Vous êtes sur la page 1sur 308

République de Côte d’Ivoire

Union - Discipline – Travail

Licence 2

Dr. SOCADJO (Tognonvi) T. Monique


Maître-Assistant
1
Objectif général

§ Se familiariser avec le tableau périodique

§ Connaître les grandes familles des éléments du tableau périodique

§ Comprendre les propriétés et réactivités des composés inorganiques

Résumé

Ce cours est destiné à acquérir les notions essentielles de la chimie


inorganique. Il s’agit de comprendre le tableau périodique des éléments
chimiques, de nommer les composés inorganiques, de comprendre
leurs propriétés et leur réactivité.

2
Le cours est sequencé en :

5 chapitres subdivisés en 7 grandes parties

Chapitre I : Introduction à la chimie minérale

Chapitre II-1 : Les métaux alcalins

Chapitre II-2 : Les alcalino-terreux

Chapitre III-1 : Les halogènes

Chapitre III-2 : Les chalcogènes

Chapitre IV : Les métaux de transition

Chapitre V : L’hydrogène

3
https://ptable.com/?lang=fr#Propri%C3%A9t%C3%A9s

I.1 Introduction

4
Chapitre I : Introduction à la chimie minérale

Objectifs du cours : à la fin de ce cours l’étudiant sera capable de :


• Définir la chimie minérale et connaître sommairement son application aux sciences.
• Classer les éléments du tableau périodique en fonction de leur caractère métallique.
• Relier les propriétés des éléments chimiques (rayon, électronégativité).
• Expliquer la nature d’une liaison entre deux éléments et donner les propriétés du
composé formé (cas des oxydes).

5
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale
Table de matière
I. Généralités sur la chimie minérale
I.1 Définition
I.2 Domaine d’études
I.3 La chimie minérale descriptive
II. Le tableau périodique
II.1 Généralités
II.1.1 Périodes
II.1.2 Groupes
II.1.3 Blocs
II.2 Classification des éléments dans le tableau périodique
II.2.1 Classification selon l’état de matière
II.2.2 Classification selon le caractère métallique
III. Propriétés des éléments chimiques et leur évolution dans le Classification
selon l’état de matière
III.1 Rayon atomique (R)
6
III.2 Energie d’ionisation (EI)
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.3 Electronégativité (c)


III.3.1 Définition
III.3.2 Evolution dans le tableau périodique
III.3.3 Electronégativité et nature des liaisons :
III.4 Le caractère iono-covalant et acido-basique des oxydes
III.4.1 Les oxydes de formule générale : ExOy
III.4.2 Classification des oxydes :
III.4.3 Evolution du caractère acido-basique dans le tableau périodique
IV. Etat d’oxydation et oxydo-reduction
IV.1. Etat d’oxydation
IV.2. Oxydo-réduction
IV.3. Oxydoréduction et extraction des éléments

7
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

I. Généralités sur la chimie minérale

I.1 Définition

La chimie minérale (ou chimie inorganique) est la science qui se


consacre à l’étude des substances issues du monde minéral (sol,
eau et air). La chimie minérale a pour but l’étude des propriétés et
de la réactivité des composés minéraux (sans squelette
carboné), des métaux et de leurs dérivés.
C’est la branche de la chimie qui étudie tous les éléments chimiques
et les composés qu’ils forment à l’exception des hydrocarbures*,
ces derniers, relevant de la chimie organique.
8
*hydrocarbure : compose chimique comportant une liaison « C-H »
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

I.2 Domaine d’études

La chimie minérale sert de support à l’industrie de la chimie lourde


(ou chimie de base) qui synthétise les produits de base de l’industrie
chimique (acide sulfurique, ammoniac, hydroxyde de sodium,
dichlore…). La chimie minérale couvre plusieurs domaines tels
que :

• La chimie du solide : cristallographie géométrique, empilement


compact, structures type et diffraction des rayons X sur poudre,
métaux et alliages.

• La chimie descriptive : les éléments du tableau périodique,


9
propriétés et réactivités
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

§ La chimie industrielle : Procédés de synthèse des principaux


composés de la chimie de base (acide sulfurique, acide nitrique,
ammoniac, dichlore…)
La chimie minérale permet aux étudiants d’acquérir de solides
connaissances sur les principaux composés inorganiques en leur
permettant de participer à la mise au point de nouveaux produits ou
de nouvelles méthodes de synthèse tout en étant capables
d’appréhender les structures et les propriétés prévisibles de ces
produits.

10
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

I.3 La chimie minérale descriptive

La chimie minérale descriptive permet de classer les composés en


fonction de leurs propriétés. La classification est basée en partie
sur la position occupée par l'élément dans le tableau périodique
avec le plus haut numéro atomique présent dans le composé, et en
partie par le regroupement des composés qui présentent des
similitudes structurelles. Il arrive souvent qu'un certain composé peut
être classé dans plusieurs catégories.

11
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II. Le tableau périodique

II.1 Généralités

Le tableau périodique est la représentation de l’ensemble


des éléments chimiques ordonnés par numéro atomique « Z »
croissant et organisés en fonction de leur configuration électronique,
laquelle sous-tend leurs propriétés chimiques. Il se présente en sept
(7) lignes horizontales appelées périodes et dix-huit (18) lignes
verticales (ou colonnes) appelées groupes.
Le tableau périodique est également subdivisé en 4 blocs.

12
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II.1.1 Périodes
Dans le tableau périodique des éléments, une période est une
ligne du tableau. Les éléments chimiques d'une même période ont
le même nombre de couches électroniques. Sept périodes
contiennent les éléments observés à ce jour, et une huitième
période hypothétique a été décrite. Une période est définie par le
remplissage progressif des sous-couches électroniques s, p, d et f
(selon la règle de Klechkowski) à mesure qu’on progresse à droite
du tableau. Le tableau 1 montre les éléments de la période 3.

13
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Tableau 1 : éléments de la période 3 (n = 3)

Z 11 12 13 14 15 16 17 18

Symbole Na Mg Al Si P S Cl Ar

14
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II.1.2 Groupes
Un groupe du tableau périodique comprend les éléments chimiques
d'une même colonne du tableau périodique. Le tableau standard
est constitué de 18 groupes, tandis que les colonnes contenant les
éléments du bloc f ne sont pas numérotées. Les électrons de
valence des éléments d'un même groupe partagent la même
configuration électronique, ce qui leur confère des propriétés
chimiques et physiques semblables. Le tableau 2 indique les
éléments du groupe 1.

15
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Tableau 2 : éléments du groupe 1

Groupe 1 Configuration électronique

Li 𝐻𝑒 2s1
Na 𝑁𝑒 3s1
K 𝐴𝑟 4s1
Rb 𝐾𝑟 5s1
Cs 𝑋𝑒 6s1

16
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II.1.3 Blocs
Un bloc du tableau périodique est un ensemble de groupes
d'éléments chimiques dont les électrons de valence occupent, à
l'état fondamental, des orbitales qui partagent le même nombre
quantique azimutal ℓ, c'est-à-dire appartenant aux mêmes sous-
couches électroniques. Ces sous-couches étant désignées par les
lettres s, p, d, f voire g, les blocs correspondants sont désignés par
ces mêmes lettres. On distingue ainsi quatre blocs dans le tableau
périodique standard (tableau 3), plus un cinquième apparaissant à
partir de l'hypothétique 8e période :
17
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

• bloc s pour ℓ = 0 ;
• bloc p pour ℓ = 1 ;
• bloc d pour ℓ = 2 ;
• bloc f pour ℓ = 3 ;
• bloc g pour ℓ = 4 dans les tableaux périodiques étendus.

Tableau 3 : les différents blocs

18
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

L'organisation du tableau en lignes nommées périodes et colonnes


nommées groupes reflète la périodicité des propriétés physico-
chimiques des éléments lorsque le nombre atomique augmente.
Les éléments d'un même groupe ont des propriétés semblables
malgré une masse atomique différente, alors que les éléments
adjacents dans une même période ont une masse similaire mais des
propriétés chimiques différentes.

19
Les blocs du tableau périodique 20
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II.2 Classification des éléments dans le tableau périodique

Les éléments chimiques peuvent être classés selon : leur état de


matière ou leur caractère métallique.
II.2.1 Classification selon l’état de matière
Aux conditions ambiantes de température et de pression (C.A.T.P. :
25ºC/100 kPa), les éléments du tableau périodique peuvent être
solide (la majorité), liquide (brome et mercure) ou gaz (H2, O2, N2,
F2, Cl2 et gaz nobles) (Figure 1).
N.B. : Les C.A.T.P sont à distinguer des C.N.T.P. (conditions
normales de température et de pression : 0 ºC / 101 kPa)
21
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Figure 1 : Classification des éléments en gaz (en gris), en liquides (noir) et en


solide (blanc) à 25ºC
22
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

L’état plasma est un 4e état de la matière dans lequel, un gaz est


totalement ou partiellement ionisé par l’effet d’une température très
élevée ou d’un champ électromagnétique intense.
Sur terre, cet état de la matière est exceptionnel (éclairs, aurores
boréales) mais peut être obtenu artificiellement ex. torche à plasma,
lampe à plasma, etc.
Certaines méthodes d’analyse (ex. spectrométrie à plasma) recourent
à l’introduction de l’échantillon dans un plasma en vue de sa
décomposition puis son identification/dosage.

23
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

II.2.2 Classification selon le caractère métallique


a. La liaison métallique
Dans un réseau métallique, les électrons de valence des atomes
métalliques sont délocalisés : ils se déplacent librement entre les
cations métalliques (Mn+). L’interaction électrostatique entre les cations
et les électrons délocalisés permet la cohésion du métal.
• La liaison métallique est forte et non-orientée : exercer une force
mécanique sur le métal permet de déplacer les cations sans
rompre la liaison : les métaux sont malléables et ductiles.
• La mobilité des électrons permet aux métaux de conduire
l’électricité et la chaleur et réfléchir la lumière (éclat métallique).
24
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Figure 2 : liaison métallique 25


CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

b. Métaux, non-métaux et semi-métaux :


On classe les éléments du tableau périodique en métaux, non-métaux
et semi-métaux.
Les métaux sont à gauche et en bas du tableau périodique tandis que
les non-métaux sont à droite et en haut du tableau périodique (Figure
3).
Les métaux et les non-métaux sont séparés par une diagonale : B, Si,
Ge, As, Sb et Te représentant les semi-métaux.

26
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Figure 3 : Classification des éléments en métaux (blanc), semi-métaux (noir) et non-


métaux (gris) 27
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

c. Propriétés

28
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

d. Evolution du caractère métallique dans le tableau périodique :


Dans une période (de gauche à droite), le caractère métallique diminue : on passe
progressivement des métaux aux non-métaux.
Dans un groupe (de haut en bas), le caractère métallique augmente. Cela est
particulièrement observable dans les groupes du bloc p (groupes 13, 14, 15, 16,
17).

29
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III. Propriétés des éléments chimiques et leur évolution dans la


Classification selon l’état de matière
Loi périodique : "Les propriétés des éléments, ainsi que les formes
et les propriétés de leurs composés, sont une fonction périodique de
leurs masses atomiques (Numéro atomique Z)" D. Mendelev.

Figure 5 : exemple de
périodicité de l’énergie
d’ionisation

30
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.1 Rayon atomique (R)


III.1.1 Définition
Le rayon d’un atome est la distance entre le noyau et un électron
périphérique. Il permet une estimation de la taille d’un atome en
admettant que ce dernier soit sphérique.
Les distances sont exprimées en picomètre (pm) ou Angstrom (Å) : 1
pm = 10-12 m / 1 Å = 10-10m
Un atome ne possédant pas de frontière, son rayon est défini en
fonction des liaisons qu’il contracte :
• Rayon covalent (Rcov) : il représente la moitié de la distance entre
deux noyaux d’atomes identiques liés par une liaison covalente.
31
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

• Rayon métallique (Rm) : il correspond à la moitié de la distance


entre deux noyaux d’atomes identiques liés par une liaison
métallique.
• Rayon ionique : la distance internucléaire est la somme des
rayons ioniques du cation et de l’anion.

Figure 7 : rayon atomique


32
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Le rayon ionique est déterminé par la mesure instrumentale


(diffraction des rayons X) de la distance entre le noyau d’un ion et le
point de moindre densité électronique.

Figure 8 : Densité électronique des ions Na+ et Cl- dans un cristal ionique NaCl.
33
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

• Un cation est toujours plus petit que l’atome correspondant : la


perte d’un ou plusieurs électrons provoque une augmentation de
la charge nucléaire effective (diminution de σ) ce qui induit une
plus forte attraction des électrons au noyau. Ex. RNa : 186 pm /
RNa+ : 102 pm

• Un anion est toujours plus grand que l’atome correspondant :


l’addition d’un ou plusieurs électrons provoque une diminution
de la charge nucléaire effective (augmentation de σ) ce qui induit
une expansion du nuage électronique. Ex. RCl : 99 pm / RCl- : 184
pm 34
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.1.2 Evolution du rayon dans le tableau périodique


a. Dans un groupe :
Le rayon atomique augmente. En effet, on a une augmentation de la
distance entre le noyau et les électrons périphérique par ajout
progressif des couches électroniques.
b. Dans une période :
Le rayon diminue. On a une augmentation de la charge nucléaire
effective qui induit une contraction de plus en plus importante du
nuage électronique.

35
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Figure 9 : Rayons atomiques des éléments des blocs s et p


36
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.2 Energie d’ionisation (EI)


III.2.1 Définition
Le potentiel ou l’énergie d’ionisation (EI) d’un atome est l’énergie
(exprimée en kJ/mol ou eV/atome) fournie pour extraire une mole
d’électrons d’une mole d’atomes ou de cations gazeux isolés.

X(g) + EI → X+(g) + 1e-


Exemple : EI(Li) = 520 kJ/mol. L’ionisation du lithium (Li) est
représentée par l’équation :
Li(g) + EI → Li+(g) + 1e-

37
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

La nième énergie d’ionisation (EIn) est l’énergie nécessaire pour


arracher une nième mole d’électrons après que (n−1) mole d’électrons
eut été extraite.
X(g)(n – 1)+ + EIn → X(g)n+ + e−

Energie de 1ère, 2e et 3e ionisation du lithium

Réaction EI (kJ/mol)
Li(g) → Li+(g) + e- EI1 = 520
Li+(g) → Li2+(g) + e- EI2 = 7298
Li2+(g) → Li3+(g) + e- EI3 =11815

38
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Des ionisations successives nécessitent des énergies de plus en plus


élevées : EI1 ˂ EI2 ˂ EI3 ˂ … EIn-1 ˂ EIn. Car plus des électrons sont
extraits, plus la charge subie par les électrons restant est importante
(Zeff augmente).
L’énergie d’ionisation prend toujours une valeur positive (EI ˃ 0)
(apport d’énergie).

39
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.2.2 Evolution dans le tableau périodique


a. Dans un groupe :
L’énergie d’ionisation diminue. En raison de l’augmentation du
rayon, les électrons sont de moins en moins retenus par le noyau.
L’énergie nécessaire pour les arracher diminue.

Exemple : Energies de première ionisation des halogènes (G17)

40
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

b. Dans une période :


L’énergie d’ionisation augmente. L’énergie nécessaire pour arracher
les électrons augmente avec l’augmentation de la charge nucléaire
effective.
Exemple : Les énergies de première ionisation des éléments de la 2e période

N.B. En général, les métaux présentent les énergies d’ionisation les


plus faible (tendance à perdre leurs électrons) tandis que les non-
41
métaux ont des énergies d’ionisation plus élevées.
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

EI↗

EI (eV)
EI↗
EI↗

EI↗ Tableau périodique simplifié

EI↗
Z

Figure 10 : évolution de l’énergie d’ionisation dans le tableau périodique.

42
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale
III.3 Electronégativité (c)
III.3.1 Définition
L’électronégativité est la capacité d’attraction que possède un atome
envers les électrons de liaisons.
Il existe plusieurs échelles d’électronégativité, chacune se basant sur
une ou plusieurs propriétés des atomes.
Exemples : les échelles d’électronégativité

Les différentes échelles produisent des valeurs relativement proches.


