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FSH

– En période de péri-ménopause (femmes à partir de 45


FSH ans) : l’ANAES a précisé en 2004, que le dosage de la FSH
n’était pas recommandé pour le diagnostic de péri-
ménopause ou de ménopause (il convient de privilégier
l’âge et les signes cliniques et avoir recours au test aux
progestatifs). Toutefois, les experts ont précisé :
DEFINITION - la pratique du dosage de FSH doit être réservée à
certaines situations cliniques comme
La FSH (Follicle stimulating hormone) est une hormone l’hystérectomie (le dosage de la FSH sera couplé à
glycoprotéique de la famille des gonadotrophines, celui de l’estradiol) ou la recherche d’insuffisance
sécrétée de manière pulsatile par l’anté-hypophyse, gonadotrope devant un cas d’aménorrhée sans
sous le contrôle de la Gn-RH (gonadolibérine, trouble du climatère, ou encore dans le cadre du
anciennement dénommée LH-RH) hypothalamique et suivi de traitement par agonistes de la Gn-RH ;
des concentrations circulantes d’estradiol, progestérone
- la prescription de FSH n’est pas recommandée
et inhibine.
pour décider d’un traitement hormonal substitutif ;
Sa structure est dimérique, composée d’une sous-unité
- le recours au dosage de FSH pour décider de l’arrêt
β spécifique et d’une sous-unité alpha, commune à la
de la contraception n’est pas considéré comme utile
LH, la TSH et l’hCG. La chaîne bêta confère à l’hormone
pour la majorité des experts interrogés. La stratégie
ses spécificités immunologique et biologique. Chacune
proposée est l’interruption de la contraception orale,
des sous-unités est porteuse d’une partie glucidique qui
le remplacement par un autre mode de
garantit leur stabilité dans le plasma et permet leur
contraception et le suivi clinique (survenue de
action hormonale. La dissociation des deux sous-unités
l’aménorrhée et des signes climatériques).
alpha et bêta entraîne la perte de leur activité
biologique. La variabilité importante de leur partie  Exploration des troubles pubertaires :
glucidique, mais aussi du niveau de sulfatation et de FSH couplée à la LH : dosages de base et après
sialylation des gonadotrophines, est responsable de la stimulation par la Gn-RH.
grande hétérogénéité de leurs formes circulantes, à
l’origine de nombreux problèmes de dosage.  CHEZ L’HOMME
Synonymes : f olliculostimuline, hormone - Diagnostic étiologique des hypogonadismes.
folliculostimulante, Follicle stimulating hormone.
- Infertilité – anomalies du spermogramme.

BIOPATHOLOGIE RECOMMANDATIONS PREANALYTIQUES

Chez l’adulte, la FSH est sécrétée de manière pulsatile  PRELEVEMENT – CONSERVATION, TRANSPORT
dans le sang (demi-vie comprise entre 2 et 30 heures) Se reporter au référentiel des examens de biologie
où elle circule librement, sans protéine de liaison. Chez médicale Biomnis en ligne pour les conditions de
la femme, elle agit conjointement avec la LH sur les prélèvement et conservation-transport.
ovaires pour stimuler la croissance et la maturation des
Jour du prélèvement : fonction de l’indication du
follicules ainsi que la sécrétion d’œstrogènes. Chez
dosage :
l’homme, la FSH stimule la spermatogénèse et la
sécrétion de testostérone. – Chez une patiente en aménorrhée : pas de jour
particulier.
– Chez une femme réglée : entre le 3e et le 5e jour du
INDICATIONS DU DOSAGE cycle. En cas d’exploration de la réserve ovarienne,
prélever le 3e jour du cycle (éventuellement le 2e ou le
 CHEZ LA FEMME 4e j). Lors du suivi de cette exploration, les dosages
 Exploration de la fonction de reproduction : doivent toujours être effectués dans le même
laboratoire.
– En cas d’aménorrhée, dosages couplés de la FSH et de
– Exploration dynamique : test au LHRH : en début de
la LH pour distinguer un hypogonadisme d’origine
phase folliculaire (J2 à J5) : dosage à l’état basal puis à
ovarienne (hypogonadisme hypergonadotrope) ou
30, 60, 90 et 120 min après l’injection de Gn-RH.
d’origine haute (hypogonadisme hypogonadotrope).
– Chez une femme réglée : évaluation de la réserve  QUESTIONS A POSER AU PATIENT
ovarienne (en association à l’estradiol et souvent, à - Chez les femmes en période d’activité génitale :
l’inhibine B et/ou à l’AMH). présence ou non de règles, date des dernières règles,
– Exploration dynamique : test au LHRH, pour apprécier durée et régularité habituelle des cycles, présence de
la fonction gonadotrope après stimulation. signes cliniques de type acné, hirsutisme…, durée des

