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Partie I : Atomistique Chapitre 2 : La classification périodique

Chapitre 2 : La classification périodique


des éléments

I- Historique

Dès le milieu du XIXe siècle, les chimistes avaient remarqué la périodicité des propriétés physico-
chimiques des éléments connus à l’époque, ils éprouvèrent donc le besoin de les ordonner.

Plusieurs classifications furent alors adoptées avant d'arriver au tableau périodique qui est utilisé de
nos jours. L’étape décisive fut franchi par le chimiste russe Dimitri Mendeleïev en 1869 qui s’est rendu
compte qu'en classant les éléments selon leurs masses atomiques on voyait apparaître une périodicité en ce
qui concerne certaines propriétés des éléments.
Ce tableau fut la première représentation cohérente de l'ensemble des éléments. Mendeleïev disposa dans un
tableau les éléments connus à l’époque par masse atomique croissante, en laissant des places vides (idée de
génie) et en inversant certains éléments.

La classification de Mendeleïev demeure valable de nos jours, mais on reconnait que la périodicité
des propriétés physico-chimiques est liée à leurs configurations électroniques.

II- La classification périodique des éléments

II-1- Aspect général

La classification périodique des éléments se présente sous forme d’un tableau de 18 colonnes ou
groupes et 7 lignes ou périodes, et les éléments y sont classés par ordre croissant du numéro atomique
(Fig. 1) (compléter les configurations des éléments) :
 La première période, la plus courte est formée de deux éléments 1H et 2He, elle correspond au
remplissage de la sous couche 1s.
 La deuxième et la troisième correspondent respectivement au remplissage de 2s puis 2p et 3s puis
3p : chacune est formée de 8 éléments, de 3Li à 10Ne et de 11Na à
18Ar .
 La quatrième et la cinquième période correspondent au remplissage successif de 4s, 3d puis 4p et 5s,
4d puis 5p : 18 éléments de 19K à 36Kr et 37Rb à
54 Xe .
 La sixième et septième période correspondent au remplissage successif de 6s, 4f, 5d puis 6p et 7s, 5f,
6d puis 7p : 32 éléments de 55Cs à 86Rn et 87Fr à
118Og .
 Les éléments correspondant au remplissage progressif des sous-couches 4f et 5f sont mis en bas du
tableau.

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Tableau I : La classification périodique des éléments.

II-2- Les principales familles

Une famille chimique correspond à une colonne dans le tableau périodique, les éléments
correspondants possèdent la même structure de valence. Les principales familles sont :
 Les alcalins : Eléments métalliques de la première colonne, de Li à Fr (l’hydrogène ne fait partie de
cette famille et d’aucune famille chimique). Ils ont la même configuration de valence, en ns1 ; ils ont
donc tendance à donner facilement cet électron pour former un cation de charge +I.
Les alcalins doivent être conservés dans l'huile, car lorsqu'ils sont en contact avec l'eau ou l'air, ils
réagissent violement. Ils sont souvent utilisés dans la médicine pour la fabrication des médicaments
et pour la fabrication d’explosifs.

 Les alcalinoterreux : Ce sont les éléments de la deuxième colonne, de Be à Ra. Leur configuration
électronique contient une sous-couche s saturée (ns2), ils perdent facilement les deux électrons de
valence pour former un cation divalent (état d'oxydation +II).
Ces éléments ne se trouvent jamais sous forme métallique libre dans la nature, car, comme les
alcalins, ils sont très réactifs.

 Les chalcogènes ou calogènes : Atomes inscrits sur la colonne 16 du tableau périodique : de


l’oxygène 8O au polonium 84Po. Ils possèdent 6 électrons de valence (ns2 np4). On peut les trouver
sous forme d'ions négatifs quand ils captent les deux électrons qui leur manquent.

 Les halogènes : Eléments de la colonne 17, de 9F à 85At. Ils ont tous 7 électrons de valence et ont
donc tendance à capter un électron pour former un anion de charge -I.

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 Les gaz rares : Eléments de la 18ème colonne, de 2He à 86Rn. Sauf l’hélium, ils ont des sous-couches
externes saturées en ns2 np6, donc très stables. Les gaz rares sont les seuls gaz monoatomiques, la
source en est l’air. Ils étaient appelés gaz inertes à cause de leur inertie chimique. Mais on sait
actuellement qu'ils peuvent réagir avec certains éléments.