43
L’échelle de Pauling est la plus utilisée : 0.7 (Francium) – 3.98 (Fluor).
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.3.2 Evolution dans le tableau périodique


a. Dans un groupe
Dans un groupe l’électronégativité diminue. En raison de
l’augmentation du rayon, le noyau exerce de moins en moins
d’attraction sur les électrons impliqués dans les liaisons.

Exemple : diminution de l’électronégativité chez les éléments du 17e groupe

44
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

b. Dans une période


Dans une période, l’électronégativité augmente. L’augmentation de
la charge nucléaire effective se traduit par une attraction de plus en
plus accrue sur les électrons de liaison.

Exemple : éléments de la 2e période

En général, les non-métaux sont les éléments les plus


électronégatifs et les métaux sont les éléments les moins
électronégatifs
45
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.3.3 Electronégativité et nature des liaisons :


On peut déterminer la nature des liaisons de deux éléments A et B en
fonction de la différence de leurs électronégativités respectives :

* Certains métaux peuvent former des liaisons covalentes.


** « 0.5 » et « 1.6 » sont des valeurs approximatives, les liaisons ne
sont jamais totalement covalentes ou ioniques.

46
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

En fonction de la liaison, les électrons sont répartis comme suit :

47
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.4 Le caractère iono-covalant et acido-basique des oxydes


III.4.1 Les oxydes de formule générale : ExOy
Les oxydes sont des composés binaires résultant de la combinaison
de l’oxygène avec un élément E.
Etant très réactif, l’oxygène « O » forme des oxydes avec la plupart
des éléments du tableau périodique.
La plupart des bases alcalines et des acides utilisés sont issus de la
réaction d’un oxyde avec l’eau.
Le caractère acido-basique d’un oxyde est fortement corrélé au
caractère iono-covalent de la liaison E–O.

48
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.4.2 Classification des oxydes :


Les oxydes peuvent être classés selon :
• La nature de la liaison E – O en oxydes : ioniques ou
covalents
• Leur caractère acido-basique en oxydes : acides, basiques,
amphotères ou neutres

49
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

a. Selon la nature de la liaison :

*Polymère : macromolécule constituée de l’assemblage de plusieurs sous-unités


identiques ex. Quartz (SiO2)

50
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

b. Selon le caractère acido-basique :

51
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Les oxydes ioniques sont basiques:


• En milieu aqueux, un composé ionique se dissocie :
• L’anion « O2- » réagit avec les molécules d’eau :
• La réaction libère les anions hydroxyles (OH-)

52
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Les oxydes covalents sont acides :


• En milieu aqueux, une liaison covalente est difficile à rompre.
• L’eau s’autodissocie en proton H+ et anion OH- : H2O ⇋ H+ + OH-
• Les liaisons covalentes « E-O » sont polarisées : Oδ- - E δ+
• L’anion OH- se fixe sur le pôle « δ+ » tandis que le proton H+ se fixe sur le pôle
« δ- »
• Le proton H+ est ensuite libéré

53
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

III.4.3 Evolution du caractère acido-basique dans le tableau


périodique
Le caractère acide et basique d’un oxyde évolue selon le caractère
iono-covalent de la liaison E – O, autrement dit, de l’électronégativité
de l’élément E.
a. Dans un groupe
Le caractère acide diminue tandis que le caractère basique
augmente parallèlement à la diminution de l’électronégativité.

54
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

b. Dans une période


Le caractère acide augmente tandis que le caractère basique
diminue parallèlement à l’augmentation de l’électronégativité.

Exemple

55
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

c. Le caractère covalent d’une liaison augmente avec l’état


d’oxydation de l’élément de même que le caractère acide chez les
oxydes.

Exemple

56
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

IV. Etat d’oxydation et oxydo-reduction


IV.1. Etat d’oxydation
Définition
L’état d’oxydation est une mesure du degré d’oxydation d’un atome
dans un composé. Il est défini comme la charge théorique d’un
atome, si tous les électrons de liaison étaient transférés à l’atome
ayant l’électronégativité la plus élevée.
En règle générale :
• L’état d’oxydation d’un atome à l’état élémentaire (ex. Fe, Cu,
S, O2) est de zéro ;
• L’état d’oxydation d’un ion monoatomique est égal à la charge
57
nette de l’ion ;
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

• La somme algébrique des états d’oxydation dans un composé


polyatomique (ex. CO2, H2SO4, NaCl, etc.) neutre est de zéro ;
• La somme algébrique des états d’oxydation dans un ion
polyatomique (ex. NO3-, CO32-, PO43-) est égale à la charge nette
de l’ion

58
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Calcul de l’état d’oxydation


E.O. = nombre d’électron de valence – nombre d’électron après
transfert d’électron

59
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

IV.2. Oxydo-réduction
L’oxydation et la réduction sont définies traditionnellement de 3
manières :

Actuellement, elles sont définies comme suit :


• Oxydation : augmentation de l’état d’oxydation ;
• Réduction : diminution de l’état d’oxydation.
60
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Tous les couples d'oxydant-réducteur s'écrivent sous la forme


Ox/Red. Ils sont classés de l'oxydant le plus fort au plus
faible, ou du réducteur le plus faible au plus fort, et on
indique la valeur de leur potentiel en volt (à 25 °C).

61
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Ex. Réaction du zinc en milieu acide

• Le zinc est oxydé en milieu acide soit une augmentation de


E.O. qui passe de « 0 » à « +2 ».
• Le proton est réduit soit une diminution de E.O. qui passe de
« +1 » à « 0 ».

62
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Ex. Réduction de l’oxyde de zinc par le carbone

• Le zinc est réduit, son E.O. passe de « +2 » à «0 ».


• Le carbone est oxydé, son E.O. passe de « 0 » à « +2 ».

63
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

IV.3. Oxydoréduction et extraction des éléments


Peu d’éléments chimiques sont présents dans la nature sous forme
libre (ex. métaux nobles, gaz nobles, O2, H2, N2). La plupart se
trouvent sous forme de composés (oxydes, sulfures, halogénures)
dans lesquels ils ont des états d’oxydation positifs ou négatifs.

64
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

L’extraction de ces éléments passe par des réactions d’oxydoréduction


en utilisant des agents réducteurs (ex. carbone (C), hydrogène (H2),
Na, Ca, etc.) ou oxydants (ex. Cl2, Br2, etc.) appropriés.

65
CHAPITRE I : Introduction à la chimie minérale

Dans le cas des éléments très électronégatifs ou très électropositifs


(F, Cl, Na, Ca, Al, etc.), on a recourt à l’électrolyse : la réduction a lieu
à la cathode (-) et l’oxydation à l’anode (+).

Ex. l’électrolyse du NaCl fondu donne :

66
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
Les Alcalins

qLes alcalins sont les éléments chimiques de la première


colonne du tableau périodique

§ Lithium (Li)
§ Sodium (Na)
§ Potassium (K)
§ Rubidium (Rb)
§ Césium (Cs)
§ Francium (Fr)

qLes métaux alcalins sont de couleur argentéé, mous et de


faible densité. Il réagissent facilement avec les halogènes
pour former des sels ioniques et avec l’eau pour former
des hydroxydes fortement basiques.

qCes éléments ont un electron sur leur couche de valence


et donc une énergie de première ionisation assez faible.

Objectifs du cours
A la fin de ce cours, l'étudiant sera en mesure de :
• Reconnaître les éléments du groupe des alcalins
• Connaître les propriétés générales des métaux alcalins et leur évolution
dans le groupe.
• Maîtriser leur mode d'extraction. 67
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
Table de matière
I. Introduction
II. Configuration électronique
III. Propriétés physiques
IV. Propriétés chimiques
V. Les composés chimiques des alcalins
V.1 Les hydrures alcalins
V.2 Les oxydes alcalins
V.3 Les hydroxydes alcalins
V.4 Les halogénures alcalins
V.5 Les sulfures alcalins
V.6 Les différences entre le lithium et les autres éléments alcalins
VI. Extraction des métaux alcalins
VI.1 Extraction du lithium
VI.2 Extraction du sodium
VI.3 Extraction des autres métaux alcalins 68
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

69
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I Introduction

Les alcalins qui constituent le 1er groupe ou la première


colonne de la classification périodique (dans le bloc s),
représentent les éléments suivants : lithium (Li), sodium (Na),
potassium (K), rubidium (Rb), césium (Cs) et le francium
(Fr). Le francium, découvert par Perey en 1939 est radioactif. Il
a été obtenu par désintégration naturelle de l’actinium. Le mot
alcalin dérive de alcali de l’arabe al-qâly qui veut dire la
soude.
70
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

II. Configuration électronique

La configuration électronique périphérique des alcalins étant


ns1 indique que tous les éléments de cette famille possèdent
un seul électron sur le dernier niveau d’énergie. Ils donnent
des cations monovalents. Dans cette configuration, n
représente la période et varie de 2 à 7. Le tableau 1 ci-dessous
indique les configurations électroniques des éléments de la
famille des alcalins.

71
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

II. Configuration électronique


Tableau 1 : Nom, symbole, numéro atomique et structure électronique des alcalins.

n=2
n=3
n=4
n=5
n=6
n=7

N.A : Numéro atomique


Remarque : l’hydrogène dont l’atome a un seul électron sur sa couche externe
(1s1) n’appartient pas à la famille des alcalins. 72
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

III. Propriétés physiques

Les métaux alcalins possèdent des propriétés physiques en


commun avec celles des métaux, bien que leurs densités
soient plus faibles (Li, Na et K ont des densités plus faibles que
celle de l’eau).
Les métaux alcalins sont de couleur blanc-argenté (sauf le
césium qui est jaune doré). Ils ont une structure cubique
centrée (Maille élémentaire est un cube. Les atomes sont aux
sommets et au centre du cube).
73
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

III. Propriétés physiques


Le tableau 2 indique quelques propriétés physiques des métaux
alcalins. Tableau 2 : Propriétés physiques des métaux alcalins

Mat : masse atomique


Rat : rayon atomique
Ri (M+) : rayon ionique de l’ion M+
𝜒Pauling : électronégativité de Pauling

E1ère I : énergie de première ionisation


(M → M+ + e-)
E2èmeI : énergie de deuxième ionisation
(M+ → M+2 + 2e-)
Mv : masse volumique
Tfusion : Température de fusion
Téb : température d’ébullition
Ef : enthalpie de fusion
E° : potentiel redox standard pour
M+(aq) + e- ⟺M(s)
74
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Ils sont mous, malléables (ils peuvent être réduits en feuilles par
forgeage ou laminage) et légers et ils fondent à des
températures peu élevées (tableau 2). Il est facile de les
entailler avec un couteau. Ils montrent alors une surface
brillante que l’oxydation fait ternir. Ce sont d’excellents
conducteurs de courant électrique et de chaleur.
Les rayons ioniques des métaux alcalins sont beaucoup plus
petits que leurs rayons atomiques respectifs. La raison est que
l’atome ne contient qu’un seul électron dans le niveau s
relativement éloigné du noyau. 75
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Lorsque que celui-ci s’échappe, l’ion qui en résulte est


composé d’électrons situés dans des niveaux beaucoup plus
près du noyau. Ce dernier se déploie donc sur un plus petit
rayon. Les rayons (atomique et ionique) et la masse
volumique augmentent du lithium au césium.
L’électronégativité selon Pauling, les énergies de 1ère et 2ème
ionisation, les températures de fusion et d’ébullition de
même que l’enthalpie de fusion diminuent du lithium au
césium. Les températures de fusion et d’ébullition et l’enthalpie
de fusion constituent l’énergie de cohésion. 76
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

III. Propriétés physiques

La première énergie d’ionisation des alcalins est basse, tandis


que la seconde est beaucoup plus élevée. L’électron de leur
couche externe est facile à arracher parce qu’il est bien protégé
de l’attraction du noyau par les électrons qui remplissent toutes
leurs couches internes. De ce fait, l’électron suivant est
beaucoup plus difficile à extraire parce qu’il fait partie d’un
niveau complètement rempli et qu’il se trouve plus près du
noyau.
77
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Les énergies de première et deuxième ionisations diminuent


à mesure que l’on descend dans le groupe (Z augmente) à
cause de l’addition de couches électroniques supplémentaires.
C’est l’effet distance.
L’électron externe se trouve, d’élément en élément, à une plus
grande distance du noyau et devient donc plus facile à
arracher car de plus en plus libre. La figure 1 indique la
variation de l’énergie d’ionisation dans la colonne des alcalins.

78
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Figure 1 : Variation de l’énergie de première ionisation dans une même colonne : «Effet de
distance». L’accumulation des couches électroniques affaiblit la force d’attraction coulombienne
entre le noyau et l’électron périphérique et rend ce dernier plus libre : l’énergie d’ionisation
diminue.

Dans une même colonne, les rayons atomiques augmentent de haut en bas par
«Effet de distance». L’énergie d’ionisation et le rayon atomique varient en sens
inverse dans une colonne. 79
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Le potentiel oxydoréduction augmente du lithium (-3,030 V)


au sodium (-2,713 V) et diminue jusqu’au potassium (-2,925 V)
avant de devenir presque constant. Le potentiel du lithium est
inférieur aux potentiels des autres éléments. C’est donc le
lithium qui est le plus réducteur des alcalins. Le sodium
possède le potentiel d’oxydoréduction le plus élevé.

80
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

IV. Propriétés chimiques

Les métaux alcalins ont un seul électron dans leur couche


externe, faiblement lié. Ils perdent facilement cet électron
pour former un cation monovalent (M+) et réagissent
violemment. Leur réactivité augmente à mesure qu’on
descend dans le groupe du lithium au césium.
A cause de leur grande réactivité, ils doivent être conservés à
l’abri de l’air dans du pétrole, sinon ils se recouvrent très
rapidement d’une croûte d’hydroxyde et de carbonate, en
absorbant la vapeur d’eau et le gaz carbonique de l’air. 81
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Les alcalins se dissolvent facilement dans l’ammoniac liquide


(ammoniac NH3 est un gaz incolore à odeur piquante plus léger
que l’air. Il se liquéfie facilement).
Les métaux alcalins sont de puissants réducteurs. Leurs
potentiels d’électrode se situent entre -2,7V et -3,0V, ce qui
indique une forte tendance à former des cations en solution. Ils
peuvent également réduire l’oxygène, le chlore, l’ammoniac et
l’hydrogène.
82
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Ils ne peuvent être entreposés dans l’eau puisqu’ils réagissent


avec elle pour produire de l’hydrogène et des hydroxydes
alcalins :

2M(s) + 2H2O(l) → 2M+(aq) + 2OH-(aq) + H2(g)

La réactivité avec l’eau croît de haut en bas du groupe. Le Li


réagit progressivement avec l’eau, causant une effervescence.
Le sodium réagit plus violemment et se met à brûler avec une
flamme orange. Le potassium s’enflamme au contact de l’eau
et brûle avec une flamme lilas (mauve rosée).
83
https://www.youtube.com/watch?v=5mvWQdad31o https://www.youtube.com/watch?v=jI__JY7pqOM
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
Le césium coule dans l’eau et la production rapide d’hydrogène
gazeux sous l’eau provoque une onde de choc qui peut faire
éclater un contenant en verre.
Le sodium se dissout dans l’ammoniac liquide pour former une
solution bleue foncée contenant des cations sodium et des
électrons solvatés.

On utilise cette solution comme réducteur. À de plus fortes


concentrations, la couleur de la solution devient celle du bronze
et elle conduit l’électricité comme un métal.
https://www.youtube.com/watch?v=g0P-A23m3lE https://www.youtube.com/watch?v=ytxx95g-kiA
84
https://www.youtube.com/watch?v=mxd1KQjwcWQ
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

V. Les composés chimiques des alcalins


V.1 Les hydrures alcalins
Les hydrures sont des composés binaires de l’hydrogène dans
lesquels ce dernier est uni à un élément moins électronégatif
que lui. Avec l’hydrogène moléculaire (H2), les alcalins
conduisent aux hydrures (MH) selon la réaction suivante :
2M(s) + H2(g) → 2MH(s)
Les hydrures alcalins sont des solides à structure ionique de
type NaCl. La stabilité des hydrures croît avec le numéro
atomique de l’élément. 85
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
La formation de l’hydrure est décroissante de Li à Cs. L’hydrure
de lithium s’obtient facilement en faisant passer un courant
d’hydrogène sur un métal légèrement chauffé. Ces hydrures
libèrent du dihydrogène par électrolyse. En solution aqueuse, les
hydrures réagissent avec l’eau pour former du dihydrogène et
des hydroxydes. Ils ont un caractère basique.

