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République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique

École National de Polytechnique Constantine-ENPC-

Département de génie des procédés

Rapport de stage
La production et le contrôle de qualité des produits
pharmaceutiques

Réalisé par :

- Ounnas Dounia

Année Schoharie :

- 2020/2021
Remerciement :
Tout d’abord, toute notre gratitude a Dr. Amor Maiza directeur technique des
LABORATOIRES SALEM, de nous avoir donne l’occasion d’effecteur un stage en industrie
pharmaceutique.

Je remercie vivement mes maitres de stages, sur tout Mme BELAMRI SABRINA, tout
l’équipe du laboratoire de contrôle de qualité, pour l’accueil, leur gentillesse, le temps qu’ils
nous on consacré et le partage de leur expertises tout au long de la période passée au sein du
laboratoire particulier.

A toute l’équipe de l’assurance qualité, le laboratoire de contrôle microbiologique ainsi que le


personnel de la production et de la réglementation, un énorme remerciement à vous.
SOMMIRE :

Introduction

Chapitre1 : Présentation de lieu stage

1.1. Historique et définition de l’entreprise


1.2. Présentation de laboratoires SALEM.

Chapitre2 : Quelque médicament fabriqué/analysé

2.1. Médicament de forme sèche :

VOGALYS

SIMEXANE

2.2. Médicament de forme semi pâteuse :

PROCTOLON

LAXADYLE

Chapitre3: Contrôle de qualité

3.1. Méthodologie générale


3.2. Les référentiels
3.2.1. La pharmacopée
3.2.2. Partie pharmaceutique du dossier d’AMM
3.3. Contrôle qualité de Cp non enrobes
3.4. Essais pharmaco-techniques
- Test de secabilite
- Test de dureté ou de résistance a la rupture
- Test de friabilité
- Essai uniformité de masse
- Test de désagrégation
- Test de dissolution in vitro
Chapitre4 : Conditionnement

4.1. Définition.
4.2. Types de conditionnement
4.2.1. Conditionnement primaire
4.2.2. Conditionnement secondaire
4.3. Rôle de conditionnement
4.4. Rôle fonctionnel
4.5. Rôle d’identification et d’information
4.6. Critère de qualité des matériaux et articles d’emballage
Introduction :
L’industrie pharmaceutique est, dans le monde entier, un élément important des systèmes de
santé. Elle comprend de nombreux services et entreprises, publics ou privés, qui découvrent,
mettent au point, fabriquent et commercialisent des médicaments au service de la santé
humaine et animale. L’industrie pharmaceutique repose principalement sur la recherche-
développement (R-D) de médicaments destinés à prévenir ou à traiter des affections ou des
troubles divers. Les différents médicaments ont une action pharmacologique et des propriétés
toxicologiques très variables. Les progrès scientifiques et technologiques accélèrent la
découverte et la mise au point de produits pharmaceutiques plus efficaces et aux effets
secondaires réduits. Les spécialistes de biologie moléculaire et de chimie médicale et les
pharmaciens améliorent les effets des préparations médicamenteuses en augmentant leur
puissance et leur spécificité. Ces progrès suscitent néanmoins de nouvelles préoccupations
pour la sécurité et la santé des travailleurs de l’industrie considérée.

L’industrie pharmaceutique subit l’influence de plusieurs facteurs dynamiques de nature


scientifique, sociale ou économique. De nombreux groupes pharmaceutiques sont présents sur
les marchés nationaux et multinationaux, de sorte que leurs activités et leurs produits sont
soumis aux lois, aux règlements et aux politiques qui s’appliquent à la mise au point, à la
fabrication, à l’autorisation, au contrôle de la qualité et à la commercialisation des
médicaments dans de nombreux pays. Les chercheurs des institutions universitaires, de
l’industrie et des services gouvernementaux, les praticiens de la médecine et de la pharmacie
ainsi que le grand public exercent tous, à des degrés divers, une influence sur l’industrie
pharmaceutique. Les dispensateurs de soins (médecins, dentistes, infirmiers, pharmaciens et
vétérinaires), qu’ils travaillent dans un hôpital, une clinique, une pharmacie ou un cabinet
privé, peuvent prescrire des médicaments ou recommander comment les administrer. Les
règlements officiels et la politique en matière de présentations pharmaceutiques sont
également influencés par les consommateurs, des groupes de pression et des intérêts privés.
Ces facteurs complexes sont interdépendants et jouent un rôle dans la découverte, la mise au
point, la fabrication, la mise sur le marché et la vente des médicaments.

