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Bouilleurs B1

BOUILLEURS

1.0 GENERALITES
La quantité d'eau embarquée au départ des navires est réduite au cours du voyage
du fait de la consommation de l'équipage (éventuellement des passagers) et des pertes
par fuites et évaporation dans les circuits de production de vapeur dans le cas de
propulsion par turbines, dans les circuits divers des moteurs Diesel et de certains
auxiliaires. Pour compenser ces déficits, on fabrique de l'eau douce à partir de l'eau de
mer au moyen de procédés utilisant comme source d'énergie les chaleurs perdues,
généralement à un bas niveau de température.
Différents procédés de dessalement ont été expérimentés :
- Procédés chimiques : échange d'ions, formation d'hydrates, extraction de sel par les
solvants.
- Procédés utilisant les propriétés des membranes : électrodialyse, osmose inverse.
- Procédés fondés sur un changement de phase : congélation, distillation.

La production journalière d'eau douce à considérer varie avec le type de navire.


Pour certains grands paquebots, la capacité globale des appareils peut atteindre 600
tonnes par jour. En règle générale dans une installation à turbines, les pertes sont de
l'ordre de 0,5 à 1 % de la production de vapeur.
La distillation est actuellement le procédé pratique le plus utilisé.
Pour comparer des bouilleurs, on définit le coefficient d'efficacité.
Coefficient d'efficacité = masse de vapeur produite
masse vapeur vive utilisée
Il peut être supérieur à 1.
L’eau produite doit avoir une concentration en sel inférieure à 1,4 mg/litre.
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1.1 CLASSIFICATION DES BOUILLEURS

On distingue :
- les bouilleurs Haute Pression (H. P.)
Dans lesquels l'eau de mer est chauffée par un serpentin parcouru par de la vapeur
vive (pression de 4 à 20 bars). La pression de vapeur produite est de l'ordre de 1 à 3 bars
(température de 120 à 130° C). L'eau produite n'est pas très pure à cause du primage.
L'entartrage est très rapide.
- les bouilleurs Basse Pression (B P.)
Dans ces bouilleurs, on utilise pour chauffer l'eau de mer : soit de la vapeur basse
pression provenant de l'échappement des auxiliaires ou d'un soutirage B. P, soit sur les navires
à moteurs l'eau de réfrigération du moteur principal. Le prix de revient de l'eau produite sera
donc peu élevé.

D'autre part, les études faites sur la formation des dépôts sur les parois chauffantes ont
montré :
- que ces dépôts sont d'autant moins importants que la θ de distillation est plus basse ;
- que les sels calcaires (bicarbonate et carbonate de calcium) forment des dépôts
friables à partir de 60 - 65° C ;
- qu'à partir de 100 - 110° C, il se forme des dépôts tendres de sels de magnésie et des
dépôts très durs et incrustants de sulfate de calcium.
Les bouilleurs BP permettent d’augmenter considérablement l'endurance et les intervalles
entre les nettoyages (de 30 heures à 1200 heures avec traitement).
Dans ce type de bouilleur, on distingue :

1.1.0 Les bouilleurs simple effet

Dans ces bouilleurs, à la partie


basse d'une enceinte étanche, un
faisceau tubulaire dans lequel circule le
fluide chauffant est plongé dans l'eau
de mer. L'ébullition provoque
l'émission de vapeur qui se condense
sur un second faisceau parcouru par de
l'eau de mer froide ou par l'eau
alimentaire du circuit principal, et situé
soit dans la partie haute du bouilleur
soit à proximité de l'enceinte. L'eau
douce condensée à l'extérieur de ce
faisceau est recueillie et extraite au
moyen d'une pompe. L'appoint d'eau de
mer et l'extraction de la saumure sont
réglés de manière à maintenir en permanence la concentration en sel à un niveau
convenable (70 g/ l).
Un éjecteur d'air est utilisé pour assurer le vide ce qui permet l'évaporation à basse
température, et l'utilisation d’un fluide de chauffe également à basse température. La
consommation spécifique de ce type de bouilleur est relativement élevée mais, d’une
part, on dispose de quantités de chaleur importantes à évacuer et d'autre part, la
simplicité de l'appareil convient particulièrement bien aux installations marines.
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1.1.1 Bouilleurs à effets multiples

