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La classification périodique des éléments chimiques

Compétences
À la fin de cette séance, vous devriez être capable de :
1. Indiquer la position d’un élément dans le tableau périodique à partir de son numéro atomique.
2. Répartir les éléments des blocs s, p, d et f et les classer comme métaux, non-métaux ou métalloïdes,
selon leur position dans le tableau périodique.

Cette section présente le tableau périodique, par un court historique de la disposition des éléments sur des
rangées horizontales selon leur numéro atomique. Il sera ensuite question de l’identification des colonnes (ou
groupes) et des rangées (ou périodes) du tableau, de ses zones regroupant les éléments métalliques, non-
métalliques et métalloïdes et des blocs s, p, d et f.

I. Historique du tableau périodique


Le tableau périodique des éléments chimiques est une façon de présenter une vue d’ensemble des éléments
chimiques sous forme de tableau. Malgré quelques précurseurs, c’est au chimiste russe Dimitri I. Mendeleïev
que l’on reconnaît la paternité de sa création, en 1869. Mendeleïev l’a conçu pour montrer les tendances
récurrentes (périodiques) des propriétés des éléments. La configuration du tableau s’est raffinée au fil du
temps; il a évolué au fur et à mesure de la découverte de nouveaux éléments et de l’évolution des modèles
théoriques rendant compte des réactions chimiques.

La version la plus récente du tableau, publiée en octobre 2006, compte 118 éléments (l’élément 118 a été
synthétisé, mais l’élément 117 ne l’est pas encore).
Parmi ces éléments, on en trouve 92 naturels sur la Terre; les autres ont été produits artificiellement dans des
accélérateurs de particules.

II. Structure du tableau périodique


Le tableau périodique s’organise en période et en groupe. Il comporte 7 lignes ou périodes et 18 colonnes ou
groupes.
N.B. : Une période est une rangée horizontale et un groupe est une colonne verticale du tableau périodique
des éléments.
Les noms recommandés pour les groupes du tableau

Groupe Nom recommandé Nbre d’électrons de valence


1 Métaux alcalins 1
2 Métaux alcalino-terreux 2
3 à 12 Métaux de transition …
13 Métaux terreux 3
14 Carbonides 4
15 Pnictogènes/azotides 5
16 Chalcogènes/sulfurides 6
17 Halogènes 7
18 Gaz nobles, rares ou inertes. 8
Tableau 1: noms des groupes du tableau périodique

N.B. : la colonne des gaz rares a été ajoutée par Ramsay (chimiste anglais, 1852-1916) en 1894.

III. Représentation du tableau périodique


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Les différentes façons de présenter les groupes du tableau périodique sont données dans le tableau ci-dessous.
Chiffre IA IIA IIIB IVB VB VIB VIIB VIII VIII VIII IB IIB IIIA IVA VA VIA VIIA VIIIA
romain
+ lettre
Chiffre 1 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 3 4 5 6 7 8
arabe
UICPA 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Tableau 2 : représentation du tableau périodique

IV. Divisions du tableau périodique


1. Les blocs (s, p, d et f) du tableau périodique
Étant donné l’importance des couches externes, les différentes sections du tableau périodique sont parfois
appelées les blocs du tableau périodique, selon la sous-couche où se tiennent les « derniers » électrons (par
exemple, la sous couche s, la sous couche p, la sous couche d, etc).

 Bloc s : tous les éléments du groupe 1 du tableau périodique possèdent des structures électroniques
externes du type ns1 (où n est un nombre compris entre 2 et 7) et tous les éléments du groupe 2 ont une
structure électronique externe de type ns2.

 Bloc p : Les éléments des groupes 13 à 18 du tableau périodique ont tous une structure électronique de
type npx (où n est un nombre compris entre 2 et 7 et x un nombre compris entre 1 et 6).

Bloc d : Les éléments du bloc d sont des éléments dont le dernier électron ajouté est dans une orbitale d. Ils
font partie des groupes 3 à 12 (30 éléments ayant pour numéro atomique : 21 à 30, 39 à 48, et 71 à 80) du

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tableau périodique. La première série de ces éléments va du scandium au zinc et ces éléments sont aussi
appelés éléments de transition ou métaux de transition. Ils ont pour structure ns(n-1)d.

 Bloc f : les éléments du bloc f sont des éléments dont le dernier électron ajouté est dans une orbitale f. Ils
sont habituellement présentés dans une section à part du tableau périodique (lanthanides et actinides). Ils
ont pour structure ns(n-2)f.

