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Chapitre 2 Les plantes médicinales :

Historique

• Dès la préhistoire, les hommes utilisaient des plantes comme remèdes. Les premiers
vestiges d'usage de plantes médicinales datent du Paléolithique. On a retrouvé des
traces de plantes médicinales dans les grottes d'hommes préhistoriques.
• Dans la Grèce et la Rome antique, la médecine à base de plantes était bien
développée. Des botanistes et médecins comme Hippocrate, Dioscoride ou Pline
l'Ancien ont décrit de nombreuses plantes médicinales et leurs propriétés.
• Au Moyen-âge, les monastères ont joué un rôle important dans la conservation et la
diffusion des connaissances sur les plantes médicinales. Des moines botanistes
cultivaient des jardins de plantes médicinales et préparaient des remèdes à base de
plantes.
• Au XVIe et XVIIe siècle, l'essor de la botanique a permis d'identifier et classer de
nombreuses plantes médicinales, décrivant leurs propriétés avec plus de précision.
• Au XIXe siècle, l'avènement de la chimie organique a permis d'isoler pour la
première fois des principes actifs (molécules bioactives) contenus dans les plantes
médicinales. C'est à cette époque que les premières entreprises pharmaceutiques se
sont créées.
• De nos jours, les plantes médicinales restent largement utilisées dans les médecines
traditionnelles comme en Chine, en Inde ou en Afrique. Elles font également l'objet
d'études scientifiques poussées pour identifier leurs molécules actives et leurs
mécanismes d'action.
Ainsi, on voit que les plantes médicinales jouent un rôle ininterrompu depuis la
préhistoire, s'appuyant à la fois sur l'expérience empirique et sur la recherche
scientifique moderne.

HISTOIRE DE LA PHYTOTHÉRAPIE
LES PREMIÈRES TRACES D’USAGES DES PLANTES
Compte tenu des données archéologiques à notre disposition, il est raisonnable de
penser que l’être humain se soit toujours intéressé aux plantes. D’une part, dans le
but de se nourrir (plantes comestibles et poisons de flèches pour la chasse) et
d’autre part pour se soigner (plantes médicinales) comme en témoignent les
vestiges laissés par les hommes à cette époque : peintures de grotte, poteries…

Ce n’est cependant qu’après la naissance de l’écriture, et grâce au développement


du papier ou du parchemin que l’on est en mesure de documenter des usages
précis dans le temps. Les premiers écrits remonteraient jusqu’à 5000 avant Jésus
Christ, avec notamment la tablette sumérienne de Nippur, qui mentionnait une
douzaine de recettes et plus de 250 plantes différentes, dont le pavot à opium  (1).
Le premier traité médical majeur proviendrait de Chine en 2500 av. J.C. Il s’agit du
“Shennong bencao jing” dont l’origine est attribuée à Shennong, un empereur
mythique qui aurait vécu à cette période. Si les origines de ce texte sont sujettes à
débat, les premières traces écrites retrouvées sur les usages des plantes ont donc
déjà plusieurs millénaires.

Le papyrus d’Ebers daté de 1500 av. JC est considéré comme le plus ancien traité
de prescription médicale et mentionne plusieurs centaines de recettes, à base de
plantes, de minéraux ou de parties d’animaux. A cette même période, des traces
d’usages de plantes médicinales sont retrouvés dans les védas de la tradition
indienne.

Depuis, plusieurs étapes et personnages ont marqué l’histoire de l’usage des


plantes médicinales, et vous pouvez retrouver quelques figures et événements clés
sur cette frise chronologique :

Petit historique simplifié de l'histoire de l'usage des plantes médicinales


Par  Morel, J.-M. 2020

LES PLANTES DURANT L’ANTIQUITÉ


Durant cette période, plusieurs figures emblématiques de la Grèce antique se
distinguent : Hippocrate (460-377 av. JC) réalise des observations cliniques avec
plus de 380 plantes médicinales (4), le botaniste Théophraste (372-287 av.
JC) (5) nomme environ 500 plantes et réalise les premières expériences de
toxicité, Aristote (384-322 av. JC) théorise la notion de totum des plantes qui
deviendra ensuite LE principe fondamental de la phytothérapie.

