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Mady Pirard

Initiation à la phytothérapie

Guide pratique d’une herboriste

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Note de l’auteur

Herboriste depuis 10 ans, l’expérience acquise m’a donné une connaissance plus
approfondie des plantes.
Ma recherche reste assidue et me permet d’acquérir des compétences plus
pointilleuses.
Pourquoi ce vif intérêt ?
C’est au cours d’une brocante que je découvre un ouvrage ancien1 traitant de
remèdes naturels. J’ai suivi et appliqué certains des conseils proposés : je fus
convaincue.
Cette découverte ainsi que la passion que voue mon mari à l’aromathérapie, furent
à l’origine de ma formation en herboristerie. Par la suite, elle s’est enrichie de
savoirs en aromathérapie auprès de Dominique Baudoux, en Phyto-aromathérapie
chez Hyppocratus en France et en gemmothérapie. Les approfondissements en
élixirs floraux de Bach, de Deva et les Californiens complètent ce parcours.
L’évolution de la phytothérapie prouve que la recherche est incessante en
questionnement.
Fin 2013, j’ai suspendu l’exercice d’herboriste pour poursuivre une formation de
naturopathe.
Mon intention est d’aborder ce livre avec beaucoup de simplicité ; j’y évoquerai
brièvement les principales branches de la phyto-aromathérapie, afin que le lecteur
intéressé, puisse parfaire leurs connaissances vers des traités plus larges
d’informations.
Chacun des domaines abordés dans ce livre ont fait l’objet d’ateliers présentés à tout
public, au cours de ma pratique.
Je proposerai des formulations pour chacune de ces disciplines, et ce

1
La Médication naturelle Traité populaire sous forme de dictionnaire pratique par F.E.BILZ Dr.
W.WOL FF, Dr GEHRMANN. Début 1900
Photo de couverture : Echinacée – Echinacea angustifolia

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volontairement, avec un minimum de plantes, indigènes autant que possible.
Bon nombre d’entre elles représentent l’aboutissement ou le fruit de conseils
donnés à plusieurs personnes tout au long de ces années de pratique.
Je me devais de partager cela avec vous.
Ce manuel clôt ainsi une partie de ce premier cheminement au travers de la nature.
Puisse ce livre vous éclairer et vous aider dans vos choix.

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Introduction

La phytothérapie est l’art de soigner par les plantes.


Les découvrir et les utiliser à bon escient, montrent un respect vis-à-vis de la nature
mais aussi vis-à-vis de soi-même.
On peut considérer la phytothérapie comme une thérapie à part entière. Il est
certain qu’elle ne menace pas l’équilibre du corps pour autant que l’on respecte les
dosages appropriés.
Aujourd’hui, l’usage des plantes a toujours ses détenteurs. Je ne peux que m’en
réjouir.
Il est important de souligner que les conseils préconisés dans cet ouvrage sont
informels.
N’oubliez pas que les propriétés de certaines plantes peuvent quelquefois perturber
les propriétés de certains médicaments et vice-versa.
Parlez toujours à votre médecin de ce que vous prenez afin d’éviter tout risque !
La phytothérapie a toujours été indissociable de l’herboristerie. S’ils ne cueillaient
pas eux-mêmes les plantes, les médecins s’approvisionnaient chez l’herboriste. En
tant que telles, elles furent le premier réservoir de remèdes.
En Europe, à partir du Moyen-âge, les herboristes récoltaient et vendaient des
plantes indigènes séchées. De leurs ateliers s’échappaient des senteurs de mélanges
divers à base de plantes. C’était le lieu où l’on venait chercher conseils et remèdes.
On en sortait avec des tisanes, des macérations, des baumes, préparés avec
connaissance et savoir-faire. C’est là aussi que l’on se posait, que l’on racontait ses
maux.
Cette époque semble révolue. La voir renaître est le souhait de tout herboriste
passionné.
La phytothérapie repose sur le savoir ancestral des plantes médicinales, appelées
aussi « les simples » malgré la complexité qu’elles représentent.
L’herboriste connaît les noms latins, scientifiques et vernaculaires des plantes