L’industrie pharmaceutique a pour moteur principal la R-D, à laquelle s’ajoutent les


connaissances toxicologiques et l’expérience clinique. Il y a des différences considérables
entre les grands groupes qui se livrent à de multiples activités de R-D, de fabrication, de
contrôle de la qualité et de commercialisation, et les firmes moins importantes qui se
concentrent sur un aspect particulier. La plupart des sociétés pharmaceutiques multinationales
mènent de front toutes ces activités, mais elles peuvent aussi se spécialiser dans un domaine
particulier, en fonction des données du marché local. Les biotechnologies contribuent de plus
en plus à l’innovation pharmaceutique. Des accords de collaboration sont souvent conclus
entre des centres de recherche ou des hôpitaux et de grands groupes pharmaceutiques pour
explorer et tester le potentiel de médicaments nouveaux.
Chapitre1 : Présentation de lieu de stage

1.1. Historique de laboratoires SALEM :

Depuis prés de 20 ans, les laboratoires SALEM fabriquent, conditionnent et commercialisent


en Algérie des médicaments sous leur propre marque et exploitent à ce jour près de 69 AMM
et cela dans un site industriel répondant aux normes internationales de bonne pratiques GMP,
jouissant de toutes les autorisations locales pour l’exercice de ces activités.

La grande force de notre entreprise repose sur une équipe pluridisciplinaire de très haut
niveau : Nos pharmaciens, chimistes, ingénieurs biologiste et médecins possédant la
compétence galénique et réglementaire nous garantissent, la réactivité qui nous permet de
garder une longueur d’avance sur nos concurrents en matière d’innovation.

1.2. Présentation des laboratoires SALEM :

 L’unité de production des LABORATOIRES SALEM est localisée dan la zone


industrielle d’ELEULMA à 27km de la ville de SETIF, l’emplacement est idéale pour
une unité pharmaceutique.
 Le site se compose d’un certain nombre d’unités :

- Administration, département d’assurance qualité et laboratoire de contrôle


qualité
- Unité de production et zone de stockage

 La surface globale du site : 10000 m2


 Depuis 1999, les LABORATOIRES SALEM fabriquent, conditionnent, et
commercialisent en Algérie des médicaments, les produits, formes sèches (comprimés
et gélules), et formes semi-pâteuses (suppositoires et ovules), répondent aux normes
internationales.
 Les différentes classes des produits fabriqués aux LABORATOIRES SALEM :
 AINS (anti inflammatoires non stéroïdiens)
 ANTALGIQUES
 ANTALGIQUES CENTRAUX
 ANTISPASMODIQUES
 ANTIPYRETIQUES
 ANTIHEMORRHOIDAIRES
 ANTISEPTIQUES PULMONAIRES
 ANTIFONGIQUES
 ANTIDEPRESSEURS ANTIHYPERTENSSEURS
 LAXATIFS

L’usine est dotée d’équipements neufs et modern d’origines européennes, qui répondent aux
exigences des BPF. Les matériels et les compétences sont suffisants.

Laboratoire contrôle qualité :

Le contrôle qualité des médicaments est un ensemble de mesures qui permettent de savoir si
les médicaments fabriquées par l’industrie sont conformes aux exigences du marché, a la
demande du client, aux normes décrite par la pharmacopée européenne et à la législation en
vigueur. Le contrôle qualité analyse aussi les conditions de retouche ou de rejet d’un produit
conformément aux spécifications préétablies par le référentiel suivi.

