
Traiter les sujets contacts / foyer ORL / dermatose sous jacente
Si récidivant, recherche gîtes microbiens (narinaires…) -> désinfection narinaire par mupirocine (Bactroban)
Si séjour en milieu hospitalier, évoquer staph multirésistant
Furoncle
o Folliculite aiguë profonde nécrosante : inflammation périfolliculaire à neutrophiles => thrombose vasculaire, suppuration
=> nécrose => destruction follicule pileux et élimination en laissant une cicatrice
ETIOLOGIE
Staph doré le + svt, retrouvé au niveau du périnée et fosses nasales des sujets sains, implantation favorisée par
lésions cutanées (plaie, cicatrice) -> réservoirs potentiels (source de récidive), risque d’auto-inoculation (mains)
Facteurs favorisants : locaux (milieu chaud et humide : macération, zone des plis ; traumatismes locaux :
vêtements serrés, rasage ; défaut d’hygiène ; corticothérapie locale) et généraux (obésité, corticothérapie,
immunodépression, diabéte)
DIAGNOSTIC
Diagnostic positif
Nodule érythémateuxQ surmonté d’une pustule et centré par un poilQ, périphérie
peut être très inflammatoireQ
DouleurQ importante sur les sièges de frottements ou si peau peu souple (nez,
conduit auditif externe)
En qq jours, fluctation + devient très douloureux puis rupture pustule ->
élimination du bourbillonQ
Pas de signes généraux sf si bactériémie, Examens complémentaires inutiles en routine
Autres formes : orgelet (furoncle ciliaire), sycosis (au niveau de la région pileuse, barbe)
Diagnostic différentiel
Folliculites : infections superficielles du follicule pilo-sébacé d’origine staphylococcique le + svt : pustules
centrées par un poil d’évolution favorable sous ttt antiseptique local, sans cicatrice. Peuvent être le point de
départ d’un furoncle
Acné : lésions inflammatoires (nodules) et rétentionnelles (microkystes, comédons) siégeant au visage, région
médiothoracique et dos
HydrosadéniteQ : infect° staphylococcique des gl sudoripares apocrines au niveau des aisselles et plis
inguinaux
Kyste épidermique surinfecté : lésion préexistante à l’épisode inflammatoire
Pustuloses non folliculaires (psoriasis pustuleux, pustulose exanthématique aiguë généralisée) et pseudo-
folliculite de la maladie de Behcet
EVOLUTION
Guérison en 15 jours en laissant une cicatrice déprimée
Complications aiguës
Anthrax : placard inflammatoire formé d’un agglomérat de plusieurs furoncles, en relief, douloureux, fébrile,
svt localisé à la nuque, ttt ATB IVQ
Staphylococcie maligne de la face
rare, complique manipulation d’un furoncle médiofacial
tableau clinique de dermo-hypodermite profonde du visage (placard rouge sombre extensif mal limitéQ)
avec signes généraux marqués
évolution vers thrombophlébite du sinus caverneux gravissime possible
ttt = ATB antistaph IVQ + anticoagulation
Complications générales rares : septicémie à staph, décompensation de maladie associée
Complications chroniques : furonculose
Récidive de furoncles pendants de mois/années
Prélèvements bactério locaux chez le patient et son entourage pour rechercher portage chronique (gîtes
bactériens, nasalQ surtout et cicatrices d’anciens furoncles Q), typage du germe (antibiogramme)
Hyposidérémie = facteur favorisant ?
TRAITEMENT
Furoncle
Antisepsie locale 2/j par chlorhexidine ou hexamidine sur les lés°, à poursuivre 1 sem après guérison de la lés°
Soins d’hygiène : douche quotidienne, lavage fréquent des mains, linge propre et personnel
Pulvérisation d’eau avec l’appareil de Lucas Championnière (effet anti-inflammatoire)
Excis° au stade de fluctuat° suivie de application d’une compresse antiseptique pr limiter diffus° du germe
ATB générale si forme compliquéeQ / localisation au visageQ / terrain débilitéQ : PyostacineQ 2-3 g/j pdt 5-10 j
Furonculose
Ttt long et régulier, désinfection des gîtes bactériens (narinesQ, cicatrices de furonclesQ, anusQ) chez patient et
entourage par ATB local (Fucidine, Bactroban ou Mupiderme) 2 fois/j une semaine/mois pdt 6-12 mois
ATB orale : Rifampicine (Rifadine) 600 mg 2 fois/j pdt 5 j ou Clindamycine (Dalacine) 1-2 g/j pdt 10 j
Erysipèle
Dermo-épidermiteQ aiguëQ non nécrosante d’origine bactérienne due le + svt à strepto β-hémolytique du grp AQ
EPIDÉMIOLOGIE-ETIOLOGIE
10-100 cas / 100 000 hab / an, le + svt chez adulte > 40 ansQ, âge moyen de survenue = 60 ans
Recrudescence saisonnière (été, automne) inconstante, favorisé par obésité ( OH et diabète ??? incertain)
85 % mb inf (rôle favorisant de ins. veineuse / lymphatique Q, lymphoedème, porte d’entrée : intertrigo
interorteil, ulcère de jambe) (rareté de atteinte du visage <= ttt ATB systématique des infections ORL)
Dû à Strepto (β-hémolytique du grp AQ, + rarement B, C ou G) mais difficile à confimer biologiquement
