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Chapitre I+ Chapitre 2

CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS

I-1. Histoire et l’origine :


« Pour connaître une science, il faut en connaître le passé » (Auguste Compte). De l’Antiquité
au Moyen âge.
Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché à traiter empiriquement leurs maladies,
avec des produits d’origine animale, minérale, végétale reposant sur l’observation souvent dans
un contexte magico-mystique, transmission orale depuis environ 6000 ans, mais aussi écrit par
les divers scientistes.

On peut citer parmi eux :

Hippocrate de Cos médecin grec (460-377 av JC) qui fonde sa propre école (plusieurs dizaines
ouvrages) et son centre médical dans l’île de Cos. Père de la médecine et de la
pharmacovigilance: « premium non nocerai », évocation de classes thérapeutiques potentielles:
laxatifs, émétisants, diurétiques.

Claude Galien médecin grec 129 à 200 AD, il a étudié et pratiqué la médecine (principes
hippocratiques), la chirurgie (du cerveau, de la cataracte), la pharmacie, l’anatomie, Il a publié
500 ouvrages et traités répertoriant 473 végétaux ayant une action thérapeutique. Il est Considéré
comme le « Père de la pharmacie ». Prônait la nécessité de l’expérimentation préfigurant la
naissance de la pharmacologie expérimentale 15 siècles plus tard.

Ibn Sina dit Avicenne est l’un des représentants principaux de la médecine byzantine et arabe
philosophe, écrivain, médecin, scientifique. Il a publié 250 ouvrages, travaux visionnaires sur la
circulation sanguine, la cataracte, le diabète, la transmission des maladies infectieuses, … etc.
Œuvre majeure: Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb « livre des lois médicales ».

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Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim dit Paracelse 1493 (Suisse) –
1541 Salzbourg (Autriche) médecin et chirurgien l’un des pères de la médecine expérimentale et
de la toxicologie: «tout est poison, rien n’est sans poison, ce qui fait le poison c’est la dose ».
C’est le premier théoricien de la relation dose-effet.

Renaissance à l’époque moderne grâce a utilisation des plantes aux principes actifs.

Le développement de la chimie et l’extraction des principes actifs à partir des substances


naturelles et en particulier des plantes médicinales, puis leur purification rendue possible avec le
développement de la physique et de la chimie. Les premiers traités de la chimie thérapeutique
moderne, décrivant la relation entre un composé chimique et une activité thérapeutique datent
maintenant de plusieurs siècles. Toutefois, c'est au tournant du 19 ème et du 20ème siècle avec le
développement de la chimie moléculaire et de la microbiologie que la chimie thérapeutique
prend son essor. L’évolution rapide de ces deux disciplines a conduit aux premiers antibiotiques.
Sait-on encore que la production à grande échelle de la pénicilline a mobilisé aux Etats-Unis
entre 1943 et 1945 plusieurs centaines de scientifiques, autant que pour la mise au point des
premières bombes atomiques? Tout au long du 20éme siècle, l’application stricte des règles
d'hygiène pasteuriennes et la mise au point de nombreux médicaments font régresser les
maladies et la durée de vie augmente.

Beaucoup reste à faire, mais la création de nouveaux médicaments élaborés par synthèse
chimique semble marquer le pas à partir des années 1980-1990. Les apports récents de la
génomique et la protéinique donnent l'espoir d'accéder à de nouvelles méthodes de découvertes
de médicaments. La chimie thérapeutique est-elle condamner à un déclin irréversible ou bien va-
t-elle refleurir à nouveau, en intégrant les nouveaux outils de la biologie moléculaire et apporter
de nouveaux espoirs dans le traitement de maladies émergentes ou ré-émergentes? L'innovation
thérapeutique demande la mise en place des synergies fortes entre chercheurs de quatre à cinq
disciplines différentes, comment favoriser ces synergies, les jeux de l'innovation thérapeutique
concernent non seulement le domaine de la santé, mais aussi celui de l'économie. La découverte
et le développement de nouveaux médicaments mobilisant effectifs. L’Europe continentale
gardera-t-elle sa place dans l’innovation thérapeutique au 21ème siècle?

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I-2.Composition générale des médicaments


Un médicament est composé de deux parties : principe actif et excipient.

Figure n°01: Composition générale du médicament.

