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CHAPITRE I

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D'UN REACTEUR


NUCLEAIRE
Le rôle des réacteurs des centrales nucléaires est comparable à celui d'une chaudière classique
mais la chaleur, ensuite transformée en partie en électricité, y est produite par la fission de
noyaux d'uranium (isotope 235) et de plutonium. La fission donne naissance à des « produits
de fission », fragments du noyau initial, et à quelques neutrons qui, à leur tour, vont
provoquer des fissions dans les noyaux voisins : c'est la réaction en chaîne.
Afin de réaliser la combinaison entre les fissions et la réaction en chaîne, on dispose du
combustible sous forme de crayons, de plaques de métal ou d'oxyde d'uranium, naturel ou
légèrement enrichi (à plus forte teneur d'uranium 235).
Plus les neutrons issus de la fission sont lents, plus ils produisent de fissions. On installe donc,
autour des éléments combustibles, un « modérateur », ou ralentisseur de neutrons, qui peut
être du graphite, de l'eau ordinaire ou encore de l'eau lourde.
Enfin, on fait circuler entre les éléments combustibles, dans le cœur du réacteur, un fluide
caloporteur afin de récupérer la chaleur produite par les fissions.
Chaque filière de réacteurs est caractérisée par une combinaison du combustible, du
caloporteur et du modérateur (sauf pour les réacteurs à neutrons rapides qui représentent la
filière de réacteurs sans modérateur, dont faisait partie le surgénérateur Superphénix en
France). La grande majorité des réacteurs des centrales nucléaires appartiennent à la filière à
uranium légèrement enrichi et eau ordinaire (ce fluide étant à la fois modérateur et
caloporteur), qui se subdivise elle-même en réacteurs à eau sous pression et réacteurs à eau
bouillante.
1. Le circuit primaire
Dans le réacteur, la fission des atomes d'uranium produit une grande quantité de chaleur.
Cette chaleur fait augmenter la température de l'eau qui circule autour du réacteur, à 320 °C.
L'eau est maintenue sous pression pour l'empêcher de bouillir (155 bars). Ce circuit fermé est
appelé circuit primaire.
2. Le circuit secondaire
Le circuit primaire communique avec un deuxième circuit fermé, appelé circuit secondaire par
l'intermédiaire d'un générateur de vapeur. Dans ce générateur de vapeur, l'eau chaude du
circuit primaire chauffe l'eau du circuit secondaire qui se transforme en vapeur. La pression

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de cette vapeur fait tourner une turbine qui entraîne à son tour un alternateur. Grâce à l'énergie
fournie par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique alternatif.
Un transformateur élève la tension du courant électrique produit par l'alternateur pour qu'il
puisse être plus facilement transporté dans les lignes très haute tension.

3. Le circuit de refroidissement
À la sortie de la turbine, la vapeur du circuit secondaire est à nouveau transformée en eau
grâce à un condenseur dans lequel circule de l'eau froide en provenance de la mer ou d'un
fleuve. Ce troisième circuit est appelé circuit de refroidissement. En bord de rivière, l'eau de
ce 3e circuit peut alors être refroidie au contact de l'air circulant dans de grandes tours,
appelées aéroréfrigérants.
Les 3 circuits d'eau sont étanches les uns par rapport aux autres.
Contrôle volumétrique et chimique (RCV):
L'eau liquide se dilate avec la température : en passant de 20 à 300°C, son volume augmente
de 30%. Il est donc nécessaire :
1. d'ajuster en conséquence la quantité d'eau dans le circuit primaire, et c'est le premier
rôle du circuit auxiliaire de contrôle volumétrique et chimique.
2. ajuster la concentration dans l'eau primaire d'acide borique, que l'on ajoute comme
poison soluble au début d'un cycle pour compenser l'excès de réactivité d'un cœur frais
et que l'on dilue progressivement au fur et à mesure que cet excès se réduit par
épuisement du combustible.
3. Ce poison soluble présente l'avantage d'assurer un empoisonnement homogène de tout
le cœur, sans donc créer d'hétérogénéité d'empoisonnement susceptible d'entraîner des
pics locaux de puissance.
4. En revanche, la dilution de l'acide borique crée des effluents radioactifs qu'il faut gérer
correctement.
Les circuits d'injection de sécurité (RIS et Accumulateur) :
D'autres circuits auxiliaires jouent un rôle important dans les dispositifs de sûreté. La sûreté
d'un réacteur exige le maintien des deux fonctions suivantes :
- contrôle de la réaction en chaîne ;
- refroidissement du combustible, y compris après l’arrêt de la réaction en chaîne
(évacuation de la puissance résiduelle).
Les générateurs de vapeur, chargés d’évacuer les calories du circuit primaire, sont équipés
d’une alimentation de secours en eau secondaire (ASG).
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Schéma du réacteur à eau sous pression avec ses trois circuits de refroidissement

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