Complications locales st svt dues à surinfection à staph aureus
DIAGNOSTIC POSITIF
Signes cliniques
Tableau de « grosse jambe rouge aiguë fébrile »Q unilatérale : début brutalQ,
fièvre élevéeQ (39-40°) + frissons précédant de qq h l’apparition d’un placard
cutané inflammatoireQ (plaque érythémateuse, oedémateuse, ciconscrite Q et
douloureuse à la palpation), bourrelet périph marqué est rarement Q retrouvé
Parfois décollt bulleux superficiels (csq mécanique de l’œdème dermique)
Purpura, ADP infl régionales fréq (50 %), trainée de lymphangite (1/4)
Porte d’entréeQ décelables cliniquement dans 50-70 % des cas : intertrigo
interdigito-plantaire, piqûre, traumatisme sans effraction cutanée, ulcère de jambe
Si AEG, rechercher septicémie / complications
Examens complémentaires (Inutiles si tableau typique + absence de
comorbidité)
Hyperleucocytose > 10 000/mm3 avec polynucléose neutrophile > 7 000 mm3
Sd infl bio important (VS > 80 mm à la 1ère heure, CRP > 100 mg/L) max 7 j après le début de l’infect°
Sérologies strepto (ASLO, ASD) et prélèvements bactério (cutanés, HAA) : confirmation rétrospective et
inconstanteQ de la nature streptococcique de l’érysipèle, ttt avant de recevoir les résultats
Recherche d'une thrombose veineuse associée systématique => echodoppler
FORMES CLINIQUES
Symptomatique
Placard peut prendre aspect ecchymotique
Apparition de secondaire de pustules ou de pttes zones de nécrose superficielle rare (survient surtout sur
terrain débilité ou prise d’AINS)
Topographique
Visage : 5-10 % des cas, placard inflammatoire généralement unilat et très oedémateux, bourrelet périph
marqué par contre . Il peut se bilatéraliser en aile de papillon et s’étendre au front et aux paupières
+ rarement : mb sup, abdo, région fessière
Evolutive
Formes subaiguës : fièvre et hyperleucocytose modérées voire absentes
Dc : caractères cliniques du placard inflammatoire cutané et régression sous ATB par péni ou macrolides
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Chez l’adulte
Mb infs : Dermo-hypodermite nécrosante, Dermo-hypodermite bactérienne aiguë à autres germes spécifiques,
Thromboses veineuses profondes et superficielles, Dermatite de stase, Syndrome des loges
Visage : Eczéma aigu, Staphylococcie maligne de la face, Dermo-hypodermites sur cicatrice d’intervention,
Fasciite nécrosante
Chez l’enfant
Cellulite à Haemophilus influenzae fréquemment localisée au visage et associée à une bactériémie (HAA
permettent le diagnostic)
EVOLUTION
Favorable en 8-10 jours sous ttt ATB, apyrexie en 72 h, amélioration des signes locaux en 1 semaine, parfois
phase de desquamation superficielle
Complications locales ds 5-10 % des cas (surtout si maladies associées, immunodépression) : abcès localisés
superficiels, + rarement profonds, ttt = drainage chirugical
Complications systémiques très raresQ : septicémie à strepto, GNA post strepto, voire érythème noueux
Récidive est la complication la + fréquente Q (20 %) : survient sur terrain d’ins. veineuse ou lymphatique
chronique + porte d’entrée chronique (dermatose, ulcère de jambe)
TRAITEMENT
Hospit indispensable si ttt parentéral ou surveillance rapprochée nécessaire (doute diagnostique, signes
généraux très marqués, complications locales, comorbidité, contexte social…)
Antibiothérapie
A visée anti-strepto : β-lactamines en 1ère intention : Péni GQ injectable (ttt de ref : ttt d’attaque 10 ~ 20 millions
d’unité par jour en 4 ~ 6 perfusions jusqu’à apyrexie pui relai per os par Péni V 3-6 millions d’unités par jour en
3 prises jusqu’à disparition des signes locaux = 10 ~ 20 j) ou amoxicilline 3-4,5 g/j per os 10 ~ 20 jours
Macrolides et pristinamycine (2 ~ 3 g/j en 3 prises) en 2 ème intention (intolérance à Péni…)
Traitement adjuvant
Repos strict au lit + jambe surélevée jusqu’à régress° des signes infl. locaux, Antiseptiques locaux inutiles
Ttt de la porte d’entrée, Vérification VAT
Antalgiques (paracétamol), AINS contre-indiqués
Ttt anticoagulant curatif si TVP prouvée, préventif par HBPM en cas d'alitement prolongé sur mauvais terrain
veineux (ATCD de maladie thrombo-embolique)
Si phlyctènes : débridement chirugical des zones abcédées
Erysipèles récidivants
Prévention primaire : ttt de la porte d’entrée, amélioration des troubles circulatoires (bandes de contention,
drainage lymphatique manuel), hygiène cutanée soigneuse
Si récidives multiples ou facteurs favorisants difficilement contrôlables : ATB préventiveQ (Extencilline
2,4 millions d’unités IM ttes les 2 ~ 3 semaines ou péni V 2 ~ 4 millions d’unités/jour en 2 prises per os,
macrolide per os si allergie aux β-lactamines