MH + H2O → MOH + H2(g)

86
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
I.5.2 Les oxydes alcalins
Avec l’oxygène moléculaire (O2), les métaux alcalins forment
des oxydes normaux de formule M2O selon la réaction :

2M(s) + 1/2O2(g) → M2O(s) ou 4M(s) + O2(g) → 2M2O(s)


avec M=Li, Na, K, Rb et Cs.
Dans ces oxydes normaux, l’oxygène est toujours de degré
d’oxydation –II et ne fait intervenir que des liaisons de type M-O.
Ces oxydes sont très basiques et libèrent des ions hydroxydes
par action de l’eau :

M2O + H2O → 2M+ + 2OH- ou 2MOH 87


CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

La force de basicité d’un oxyde dépend de son caractère


ionique. Plus la liaison M-O est ionique, plus l’oxyde est
basique. Dans le groupe des alcalins, le caractère basique des
oxydes croît du lithium au césium. Le caractère ionique
augmente avec le caractère basique.
Tous les métaux alcalins donnent des peroxydes (M2O2) selon
la réaction suivante :
2M(s) + O2(g) → M2O2(s).

88
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Les peroxydes sont caractérisés par des groupements des ions


peroxydes (O2-2) et des liaisons M-O.
Les métaux alcalins à l’exception du lithium donnent des
superoxydes (MO2 avec M= Na, K, Rb, Cs) :

M(s) + O2(g) → MO2(s)

Dans les superoxydes, on a la présence des ions superoxydes


(O2)-. Dans les peroxydes et superoxydes, le cation a toujours
la charge +1 (M+).
89
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

A l’exception du lithium, les métaux alcalins donnent des sous-


oxydes qui se caractérisent par la présence des liaisons M-M et
des liaisons M-O. Exemples de sous-oxydes : Cs7O, Cs4O,
Cs7O2. Ces oxydes sont pauvres en oxygène.
Remarque :
En présence des acides ou de l’eau, les peroxydes libèrent de
l’eau oxygénée :
Na2O2 + H2SO4 → Na2SO4 + H2O2
Na2O2 + 2H2O → 2NaOH + H2O2

90
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.5.3 Les hydroxydes alcalins


Les hydroxydes de métaux alcalins de formule chimique MOH
sont obtenus par réaction entre l’eau et les métaux :

2M(s) + 2H2O(l) → 2MOH(aq) + H2(g)

Ces hydroxydes sont des solides cristallins ioniques de couleur


blanche et solubles dans l’eau. Ces solutions aqueuses sont
très alcalines (d’où le nom de ce groupe) et doivent donc être
manipulées avec prudence. Ce sont des bases fortes.

91
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Du lithium (Li) au césium (Cs), la réaction avec l’eau est de plus


en plus violente, avec dégagement de dihydrogène et formation
d’hydroxyde. Cette réaction avec l’eau étant très exothermique,
peut être très dangereuse si les quantités mises en jeu sont
grandes car l’hydrogène dégagé peut s’enflammer.
L’énergie dégagée augmente avec l’électropositivité (aptitude à
céder facilement des électrons) de l’élément alcalin M.

92
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.5.4 Les halogénures alcalins


Les alcalins réagissent facilement avec les halogènes
moléculaires (X2) pour former des halogénures (MX) :

2M(s) + X2(g,l,s) → 2MX(s)

Les halogénures de métaux alcalins sont des solides cristallins


blancs (sels simples). Tous les sels simples des éléments du
groupe 1 se dissolvent dans l’eau produisant des ions. Ces
solutions sont par conséquent conductrices d’électricité.

93
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
I.5.4 Les halogénures alcalins
En chimie, un sel est un composé ionique de cations et d’anions
formant un produit neutre et sans charge nette. Ces ions peuvent être
aussi bien minéral (Cl-) qu’organique (ion acetate CH3COO-),
monoatomique (F-) ou bien polyatomique (SO4)2-.

Étant donné que l’ion Li+ est petit (tableau 2), on pourrait
s’attendre à ce que les solutions de sels de lithium conduisent
mieux l’électricité que les autres sels. En fait, la tendance
observée est à l’inverse : Cs+ > Rb+ > K+ > Na+ > Li+.
94
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

La raison est que les ions s’hydratent dans la solution. Comme


Li+ est petit, il exerce une plus grande attraction sur les
molécules d’eau et celles-ci adhèrent donc à l’ion en le rendant
hautement hydraté. Ceci ralentit le mouvement de l’ion. C’est
l’inverse avec le Cs+ dont le rayon ionique est grand (1,69 Å) qui
s‘hydrate moins car il exerce une faible attraction sur les
molécules d’eau qui adhèrent moins. Dans ce cas, le
mouvement de l’ion est rapide.
Ainsi, l’énergie d’hydratation des ions augmente de Li+ à Cs+
quand on descend dans le groupe des alcalins. 95
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

L’énergie d’hydratation est l’énergie dégagée lors de


l’hydratation des ions dans l’eau pour former les ions hydratés.
Pour qu’un sel se dissolve, par exemple NaCl, ses constituants
doivent pouvoir se dissocier :
NaCl ⟶ Na+ + Cl-
Si un sel est soluble, cela indique que son énergie réticulaire est
plus faible que l’énergie d’hydratation. La solubilité dans l’eau
des sels de la plupart des éléments du groupe 1 diminue à
mesure que l’on descend dans le groupe.
Ainsi, KCl est moins soluble que NaCl. 96
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Les halogénures alcalins sont très répandus à l’état naturel et


cristallisent dans deux modes de structures :
- cubique à faces centrées type NaCl (cas de LiCl, NaCl et KCl)
- cubique centré de type CsCl.
Le RbCl est soit de type NaCl soit de type CsCl.

https://www.youtube.com/watch?v=8n2AhUYk2WA

https://www.youtube.com/watch?v=X8YsHfMLagg

97
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.5.5 Les sulfures alcalins


Les alcalins réagissent avec le soufre pour donner les sulfures
alcalins de formule M2S :

2M(s) + S(s) → M2S(s)

Tous les sulfures alcalins sont insolubles dans l’eau. Cela veut
dire que les molécules d’eau n’ont pas suffisamment d’affinité
avec celle des sulfures alcalins.

98
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.5.6 Les différences entre le lithium et les autres éléments


alcalins

La chimie du lithium se rapproche davantage de celle des


éléments du groupe 2 (en particulier de celle du magnésium)
que de celle des autres éléments de son groupe. En
comparaison, Li possède un point de fusion plus élevé, il est
plus dur, il réagit moins à l’oxygène et s’hydrate beaucoup plus
que les autres éléments du groupe 1.
De façon générale, on observe que les premiers éléments de
chaque groupe diffèrent du reste de ce groupe. 99
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Cela s’explique en partie du fait que le premier élément de


chaque groupe est presque toujours le plus petit et il a donc
tendance à former des composés covalents. La similarité entre
Li du groupe 1 et Mg du groupe 2 est appelée relation
diagonale. Ce type de relation existe également entre les autres
couples d’éléments : Be et Al, entre B et Si entre C et P, entre N
et S. Ces relations s’établissent en partie à cause de la similarité
des dimensions ioniques entre les couples et de leurs
électronégativités qui sont proches.

100
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.6 Extraction des métaux alcalins


Les métaux alcalins sont isolés par l’électrolyse de leurs sels
fondus, surtout des halogénures, auxquels on ajoute des
impuretés afin d’abaisser leur point de fusion. Par ailleurs,
l’électrolyse en solution aqueuse pour isoler un élément ne
fonctionne que si on utilise une cathode de mercure.

101
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
I.6.1 Extraction du lithium

Un électrolyte LiCl–KCl, alimentation en LiCl, température


400–460 ºC.
Anode de carbone et cathode d’acier doux.
Réaction de la cellule : LiCl(l) ⟶ Li(l) + 1/2Cl2 (g) pour laquelle
E427 ℃ = 3,6 V

Anode : Cl– ⟶1/2 Cl2(g) + e–

Cathode : Li+ + e– ⟶ Li(l)


102
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

I.6.2 Extraction du sodium

Sur une échelle industrielle, on utilise le processus de Down


pour extraire le sodium. Il s’agit d’une réduction par électrolyse
de sel gemme purifié et fondu. L’anode est faite d’une tige de
graphite placée au centre de la base de la cellule. La cathode
est un anneau de fer qui entoure l’anode. L’anode et la cathode
sont séparées par un diaphragme en tamis métallique de façon
à garder le sodium (Na) et le dichlore (Cl2) à part. Une cloche
en forme de cagoule est immergée sur l’anode.
103
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Le principal inconvénient est que le point de fusion du NaCl est


à 801ºC. À pareille température, le NaCl fondu et Na forment
dans le réservoir une buée métallique impossible à séparer.
Afin de contourner cette difficulté, on électrolyse au lieu du seul
NaCl, un mélange de NaCl (42 %) et de CaCl2 (58 %). Le point
de fusion de ce mélange est à 600ºC. À cette température, on
évite la formation de buée métallique. Lorsque l’on fait passer
un courant électrique à travers le mélange fondu de NaCl et de
CaCl2, le NaCl se décompose en ions Na+ et Cl-.

104
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
Les ions Na+ migrent vers la cathode tandis que les ions Cl- vers
l’anode. Le sodium fondu est recueilli dans le compartiment de
la cathode où il s’amasse jusqu’au sommet du compartiment
puis expulsé par un tuyau. Le chlore est recueilli à l’anode.

105
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS
Etudes chimiques
Le NaCl fondu contient des ions de sodium et de chlore.
NaCl ⟶ Na+ + Cl-
Transformation électrochimique à la cathode
Les ions Na+ migrent vers la cathode où ils sont réduits en Na.
Na+ + e- ⟶ Na
Transformation électrochimique à l’anode
Les ions Cl- migrent vers l’anode et s’oxydent pour former du
chlore gazeux. 2Cl- ⟶ Cl2 + 2e-
La réaction globale résulte de la somme des demi-réactions
(cathode et anode) : 2Na+ + 2Cl- ⟶ 2Na + Cl2 106
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Après ce processus, le sodium est conservé dans l’huile parce


qu’il s’oxyde rapidement au contact de l’oxygène de l’air. De plus,
le sodium réagit de façon explosive avec nombre d’éléments et
de composés non métalliques.

I.6.3 Extraction des autres métaux alcalins


Une cellule similaire peut être utilisée pour extraire le potassium
du KCl. Pour cela il faut opérer, à des températures plus
élevées.

107
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie I : LES ALCALINS

Actuellement, le potassium se prépare par voie thermochimique


à 850°C, le réducteur étant le sodium pour le chlorure de
potassium : Na + KCl ⟶ NaCl + K
Une autre méthode de la préparation du potassium se fait avec le
carbure de calcium (CaC2) comme réducteur pour les chlorures
et fluorures de potassium : 2KF + CaC2 ⟶ 2K + CaF2 + 2C

On obtient le Rb et le Cs en sous-produits du traitement du


lithium.
108
Activités d’apprentissages
Tests de Connaissances
Activité 1

§ L’énergie de première ionisation des alcalins est basse, tandis que la seconde est
beaucoup plus élevée. Pourquoi ?
§
§ Expliquer avec un schéma à l’appui la variation de l’énergie de première
ionisation des alcalins dans une même colonne. Comment appelle-t-on ce
phénomène ?

Activité 2

Répondre par vrai ou faux

• Les rayons ioniques des métaux alcalins sont plus gros que leurs rayons
atomiques respectifs

• Le sodium possède le potentiel d’oxydoréduction le plus élevé


109
Activités d’apprentissages

Activité 3 : Exercice de TD

EXERCICE 1
On considère le compose LiH. Le Nommer.
Connaissant les électronégativités des éléments H(2,20) et Li(0,97), prevoir la polarité de la liaison Li-H.
Sachant que le moment dipolaire de la molécule LiH est µ = 5,88 D et la distance internucléaire d = 0,160
nm, calculer le pourcentage de caractère ionique d de la liaison Li¾H. En déduire les charges partielles
sur chaque atome.
Conclure quant à la nature de la liaison Li¾H.
On se place dans le cas de cristaux ioniques. Donner la définition de l’énergie réticulaire d’un cristal.
Par un cycle thermodynamique approprié que vous expliciterez, calculer l’énergie réticulaire d’un cristal
LiH.
Selon le modèle ionique, l’énergie réticulaire peut être obtenue par l’expression
"# ! ' ( #( $ *
𝐸! = $%ℇ" )%
𝑋 + , en déduire la longueur d’ de la liaison Li¾H.

Données : 1D = 3,34.10-30 C.m; Ne2/4πε0 = 332,326 Kcal. Å/mole; M = 1,7475; N = 6,022.1023 mol-1; e =
1,602.10-19C; 1 Kcal =4,18 kJ
enthalpie de formation : 𝛥fH(LiH(s)) = -90,50 kJ.mol-1;
enthalpie de sublimation : 𝛥Hs(Li) = 148 kJ.mol-1;
enthalpie de dissociation du dihydrogène : 𝛥HD = 432 kJ.mol-1;
énergie de 1ère ionisation du lithium : EI1 = 520,3 kJ.mol-1;
affinité électronique de l’hydrogène : AE = -72,8 kJ.mol-1;
110
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Les Alcalino-terreux

qLes métaux alcalino-terreux sont les éléments chimiques


de la 2ème colonne du tableau périodique Ce sont tous des
métaux légers.

§ Béryllium (Be)
§ Magnésium (Mg)
§ Calcium (Ca)
§ Strontium (Sr)
§ Baryum (Ba)
§ Radium (Ra)

qLa réactivité des métaux alcalino-terreux augmente


considérablement avec l'augmentation du nombre
atomique. Les métaux légers sont divalents et existent
(sauf Be) sous forme de cations positifs doubles dans les
composés.

qLe magnésium et le calcium sont parmi les 10 éléments


les plus communs de la croûte terrestre.

Objectifs du cours
A la fin de ce cours, l'étudiant sera en mesure de :
• Reconnaître les éléments de la famille des alcalino-terreux
• Connaître les propriétés générales des alcalino-terreux et leur
évolution dans le groupe.
• Maîtriser leur mode d'extraction 111
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Table de matière
I. Introduction
II. Configuration électronique
III. Propriétés physiques
VI. Propriétés chimiques
V. Les composés chimiques des alcalino-terreux
V.1 Les hydrures alcalino-terreux
V.2 Les oxydes alcalino-terreux
V.3 Les hydroxydes alcalino-terreux
V.4 Les halogénures alcalino-terreux
V.5 Autres composés des alcalino-terreux
VI. Extraction des alcalino-terreux
VI.1 Extraction du béryllium
VI.2 Production du magnésium
VI.3 Production du calcium, strontium et baryum
112
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

113
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
I. Introduction
Les alcalino-terreux qui constituent le 2ème groupe de la
classification périodique, représentent les éléments suivants :
béryllium (Be), magnésium (Mg), calcium (Ca), strontium
(St), baryum (Ba) et radium (Ra). Le radium étant radioactif est
obtenu par désintégration naturelle de l’uranium. Il a été
découvert en 1888 et isolé par Pierre et Marie Curie. Le nom des
alcalino-terreux dérive de celui de leur oxyde (minerai) : béryl
(signifiant oxyde de béryllium, minerai brillant), magnésie (oxyde
de magnésium), chaux vive (oxyde de calcium), stronthian
114
(oxyde de strontium) et baryte (oxyde de baryum).
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

II. Configuration électronique

La configuration électronique périphérique des alcalino-terreux


étant ns2 indique que tous les éléments de cette famille
possèdent deux électrons sur le dernier niveau d’énergie. Dans
cette configuration, n représente la période et varie de 2 à 7. Le
tableau 3 indique les configurations électroniques des éléments
de la famille des alcalino-terreux.

115
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Tableau 3 : Nom, symbole, numéro atomique et structure électronique des alcalino-


terreux.

N.A : Numéro atomique

116
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

III Propriétés physiques


Les alcalino-terreux ont deux électrons dans leur couche
externe, faiblement liés. Ils perdent facilement ces électrons
pour former des cations bivalents (M+2). Ils se présentent tout
comme les alcalins dans les conditions normales de
température et de pression sous forme de métaux mous.
Les propriétés physiques des métaux alcalino-terreux sont
répertoriées dans le tableau 4.