Lorsque des conditions d’exploitation plus économiques sont désirables, un poste


de distillation à effets multiples est installé.
Le principe repose sur le fait que la température d' ébullition varie avec la pression et qu' on peu
t
utiliser la chaleur due à la condensation de la vapeur produite dans une première chambre
d' évaporation pour l' alimentation du faisceau de chauffe de la deuxième chambre et ainsi de suite.
La chaleur à fournir au poste de distillation est alors limitée uniquement à la quantité
nécessaire pour réchauffer l' appoint d' eau de mer dans la première cellule et pour
vaporiser la production de cette seule cellule.
Le nombre d' étages est évidemment limité et les installations de bord sont réalisées
avec deux ou trois étages c' est -à-dire deux ou trois "effets".

1.1.2 Bouilleurs à compression

L' eau à dessaler est portée à ébullition dans


une enceinte thermiquement isolée, la vapeur
produite est aspirée par un compresseur qui élève
sa température de saturation de 5 à 6° C environ
(compression adiabatique).
Cette vapeur traverse ensuite un faisceau
tubulaire placé à la base de l' enceinte et se condense
en provoquant l' ébullition de l' eau salée.
Ce procédé est relativement peu utilisé dans la
marine, mais peut être utilisé dans des installations
terrestres, pour des unités de dessalement de très
3
grande capacité allant jusqu' à 30 000 m /jour.
(d' après document SIDEM)

1.1.3 Bouilleurs à thermo-compression

Le rôle du compresseur précédent est tenu par une tuyère à vapeur,


Le thermo-compresseur fonctionne comme les éjectairs, son alimentation se faisant
en vapeur vive. Un tiers de la vapeur produite environ est recyclée. Ce procédé est très
3
utilisé à terre pour des installations d' une capacité inférieure ou égale à 1 000 m/jour.
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1.1.4 Bouilleurs par détentes successives (distillation flash)

1) CELLULE UNITAIRE D’UN POSTE FLASH -


Dans une enceinte thermiquement isolée et
ne contenant que de l'eau chargée de sels
dissous, en équilibre avec sa vapeur à la
température t et à la pression P, introduisons
un débit D d’eau à la température t + dt. Si la
pression est maintenue constante dans cette
enceinte, l’eau admise subit une détente qui
libère de l'énergie ce qui permet la vaporisation
d'une quantité de vapeur égale à q, telle que :
D. C . dt = q . L
L ⇒ chaleur latente de vaporisation à la
température t
La vapeur ainsi produite est condensée sur un faisceau tubulaire situé dans la partie
supérieure de la même enceinte.
Si un même débit D d'eau à dessaler circule dans ce faisceau, son échauffement est
égal à dt ; en effet, cet échauffement, qui est provoqué par la condensation d'une quantité
de vapeur q, est bien égal au refroidissement du même débit D subissant la détente
permettant l'évaporation de la quantité de vapeur q.
2) POSTE DE DISTILLATION FLASH A MULTIPLES ETAGES -
L'unité de distillation comprend n cellules placées en série. L'eau à traiter après des réchauffages
successifs dans les condenseurs des cellules est portée à la θ maxi. souhaitée (entre 80 et 120° C)
dans un réchauffeur d'appoint. Elle est alors introduite à la base de la cellule de tête du poste de
distillation et passe ensuite de cellule en cellule sous l'influence des différences de pression. L'eau
douce passe également de cellule en cellule en se refroidissant.
Si l'on suppose que l'eau de mer pénètre dans la cellule de tête du poste de distillation à 100° C
et que la saumure sorte de la dernière cellule à 30° C, cette eau n’a donc cédé que 70 x 4,18 kJ/kg
c'est-à-dire environ le 1/9 de l'énergie nécessaire à la vaporisation d'un kg d'eau.
Le débit d'eau douce produite dans une unité de ce type est donc environ le 1/9° du débit
d'eau salée que l'on fait entrer. Or cette eau doit être traitée pour limiter l'entartrage des faisceaux
tubulaires, il y a donc intérêt à limiter le débit nécessaire à la production. Ce n'est rendu possible
que par l'utilisation du recyclage. On prélève une part importante de la saumure que l'on recycle.
L’utilisation du recyclage permet de réduire à environ 3 m3 la quantité d'eau d'appoint
nécessaire à la production d'un m3 d'eau douce. Les problèmes techniques concernant les
unités de distillation intéressent essentiellement les échanges thermiques, la corrosion, la
prolifération des végétaux marins, l'extraction des incondensables et l’entartrage.
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1.2 AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES BOUILLEURS