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médicinales ainsi que leurs vertus, leurs applications thérapeutiques, leurs contre-
indications et interactions possibles avec les médicaments. Sa tâche consiste à les
conseiller et à les préparer. On parle là, souvent « de remèdes de bonne femme ». Il
les présentait sous forme de baumes, crèmes, élixirs, huiles médicinales, huiles
essentielles, liqueurs, sirops, teintures, tisanes, vins médicinaux.
Tel était le rôle de l’herboriste, ce n’est plus le cas de nos jours !
En effet, sous le régime de Vichy, en 1941, le droit d’exercer leur pratique fut retiré.
Rappelons que le métier d’herboriste est apparu en Europe au XIVe siècle.
Cependant, de tout temps, il a existé parfois sous d’autres appellations.
Depuis plus de 2000 ans, se soigner par les plantes a laissé de nombreuses traces.
Leurs usages centenaires nous ont prouvé leurs propriétés et leurs toxicités.
Les récentes découvertes certifient de plus en plus leurs bienfaits et leur fiabilité.
Les effets secondaires néfastes de certains médicaments, mais surtout l’abus de
ceux-ci, ont largement contribué au renouveau de la phytothérapie.
Soulignons que la médecine allopathique se base aussi sur les principes actifs de
certaines plantes.
Voici quelques exemples de plantes dont les principes actifs sont utilisés en
allopathie
La morphine est extraite de l’opium.
La quinine provient du quinquina.
La taxotère et la vincristine sont issues de l’if et de la pervenche de Madagascar.
L’aspirine découle du saule blanc et de la reine-des-prés.
On répertorie plus de 400 000 espèces de plantes à travers le monde.
Autant que possible, nous nous intéresserons aux plantes indigènes. Les propriétés
médicinales sont aussi intéressantes que celles des plantes exotiques souvent plus
coûteuses. Les principes actifs de ces dernières sont souvent altérés par les
conditions de transports et falsifiées parfois par des gens cupides.
Restez vigilant lors de vos choix !

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Origines

Les plantes médicinales appelées « les simples », sont la plus ancienne forme de
médecine.
Connues depuis la nuit des temps et utilisées à des fins multiples, leurs origines et
leurs usages sont étendus.
À la Préhistoire, l’homme vivait proche de la nature. Sa perception sensorielle était
plus développée que la nôtre.
1550 av. J.-C., les papyrus Ebers en Egypte soulignent notamment les bienfaits de la
coriandre, du fenouil, du genévrier et du thym.
1000 av. J.-C., la Chine détient une riche pharmacopée qui nous démontre l’intérêt
des 5 éléments : le bois, l’eau, le feu, la terre et l’air.
800 av. J.-C., l’Ayurveda en Inde préconise les plantes associées à un régime
alimentaire et à une philosophie de vie.
460-377 av. J.-C., Hippocrate précurseur de la médecine holistique, recommandait
plus de 230 plantes, entre autres l’ail, la camomille, la sarriette, la jusquiame, l’hysope.
En 23-79, Pline l’Ancien, dans son « Histoire naturelle » en 37 tomes, compose la
« Théorie des signatures » qui représente les principales sources de connaissance de
l’Antiquité. L’origine de cette théorie trouve sa source en Grèce antique.
En 40-90, Dioscoride, pharmacologue et botaniste grec, dans « De materiæ medica »
recueille les propriétés d’environ 500 plantes reconnues encore aujourd’hui.
D’après Pline et Dioscoride, les Gaulois utilisaient déjà plus de 150 plantes, entre
autres le gui (sacré et vénéré), la chélidoine, la jusquiame, le lierre.
En 131-201, Galien, médecin grec, à qui nous devons la galénique, développe une
théorie fort intéressante sur base des écrits d’Hippocrate.

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À savoir

« La théorie des 4 humeurs »


L’univers est composé de quatre éléments l’eau, l’air, le feu et la terre.
Chacun de ces éléments possède une double nature : froide ou chaude, sèche ou
humide.
Selon la prédominance des humeurs chez l’individu, cette théorie détermine les
quatre tempéraments suivants :
– Le sanguin (chaud et humide) : l’individu se montre gai et bon vivant.
– Le flegmatique (froid et humide), se dit de l’homme calme et imperturbable.
– Le bilieux (chaud et sec), est enclin à la colère.
– L’atrabilaire (froid et sec), une bile noire le rend triste et anxieux.