117
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Tableau 4 : Propriétés physiques des alcalino-terreux

118
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Les métaux du groupe 2 sont ductiles et malléables et sont


d’excellents conducteurs d’électricité. Ces propriétés découlent
de la présence de deux électrons de valence dans chaque
atome, ce qui entraîne une liaison métallique plus forte que
celles qu’on trouve dans les éléments du groupe 1.
Les rayons atomiques et ioniques de même que la masse
volumique augmentent graduellement à mesure que l’on
descend dans le groupe.

119
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Les rayons ioniques sont nettement plus petits que leurs rayons
atomiques correspondants parce que les atomes de ces
éléments ont deux électrons dans leur niveau s et qui se
trouvent relativement loin du noyau. C’est la perte de ces deux
électrons qui forment l’ion. Les autres électrons de l’atome se
retrouvent dans des niveaux plus près du noyau. Les électrons
sont davantage attirés vers le noyau, ce qui réduit encore la
dimension de l’ion. L’augmentation de la masse volumique
indique que ces éléments deviennent de plus en plus denses
lorsqu’on descend dans le groupe.
120
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

L’électronégativité selon Pauling, les énergies de 1ère et 2ème


ionisation, les températures de fusion et d’ébullition, l’enthalpie
de fusion et le potentiel redox diminuent du béryllium au
baryum.
La première énergie d’ionisation de ces éléments est basse,
tandis que la seconde est beaucoup plus élevée. L’électron de
leur couche externe est facile à arracher parce qu’il est bien
protégé de l’attraction du noyau par les électrons qui
remplissent toutes leurs couches internes.
121
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

De ce fait, l’électron suivant est beaucoup plus difficile à extraire


parce qu’il fait partir d’un niveau complètement rempli et qu’il se
trouve plus près du noyau. La première énergie d’ionisation
diminue à mesure que l’on descend dans le groupe parce que
l’électron externe se trouve, d’un élément à un autre, à une plus
grande distance du noyau et devient donc plus facile à arracher.
Les métaux alcalino-terreux sont de puissants réducteurs.
Leurs potentiels d’électrode se situent entre -2,91V et -1,85V, ce
qui indique une forte tendance à former des cations en solution.

122
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Le béryllium et le magnésium cristallisent, dans des conditions


normales, selon un assemblage hexagonal compact, le
baryum cubique centré, le calcium et le strontium cubique à
faces centrées.

123
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
IV Propriétés chimiques
La chimie des éléments du groupe 2 concerne essentiellement
les métaux comme tels et les ions M2+. A quelques exceptions
près la réactivité des éléments du groupe 2 augmente à
mesure qu’on descend dans le groupe du béryllium au baryum.
Les métaux alcalino-terreux ne sont pas aussi réactifs que les
alcalins du groupe 1, mais ils le sont cependant trop pour être
trouvés à l’état libre dans la nature. A cause de leur grande
réactivité, ils doivent être conservés à l’abri de l’air dans du
pétrole, sinon ils se recouvrent très rapidement d’une croûte
124
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
d’hydroxyde et de carbonate, en absorbant la vapeur d’eau et le
gaz carbonique de l’air.
Les métaux alcalino-terreux à l’exception du béryllium s’oxydent
à l’air ambiant, ce qui ternit leurs surfaces. Tous ces métaux
sauf le béryllium, réduisent l’eau et diluent les acides en
hydrogène :
M(s) + 2H+(aq) → M2+(aq) + H2(g)

Ou bien en présence de l’eau on a :


M + 2H2O → M2+ + 2OH- + H2
125
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Le magnésium réagit lentement avec l’eau, à moins que celle-ci


soit bouillante. Mais le calcium réagit rapidement, même à
température ambiante, en formant des suspensions laiteuses
d’hydroxyde de calcium solubles en petites quantités.
Le calcium, le strontium et le baryum réduisent l’hydrogène
gazeux lorsqu’on les chauffe, pour former l’hydrure suivant :
Ca(s) + H2(g) → CaH2(s)

126
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Les métaux alcalino-terreux chauffés sont suffisamment forts


pour réduire l’azote gazeux pour former des nitrures (exemple
du magnésium) :

3Mg(s) + N2(g) → Mg3N2(s)


Le magnésium peut réduire et brûler le dioxyde de carbone :

2Mg(s) + CO2(g) → 2MgO(s) + C(s)


Par conséquent, les extincteurs à anhydride de carbone ou
dioxide de carbone (CO2) ne peuvent être utilisés pour éteindre
un incendie causé par le magnésium. 127
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Les métaux alcalino-terreux se dissolvent dans l'ammoniac


liquide, avec formation d'une solution bleue. Après
évaporation du solvant en excès, il subsiste un résidu de
couleur cuivrée. Par chauffage progressif, ce produit se
transforme successivement en amidure M(NH2)2 puis en
imidure MNH. L'action du gaz ammoniac sur les métaux
chauffés conduit à un mélange de nitrure et d'hydrure.
Les métaux alcalino-terreux donnent une famille de composés
intéressante avec le carbone et l'azote.

128
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
V Les composés chimiques des alcalino-terreux
V.1 Les hydrures alcalino-terreux

Avec l’hydrogène moléculaire, les alcalino-terreux (à l’exception


de Be) conduisent aux hydrures (MH2) selon la réaction
suivante :
M(s) + H2(g) → MH2(s)
Les hydrures alcalino-terreux sont des solides à structure
ionique de type NaCl.
Contrairement aux autres métaux du groupe 2, le béryllium ne
réagit pas avec de l'hydrogène. 129
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Au lieu de cela, l’hydrure de béryllium (BeH2) est préparé à


partir des composés de béryllium préformés. Il a été synthétisé
la première fois en 1951 par traitement diméthyle-béryllium
(Be(CH3)2) avec de l'hydrure de lithium et d'aluminium (LiAlH4).

Une voie pour des échantillons de haute pureté impliquent la


réaction de la triphénylphosphine (PPh3 : P(C6H5)3) avec du
borohydrure de béryllium, Be(BH4)2.
La stabilité des hydrures croît avec le numéro atomique de
l’élément.
130
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

V.2 Les oxydes alcalino-terreux


Avec l’oxygène moléculaire (O2), les métaux alcalino-terreux
forment des oxydes normaux de formule MO selon la réaction :
2M(s) + O2(g) → 2MO(s)
Dans ces oxydes normaux, l’oxygène est toujours de degré
d’oxydation –II et ne fait intervenir que des liaisons de type M-O.

Ces oxydes sont très basiques et libèrent des ions hydroxydes


par action de l’eau :
MO + H2O → M2+ + 2OH- ou (M(OH)2)
131
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
La force de basicité d’un oxyde dépend de son caractère
ionique. Plus la liaison M-O est ionique, plus l’oxyde est basique.
Dans le groupe des alcalino-terreux, le caractère basique des
oxydes croît du béryllium au baryum. Le caractère ionique
augmente avec le caractère basique.
Notons que les oxydes CaO et MgO s’obtiennent aussi par
calcination (décomposition) respective des carbonates de
calcium (CaCO3) et de magnésium (MgCO3) à des températures
élevées. La calcination du CaCO3 se produit entre 800-1000°C
et du MgCO3 entre 700-2000°C.
132
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Tous les métaux alcalino-terreux donnent des peroxydes (MO2)
sauf le béryllium dont le cation Be2+ est trop petit pour accueillir
l’anion peroxyde. Dans les peroxydes, le cation a toujours la
charge +2 (M2+).

V.3 Les hydroxydes alcalino-terreux


Les hydroxydes de métaux alcalino-terreux de formule chimique
M(OH)2 sont obtenus par réaction entre l’eau et les métaux
(sauf le béryllium) avec dégagement de dihydrogène selon la
réaction :

M(s) + 2H2O(l) → M(OH)2(aq) + H2(g) 133


CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
Ces hydroxydes sont des solides cristallins ioniques de couleur
blanche et solubles dans l’eau. Les hydroxydes sont des bases
fortes. Les oxydes de calcium, de strontium et de baryum
réagissent avec l’eau pour former des hydroxydes :
MO(s) + H2O(l) → M(OH)2(s) avec M=Ca, Sr, Ba
L’hydroxyde de calcium est aussi connu sous le nom de chaux
éteinte ou tout simplement chaux. Il est soluble dans l’eau en
petites quantités pour donner une solution légèrement alcaline,
aussi connue sous le nom d’eau de chaux, qu’on utilise pour
vérifier la présence de gaz carbonique.
134
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

V.4 Les halogénures alcalino-terreux


Les alcalino-terreux réagissent facilement avec les halogènes
moléculaires (X2) pour former des halogénures (MX2) :

M(s) + X2(g,l,s) → MX2(s)

Ils sont tous ioniques sauf le chlorure de béryllium.

V.5 Autres composés des alcalino-terreux


Les alcalino-terreux (M) réagissent avec le soufre pour donner
les sulfures alcalino-terreux de formule MS :
M(s) + S(s) → MS(s) 135
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Les alcalino-terreux (M) réagissent avec le diazote (N2) pour


donner des nitrures de formule M3N2 selon la réaction :
3M(s) + N2(g) → M3N2(s)
Les nitrures obtenus, en présence de l’eau, donnent naissance
aux hydroxydes et à l’ammoniac selon la réaction suivante :
M3N2(s) + 6H2O(l) → 3M(OH)2 (aq) + 2NH3(g)
Les alcalino-terreux réagissent avec le carbone pour donner des
carbures (MC2): M(s) + 2C(s) → MC2(s)
Ces carbures en présence de l’eau donnent des hydroxydes et
l’acétylène : MC2(s) + 2H2O(l) → M(OH)2(aq) + C2H2(g) 136
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

V. Extraction des alcalino-terreux

Les composés du groupe 2 se préparent de façon générale par


électrolyse des chlorures fondus et par reduction.

V.1 Extraction du béryllium


L’élément béryllium se prépare à l’échelle industrielle par
électrolyse des halogénures et par réduction de BeF2 à l’aide du
magnésium.
Exemple : Électrolyse du chlorure de béryllium
La cuve cathode est un creuset de nickel, chauffé à la flamme.
L'anode centrale est une tige de graphite. 137
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

L'électrolyte est un mélange à poids égaux de chlorure de


sodium et chlorure de potassium, contenant 15% de chlorure de
béryllium. L'électrolyse se fait vers 780°C, sous une tension de 6
V. Le béryllium se dépose en paillettes sur les parois du creuset.
Au fur et à mesure de l'épuisement en chlorure de béryllium de
l'électrolyte, il faut faire monter la tension et la température (pour
finir à 900°C et avec une tension égale à 8 V) au bout d'une
vingtaine d'heures.
L'électrolyte est alors versé dans une seconde cuve et rechargé
en chlorure de béryllium pour reprendre l'électrolyse. 138
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Les paillettes de béryllium sont détachées des parois du premier


creuset, lavées à l'eau froide, puis désoxydées dans une
solution d'eau chaude titrant 8% d'acide nitrique. On fait ensuite
une flottation dans un mélange de bromoforme (CHBr3) et de
tétrachlorure de carbone (CCl4) de densité égale à 1,95. On lave
à l'alcool et l'on sèche. Les paillettes titrent en moyenne 99,5 %.

139
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
V.2 Production du magnésium
Le magnésium est préparé par électrolyse de MgCl2 fondu avec
du NaCl et CaCl2 vers 750°C. Dans le cas de l’électrolyse
(MgCl2(l) → Mg(s) + Cl2(g)), on recueille le magnésium solide à
la cathode et le chlore gazeux (Cl2) à l’anode.

140
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX

Le magnésium peut être préparé par réduction des oxydes


obtenus à partir de la calcination de la dolomite, dans un four
électrique vers 1600°C sous vide :

2(MgO, CaO) + FeSi → 2Mg(g) + Ca2SiO4 + Fe

141
CHAPITRE II : LES ÉLÉMENTS DU BLOC s :
Partie II : LES ALCALINO-TERREUX
V.3 Production du calcium, strontium et baryum
Les métaux alcalino-terreux (calcium, strontium et baryum) sont
obtenus par électrolyse des chlorures correspondants.
Ils sont aussi obtenus par réduction par l’aluminium (Al) selon la
réaction :

3MO(s) + 2Al(s) → Al2O3(s) + 3M(s)
Industriellement, on prépare le baryum par électrolyse de son
chlorure fondu sur cathode de mercure ou par réduction au four
électrique d'un mélange de monoxyde et de peroxyde par
l'aluminium dans le vide.
142
Activités d’apprentissage
Tests de Connaissances
Activité 1
Donner la ou les bonnes réponses.

Les éléments de la famille des alcalino-terreux possèdent tous sur leur couche
externe :
a. 1 électron b. 2 électrons c. 4 électrons

Les alcalino-terreux sont :


a. ductiles b. mou c. mauvais conducteurs d’électricité

Activité 2
3- Les métaux alcalino-terreux se dissolvent dans l'ammoniac liquide, avec formation
d'une solution bleue. Après évaporation du solvant en excès, il subsiste un résidu de
couleur cuivrée. Par chauffage progressif, ce produit se transforme successivement en
amidure M(NH2)2 puis en imidure MNH.
Donner les différentes réactions chimiques mise en jeu dans les différentes étapes
évoquées ci-dessus.

4- L'action du gaz ammoniac sur les métaux alcalino-terreux chauffés conduit à un


mélange de nitrure et d'hydrure. Écrire l’équation de la réaction dans le cas 143
du
magnésium.
Activités d’apprentissage
Travaux dirigés
Activité 3

1) Donnez les noms et les symboles des éléments de la famille des alcalins et de la famille des
alcalino-terreux et préciser leurs positions dans le tableau périodique.
2) Comment évolue l’électronégativité pour ces éléments? En déduire pour quelle raison le béryllium
ne réagit pas avec l’eau.
3) a) Donner les formules chimiques et les noms des différents oxydes d’alcalins.
b) Indiquer dans chaque cas le degré d’oxydation de l’oxygène.
c) KO2 est utilisé dans les mines et engins spatiaux comme source de O2. Il réagit avec CO2 pour
générer O2 et du carbonate. Écrire l’équation de sa décomposition.
1) Écrire les équations de réaction respectives du magnésium et du lithium avec l’eau.
2) Par calcination des solutions obtenues, on obtient les oxydes Li2O(s), et MgO(s) qui, mis en contact
avec de l’eau, libèrent des cations métalliques et des ions HO–. Inversement, les solutions aqueuses
de trioxyde de soufre SO3 sont acides (responsable de la formation de pluies acides).
a) Indiquer comment évolue la différence d’électronégativité entre chacun des atomes de la 3ème
période Na, Mg, S et les atomes C et d’oxygène (2ème période).
b) En déduire un classement des oxydes précédentes depuis le plus fortement ionique à celui qui est le
moins.
c) Lier ce caractère ionique à leur comportement acido-basique.
1) Le calcium réagit avec le carbone pour le donner le carbure de calcium et avec l’azote pour former
le nitrure de calcium. Écrire les équations de la réaction. Indiquer l’oxydant et le réducteur.
144
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Les halogènes

qLes halogènes sont les éléments chimiques du groupe 17


du tableau périodique.

§ Fluor (F)
§ Chlore (Cl)
§ Brome (Br)
§ Iode (I)
§ Astate (At)

qLes halogènes possèdent tous 7 électrons sur le dernier


niveau d’énergie. La famille des halogène est très
homogéne, ils sont tous extrêment réactifs ce qui explique
qu’on ne trouve aucun à l’état naturel.

qLeur électronégativité est très élevée. Le fluor est le plus


électronégatif de tous les éléments

Objectifs du cours
A la fin de ce cours, l'étudiant sera en mesure de :
• Reconnaître les éléments de la famille des halogènes
• Connaître les propriétés générales des halogènes et leur évolution dans le groupe.
• Se familiariser avec les méthodes de leur production 145
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Table de matière
I. Introduction
II. Configuration électronique
III. Propriétés physiques
IV. Propriétés chimiques des molécules X2 ou dihalogènes
V.1 Les composés oxygénés
V.2 Les halogénures
V.2.1 Les halogénures d’hydrogène HX
V.2.2 Halogénures ioniques
VI. Production des halogènes
VI.1 Production du fluor
VI.2 Production du chlore
VI.3 Production du brome et de l’iode 146
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

147
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

I. Introduction
Le mot halogène vient du grec halos et gène qui signifient
respectivement sel et engendrer. Les halogènes sont des
éléments de la colonne 17 du tableau périodique et
comprennent le fluor (F), le chlore (Cl), le brome (Br), l’iode (I)
et l’astate (At). L’astate est radioactif comme l’indique son nom
(du grec astatos qui veut dire instable).