Référentiels de laboratoire contrôle qualité :

Afin de répondre aux exigences réglementaires, se secteur impose la présence des


documentations suivantes :

 Document maitre pour les gélules et comprimes


 Mode opératoire d’utilisation pour chaque appareil
 Monographie des films, gélules vides et excipients
 Registre de paillasse de chaque produit
 Fiche de réception des produits chimiques et des réactifs
 Base de données de pharmacopée européenne édition 8.1
 Registre de paillasse de pour les articles de conditionnement
 Registre d’echantillotheque des produits finis
 Fiche de codification
Laboratoire d’analyse physico-chimique :

1. Equipement :

Les équipements et les instruments sont conçus, fabriqués, adaptés, situés, calibrés,
qualifiés, vérifiés et entretenus comme l’exigent les opérations à effectuer dans
l’environnement local. Le laboratoire dispose du matériel d’analyse, des appareils
nécessaires à la bonne réalisation des analyses et /ou des étalonnages, des validations et
des vérifications qui satisfont aux normes et spécifications standard en vigueur.

 Toute la verrerie indispensable aux différentes manipulations

Potentiomètre : Son fonctionnement est basé sur le rapport qui existe entre la concentration
+¿¿
en ions H 3 O (définition du pH) et la différence de potentiel électrochimique qui s'établit
dans le pH-mètre une fois plongé dans la solution étudiée.

Spectrophotomètre UV : L'instrument utilisé pour effectuer un spectre UV-visible est appelé


Figure 1: Potentiometer
spectrophotomètre UV-visible. Il mesure l'intensité de la lumière (I) passant au travers d'un
échantillon et la compare à l'intensité de la lumière passant dans un échantillon de référence
contenant le même solvant que celui utilisé pour l'échantillon

Figure 2: Spectrophotometer
UV-VIS
Dessiccateur : détermine la teneur en humidité d'un échantillon
selon la méthode de perte au séchage et se compose d'une unité de
pesage et d'une unité de chauffage (infrarouge).

Un dessiccateur est souvent appelé thermo-balance, balance


dessiccatrice, analyseur d’humidité ou humidimètre.

Tamis vibrants : Un tamis vibrant typique de classement des matériaux les


tamiseurs vibrants, également couramment appelés séparateurs giratoires ou
Figure 3:Dessiccateur
machines et tamisage, sont une méthode traditionnelle de traitement en masse
des poudres sèches. Ils classifient les matériaux en les faisant traverser une toile qui les sépare selon la taille des
particules.

Agitateur magnetique : instrument quasi-indispensable dans un laboratoire de chimie, l’agitateur


magnétique comme son nom l’indique permet d’agiter une solution en utilisant la force magnétique.

Figure 4:Agitateur magnétique


Centrifugeuse : est un appareil
destinée à imprimer une accélération, grâce a un mouvement de rotation, à un
mélange liquide-solide.

Appareil de friabilité des


comprimés (friabilimetre):
Figure 5:Centrifugeuse

Figure 6:Friabilimetre
Appareil de dureté des comprimées (durometre) : qui mesure typiquement la dureté des comprimés
Figure 7:Durometre

Appareil de désagrégation : qui donne le temps de désagrégation des comprimés, gélules et suppositoires
dans des milieux ou les conditions opératoires sont bien déterminés

 Appareil de dissolution pour les comprimés, gélules et suppositoires

Balances électroniques : très sensible à la détection du poids (mg)

Appareil d’étanchéité : pour vérifier l’étanchéité des blistères des comprimés ou des suppositoires en utilisant
le bleu de méthylène

Figure 8:Appareil d'etanchiete


HPLC : chromatographie en phase liquide à haute performance pour le dosage des principes actifs et la
vérification de la pureté des composants

Figure 9:Appareil d'HPLC


2. Operations : Les LABORATOIRES SALEM sont chargées des opérations
suivantes, pour toutes les formes pharmaceutiques en générale :
 Contrôle des caractères généraux ; conformité de l’étiquetage, du conditionnement
 Caractères organoleptiques : aspect, taille, couleur, odeur
 Essais galéniques : tests du temps de désagrégation, de friabilité, de dureté, de sociabilité, pH,
uniformité de masse, de taille, test de dissolution
 Analyse qualitative et quantitative : identification et dosage du ou des principes actifs, des
impuretés et substances apparentés, sélectivités….
 Détermination de la teneur en solvants pour les matières premières
 Contrôle des articles de conditionnement, produit semi-finis, produits finis selon les normes

Ces opérations sont effectuées au début, au cours et à la fin de chaque processus de


fabrication.