2. Les blocs des métaux, des non-métaux et des métalloïdes


On divise aussi le tableau périodique en 3 groupes :
a) Les métaux se retrouvent dans des groupes du tableau dont les éléments présentent des configurations
électroniques semblables et ayant, par conséquent, des propriétés chimiques voisines. Les groupes de
métaux semblables sont ceux des alcalins et des métaux alcalino-terreux (bloc s), des métaux de transition
(bloc d), des métaux terreux rares (les séries des lanthanides et des actinides du bloc f).

N.B. : Les éléments du bloc p bordant le bloc d présentent des propriétés métalliques.

b) Les non-métaux se trouvent en haut à droite du tableau périodique, dans la section du bloc p, l’hydrogène
est aussi le plus souvent considéré comme un non métal.

c) Les métalloïdes : quant aux métalloïdes, ils se situent à l’intersection des métaux et non-métaux du bloc
p, dessinant une diagonale grossière vers la droite du haut vers le bas du tableau périodique
Les six métalloïdes sont B, Si, Ge, As, Sb et Te. Leurs propriétés montrent des caractéristiques à mi-
chemin entre celles des métaux et des non-métaux. Ils sont des Conducteurs.

Règle de Sanderson : permet de distinguer un métal d’un non-métal.


Enoncé : un élément est un métal si le nombre de ses électrons sur la couche de nombre n le plus grand est
inferieur ou égal au numéro de la période dans laquelle il se trouve. Ex. : 12Mg et 51Sb.

V. La configuration électronique et la structure du tableau périodique


La configuration électronique d’un atome est intimement liée à sa position dans le tableau périodique. Les
propriétés chimiques d’un atome sont principalement déterminées par la disposition des électrons dans sa
couche de valence. En conséquence, les éléments du même groupe présentent des propriétés chimiques
voisines puisqu’ils possèdent le même nombre d’électrons dans leur couche de valence.
Les atomes ayant une configuration électronique notée nsx appartiennent au groupe x, ceux notés npx au
groupe (12 + x) et ceux notés ndx au groupe (2 + x) avec x ≤ 6.

Élément N. atomique (Z) Configuration Groupe Période


électronique
2 2 6 1
Na 11 1s 2s 2p 3s ; 1 3
Be 4 1s22s2; 2 2
Co 27 [Ar]4s23d7 (2+7) = 9 4
Ar: 18 1s22s22p63s23p6 (12+6) = 18 3

VI. Les propriétés périodiques


Les propriétés périodiques sont celles qui varient dans une ligne et voisines dans une même colonne.

1. La dimension (rayon) des atomes

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La distance entre le noyau et les électrons les plus externes d’un atome en constitue le rayon atomique ou,
dans le cas d’un atome engagé dans une liaison covalente, son rayon de covalence. La distance entre le noyau
et les électrons les plus externes d’un ion indique son rayon ionique.

Note : Un rayon ionique est un rayon qu’un ion possède dans un cristal ionique, dans lequel les ions sont
entassés ensemble de telle sorte que leurs orbitales électroniques externes sont en contact.

1.1 Variation du rayon atomique dans le tableau périodique


1.1.1. Dans une période : Le rayon atomique diminue en traversant une période de gauche à droite
(excepté quelques irrégularités pour les éléments des blocs d et f). Cela vient du fait que
l'augmentation systématique de la charge nucléaire en traversant la période contracte les orbitales
électroniques. Le noyau pour un nombre de couches égales, exercera une attraction d'autant plus forte
(notamment sur les électrons de valence), qu'il y aura d'électrons.

Les anions sont toujours plus gros que leurs atomes neutres d’origine. Les cations sont toujours plus
petits que leurs atomes neutres d’origine.

1.1.2. Dans une colonne : Le rayon atomique augmente avec Z dans une même colonne.
Les électrons évoluent plus loin du noyau quand le nombre quantique principal de la couche à laquelle ils
appartiennent est grand.

N.B. : Les distances à l’échelle atomique étaient traditionnellement exprimées en unités Å (Angstrom 1Å =
10–8cm). De nos jours, on utilise de préférence le picomètre: 1 pm = 10–12 m = 10–10 cm = 100 Å. Les rayons
des atomes et des ions se situent normalement entre 70 et 400 pm.

2. Le potentiel ou l’énergie d’ionisation


Le potentiel ou l’énergie d’ionisation (EI) d’un atome ou d’une molécule est l’énergie nécessaire pour
extraire une mole d’électrons d’une mole d’atomes ou de cations gazeux isolés. De manière plus générale,
la nième énergie d’ionisation est l’énergie nécessaire pour arracher une nième mole d’électrons après que (n−1)
mole d’électrons eut été extraite. Elle est une mesure de la résistance d’un atome ou d’un cation à abandonner
un électron ou celle de la force de la liaison de l’électron à son noyau.
Plus l’énergie d’ionisation est grande, plus il est difficile d'arracher un électron. En général, les énergies
d’ionisation concernent l’arrachement d’électrons d’orbitales situées plus près du noyau d’un cation (les
électrons des orbitales rapprochées du noyau sont attirés par une très grande force électrostatique) sont plus
élevées.