B.P

1.2.0 Avantages

- endurance beaucoup plus grande permettant un fonctionnement jusque 1200 heures


sans détartrage (avec traitement),
- économie de fonctionnement,
- diminution des risques de primage du fait de la faible différence de température entre
la vapeur de chauffe et la vapeur produite.

1.2.1 Inconvénients

- nécessité d'évacuer l'eau produite sous vide, donc de disposer d'une pompe
d'extraction et d'éjecteurs d'air.
- nécessité de disposer d'une pompe d'extraction de saumure.
- grande surface de chauffe pour une production donnée donc un encombrement plus
élevé que pour les bouilleurs Haute Pression.

1.3 DESCRIPTION D’UN POSTE DE DISTILLATION B. P .


(WEIR ITAM)
Le bouilleur comprend :
- une chambre de chauffe constituée par une virole verticale en acier soudé.
Le faisceau tubulaire est constitué par des tubes droits en laiton d'aluminium,
dudgeonnés à leurs deux extrémités dans les plaques tubulaires en laiton marine. La
surface de chauffe est de 25 m2.
- une chambre d'évaporation composée d'une virole verticale en acier revêtue
intérieurement de néoprène. Cette chambre est raccordée à la chambre de chauffe à
sa partie inférieure et comprend un séparateur de gouttelettes ou "Demister"à sa
partie supérieure, en communication avec le condenseur-distillateur.
- un condenseur-distillateur composé de coquilles en acier doux si la réfrigération est
assurée par l'eau douce du cycle et en bronze d'aluminium si la réfrigération est
assurée par l'eau de mer. Les tubes en laiton d'aluminium sont dudgeonnés aux deux
extrémités sur les plaques de tête en laiton marine. Le corps possède un soufflet
permettant la libre dilatation des tubes. La surface de réfrigération est de 30 m2. Une
membrane de sécurité permet d'éviter toute surpression à l'intérieur du condenseur et
de la chambre d’évaporation.
Le poste de distillation comprend les circuits suivants dans le cas de réfrigération du
condenseur à l'eau de mer :

- Circuit d’alimentation -
Il comprend la pompe P l qui assure un débit de 75 m3/h d'eau de mer dans le
condenseur, à la pression de 3 bars. L’eau sort du condenseur à la température de 39° C
et est évacuée à la mer. Une partie de cette eau de mer (3. 750 kg/h) est prélevée à la
sortie du condenseur pour alimenter la chambre de chauffe par l'intermédiaire d'un filtre
et d’un débitmètre.
Une pompe doseuse permet d’injecter les produits de traitement à la base de la chambre
de chauffe (exemple : 10 grammes de phosphate trisodique par tonne d’eau de mer brute
d'alimentation).
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- Circuit d'extraction de saumure et des incondensables -


L'extraction de saumure ( l .875 kg/h ) à la base de la chambre d’évaporation, et des
incondensables (air) contenus dans la partie froide du condenseur distillateur, s'effectue
grâce à une trompe à eau en bronze.
L'eau de mer motrice (55 m3/h pression 3,5 bars) est fournie grâce à la pompe P 4 en
bronze. L’évacuation s'effectue à la mer par l'intermédiaire d’un CNR.