I-2-1. Principe actif :


Tout composant qui est destiné à exercer une action pharmacologique ou un autre effet
direct en rapport avec le traitement d’une maladie, le diagnostic d’une maladie, ou la prévention
d’une maladie. Ou à agir sur la structure ou les fonctions de l’organisme humain ou animal par
des moyens pharmacologiques.

NB : Un médicament peut contenir plusieurs substances actives. Terme équivalent: principe
actif. (« Drug », anciennement: drogue, API).

I-2-2. Excipient :
Les excipients, nommés également "véhicules" ou "adjuvants", sont des substances
inactives par elles-mêmes, mais qui facilitent l'administration et la conservation du principe
médicamenteux. Caractéristiques essentials: «Intertie»

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 Vis-à-vis du principe actif:


Inertie physico-chimique : exigée pour éviter toute dégradation ou modification de la substance
active. susceptibles d’altérer son action ou induire une toxicité (produits de dégradation
toxiques).
 Vis-à-vis de l’organisme: Exigence d’une totale absence d’activité pharmacologique de
l’excipient.
 Vis-à-vis du conditionnement: Il n’y a pas d’attaque du conditionnement primaire par
l’excipient et pas de relargage des composants du conditionnement primaire vers le
médicament.

Néanmoins, il est primordial de noter qu'un tel adjuvant peut modifier de façon importante
l'activité d'un principe actif ; d'où, très souvent, la nécessité de refaire des essais cliniques après
un changement d'excipient.

Rôles:
 La facilité de fabrication de la forme (stéarate de magnésium: empêche le grippage sur
les presses industrielles à comprimer),
 La stabilité microbiologique (conservateurs antimicrobiens), physique (agent gélifiant) ou
chimique (conservateurs antioxydants),
 L’aspect et l’acceptabilité pour le patient (colorants, édulcorants),
 La qualité d’usage (excipients diluants ex. lactose, donnent du volume facilitant la
préhension de la forme et l’administration d’une petite dose de principe actif),
 Le profil biopharmaceutique (excipients des formes à libération prolongée).

1-2-3. Conditionnement :
a) Conditionnement primaire:
 Contenant en contact direct avec la forme galénique.
 Rôle de protection: isole et conserve le médicament dans le temps.
 Rôle fonctionnel: facilite l’utilisation du médicament par le malade.
 Inerte, compatible / composants du médicament

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Matériaux :
 Verre: flacon, ampoule deux pointes, ampoule bouteille,
 Matière plastique: flacon, plaquette thermoformée (blister), poches
 Elastomers (caoutchouc): bouchon
 Aluminium : tubes (varnish)
 Complexes (plastique aluminium) : sachet, plaquette

b) Conditionnement secondaire: (boîtes / cartons emballage)


 Il ne doit jamais être en contact avec le médicament.
 Il permet la manipulation et le transport du médicament
 Il a un rôle d’identification et d’information.

II. Généralités sur l’industrie pharmaceutique

L'industrie pharmaceutique est le secteur économique stratégique qui regroupe les


activités de recherche, de fabrication et de commercialisation des médicaments pour la
médecine humaine ou vétérinaire. C'est L'une des industries les plus rentables et
importantes économiquement dans le monde. Cette activité est exercée par les
laboratoires pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologie et reste un secteur clé et un
important moteur de croissance de l’économie mondiale. Néanmoins, perte de brevets sur
les médicaments-vedettes qui basculent progressivement et à grande vitesse dans le
domaine public, mesures nationales de régulation des prix, poids de la crise économique
sur les recettes, cette industrie vacille plus que jamais vers un nouveau modèle
économique, dans lequel les pays émergents et en voie de développement pourraient bien
jouer un rôle majeur.

L'industrie pharmaceutique est fortement dépendante d'horizons technologiques longs,


avant qu'un médicament soit mis sur le marché, son développement peut prendre 15
années, organisé en une série d'étapes, de la recherche fondamentale en passant par des
tests cliniques, la demande d'agrément du médicament, et sa commercialisation finale.
Chaque étape peut coûter à l'entreprise des centaines de millions Md$. Une fois
commercialisé, le médicament doit se situer parmi les cinq leaders existant sur le marché,
si l'entreprise veut rentabiliser ses investissements.

