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Dr Fiala (2018-2019) Histoire de la Pharmacie Introduction & Antiquité

Introduction
Pharmacie
Le mot « pharmacie » est dérivé du grec « φάρμακον /pharmakôn » signifiant drogue,
venin ou poison.
Le dictionnaire Larousse définit le mot « Pharmacie » comme suit:
« Science appliquée à la conception, la préparation et la distribution des médicaments »

Médicament
Définition selon le Codex Medicamentarius (1866):
« Toute substance introduite dans l’économie en vue de remédier à un état de maladie »

Définition réglementaire (réglementation algérienne, 2008):


« Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou
préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition
pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal, ou pouvant être administrée, en vue d’établir
un diagnostic ou de restaurer, corriger ou modifier leur fonctions physiologiques en exerçant une
action pharmacologique, immunologique ou métabolique »

Les objectifs de l’utilisation du médicament


1. Guérison des maladies
2. Prévention des maladies
3. Diagnostic

Composants du médicament
 Principe actif (1 ou plusieurs)

La substance qui possède une activité biologique susceptible de corriger ou prévenir les
troubles pathologiques de l’organisme.

 Excipients : substances auxiliaires

Matières premières physiologiquement inertes permettant la préparation, la conservation et


l’utilisation du médicament.

Rôle de ‘véhicule’ : transport du principe actif dans l’organisme.

Présentation du médicament
 Forme galénique (ou pharmaceutique/ médicamenteuse)

La forme individuelle sous laquelle sont mis les principes actifs et les excipients pour
constituer un médicament. Elle correspond à l’aspect physique final du médicament :
comprimés, gélules, solutions buvables etc.

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 Conditionnement : Emballage du médicament

Ensemble des éléments de protection, de présentation et d’identification du médicament


(conçu pour aider á une meilleure utilisation).

Pharmacopée
 Historiquement, le terme pharmacopée désigne un ouvrage encyclopédique recensant
principalement des plantes à usage thérapeutique, mais également des substances d’origine
animale ou minérale.

 De nos jours, une pharmacopée est un ouvrage réglementaire destiné à définir les
caractéristiques officielles des matières premières ou des préparations autorisés dans un
pays ou dans un groupe de pays pour la fabrication des médicaments.

Pharmacopées nationales
 La Pharmacopée française (dénommée codex jusqu’en 1963).
 La Pharmacopée britannique : BP (British Pharmacopeia)
 La Pharmacopée américaine : USP (United States Pharmacopeia)
 Pharmacopée japonaise : JP (Japanese Pharmacopeia)
 Pharmacopée helvétique : Ph. Hélv. (Suisse)

Pharmacopée internationales
 Pharmacopée européenne, publiée par le Conseil de l’Europe.
 Pharmacopée internationale, publiée par l’organisation mondiale de la santé (OMS).

Les sociétés primitives


Néolithique (~ 8500 av. JC/ IXe millénaire av. JC)

La sédentarisation: L’agriculture
La domestication des animaux

Conséquences sanitaires
 Concentration de la population
 Accumulation des déchets
 Modifications alimentaires
 Rapprochements homme/animal ⇒ passage des maladies infectieuses

Apparition des maladies

Nécessité de survivre

Emergence de « l’art de guérir »

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L’art de guérir dans les sociétés primitives:


• La maladie identifiée à un corps étranger (parasite ou substance maléfique)
– Opérations mécaniques (amputation, cautérisation, trépanation, succion)
– Extirpation par l’usage de drogues (purgation, vomissement)
• Un savoir purement empirique.
• Usage de décoctions végétales eg. pavot, valériane, camomille.
• Usage d’extraits des animaux.

Les sociétés de l’antiquité


L’invention de l’écriture au IVe millénaire av. JC
• Mésopotamie  cunéiforme
• Egypte  Hiéroglyphique   Moyen-âge : Ve siècle ap. JC

Collection et transmission des « recettes » thérapeutiques  premières pharmacopées

La Mésopotamie
• Le mot « Mésopotamie » est dérivé du grec Mesopotamíos, de meso « entre, au milieu de »
et potamós, « fleuve » : désigne le pays « entre deux fleuves ».
• La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile,
entre le Tigre et l‘Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l‘Irak actuel.
• La Mésopotamie est l’une des premières régions du monde où il y a eu:
– plantation de céréales, vers 9000 av. JC.
– domestication des animaux, vers 8000 av. JC.
• Le lieu où ont été fondées au IVe millénaire av. JC, les premières cités-états telles que Ur,
Ourouk, Sumer ou Nippur  Le « berceau de la civilisation ».