Cette notion implique que chaque partie ou organe d’un être vivant n’est pas
seulement qu’une partie ou qu’un organe mais que c’est un élément essentiel et
indispensable de l’organisme, d’un tout, dont nous reparlerons ultérieurement.
Enfin, l’herboriste grec Dioscoride (20-90) rédige la première matière médicale,
qui recense plus de 500 espèces de plantes médicinales dont les famille des
Lamiaceae (lamiers …), des Fabaceae (anciennement Papilionaceae), des
Apiaceae (berce , carotte sauvage …) et des Asteraceae
(marguerites , pissenlits …) (5).
C’est aussi pendant cette période que  Celse (20-90), Pline l’Ancien (23-79) ou
encore Galien (129-201) considéré comme le père de la pharmacie s’intéressent
aux plantes.

LES PLANTES AU MOYEN AGE


Au Moyen-Age en Europe, la connaissance des plantes est l’apanage des moines
et de l’Eglise. Certaines figures se distinguent par leurs contributions littéraires,
comme Hildegarde de Bingen (1098-1179), auteure de plusieurs ouvrages sur les
propriétés des plantes médicinales.
Dans le reste du monde, les premières écoles de médecine voient le jour, et les
grandes civilisations développent leur tradition de phytothérapie (civilisations
chinoise, maya, inca, aztèque…). C’est aussi à cette période que se développe le
commerce entre l’Europe, le Moyen orient, l’Inde et l’Asie ce qui amplifie les
découvertes et facilite les échanges de plantes entre pays. Parmi les personnages
qui se sont illustrés à cette période, on peut citer des figures
comme Avicenne (980-1037), un médecin Perse qui fonda l’école de médecine
d’Ispahan, ou Ibn Al-Baytar (1197-1298), auteur d’un “Traité des simples”
regroupant 1 400 plantes médicinales  (6). Parmi les grandes innovations de cette
époque, on doit par exemple au Moyen Orient les procédés de distillation en
alambics.

LES PLANTES DES TEMPS MODERNES


En 1492, la découverte du continent américain marque une véritable accélération
de la pratique de la médecine et de la phytothérapie ! Les grands voyages,
marqués par la découverte de nouvelles terres vont de paire avec la découverte de
nouvelles plantes comme l’écorce de quinquina, le bois de gaïac…
La route des épices vers l’Orient permet aussi de nombreuses découvertes :
gingembre, cardamome, noix de muscade, curcuma…
C’est à cette époque que vit Aurélien Théophraste Bombast von Hohenheim,
alias Paracelse (1493-1541), l’illustre médecin suisse à qui l’on attribue la célèbre
citation : “ Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison”, et
que l’on considère comme “le père de la toxicologie”.

A cette période, les échanges de plantes et de pratiques avec d’autres continents


se mettent en place, la botanique est en plein essor : c’est à cette époque
que Carl von Linné (1707-1778) établit le système de nomenclature binomiale (à
deux noms). Cette innovation permet d’affiner la classification et de donner enfin
un langage universel aux botanistes, herboristes et pharmaciens de tous les pays.
Plus question de se tromper de plante lorsque l’on parle tous la même langue !
En 1778, le premier diplôme d’herboriste est décerné à Paris et le premier codex
français voit le jour en 1818. Cet ouvrage peut être considéré comme l’ancêtre de
la pharmacopée, puisque les éditions de ce dernier se sont succédées jusqu’à la
parution de la dernière édition de la Pharmacopée Européenne.
LES PLANTES DE NOS JOURS
A partir du 19ème siècle, la phytothérapie prend un virage à 180 degrés puisque
l’apparition de la chimie moderne permet l’identification et la caractérisation des
substances actives présentes dans les plantes. L’extraction de principes actifs
devient également très performante et permet ainsi l’isolement de la morphine à
partir du pavot en 1815 ou à la purification de la quinine à partir de l’écorce de
quinquina en 1820.
Les premières molécules de synthèse voient le jour dès 1899, avec la synthèse
complète de l’aspirine par Bayer. Les activités de synthèse (la fabrication
artificielle d’une molécule en laboratoire) et d’extraction sont toujours très actives
de nos jours et sont à l’origine de presque tous nos médicaments.