II-3- Structures en blocs

Un bloc est un ensemble de groupes d'éléments chimiques dont les électrons de


valence appartiennent aux mêmes sous-couches électroniques. Ces blocs sont donc désignés par les
lettres s, p, d et f.

 Bloc s : Il correspond aux deux colonnes 1 et 2 (alcalins et alcalinoterreux).

 Bloc d (métaux de transition) : Au milieu du tableau périodique, c’est le bloc des éléments de la
colonne 3 à 12, appelés métaux de transition et qui correspondent au remplissage progressif des sous-
couches d (structures de valence en ns2 (n-1)dx, x de 1 à 10). Comme tous les métaux, ce sont de
bons conducteurs thermiques et électriques. Dans les conditions normales de température et de
pression, à l’exception du technétium 43Tc (élément synthétique) et du mercure 80Hg (liquide), ils
sont solides, avec des masses volumiques et des températures de fusion élevées.
Les métaux de transition forment des composés colorés et possèdent de nombreux états d'oxydation.

 Bloc p : A droite du tableau périodique, il est constitué des éléments chimiques du groupe
13 au groupe 18 . La sous-couche externe, excepté l’hélium, est en npy, y de 1 à 6. Ce bloc contient
la plupart des métaux de post-transition, tous les métalloïdes (éléments 5B, 14Si, 32Ge, 33As, 51Sb,
52Te et 85At dont les propriétés sont intermédiaires entre celles des métaux et des non-métaux), tous
les non-métaux hormis l'hydrogène et tous les gaz inertes.

 Bloc f : En bas du tableau périodique, il est formé par :


 Les lanthanides : Ce sont les 15 éléments allant du lanthane 57La au lutécium 71Lu. A l’exception
du premier élément, ils correspondent au remplissage progressif de la sous-couche 4f. Ils tirent leur
nom du lanthane, premier de la famille, en raison de leurs propriétés chimiques très semblables à ce
dernier.
 Les actinides : Ce sont les 15 éléments chimiques allant de l'actinium 89Ac au lawrencium 103Lr ;
ils correspondent, excepté le premier élément, au remplissage progressif de la sous-couche 5f.
Ces métaux lourds tirent leur nom de l'actinium, premier de la famille, en raison de leurs propriétés
chimiques apparentées.

II-4- Relations configuration électronique – position dans la classification


périodique

L’écriture des configurations électroniques des atomes dans leur état fondamental et l’examen de
l’aspect général de la classification permet de tirer les constatations suivantes :
 Les éléments d’une même période ont la même configuration de cœur et le nombre quantique
principal n maximal. Ce nombre correspond au numéro de la période.

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 Les électrons d’un même groupe ont le nombre d’électrons de valence. Ce nombre détermine le
numéro du groupe.

Application 1 :
1/ Déterminer la position du carbone 6C dans la classification périodique.

2/ Soit l’élément chrome 24Cr.


a) Ecrire sa configuration électronique dans l’état fondamental.

b) Repérer sa position dans la classification périodique.

c) Déterminer :
 les numéros atomiques du premier et du dernier élément de la même période que Cr.

 les numéros atomiques des éléments molybdène Mo et tungstène W en dessous du Cr dans la


classification périodique.

3/ Le bismuth Bi se situe à la 6ème période et au 15ème groupe de la classification périodique. Le mercure Hg


est le dernier métal de transition de cette période.
a) Ecrire la configuration électronique du bismuth dans l’état fondamental.

b) Déterminer le numéro atomique du mercure Hg.

III- Périodicité des propriétés atomiques

La périodicité des propriétés des éléments dans le tableau périodique correspond à la façon dont les
propriétés physiques et chimiques des éléments évoluent régulièrement dans une période ou dans un groupe.
.
III-1- Rayons atomiques et ioniques

Les atomes et les ions peuvent être modélisés comme étant des sphères. On peut estimer le rayon
atomique ou ionique à la distance pour laquelle la densité de probabilité radiale associée aux électrons
externes est maximale.