- Circuit d'extraction de l'eau produite -


L'eau distillée est aspirée au puits du condenseur grâce à la pompe P 2.
Un salinomètre permet de diriger l 'eau produite soit vers la caisse à eau distillée soit
à la cale ou à la chambre de chauffe ce qui permet de déconcentrer la saumure. La
salinité ne doit pas dépasser l, 4 mg/l.

- Circuit d’extraction de la purge de chauffe -


La purge de la chambre de chauffe peut être dirigée soit vers le condenseur principal
soit vers la caisse de purge grâce à la pompe P3 qui permet d'élever la pression de l'eau
de purge.

- Ventilation -
Au démarrage et pendant la marche, l’air contenu dans la chambre de chauffe ne
pourrait être évacué. Le tuyautage de ventilation permet d’envoyer cet air vers le
condenseur distillateur où il sera aspiré par la trompe à eau.
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1.4 PRODUCTION DE L’EAU DE BOISSON

L'eau de boisson ou eau potable est obtenue à bord par condensation de la vapeur
produite par les bouilleurs dans un réfrigérant distillateur spécial. L'eau ainsi produite ne
doit présenter aucune saveur désagréable, (goût de graisse par exemple) et être d ' une
pureté bactériologique parfaite, ce qui est réalisé si la température de production est
supérieure à 120° C (H.P.) ou si l'on stérilise la production (eau de javel). Avant
consommation, cette eau doit être aérée le plus possible et minéralisée.

1.5 BOUILLEURS B.P. POUR MOTEUR DIESEL

Les bouilleurs B.P., sur les installations Diesel, sont prévus pour utiliser la chaleur
cédée à l'eau de réfrigération du moteur principal. Tant que le moteur est en
fonctionnement on pourra donc assurer une production continue d'eau douce.
L’installation comprend les appareils suivants :

- un échangeur de chaleur dans lequel la chaleur contenue dans l’eau de réfrigération


du moteur principal est transmise à l'eau de mer à distiller ;
- un séparateur dans lequel la vapeur obtenue est séparée de la saumure ;
- un échangeur de chaleur (condenseur) permettant de condenser la vapeur obtenue
grâce à l’eau de mer du système de refroidissement du navire.
- une pompe ou un éjecteur de saumure
- un éjecteur d'air pour créer le vide
- une pompe d'extraction d'eau douce
- les instruments de réglage et de contrôle (salinomètre).

- FONCTIONNEMENT -

Lors de son passage dans l'évaporateur l'eau douce de réfrigération du moteur


fournit la chaleur nécessaire à la vaporisation de l 'eau de mer.
La saumure est évacuée d'une façon continue par un éjecteur de saumure, tandis que
la vapeur pénètre dans le condenseur.
Le débitmètre placé à l'entrée de l'évaporateur, sur le circuit d'eau de mer, permet de
régler la concentration dans la cuve du séparateur.
L'aspiration d'air nécessaire pour maintenir le vide est réalisé par un éjecteur d'air. Sur
d'autres installations l'évacuation d'air est réalisée par l'éjecteur de saumure ou par une pompe
à air.
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2 CONDUITE ET SURVEILLANCE DES BOUILLEURS B.P.

