Vous êtes sur la page 1sur 14

Chapitre

II : Tableau périodique des éléments

I.1 Historique de la classification :


Depuis le milieu du XIXème siècle, les chimistes contribuaient à classer les éléments dans
un but de simplification et de prévision des réactions chimiques.

En 1869 Mendeleïev donna la classification la plus satisfaisante, très voisine de la


classification actuelle. Il avait constaté que les propriétés des éléments dépendent d'une
manière périodique de leur masse atomique et classa ainsi les 63 éléments connus à son
époque, en lignes et en colonnes de telle sorte que :

- Les masses atomiques augmentent de gauche à droite dans une ligne et d'une ligne à
l'autre.
- Les propriétés chimiques soient semblables pour tous les éléments d'une colonne.
Le succès de cette tentative a tenu au fait de Mendeleïev a laissé des places vides en
affirmant que l'on découvrirait un jour les éléments manquants dans son tableau.
Pour maintenir l'unité des propriétés des éléments d'une même colonne, Mendeleïev
a permuté certains éléments. Il a placé l'argon (M = 39,95) avant le potassium (M = 39,102) le
cobalt (M = 58,93) avant le nickel (M = 58,71) et le tellure (M = 127,60) avant l'iode
(M = 126,904). Il a fallu attendre les travaux de Moseley pour surmonter cette difficulté.
En effet, dans son expérience d'identification des éléments, Moseley (1913) a montré
que les fréquences ou longueurs d'onde des radiations émises sont liées au numéro atomique
Z et non à la masse atomique :

&
√𝑣 = %' = 𝑎 (𝑍 − 𝑏) Loi de Moseley

En remplaçant dans la classification de Mendeleïev, la masse atomique par Z, les


anomalies constatées disparaissaient : Te( Z = 52) doit précéder l'iode I(Z = 53).
Par conséquent, le facteur déterminant les propriétés d'un élément et non pas la
masse atomique, mais le numéro atomique Z qui est lié directement à la structure de l'atome,
ce qui constitue le principe de la classification actuelle.
II.2 Classification moderne :
Le paramètre physique qui caractérise un élément chimique n'est plus la masse
atomique mais son numéro atomique Z. Le tableau périodique actuel est établi sur la base des
numéros atomiques croissants. Les 104 éléments qui existent actuellement sont classés par Z
croissant. Z augmente de gauche à droite et d'une ligne à l'autre.
Parmi les 104 éléments, 91 sont naturels : de l'hydrogène (H) à l'uranium 13 sont
artificiels appelés transuraniens. Le tableau périodique actuel contient 18 colonnes verticales
ou groupes chimiques et 7 lignes horizontales ou périodes. L'ordre de remplissage suivi dans
l'édification des atomes les uns après les autres obéit à la règle de Klechkowsky.

II.3 Groupes chimiques et périodes :


Il existe plusieurs types de classification périodique des éléments. On se bornera à
étudier celui dont la classification est la plus aisée de type ‘long’ (figure 13).

I.3.1 Période :
- Il apparaît 7 lignes dans le tableau périodique (T.P). Les éléments d'une même ligne
constituent une ‘période’.
- La période correspond à l'édification totale ou partielle d'un niveau électronique.
- Le numéro de chaque période correspond à la valeur du nombre quantique principal n
caractérisant la couche en formation.
- Les 7 périodes sont de longueur inégale :
Figure 1
@ 3 périodes courtes : la première avec deux éléments les 2 autres avec 8 éléments.

@ 4 périodes longues : les 4ème et 5ème périodes renferment chacune 18 éléments, la


6ème en renferme 32 et la 7ème jusqu’à présent, 18 éléments.

- Chaque période commence par le remplissage de la sous-couche s et finit par celui de la


sous-couche p (à l’exception de la 1ère période).