A titre d’exemple, entre 1981 et 2014, si l’on regarde d’où proviennent les
molécules composant les médicaments commercialisés, on se rend compte que:

 42% des molécules ont une structure présente dans la nature,


directement extraite ou reproduite à l’identique.
 25% des structures de ces molécules n’existent pas dans la nature,
mais sont inspirées par des molécules naturelles.
 27% de ces molécules ont une structure qui n’existe pas dans la
nature et qui n’en n’est pas inspirée.

Diagramme représentant l'origine des molécules utilisées dans les


médicaments autorisés à la vente entre 1981 et 2014.
La médecine actuelle découle donc d’une longue tradition autour de l’usage
des plantes, à toutes les époques et dans toutes les civilisations.
Alimentaires, textiles, médicinales, aromatiques, les plantes sont au centre
des civilisations humaines.

DIFFÉRENTS TYPES DE PHYTOTHÉRAPIE


De nos jours et dans les pays occidentaux, il existe plusieurs spécialités, éventuellement combinées entre
elles, qui utilisent les plantes à des fins médicales.
L'aromathérapie 
est une thérapeutique qui utilise les essences des plantes, ou huiles essentielles, substances aromatiques
sécrétées par de nombreuses familles de plantes telles que, par exemple, les astéracées, les laminacées ou
les opiacées, et extraites par distillation. Ces huiles sont des produits complexes à utiliser avec précaution et
en respectant les doses prescrites, car ils ne sont pas totalement sans danger. La voie d'administration la
plus intéressante, car la plus rapide et la moins toxique, est la voie percutanée (à travers la peau).
La gémothérapie
 se fonde sur l'utilisation d'extraits alcooliques et glycérinés de tissus jeunes de végétaux tels que les
bourgeons et les radicelles appartenant à environ 60 plantes différentes. Les préparations sont présentées
diluées au dixième. Chaque extrait est réputé avoir une affinité pour un organe ou une fonction. Par
exemple, le macérat glycériné de bourgeons de Ribes nigrum, ou cassis, dilué au dixième, agit en tant que
stimulant de la zone corticale des glandes surrénales, c'est-à-dire de la même manière que la cortisone.
L'herboristerie
 correspond à la méthode de phytothérapie la plus classique et la plus ancienne. Après être tombée en
désuétude, elle est de nos jours reprise en considération. L'herboristerie se sert de la plante fraîche ou
séchée ; elle utilise soit la plante entière, soit une partie de celle-ci (écorce, fleur, fruit, racine). La
préparation repose sur des méthodes simples, le plus souvent à base d'eau : décoction, infusion, macération.
Ces préparations sont bues ou inhalées, appliquées sur la peau ou ajoutées à l'eau d'un bain. Elles existent
aussi sous forme plus moderne de gélules de poudre de plantes sèches, que le sujet avale. Cette présentation
a l'avantage de préserver les principes actifs, qui sont fragiles. Pour que le traitement soit efficace en
profondeur, les prises doivent s'étaler sur une période allant de 3 semaines à 3 mois.
L'homéopathie
 a recours aux plantes d'une façon prépondérante, mais non exclusive : les trois quarts des souches sont
d'origine végétale, le reste étant d'origine animale et minérale. Sont utilisées les plantes fraîches en
macération alcoolique. Ces alcoolats sont appelés teintures mères : c'est à partir de ces alcoolats que sont
préparées les dilutions qui servent à imprégner les grains de saccharose et de lactose que sont les granules
et les globules. La teinture mère la plus utilisée est celle de Calendula officinalis, ou fleur de souci.
La phytothérapie chinoise 
fait partie d'un ensemble appelé « médecine traditionnelle chinoise » qui inclut l'acupuncture et la
diététique chinoise. Cette phytothérapie vise à modifier les quantités de différentes énergies ou le circuit de
ces énergies dans l'organisme.
La phytothérapie pharmaceutique
 utilise des produits d'origine végétale obtenus par extraction et qui sont dilués dans de l'alcool éthylique ou
un autre solvant. Ces extraits sont dosés en quantités suffisantes pour avoir une action soutenue et rapide.
Ils sont présentés comme toute autre spécialité pharmaceutique sous forme de sirop, de gouttes, de
suppositoires, de gélules, de lyophylisats, de nébulisats (extraits de plantes desséchées par la chaleur), etc.
Les concentrations sont assez élevées et la non-toxicité de ces médicaments est parfois relative.