3. Laboratoire microbiologique :

Assure que les produits sont fabriqués dans un environnement microbiologique satisfaisant à
travers des tests d’observation macroscopique, microscopique, ensemencement et incubation

Equipements :

 PSM : poste de sécurité microbiologique ; qui assure la protection du personnel et de


l’environnement des manipulations par les micro-organismes
 Etuves pour incubations, réglables à température et humidité bien déterminées
 Congélateurs pour conservation des souches microbiologiques et les milieux de culture
 Aspirateurs des particules : pour le contrôle microbiologique de l’air à des points définis dans la
salle
 Tubes à essais, boites de pétri et toute la verrerie indispensable à l’ensemencement et l’incubation
tout est stérile

Opérations :

Contrôle de la contamination microbiologique de /des :

 Matières premières
 Environnement
 Produits finis

 Identification des micro-organismes trouvés dans les contrôles d’environnement


 Quantification et recherche des micro-organismes et des endotoxines pour les produits qui doivent
être stériles comme les milieux de culture pour déterminer d’où vient la contamination
 Recherche des micro-organismes spécifiques (E. Coli, Salmonella, Pseudomonas aeruginosa,
Staphylococcus aureus) et dénombrement des germes aérobies viables totaux pour les produits non
stérile

Échantillonnage :

 Echantillonnage de la matière première : un échantillon de chaque lot de matière première est


prélevé sous un appareil permet de aérer le milieu pour ne pas avoir aucune contamination
 Echantillonnage des produits finis : des échantillons convenablement identifiés de chaque lot dès le
début de la production du produit jusqu’au produit fini sont envoyés vers le laboratoire de contrôle
qualité pour les analyser selon la pharmacopée pour compléter ou arrêter la production
 Echantillonnages des étuis : selon des calculs réalisés pour déterminer le nombre des colis et des
étuis prélevé de chaque colis pour les décoder selon un registre des échantillons
Chapitre2 : Quelque médicament fabriqué/analysé

2.1. Médicament de forme sèche :

VOGALYS 7.5mg : Ce médicament se présente sous forme de 16comprimés


orodispersibles sous plaquettes thermoformées

Composition :

Par comprimé :

 Métopimazine : 7.5 mg
 Excipients ; qsp 1 comprimé ; Excipient à effet notoire ; lactose.

Classe pharmaco thérapeutique : Ce médicament est un antiémétique et anti nauséeux.

Indications thérapeutiques : Ce médicament est indiqué dans le traitement


symptomatique des nausées et des vomissements.

Contre indications :

N’utilisez jamais VOGALYS 7.5mg :


– Si vous êtes allergique à la Métopimazine ou à l’un des autres composants contenus dans ce
médicament
– Si vous avez un glaucome ;
– Si vous avez des troubles urétroprostatiques.
– En association avec tous les dopaminergiques ou la lévodopa

SIMEXANE 125/80mg: Boîte de 60 gélules sous blisters thermoformés

Composition :

Pour une gélule :


Siméticone (DCI) ; 125 mg
Phloroglucinol dihydraté ; 80 mg
Excipients ; q.s.p. 1 gélule
Classe pharmaco thérapeutique : ANTIFLATULENT associé à un
ANTISPASMODIQUE NON-ATROPINIQUE

Indications Thérapeutique : Ce médicament est préconisé dans le soulagement des


douleurs de ventre avec ballonnement et/ou émission de gaz associées ou non à des diarrhées
légères.

Contre indication : Antécédent de réaction allergique ou intolérance au Phloroglucinol, à


la Siméticone ou à l’un des excipients.