La médecine et la pharmacie mésopotamiennes


• La maladie est une malédiction envoyée par les dieux  contexte religieux.
• Guérir un malade peut requérir des pratiques comme la magie et la médecine/pharmacie
empirique, qui nous semblent être différentes, mais qui sont vues comme complémentaires.
• De longues listes techniques nous renseignent sur ces pratiques (la magie et la médecine/
pharmacie empirique).
• Elles se présentent sous la forme de phrases présentant l'état du malade et le diagnostic, avec
parfois à la suite le traitement à prescrire.

1) Tablette de Nippur
 La tablette la plus ancienne concernant la médecine date de la fin du IIIe millénaire av. JC.
 Elle a été découverte en 1948 dans les ruines de la ville de Nippur.
 Elle fait état d’une douzaine de remèdes.

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 Cette tablette montre que le médecin sumérien utilise des substances minérales, animales et
végétales: le sel marin (chlorure de sodium), le salpêtre (nitrate de potassium), l’argile, le lait,
le miel, la peau de serpent et l’écaille de tortue.
 Le monde végétal est plus représenté avec :
• des plantes comme le myrte, le thym
• des arbres tels que le saule, le figuier, le palmiers dattier : Leurs graines, racines,
feuilles, écorces, gommes et huiles sont à la base des prescriptions.
• La préparation des remèdes fait appel à la décoction et à la filtration avec des
excipients comme le vin et les diverses huiles.
 La cendre alcaline pour:
• Purifier les ingrédients avant pulvérisation
• Obtenir un savant pour application externe par le traitement de graisses.

2) Les traités de Diagnostics et de Pronostics


 Une quarantaine de tablettes, plus récentes, ont été regroupées sous ce vocable (XIe siècle
av. JC).
 Elles proviennent en majeure partie des ruines de la bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive.
 Elles correspondent à des résumés d’observations de malades avec un diagnostic, un
pronostic, et une prescription.
 Ces prescriptions visent pour la plupart les troubles gastro-intestinaux, dermatologiques et
pulmonaires.
 Elles sont sous formes variées : fumigations, inhalations, décoctions, potions et même
suppositoires.
 La majorité des prescriptions  à base de plantes (identification hasardeuse): la jusquiame,
le safran et le laurier.
 Minéraux: le sel, l’argile.
 Origine animale: des organes, des excréments accompagnés de miel et de graisse animale et
dilués dans du vin ou une huile végétale etc.
 Les prescriptions son souvent accompagnée d’incantations.

L’Égypte Ancienne
La civilisation égyptienne a duré environ 3000 ans, de 3100 á 332 av. JC, depuis l’apparition des
hiéroglyphes jusqu’á la conquête de l’Egypte par Alexandre le Grand.

Concept de maladie:
• La maladie est la manifestation corporelle de la « prise de possession » du corps du patient
par une force surnaturelle (ex. ennemi disposant d'une puissance magique, défunt
mécontent, divinité fâchée, etc.).
• La maladie est la cause de la mort.
• Le corps est un élément nécessaire pour accéder à la vie éternelle.
• Les pratiques thérapeutiques : la médecine/pharmacie empirique accompagnée par la magie.

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Les grands papyrus médicaux:


Les papyrus médicaux sont d’anciens textes égyptiens écrits
sur des rouleaux de papyrus qui nous donnent des
informations précieuses sur les connaissances et les pratiques
médicales de l’Egypte antique. On dispose de plusieurs
papyrus:

1) Papyrus de Smith (~XVI siècle av. JC)


– Le papyrus de Smith est parmi les plus anciens textes
médicaux connus à ce jour.
– Il est le livre de la médecine le plus sophistiquée existant sur Fard égyptien à base de
papyrus (pas basé sur la magie). plomb permettant une
prévention des ophtalmies
– Le papyrus comporte 17 pages et traite principalement des
questions liées aux pathologies chirurgicales, au diagnostic et au traitement.
– Ce texte démontre que les Egyptiens connaissent le cœur, le foie, la rate, les urètres, la vessie et
qu’ils savaient que les vaisseaux sanguins étaient reliées au cœur.

