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COURS D’IMMUNO-HEMATOLOGIE
I - Définition
La maladie est définie par un raccourcissement de la durée de vie des hématies fœtales, au
cours de la grossesse et à la naissance, par action d’un Ac anti érythrocytaire, spécifique d’Ag
de GS.
Cet Ac est produit par la mère et transmis au fœtus par voie transplacentaire.
II - Physiopathologie
En fin de grossesse et plus particulièrement au moment de l’accouchement, des hématies
fœtales peuvent passer dans la circulation maternelle et provoquer une allo immunisation dont
le mécanisme n’est pas différent de l’allo immunisation transfusionnelle.
Par ce mécanisme le fœtus immunise sa mère grâce à un antigène que lui a transmis son père.
Il s’agit d’une réponse primaire qui reste faible et tardive. En effet les anticorps ne sont
décelables que plusieurs mois plus tard dans le sérum de la mère alors que le premier fœtus
est né depuis longtemps ce qui explique pourquoi il est indemne.
1. La réponse secondaire et la traversée du placenta par les anticorps lors de la
grossesse ultérieure :
Lors d’une grossesse ultérieure où le fœtus est à nouveau porteur de l’antigène qui a été à
l’origine de la première immunisation, les premières hématies qui traversent le placenta vont
provoquer une nouvelle stimulation et déclenchent une réponse secondaire, cette fois et
contrairement à la première, elle est rapide et massive.
Ces anticorps qui sont de classe IgG traversent activement le placenta et arrivent dans la
circulation fœtale.
2. La sensibilisation des hématies fœtales et le déclenchement de la maladie
Les anticorps de la mère se fixent sur les globules rouges du fœtus. Ces hématies sensibilisées
vont être détruites au niveau de la rate, d’où une splénomégalie, une anémie et en réaction une
hyper hématopoïèse. Celle-ci se traduit par l’apparition d’un gros foie et la présence
d’érythroblastes dans le sang.
Si l’anémie est importante la mort de l’enfant peut survenir in utero.
Si l’anémie est moins importante le fœtus survit et au moment de la naissance, l’hémolyse
s’accentue.
La bilirubine libre, produit de dégradation de l’hémoglobine, faute d’être évacuée, en relation
avec l’immaturité hépatique du nouveau né, s’accumule dans le sang périphérique. On admet
qu’un taux de 250 - 300 mg par litre entraîne des lésions irréversibles de noyaux gris centraux
du cerveau.
III - Epidémiologie
L’incompatibilité fœto-maternelle (IFM) ABO
L’incompatibilité ABO est de loin la plus fréquente. Cependant elle n’est pas génératrice
d’anémie fœtale sévère et le rang de grossesse n’influe pas sur son expression clinique.
En effet le développement ontogénique retardé des Ag A et B couplé à l’effet tampon des
antigènes A et B extra érythrocytaire atténuent fortement les conséquences du conflit
immunologique in vivo.
L’incompatibilité fœto-maternelle Rhésus D
Elle arrive en second. Son incidence s’est effondrée ces dernières années sous l’effet de
l’immunoprophylaxie Rhésus.
L’IFM Rh D touche surtout les enfants de rang ≥ 2.
Elle est symptomatique dans environ 50 % des cas dont un quart développe une anémie fœtale
sévère avant le terme de 34 semaines. C’est la plus grave des IFM.
Autres incompatibilités fœto-maternelles
Une anémie fœtale de sévérité comparable à l’IFM Rh D est observée parfois avec l’IFM Rh
petit c ou l’IFM Kell, exceptionnellement avec une IFM Rh E.
IV - Aspects Cliniques
L’incompatibilité fœto-maternelle va se révéler sous des aspects divers témoignant d’une
atteinte ± grave de l’enfant.
1 - Les accidents néo-nataux
a - Une forme bénigne : Anémie hémolytique
Caractérisée par la survenue progressive d’une anémie intense dans les premiers jours ou les
premières semaines de la vie et qui va disparaître ultérieurement de façon spontanée.
Cette anémie est accompagnée ou non d’une splénomégalie d’une hépatomégalie, d’un ictère,
elle apparaît ou s’accentue rapidement dans un délai de quelques jours à quelques semaines.