148
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
II. Configuration électronique
La configuration électronique périphérique des halogènes étant
ns2np5 indique que tous les éléments de cette famille
(appartenant au bloc p) possèdent 7 électrons sur le dernier
niveau d’énergie. Dans cette configuration, n représente la
période et varie de 2 à 6. Le tableau 5 ci-dessous indique les
configurations électroniques des éléments de la famille des
halogènes.

149
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Tableau 5 : Nom, symbole, numéro atomique et structure électronique des


halogènes.

N.A : Numéro atomique

150
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

III Propriétés physiques


Les propriétés atomiques des halogènes sont présentées dans
le tableau 6 ci-dessous. La masse atomique, les rayons covalent
et ionique et l’énergie de fixation électronique augmentent
lorsque l’on descend dans la colonne. Le fluor possède les
valeurs numériques les plus faibles de ces caractéristiques. Les
valeurs de l’électronégativité de Pauling et de l’énergie de
première ionisation diminuent. Elles sont les plus élevées pour le
fluor.
151
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Les valeurs faibles ou élevées de ces caractéristiques peuvent


s’expliquer probablement par les effets de répulsion inter
électroniques particulièrement forts pour le fluor.
Tableau 6 : Propriétés physiques des halogènes à l’état atomique

152
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Dans les conditions normales de température et de pression, les
halogènes sont sous forme de molécules diatomiques : le
difluor et le dichlore sont sous forme de gaz (F2 et Cl2)
légèrement colorés en jaune-vert, le dibrome (Br2) est un
liquide dense rouge foncé (volatile à température ambiante) et
le diiode (I2) un solide gris d’éclat métallique à température
ambiante émettant par léger chauffage une vapeur violette. Ces
molécules X2 n’existent pas à l’état naturel en raison de leur
forte réactivité chimique.

153
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Mais ces halogènes existent dans la nature sous forme
d’halogénures ou de sels complexes cristallisés ou dissous. Le
tableau 7 rassemble quelques unes des propriétés des
molécules X2.

Tableau 7 : Propriétés physiques des molécules X2

154
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Notons que les différences d’état physique à 25°C et sous 1


atmosphère du difluor et du dichlore gazeux, du dibrome
liquide et du diiode solide, sont liées à l’augmentation des
forces intermoléculaires lorsque le volume, donc la polarisabilité
des molécules X2, augmente.

155
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Les températures de fusion et d’ébullition augmentent avec la


polarisabilité de leur cortège électronique. Plus cette
polarisabilité est grande, plus grande est l’énergie nécessaire
pour rompre les liaisons intermoléculaires permettant les
changements d’états du plus condensé au moins condensé. Les
températures de fusion sont relativement basses.

156
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
IV Propriétés chimiques des molécules X2 ou dihalogènes
La principale caractéristique chimique des halogènes est leur
pouvoir oxydant. Le fluor possède le plus grand pouvoir oxydant,
ce qui fait que les éléments qui se combinent avec le fluor ont
les nombres d’oxydation les plus élevés. Il est le plus réactif des
éléments. La plupart des éléments réagissent directement avec
le chlore, le brome et l’iode. Cette réactivité diminue ou décroît
lorsqu’on descend dans le groupe. La diminution de cette
réactivité est liée à l’électronégativité des halogènes et par
conséquent au potentiel redox. 157
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Elle peut être activée par la chaleur et les rayons ultra-violets


(UV).
Les halogènes agissent comme agents d’oxydation dans la
plupart des réactions. Les halogènes qui sont en haut du groupe
peuvent oxyder les anions halogénures qui sont plus bas :

Y2(g) + 2X-(aq) → 2Y-(aq) + X2(aq)

Y2 =F2, X=Cl, Br, I

158
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Le fluor est le plus électronégatif, ce qui fait du difluor le
composé capable d’oxyder le dioxygène. En solution aqueuse, il
se comporte comme un oxydant fort, suivant la réaction globale :
F2 + H2O → 2HF + 1/2O2

La réaction ci-dessus résulte de deux réactions de


réduction : F2 + 2e- → 2F- (E°=2,8 V) et
d’oxydation H2O → 1/2O2 + 2H+ + 2e-

Cette valeur élevée de E° indique que le difluor peut oxyder


l’eau en O2 à n’importe quel pH.
159
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Le difluor (F2) donne des combinaisons avec tous les éléments


(sauf He, Ar, Ne) et il réagit souvent de façon très vive, voire
explosive. Cette réactivité peut se justifier par la faible énergie
de dissociation de F2 (Cette faiblesse de la liaison F-F peut
être rattachée à la faible taille de l’atome F entraînant la
répulsion des doublets électroniques non liants, très proches)
jointe à la forte électronégativité du fluor et à l’énergie de
liaison qu’il contracte avec les autres éléments. De plus, le
couple F2/F- a un potentiel redox très élevé et égal à 2,87 volts.
160
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Le difluor (F2) se dissout totalement dans l’eau. Il est donc le


plus soluble parmi les molécules X2 de la famille des halogènes.

Le dichlore (Cl2) est un gaz vert-pâle, irritant et suffocant. Il est


un peu soluble dans l’eau (14,6 g.l-1 dans l'eau à 0 °C) avec
laquelle il réagit. A l’exception des métaux nobles (Au, Ag, Pt),
les autres métaux sont attaqués par le chlore.

161
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Les réactions sont très exothermiques et les éléments sont
oxydés à leur degré d’oxydation le plus élevé. Les chlorures
obtenus sont de types ionique ou covalent. Exemples de
réaction d’oxydation par le chlore :

- alcalins: Na + 1/2Cl2 → NaCl


- alcalino-terreux : Mg + Cl2 → MgCl2
- métaux de transition : Fe + 3/2Cl2 → FeCl3
- non-métaux P + 5/2Cl2 → PCl5

162
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
En fonction des conditions opératoires, la dismutation du chlore
(ou brome) conduit à différents produits :
- dans l’obscurité
Cl2 + H2O → HCl + HClO
- à la lumière
Cl2 + 3H2O → 1/2O2 + 2H3O+ + 2Cl-
- en milieu basique dilué et à froid
Cl2 + 2OH- → Cl- + ClO- + H2O

163
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Lorsque la base utilisée est de l’hydroxyde de sodium, le
mélange aqueux NaCl et NaClO constitue l’eau de javel.
- en milieu basique concentré et à chaud :
3Cl2+ 6OH-→5Cl- +ClO3- + 3H2O

Le dibrome (Br2) est dans les conditions usuelles, un liquide


rouge foncé, mobile, dense, légèrement soluble dans l’eau.
Le diiode (I2) est un solide violet foncé à l’état métallique.
Chauffé en petites quantités, sa forte tension de vapeur fait qu’il
se sublime avant sa température de fusion en donnant un gaz
violet. 164
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Il est légèrement soluble dans l’eau, beaucoup plus dans une


solution aqueuse d’iodure de potassium par formation de l’ion
triiodure (I3)- selon la réaction :

I-(aq) + I2 → I3-(aq)

Cette solution est utilisée pour des dosages iodométriques. La


solubilité du diiode est notable dans le sulfure de carbone, le
tétrachlorure de carbone, etc.

165
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Liaison, orbitales et propriétés spectroscopiques
Le diagramme d’O.M.s du difluor est présenté ci-dessous.
σ*z
𝜋 ∗x 𝜋 ∗y

𝜋x 𝜋y

σz
σ*s

σs
La configuration fondamentale est
(σs)2(σ*s)2(σz)2(πx πy)4(π*x π*y)4(σ*z)0.
L’orbitale OMHO est donc (π*x π*y), l’OMBV est (σ*z). 166
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Les dihalogènes plus lourds ont plutôt une configuration
fondamentale (σs)2(1σ*s)2(πxπy)4(σz)2(π*xπ*y)4(σ*z)0 : comme
dans le diazote, l’interaction entre les OA (2s) et (2pz) est
suffisamment élevée pour causer une inversion des niveaux (σz)
et (πxπy). La nature des orbitales OMHO et OMBV n’est pas
σ*z
affectée.
𝜋 ∗x 𝜋 ∗y

σz

𝜋x 𝜋y
σ*s

167
σs
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Les couleurs caractéristiques des dihalogènes (incolore, mais
absorbant dans l’UV pour F2, jaune-verdâtre pour Cl2, rouge
pour Br2, violet pour I2) sont la conséquence de transitions
électroniques OMHO-OMBV : c’est à dire que l’absorption de
lumière induit le passage d’un électron de l’orbitale π*xy à
l’orbitale σ*z, ce qu’on note (π*xy) → (σ*z). L’énergie de cette
transition va décroissant dans l’ordre F2 → Cl2 → Br2 → I2.

168
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
V. Les composés chimiques des halogènes
V.1 Les composés oxygénés
Le fluor forme un composé très instable F2O (l’oxygène est de
degré d’oxydation +II et celui du fluor est -I) à cause de leur
électronégativité élevée. En revanche, le chlore, le brome et
l’iode peuvent acquérir des degrés d’oxydation positifs (I, III, IV,
V et VII) et donner ainsi des oxydes halogénés (exemples Cl2O
(oxyde de dichlore (I)), ClO2 (dioxyde de chlore (IV)), I2O5
(penta oxyde de diiode (V))…) et des oxacides (exemples
HClO, HClO2, HClO3, HClO4). 169
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Le seul oxoacide de fluor, HOF, est instable à température


ambiante. Mais il existe beaucoup d’autres oxoacides
d’halogènes. Les sels sont les mieux connus :
Au degré d’oxydation I : l’acide hypochloreux (HClO), l’anion
hypochlorite ClO-.
Au degré d’oxydation III : l’acide chloreux (HClO2), l’anion
chlorite ClO2-.
Au degré d’oxydation V : l’acide chlorique (HClO3), l’acide
bromique (HBrO3), l’acide iodique (HIO3), l’anion chlorate ClO3-.
170
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Au degré d’oxydation VII : l’acide perchlorique (HClO4), l’acide
perbromique (HBrO4), l’acide périodique (HIO4), l’anion
perchlorate ClO4-. Tous ces sels sont de puissants agents
oxydants. H5IO6 est l’acide orthopériodique.
Le tableau ci-dessous donne les principaux degrés d’oxydation
à partir des exemples.

Tableau 8 : Degrés d’oxydation


des halogènes

171
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
V.2 Les halogénures
V.2.1 Les halogénures d’hydrogène HX

Les halogénures d’hydrogène (HX) sont obtenus par action des


dihalogènes (X2) et le dihydrogène (H2) selon la réaction :

X2 + H2 → 2HX (X=F, Cl, Br et I).

Cette réaction est très exothermique (voire explosive lorsque le


mélange chlore et hydrogène est exposé à la lumière), à
l’exception de la formation de HI.
172
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
HF est un liquide incolore. Tous les autres halogénures
d’hydrogène sont des gaz inodores. HF est un liquide à cause
de la présence de liaisons hydrogènes entre les molécules.
Tous les halogénures d’hydrogène se dissolvent facilement pour
donner des solutions acides, la plus couramment utilisée étant
celle de l’acide chlorhydrique (HCl).
Le tableau 9 indique quelques données des halogénures
d’hydrogène.
Tableau 9 : Données des
halogénures d’hydrogène

173
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
L’enthalpie de formation de HX jointe aux enthalpies de H2 et X2
permet, à l’aide d’un cycle, le calcul de l’enthalpie de liaison
E(HX) dans HX.
Le tableau 8 indique que la température de fusion et d’ébullition
diminuent de HF à HCl et augmentent jusqu’à HI. L’enthalpie de
formation croît de HF à HI. Mais l’énergie de liaison, le moment
dipolaire et le pKa diminuent de HF à HI. Cette décroissance est
l’un des facteurs pouvant justifier l’augmentation d’acidité de ces
halogénures (en solution aqueuse) de HF à HI et ceci
contrairement au caractère ionique de la liaison entre H et X,
174
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
illustrée par les moments dipolaires qui décroissent de HF à HI.
HCl, HBr et HI sont des acides de Brönsted forts en solution
aqueuse. Cela veut dire que les réactions de déprotonation
(HXaq → Haq+ + Xaq-) sont favorisées. En d’autres termes que
leur différence d’enthalpie libre standard molaire de réaction
(∆rG°) sont négatives, ou encore, que les pKa de ces acides
sont négatifs

∆rG°=-RT lnKa et pKa=(∆rG°)/2,3 RT.

Celui de HF est par contre positif : HF est un acide assez faible.


175
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
V.2.2 Halogénures ioniques
Les halogènes ont tendance à donner des liaisons ioniques
avec les éléments métalliques (alcalins, alcalino-terreux et
métaux de transition) :
- Alcalins 2Na + Cl2 → 2NaCl
- Alcalino-terreux Mg + F2 → MgF2
- Métaux de transition 2Fe + 3Cl2 → 2FeCl3

176
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

Les ions X-(F-, Cl-, Br-, I-) sont appelés ions halogénures. Les
halogénures des métaux comme les alcalins (sodium,
potassium) ou les alcalino-terreux (magnésium, calcium) sont
des solides blancs bien cristallisés, aux points de fusion élevés.
Avec les ions Ag+, Pb2+, Hg2+, les ions Cl-, Br- et I- forment des
sels peu solubles. Les fluorures sont généralement peu
solubles à l’exception des sels NaF, KF, AgF et AlF3.

177
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
VI. Production des halogènes
VI.1 Production du fluor
Le fluor est produit industriellement par électrolyse. Le bain
électrolytique est constitué d’un mélange KH-2HF fondu à 90°C-
100°C.
A l’anode, il y a oxydation des ions F- : 2F- → F2(g) + 2e-
A la cathode, il y a réduction des ions H+ : 2H+ + 2e- → H2(g)
VI.2 Production du chlore
Le chlore peut être préparé par électrolyse ou par oxydation des
halogénures :
- le chlore est obtenu par électrolyse de NaCl. Le dichlore (Cl2)
se dépose à l’anode (2Cl- → Cl2 + 2e-).
A la cathode se forment NaOH et du dihydrogène (H2) selon la
réaction : 178
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES
Si cathode est en mercure, la réaction de réduction de
Na+(aq) devient :
(Hg) + Na+(aq) + e- → Na(Hg) (amalgame).
L’amalgame réduit l’eau selon la réaction :
Na(Hg) + H2O →Na+(aq) + OH-(aq) + 1/2H2 + Hg
- Le dichlore peut être également obtenu par oxydation de HCl
en présence d’un catalyseur CuCl2 à 400°C :
4HCl + O2 → 2Cl2 + 2H2O
- L’action de l’acide chlorhydrique sur l’oxyde de manganèse
(IV) conduit au chlorure de manganèse (II) et au dichlore :
4HCl + MnO2 → MnCl2 + Cl2 + 2H2O
179
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie I : LES HALOGENES

VI.3 Production du brome et de l’iode


Le brome et l’iode peuvent être obtenus par oxydation de HBr et
HI respectivement en présence d’oxydants puissants :
- l’action des ions bromures (ou iodures) sur l’oxyde de
manganèse (IV) en milieu acide conduit aux ions Mn2+ et au
brome (iode) :
2Br- + MnO2 + 4H3O+ → Br2 + Mn2+ + 6H2O
- l’injection de Cl2(g) dans une solution riche en ions
halogénures Br-(I-) conduit à la formation de l’halogène Br2 (I2) :
Cl2 + 2Br- → Br2 + 2Cl- ou Cl2 + 2I- → I2 + 2Cl-

180
Activités d’apprentissage

EXERCICE
A la température ambiante, les halogènes d’hydrogène HX sont tous gazeux. Les distances
internucléaires d, les moments dipolaires expérimentaux et les températures de fusion de
ces halogénures HX sont les suivants :

Composé HF HCl HBr HI


dH-X (pm) 91,8 127,4 140,8 160,8
µexp (D) 1,82 1,07 0,79 0,38
Tf (°C) -83 -114 -87 -51

1. Evaluer le caractère ionique d des liaion H-X.


2. Le caractère ionique s’exprime dans la théorie de Pauling par une relation
empirique fonction des électronégativités c des deux éléments :
c !c "
dH-X = 100 X ((1-exp(− ! " )).
#
Comparer les résultats précédents à ceux obtenus à l’aide du modèle de Pauling.
Conclure.
1. Proposer une explication à la variation de leur température de fusion.