2.1 Mise en fonction


2.1.1 Dispositions - préliminaires
Il faut :
- Vérifier le graissage et effectuer l’essai de fonctionnement des diverses pompes
(absence de points durs au démarrage) ;
- Vérifier le fonctionnement des vannes automatiques et contrôler la fermeture de
toutes les vannes du poste de distillation ; .
- Mettre en communication les appareils de contrôle : niveaux, manomètres et vérifier
que tous les thermomètres sont en place ;
- Disposer le tuyautage d' alimentation en eau de mer (eau brute) : prise d’eau àalmer et vannes ;
- Ouvrir la vanne de mise à l’atmosphère du corps évaporatoire.
2.1.2 Mise au niveau du corps évaporatoire
Les manœuvres à effectuer se font dans l’ordre suivant :
- Fermer la purge du corps de chauffe à la cale ;
- Mettre en service la pompe de circulation P2 pour établir le niveau dans le corps
évaporatoire ;
- Quand le niveau est normal, fermer la vanne de mise à l’atmosphère ; mettre en
service la pompe P3 pour alimenter l’éjecteur E (évacuation du trop plein d' eau du
corps de chauffe). Le niveau doit alors recouvrir les tubes du faisceau vaporisateur ;
régler en conséquence la hauteur du déversoir R2.
2.1.3 Mise sous vide du corps évaporatoire
Suivant le type de fonctionnement adopté, le refroidissement de la vapeur produite
est assuré soit par la circulation de l’eau brute ( condenseur-distillateur) soit par le
circuit alimentaire en eau distillée du cycle (réchauffeur-distillateur).
L’éjecteur E étant en service, la pression dans le corps évaporatoire doit baisser
régulièrement. Sinon, vérifier le plein des coquilles et contrôler la fermeture et
l’étanchéité des purges (atmosphère et à la cale).

2.1.4 Mise en production


Dès que la pression dans le corps évaporatoire atteint environ 0, 400 bar, on admet
la vapeur de chauffe en ouvrant lentement la vanne d’admission de vapeur et on met en
service le régulateur de pression R1. Lorsque la pression est réglée, il faut :
- Ajuster la température de la vapeur de chauffe en ouvrant l' injection d’eau de
manière à avoir de la vapeur saturée.
- Mettre en service le purgeur automatique ou le tube atmosphérique pour assurer
l' évacuation de l' eau condensée soit vers la caisse des purges, soit vers le condenseur.
- Décoller la ventilation pour permettre l’aspiration des gaz incondensables se
trouvant dans le purgeur automatique et la chambre de chauffe.
- Mettre en service le traitement chimique de l’eau brute (§2-1-0).
- Dès que l’installation commence à produire, mettre en service la pompe d' extraction
de l' eau distillée (Pompe P1). Ne pas oublier d' ouvrir l’arrosage du p.é.
- Mettre en service le salinomètre S et les alarmes ainsi que le compteur d’eau produite C.
- Contrôler les indications du salinomètre en effectuant une analyse chimique du TCl.
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2.2 Conduite pendant la marche

2.2.1 Traitement de la saumure


But :
- Maintenir la production à sa va1eur nominale.
- Prévenir l'entartrage du faisceau tubulaire du corps de chauffe en substituant aux sels
incrustants des sels solubles (SO4Ca = 130°C , CO3Ca = 60°C).
- Augmenter la durée de fonctionnement entre deux nettoyages (casse-sels ou
détartrage à l'acide ).

Procédé utilisé.
0n utilise du phosphate trisodique pur ou des produits appelés " complexes"
constitués par des polyphostates et des agents dispersants et anti-mousse (BM 19 de
Diaprosim) ou des polymères (BM 21).
La dose de phosphate trisodique pur à utiliser est de 5 à 10 g par tonne d’eau de
mer brute introduite dans le bouilleur. Cette quantité peut souvent être diminuée
jusqu'au tiers de sa valeur car le dosage dépend de :
- la nature de l'eau de mer,
- la concentration de la saumure,
- la température de chauffe et de celle d’évaporation,
- la production du bouilleur par rapport à sa production nominale.
L’introduction du produit de traitement dans le corps de chauffe se fait de façon
continue par pompe doseuse (5 à 50 l/h). La solution (5 % au maximum) est préparée
dans une caisse de 200 l avec de l'eau distillée tiède (maximum 40°C) et refoulée dans le
circuit d'eau brute avant le corps de chauffe.