2) Papyrus d’Ebers (XVIe siècle av. JC)


– Le papyrus comporte 110 pages, ce qui en fait le plus long papyrus médical.
– Il aborde différents sujets, notamment : la dermatologie, les maladies digestives, les
traumatismes, les affections gynécologiques et les soins dentaires.
– Exemples de remèdes:
• Asthme : une mixture d’herbes chauffée sur une brique de sorte que le patient
puisse en respirer les vapeurs.
• Troubles gastriques : le lait de vache, des grains et du miel.
• Evacuation des intestins : mélilot, dattes.

Les remèdes de l’Egypte antique :


La pharmacopée des égyptiens reposait sur l’application de 3 types de substances:
1. Les substances d’origine minérale : le sulfure d’arsenic, la brique, l’argile, la terre, le granit, la
boue.
2. Les substances d’origine végétale :
– Laxatifs : les fruits du sycomore (Ficus Aegyptae), le ricin et l’aloès.
– La levure de bière utilisée dans les affections intestinales et les maladies de la peau
(contient de la vitamine B).
3. Des substances d’origine animale : comme le miel souvent mentionné, qui avait des
propriétés adoucissantes et antiseptiques ou des extraits de foie (riche en vitamine A) pour le
traitement des maladies oculaires.

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La médecine/pharmacie dans les sociétés antiques d’orient:


L’objectif de nos ancêtres était de trouver des remèdes permettant de guérir et de soulager
(Pharmacie empirique). Cependant, ces remèdes étaient le plus souvent dispensés dans un contexte
« magico –mystique » par les prêtres, les magiciens etc.

La période religieuse de l’histoire de la pharmacie.

L’antiquité grecque
3 phases historiques de « l’art de guérir »:

 Protohistoire (XIIIe siècle av. JC)


 Les Asclépiades (VIIIe siècle av. JC)
 Le siècle d’Or (Ve siècle av. JC)

1. Protohistoire
 L’art de guérir primitif, mythique, exercé par les magiciens.
 Asklépios (Dieu de la médecine) né à Epidaure ~ 1260 av. JC.
 Elève de centaure Chiron.
 2 filles
o Panacée: déesse qui guérit toutes les maladies.
o Hygié: déesse de la santé.
 Découvertes thérapeutiques attribuées aux héros et aux dieux.
o La Centaurée => Chiron
o la Pivoine => Péon (médecin des dieux)
o l’Héraclion/ Pavot héraclien => Hercule

2. Les Asclépiades
 A partir du VIIIe siècle av. JC, l’art de guérir est exercé par les desservants d’Asklépios « les
asclépiades » : des prêtres médecins, qui tiennent leurs connaissances par tradition familiale.
 Les sanctuaires médicaux «les Asklépéions»: Epidaure, Magnésie, Cos, Rhodes…
 L’emplacement de ces temples était choisi dans un lieu bénéficiant d’un climat clément, à
proximité d’une source. Des aménagements concouraient à rendre le séjour du patient
agréable : bains, gymnase, théâtre.
“Consultation à l’Asklépéion”:
 Le malade venu consulter à l’Asklépéion est soumis dès son arrivée à un jeûne, à un repos
pendant une nuit dans un local appelé « abaton ».
 S’ensuivent prières, ablutions, sacrifices qui doivent entraîner le sommeil avec des rêves
(incubation) interprétés le lendemain par des prêtres.
 Au diagnostic, font suite prières, incantations et administration de drogues.

3. Le Siècle d’Or
Le Ve siècle av. JC, le siècle d’or, celui de Périclès. C’est le siècle où s’épanouissent les arts et les
sciences : la tragédie et la comédie, l’histoire, la sculpture, la philosophie et la rhétorique.

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Mettant à profit l’expérience empirique acquise auprès des malades, les Asclépiades délaissent
magie et religion.

La médecine se laïcise.