Électronégativité de Pauling : H : 2,2; F : 3,98; Cl : 3,16, Br : 2,96; I : 2,66.


181
Activités d’apprentissage

Exercice
Dans le tableau ci-dessous sont regroupées les températures d’ébullition des composés
HX (X = F, Cl, Br, I) ainsi que les valeurs des moments dipolaires et des longueurs de
liaison.
•Représenter la figure Teb en fonction de X. Que remarquez-vous?
•Montrer que le pourcentage de caractère ionique de la liaison avec l’hydrogène diminue
du fluor à l’iode.
•Expliquer pourquoi la température d’ébullition de HF est élevée. Faire un schéma
montrant la nature des liaisons en H et F.

1 Debye = 3.33564.10-30 C.m

Formule HF HCl HBr HI


Teb (°C) +19,4 -85 -67 -35
µ (Debye) 1,74 1,07 0,788 0,382
l (Å) 0,92 1,27 1,41 1,61

182
Activités d’apprentissage

EXERCICE 3
La préparation du sodium métallique et du dichlore gazeux se fait par électrolyse du
chlorure de sodium fondu (NaCl).
1) Écrire les demies-équations aux bornes et l’équation bilan de la réaction.
2) Pourquoi ajoute-on CaCl2 lors de l’électrolyse?
3) Lors de cette électrolyse, on a obtenu 56 litres de dichlore à l’anode, volume
mesuré dans les conditions normales de températures et de pression, calculer :
a) Le nombre de moles de dichlore obtenu.
b) La masse de chlore de sodium utilisé pour cette électrolyse.
1) Quel est le produit obtenu en plus de Cl2 si l’électrolyse est réalisée en milieu
aqueux? Écrire la réaction de sa formation.

Données : MNa = 23 g/mol; MCl = 35,5 g/mol; volume molaire normal = 22,4 litres.

183
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Les chalcogènes

qLes chalcogènes sont les éléments chimiques du groupe


16 du tableau périodique.

• Oxygène O [He] 2s22p4


• Soufre S [Ne] 3s23p4
• Sélénium Se [Ar] 3d104s24p4
• Tellure Te [Kr] 4d105s25p4
• Polonium Po [Xe] 4f145d106s26p4
• Livermorium Lv Z=116: synthèse

qLes éléments de la colonne 16 se caractérisent par une


configuration électronique fondamentale (ns)2(np)4, soit 6
électrons de valencel.

qL'oxygène est le troisième élément de l'univers, après


l'hydrogène et l'hélium. Il représente 0,0626 % des
atomes de l'univers soit 10400 ppm (1,04 %) en masse.

Objectifs du cours : à la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :


• Connaître les éléments de la famille des chalcogènes
• Connaître les propriétés générales de l’oxygène et du soufre ;
184
• Se familiariser avec le mode d’extraction des chalcogènes
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Table de matière
I. Introduction
II. Etat naturel
II. Propriétés électroniques
II.1 Configuration électronique
II.2 Etats d’oxydation
II.3 Électronégativité
III. Propriétés physiques
III.1 Aspect et caractère métallique
III.2 Formes allotropiques
III.3 Rayons ioniques
IV. Propriétés chimiques
IV.1 Nature des liaisons

185
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

IV.2 Réactivité
V. Étude des corps composés
V.1 Peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée H2O2
V.2 Le sulfure d’hydrogène (H2S)
V.3 L’anhydride sulfureux ou dioxyde de soufre (SO2)
V.4 L’anhydride sulfurique ou trioxyde de soufre (SO3)
V.5 L’acide sulfurique (H2SO4)
VI. Préparations générales
VI.1 L’oxygène
VI.2 Le soufre
VI.1 Sélénium et tellure

186
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

187
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
I. Introduction

Le groupe 16 est le 4e groupe du bloc p, c’est le groupe de


l’oxygène, il forme la famille des chalcogènes. Le terme chalcogène
signifie qui engendre le cuivre. Chimiquement, il n'y a pas de
rapport direct avec ce métal mais les principaux minerais de cuivre
sont des composés comprenant un chalcogène, comme l'oxyde de
cuivre par exemple. Les chalcogènes sont composés des éléments
tels que l’oxygène (O), le soufre (S), le sélénium (Se), le tellure
(Te) et le polonium (Po) qui est radioactif.

188
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Leur couche externe présente un déficit de deux électrons, d'où leur
propension à former deux liaisons ou une double liaison, par
exemple dans la molécule H2O et le groupe CO (dans la fonction
acide d'une molécule organique). On les trouve également sous
forme d'ions négatifs quand ils ont capté les deux électrons qui leur
manquent.

189
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
II. Etat naturel

L’oxygène est l’élément le plus abondant sur terre. Il existe sous


forme de molécule diatomique gazeuse O2 composant 21% de l’air
atmosphérique. On le trouve combiné à d’autres éléments dans :
H2O, CO2, oxydes, carbonates, sulfates, silicates, sels d’oxacides,
etc.
Le soufre existe sous forme élémentaire (soufre natif) dans les
régions volcaniques (fleur de soufre de couleur jaune citron) ou
sous forme combinée : sulfures métalliques (pyrite FeS2, galène
PbS, blende ZnS), sulfates (CaSO4 gypse) et H2S (impureté dans
les produits pétroliers et gaz naturel). 190
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Le Sélénium accompagne en petite quantité le soufre dans les
sulfures naturels. Il se présente sous deux formes : une variété rouge
et une variété gris-noir dense.
Le Tellure : on en retrouve un peu à l’état natif accompagné par le
soufre et le sélénium. C’est un solide cristallisé. L’un des minerais de
tellure les plus importants est la « nagyagite », mélange de sulfures
et tellures isostructuraux de plomb, or, cuivre, argent et antimoine.
Quant au polonium, il s’agit d’un élément radioactif, instable (210Po :
T1/2 = 138 jours), découvert par Marie Curie (1898; prix Nobel 1911).

Enfin, le Livermorium figure parmi les éléments dont la synthèse est


récente (ne sera pas discuté dans ce cours). 191
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
II. Propriétés électroniques
II.1 Configuration électronique

La configuration électronique périphérique des chalcogènes est


ns2np4. Tous les éléments de cette famille (appartenant au bloc p)
possèdent 6 électrons sur le dernier niveau d’énergie. Le tableau 1 ci-
dessous indique les configurations électroniques des éléments de la
famille des halogènes.

192
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

Tableau 1 : Nom, symbole, numéro atomique, structure électronique des


chalcogènes et état d’oxydation.

Elément Symbole N. atomique Conf . électronique Etat d’oxydation


E.O

Oxygène O 8 [He]2S2 2P4 -2, 0


Soufre S 16 [Ne]3S2 3P4 -2, 0, +2, +4, +6
Sélénium Se 34 [Ar]4d10 4S2 4P4 -2, 0, +2, +4, +6
Tellure Te 52 [Kr]4d10 5S2 5P4 -2, 0, +2, +4, +6
Polonium Po 84 [Xe]4f14 5d10 6S2 6P4 -2, 0, +2, +4, +6

193
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
II.2 Etats d’oxydation

• E.O. -2 : avec les éléments peu électronégatifs. La tendance


diminue dans le groupe avec la diminution de l’électronégativité.
Cet état prédomine chez l’oxygène (χ= 3.4).

• E.O. +2, +4, +6 : avec les éléments plus électronégatifs. La


stabilité des composés formés est soumise à l’effet du doublet
inerte (voir cours précédents).

194
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

II.3 Électronégativité
L’oxygène est le 2e élément le plus électronégatif (O < F). Les autres
éléments du groupe ont des électronégativités relativement élevées
et peuvent former des composés ioniques avec les éléments les
moins électronégatifs.

Symbole Electronégativité χ
O 3,4
S 2,6
Se 2,6
Te 2,1

195
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

III. Propriétés physiques

III.1 Aspect et caractère métallique

196
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
III.2 Formes allotropiques
Tous les éléments du groupe présentent des allotropes sauf le tellure.
III.2.1 Allotropes de l’oxygène :
L’oxygène présente deux formes allotropiques : l’oxygène diatomique
(O2) et l’ozone (O3) :
• Oxygène diatomique (O2) : gaz incolore, inodore, insipide, et peu
soluble dans l’eau mais suffisamment pour permettre aux
organismes aquatiques de survivre.

197
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
• Ozone (O3) : Gaz incolore à bleuâtre, à forte odeur et très toxique.
Structure :

Propriétés :

• O3 est un oxydant très puissant :

O3(g) + 2H+(aq) + 2e-⇋ O2(g) + H2O(l) E° = +2.07

• Absorbe fortement dans la région des UV : sa présence dans l’atmosphère


est vitale. Elle protège la vie terrestre des rayonnements UV émis par le
198
soleil.
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

Spectre d’absorption de l’ozone (ultraviolet, visible, infrarouge)

199
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

III.2.1 Allotropes du soufre :

La forte tendance à la caténation du soufre lui permet de former plusieurs


allotropes. Ils peuvent se présenter sous forme cyclique ou linéaire. Le
cyclooctasoufre (S8): allotrope le plus stable et état standard du corps
simple.

200
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

III.3 Rayons ioniques

Les dimensions voisines du couple (S, Se) sont dues au faible écrantage des
électrons 3d10, le saut de Se à Te est dû à l’intervention des électrons 4d10
beaucoup plus éloignés du noyau.

201
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
IV. Propriétés chimiques
IV.1 Nature des liaisons
IV.1.1 Liaisons dans les corps simples

202
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
IV.1.2 Liaisons dans les corps composés

203
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
IV.2 Réactivité
IV.2.1 Formation de composés binaires
Les éléments du groupe 16 forment des composés binaires avec beaucoup de
métaux et de non-métaux.
Tandis que l’oxygène forme des oxydes (métalliques et non-métalliques), le
soufre, le sélénium et le tellure forment respectivement des : sulfures,
séléniures et tellurures. Ces composés binaires peuvent être ioniques (métaux
les moins électronégatifs) ou covalents.

204
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
IV.2.2 Réactions avec les éléments courants

Action de l’Hydrogène :

Tous les éléments forment des hydrures divalents volatils de type : H2O, H2S,
H2Se, H2Te et H2Po.

Les hydrures de S, Se et Te s’obtiennent par action des acides sur les sels
métalliques.
FeS + H2SO4 è H2S + FeSO4 205
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Les hydrures se dissocient à des degrés divers en donnant l’ion H+. Ce sont
tous des acides très faibles.

L’oxygène et surtout le soufre diffèrent du reste du groupe par leur aptitude à


former des chaines de polyoxydes et polysulfures moins stables :

H2O2 è H-O-O-H
H2S2 è H-S-S-H

206
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Action des halogènes :

Tous les halogènes réagissent avec les éléments du groupe.

Le fluor : fait apparaitre la valence (+6) pour S, Se et Te. On obtient SF6,


SeF6 et TeF6 par combinaison directe.
SF6 est inerte, SeF6 est légèrement plus réactif et TeF6 est réactif et
hydrolysé par l’eau.
TeF6 + 6H2O è HF + H6TeO6

207
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

Le chlore : les tétrachlorures de S, Se, Te et Po se forment par action direct


avec le chlore.
Le brome : on connait des tétrabromures de Se, Te et Po. SeBr4 est instable
et s’hydrolyse rapidement.
2SeBr4 è Se2Br2
Iode : seul le Te et Po forment de tétraiodures.

208
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Action de l’oxygène :

Les éléments du groupe 16 donnent de nombreux oxydes

Elémen Oxydes
t
S S2O (S2O3) SO2 SO3 SO4
Se SeO2 SeO3
Te TeO TeO2 TeO3
Po poO PoO2

• On connait les monoxydes de soufre S2O, de tellure TeO et de


Polonium PoO.

• Le chauffage des éléments à l’air donne les dioxydes : SO2, SeO2, TeO2
et PoO2. 209
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

• Il existe des trioxydes de soufre qui sont des anhydrides d’acides.

SO3 + H2O è H2SO4 Ac. Sulfurique


SeO3 + H2O è H2SeO4 Ac. Sélénique
• Les oxyacides de soufre sont les plus nombreux et plus importants que
ceux du Se et Te.

• Les oxydes les moins oxygénés et leurs sels sont des réducteurs.

• Les oxydes les plus oxygénés et leurs sels sont des oxydants.

210
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V. Étude des corps composés

V.1 Peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée H2O2


V.1.1 Structure
La molécule du peroxyde d’hydrogène est polaire.
• Deux liaisons polaires : O – H
• Une liaison apolaire : O – O
• Angle entre les deux plans (O – H) : 111°

211
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.1.2 Propriétés :
C’est un liquide incolore (avec une teinte bleuâtre à l’état pur), corrosif et
visqueux (d = 1.5). Il est miscible à l’eau en toutes proportions.
• Il est généralement utilisé sous forme de solution (30 – 50 %) appelée eau
oxygénée.
• H2O2 est thermodynamiquement instable. Sa décomposition est
exothermique :
H2O2(l) → H2O(l) + ½ O2 (g) ΔH = - 98kJ/mole
N.B : Pour la conserver on use de stabilisants (acide sulfurique, urique) et
de verre teinté moins basique que le verre ordinaire et opaque à la lumière
solaire. 212
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

• Pouvoir oxydant : H2O2 est très utilisé en tant qu’entité oxydante surtout
en milieu acide : des solutions à 10V sont utilisées en médecine pour ses
propriétés hémostatiques (propre à arrêter l’hémorragie et
désinfectantes.

213
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.2 Le sulfure d’hydrogène (H2S)
V.2.1 Structure

214
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.2.2 Propriétés
C’est un gaz incolore, très toxique (asphyxiant) à odeur nauséabonde d’oeufs
pourris.
• Pouvoir réducteur : que ce soit à l’état gazeux (voie sèche) ou en solution
aqueuse.
Ex : il réagit avec le chlore ce qui aboutit au dépôt de S° colloïdal.
H2S(aq) + Cl2(g) → 2 HCl(aq) + S°
• Pouvoir sulfurant : employé en chimie analytique pour la séparation des
cations en analyse qualitative.
• Pouvoir acide : en solution, c’est un diacide faible peu dissocié mais plus
fort que H2O. 215
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.3 L’anhydride sulfureux ou dioxyde de soufre (SO2)
V.3.1 Structure

216
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.2.2 Propriétés
Le dioxyde de soufre est un gaz à odeur piquante et suffocante, très soluble
dans l’eau grâce à l’interaction entre les moments dipolaires élevées des deux
molécules.
• Pouvoir réducteur : dû à la non saturation, puisque l’état d’oxydation du
soufre est de +4 alors qu’il peut encore atteindre +6.
SO2 a donc tendance à fixer des éléments électronégatifs par réaction
d’addition à l’aide de son doublet non lié, il est donc réducteur en présence de
tout oxydant suffisamment puissant, notamment le dioxygène :

SO2(g) + ½ O2(g) → SO3(g) ΔH = -98.9 kJ/mol


217
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
• Pouvoir oxydant : certains métaux particulièrement réducteurs tels le Mg
réduisent le dioxyde de soufre SO2 :
2 Mg(s) + SO2(g) → 2 MgO (s) + S°
Un ruban de Mg enflammé plongé dans un flacon contenant du SO2
brûle avec une lumière aveuglante. On observe à la fin un dépôt jaunâtre
de soufre (S) en présence d’un dépôt blanc : il s’agit de MgO.