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cycles précédents et présence ou non de bouffées de


chaleur en période de péri-ménopause. VARIATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES
- Traitements éventuels en cours : en particulier
 VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES
traitements hormonaux (contraceptifs, traitements
substitutifs de la ménopause). - Puberté : la FSH et la LH sériques sont basses avant la
puberté. Lors du développement pubertaire,
apparaissent les premiers pics (nocturnes) de LH, puis
METHODES DE DOSAGE de FSH.
Méthodes immunométriques sandwich avec anticorps - Cycle menstruel : la concentration de FSH dans le sang
monoclonaux ; signal radioisotopique, enzymatique, augmente en fin de phase lutéale puis diminue
chemiluminescent, fluorescent ou colorimétrique. habituellement à partir du 7e jour de la phase
folliculaire. Le rapport LH/FSH est inférieur à 2, sauf en
Standardisation : il en existe plusieurs types, la
phase ovulatoire où il peut atteindre 4.
calibration la plus utilisée étant la hFSH WHO 2nd IRP
78/549. - Ménopause / « andropause » : Les gonadotrophines
sériques s’élèvent dès la phase de péri-ménopause chez
la femme. L’augmentation de la FSH précède celle de la
VALEURS DE REFERENCE LH. Chez l’homme, la diminution progressive de la
testostéronémie s’accompagne d’une augmentation de
La concentration sérique de FSH varie selon le sexe, la FSH et de la LH.
l’âge et le moment du cycle chez la femme. Il existe des
disparités importantes entre les résultats obtenus avec  VARIATIONS IATROGENES
les différents immunodosages en raison de Les contraceptifs oraux estroprogestatifs (Cilest®,
l’hétérogénéité structurale de la FSH circulante. C’est Diane®Jasmine®, Mercilon®…) ou certains progestatifs
pourquoi les valeurs de référence doivent être précisées (Lutéran®, Lutenyl®, Androcur®, Orgamétril®…)
avec la technique utilisée. administrés 15 à 20 jours par mois, les androgènes
Valeurs de référence chez la femme adulte (en UI/l) anabolisants ou les corticoïdes à forte dose (voire les
Exemples : infiltrations de corticoïdes), diminuent de manière plus
ou moins importante, la concentration de FSH
Phase Picpré- Phase Ménopause
folliculaire ovulatoire lutéale circulante.
Chimiluminescen
ce Elecsys®Roche
3,5 à 12,5 4,7 à 21,5 1,7 à 7,7 26 à 135 La FSH peut être plus nettement abaissée (voire
effondrée) après environ 10 jours de traitement par des
agonistes de la GnRH (Decapeptyl®, Suprefact®,
En ce qui concerne l’évaluation de la réserve ovarienne,
Enantone®) ou dès 24 heures de traitement par des
une femme doit toujours être suivie dans le même
antagonistes de la GnRH (Cetrotide®, Orgalutran®).
laboratoire par la même technique, car sa prise en
charge en PMA (procréation médicalement assistée)
dépend en grande partie du résultat de ce dosage. INTERPRETATION
Plusieurs équipes de Fivistes admettent comme seuil Le citrate de clomiphène (Clomid®, 200 mg/j) augmente
pour la FSH : 10 UI/l, considérant, qu’au-delà, le d’environ 50 % la valeur de la FSH sérique en 6 à 10
pourcentage de succès de grossesse est insuffisant pour jours.
tenter une PMA. NB : cette exploration fait appel
également aux dosages d’inhibine B et d’AMH  PATHOLOGIE DE L’AXE GONADOTROPE
(hormone anti-müllérienne). – Chez la femme, une élévation franche des
A titre indicatif concentrations sériques de FSH et de LH traduit une
Chez l’homme : Chimiluminescence Elecsys® Roche : 1,5 insuffisance ovarienne primaire : dysgénésie gonadique
à 12,4 UI/l. en cas d’aménorrhée primaire, ménopause plus ou
Chez l’enfant : Chimiluminescence Elecsys® Roche : moins précoce ou castration (chirurgicale, par
irradiation, radiothérapie, chimiothérapie) si
1à7 8 à 30 1 à 12 1à5 6 à 10 11 à 13 14 à 17
jours jours mois ans ans ans ans
l’aménorrhée est secondaire. Chez l’homme, dans le
cadre de l’exploration d’un hypogonadisme, une
FSH (UI/l) < 0,1 – 4,5 < 0,1 à 22,2 0,2 à 7,5 0,2 à 11 0,3 à 11,1 2,1 à 11,1 1,6 à 17,0
Filles élévation de la FSH sérique est en faveur d’une étiologie
FSH (UI/l) < 0,1 – 4,5 < 0,1 à 22,2 1à5 0,2 à 2,8 0,4 à 3,8 0,4 à 4,6 1,5 à 12,9 gonadique (syndrome de Klinefelter, anorchidie,
Garçons cryptorchidie, irradiation, chimiothérapie,
sénescence…) ;
– d’une manière générale chez l’homme et la femme,
une diminution importante de la LH et de la FSH traduit
le plus souvent une insuffisance anté-hypophysaire,