Apparaissent des médecins qui exercent soit à leur compte, soit pour celui de la cité. Mais restent
groupés par affinités de famille ou de cité

Hippocrate
 Né à Cos ~ 460 av. JC, mort ~ 377 av. JC.
 la malédiction => maladie.
 Établit les premiers principes de la médecine clinique sur l’observation et le raisonnement.
 « Chaque maladie a une cause naturelle » : La maladie n’est plus une fatalité, mais un
phénomène naturel.
 La nature est le « médecin des maux » doit rétablir l’équilibre donc la santé.
a) La théorie des humeurs
 La doctrine humorale d’Hippocrate reprend la théorie des quatre éléments d’Empédocle.
 Quatre qualités caractérisent les éléments :
o le feu est chaud et sec
o la terre, froide et séche
o l’air, chaud et humide
o l’eau, froide et humide
 Le mélange des quatre éléments se retrouve dans le corps humain. Aux tétrades des
éléments et des qualités correspondent à celles des humeurs, sang, lymphe ou flegme, bile,
atrabile ou bile noire.
 L’harmonie de l’univers et la santé du corps sont liées à l’équilibre des quatre éléments/
humeurs et à celui de leurs qualités. Le déséquilibre entraîne désordre dans le monde et
maladies dans la nature humaine.
 Le cycle des humeurs est soumis au cycle quaternaire de l’univers. Au printemps, il est régit
par le sang, l’été par la bile, l’automne par l’atrabile, l’hiver par le phlegme ou la pituite.

La santé résulte de l’équilibre des 4 humeurs.

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b) Principe des contraires


 La thérapeutique d’Hippocrate est résumée par la formule :
« Contraria contrariis curantur » : Les contraires guérissent!

Les remèdes convenant le mieux à une affection sont ceux dont l’action est opposée à la
persistance de la maladie: remèdes chauds ou froids, secs ou humides selon le cas. Ex. Une
maladie accompagnée de fièvre doit être traitée par une drogue rafraîchissante.

 Des traitements tels que les saignées, l’administration des diurétiques, purgatifs, émétiques,
sudorifiques doivent permettre de rétablir l’équilibre en favorisant l'évacuation du mal.

 Épidémie de peste: Il prescrivait d'allumer des feux alimentés par des herbes aromatiques, dont
l'effet antiseptique se comprend encore aujourd'hui par les essences terpéniques qu'elles
contiennent.

Les ouvrages d’Hippocrate :

a) La Matière Médicale, le « Corpus Hippocraticum » comprend plus de 230 drogues :


 narcotiques (Mandragore, Jusquiame, Belladone, opium)
 purgatifs (Euphorbe, Coloquinte, Bryone, Scammonée, Mercuriale),
 vomitifs (Hellébore blanc, Asarum)
 fébrifuges (Absinthe, Petite Centaurée)
 Diurétiques (Oignon, Poireau, Concombre, Fenouil)…
b) Aphorismes d’Hippocrate : Il énonce des certitudes diagnostiques et pronostiques
immuables.
« Dans une fièvre continue, la difficulté de respirer et le délire sont mortels »

Aristote (IVe siècle av. JC) : Disciple de Platon


Aristote introduit la science en médecine. Il s'intéresse à l'anatomie, à la physiologie: Il reconnait le
rôle du rein comme filtre, celui du foie dans la digestion. Il compose des traités de botanique
médicale.
Théophraste (IVe-IIIe siècle av. JC) : Disciple d’Aristote.
L'auteur d'un ouvrage qui sera traduit en 1483 sous le titre De historia plantarum.

L’antiquité romaine
 Comme les Grecs, les romains croyaient à l’origine surnaturelle de nombreuses maladies  Ils
pratiquaient aussi divers rituels religieux pour obtenir la guérison.
 Conquête de la Grèce par les romains en 187 av. JC.
 L'art de guérir romain subit l'influence de la civilisation grecque.
 Il était considéré comme un art manuel et non comme un art noble comme la politique et la
justice  Il était exercé surtout par des Grecs.

Médecins/pharmaciens d’origine grecque :


 Archangatos (grec) : fonde à Rome, II siècles av. JC, une boutique qui sert à la fois de pharmacie,
de cabinet de consultation et d'hôpital.
 Asclépiade (grec, Rome) : IIe-Ier siècle av. JC. Après avoir exercée en Grèce, il s’établit à Rome, y
fonda une école privée et obtint de grands succès.

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La théorie atomiste :
Asclépiade subit l'influence des théories atomistes de Démocrite et d'Epicure, selon lesquelles,
l'organisme vivant est un agrégat de molécules séparées par des pores dans lesquels se déplacent
sang et humeurs. Une modification de la taille des uns ou des autres entraîne la maladie.

Thémison de Laodicée (disciple d'Asclépiade) reprenant cette théorie, range les maladies en deux
groupes, celles où les pores sont relâchés et celles où les pores sont resserrés. Lors des maladies
chroniques, pour vider les pores, il préconise abstinence et saignées.