Modalité de la RAI
- Elle consiste à mettre les sérums à étudier, en contact d’hématies tests phénotypées
dans les systèmes érythrocytaires les plus immunogènes
- Ces hématies on les appelle panel érythrocytaire
- Pour le dépistage, on utilise un mini panel
- Pour l’identification on utilise un panel complet composé de 8 à 10 hématies
Technique
Les anticorps d’allo immunisation sont des anticorps non agglutinants. Leur mise en évidence
nécessite l’utilisation d’artifice technique (sérum de Coombs, enzymes protéolytiques)
Atteinte gravissime
03 (Indication de la transfusion intra-utérine ou
accouchement provoqué)
0,1
Anémie non sévère
b - TCD Positif
TCI Négatif
Epreuve d’élution négative
Tableau clinique : évoque une IFM
Tester le sérum de la mère contre les globules rouges du père pour
Rechercher un antigène privé.
VI - Le Traitement
A - Traitement Anténatal
Devant une anémie foetale sévère , il est essentiel de traiter le fœtus et le nouveau né,
et ce pour prévenir la mort fœtale et l'anasarque foeto placentaire.
1 - Transfusion intra - utérine
Doit être considérée chaque fois que l'évaluation clinique indique une anémie
fœtale
Objectif : Apporter au fœtus des hématies qui ne seront pas détruites par l’Ac maternel
Critères de mise en œuvre : Maladie sévère objectivée par amniocentèse à un stade de
gestation précoce interdisant un accouchement provoqué
→ À partir de la 20ème semaine
La transfusion directe intra vasculaire est réalisable par fœtoscopie
→ À partir de la 26ème semaine
Injection des hématies à l’intérieur de la cavité péritonéale du fœtus.
L’exanguino transfusion intra utérine est pratiquée par certaines équipes spécialisées.
Plusieurs études ont rapportées dans des séries de transfusion intra-utérine, une survie
périnatale de l'ordre de 92%, et un développement neurologique normal chez plus de 95 %
des cas
La vaste majorité des transfusions intra utérine sont données à cause de l'allo
immunisation contre l'antigène D (81%) comparé à l'anti K (13%), c dans 5% des cas,
contre d'autres antigènes 2 %des cas.
Il faut bien préciser que la transfusion intra utérine peut mener à plus d'allo immunisation
dans 25% des cas, et ce malgré la compatibilité pour les antigènes Rhésus et Kell.
2 - Extraction prématurée
Réalisable à partir de la 32ème semaine de gestation mais de préférence pas avant la 35ème
semaine.
Elle peut se faire par césarienne ou par voie basse
Objectif : Eviter la période d’ascension de l’Ac en fin de grossesse.
Critères de mise en œuvre : Maladie sévère objectivée par amniocentèse.
B - Traitement à la Naissance
1 - Correction de l’anémie
Devant une souffrance fœtale, il faut corriger l’anémie, de préférence par la technique
d’exsanguino-transfusion partielle avec un concentré érythrocytaire standard compatible avec
le sérum de la mère.
Au cours des cinq premiers jours, l’attention sera dominée par la maîtrise de l’hyper
bilirubinémie que l’on s’efforce de maintenir sous les 340 µmols / l en plaçant l’enfant sous
photothérapie intensive continue durant quatre à cinq jours.
2- Photothérapie :
Elle a été prouvée qu'elle est efficace pour diminuer considérablement la nécessité de faire
l'exanguino transfusion.
La bilirubine est décomposée par l’exposition à la lumière bleue, cette exposition permet
donc de diminuer la concentration sérique de la bilirubine
La photothérapie est surtout employée dans l’attente de l’exsanguino-transfusion.
Le guideline pour le traitement de l'ictère néonatal a été publié par l'American Academy of
Pediatric en 2004. Il a conclu que des facteurs autres que la taux de bilirubine doivent être pris
en considération dans l'évaluation clinique: l'âge de la gestation, le poids à la naissance, et la
cause de l'hyper bilirubinémie
Il a été rapporté que chez le Nné traité par transfusion intra utérine des périodes raccourcies
de photothérapie étaient nécessaires, comparé aux Nnés n'ayant pas reçu de transfusion intra
utérine (3,8 j et 5,1 j respectivement).
La photothérapie est aussi nécessaire chez les Nnés affectés par l'anti K , puisque l'anti K
détruit les pro géniteurs érythroides, dans ce cas l'anémie se manifeste précocement, et elle
est très prononcée sur le taux de bilirubine.
Apport de l’albumine :
L’apport de l’albumine humaine (2 g/Kg /J) est envisagé dans les cas d’hypo albuminémie
pour faciliter le maintien de la bilirubine dans le secteur extracellulaire.