Les principes actifs :


Définition des principes actifs
Les principes actifs ce sont des molécules contenus dans une drogue végétale ou dans une
préparation à base de drogue végétale, utilisé pour la fabrication des médicaments; ils
présentent une activité thérapeutique curative ou préventive pour l’Homme ou l’animale. Ces
composés sont souvent en quantité extrêmement faible dans la plante, mais se sont eux qui en
sont l’élément essentiel. Il est donc parfois important de réaliser une extraction qui va isoler la
seule fraction intéressante de la plante.
Les principaux éléments actifs des plantes
 des phénols, composés organiques aromatiques (acide salicilique, caféique,
esther phénolique, coumarine….) dont le rôle est anti-septique, anti-bactérien
et anti-helminthique ;

 de la coumarine (odeur de foin) plutôt anti-microbien et anti-spasmodique ;

 des tanins, le plus gros sous-groupe des polyphénols, astringents et


asséchants ;

 des anthraquinolones entraînant une teinture jaune et aux effets laxatifs ;

 des flavonoïdes qui donnent la couleur jaune, orange et rouge aux fruits et


aux fleurs. Anti-oxydants, ils protègent les vaisseaux et le coeur.

 le groupe des terpènes avec les sesquiterpènes qui donnent le goût amer.


Leur action est anti-inflammatoire et anti-microbienne. Les principes amers de
façon générale stimulent aussi les sécrétions digestives, sont sédatifs et
relaxants ;

 les huiles volatiles et fixes riches en acides gras saturés, mono-insaturés,


poly-saturés et essentiels fondamentaux pour la croissance cellulaire (parois
cellulaires) ;

 des polysaccharides ou grands sucres : fructose, lactose, cellulose incluant


gommes, mucilages et fructosane (immuno-stimulant, anti-inflammatoire et
anti-tumoral) ;

 des alcaloïdes riches en azote et source de toxicité : belladone (atropine),


pavot somnifère (morphine), digitale (digitaline), caséine, éphédrine, quinine,
strychnine, pipérine, nicotine, codéine.

Mode de préparation
Depuis la haute Antiquité (Egypte…), l'homme utilise des colorants, des parfums, des
arômes, et les extraits de produits naturels grâce aux techniques suivantes :

• La filtration. Elle date de la préhistoire et permet, par exemple, au travers d’un lit de sable
ou de mousse de rendre une eau boueuse limpide.

• Le pressage. Par exemple, il s'agit d'exercer une pression sur une orange pour obtenir le
jus, ou d'écraser des fleurs pour extraire les arômes comme le faisaient les égyptiens.

• La décoction. On place la racine ou l'écorce d’une plante dans de l'eau froide ; le tout est
porté à ébullition et les constituants se dissolvent dans l’eau. Cette méthode est très
ancienne.