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c) Rayons atomiques
Les rayons atomiques d’un certain nombre d’atomes sont présentés dans la figure 1. On peut tirer les
constatations suivantes :
 Dans une période, Ratm décroit quand Z croit : malgré l’addition d’un électron supplémentaire s ou p
sur une sous-couche insaturée, les électrons externes se trouvent tous sur une même couche de
nombre quantique n. Ils subissent la même répulsion électrostatique provenant des électrons internes
(dont le nombre reste constant tout le long de la période), alors que la charge nucléaire augmente.
L’attraction électrostatique est donc de plus en plus forte, donc le rayon décroit.
 Le long d’un groupe, le rayon atomique croit avec Z : il s’agit d’une évolution normale puisque le
changement d’une période implique l’addition de 8, 18 ou 32 électrons.

Figure 1 : Rayons atomiques d’un certain nombre d’atomes.

Application 2 : Classer les rayons atomiques des éléments 12Mg, 13Al et 19K.

b) Rayons ioniques
Les ions sont obtenus par perte ou gain d’un ou plusieurs électrons. Evidement, un cation est plus
petit que l’atome correspondant et un anion est plus gros que l’atome correspondant. La figure 2 présente les
rayons ioniques de certains ions.

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Figure 2 : Rayons ioniques de certains ions.

Commentaires :
 L’évolution de rayons des ions de même charge est la même que celle des rayons atomiques.
 Dans une série isoélectronique, les anions sont plus que les cations, et d’autant plus gros que leur
charge est élevée. Les cations sont d’autant plus petits que leur charge est élevée.

Application 3 : Classer les rayons des ions suivants 11Na+, 12Mg2+, 17Cl- et 19K+.

III-2- Energie d’ionisation E.I.

Par définition, elle correspond à l’énergie minimale à fournir pour réaliser la réaction suivante :

𝐴 𝑔 → 𝐴(𝑔)+ + 1 𝑒 − ∆𝑈 = 𝐸. 𝐼.

Cette énergie correspond donc à l’arrachement d’un électron de la dernière sous-couche occupée. Les
énergies de première ionisation des éléments en fonction de Z sont présentées à la figure 3.

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Figure 3 : Energies de première ionisation des éléments en fonction de Z.

Commentaires :
 Les éléments des gaz rares ont des valeurs élevées, ce qui est évident puisque l’ionisation correspond
au désappariement d’un doublet électronique ; viennent ensuite les halogènes (ns2 np5).
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 Les éléments alcalins (ns ) ont les énergies les plus faibles.
 L’évolution des énergies d’ionisation est, sauf exceptions, inverse à celle des rayons atomiques :
dans une période, EI croit avec Z ; dans un groupe, elle diminue quand Z augmente.

Application 4 :
1/ Attribuer les valeurs suivantes 5,1 ; 5,4 et 75,6 eV aux énergies de première et deuxième ionisation
EI1(Li), EI2(Li) et EI1(Na).

Le lithium et le sodium sont deux éléments alcalins, Z(Li) <Z(Na), donc EI1(Li) = 5,4 > EI1(Na) = 5,1 eV.
EI2(Li) = 75,6 eV

2/ Commenter la large différence entre EI1(Li) et EI2(Li).

La 2ème énergie est largement supérieure à la première car la deuxième ionisation correspond au
désappariement d’un doublet électronique.

3/ L’évolution des énergies d’ionisation présente des exceptions, proposer une explication de ces exceptions
dans la 2ème période.

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III-3- Affinité électronique A.E.

Elle correspond à l’opposé de l’énergie mise en jeu lors du processus suivant :

𝐴 𝑔 + 1 𝑒− → 𝐴(𝑔)− ∆𝑈 = −𝐴. 𝐸.

L’affinité électronique traduit l’aptitude d’un atome à capter un électron supplémentaire. Plus l’anion
obtenu est stable, plus l’affinité sera élevée. La figure 4 regroupe les affinités électroniques en fonction de Z.

Figure 4 : Affinités électroniques en fonction du numéro atomique.

Commentaires :
 Les A.E. les plus élevées correspondent aux éléments halogènes car les ions formés sont
isoélectroniques aux gaz rares qui suivent l’halogène dans la classification périodique.
 Certains éléments ont une A.E. nulle : ceux pour lesquelles les sous-couches sont entièrement
remplie ; cas des alcalinoterreux et des gaz rares.
 L’affinité électronique augmente avec Z dans une période mais reste presque constante dans un
groupe.

Application 5 : A.E.(7N) = 0, proposer une explication.

La sous-couche p étant à moitié remplie, ce qui lui confère une stabilité particulaire et l’ajout d’un électron à
un atome de petite taille entraine de fortes répulsions électroniques.