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Dans un contexte où la mondialisation a accru la concurrence et où l’explosion des


technologies a modifié la création de la valeur, l’information est devenue un élément
stratégique de l’entreprise. Ainsi pour définir sa stratégie commerciale, l’entreprise
algérienne doit non seulement acquérir une bonne connaissance du marché et de ses
clients, mais aussi s’intéresser à : ses concurrents, ses fournisseurs, ses circuits de
distributions, aux évolutions technologiques, réglementaires ou normatives de son secteur
d’activité, d’où la nécessité de mettre en place une démarche de veille stratégique. Il
s'agira de s'intéresser à toutes les nouvelles technologies, publications scientifiques, les
brevets, les communications et études faites par les chercheurs ou les résultats de tests
cliniques disponibles sur des formules pouvant être utilisées dans le développement du
médicament en cours de création, être régulièrement informer sur les nouveaux
médicaments, les études cliniques, les nouvelles maladies, nouveaux processus de
fabrication, etc.

II-1. Activité de l’industrie pharmaceutique

L'industrie pharmaceutique regroupe les activités de recherche, de fabrication et de


commercialisation des médicaments, ces activités sont exercées par les laboratoires
pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologie [8].

L'industrie pharmaceutique se compose de deux grandes entités :

• Les ateliers de production.

Les laboratoires de contrôle

II-2. Les ateliers de production

Ils doivent être totalement séparés des autres structures : la centre de pesée, la laverie, le
conditionnement secondaire. Et doivent aussi être séparés en autant de formes des
médicaments à fabriquer :

 Formes sèches.
 Formes liquides.
 Formes pâteuses.

II-3. Les laboratoires de contrôle

Comportent aussi plusieurs unités :

 Le contrôle physicochimique (identité, pureté, dosage).

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 Le contrôle galénique.
 Le contrôle microbiologique (unité séparée des autres).
 Le contrôle pharmacologique et toxicologique (effectués essentiellement au
niveau de la recherche et développement) [3].

Organisation d’une entreprise de production pharmaceutique.

 Les bonnes pratiques de fabrication (BPF) :


Les bonnes pratiques de fabrication des médicaments constituent un des éléments de
l'assurance de la qualité qui garantit que les produits sont fabriqués et contrôlés de façon
cohérente et selon les normes de qualité adaptées à leur emploi.
Les bonnes pratiques de fabrication s'appliquent à la fois à la production et au contrôle de la
qualité.
Les exigences de base de BPF sont les suivantes :
 Tout procédé de fabrication est clairement défini et revu systématiquement à la lumière de
l'expérience; il doit être démontré que le procédé est capable de produire de façon répétée des
médicaments répondant à leurs spécifications ;
 Les étapes critiques de la fabrication et toutes les modifications importantes sont validées
 Tous les moyens nécessaires à la mise en œuvre des BPF sont fournis, y compris :
 Un personnel qualifié et formé de façon appropriée ;
 Des locaux convenables et suffisamment spacieux ;
 Du matériel et des services adéquats ;
 Des produits, récipients et étiquettes corrects ;

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 Des procédures et instructions approuvées ;


 Un stockage et des moyens de transport appropriés ;
 Les instructions et les procédures sont rédigées dans un style approprié et utilisent un
vocabulaire clair et sans ambiguïté, particulièrement adapté aux moyens fournis ;
 Les opérateurs reçoivent une formation afin de mettre correctement en œuvre les procédures ;
 Des relevés sont établis manuellement ou avec des appareils d'enregistrement, pendant la
fabrication ; ils prouvent que toutes les étapes requises par les procédures ont effectivement
été suivies et que qualitativement et quantitativement le produit obtenu est conforme à ses
spécifications. Toute déviation significative est enregistrée de façon détaillée et examinée;
 Des dossiers de fabrication et notamment de distribution (commerce en gros) sont établis en
vue de retracer l'historique complet d'un lot ; ils sont rédigés de façon claire et restent
facilement accessibles ;
 La distribution des médicaments comporte le minimum de risques pour leur qualité.
 Un système de rappel est organisé pour le cas où il s'avérerait nécessaire de rappeler un lot de
produit ;
 Les réclamations concernant les produits commercialisés sont examinées, les causes des
défauts de fabrication recherchées et les mesures appropriées prises, non seulement en ce qui
concerne le produit défectueux lui-même mais également en vue de prévenir le
renouvellement de ces défauts.
 Contrôle de la qualité :
Le contrôle de la qualité fait partie des bonnes pratiques de fabrication; il concerne
l'échantillonnage, les spécifications, le contrôle, ainsi que les procédures d'organisation, de
documentation et de libération qui garantissent que les analyses nécessaires et appropriées ont
réellement été effectuées et que les matières premières, les articles de conditionnement et les
produits ne sont pas libérés pour l'utilisation, la vente ou l'approvisionnement sans que leur
qualité n'ait été jugée satisfaisante.