En 980-1037, Avicenne, philosophe, écrivain, médecin et scientifique persan dans le


« Canon de la médecine » se base en partie sur les écrits de Galien. Dans la matière
médicale, il recense plus de 700 drogues. On lui doit notamment la distillation par
entraînement à la vapeur d’eau au XIe siècle pour l’extraction d’huile essentielle.
En 1098-1179, Hildegarde de Bingen, Abbesse du monastère de St Ruquert en
Rhénanie, écrit plusieurs ouvrages médicaux. On lui doit notamment l’arnica et la
piloselle.
Entre le Xe et le XIIIe siècle en Italie, l’école de Salerne atteint sa plus grande
renommée. C’est elle qui nous laisse l’adage suivant :
« Un homme peut-il mourir, alors que la sauge fleurit dans son jardin ».
Au XIIe siècle à Montpelier en France, le droit d’exercer et d’enseigner la médecine
est donné, ce qui est à l’origine de la célèbre Faculté de Médecine qui y est implantée.
En 1493-1541 – Paracelse alchimiste, médecin suisse, astrologue, reprend et
développe une théorie déjà connue et la rend célèbre. « La théorie des signatures ».

À savoir

« La théorie des signatures »


Entend que la forme et l’aspect des plantes est à rapprocher de leurs propriétés
thérapeutiques. C’est une médecine par analogie.
Quelques exemples :
– La reine-des-prés et le saule vivent dans des zones humides.
Selon « la théorie des signatures » elles sont susceptibles de soigner les maladies
provoquées par ce milieu, c’est-à-dire les fièvres et les rhumatismes.
Rappelons aussi qu’elles sont les composantes des constituants principaux de

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l’Aspirine© : la salyciline chez le saule et l’acide salicylique chez la reine-des-prés.
– La tige de prêle rappelle la colonne vertébrale.
Selon « la théorie des signatures » elle est considérée comme efficace pour la
reminéralisation et le mal de dos qui s’ensuit.
Mais cette théorie reste incertaine.

À partir du XVIIe siècle, de nouvelles plantes apparaissent en Europe et la médecine


développe des outils d’analyse. Les connaissances s’affinent. C’est le début de la
médecine scientifique.
Au XIXe siècle, les principes actifs de la plante sont isolés et utilisés à des fins
thérapeutiques.
En 1810, Hahnemann, médecin homéopathe, publie « L’Organon de l’Art de guérir ».
En 1850, le docteur français François-Joseph Cazin publie un « Traité pratique et
raisonné des plantes médicinales ».
1870-1955, Henri Leclerc grand spécialiste de phytothérapie et l’école française de
phytothérapie, réactualisent la médecine dite populaire.
1881-1850, le chimiste René Maurice Gattefossé utilise le terme.
« Aromathérapie » pour la première fois. Avant cela, l’usage des huiles essentielles se
confond avec la phytothérapie.
Le XXe siècle voit l’essor des médicaments de synthèse produits par des laboratoires
pharmaceutiques. Toutefois vers la fin de ce siècle, des médecins déçus par certaines
toxicités de remèdes pharmaceutiques adoptent à nouveau la phytothérapie !
Ensuite, de nombreux noms se font connaître, tels que :
– Marie-Antoinette Mulot, 1919-1999, est une herboriste française.
Auteur de plusieurs ouvrages sur l’herboristerie, elle fut la dernière herboriste
diplômée en 1941
– Valnet connu comme étant le « Père de la phyto-aromathérapie moderne » en
France.
– Pierre Franchomme, conférencier, aromatologue apporte une note fondamentale à
l’aromathérapie « le chémotype ». Il est l’auteur de « l’aromathérapie exactement ».
– Dominique Baudoux, pharmacien aromatologue, auteur et conférencier belge
reconnu et apprécié, dans le monde entier a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet.
Il continue de dispenser un enseignement complet en aromathérapie scientifique aux
professionnels de la santé et à tous ceux qui souhaitent approfondir leurs
connaissances des huiles essentielles. Ses cours ont lieu au « Collège International
d’aromathérapie » en Belgique à Ghislenghien et partout dans le monde.

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Les plantes et critères de qualité

Nos ancêtres tenaient compte des rythmes et des éléments de la terre. C’est
aujourd’hui la biodynamique, agriculture garantissant la santé du sol et donc des
plantes qui y puisent leur force.
La biodynamique met l’accent sur les rythmes de la nature, de l’influence des astres
et des cycles lunaires.
Ils dépendent de nombreux facteurs notamment :
– du biotope :
Le pays, le climat, la composition du sol, l’altitude, l’environnement végétal
interviennent dans l’évolution de la plante.
– de la récolte, du mode et du temps d’extraction :
Ces processus sont minutieusement respectés, sous peine de ne pas conserver tous
les principes actifs recherchés.
– de la composition chimique :
Une classification botanique et biochimique désigne les molécules de la plante qui
énumère ainsi leurs propriétés.

