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Dr.

SOUALMI Module de PHYSIOLOGIE Année Universitaire : 2018-2019

Excrétion Urinaire Du Potassium


I. Généralités :
 Le potassium (K+) : est le principal cation intracellulaire.
 L’alimentation apporte chaque jour environ 70-80 millimoles de potassium.
 Le rein est le principal organe régulateur de la balance potassique : équilibre entre entrées et sorties de K dans l’organisme.
 Ainsi plus de 90% de la quantité de K apportée par les aliments sont éliminés dans les urines.
 Le reste étant éliminé dans les selles de sorte que la concentration plasmatique en K+ (kaliémie) reste stable.
 Kaliémie normale entre : 3,5-5 mEq/L (3,5-5 millimoles/L).
II. Transferts tubulaires du K+ : Ils se font en deux étapes :
- Une réabsorption fixe et intense dans les segments proximaux : TCP et anse de Henlé.
- Des transferts variables au niveau des segments distaux : tube distale et canal collecteur.
1. Au niveau du tube proximal :
 Il y’a réabsorption de 65-70% de la quantité de K+ filtrée.
C’est une réabsorption passive.
 La réabsorption de l’eau au niveau du TCP entraine une augmentation
de la concentration des différents substrats dans le liquide tubulaire.
 La concentration du K+ augmente aussi et le K+ diffuse passivement
selon ce gradient de concentration.
 Une autre partie du K+ est réabsorbée par entrainement par le flux
d’eau réabsorbée : solvent drag.
2. Au niveau de la branche ascendante large de l’anse de Henlé :
 Il y’a réabsorption passive d’environ 25-30 % du K+ filtré.
 Le K+ est réabsorbé par le cotransport NKCC2.
 Les ions K+ sont entrainés par les ions Cl– réabsorbés activement à ce niveau.
 C’est le site d’action des diurétiques de l’anse : furosémide qui inhibent ce
cotransport NKCC2 (diurétiques hypokaliémiants).
3. Transferts de K+ dans les segments distaux :
Tube distal et canal collecteur :
Sont le siège d’une sécrétion ou d’une réabsorption en fonction des conditions de l’organisme : apport de K+,
stock de K+ dans l’organisme.
Dans les conditions normales : La quantité de K+ excrétée dans les urines terminales représente environ 10% de
la quantité de K+ filtrée. Ce K+ éliminée dans les urines terminales provient d’une sécrétion au niveau des
segments distaux du néphron : tube distal et canal collecteur cortical.
a) Mécanismes de la sécrétion de K+ dans les segments distaux :
 Elle se voit dans les conditions normales: régime alimentaire équilibré en K+ et Na+.
 Elle a lieu dans les cellules principales du tube distal et du canal collecteur cortical.
Elle se fait en deux étapes :
D’abord, entrée de K+ dans la cellule tubulaire par le pôle basal sous l’action
de la pompe Na+–K+–ATPase.
Puis, diffusion passive du K+ vers la lumière tubulaire par le canal ROMK.
b) Mécanismes de la réabsorption du K+ dans les segments distaux :
 La réabsorption de K+ se voit en cas de déplétion potassique dans l’organisme.
 Elle a lieu au niveau des cellules intercalaires A du tubule collecteur initial et
du canal collecteur cortical.
 Elle fait par un mécanisme de contre-transport actif : H+–K+–ATPase :
sécrétion active des ions H+ en échange de la réabsorption active des ions K+.
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III. Régulation de l’excrétion urinaire du K+:
Les facteurs déterminants la sécrétion de K+ dans les segments distaux sont :
• L’apport potassique: • L’apport sodé.
• L’équilibre acido-basique. • L’aldostérone.
Dans tous les cas, la sécrétion de K+ se fait au niveau des cellules
principales en deux étapes :
- Entrée de K+ par le pôle basal de la cellule tubulaire sous l’action de
la Na+–K+–ATPase
- Suivie de la diffusion passive vers la lumière tubulaire par le canal ROMK selon son gradient de concentration.
1. L’apport potassique :
A) La surcharge potassique :
+
 Elle entraîne une augmentation de la sécrétion de K par les cellules principales.
+ +
 Elle agit en stimulant l’activité de la pompe Na –K basolatérale.
+
 Ceci détermine une augmentation de la concentration intracellulaire en K .
+
 Il en résulte un accroissement du gradient chimique, d’où sécrétion de K par le canal ROMK en grandes quantités.
B) La déplétion potassique : déficit en K+ :
Elle entraine une réabsorption active de K+ : Le K+ est réabsorbé au niveau des cellules intercalaires A du tubule
collecteur initial et du canal collecteur cortical par un mécanisme de contre-transport actif : H+–K+–ATPase :
Sécrétion active des ions H+ en échange de la réabsorption active des ions K+.
2. L’apport sodé :
+ +
 Une augmentation de l’apport alimentaire en Na entraine une augmentation de l’excrétion urinaire du K .
 Le mécanisme d’action est double :
a. L’apport sodé important stimule : l’activité de la pompe Na+–K+–ATPase basolatérale des cellules
tubulaires principales. Il en résulte une captation importante de K+ et son élimination dans la lumière tubulaire.
b. L’apport sodé important entraine : Une augmentation de la quantité de Na+ filtrée avec une élévation du
débit massique de Na+ du fluide tubulaire distal, d’où une augmentation du débit de fluide urinaire au niveau du
tube distal et du canal collecteur cortical, entrainant une baisse de la concentration luminale en K+, avec un
accroissement du gradient de concentration du K+ responsable d’une sécrétion importante de K+ qui sera excrété.
3. L’équilibre acido-basique :
L'acidose diminue la sécrétion de K+ et l'alcalose augmente la sécrétion de K+. Le mécanisme d’action est le
suivant : Les ions H+ et K+ s’échangent réciproquement à travers la membrane cellulaire.
a. en cas d’acidose : il y a un excès de H+ dans le sang.
H+ pénètre dans la cellule distale, en échange de K+ qui
la quitte. Par conséquent, la concentration en K+
intracellulaire diminue et le gradient de concentration de
K+ est faible d’où, une faible sécrétion de K+.
b. en cas d’alcalose : il y a un déficit en H+ dans le sang.
H+ quitte la cellule distale, en échange de K+ qui y
pénètre. Par conséquent : la concentration en K+
intracellulaire augmente et le gradient de concentration
de K+ est important, d’où sécrétion importante de K+.

4. Rôle de l’aldostérone :
L’aldostérone est une hormone de la famille des minéralocorticoïdes. Elle est sécrétée par la glande
corticosurrénale. L’aldostérone stimule l’excrétion urinaire distale du K+ selon le mode d’action suivant :
L’aldostérone stimule l’activité de la pompe à Na+–K+–ATPase basolatérale au niveau des cellules principales du
tube distal et du canal collecteur cortical d’où entrée du K+ en quantités importantes.
L’aldostérone stimule aussi l’activité du canal ROMK permettant la sécrétion importante de K+.
L’augmentation de la négativité de la lumière tubulaire secondaire à la réabsorption du Na+ stimulée par
l’aldostérone favorise également la sécrétion de K+.

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