Remarque.
Une solution à 2 % contient 20 g de produit par litre d'eau.
Il est recommandé de ne préparer que la dose nécessaire à une journée de traitement
pour garder tout son efficacité au produit.
.
2.2.2 Réglage des pressions et des températures

Pression et température d'évaporation.


Les incondensables étant aspirés normalement (trompe à eau ou éjecteur à
vapeur), le réglage de l'évaporation se fait en modifiant les paramètres de fonctionnement
du corps de chauffe ( consigne du régulateur R1).
Si la production est trop importante, on doit réduire la pression de chauffe.
Dans le cas contraire, il faut l'augmenter.

Actuellement, les limites de réglage de la température d’évaporation sont 50 - 65°C.


Ainsi, dans le cas d’une condensation par réchauffeur-distillateur (cycle), la température
normale d'évaporation est 62°C ce qui correspond à une tension de vapeur de 0,218 bar.
Pour un condenseur-distillateur, on aurait te = 52°C et Pe = 0,136 bar.
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Pression et température de la vapeur de chauffe


Le corps de chauffe est alimenté à partir d'un détendeur qui abaisse la pression du
collecteur de soutirage BP de 1,1 à 0,6 bar. Puis, le régulateur Rl ajuste la valeur de la
pression de chauffe (consigne) en fonction de la production et des besoins. La valeur
normale à respecter est de l'ordre de 0,360 bar ce qui correspond à une température de
vapeur saturée égale à 73°C. Il faut noter qu'une différence de pression de chauffe de 40
mb entraîne une variation de la température de vapeur saturée de 2,8°C. Aussi le réglage
doit-t-il être stable (régulateur à action proportionnelle).

En règle générale, la température de chauffe réglée par l’injection d’eau dépend du degré
d’entartrage de la surface de chauffe ( transmission de chaleur). Ainsi, on prendra : tc =
te + 10 a 20°C, ce qui donne pour valeur extrême du réglage : tc < 70 à 76°C ; au-delà, l'entartrage
augmente rapidement et la production risque de dépasser les limites de salinité (ébullition).
Les pressions qui correspondent à ces valeurs limites sont :
p = 0,310 bar pour 70°C
p = 0,400 bar pour 76°C
Le réglage de la température de saturation se fait manuellement en modifiant le débit
d'eau injecté.
Le débit de vapeur de chauffe consommée dépend :
- de la production désirée ;
- du réchauffage de l'eau brute ;
- du mode de refroidissement de la vapeur produite.
Consommation de vapeur de chauffe :
. cas du condenseur-distillateur : 2 100 kg/h ;
. cas du réchauffeur-distillateur :1 475 kg/h .

Température entrée et sortie du corps de chauffe.


La différence entre l'entrée et la sortie doit être de 4 à 6°C ; sinon il faut vérifier la
saturation de la vapeur de chauffe, le fonctionnement du purgeur automatique et le
réglage de la ventilation (vanne ouverte d’un quart de tour pour l’évacuation des
incondensables ).

Température entrée et sortie du condenseur d'eau produite.


La différence de température doit être de 15°C environ ; sinon, purger l'air des
coquilles et vérifier le niveau au puits du condenseur ou le fonctionnement de la pompe
d’extraction d’eau distillée (pompe auto-cavitante).

On a les valeurs suivantes :


- pour la marche en condenseur distillateur : entrée 25°C, sortie 40°C.
- pour la marche en réchauffeur-distillateur : entrée 45-50°C, sortie 55-60°C.

Température eau produite.