Elles sont nombreuses, en voici quelques composants :


Les alcaloïdes
Produisent des effets multiples sur le système nerveux central. De nombreux
médicaments en dérivent : la morphine, la caféine et la nicotine. On les trouve dans
la passiflore, le tabac, la bourse à pasteur, la chélidoine, le colchique, la grande
consoude, le gui, le quinquina, le pavot, la belladone, le datura…
Actions principales : analgésiques, calmantes voire toniques.

Les anthraquinones
Existent à l’état naturel dans certaines plantes comme le séné, la racine de rhubarbe,

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l’aloès. Ils sont fortement déconseillés aux femmes enceintes, car ils provoquent des
contractions.
Action principale : laxatives.

Les antibiotiques
Substances chimiques qui protègent les plantes des bactéries.
On en trouve dans l’ail des ours, la bardane, la busserole, le chardon bénit, l’échinacée,
la sarriette des montagnes…
Action principale : bactéricides.

Les flavonoïdes
Présents à l’état naturel dans l’arnica, le cacao, le chardon marie, l’achillée,
l’aubépine, le millepertuis, le sureau, la prêle des champs, le tournesol…
Actions principales : veino-protectrices, antioxydants.

Les coumarines
Puissants antioxydants, elles diminuent la perméabilité des vaisseaux capillaires et
elles renforcent leur résistance (le marron d’Inde).
D’autres coumarines (aspérule odorante, angélique) stimulent les sécrétions
digestives.
Attention : les coumarines sont photosensibilisantes.
Actions principales : anti-œdémateuses, anticoagulants, antioxydants.

Les huiles essentielles


On les retrouve dans les plantes aromatiques au niveau de plusieurs organes de la
plante. Mélanges complexes d’alcools, de cétones, de terpènes, elles ont de
nombreuses propriétés et ne sont pas sans dangers !
Actions : antiseptiques, antifongiques, bactéricides, immunostimulantes, anti-
inflammatoires, relaxantes et d’autres encore.

Les mucilages et gommes


Ils ont la propriété de gonfler au contact de l’eau donnant ainsi une masse
gélatineuse, laxative et lubrifiante. Au niveau des intestins, ils augmentent le
volume, exercent une pression sur les parois et favorisent les mouvements
péristaltiques.
Apaisants, relaxants et adoucissants, ils sont utilisés dans les remèdes contre les
toux sèches, les inflammations, les irritations d’estomac.

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En usage externe, ils combattent les abcès et les furoncles, favorisent la suppuration.
Ils sont présents dans les racines et les feuilles de la guimauve dans les graines de
lin, dans les bouillons blancs, la bourrache, le fenugrec, la mauve, le plantain…
Actions principales : émollientes, béchiques.

Les principes amers


Principalement utilisés pour des troubles digestifs et hépatiques.
On les retrouve à l’état naturel dans le pissenlit, l’artichaut, la patience, le souci, le
chardon bénit, la centaurée, le chardon marie, le houblon…
Actions principales : apéritives, cholagogues, digestives.

Les résines et les baumes


Les résines sont des substances naturelles collantes, visqueuses, non volatiles,
solubles dans l’huile Ce sont les glandes sécrétrices de certains arbres comme le
genévrier, le myrte, le pin…
Les baumes (voir lexique plus haut) sont des substances naturelles résineuses
odoriférantes riches en huiles essentielles. Par exemple, baumes du Pérou, du Tolu.
Actions principales : antiseptiques, cicatrisants, expectorants.

L’acide salicylique
Précurseur naturel de l’Aspirine©. On le retrouve dans la reine-des-prés, l’écorce
de saule…
Actions principales : analgésiques, antiseptiques, anti-inflammatoires.

L’arbutine
On la retrouve dans la bruyère, la busserole…
Actions principales : anti-inflammatoires, diurétiques.

Les saponines
Ce sont des hétérosides naturels solubles dans l’eau ou dans l’alcool.
On les retrouve dans le bouillon blanc, la pensée sauvage, la primevère officinale,
l’avoine, la saponaire, la réglisse…
Actions principales : émulsionnantes, purifiantes.

Les tanins
Ce sont des substances polyphénoliques, très répandues. On les retrouve dans les
racines, écorces ou fruits.