Les médecins d'origine latine :


Les connaissances thérapeutiques des Romains se développent après leur pénétration en Asie.
Cornélius Celsus, Pline, Scribonius Largus sont les médecins d'origine latine les plus représentatifs de
l'époque.

 Celsus (L’Hippocrate Latin) cite dans le « De re medicinales » (25 ap. JC) des remèdes qui arrêtent
l'écoulement du sang (vinaigre, encens, alun, vitriol), ceux qui cicatrisent les blessures (myrrhe,
toile d'araignée), ceux qui ont des vertus détersives (raifort, poireau), corrosives (noix de galle,
alun, fiel).
Pour les inflammations des yeux, il propose l'addition dans les collyres, de blanc d'œuf (ce
dernier est riche en lysozyme aux propriétés antivirales).
Il préconise saignées, cataplasmes, purgatifs, vomitifs.
A sa mort, en dernier hommage, il est enterré dans la bibliothèque d'Ephèse.
 Largus rédige une pharmacopée ~ 45 ap. JC.
 Pline l'Ancien rédige « Histoire Naturelle » ~ 79 ap. JC.
Dioscoride et Galien (IIe siècle ap. JC) : Parmi les plus connus des médecins de l'époque
romaine, tous deux natifs d'Asie Mineure.

Dioscoride
 Né en Cilicie (sud de la Turquie) en 109 ap. JC.
 Comme chirurgien dans l'armée de Néron, il voyagea beaucoup : Italie, Gaule, Espagne, Afrique
du Nord, et amassa des connaissances botaniques.
 Il rédige un traité de « Matière Médicale » en 5 livres : Pour les 519 espèces de plantes, il donne
le nom, les synonymes, l'origine et la variété la plus utile, la description, le mode de récolte et de
préparation, les applications thérapeutiques. Les règnes animal et minéral sont également
abordés dans cet ouvrage.
=> Dioscoride est considéré comme le père de la Pharmacognosie (étude des drogues/ matières
premières fournies par la nature).

Galien
 Claudius Galienus, né à Pergame (Asie Mineure) en 131 ap. JC.
 Galien s'installe à Rome, devient le médecin de l’empereur Marc Aurèle et tient officine sur la
voie sacrée.
 Il étudie l'anatomie et compose de nombreux traités qui serviront de base pour les médecins
des siècles suivants.
 Galien revient aux idées d'Hippocrate. Il reprend en la développant la conception humorale « La
santé étant un équilibre, les maladies résulte d’un mélange imparfait des humeurs » qui avait
été abandonnée et s'oppose à Asclépiade, l'Atomiste.
 Il fait correspondre aux quatre humeurs, quatre tempéraments, sanguin ou pléthorique, bilieux
ou cholérique, atrabilaire, flegmatique ou pituiteux.

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 Il compose une pharmacopée appelée de son nom, Galénique, avec de nombreuses


présentations de médicaments (formes galéniques).
 Il divise les remèdes en simples dont l'action est élémentaire (apportant le froid, le chaud etc.),
spécifiques ou toxiques et combinés dont l'action est à la fois élémentaire et spécifique (les
narcotiques qui donnent froid et endorment).
 Il inventa ou améliora de nombreuses formes pharmaceutiques, telles que pilules, pommade,
emplâtre ... etc.
 La « pharmacie galénique » est une partie essentielle de l'art pharmaceutique puisqu'elle
concerne la mise en forme du médicament à partir des matières premières (fournies par les
laboratoires ou plus ou moins directement par la nature).

La médecine/pharmacie et le christianisme

Avec le christianisme, une nouvelle période de mysticisme s'installe à Rome où l'on invoque plutôt
les saints que les médecins contre les grandes épidémies.

Les saints Côme et Damien


 Frères jumeaux, vivant à Egée en Cilicie (puis en Syrie), au IIIe siècle, ils exercèrent l’art de la
médecine « avec l’aide de la foi » et refusant toute rémunération.
 La plus célèbre de leurs cures miraculeuses fut la greffe d'une jambe de Maure pour
remplacer la jambe nécrosée d'un patient.
 Exécutés sous Dioclétien vers 287 ap. JC, leur culte se répand tant en Orient qu’en Occident,
à Rome...

- FIN -

10/10

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