• L’enfleurage. Les fleurs fragiles (violette ou jasmin) sont posées sur des châssis enduits
de graisse animale très pure et inodore qui absorbe le parfum des fleurs au contact ; en fin
de séchage, les graisses sont imprégnées de substances odorantes que l’on extrait avec de
l’alcool.

• L'infusion. On verse de l'eau bouillante sur les feuilles ou les fleurs finement hachées puis
on les laisse tremper pour dissoudre les principes actifs. Le thé en est un exemple.

• La macération. Une substance séjourne à froid dans un solvant organique pour en extraire
les constituants solubles dans ce solvant. Ex : la présence de fruits dans l'alcool.

• Entraînement à la vapeur ou hydrodistillation. Les parfums de la plante (huiles


parfumées ou huiles essentielles) sont entraînés par de la vapeur d'eau. Cette technique
date de l'Egypte ancienne.

• Extraction par solvant. c'est un procédé plus récent (19ème siècle) qui permet d'extraire des
composés qui ne peuvent pas l'être avec de l'eau.

Toutes ces techniques connues depuis longtemps ont été perfectionnées et sont toujours
utilisées.

Une extraction est un procédé qui permet d’obtenir une espèce chimique à partir
d’une substance naturelle qui la contient. 

2. Extraction par solvant


a. Principe de l’extraction par solvant
On peut extraire une substance grâce à un solvant lorsque l’espèce
chimique à extraire est solubilisée préférentiellement dans ce solvant.

Pour choisir un solvant dans lequel l’espèce chimique à extraire y soit le


plus soluble possible, il faut tenir compte de la solubilité de l’espèce
dans ce solvant qui doit être la plus grande possible.

La solubilité d’une espèce chimique dans un solvant est égale à sa


concentration dans une solution saturée de cette espèce dans le
solvant considéré. Elle s’exprime en g/L.

b. Extraction solide-liquide
La macération de plantes broyées ou de graisses dans un solvant froid
ou chaud permet d’en extraire les espèces solubles dans le solvant
utilisé.
La figure suivante présente un exemple d'extraction solide-liquide
réalisée en laboratoire. Il s'agit de l'extraction de la chlorophylle.

c. Extraction liquide-liquide
L’extraction d’une substance chimique d’un solvant A vers un autre
solvant, dit extracteur, B est basée sur la plus grande solubilité de la
substance à extraire dans le solvant B, en utilisant une ampoule à
décanter.

Une autre condition est nécessaire. Il doit exister une différence de


densité entre les solvants A et B pour qu’ils ne soient pas miscibles :

La densité d’un liquide par rapport à l’eau est égale au rapport de la


masse m d’1 L du liquide par la masse m0 d’1 L d’eau : d= m/m0. La
densité s’exprime par un nombre sans unité.
Le liquide le moins dense se retrouve au-dessus de l’autre liquide non
miscible.

Si le solvant A est l’eau (d = 1,00) et que le solvant B est l’acétone (d =


0,79) alors l’eau (plus dense) se trouvera dans la phase inférieure de
l’ampoule à décanter. On l’appellera phase aqueuse :

La manipulation de l’ampoule à décanter nécessite l'application de


règles de sécurité :

• Verser le mélange des deux liquides à l’aide d’un entonnoir ;


• après une première agitation (en maintenant le bouchon avec l’index
et en dirigeant l’extrémité du côté du robinet vers l’extérieur) ;
• dégazer aussitôt et fréquemment ensuite pour éviter une surpression
dans l’ampoule à décanter ;
• après plusieurs agitations et dégazages successifs, laisser
reposer l’ampoule en la débouchant pour que les deux phases se
discernent bien.