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Les feuilles de thé contiennent 2 sortes de tanins : les polyphénols oxydés et les
polyphénols naturels présents dans tous les thés. Les autres plantes à tanins sont
aubépine, cyprès, pin, l’aigremoine, l’alchémille, la benoîte, le lamier blanc, la
myrtille, les potentilles…
En externe, ils constituent un excellent remède pour les plaies et les engelures.
Actions : anti-inflammatoires, antiseptiques, astringents.

Les sels minéraux, les oligoéléments et les vitamines


Ils sont, en principe, fournis en quantité suffisante par une alimentation variée et
équilibrée. Mais les carences sont fréquentes aujourd’hui d’où l’intérêt de prendre
parfois des compléments. Les sels minéraux, les vitamines et les oligoéléments, sont
indispensables à notre santé, ils assurent de nombreuses fonctions vitales dans
notre organisme.
Grâce à ses multiples divisions, la phytothérapie offre de larges possibilités
thérapeutiques.
Ce livre en résume les principales.
Les plantes utilisées, sèches ou fraîches, procurent des remèdes divers. Attention,
certaines plantes sont toxiques même à faible dose, il faut donc les utiliser en toutes
connaissances.
On les retrouve sous différentes formes, dont voici les plus basiques

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Lexique

Alcool, Alcoolat
Le mot alcool venant de l’arabe apparaît dans la langue romane au XIIIème siècle.
Avant cette période, on utilisait les vins médicinaux ou les vinaigres. L’alcool
possède un fort pouvoir d’extraction des principes actifs de la plante.
L’alcoolat résulte de la distillation de macération de plantes fraîches ou sèches dans
de l’alcool (60-90°).

Algue
Plantes marines, les algues sont utilisées en cataplasmes ou en compléments
alimentaires. En thalassothérapie, on les applique en enveloppement. En
herboristerie, les plus usuelles sont la laminaire, le fucus, le lithothamne, la spiruline
et la chlorella.

Argile
Produit d’usage très ancien, l’argile est une roche hydrophile formée par plusieurs
années de sédimentation. Leurs propriétés thérapeutiques sont multiples. Utilisées
tant en interne qu’en externe, elles sont riches en oligo-éléments et en sels
minéraux.

Baume (onguent)
Onguent de consistance molle voire liquide, il est très utilisé en herboristerie.
On considère aussi comme baume les substances naturelles résineuses tels le baume
du Pérou, le baume du Tolu ou encore celui du copahier.
Le baume d’Italie ou le baume du commandeur se présentent sous forme de
préparations alcooliques liquides. Les baumes s’appliquent en onctions et en
frictions.

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Cataplasme
Application locale de plantes fraîches ou sèches, broyées pour calmer les douleurs
ou inflammations diverses. De la poudre d’argile peut être utilisée.

Cérat
Mélange à base de cire et d’huile auquel on ajoute des hydrolats (ou eau distillée),
et souvent des principes actifs sous forme d’extraits, d’essences ou encore de
poudres.

Élixir, élixir floral


Un élixir est le résultat d’un alcool mélangé à des plantes médicinales.
Quant à l’élixir floral, il s’obtient par macération dans l’eau de plante fraîche, la plante
transfère son « taux vibratoire ». Cette forme d’élixir aide à équilibrer le physique,
l’émotif, le mental et le spirituel. Il ne contient pas de matière active chimiquement
dosable. Il a essentiellement la saveur du cognac qui permet la conservation.

Gélules
De poudre totale, elles peuvent être obtenues par :
– cryobroyage, c’est-à-dire en pulvérisant la partie active de la plante sèche puis en
la broyant à froid sous azote liquide à -196°.
– broyage classique, réduite en poudre, elle représente « l’intégralité » de la plante.
Nous parlons là du « Totum » de la plante. L’enrobage est de gélatine végétale ou
animale.
Il existe des gélules d’extraits secs ou fluides obtenus :
– en traitant la plante dans une solution vaporisable (éther, eau, alcool,…) Ensuite
ces solutions sont évaporées jusqu’à obtention d’une consistance fluide, molle ou
sèche.
Pour l’obtention de l’extrait sec, on utilise comme solvant : de l’eau et de l’alcool.
Par conséquent, le nébulisât obtenu ne contiendra, que les principes actifs solubles
dans ce solvant. Il faudra en tenir compte.
Leur composition diffère donc de celle des tisanes traditionnelles (qui ne
contiennent que les substances hydrosolubles de la plante).
Pour certaines personnes, la gélule d’enrobage végétale est préférable à la gélatine
(animale) plus lourde à digérer.