1ère période : 1s

2ème période : 2s 2p

3ème période : 3s 3p

4ème période : 4s 3d 4p

5ème période : 5s 4d 5p

6ème période : 6s 4f 5d 6p

7ème période : 7s 5f 6d 7p

Exemples :

# 1ère période : n = 1 couche k

H (Z = 1) : 1s1 ; He (Z = 2) : 1s²

# 2ème période : n = 2 couche L

Li (Z = 3) : 1s² 2s1 ; Be (Z = 4) : 1s² 2s² , B (Z = 5) : 1s² 2s² 2p1

C (Z = 6) : 1s² 2s² 2p2 ; N (Z = 7) : 1s² 2s² 2p3

O (Z = 8) : 1s² 2s² 2p4 ; F (Z = 9) : 1s² 2s² 2p5

Ne (Z = 10) : 1s² 2s² 2p6

II.3.2 Groupes chimiques :


- Les 18 colonnes de la classification périodique sont appelées groupes ou
familles.
C'est 18 groupes peuvent être réduits en 9 groupes suite au classement des colonnes
dont les éléments ont même configuration électronique externe.
Le numéro en chiffre romain est le nombre d'électrons qui peuvent participer aux
liaisons, c'est-à-dire le nombre d'électrons de valence.
« On appelle électrons de valence ou électrons périphériques, les électrons de la
couche externe non saturée plus ceux de la sous-couche interne incomplète ».

Exemple :

S (Z = 16) : 1s² 2s² 2p6 3s² 3p4 ⇒ 6 e- de valence

Zn (Z = 30) : 1s² 2s² 2p6 3s² 3p6 4s² 3d10 ⇒ 2 e- de valence

(Ar)

Pour Zn on peut écrire : (Ar) 4s² 3d10

Ou : (Ar) 3d10 4s²

(Ar) : configuration électronique de l’argon.

- Le groupe VIII est formé de 3 colonnes voisines. Les éléments de ce groupe


présentent des analogies dans le sens vertical et dans le sens horizontal. On les
appelle les triades.
- Les éléments du groupe O sont les gaz rares ou gaz nobles. Leur structure externe
est saturée : ns² np6 ; leur couche externe comprend donc 8e-.
- La distinction en groupes A ou B provient de la nature des électrons de valence :

@ groupe A : les e- de valence sont des électrons s ou d.

@ groupe B : les e- de valence sont s ou p.

II.4 Description du tableau périodique :


Les éléments de la classification périodique sont répartis en quatre blocs : un bloc S,
un bloc p, un bloc d et un bloc f. (figure 14)
Figure 2

# Bloc S : ce bloc est constitué de deux groupes IA et IIA.

@groupe IA : famille des métaux alcalins leur structure électronique externe est ns1.

@groupe IIA : famille des alcalino-terreux de structure externe ns2

# Bloc p : constitué des groupes IIIB à VIIB et du groupe O.

Les éléments du bloc p sont caractérisés par une structure externe : ns² npx : 1 ≤ x ≤ 6.

@Le groupe IIIB est formé des éléments de la famille d’aluminium (Al).

@Le groupe VIB : c’est la famille des chalcogènes (O, S, Se, Te)

@Le groupe VIIB : c’est la famille des halogènes (F, Cl, Br, I)

@Le groupe O : c’est la famille des gaz rares (He, Ne, Ar, Kr, Xe, Rn).

Leur structure externe est saturée : ns² np6.

# Bloc d : Les éléments de ce bloc occupent une position centrale dans le T.P. Leur
configuration externe est (n – 1) dx ns² : 1 ≤ x ≤ 10. Ces éléments regroupent la famille des
métaux de transition.

En dehors des groupes IIIA à VIIA et (IB, IIB), le groupe VIII de transition des triades
comprenant :
Fe, Co, Ni triade 1.

VIII Ru, Rh, Pb triade 2.

Os, Ir, Pt triade 3.

Présentent de nombreuses analogies physiques et chimiques.

# Bloc f : Ce bloc est constitué de deux familles de structure externe :

(n – 2) fx n s² ; 1 ≤ x ≤ 14 :

@ Les lanthanides : Ce sont les éléments (4f) qui suivent le lanthane (La) : de Z = 58 à Z = 71.

@ Les actinides : Ce sont les éléments (5f) qui suivent l’actinium (Ac) : de Z = 90 à Z = 103.

II.5 Propriétés physiques et chimiques des éléments du T.P. :


II.5.1 Etat standard des éléments :
L'état d'un élément est fonction des grandeurs thermodynamique : Température et
pression. On définit l'état standard par une température de 298,3 °k (T = 25 °C) (température
ambiante) et une pression de 1 atmosphère (pression normale).