EN CAS DE DOUTE, IL EST INDISPENSABLE DE DEMANDER L’AVIS DE VOTRE


MEDECIN OU DE VOTRE PHARMACIEN

2.2. Médicament de forme semi pâteuse :

PROCTOLON 120/10mg: Suppositoires. Boîte de 10 suppositoires

Composition :

Trimébutine : 120 mg
Ruscogénines : 10 mg
Excipients Glycérides hémisynthétiques
solides: qsp 1 suppositoire
Effet indésirables : Rares réactions cutanées (suppositoires).

Indications thérapeutiques : Ce médicament est un anti hémorroïdaire local


associé à une action spasmolytique musculotrope.
Il est utilisé dans le traitement symptomatique des manifestations douloureuses et
prurigineuses anales, des syndromes fissuraires, en particulier dans la crise hémorroïdaire

Contre indications : PROCTOLON est contre indiqué en cas d’allergie à l’un des
constituants

LAXADYL 5mg : Suppositoires. Boîte de 6

Composition :

Par suppositoire
Bisacodyl (DCI) ; 5 mg Ou Bisacodyl (DCI) ; 10 mg
Excipient ; glycérides hémisynthétiques q.s.p. 1 suppositoire

Indication therapeutiques : Ce médicament est préconisé dans certaines formes de


constipation et comme préparation à certains examens (rectoscopie).

Contre indication : Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :
– Allergie connue à ce composant.
– Déshydratation sévère.
– Chez l’enfant de moins de 4 ans.
– Certaines maladies de l’intestin et du côlon (recto-colite et autre maladie inflammatoire).
– Douleur abdominale (douleur du ventre).
– Constipation chronique (constipation de longue durée.
En cas de doute, il est indispensable de demander l’avis de votre médecin ou de votre
pharmacien.
Chapitre3: Contrôle de qualité

3.1. Méthodologie générale :


Dans la vie d’un médicament, il y a 2 temps : la conception et la fabrication. Dans le cas
d’une spécialité pharmaceutique, la période de sa conception aboutit à la réalisation d’un lot
rigoureusement défini dont les unités sont soumises à divers essais cliniques, en vue de
l’obtention de l’AMM. Ce lot appelé "lot prototype", a des spécifications qui sont les garants
de la qualité de la spécialité pharmaceutique.
Les spécifications du lot prototype sont établies au cours de la conception de la spécialité
pharmaceutique, en fonction des données scientifiques, de l’étude des paramètres de la qualité
pouvant intervenir dans l’efficacité, l’innocuité et la stabilité de cette spécialité
pharmaceutique.

Pour contrôler la qualité du lot prototype, les autorités de contrôle qui délivrent l’AMM,
doivent entre autre vérifier la conformité des spécifications du lot prototype aux normes des
pharmacopées et/ou du dossier d’AMM.

Après l’obtention de l’AMM, tous les lots de spécialité fabriqués doivent être conformes aux
spécifications du lot prototype ayant permis d’obtenir l’AMM. C’est la conformité des lots
fabriqués en routine, aux spécifications du lot prototype qui atteste de leur bonne qualité.
Ainsi, contrôler en routine la qualité d’un lot de spécialité, c’est vérifier par des essais
physicochimiques ou biologiques au laboratoire, que les caractéristiques qualitatives et
quantitatives de ce lot de spécialité, sont conformes aux spécifications du lot prototype. Les
essais de contrôle de qualité sont réalisés sur des échantillons représentatifs du lot contrôlé.
Ces essais sont réalisés dans les laboratoires de contrôle des industries pharmaceutiques et
dans les laboratoires de contrôle dirigés par les autorités de réglementation pharmaceutique.
Les référentiels pour le contrôle de la qualité d’un médicament sont soit la pharmacopée, soit
la partie pharmaceutique du dossier d’AMM qui renferme les spécifications du lot prototype
de ce médicament.

La méthodologie du contrôle de la qualité d’un médicament peut se résumer à la vérification


de la conformité des caractéristiques de ce médicament, à des normes préétablies qui sont
celles des pharmacopées et/ou du dossier d’AMM.
3.2. Les référentiels :

Les méthodes de contrôle de la qualité des médicaments et leurs spécifications sont contenues
dans les pharmacopées en vigueur dans les pays fabricants et/ou importateurs. Ces
pharmacopées traitent de différentes substances chimiques, formes pharmaceutiques et
préparations. Mais lorsqu’il s’agit du contrôle de la qualité d’une spécialité pharmaceutique
bien déterminée, on peut se référer à la partie pharmaceutique du dossier d’AMM.