Les exigences fondamentales du contrôle de la qualité sont les suivantes:


 Des installations adéquates, du personnel formé et des procédures agréées sont disponibles
pour l'échantillonnage, le contrôle et l'analyse des matières premières, des articles de
conditionnement, des produits intermédiaires, vrac et finis et, le cas échéant, pour la
surveillance des paramètres de l'environnement en ce qui concerne les bonnes pratiques de
fabrication ;

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 Des échantillons des matières premières, des articles de conditionnement, des produits
intermédiaires, vrac et finis sont prélevés, selon des méthodes approuvées, par le personnel
du contrôle de la qualité ;
 Les méthodes de contrôle sont validées ;
 Des relevés sont établis manuellement ou par des appareils d'enregistrement ou
manuellement et par des appareils d'enregistrement ; ils prouvent que les procédures requises
pour l'échantillonnage, le contrôle et l'analyse sont effectivement appliquées. Toutes les
déviations sont enregistrées de façon détaillée et examinées ;
 Les produits finis contiennent les principes actifs prévus dans la formule qualitative et
quantitative de l'autorisation de mise sur le marché, ils ont la pureté requise, sont contenus
dans l'emballage correct et sont correctement étiquetés ;
 Des relevés sont établis à partir des résultats des contrôles des matières premières, des
articles de conditionnement, des produits intermédiaires, vrac et finis en vue d'être comparés
aux spécifications. L'évaluation du produit comporte un examen et une revue critique des
documents de fabrication, ainsi qu'une estimation concernant les déviations par rapport aux
rapports aux procédures établies ;
 Aucun lot de produit n'est libéré pour la vente ou la distribution avant que le pharmacien
responsable n'ait certifié qu'il répond aux exigences de l'autorisation de mise sur le marché ;
 Des échantillons de référence des matières premières et des produits sont conservés en
quantité suffisante pour permettre un contrôle ultérieur si nécessaire. Le produit est conservé
dans son emballage final, sauf lorsqu'il s’agit de conditionnements exceptionnellement
grands.
 Assurance de la qualité :
L'assurance de la qualité est un large concept qui couvre tout ce qui peut, individuellement
ou collectivement, influencer la qualité d'un produit. Elle représente l'ensemble des mesures
prises pour s'assurer que les médicaments et les médicaments expérimentaux fabriqués sont de la
qualité requise pour l’usage auquel ils sont destinés. L'assurance de la qualité comprend donc les
bonnes pratiques de fabrication mais également d'autres éléments qui sortent du sujet de ce
guide.
Un système d'assurance de la qualité approprié à la fabrication des médicaments doit
pouvoir garantir que :
 Les médicaments sont conçus et développés en tenant compte des exigences des bonnes
pratiques de fabrication et des bonnes pratiques de laboratoire ;

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 Les opérations de production et de contrôle sont clairement décrites et les bonnes pratiques
de fabrication adoptées ;
 Les responsabilités de la direction sont définies sans équivoque ;
 Des dispositions sont prises pour que la fabrication, l'approvisionnement et l'utilisation des
matières premières et des articles de conditionnement soient corrects ;
 Tous les contrôles nécessaires des produits intermédiaires ont bien été réalisés, de même que
tous les contrôles en cours de fabrication et toutes les validations ;
 Le produit fini a été convenablement fabriqué et contrôlé selon les procédures définies ;
 Les médicaments ne sont pas vendus ou expédiés avant que le pharmacien responsable n'ait
certifié que chaque lot de production a bien été fabriqué et contrôlé conformément aux
exigences de l'autorisation de mise sur le marché et de toute autre réglementation portant sur
la production, le contrôle et la libération des médicaments ;
 Des dispositions satisfaisantes sont prises pour garantir dans la mesure du possible que le
stockage, l'expédition et la manutention ultérieure des médicaments se fassent dans des
conditions telles que leur qualité soit préservée pendant leur période de validité ;
 Une procédure d'auto-inspection existe et que des audits de la qualité évaluent régulièrement
l'efficacité et l'application du système d'assurance de la qualité ou que si la procédure d'auto-
inspection n'est pas possible, des audits de la qualité évaluent régulièrement l'efficacité et
l'application du système d'assurance de la qualité.

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