91 éléments sont naturellement solides et 11 sont gazeux, tandis que le mercure et le


brome sont liquides. (Tableau 3)

Tableau 3
II.5.2 Rayon atomique :
Le rayon d’un atome ne peut être défini que si l’atome est engagé dans une molécule.
Il dépend de la nature des liaisons et du nombre de proches voisins.

Le rayon atomique r est la demie distance entre deux atomes dans une liaison
covalente simple pour les non métaux et dans une structure métallique pour les métaux.

- Dans une période, rA diminue quand Z augmente.


- Dans un groupe, rA augmente quand Z augmente.

Remarque : rayon ionique ri

- Pour l’ion positif : ri < rA


- Pour l’ion négatif : ri > rA

II.5.3 Potentiel ou énergie d’ionisation (PI) :


C’est l’énergie nécessaire pour arracher un électron à un atome gazeux :

𝑋(0) → 𝑋 2 (0) + 1𝑒 6 𝑃𝐼 > 0

- Dans un groupe (ou colonne), PI diminue lorsque Z augmente.


- Dans une période, PI augmente avec Z.
- Si l’on arrache deux électrons à l’atome. PI est alors le potentiel de deuxième
ionisation.
II.5.4 Affinité électronique (AE) :
Elle mesure l’énergie libérée lorsqu’un atome pris à l’état gazeux capte un électron
pour donner un ion négatif (ou anion) gazeux :

𝑋(0) + 1𝑒 6 → 𝑋 6 (0) + 𝐴𝐸

AE peur être positif ou négatif selon la nature de l’atome.

Exemple :

𝐶𝑙(𝑔) + 1𝑒 6 → 𝐶𝑙6 (𝑔) + 3,65 𝑒𝑣

𝑀𝑔 (𝑔) + 1𝑒 6 → 𝑀𝑔6 (𝑔) − 0,32 𝑒𝑣

- Dans une période, AE augmente en valeur absolue de gauche à droite car, dans ce
sens, la charge nucléaire attirant l’électron augmente et la taille de l’atome diminue.
- Dans un groupe, |𝐴𝐸| diminue de haut en bas car la distance à laquelle se trouve
l’électron augmente dans ce sens sans oublier l’effet écran qui devient important.
A noter :

Notez AE ou A, est la quantité d’énergie dégagée suite à la capture d’1e- par un atome
en état gazeux, plus AE est (g) de plus la capture d’1e-, l’atome dégage de l’énergie, et plus
cette capture est stable.

Une AE négative signifie au contraire qu’il faut fournir de l’énergie à l’atome pour lui
attacher un e-.

Les valeurs de AE sont données en valeurs absolues. Selon cette convention, plus la
valeur de AE est grande, plus l’élément est un bon capteur de e-.

Il est difficile de tire des tendances périodiques généralisées pour cette propriété, car
il existe plusieurs irrégularités. Cependant, l’AE est généralement grande en valeur absolue
pour les petits atomes car les e- sont plus près du noyau et de l’attraction avec ce dernier est
plus forte.

II.5.5 Electronégativité (EN) :


Dans une molécule AB si les deux atomes sont de nature différente, le nuage
électronique est déplacé vers l'un des atomes.

« L'électronégativité (EN) est définie comme étant l'aptitude d'un atome d'attirer le
doublet d'électrons de la liaison qui l’unit à un autre atome. »

Contrairement à l’AE et au PI, l'électronégativité EN d'un élément ne peut se mesurer,


mais seulement se chiffrer relativement à un autre élément. C'est pourquoi on définit une
échelle d'électronégativité permettant de comparer le caractère électronégatif des éléments
de la classification périodique.

Plusieurs échelles ont été établies dont les plus connues sont celles de Mulliken et
Pauling.

- Echelle de Mulliken :

Pour mesurer l'électronégativité EN d'un élément, Mulliken a choisi la moyenne


arithmétique

1
𝐸𝑁 = ( 𝑃𝐼 + 𝐴𝐸 )
2

- Echelle de Pauling :

Pauling a élargie l'échelle des EN à un plus grand nombre d'éléments en la basant sur
les énergies de dissociation des molécules diatomiques.