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qu’elle soit primitive ou secondaire (tumeur, nécrose de  Hazard J., Perlemuter L., Endocrinologie, 4e Ed. Masson,
l’hypophyse, hypophysectomie…). Paris, 2000.
 Gaillard O., Hormone folliculo-stimulante (hFSH),
Interprétation des principales anomalies de sécrétion
Immunoanal Biol Spec, 2000;15,(5):328-333.
des gonadotrophines
FSH LH
Chez la femme
Aménorrhée d’origine haute (insuffisance ↓ ↓
hypophysaire ou d’origine psychogène)
Aménorrhée d’origine basse ou ↑ ↑
ménopause précoce
Syndrome de Stein-Leventhal
Type I (ovaires polykystiques) N ↑
Type II ↓ N ou ↓
Chez l’Homme
Insuffisance testiculaire primitive ↑ ↑
Insuffisance hypophysaire ↓ ↓
Atteinte isolée des tubes séminifères ↑ N

 APPRECIATION DE LA RESERVE OVARIENNE CHEZ


LA FEMME
Si la FSH est élevée et/ou l’estradiol bas, une diminution
de la réserve ovarienne est suspectée, ce qui signifie
que le potentiel folliculaire de la patiente est altéré et
que le processus de vieillissement ovarien est entamé.
Toutefois, ce processus évolue sur plusieurs mois et une
valeur anormale de l’un ou l’autre de ces paramètres ne
signe pas une stérilité définitive.
Outre l’âge de la patiente, la FSH, l’estradiol (E2)
plasmatique ainsi que l’inhibine et l’AMH et les réponses
aux tests de stimulation sont actuellement les meilleurs
paramètres biologiques en termes de prédiction du
succès d’une PMA.
Par exemple, le test de stimulation par FSH exogène ou
EFORT (Exogenous FSH Ovarian Test) consiste à doser
l’estradiol et la FSH à J3 puis à injecter 3000 UI de FSH et
à redoser l’E2 à J4.
Une FSH à J3 < 10 UI/l et une augmentation de l’E2 de
plus de 30 pg/ml à J4 définissent les normo-
répondeuses. Les hyporépondeuses ont toutes une FSH
à J3 > 10 UI/l et une augmentation de l’E2 inférieure à
30 pg/ml à J4.

 BILAN D’INFERTILITE CHEZ L’HOMME


Lorsque les androgènes testiculaires sont normaux, une
augmentation de la FSH sérique avec une LH normale
oriente vers une anomalie de la lignée germinale et/ou
des tubes séminifères. Une FSH sérique normale est
plutôt en faveur d’une infertilité excrétoire, due à un
obstacle sur les voies génitales (épididyme, déférent).

POUR EN SAVOIR PLUS


 Coussieu C., LH. In : Cahier de formation Bioforma -
Exploration de la fonction de reproduction, versant
féminin, Paris, 2004 :122-128.
 Haute Autorité de Santé. Intérêt des dosages hormonaux
de FSH et LH chez les femmes à partir de 45 ans (janvier
2005). www.anaes.fr

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