Définition

Une plante est qualifiée de « médicinale » quand elle a des effets thérapeutiques sur
l’organisme. La définition la plus récente de la Pharmacopée  définit les plantes
médicinales comme "des drogues végétales dont au moins une partie possède des
propriétés médicamenteuses".
https://www.marqueverte.com/

Les plantes médicinales sont des plantes dont une ou plusieurs parties (racines,
feuilles, fleurs, écorces, fruits, graines, etc.) contiennent des substances actives
pouvant être utilisées comme remèdes ou pour leurs propriétés thérapeutiques.

3. Extraction par hydrodistillation


a. Extraction par distillation
Une distillation sert à séparer les constituants d’un mélange de deux
liquides lorsqu’on le porte à ébullition.

Application :
Lorsque l’on porte une boisson alcoolisée à ébullition on peut en extraire
l’éthanol qui bout à 78°C alors que l’eau et les autres composés bouent
à de plus hautes températures. Les vapeurs d’alcool passent dans le
système réfrigérant qui les condensent et les refait passer à l’état liquide.

b. Extraction par hydrodistillation


L’hydrodistillation consiste à porter à ébullition un liquide dont les
vapeurs vont entraîner des substances volatiles qui ne sont
pourtant pas solubles dans ce liquide.

On parle d’hydrodistillation lorsque le liquide entraîneur est l’eau.


On utilise souvent cette technique pour extraire les huiles
essentielles des fleurs, de la lavande, par exemple.

Ainsi, on récupère dans l’erlenmeyer, après le réfrigérant, un mélange


d’eau et du liquide. Ces deux liquides, alors non miscibles, constituent
le distillat.

Généralités sur les plantes médicinales


• Les plantes médicinales ont été utilisées depuis la nuit des temps comme remèdes
naturels. Leur usage remonte à la préhistoire.
• Elles contiennent naturellement diverses molécules actives (alcaloïdes, flavonoïdes,
tanins, huiles essentielles...) qui leur confèrent leurs propriétés médicinales.
• En général, ce sont les racines, feuilles, fleurs, écorces, fruits ou graines des plantes
qui sont récoltées et utilisées pour leurs propriétés médicinales.
• Les plantes médicinales peuvent être utilisées sous forme de tisanes, décoctions,
infusions, sirops, teintures, huiles essentielles... Leurs effets thérapeutiques sont alors
dus aux principes actifs qu'elles relâchent par infusion ou décoction.
• Les plantes médicinales peuvent avoir des propriétés analgésiques (antidouleur), anti-
inflammatoires, antibiotiques, antitussives, sédatives, digestives... Elles peuvent donc
traiter différents maux.
• Bien qu'anciennes, leurs propriétés sont aujourd'hui étudiées scientifiquement pour
identifier les molécules actives qu'elles contiennent ainsi que leurs mécanismes
d'action.
• Elles font partie intégrante de la médecine traditionnelle dans de nombreuses
cultures, mais sont également employées dans l'industrie pharmaceutique moderne.
• Leur utilisation peut présenter certains risques, notamment d'interaction avec d'autres
médicaments. Il est donc conseillé de consulter un professionnel de santé avant de
prendre régulièrement des plantes médicinales.

Intérêt des plantes médicinales

• Elles représentent une source naturelle et abondante de composés bioactifs aux


propriétés thérapeutiques intéressantes. La nature nous offre une grande diversité
chimique pour développer de nouveaux traitements.
• Leurs effets sont en général moins agressifs que ceux des médicaments synthétiques,
tout en étant globalement bien tolérés par l'organisme. Elles sont donc souvent
adaptées aux traitements de longue durée.
• Elles sont une source d'inspiration pour la découverte de nouveaux principes actifs
pouvant servir de base au développement de nouveaux médicaments.
• Leur utilisation est ancienne et souvent éprouvée, issue d'un long processus
d'expérimentation empirique. Même si cela demande à être validé scientifiquement.
• Elles représentent un complément, voire une alternative intéressante aux traitements
de la médecine conventionnelle pour certaines affections bénignes ou chroniques.
• Elles sont en général moins onéreuses que les médicaments, et peuvent donc être plus
accessibles économiquement.
• Elles peuvent contribuer à réduire la dépendance aux médicaments synthétiques pour
certains traitements.
• L'industrie des plantes médicinales est une source d'emplois et de revenus non
négligeable, notamment dans les pays en développement.
• Leur utilisation contribue à préserver le savoir traditionnel et les pratiques culturelles
liées aux plantes.