Au-delà de la première semaine, le risque anémique persiste jusqu’à l’élimination des
anticorps maternels passifs, ce qui peut demander parfois quelques mois.
L’hémogramme sera contrôlé systématiquement tous les 15 J jusqu’à réparation de l’anémie.
Une à deux transfusions correctrices peuvent s’avérer nécessaires au cours des deux premiers
mois.
3-Immunoglobuline intra veineuse :
Le traitement à l'antiglobuline intra veineuse a été discuté dans la littérature comme solution
de rechange pour l'exanguino transfusion. Cependant les études randomisées n'ont pas
montrées d'effet bénéfique pour le traitement par les IgIV
4-Erythropoietine :71- 80% des Nnés atteints de MHNNé présentent une anémie
la première semaine de la vie.
Cette anémie est caractérisée par une dépression de l'érythropoiese. Cependant
l'administration de l'érythropoietine peut prévenir l'anémie tardive, et réduit les besoins
transfusionnels futurs. Il n'ya pas suffisamment d'arguments pour supporter cette hypothèse
5 - Exanguino-transfusion
a - Actions recherchées
Diminution du taux de bilirubine libre
Diminution du nombre de GR sensibilisés par l’Ac maternel
Diminution de la concentration de l’Ac maternel responsable de la maladie
Correction de l’anémie par apport de GR
b - Critères de mise en œuvre
Ictère à la naissance
o Hb sang du cordon = < 120 g/l
o Bil. du sang du cordon = > 40 mg/l (68,4 μ mol/l)
Après la naissance
o Hb < 120 g/l et diminution dans les 24 heures qui suivent l’accouchement
o Bil. 24 h après >160 mg/l
o Bil. 48h > = 200 mg/l
I - Définition
Destruction accrue des hématies (hyper hémolyse) par des auto Ac dirigés contre des Ag de
grande fréquence présents à leurs surfaces.
La fixation des auto-Ac peut aboutir :
- Hémolyse intra vasculaire
- Hémolyse extra vasculaire ou intra tissulaire : phagocytose par le système macro-
phagique
Les fractions du complément activées et les fragments Fc des immunoglobulines interviennent
souvent dans le mécanisme de l’hémolyse immune.
L’anémie est régénérative : stimulation de la M.O par l’érythropoïétine secrétée par le rein.
Le diagnostic repose sur le triptyque : anémie, signes d’hémolyse et présence démontrée
d’auto Ac anti érythrocytes. Cependant, l'anémie peut manquer : l’hyper hémolyse est
compensée. L’auto-Ac peut être difficile à mettre en évidence. Le test de Coombs direct est
négatif, les réticulocytes paradoxalement diminués, sans pour autant éliminer le diagnostic.
A l’inverse, l’existence isolée d’un test de Coombs direct positif ou d’AAc anti érythrocytaire
sérique peut se voir chez des sujets normaux.
L’étude immunologique incluant l’analyse immunologique des auto Ac est importante dans le
cadre de l’enquête étiologique pour l’appréciation de l’évolution et de la conduite
thérapeutique.
II - Epidémiologie
1 - Incidence
Les AHAI représentent une variété relativement fréquente des anémies hémolytiques
acquises.
L’incidence annuelle de la maladie varie selon les séries de 1/38 000 à 1/100 000 personnes
dans la population générale.
2 - Age
Ce désordre auto immun s’observe certes à tous les âges, depuis les premiers mois de la vie
jusqu’à plus que 80 ans, mais il reste rare chez l’enfant, et plus fréquent chez l’adulte de 40
ans.
Chez l’enfant il prédomine avant l’âge de 4 ans (60 % des enfants atteints) avec des formes
aigues transitoires fréquemment secondaires à une infection.
Chez l’adulte il s’observe surtout après l’âge de 50 ans avec des formes chroniques.
3 - Sexe
- Le sexe masculin est plus touché chez l’enfant avant 16 ans
- Une prédominance féminine reste notée chez l’adulte 60 hommes / 100 femmes)
III - Méthodes de diagnostic immuno hématologique
Basé principalement sur le test de Coombs direct. L’élution directe et l’étude du sérum.
1 - Le test direct
Le test de Coombs direct à l'antiglobuline a pour but de détecter, à la surface des hématies,
des anticorps ou des fractions du complément et de préciser leur spécificité.