3.2.1. La pharmacopée :

La pharmacopée est un ouvrage réglementaire destiné à être utilisé par les professionnels de
santé. Elle définit notamment les critères de pureté des matières premières ou des préparations
entrant dans la fabrication des médicaments (à usage humain ou vétérinaire) et les méthodes
d’analyse à utiliser pour en assurer leur contrôle. Elle définit aussi les formes
pharmaceutiques (ou galéniques) avec leurs critères de qualité et les essais à réaliser pour
vérifier ces critères de qualité.
L’ensemble des critères, permettant d’assurer une qualité optimale des matières premières
pharmaceutiques ou des formes pharmaceutiques, est regroupé et publié sous forme de
monographies spécifiques ou générales.
Le rôle de la pharmacopée est de participer à la protection de la santé publique en élaborant
des spécifications communes et reconnues pour les matières premières pharmaceutiques et les
formes pharmaceutiques. Ces normes font autorité pour toute substance ou forme galénique
figurant dans la pharmacopée qui constitue un référentiel scientifique régulièrement mis à
jour.

La pharmacopée est indispensable à tous les utilisateurs de matières premières


pharmaceutiques, aux laboratoires chargés du contrôle qualité et aux services
d’enregistrement des médicaments.

Les pharmacopées sont publiées par différents Etats du monde. Ainsi, nous avons par exemple
la pharmacopée française publiée par la France et la pharmacopée britannique publiée par la
Grande-Bretagne. Il existe deux grandes pharmacopées sont reconnues sur le plan
international. Il s’agit de la pharmacopée internationale publiée par l’organisation mondiale
de la santé (OMS) et la pharmacopée européenne. Cette dernière est intégrée avec les
pharmacopées américaine et japonaise, dans le système d’harmonisation internationale des
normes (ICH). La pharmacopée européenne est le principal référentiel utilisé en matière de
contrôle de qualité des médicaments au Maroc qui fait partie des observateurs de la
Commission Européenne de Pharmacopée. Cette dernière est la commission en charge de
l’élaboration de la pharmacopée européenne.

Par rapport aux autres pharmacopées, la pharmacopée européenne a la particularité de ne pas


présenter de monographies spécifiques pour des formes pharmaceutiques de PA bien
déterminé. Cependant, elle présente comme toutes les autres pharmacopées des monographies
de matières premières pharmaceutiques et de formes galéniques.

3.2.2. Partie pharmaceutique du dossier d’AMM :

Pour bénéficier d’une AMM, un médicament doit satisfaire aux 3 critères de Qualité, de
Sécurité et d’Efficacité. La partie pharmaceutique du dossier d’AMM concerne la qualité et
vient en premier dans le dossier, avant les parties pharmaco-toxicologique (sécurité) et
clinique (efficacité). Les essais à réaliser pour contrôler la qualité du médicament sous forme
de produit fini, se retrouvent donc dans la partie pharmaceutique du dossier d’AMM. Ces
essais et leurs normes sont établis au cours des recherches réalisées en période de conception
du médicament, tout en tenant compte de leur conformité aux exigences des pharmacopées en
vigueur dans les pays fabricants et/ou importateurs. Certains essais du contrôle de qualité
d’une spécialité pharmaceutique, ne retrouvent leurs normes que dans la partie
pharmaceutique du dossier d’AMM ; soit parce qu’ils ne sont pas exigés par les
pharmacopées (dimensions des Cp par exemple) ; soit parce que leurs normes ne sont
spécifiques qu’à la spécialité pharmaceutique (dureté des Cp par exemple). Ces normes sont
souvent désignées sous le terme de "normes internes" au laboratoire fabricant.