Domaines d’application des plantes médicinales


Les plantes médicinales ont de nombreux domaines d'application :
 Traitement des affections respiratoires : certaines plantes comme l'eucalyptus,
le thym ou le pin maritime soulagent efficacement les symptômes du rhume, de
la bronchite et de la grippe. Elles possèdent des propriétés décongestionnantes,
anti-inflammatoires et antiseptiques.
 Soins digestifs : le gingembre, la menthe, la mélisse, le fenouil et d'autres aident
à soulager les ballonnements, crampes, nausées, vomissements et diarrhées
grâce à leurs propriétés calmantes, digestives et carminatives.
 Soins de la peau : de nombreuses plantes comme la calendula, l'aloé vera, la
camomille ou encore l'églantier sont utilisées dans des crèmes, baumes et
lotions pour leurs vertus cicatrisantes, antiseptiques et apaisantes.
 Traitement des problèmes cardiovasculaires : le ginseng, la garance, ou le
romarin peuvent aider à fluidifier le sang, réguler la tension artérielle et
diminuer le mauvais cholestérol grâce à leurs composés antioxydants et
vasodilatateurs.
 Soins contre le stress et l'anxiété : la mélisse, la passiflore, le houblon et la
valériane sont réputées pour leurs effets sédatifs, anxiolytiques et relaxants.
Elles sont souvent consommées sous forme de tisanes ou d'extraits.
 Traitement de la douleur : certaines plantes comme le houblon, le safran, le
cannabis ou le gaulthérie comporteraient des molécules aux propriétés
antalgiques et anti-inflammatoires.
 Usage cosmétique : de nombreuses plantes comme l'aloe vera, l'argousier, le
kalanchoé ou la rose sont également employées dans les produits de beauté pour
leurs vertus hydratantes, régénératives et adoucissantes.
Source
1. Petrovska, B. B. Historical review of medicinal plants’ usage.
Pharmacogn. Rev. 6, 1–5 (2012).
2. Morel, J.-M. Traité pratique de Phytothérapie, Aromathérapie,
Gemmothérapie. Grancher (2017).
3. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique
officinale, science et thérapeutique. Lavoisier Tec & Doc (2003).
4. Nutton, V., Boureau, A., Desgranges, M., Vidal-Naquet, P. &
Hasnaoui, A. La Médecine antique. Les Belles Lettres (2016).
5. Théophraste. Recherches sur les plantes. Tome I : Livres I – II. Les
Belles Lettres (2003).
6. Cabo Gonzalez, A. M. & Lanly, C. Ibn al-Baytār et ses apports à la
botanique et à la pharmacologie dans le Kitāb al-Ğāmï. Médiévales
16, 23–39 (1997).
7. Faye, L. & Champey, Y. Plantes, médicaments et génétique –
Quelles applications pour demain ? médecine/sciences 24, 939–946
(2008).
8. Newman, D. J. & Cragg, G. M. Natural Products as Sources of New
Drugs from 1981 to 2014. J. Nat. Prod. 79, 629–661 (2016).

 Cours Cerfpa, module « Aroma-Phytothérapie » 2014.


 Cours Cerfpa, module « Naturopathie » 2014.
 Petit Larousse des plantes médicinales, 2009 Ed Larousse, Paris.
 Le guide complet de la phytothérapie. Anne McIntyre, 2010, Ed Le courrier du
Livre, Paris.
 Précis de phytothérapie. La santé par les plantes – mode d’emploi. 2003, Ed
Alphen, Monaco
 https://www.maxicours.com/

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