Les Réactifs
Les réactifs classiquement utilisés sont :
Les antiglobulines poly spécifiques (≠ IgG et ≠ cpt)
Les antiglobulines spécifiques :
o Anti IgG
o Anti complément (C3d)
o Anti IgA : rarement utilisées, du fait du caractère exceptionnel des AAC
uniquement de nature IgA
o Anti IgM
2 - L’élution directe
Le but de l’épreuve d’élution est de :
Détacher de la surface des GR les Ac fixés afin de permettre leur étude.
Elle permet de confirmer la présence d’un Ac fixé sur les hématies que le TCD soit positif ou
négatif.
Le fait qu’aucun Ac ne soit détecté dans l’éluat direct n’est cependant pas un argument formel
en faveur de l’absence de l’auto Ac.
Etudier la nature, les caractéristiques, les spécificités de l’Ac dissocié des hématies, et
de comparer ces résultats à ceux qui sont apportés par l’étude de l’Ac dans le sérum.
Elle est réalisée par des méthodes physiques ou chimiques : chaleur, éther, acide (la plus
utilisée) et digitonine.
3 - Etude du Sérum
a- Les Techniques
L’étude du sérum est basée sur les techniques classiques d’hémagglutination, utilisées pour la
recherche d’Ac irréguliers, mais elle comporte quelques caractères particuliers :
- Elle se pratique à plusieurs T° : 4°C, 22°C, et 37°C.
- Elle utilise des traitements enzymatiques par les protéases.
- Elle comprend également la recherche d’hémolysines complément dépendante : Cette
recherche d’hémolysines peut être effectuée vis-à-vis d’hématies normales, ou traitées par les
enzymes protéolytiques.
b - Intérêt de l’étude du sérum
Confirmer la présence d’un auto Ac, en sachant que le test direct à l’antiglobulines et
l’élution directe peuvent être négatifs
Préciser la nature de l’anticorps en cause : IgG, IgM
Analyser l’optimum thermique et l’amplitude thermique de l’auto anticorps
Etudier éventuellement la spécificité de l’auto Ac et de la comparer à celle qui est
observée dans l’éluat direct
Apprécier les variations dans le temps du titre de l’auto Ac et de suivre par conséquent
l’évolution spontanée ou sous traitement.
Hémolyse immune in vivo commence par l'opsonisation des globules rouges par l'auto-
anticorps. Abramson et al. en 1970, a décrit un certain nombre de facteurs qui déterminent le
degré d'hémolyse :
- Des facteurs liés à l'auto-anticorps : la quantité d’anticorps, sa spécificité, son amplitude
thermique, sa capacité à fixer le complément et son aptitude à se lier aux macrophages
tissulaires.
- Des facteurs liés à l'antigène cible : la densité de l'antigène, l'expression et l'âge du patient.
Il a été observé par Sokol et al. en 1981 que dans 80% des patients atteints AHAI la
destruction des globules rouges est extravasculaire et implique les hématies revêtues
d'anticorps ou du complément, ou les deux. Ces hématies sensibilisées réagissent avec les
phagocytes mononucléaires par l'intermédiaire de récepteurs spécifiques.
Plus rarement l' hémolyse est intra-vasculaire. Elle résulte de l'activation du complément,
ou de l'interaction entre les globules rouges sensibilisés par des anticorps ou du
complément , et des récepteurs spécifiques sur les cellules lymphoïdes ou les granulocytes.
Une affinité variable de sous-classe IgG pour le récepteur Fc a été remarquée. Les anticorps
IgG3 présentent une plus grande affinité pour les récepteurs des phagocytes mononucléaires
qu’IgG1 et IgG2. L’IgG4 est beaucoup moins efficace. Par ailleurs, les réactions de
monocytes avec IgG3 sont beaucoup plus rapides, une formation de rosettes plus importante,
et moins de molécules sont nécessaires pour initier érythrophagocytose.
Le revêtement des globules rouges par plusieurs IgG est l'une des principales causes de
l'hémolyse. Les anticorps IgG sont des activateurs relativement faibles de la voie classique du
complément, mais les anticorps IgG1 et IgG3 en particulier sont facilement reconnus par les
récepteurs Fc sur diverses cellules réticulo-endothélial.
Un nombre optimal de molécules d'IgG / globules rouges est nécessaire pour stimuler la
phagocytose. Duffy en 2002 a observé que environ 2000 molécules d'IgG1, IgG2 ou IgG4 + /
globules rouges et 230 molécules d'IgG3 / globules rouges sont nécessaires pour stimuler la
phagocytose ; et les globules rouges revêtus à la fois d'IgG et de complément vont subir une
destruction plus exagérée.