3.3. Le contrôle qualité des Cp non enrobés :

Le contrôle de qualité des Cp non enrobés est réalisé en pratiquant au laboratoire, deux
types d’essais :
 les essais exigés par les pharmacopées : les méthodes de réalisation et les normes
de ces essais se retrouvent dans les pharmacopées et dans la partie pharmaceutique du
dossier d’AMM;

 les essais non exigés par les pharmacopées : les méthodes de réalisation et les
normes de ces essais se retrouvent uniquement dans la partie pharmaceutique du
dossier d’AMM.

3.4. Essais pharmaco-techniques :

Les différents essais pharmaco-techniques préconisés par les pharmacopées pour contrôler la
qualité des Cp non enrobés sont :
 Test de sécabilité : Réalisé sur les Cp non enrobés portant une ou plusieurs barres de
cassure qui permettent de satisfaire à la posologie, le test de sécabilité a pour objectif
de s’assurer que le patient recevra bien la dose prévue après fractionnement du Cp.

Le principe de test est : Vérifier sur un certain nombre de Cp non enrobés portant des
barres de cassure, que leurs fractions sont de masses à peu près égales.

Mode opératoire : Prélevez 30 Cp au hasard et cassez-les en fractions à la main. A partir des


fractions obtenues avec un Cp, prenez une fraction et rejetez la ou les autres fractions. Pesez
individuellement chacune des 30 fractions et calculez la masse moyenne

Critère d’acceptation : Les Cp non enrobés satisfont à l’essai de sécabilité, si la masse


individuelle d’une fraction au plus se situe en dehors des limites de 85% à 115% de la masse
moyenne.
Les Cp non enrobés ne satisfont pas à l’essai de sécabilité, si la masse individuelle de plus
d’une fraction se situe en dehors des limites de 85% à 115% de la masse moyenne, ou si la
masse individuelle d’une fraction se trouve en dehors des limites de 75% à 125% de la
masse moyenne.

 Test de dureté ou de résistance à la rupture : Le test de dureté permet de s’assurer


que les Cp non enrobés présentent une résistance mécanique suffisante pour ne pas se
briser lors de leurs manipulations ou d’étapes de production ultérieures.
Le principe de ce test est : La détermination de la dureté d’un Cp non enrobé se fait en
mesurant l’intensité de la force qui lui est diamétralement appliquée pour provoquer sa
rupture par écrasement

Mode opératoire : Placez le Cp entre les mâchoires en tenant compte, le cas échéant, de sa
forme, de la barre de cassure et de la gravure ; pour chaque détermination, orientez le Cp de la
même façon par rapport à la direction d’application de la force. Effectuez la mesure sur 10
Cp, en prenant soin d’éliminer tout débris de Cp avant chaque détermination. Indiquez le type
d’appareil et, le cas échéant, l’orientation des Cp.
Ce procédé ne s’applique pas lorsqu’un appareil entièrement automatisé est utilisé .

Expression des résultats : Exprimez les résultats en donnant la valeur moyenne, les valeurs
minimales et maximales des forces mesurées, toutes exprimées en newtons (N).
Aucunes des pharmacopées consultées pour notre étude ne présentent de normes de dureté
pour les Cp non enrobés. En effet, la dureté d’un Cp est fonction de sa formulation qui peut
varier d’une spécialité pharmaceutique à une autre. Les normes de dureté de Cp sont donc
fixées pour chaque spécialité pharmaceutique dans le dossier d’AMM.

 Test de friabilité : Le test de friabilité permet de s’assurer que les Cp non enrobés
présentent une résistance mécanique suffisante, pour que leurs surfaces ne soit pas
endommagées ou ne présentent pas des signes d’abrasion ou de rupture, sous l’effet de
toutes les manipulations (chocs mécaniques, frottements, attrition) qu’ils vont subir
jusqu’au moment de leur utilisation.

Le principe de ce test repose sur : Le test de friabilité appliqué à un certain nombre de Cp non
enrobés, consiste à apprécier la perte de masse de ces Cp, sous l’effet des frottements et des
chutes qui leurs ont été imposés dans certaines conditions.