• SO2 polluant : ce gaz suffocant, toxique et polluant de l’atmosphère est le


produit direct d’oxydation des impuretés soufrées des combustibles
fossiles, ainsi que de l’activité volcanique et de certaines industries.
SO2, oxydé en SO3 est à l’origine des pluies acides avec les oxydes
d’azote NOx. 218
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.4 L’anhydride sulfurique ou trioxyde de soufre (SO3)
V.4.1 Structure

219
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.4.2 Propriétés
Le trioxyde de soufre présente un polymorphisme assez complexe, la variété
stable est un solide blanc cristallisé en longues aiguilles.
• Propriété d’anhydride d’acide : SO3 est l’anhydride de l’acide
sulfurique H2SO4.
• Pouvoir oxydant : c’est un puissant oxydant particulièrement à chaud ; il
oxyde le phosphore en oxyde P4O10
10 SO3(g) + P4(s) → P4O10(s) + 10SO2(g)

220
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.5 L’acide sulfurique (H2SO4)
V.5.1 Structure

221
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
V.5.2 Propriétés
L’acide sulfurique est un liquide incolore, dense, visqueux et fumant. Il est
miscible à l’eau en toutes proportions.
• Acide : fort, diprotique, formant deux ions, l’ion hydrogénosulfate
(HSO4-) et l’ion sulfate (SO42-) :
H2SO4(aq) + H2O(l) ⇋ HSO4-(aq) + H3O+(aq)
HSO4-(aq) + H2O(l) ⇋ SO42-(aq) + H3O+(aq)
N.B. La neutralisation de l’acide sulfurique produit les sulfates
(SO42-).

222
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
• Agent oxydant : l’acide sulfurique concentré est oxydant (E.O +6 à
E.O. +4), en particulier à chaud. Cette propriété diminue rapidement
avec la dilution.
Ex. L’oxydation des métaux pour donner des sulfates :
Cu + 2H2SO4 → CuSO4 + SO2 + 2H2O

• Agent déshydratant : ayant une grande affinité avec l’eau, il est utilisé
pour éliminer l’eau de nombreux composés, ex : carbonisation des
glucides :
C12H22O11(s) + H2SO4(l) → 12C(s) + 11H2O(g) + H2SO4(aq)
saccharose
223
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

• Agent sulfonant : l’acide concentré est utilisé en chimie organique pour


remplacer un hydrogène par un groupement sulfonique acide (-SO3H) :
H2SO4 + R-H → R-SO3H + H2O

• Agent estérifiant : par réaction de sulfatation, générant, entre autres, des


agents tensioactifs anioniques (ex : le laurylsulfate d’ammonium:
C12H29NO4S).

224
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

VI. Préparations générales

Dans la nature, l’oxygène existe sous forme de molécules O2 (oxygène-


triplet) et O3 (ozone), le soufre sous forme de molécule S8 et le sélénium sous
forme de molécule Se8 (sélénium rouge) et de polymère Sen (sélénium gris).

225
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
VI.1 L’oxygène
L’Oxygène est préparé de façon particulière :

Production industrielle de l’oxygène


§ Distillation fractionnée de l’air liquéfié (procédé de Linde)

https://www.youtube.com/watch?v=LFT4cliH1Kk

226
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
• Décomposition électrolytique de l’eau

Au laboratoire par décomposition thermique et oxydants comme le KClO4,


KMnO4 ou les nitrates.
227
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
VI.2 Le soufre
Le soufre existe sous plusieurs formes dans la nature :
• à l'état natif dans les terrains volcaniques et certaines terres
sédimentaires (Louisiane, Texas).
• On l'extrait aussi des sulfures : H2S (15% du gaz de Lacq), FeS2
(pyrites), ZnS (blende) , PbS (galène) et des sulfates (anhydrite ou gypse
CaSO4).
On l’extrait des dépôts de soufre naturel en Sicile et en Louisiane par le
procédé de Frash.

228
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES
Le procédé Frash, utilisé pour l'extraction du soufre natif de ses gisements, se
fait à l'aide d'un conduit comportant trois tubes concentriques. De la vapeur
surchauffée envoyée dans le tube externe fait fondre le soufre, qui remonte
dans l'espace annulaire médian jusqu'à la surface. Il arrive à la surface sous
forme d'émulsion dans de l'air comprimé, lequel est envoyé par le tube
interne.

Procédé Frash 229


CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

On récupère aussi le soufre à partir du gaz naturel : 4000 tonnes par jour
à Lacq (le soufre solide est plus facile à transporter). Une partie de H2S
est brûlé en SO2, puis SO2 réagit avec H2S pour donner du soufre :

SO2 + H2S ® 3S + H2O


Réduction catalytique du gaz soufré avec du charbon

230
CHAPITRE III : LES ÉLÉMENTS DU BLOC p :
Partie II : LES CHALCOGENES

VI.1 Sélénium et tellure


Le sélénium et le tellure sont préparés à partir de minerais sulfurés qui
sont oxydés à l’état d’acides sélénieux H2SeO2 et tellureux H2TeO2 qui
sont ensuite réduits par l’anhydride sulfureux SO2. Le Sélénium et le
Tellure précipitent.

231
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Les métaux de transition

Objectifs du cours : à la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :


• Connaître les éléments du bloc d : les métaux de transition
• Connaître les propriétés générales de métaux de transition ;
• Se familiariser avec le mode préparation des métaux de transition
• Connaître les minerais et l’extraction du cuivre 232
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

I. Introduction

II. Configuration électronique

III. Propriétés physiques des métaux de transition

IV. Propriétés chimiques des métaux de transition

V. Généralités sur la préparation des métaux de transition

VI. Minerais et obtention du cuivre

233
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
I Introduction
Selon l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée
(UICPA), un élément de transition est un élément dont l’atome
a une sous-couche d incomplète, ou bien qui peut donner
naissance à un ou plusieurs cations à sous-couche d
incomplète.
Il existe trois séries d’éléments de transition :
• la première série allant du scandium (Z=21) au zinc (Z=30),
• la deuxième série correspond aux dix éléments compris entre
l’yttrium (Z=39) et le cadmium (Z=48), 234
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

• la troisième série correspond aux neufs éléments compris


entre l’hafnium (Z=72) et le mercure (Z=80).
Il s’agit des éléments des groupes 3 à 12 et des périodes de 4
à 6 (en faisant abstraction aux éléments des alcalins et
alcalino-terreux) du tableau périodique. Les trois séries
d’éléments de transition constituent le bloc d.

235
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
La liste la plus large des métaux de transition peut donc être
résumée par le tableau suivant :

236
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
II Configuration électronique

La configuration électronique de l’état fondamental est indiquée


dans les trois tableaux ci-dessous pour chaque élément de
transition. Les configurations électroniques sont le plus souvent
3dn4s2, 4dn5s2 et 5dn6s2. Mais les configurations stabilisées par
interaction d’échange (l’état fondamental est l’état de spin
maximal) interviennent pour le chrome 3d54s1, le cuivre 3d104s1,
l’or 5d106s1. Ce que l’on traduit souvent par : un niveau
d’énergie à moitié rempli ou totalement rempli a une très
grande stabilité. 237
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Mais il existe des cas plus « d’exceptions » en 5s1 et 6s1


respectivement dans les deuxième et troisième série des
métaux de transition. D’une façon générale, les orbitales d sont
accessibles et participent à l’établissement de « liaisons de
coordination ». L’énergie du champ des ligands est
extrêmement importante pour la réactivité et les propriétés des
éléments de transition.

238
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Eléments de la première série de transition

239
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Eléments de la deuxième série de transition

240
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Eléments de la troisième série de transition

241
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Les éléments avec leurs caractéristiques en gras dans les
tableaux ci-dessus sont des éléments pour lesquels une
configuration de type d5s1 ou d10s1 est énergétiquement plus
favorable que la configuration de type d4s2 ou d9s2 qu'on
attendrait en appliquant la règle de Klechkowski. Ces éléments
sont des exceptions à cette règle.
Exceptions à la règle de Klechkowski :
Période no 4 : chrome, cuivre,
Période no 5 : niobium, molybdène, ruthénium, rhodium,
palladium, argent,
Période no 6 : platine, or. 242
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
III Propriétés physiques des métaux de transition
Tous ces éléments sont des métaux. A l’état de métal, les
éléments de transition sont des solides gris sauf le mercure qui
est liquide (à une température au-delà de sa température de
fusion donc à température ambiante), le cuivre qui est de
couleur rouge et l’or jaune.

Les tableaux-ci-dessous représentent les valeurs numériques


des rayons (atomique et ionique), des températures de fusion
(Tf) et d’ébullition (Téb) des trois séries des métaux de transition.

243
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Dans ces tableaux, la valeur numérique de l’un des rayons
ioniques est donnée et le degré d’oxydation est précisé entre
parenthèses. Première série

244
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Deuxième série

245
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Troisième série

246
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
III Propriétés physiques des métaux de transition
Les rayons atomiques sont proches pour tous les éléments de
transition même si de faibles variations sont observées. Les rayons
ioniques varient beaucoup avec le degré d’oxydation (plus courts
quand le degré d’oxydation augmente).
Les métaux de transition sont presque tous durs et ont des
températures de fusion et d’ébullition élevées (supérieures à 1000
degrés sauf pour le zinc (419,5 degrés), le cadmium (320,89 degrés)
et le mercure (-38,9 degrés)). Ils conduisent bien la chaleur et
l’électricité. L'argent étant le meilleur conducteur devant le cuivre.

247
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Magnétisme : On constate l’existence possible, pour les éléments de
transition ou certains de leurs dérivés, de paramagnétisme ou de
ferromagnétisme. Le paramagnétisme est la réponse à l’action d’un
champ magnétique sur les moments magnétiques permanents des
atomes, qui peuvent être dus notamment à l’existence d’électrons
découplés, et tendent à les aligner dans sa propre direction malgré
l’agitation thermique. Le paramagnétisme varie en raison inverse de la
température absolue (loi de Curie).

Loi de Curie : la susceptibilité magnétique 𝝌𝒎 d'un matériau paramagnétique est


𝑪
inversement proportionnelle à la température T: 𝝌𝒎 = 𝑻, C = constante de Curie

248
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Dans les composés ferromagnétiques (Fe, Co, Ni, Gd (Gadolinium),
CrO2 solides), les actions mutuelles entre les moments atomiques sont
suffisamment intenses pour coopérer à cet alignement, d’où
l’existence d’une aimantation spontanée en l’absence d’un champ
extérieur. Donc le ferromagnétisme est une propriété macroscopique
qui ne peut se manifester que si le composé solide est
paramagnétique.
La transition du ferromagnétisme au paramagnétisme intervient à une
température critique Tc dite température de Curie. Exemple : le fer est
ferromagnétique jusqu’à 768°C (point de Curie). Au-delà, il devient
paramagnétique. 249
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

IV Propriétés chimiques des métaux de transition

Contrairement aux deux premiers groupes du tableau périodique (les


métaux alcalins et les métaux alcalino-terreux), les métaux de
transition (notamment des groupes 4 à 12) peuvent former des ions
avec une grande variété d'états d'oxydation de +1 à +8.
Avec un élément comme le vanadium, on observe une augmentation
linéaire de l'énergie d'ionisation entre les orbitales s et d, ce qui est
dû à la très faible différence énergétique entre les sous-couches 3d
et 4s.
250
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Ainsi, un élément comme le manganèse, avec une
configuration [Ar]3d54s2, peut perdre sept électrons et atteindre
l'état d'oxydation +7, tandis que le ruthénium et l'osmium
atteignent couramment l'état d'oxydation +8 :

251
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

États d'oxydation des métaux de transition : un disque plein représente un état d'oxydation
courant, un cercle vide indique un état d'oxydation plus rare — énergétiquement moins
favorable.

252
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Certaines tendances dans les propriétés des métaux de


transition peuvent être observées le long d'une période :
- le nombre d'états d'oxydation de chaque ion augmente
jusqu'au groupe 7 ou 8, puis diminue;
- un élément dans un faible état d'oxydation peut se trouver
sous forme d'ion simple (exemple Fe2+, Fe3+, Cu+, Cu2+ etc.)
mais, pour les états d'oxydation les plus élevés, généralement
sous forme d'un composé covalent d'oxygène ou de fluor.

253
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
La plupart des métaux de transition sont attaqués par les
acides mais il existe aussi des métaux « nobles » non
attaqués (Cu, Ag, Au). En solution aqueuse, les ions des
éléments de transition donnent des solutions souvent très
colorées. Exemples : Fe2+(aq) ou Fe(H2O)6 2+ (vert),
Fe3+(aq) est violet pale, Co2+(aq) est rose. En revanche
Zn2+(aq) de configuration électronique 3d10 est incolore. Les
ions et certains dérivés des métaux de transition donnent des
solides colorés.

254
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Exemples : le permanganate de potassium (K2MnO4(s)) est violet, le


dichromate de potassium (K2Cr2O7(s)) est orangé, Chromate de
potassium (K2CrO4) est jaune, le chlorure de nickel (NiCl2) est vert,
etc.
Les éléments de transition et certains de leurs dérivés peuvent avoir
d’importantes actions catalytiques. Exemples :
- en industrie, le fer activé est utilisé pour la synthèse de l’ammoniac,
le platine rhodié pour l’oxydation de l’ammoniac, le penta oxyde de
vanadium (V2O5) pour l’oxydation de SO2, l’ensemble TiCl4+Al(C2H5)3
pour la polymérisation des alcènes, etc. ;
255
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
- en biochimie : vitamine B12 qui comporte un atome de cobalt,
le molybdène et le fer présents dans les enzymes fixant le
diazote (nitrogénèse), etc.
Il y a formation possible de composés non stoechiométriques
(hydrures et oxydes) avec les métaux de transition. Les hydrures
non stoechiométriques, par exemples PdH0,8, LaH2,8, TiH1,7,…
Pour les oxydes on a la formule Fe1-𝛿 O où 1- 𝛿 est compris entre
0,852 et 0,953.

256
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Les composés moléculaires ont une formule qui indique le nombre
d’atomes unis entre eux dans chaque molécule, nombre
nécessairement entier. Ces composés sont des composés
stoechiométriques. C’est le cas de tous les composés à l’état gazeux.
Les composés en phase condensée, notamment les solides, ne sont
pas nécessairement moléculaires (solides atomiques, métalliques,
ioniques). Dans ce cas, l’expérience montre que leur formule peut
comporter pour un (ou des) constituant(s) un (ou des) indice(s) non
entiers. On parle alors de composés ou solides non
stoechiométriques, par exemple PdH0,8.

257
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Un composé non stoechiométrique entre deux éléments M et N
résulte :
- soit de la substitution d’une fraction 𝛿 de M par N ( 𝛿
généralement petit devant l’unité), on a alors M1-𝛿 N1+𝛿 ; c’est le
cas des alliages métalliques ;
- soit de l’incorporation par insertion d’un excès de l’un des deux
constituants N, par exemple MN1+𝛿 ;
- soit de la soustraction sur ces sites normaux de l’un des deux
constituants, M, par exemple, M1- 𝛿 N.

258
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Les éléments de transition peuvent former des composés de


coordination ou complexes minéraux.
Exemples : Fe(CN)6 3- appelé anion hexacyanoferrate (3-),
Ni(H2O)6 2+ nommé cation hexaaqua nickel (2+),
PtCl2(NH3)2 ou diamminedichloro platine II.

259
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
V Généralités sur la préparation des métaux de transition

La préparation des métaux à partir des minerais s’effectue par des


méthodes très variées. Elles peuvent être classées approximativement
en catégories suivant la nature du métal envisagé, c'est-à-dire suivant
sa position dans le tableau périodique et dans la classification
électrochimique (il s’agit des potentiels redox).
Les métaux nobles relativement oxydants (0,8 V < E° < 1,7 V) tels
que le ruthénium, le rhodium, le palladium, l’osmium, l’iridium, le
platine et l’or peuvent exister à l’état natif ou sous forme de composés
facilement réductibles.
260
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

Ils peuvent notamment être déplacés de leur solution aqueuse


par des métaux moins nobles.
Les métaux de transition, entre les métaux nobles et ceux des
groupes 1 et 2, peuvent se répartir en deux sous-groupes :
- Ceux relativement réducteurs situés dans les colonnes 3
(scandium, …), 4 (titane, …), 5 (vanadium, …) du tableau
périodique, avec en plus le chrome, le manganèse et le
tungstène présents naturellement sous forme d’oxydes très
stables simples ou complexes sont préparés par réduction
chimique des halogénures préparés à partir des oxydes ; 261
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
- Le deuxième sous-groupe est formé du reste des métaux de
transition dont les minerais sont souvent des sulfures. Leur
préparation s’effectue généralement par grillage oxydant suivi
de la réduction de l’oxyde formé :

MS + 3/2O2 → MO + SO2

262
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

VI Minerais et obtention du cuivre


Le cuivre, métal noble, peu oxydable, existe à l’état natif,
actuellement en faible quantité. Il est peu abondant dans l’écorce
terrestre (environ 0,068% en masse). Ses minerais sont très divers :
Cu2O (cuprite), Cu2CO3(OH)2 (malachite), Cu3(CO3)2(OH)2 (azurite)
et surtout sulfures tels que Cu2S (chalcosine), CuFeS2
(chalcopyrite).
Les grandes lignes de la fabrication industrielle du cuivre à partir de
la chalcopyrite, fabrication assez complète, sont les suivantes :

263
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition

- Après concassage, le minerai (0,5 à 2% de cuivre) est concentré


(20 à 40%) par flottation. L’addition d’agents sélectifs hydrophobes
créant une différence de tension superficielle à l’interface solide-
solution permet, avec l’injection d’air, la formation de mousses où se
rassemblent les sulfures. Ces concentrés sont grillés vers 1400°C
avec SiO2.