III-4- Electronégativité

L’électronégativité, notée 𝜒, n’est pas définie pour un atome isolé car elle correspond à la tendance
d’un atome à attirer vers lui les électrons des autres atomes avec lesquels il est lié par covalence. Plus un
atome est électronégatif et plus il attire vers lui les électrons.

Il existe plusieurs définitions de l'électronégativité (Pauling, Mulliken, …) ce qui a conduit à construire


plusieurs échelles :

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 Echelle de Mulliken 𝝌𝑴 𝑨 : L'électronégativité d'un élément est proportionnelle à la moyenne de


son affinité électronique A.E. et son énergie d'ionisation E.I. :

1 𝐸.𝐼. 𝐴 + 𝐴.𝐸.(𝐴)
𝜒𝑀 𝐴 = 3,15 × 2

L'intérêt de l'échelle de Mulliken est d'utiliser des grandeurs atomiques, indépendantes de


l'environnement chimique. Néanmoins, la difficulté d’évaluer l’affinité électronique de certains
éléments limite un peu l’utilisation de cette échelle.

 Echelle de Pauling 𝝌𝑷 𝑨 : La différence d'électronégativité entre les éléments A et B a pour


expression :

𝜒𝑃 𝐴 − 𝜒𝑃 𝐵 = 0,102 × [𝐸𝐴𝐵 − (𝐸𝐴2 . 𝐸𝐵2 )1/2 ]1/2

𝐸𝐴𝐵 , 𝐸𝐴2 et 𝐸𝐵2 sont les énergies de liaison des molécules diatomiques A-B, A-A et B-B.

Cette définition ne donne que la différence entre deux électronégativités. Il fallait choisir une origine
en donnant la valeur de 4 à l'électronégativité du fluor (élément le plus électronégatif de la
classification).

Le tableau II regroupe les valeurs des électronégativités des atomes selon l’échelle de Pauling.

Constatations :
 L'électronégativité des éléments d'une même période croît avec le numéro atomique, car la charge
électrique du noyau atomique augmente et interagit davantage avec les électrons de valence.
 Pour les éléments chimiques d'une même colonne, l'électronégativité décroit lorsque le numéro
atomique croît.
 Le minimum est donc à rechercher en bas à gauche du tableau (au niveau du francium) tandis que le
maximum se trouve en haut à droite (au niveau du fluor).

Tableau II : Electronégativités des atomes selon l’échelle de Pauling.

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III-5- Caractère métallique

 Un élément présente les caractères d’un métal si au moins l’un des ses oxydes présente un caractère
basique : il est soluble dans une solution basique.

Exemple : 𝐶𝑎𝑂 + 2 𝐻 + → 𝐶𝑎2+ + 𝐻2 𝑂 : le calcium est un métal.

 Un élément est défini comme un non-métal lorsque tous ses oxydes fournissent des solutions
aqueuses à caractère acide.

Exemple : 𝑁2 𝑂5 (𝑠) + 𝐻2 𝑂 → 2𝐻𝑁𝑂3 𝑎𝑞 → 2 𝐻 + +𝑁𝑂3 − : l’azote est un non-métal.

 Certains éléments donnent des oxydes à caractère amphotère : l’oxyde réagit à la fois en solution
acide ou basique (exemple : Al, Sb).

 Le caractère métallique varie en sens inverse à l’électronégativité, les éléments du bloc s, d et f sont
des métaux. Dans les groupes 13 à 16, le caractère métallique augmente avec Z.

 On visualise la séparation entre métaux et non métaux par une ligne en escalier (tableau I). Certains
éléments collés à cette ligne sont appelés semi-métaux ou métalloïdes.

 Les éléments métalliques possèdent d’autres propriétés : nature de liaison, conductivités thermique et
électrique élevées, etc.

III-6- Caractère oxydo-réducteur

On s’intéresse au transfert d’électrons : 𝑜𝑥 + 𝑛 𝑒− ⇌ 𝑟𝑒𝑑. L’oxydant capte les électrons alors que le
réducteur les cède.

 Le pouvoir oxydant est mesuré par le potentiel standard E ° qui a une évolution similaire à l’énergie
d’ionisation.

 Les métaux sont potentiellement réducteurs, les non-métaux constituent les éléments oxydants.

 Les éléments très réducteurs (très électropositifs) sont les alcalins et les alcalinoterreux.

 Les éléments très oxydants sont l’oxygène et les halogènes.

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