Huile végétale (macérât huileux)


Corps gras, extrait par expression à froid, d’une plante oléagineuse ou de son fruit.
Suffisante parfois à elle seule que ce soit par ses nutriments ou en cosmétique.

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Toutes les plantes ne permettent pas une expression. Dans ce cas, une macération
de ses fruits ou de ses fleurs donnera un macérât huileux.

Huile essentielle
Les huiles essentielles sont des extraits liquides très complexes obtenus par
distillation de plantes aromatiques à la vapeur d’eau.

Hydrolat
Lors de la distillation par entraînement à la vapeur d’eau des fleurs, feuilles ou
rameaux des plantes, on obtient d’une part l’eau aromatisée, c’est-à-dire l’hydrolat
et d’autre part, l’huile essentielle qui surnage l’eau.

Lotion
Solution aqueuse de plantes parfois légèrement alcoolisée ou vinaigrée, destinée à
être appliquée sur la peau ou les muqueuses. Se dit également parfois d’un lait.

Macérât de bourgeons
La gemmothérapie utilise l’énergie des bourgeons, des radicelles et des jeunes
pousses. La macération s’opère dans l’eau, la glycérine végétale et l’alcool.

La ruche
Son usage médicinal remonte à la plus haute Antiquité. Hippocrate, médecin grec
et philosophe, considérait déjà le venin d’abeille comme idéal pour traiter les
rhumatismes. Aujourd’hui, les produits de la ruche tels le pollen, la propolis, la gelée
royale ainsi que le miel sont hautement recommandés.

Pommade
Préparation molle contenant des excipients ordinaires, poudre de plantes, extraits,
plantes fraîches, huiles essentielles.

Teinture mère
Préparation liquide résultant de la macération d’une ou de plusieurs plantes
fraîches le plus souvent ou sèches dans de l’alcool (40°-90°). La plupart sont
élaborées au 1/10.

Tisane
Boisson résultant d’une infusion ou d’une décoction qui, selon la plante sera à base

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d’écorces, de feuilles, de fleurs, de fruits, de racines ou encore de semences de
plantes et d’eau. On n’y retrouve en principe, que les substances hydrosolubles de
la plante.

En phytothérapie, on utilise divers organes de la plante


Les bourgeons
Les bulbes (ail, oignons,…)
Les écorces (bourdaine, saule…)
Les fleurs (camomille, sureau, souci,…)
Les feuilles (sauge, romarin, consoude,…)
Les gels (aloès,…)
Les graines (fenouil, cumin, courge,…)
Les racines (chiendent, guimauve, pissenlit,…)
Les radicelles
Les tiges (angéliques,…)

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En pratique

Il convient de connaître l’anatomie des plantes afin de bien les récolter et de s’en
servir.
En phytothérapie, on utilise plusieurs parties de la plante notamment :
1. la partie souterraine de la plante :
– la racine, le tubercule ou le rhizome
2. les parties aériennes :
– les tiges, les feuilles, les bourgeons ou les fleurs.

Où trouver les plantes ?


La récolte et le séchage des plantes sont des activités qu’il est indispensable de
maîtriser parfaitement et qui exigent du temps. Je n’insisterai jamais assez sur le
danger inhérent à la cueillette de plantes.
Si vous n’êtes pas initié, je vous conseille d’acheter vos plantes en herboristerie.
Dans ce cas, assurez-vous que les plantes soient saines, c’est-à-dire dépourvue de
tâches et que les conditions de culture et de cueillette ont été faites correctement.
Chargez-les ensuite de votre propre énergie !
La plupart des plantes médicinales poussent à l’état sauvage et il est étonnant
d’observer comment chaque espèce tient une place particulière dans la nature.
Évitez de récolter vos plantes sur des terrains susceptibles d’être répandus d’engrais
ou d’insecticides. Ne faites pas de cueillette le long des routes ou des chemins, ni
trop près d’habitations ; cherchez plutôt les endroits plus retirés. Si vous jouissez
d’un jardin, vous pouvez les cultiver vous-même ou les laisser apparaître à l’état
sauvage.
Avant de vous lancer dans leur cueillette, prenez vos précautions : la connaissance
et la pratique des plantes demandent une étude assidue et longue. N’oubliez pas que
certaines plantes se confondent et peuvent être toxiques ; les reconnaître tient lieu
d’un savoir précis.

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