- Le sulfure de fer s’oxyde, puis se scorifie sous forme de silicate sur


la matte cuivreuse fondue formée de Cu2S et d’un peu de FeS (40 à
75% de Cu) :
2CuFeS2 + O2 → Cu2S + 2FeS + SO2 264
CHAPITRE IV : CHIMIE DES ELEMENTS DU BLOC d
Les métaux de transition
Cette matte est ensuite oxydée par l’air dans un convertisseur en
présence de SiO2 pour transformer le reliquat de FeS en silicate
formant scorie.
Cu2S + FeS + SiO2 + 3/2O2 → FeSiO3 + Cu2S + SO2
Cu2S donne Cu2O, puis Cu impur. La réduction du cuivre
s’accompagne de l’oxydation du soufre.
Cu2S + 3/2O2 → Cu2O + SO2
2Cu2O + Cu2S → 6Cu + SO2
Le cuivre obtenu, dit usuellement blister, titrant 99% est affiné par
électrolyse.

265
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
L’hydrogène

Objectifs du cours : à la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :


• Connaître les propriétés générales de l’hydrogène ;
• Se familiariser avec le mode préparation de l’hydrogène
• S’approprier la notion de liaison hydrogène et son implication dans les composés 266
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
Table de matière
I. Introduction
II. Propriétés
II.1 Propriétés électroniques
II.2 Propriétés physiques du dihydrogène (H2)
II.3 Propriétés chimiques
II.3.1 Electronégativité de l’hydrogène et polarité de la
liaison « E – H »
II.3.2 Réactivité chimique
II.3.2 Pouvoir oxydoréducteur
III. Préparation
III.1 Industrielle
III.2 Laboratoire
IV. Les composes de l’hydrogène: les hydrures binaires
IV.2 Les hydrures ioniques (salins)
IV.3 Les hydrures métalliques (industriels
IV.4 Les hydrures covalents 267
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

V. Liaison hydrogène
V.1 Définition
V.2 Caractéristiques
V.2.1 Force de la liaison hydrogène
V.2.2 Longueur de la liaison hydrogène
V.2.3 Direction de la liaison hydrogène
VI. Implication de la liaison hydrogène
VI.1 Points d’ébullition et de fusion :
VI.2 Viscosité
VI.3 Solubilité et hydrophobie

268
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

I Introduction

Premier élément du tableau périodique, son atome pourtant le


plus simple de tous, est le constituant essentiel de l’univers.
Son intérêt théorique se double, pour le dihydrogène, d’un
intérêt pratique notable. On voit en lui un combustible d’avenir ;
énergétique et non polluant, à cela s’ajoute l’espoir encore
lointain de maîtriser la « fusion » des noyaux d’hydrogène,
source de l’énergie solaire.

269
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

270
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
C’est l’atome le plus abondant de l’univers. Il existe 89% de
H2 dans l’univers, c’est le principal constituant du soleil qui
n’est autre qu’une énorme boule de gaz chaud : 92%
d’hydrogène, 7% d’hélium et 1% d’éléments lourds.
Pourtant, peu de H2 libre existe sur terre ; car il est très
léger et échappe à la gravitation terrestre, c’est le troisième
élément le plus abondant sur la croûte terrestre, après
l’oxygène et le silicium, il ne constitue, à l’état libre qu’ 1 % de
l’atmosphère terrestre.

271
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
À l’état de composés –beaucoup plus abondant-, on le
trouve principalement combiné avec l’oxygène (H2O : lacs,
rivières, glaciers, mers et océans…) ou avec le carbone, le
soufre et l’azote (hydrocarbures, matières végétales et
animales, etc.).
L’hydrogène est un élément essentiel à la vie. Il représente 10
% de la masse d’un corps humain.

272
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
II Propriétés
II.1 Propriétés électroniques

• Configuration électronique : 1s1


• Énergie d’ionisation : 1312 kJ/mol
• Isotopes : l’hydrogène possède 3 isotopes : protium,
deutérium et tritium.

273
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
• Les propriétés physiques (ex. masse molaire, PE° et PF° , etc.)
des isotopes sont différentes. Par conséquent, les propriétés de
leurs composés respectifs (ex. l’eau : H2O, D2O, T2O) seront
différentes.
• Les propriétés chimiques des isotopes sont similaires. Absorbé
par l’organisme, un composé contenant du protium, du deutérium
ou du tritium subira un même métabolisme.

274
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

Densité de H2O et de D2O 275


CHAPITRE V : L’HYDROGENE
Radioactivité du Tritium : Le tritium est un isotope radioactif
avec un Tl/2 =12 ans est formé naturellement par l’impact des
rayons cosmiques (particules de neutrons) sur l’atmosphère
(azote) :

Il est également obtenu à partir du lithium (6Li) par réaction


nucléaire

Réaction de désintégration : la radioactivité du tritium est de


type β– (émission d’électron)
276
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

II.2 Propriétés physiques du dihydrogène (H2)

L’hydrogène forme une molécule diatomique H2. C’est un gaz


incolore, inodore, non toxique, hautement inflammable et très léger.
Sa très petite taille lui permet une grande facilité de diffusion et
d’effusion (ex : dans les métaux : voir hydrures métalliques).
L’hydrogène est aussi un bon conducteur calorifique, utilisé, par
exemple pour le refroidissement des gros alternateurs. 277
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
III Propriétés chimiques

L’élément hydrogène n’appartient à aucun groupe.


L’hydrogène peut comme les alcalins perdre un électron pour
donner le cation H+. Il peut également, comme les halogènes
compléter son niveau de valence par capture d’un électron
pour donner l’anion hydrure H- de même structure que l’He.
Néanmoins, les propriétés chimiques de l’hydrogène (ex : son
électronégativité) ne permettent pas son intégration aux deux
groupes des alcalins et des halogènes.

278
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
III.1 Electronégativité de l’hydrogène et polarité de la
liaison « E – H »
L’électronégativité de l’hydrogène 𝝌 H = 2,2 (échelle de
Pauling).
Une liaison E – H (où E = tout élément) peut être ionique ou
covalente, polaire ou apolaire

279
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
III.2 Réactivité chimique
Dans les conditions ambiantes, l’hydrogène est non réactif.
L’enthalpie de la liaison ou énergie de dissociation de la
molécule H – H (436 kJ/mol) constitue une barrière
énergétique importante. La non-réactivité de l’hydrogène est
cinétique et non thermodynamique.
La présence d’un catalyseur (diminution de l’énergie
d’activation) ou d’un amorçage (apport d’une énergie
d’activation : étincelle, irradiation UV, température et pression)
provoque la rupture homolytique de la liaison H – H qui
produit l’hydrogène radicalaire (H●) extrêmement réactif :
280
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

a. Avec l’oxygène : la réaction est amorcée par une


étincelle. L’eau est formée avec libération d’une grande
quantité de chaleur :

La réaction de l’hydrogène avec l’oxygène est une réaction en


chaine :

281
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

b. réaction avec les halogènes (X) : H2 réagit avec les


halogènes (F, Cl, Br, I) en formant des halogénures
d’hydrogène HX:

282
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
III.3 Pouvoir oxydoréducteur

• Le potentiel standard d’oxydoréduction (H+/H2) = 0 V. Il s’agit


de la valeur de référence utilisée dans l’électrode standard
à hydrogène (E.N.H.) pour les mesures électrochimiques.
Ex. potentiométrie, pHmétrie.
• Le pouvoir réducteur de l’hydrogène se manifeste en
présence d’un catalyseur (métal : ex. Fe, Ni, Pt, Pd).
Ex1. Réduction des liaisons multiples des composés
organiques : l’éthylène (C2H4) est réduit en éthane
(C2H6).
H2C = CH2(g) + H2(g) → H3C – CH3(g) 283
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

Ex2. Le test de la présence de H2: ayant pour réaction :


PdCl2 + H2 → 2HCl + Pd0 (précipité noir)

284
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
IV Préparation
IV.1 Industrielle
Pour ses utilisations industrielles (notamment la préparation de
NH3), H2 est produit in situ (contraintes de transport), par la
réaction du carbone ou d’un hydrocarbure (ex. CH4) avec la
vapeur d’eau (1) suivie d’un traitement partiel du CO produit par
la vapeur d’eau ou réaction de « shift » eau-gaz (2) :

285
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

IV.2 Laboratoire
A. Electrolyse : on peut produire H2 (très pur) par électrolyse de
l’eau dans laquelle on a ajouté un électrolyte (ex. NaOH, KOH,
H2SO4), l’eau pure étant très peu conductrice.
L’électrolyse se produit selon les réactions

286
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

B. Réactions chimiques : réaction entre un acide dilué (HCl,


H2SO4) et un métal (ex. Zn, Fe) :

Le dihydrogène peut être stocké à l’état liquide ou à l’état


gazeux comprimé entre 150 et 200 bars dans des tubes d’acier
dont la partie supérieure est peinte en rouge orangé vif ; il
existe pour chaque gaz une teinte d’identification
conventionnelle normalisée :

287
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

288
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
V Les composes de l’hydrogène: les hydrures binaires
L’hydrogène se combine avec pratiquement tous les éléments
à l’exception des gaz rares. Bien que le nombre et la variété
des composés hydrogénés soient impressionnants, on peut
malgré tout regrouper ces composés binaires en seulement
trois classes :
Définition : un hydrure est un composé binaire de formule «
ExHy » issu de la combinaison d’un élément E et de
l’hydrogène. En fonction de l’élément « E » (caractère
métallique et électronégativité), un hydrure peut être : ionique,
métallique ou covalent. 289
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

Distribution des trois types d’hydrures communs

290
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
V.1 Les hydrures ioniques (salins)
Les hydrures ioniques (salins) sont issus de la combinaison
entre l’hydrogène ou précisément l’ion hydrure (H-) dont l’état
d’oxydation est égal à -1, et un métal du bloc s (sauf Be et Mg) ;
cette combinaison traduit le caractère électronégatif et oxydant
de l’H2.

291
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

• Propriétés physiques : solides (cristaux ioniques blancs),


points de fusion et d’ébullition élevées, solubles dans l’eau
avec la libération de l’anion hydrure (H-).

• Propriétés chimiques : découlent de la réactivité de l’anion


H-. Les hydrures ioniques sont :

- Des bases fortes : la réaction avec l’eau forme


l’hydroxyde correspondant et libère H2 :

NaH + H2O → NaOH + H2

- De puissants réducteurs :
2LiH + O2→ H2O + LiO
292
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
V.2 Les hydrures métalliques (industriels

Ils se forment entre certains métaux du bloc d ou du bloc f et


l’hydrogène.
Propriétés : les atomes d’hydrogène diffusent dans le métal (M)
et occupent les cavités situées entre les atomes métalliques :
les interstices formant le réseau cristallin.
- La composition de la plupart des hydrures métalliques
interstitiels ne répond pas aux critères habituels de la
stoechiométrie (ex. TiH1.7 : 1 mole de Ti pour 1.7 mole de H).

293
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

- Ces matériaux sont utilisés pour stocker


l’hydrogène, tout comme une éponge qui
retient l’eau ; ils font parfois office de
réservoir dans les prototypes
d’automobiles alimentées par ce
combustible qui est libéré par chauffage
(ex. Une électrode de Palladium utilisée
durant l’électrolyse de l’eau peut
emmagasiner jusqu’à 1000 fois son
volume d’H2).
294
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
V.3 Les hydrures covalents
Ils sont issus de la combinaison de l’hydrogène qui possède un
état d’oxydation de +1 avec les éléments non métalliques du
bloc p, dont l’électronégativité élevée et voisine de celle de
l’hydrogène favorise la mise en commun d’électrons d’où
formation d’une liaison covalente.

295
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
Propriétés : ils existent sous forme de molécules
individualisées et discrètes (ex. CH4, NH3, H2O, H2S) reliées par
des forces intermoléculaires de faible énergie (Van der Waals,
pont hydrogène), ce qui explique :
- Le manque de dureté de ces hydrures.
- Les PE et PF peu élevés (composés très volatils ou
liquides)
La stabilité diminue de haut en bas dans chaque colonne.

296
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

297
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VI. Liaison hydrogène
VI.1 Definition
Une liaison hydrogène (ou pont hydrogène) est une liaison
majoritairement intermoléculaire non covalente, de type dipôle-
dipôle. Elle se forme entre un atome H lié (par liaison covalente)
à un atome très électronégatif (X = N, O, F) et un atome
électronégatif ayant au moins un doublet électronique libre (Ȳ =
N, O, F, Cl, etc.), X et Y sont non métalliques et plus
électronégatifs que H.

298
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

299
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VI.2 Caractéristiques
VI.2.1 Force de la liaison hydrogène
Les enthalpies des liaisons d’hydrogènes varient en fonction
des éléments X et Y (électronégativité, position dans une
molécule) et des conditions de températures et de pression.
On considère que les liaisons hydrogène sont plus fortes que
les forces de Van Der Waals et plus faibles que les liaisons
covalentes.

300
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VI.2.2 Longueur de la liaison hydrogène

Les liaisons hydrogène sont plus courtes que les forces de Van
Der Waals et plus longues que les liaisons covalentes

301
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

VI.2.3 Direction de la liaison hydrogène

La liaison hydrogène est directionnelle. Elle est alignée sur l’axe


de la liaison covalente X – H.

302
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VII Implication de la liaison hydrogène
VII.1 Points d’ébullition et de fusion :
En général, plus une molécule possède une masse élevée plus
ses points d’ébullition et de fusion sont élevés. Toutefois, on
remarque que les composés formant des liaisons hydrogène
présentent des points d’ébullition et de fusion anormalement
élevées.
Exemple : sur la figure ci-contre :
• H2O, HF et NH3 possèdent des points d’ébullition anormalement élevés
par rapport aux hydrures de leurs groupes respectifs.
• La liaison C – H étant apolaire, le point d’ébullition du CH4 est le plus bas
des hydrures du groupe 14. 303
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

304
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VII.2 Viscosité

La viscosité est due aux forces intermoléculaires, notamment à


la liaison hydrogène, qui maintiennent ensemble les molécules.
Les liquides constitués de molécules qui ne peuvent pas
former de liaisons hydrogène (ex. éther diéthylique (C4H10O),
benzène(C6H6), etc.) sont, en général, moins visqueux que
ceux qui forment des liaisons hydrogène (ex.éthanol (C2H6O),
glycérol(C3H8O3), acide phosphorique (H3PO4), etc.)

305
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
NB: La viscosité d’un liquide est sa résistance à l’écoulement : plus la viscosité
est élevée, plus l’écoulement est lent.

Simulation d'écoulements de fluides de viscosité très différentes


306
CHAPITRE V : L’HYDROGENE
VII.3 Solubilité et hydrophobie
• Les composés qui forment des liaisons hydrogène sont
solubles dans les solvants polaires et sont miscibles à l’eau.
Ex. Ammoniac/eau, acide phosphorique/eau,
éthanol/eau, glycérine/eau.
• Les composés qui ne peuvent pas former de liaisons
hydrogènes sont insolubles dans les solvants polaires et sont
hydrophobes. Ex. Benzène/eau, éther diéthylique/eau.

307
CHAPITRE V : L’HYDROGENE

308

Vous aimerez peut-être aussi