VII - Le traitement
- AHAI Chaudes :
Le traitement des AIHA chaudes dépend généralement de la gravité de l'hémolyse. La
supplémentationen acide folique est recommandée pour tous les malades. Si la moelle osseuse
arrive à compenser, il faut continuer à surveiller le patient. Cependant, une fois l'anémie se
développe, les corticoïdes constituent le traitement de première ligne.
- L’utilisation de dose initiale de 1 à 2 mg/Kg/24h de prednisone a été recommandée.
Cependant des doses (+) élevées ont été utilisées lors d’une hémolyse importante mettant
En jeu le pronostic vital
- La réponse thérapeutique survient dans un délai maximum de 3 à 4 semaines
Si le patient ne répond pas aux stéroïdes, la splénectomie est envisagée.Elle reste une
thérapeutique de seconde intention chez les patients résistants à la corticothérapie et rechutant
précocement ou nécessitant un traitement d’entretien à des doses trop élevées.
Cependant des complications infectieuses, et des complications thromboemboliques peuvent
être observées ainsi que son efficacité à long terme est discutée.
Traitement immunosuppresseurs(Azathioprine + Cyclophosphamide)
Peut être envisagé uniquement pour les formes qui ne répondent pas à la corticothérapie
et ne peuvent pas bénéficier de splénectomie.
D'autres thérapies telles que la plasmaphérèse, les IgIV, le danazol ont été essayés avec un
succès variable
AHAI froide
Le traitement de l' AHAI froide est fonction de son étiologie et de sa gravité.
Dans les cas des AHAI froides primaires, la plupart des patients ont seulement une légère
anémie. Par conséquent, la première thérapie consiste à éviter l'exposition des patients au
froid.
Dans les cas avec hémolyse sévère, l' immunosuppression avec le chlorambucil ou
cyclophosphamide peut être bénéfique. Des réponses significatives ont également été
observées avec l' interféron alpha.
Les stéroïdes sont trouvés efficaces uniquement chez les patients ayant soit un faible titre
d'Ac ou des agglutinines froides IgM avec forte amplitude thermiques ou agglutinines
froides de type IgG.
Dans las AHAI froide l'hémolyse est généralement extravasculaire elle se produit dans le
foie, de sorte que la splénectomie ne donne de résultat que chez les patients avec les
agglutinines froides de type IgG.
La plasmaphérèse peut apporter une amélioration temporaire en cas d'hémolyse sévère et elle
peut être utilisée à titre prophylactique pour les chirurgies nécessitant une exposition au froid.
Pour les agglutinines froides secondaires, le traitement de la maladie sous-jacente est l'étape
principale du traitement.
I - Introduction
II - La transfusion des GR
I - Introduction
Le but des transfusions est d’apporter au receveur les constituants du sang qui lui font défaut.
Le plus souvent, ce sont les hématies et les plaquettes qui doivent être transférées en
préservant leur intégrité fonctionnelle, plus rarement peuvent être les granulocytes.
Parfois, ce sont les constituants protéiques du plasma, que l’on se propose d’apporter au
malade qui en manque, de telle façon que les propriétés, et la durée de vie de ces constituants
dans l’organisme du receveur, restent inchangées.
Il est fondamental, pour que les cellules ou les protéines ainsi transférées gardent toute leur
efficacité et soient bien tolérées, que la compatibilité immunologique soit aussi parfaite que
possible entre le donneur et le receveur. Néanmoins cette condition est loin d’être toujours
réalisée, ce qui peut donneur lieu à des complications plus au moins graves qu’il y a lieu de
connaître pour essayer de les éviter.
Nous aborderons dans ce cours, les problèmes immunologiques relatifs à la transfusion des
globules rouges, et les moyens pratiques permettant la prévention des complications
immunologiques qui peuvent en résulter.
II - La transfusion des globules rouges
La sécurité immunologique de la transfusion des globules rouges, s’envisage à deux niveaux :
au moment et à distance de la transfusion.
Au moment de la transfusion elle cherche à éviter les conflits immunologiques qui peuvent se
traduire par la destruction des hématies transfusées, et des accidents hémolytiques.
A distance elle cherche à prévenir la survenue d’une allo immunisation et le développement
d’allo anticorps anti érythrocytaires.