2.1. Variation de l’énergie d’ionisation dans le tableau périodique


De façon générale, elle augmente le long d’une période pour atteindre un maximum pour les gaz nobles
formés de couches pleines. Les valeurs des énergies d’ionisation pour les métaux alcalins sont minimales
puisqu’ils n’ont qu’un seul électron dans la couche externe. Par exemple, le sodium requiert seulement 496
kJ/mol ou 5,14 eV/atome pour s’ioniser, tandis que le néon, le gaz noble qui le précède dans le tableau
périodique exige 2081 kJ/mol ou 21.56 eV/atome.
L’énergie d’ionisation est l’une des principales énergies prises en compte dans l’appréciation des liaisons
chimiques. C’est un bon indicateur de la réactivité d’un élément. Les éléments à faible énergie d’ionisation
agissent souvent comme réducteurs et ont tendance à former des sels.

3. Affinité électronique (AE)


L’affinité électronique (AE) d’un atome ou d’une molécule est l’énergie nécessaire pour extraire un
électron d’un ion chargé négativement, c’est-à-dire la variation d’énergie qui en découle : X- → X + e−

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L’affinité électronique des gaz nobles n’a pas été jusqu’à ce jour mesurer de façon probante. Ils possèderaient
probablement des AE négatives. Les éléments dont les anions sont relativement plus stables que les atomes
neutres possèdent une AE élevée. Le chlore attire fortement des électrons supplémentaires; le mercure, un peu
moins.
L’électroaffinité varie comme l’énergie d’ionisation, en sens inverse du rayon atomique.

4. La charge nucléaire effective


Définition : La charge nucléaire effective, aussi appelée « charge du noyau », est la charge positive subie par
un électron dans un atome à électrons multiples.
Dans un atome à un électron, cet électron subit la charge nucléaire totale du noyau positif. Il subit, dans ces
cas, la charge du noyau sans interférence. Cependant, dans un atome qui possède beaucoup d’électrons, les
électrons externes sont à la fois attirés par le noyau positif et repoussés par les charges négatives des autres
électrons.

4.1. Variation de la charge nucléaire effective dans le tableau périodique


4.1.1. Dans une période, la charge nucléaire effective augmente, puisque les éléments possèdent de plus
en plus de protons, mais le même nombre d’électrons.
4.1.2. Dans une colonne, la charge nucléaire effective demeure constante.

5. Les points de fusion et d’ébullition


Le point de fusion d’un élément, ou d’un composé, est la température à laquelle il est en équilibre entre son
état solide et son état liquide. Le point d’ébullition d’un élément, ou d’un composé, est la température à
laquelle il est équilibre entre son état liquide et son état gazeux. On convient habituellement que la pression
de l’air est égale à 1 atmosphère.

5.1. Variation dans le tableau périodique


Les éléments solides d’une même période possèdent des températures de fusion et de températures
d’ébullition croissantes d’un élément à l’autre. Par contre, les températures de fusion et les températures
d’ébullition des éléments gazeux de cette même période sont décroissantes d’un élément à l’autre. Les
températures de fusion et les températures d’ébullition des éléments d’un même groupe sont
habituellement croissantes.

6. L’électronégativité
L’électronégativité, notee X, proposée pour la première fois par Linus Pauling en 1932, est la propriété
chimique d’un atome (ou, plus rarement, d’un groupe fonctionnel) qui consiste en sa capacité d’attirer
vers lui des électrons. L’électronégativité, telle qu’elle est habituellement calculée, n’est pas à proprement
parler une propriété d’un atome, mais plutôt une propriété de cet atome dans une molécule.
L’électronégativité d’un élément varie selon son environnement chimique, on la considère toutefois comme
une propriété transférable, c’est-à-dire qu’elle aura sensiblement la même valeur dans une variété de
situations.

6.1. Variation l’électronégativité à travers le tableau périodique


Pour toutes les périodes le long du tableau, l’électronégativité augmente de gauche à droite. Cependant, elle
décroît du haut vers le bas dans n’importe lequel des groupes. Ignorez le groupe des gaz inertes. Ils ne
possèdent pas d’électronégativité, puisqu’ils ne forment pas de liaisons.