La température doit être sensiblement égale à celle de la chambre d’évaporation (2 à
3°C en-dessous) ; sinon, vérifier le circuit d’extraction des incondensables.
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2.2.3 Concentration de saumure


La concentration de saumure a une influence capitale sur le fonctionnement du bouilleur
car une augmentation entraîne une salinité excessive de l’eau produite et favorise l’entartrage
de la surface de chauffe, et une diminution réduit la production c' est
-à-dire l' efficacité du
bouilleur.
Le débit d' eau à extraire (saumure) dépend de la production (débitmètre D2) et de la
quantité d’eau brute admise dans la chambre de chauffe (débitmètre Dl). Ce réglage est
obtenu en modifiant la position du niveau c' est -à-dire la hauteur du déversoir R2.

D’une manière générale, la concentration de saumure est comprise entre 1,5 et 2,5 degrés du
pèse-sel (1° = 28 g/l). La valeur normale du réglage est 1°8 environ (50 g/l).
En service continu, il faut effectuer une mesure toutes les 4 heures.
2.2.4 Contrôle de l'eau produite
La quantité d' eau produite est mesurée par le débitmètre D2 (réglage) et par le
compteur C ( comptabilité).
Le contrôle continu de la qualité de l' eau produite se fait par le salinomètre S. En effet, l' eau
produite ne doit être envoyée aux caisses à eau distillée que si sa teneur en sels est < 4 mg/l.
Actuellement un bouilleur bien conduit et propre fournit une eau à 1,4 - 1,5 mg/1 au maximum.

2.3 Arrêt de l'installation


2.3.1 Manœuvres de stoppage
Il faut :
- Mettre le refoulement de la pompe d’extraction sur une caisse eau sanitaire.
- Isoler la vanne d’arrivée de vapeur au faisceau de chauffe ainsi que la vanne
d' inj
ection d' eau à la tuyère de désurchauffe.
- Isoler l’évacuation d’eau condensée du corps de chauffe et fermer les vannes de
ventilation.
- Fermer l' aspiration d' air de l' éjecteur et casser le vide.
- Stopper l’installation de traitement continu de la saumure (pompe doseuse).
- Lorsque la production est arrêtée, stopper la ppe d’extraction eau distillée et isoler
le collecteur.
- Arrêter et isoler le salinomètre électrique.
- Effectuer le rinçage du corps de chauffe (vidange à la cale) ; puis, refaire le niveau.
- Attendre le refroidissement de l' installation (15 à 30 minutes) avant de stopper les
pompes de circulation d’eau de mer et d’alimentation de l' éjecteur de saumure.
- Isoler les vannes de coque.
2.3.2 Situation du bouilleur au repos
Lorsque l’arrêt est de courte durée, on garde les circuits d’eau de mer plein de
liquide, sauf dans les échangeurs qui ont des tubes en laiton d’aluminium. Dans ce cas, il
faut bien veiller à assécher les soufflets de dilatation.
Pour un arrêt de longue durée, on vidange et on rince soigneusement le bouilleur.
Puis, on remplit les circuits et le corps évaporatoire avec de l’eau distillée traitée au
phosphate trisodique (pH 9-9,5).
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SOMMAIRE
Chapitre Bouilleur

Page
1
0) Généralités. B1
1) Classification des bouilleurs. B2
2) Avantages et inconvénients des bouilleurs B.P B5
3) Description d’un poste de distillation B.P ( Weiritam ) B5
4) Production de l’eau de boisson. B8
5) Bouilleur B.P pour moteur Diesel. B8
Fonctionnement. B8
2
1) Mise en fonction. B 10
2) Conduite pendant la marche. B 12
3) Arrêt de l’installation. B 14

Planches

Poste de distillation Basse – Pression ‘WEIRITAM’ B7


Bouilleur pour installation à moteur Diesel Nirex ‘Alfa – Laval’ B9
Poste de distillation bouilleur B.P B 11

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