A - La prévention des accidents hémolytiques
Les réactions immuno hémolytiques transfusionnelles correspondent à une lyse ou à une
clairance accélérée des GR injectés à un receveur, du fait d’une incompatibilité
immunologique entre donneur et receveur. Cette réaction survient principalement quand les
hématies du donneur portent le ou les antigènes reconnus par les anticorps présents chez le
receveur. Plusieurs anticorps peuvent être en cause :
- Les anticorps naturels réguliers ou irréguliers du système ABO
- Les anticorps immuns retrouvés chez les sujets stimulés par grossesses ou par
transfusions antérieures .
- Les auto Ac anti érythrocytaires chez des receveurs atteints d’anémies hémolytiques
auto immunes donnent toujours des incompatibilités in vitro.
1 - Le rôle des anticorps du système ABO
Les anticorps du système ABO sont des Ac naturels, c'est-à-dire existent dès les premiers
mois de la vie en dehors de toute allo immunisation apparente (ils seraient en fait suscités par
la flore intestinale progressivement acquise après la naissance, et dont les constituants
comportent des motifs antigéniques voisins des antigènes A et B). Ces anticorps sont
réguliers : constamment présents chez tous les individus dépourvus de l’antigène
correspondant, et sont constitués par un mélange d’IgG et IgM.
1 - 1 - Les anticorps du receveur
En transfusion érythrocytaire, et dans l’immense majorité des cas, ce sont les anticorps du
receveur qui risquent d’entrer en conflit avec les Ag apportés par les hématies du ou des
donneurs, et être à l’origine d’accidents hémolytiques. La prévention de ces accidents repose
par conséquent, sur l’utilisation de concentrés érythrocytaires :
- Soit ABO identiques ( isogroupe)
- Soit ABO compatibles (Fig.1)
Un patient de groupe O ne peut recevoir que du sang O
Un patient de groupe A ne peut recevoir que du sang O ou A
Un patient de groupe B ne peut recevoir que du sang O ou B
Un patient de groupe AB peut recevoir du sang AB, O, A, ou B
Le non respect des règles de transfusion relatif au système ABO peut entraîner des accidents
mortels, avec hémolyse des globules rouges transfusés, entraînant une insuffisance rénale et /
ou une coagulation intra vasculaire disséminée.
1 - 2 - Les anticorps du donneur
Dans le système ABO, il est classique de dire que c’est uniquement les anticorps du receveur
qui sont pris en considération lors de la transfusion. Les anticorps du donneur n’ont pas ou
peu d’importance car seuls les globules rouges sont transfusés au receveur (le plasma ayant
été séparé par centrifugation après le don : CGR) et les Ac sont dilués dans le courant
circulatoire et particulièrement adsorbés sur les antigènes tissulaires A ou B de la paroi
vasculaire. Mais, il n’est pas toujours ainsi, notamment lors des transfusions massives, et dans
le cas particulier des « donneurs universels dangereux ».
- Les transfusions massives
Un accident ABO peut survenir chez un sujet transfusé de façon massive avec du sang de
groupe différent compatible. Il en est ainsi dans le cas d’un sujet A transfusé d’abord avec
plusieurs flacons de sang O. Dans ce cas, les hématies peuvent être lysées par les anticorps
anti A apportés par le sang O .
- « Le donneur universel dangereux »
Chez un certain nombre de sujets de groupe O ou B ou A (moins de 5 %), il existe des
anticorps anti A et plus rarement anti B de nature « immune » possédant une activité
hémolytique. L’injection d’un tel sang O à des receveurs A (ou B) peut provoquer des
accidents hémolytiques parfois sévères surtout lorsque le volume de sang de groupe O injecté
est important.
Cette hémolyse apparaît soit d’emblée soit parfois de façon retardée dans les quelques jours
qui suivent la transfusion. Des accidents identiques ont pu être observés après injection de
plasma, de plaquettes ou de cryoprécipités, qui peuvent éventuellement apporter des anticorps
anti A et / ou anti B de titre élevé, de type naturels ou « immuns ».
2 - Les anticorps naturels irréguliers du système ABO
Les anticorps anti A1 des sujets A2 ou A2B, les anticorps anti H des sujets A1 ou A1B sont à
la fois peu fréquents, de titre faible et d’optimum thermique bas (4°C).
Exceptionnellement on peut néanmoins observer un anti A1 de titre élevé, actif à 37°C, chez
certains sujets A2B. Ceux-ci ne peuvent plus être considérés de ce fait comme des « receveurs
universels » ils doivent être nécessairement transfusés avec du sang « non A1 ».