Ainsi donc, le fluor (F) est sans aucun doute l’élément le plus électronégatif, tandis que le césium (Cs) est
celui qui est le moins électronégatif, du moins, parmi les éléments sur lesquels on possède suffisamment de
données.
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Il y a des exceptions à cette règle générale. Le gallium et le germanium présentent des électronégativités plus
élevées que celle de l’aluminium et du silicium à cause de la contraction du bloc d. Les éléments de la
quatrième période, tout de suite après la première rangée de métaux de transition ont des noyaux atomiques
anormalement petits parce que les électrons 3d n’arrivent pas à se protéger la charge nucléaire accrue.
Ils possèdent donc une plus grande électronégativité, une caractéristique associée aux atomes de plus petites
dimensions.

La différence d’électronégativité détermine le caractère des liaisons dans une molécule.


En résumé :
 L’union de deux atomes de même électronégativité donnera lieu à une liaison covalente pure.
 Une légère différence d’électronégativités créera une liaison polaire covalente.
 Une grande différence d’électronégativités occasionnera une liaison ionique.
 Un ΔX≤ 1.2 donnera une liaison covalente.
 Un Δ X≈ 1.5 donnera une liaison modérément ionique.
 Un Δ X≥ 2.0 donnera une liaison ionique

Travaux dirigés
Tableau périodique et liaisons chimiques

1. Citer de mémoire le plus d’éléments possibles, et préciser pour chacun d’eux s’il s’agit d’un métal, d’un
non-métal ou d’un métalloïde.

2. Que se passe-t-il lors de la liaison de deux atomes de même électronégativité?

3. CHCl3 est-il polaire ou non-polaire?


Réponse : CHCl3 est polaire. L’hydrogène, situé au sommet de la molécule, étant un peu moins électronégatif
que le carbone, devient alors légèrement positif. La molécule étant légèrement positive en son sommet et
légèrement négative à sa base, elle sera donc polaire dans son ensemble.

4. Pourquoi l’électronégativité augmente au sein d’une période?


Réponse : L’électronégativité s’élève donc le long d’une période en conséquence de l’augmentation du
nombre de charges des noyaux. Les noyaux plus lourds exercent plus d’attraction sur la paire d’électrons dans
une même période.

5. Pourquoi l’électronégativité des éléments d’un groupe diminue en partant du haut vers le bas?
Réponse : Plus vous descendez dans le groupe, plus l’électronégativité décroît en conséquence de
l’augmentation de la distance entre la paire d’électrons de liaison et le noyau des éléments.

6. Donner la structure de Lewis des espèces suivantes et dénombrer les électrons impairs, les doublets pi
liants et sigma liants, les doublets non-liants et les cases vides : NO, NO2, SO3, CH3-OH, BCl3, AlCl4-, POCl3.

7. Ecrire la formule chimique de :


a. séléniure de gallium c. iodure de potassium
b. phosphure d’aluminium d. fluorure de strontium

8. En utilisant la règle de Sanderson, précisez si les éléments suivants sont des métaux ou non : 13Al, 22Ti,
34Se et 38Sr.

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9. Déterminer parmi les sels suivants, lesquels sont constitués de cations et d’anions isoélectroniques :
a) NaCl b) MgF2 c) KCl d) KI

10. Lesquels des corps composés ci-dessous sont-ils des corps ioniques ? NH3, H2O, MgBr2, KCl, C6H6,
CaF2

11. Quand l'hydrogène brule en présence d'oxygène pour former de l'eau, la composition de l'eau formée ne
dépend pas de la quantité d'oxygène. Interprétez ce phénomène à la lumière de la loi des proportions
définies.

12. Chez les vertébrés, le pancréas secrète une protéine appelée « insuline » hormone destinée à régulariser le
métabolisme des sucres. L'incapacité de produire de l'insuline caractérise le diabète sucre, qu’on traite à
l’aide d’injections d'insuline. Compte tenu de la loi des proportions définies, peut-on s'attendre à ce qu'il
y ait des différences entre l'activité chimique de l'insuline humaine extraite du pancréas et celle de
l'insuline produite par des bactéries grâce au génie génétique? Pourquoi?

13. A partir des données de ce chapitre relatives à la masse du proton, à celle de l'électron, à la taille du noyau
et à celle de l'atome, calculez la masse volumique du noyau d'hydrogène et celle de l'atome d'hydrogène
(volume d'une sphère = 4/3 7T r3).

14. Dans une expérience donnée, la charge totale d'une goutte d'huile a été évaluée à 5,93 X 10-18 C. Combien
de charges négatives contient cette goutte?

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