Mode opératoire : Dans le cas de Cp de masse unitaire inférieure ou égale à 0,65 g, prélevez
un échantillon de 20 Cp ; dans le cas de Cp de masse unitaire supérieure à 0,65 g, prélevez 10
Cp. Placez les Cp sur un tamis n° 1000 et éliminez les poussières libres au moyen d’air
comprimé ou d’une brosse douce. Pesez précisément les Cp et placez-les dans le tambour de
l’appareil du test de friabilité. Procédez à 100 rotations, puis sortez les Cp du tambour.
Eliminez les poussières libres comme indiqué précédemment. Si aucun des Cp n’est fêlé,
fissuré ou cassé, pesez-les au milligramme près.
En règle générale, l’essai est effectué sans répétition. Toutefois, si les résultats sont ambigus
ou si la perte de masse est supérieure à 1 pour cent, répétez l’essai à 2 reprises et calculez la
moyenne des 3 résultats.

Critère d’acceptation : La friabilité est exprimée en termes de perte de masse, et calculée en


pourcentage de la masse initiale des Cp non enrobés prélevés.
La perte de masse maximale considérée comme acceptable, pour la plupart des produits, est
de 1 pour cent de la masse des Cp soumis à l’essai.

 Test de désagrégation : Le test de désagrégation des Cp non enrobés permet de


s’assurer, que leur vitesse de désagrégation ne constitue pas le facteur limitant de la
dissolution du PA qu’ils contiennent

Test de dissolution in vitro : Le test de dissolution in vitro appliqué aux Cp non enrobés,
permet de s’assurer, qu’une fois administrés, ces derniers libèreront le PA qu’ils contiennent,
pour le mettre à la disposition de l’organisme, et ceci dans les limites de concentration et de
vitesse déterminées, afin de garantir l’effet thérapeutique désiré
- Utilisé en contrôle de routine de la production, le test de dissolution in
vitro permet aussi de démontrer la reproductibilité du procédé de
production, la conformité du produit fini avec les lots précédents
(reproductibilité inter lot) et d’apprécier la variabilité à l’intérieur d’un
même lot de fabrication (reproductibilité intra lot)

Chapitre4 : Conditionnement

4.1. Définition: Le conditionnement est l’ensemble des articles entourant la forme


pharmaceutique depuis sa fabrication jusqu'à son utilisation (emballage)

4.2. Types de conditionnement :


4.2.1. Conditionnement primaire : Élément en contact direct avec la forme
pharmaceutique. Exemples: Blistères, ampoules, flacons…
4.2.2. Conditionnement secondaire :

 Elément contenant le conditionnement primaire


 Sans contact direct avec la forme pharmaceutique.
 Le plus souvent constitué d’une boite cartonnée
 Renferme la notice et peut contenir des accessoires (cuillères, compte goutte…)

4.3. Rôle de conditionnement : Protéger le médicament jusqu’au moment de


l’utilisation contre:
1) Les agressions extérieures:
 Humidité,
 lumière
 air
2) Dommage physique
3) Contamination biologique
4.4. Rôle fonctionnelle :
1) Faciliter l’emploi.

•Seringue graduée en unité de masse corporelle

•Calendrier.
•Stylos injecteurs d’insuline.

2) Intervenir dans son efficacité:

•Masque naso- buccal Augmenter la sécurité de son utilisation

•« Conditionnement à sécurité enfant » (presser et tourner)

• Dispositifs de fermeture inviolable

4.5. Rôle d’identification et d’information :


1) Etiquetage : nom commercial, DCI, dosage, voie d’administration, n lot, DDF, DDP…
2) Notice: indications, effets indésirables, mode d’emploi, précautions à prendre

4.6. Critère de qualité des matériaux et articles d’emballage :


 Résistance physique suffisante.
 Peu n’encombrant que possible.
 Imperméabilité aux constituants du médicament.
 Imperméabilité aux agents extérieurs.
 Inertie chimique vis-à-vis du contenu.
 Innocuité absolue
 L’aptitude à se prêter aux divers traitements industriels (moulage à chaud,
thermosoudage,…).
 Le prix de revient doit être relativement bas.

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