Pour une molécule AB Pauling établit la relation :

𝐸𝑁H − 𝐸𝑁I = 𝜆 K∆HI

Avec ∆HI = 𝐸H6I − K𝐸H6H × 𝐸I6I

𝜆 = 0,208 si ∆HI est exprimée en Kcal/mole.

Dans le tableau périodique, l’électronégativité augmente avec Z dans une même


période et diminue quand Z augmente dans un groupe donné.

Remarque :
- Un atome A est plus électronégatif que B si l’affinité électronique de A est plus élevée
et le potentiel d’ionisation de B est plus faible.
- Le fluor F est l’élément le plus électronégatif du T.P.
- On peut lier l’électronégativité au pouvoir oxydant et réducteur d’un atome :

II.6 Etude de quelques familles. :


II.6.1 Famille des métaux alcalins :
Les éléments du groupe IA contiennent la famille des métaux alcalins (Li, Na, k, Rb, Cs,
Fr). Ces éléments sont caractérisés par une configuration électronique externe ns1. Ils sont
très électropositifs et cèdent facilement leur électron périphérique s :

M → M+ + 1e-

Ces métaux donnent avec l’eau des bases fortes :

1
𝑀 + 𝐻P 𝑂 ⇔ 𝑀𝑂𝐻 + 𝐻P
2

II.6.2 Famille des métaux alcalino-terreux :


Les métaux alcalino-terreux caractérisés par la configuration électronique externe ns² sont
regroupés dans le groupe IIA (Be, Mg, Ca, Sr, Ba, Ra). Ces éléments sont eux aussi

électropositifs : M → M2+ + 2e-

Ils sont moins solubles dans l'eau que les bases alcalines :
𝑀 + 2𝐻P 𝑂 ⇔ 𝑀(𝑂𝐻)P + 𝐻P

II.6.3 Famille des halogènes :


Les halogènes (F, Cl, Br, I) sont les éléments du groupes VIIB caractérisés par la
configuration électronique externe ns² np5. Ils sont très électronégatifs, très oxydants et
donnent des anions :

X + 1e- → X+

Les halogènes donnent avec l'hydrogène des Hydracides HX.

Remarque :

La famille des chalcogènes est constituée des éléments du groupe VIB. Ils ont tendance
à former des anions par gain de deux électrons :

X + 2e- → X2-

C’est le cas de O², S2-, Se2-, Te2-.

II.6.4 Famille des halogènes :


Le groupe O rassemble la famille des gaz rares (He, Ne, Ar, Kr, Xe, Rn). Ces éléments
ont leur couche périphérique saturée ns² np6. Ils sont très stables et se trouvent dans la nature
sous forme atomique. Ils présentent en conséquence une grande inertie chimique.

II.1.1 Famille des métaux de transition :


Les éléments du bloc d ; du Scandium (Sc) au Zinc (Zn)

de l’Yttrium (Y) au cadmium (cd)

du Lanthane (La) au Mercure (Hg)

constituent la famille des métaux de transition. Par définition, ce sont tous des éléments dont
les sous-couches (n – 1)d ne sont pas saturées alors que la couche externe ns est saturée :

(n – 1)dx ns² : 1 ≤ x < 10

Remarques :
- Le groupe limite IIB, qui comprend : Zn, Cd, Hg, éléments donnant surtout des cations
bivalents M2+, donc présentant de ce fait une analogie de degré d'oxydation avec le
groupe IIA, a une structure périphérique : (n – 1)d10 ns² et par suite doit être considéré
comme un groupe d'éléments non transitionnels.
- Des irrégularités peuvent avoir lieu dans le remplissage des sous-couches. Ceci s'observe
pour le groupe IB : Cu, Ag, Au. Citons le cas du cuivre de structure :

Cu (Z = 29) : (Ar) 4s1 3d10

Au lieu de (Ar) 4s² 3d9

Un électron 4s saute sur la sous-couche 3d qui est alors complète, augmentant ainsi la
stabilité. De ce fait, le groupe IB est classé parmi les métaux de transition.

- Tous les métaux de transition manifestent des degrés d'oxydation variables souvent très
nombreux. Le manganèse de structure externe 3d5 4s² présente tous les degrés
d'oxydation positifs de 0 à +7.

Vous aimerez peut-être aussi