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Chapitre 3 : Périodicité et étude approfondie des propriétés des éléments

I. Le tableau périodique des éléments

Le tableau conçu par Mendeleïev, représente la première ébauche du tableau périodique


que nous connaissons. Plusieurs remaniements ont été apportés au fil des découvertes,
notamment celles des gaz rares et de la physique des atomes. En 1913, H. Moseley a classé les
éléments par ordre croissant du numéro atomique. Le tableau périodique utilisé de nos jours
est celui remanié en 1944 par Glenn Seaborg, il comporte 118 éléments.

Le tableau périodique des éléments est une « représentation de l’ensemble des éléments
chimiques ordonnés par leur numéro atomique Z croissant ». Il se présente en :

- Lignes horizontales appelées périodes

- Colonnes appelées groupes

- Blocs

I.1. Périodes

Une période est définie par le remplissage progressive des orbitales (sous-couches)
électroniques à mesure qu’on progresse à droite du tableau. Le remplissage des sous-couches
s’opère selon la règle de Klechkowski.

Il existe 7 périodes, chacune correspondant au remplissage complet d’une couche


électronique. Le long d’une période, les propriétés des éléments varient sensiblement.
Cependant, on observe quelques similitudes entre des éléments d’une même période

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notamment, les métaux de transition, les éléments de la 6e période (lanthanides) et la 7e période


(actinides).

I.2. Groupes

Le tableau périodique comprend 18 groupes numérotés soit de 1 à 18, soit en chiffre


romain (par ordre : IA, IIA, IIIB, IVB, VB, VIB, VIIB, VIIIB, IB, IIB, IIIA, IVA, VA, VIA,
VIIA, VIIIA). Chaque groupe est constitué d’un ensemble d’éléments dont les propriétés sont
relativement homogènes et se distinguent des éléments des autres groupes. Les éléments d’un
même groupe présentent « une même configuration électronique » des couches de valence ce
qui leur confère des propriétés physiques et chimiques similaires.

L’homogénéité au sein d’un même groupe est particulièrement illustrée par les groupes se
trouvant aux extrémités du tableau périodique (groupes des blocs s et p) et dont certains
constituent des séries chimiques entières :

I.3. Blocs

En fonction du type (s, p, d ou f) de l’orbitale la plus haute en énergie, appelée couche


périphérique (ou couche de valence), le tableau période est subdivisé en 4 blocs : bloc s, bloc
p, bloc d et bloc f.

- Le bloc s (sharp) : est constitué des éléments dont l’orbitale périphérique est de type s. Il
s’agit des éléments des deux premiers groupes du tableau périodique (hydrogène, métaux
alcalins et métaux alcalino-terreux)

- Le bloc p (principal) : est constitué des éléments dont l’orbitale périphérique est de type p. Il
s’agit es éléments des groupes 13 à 18 excepté l’hélium (He) (groupe 18) dont l’orbitale
périphérique est de type s, mais qu’on classe parmi le groupe des gaz rare en raison de sa chimie.
- Le bloc d (diffuse) : est constitué des éléments dont l’orbitale périphérique est de type d. Il
s’agit des éléments des colonnes 3 à 12 (principalement des métaux de transition).
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- Le bloc f (fundamental) : est constitué des éléments dont l’orbitale périphérique est de type f.
Il s’agit de la série chimique des lanthanides et celle des actinides.

I.4. Propriétés chimiques

a. Energie d’ionisation (Ei) :

Le potentiel ou l’énergie d’ionisation (Ei) d’un atome ou d’une molécule est l’énergie
nécessaire pour extraire une mole d’électrons d’une mole d’atomes ou de cations gazeux
isolés. Elle est exprimée en (KJ/mol)

Xg + Ei →X+g + 1e-

De manière plus générale, la nième énergie d’ionisation est l’énergie nécessaire pour
arracher une nième mole d’électrons après que (n−1) mole d’électrons eut été extraite.

 Dans un groupe : L’énergie d’ionisation décroit de haut en bas en conséquence à


l’augmentation de la taille de l’atome.
 Dans une période : L’énergie d’ionisation augmente en allant de gauche à droite.

b. L’électronégativité (χ) :

Tendance d’un atome dans une molécule à attirer vers lui des électrons pour donner des
anions.

 Dans une période : L’électronégativité augmente en allant de gauche à droite du


tableau périodique
 Dans un groupe : L’électronégativité décroit en conséquence de l’augmentation de la
distance entre les électrons de valence et le noyau en raison de l’augmentation des
couches électroniques. Les électrons de valence sont moins retenus.

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II. Hydrogène

Premier élément dans la table périodique. Dans les conditions normales c'est un gaz sans
couleur, inodore et insipide, constitué par les molécules diatomiques, H2. L'atome d'hydrogène,
le symbole H, est constitué par un noyau avec une unité de charge positive et d'un électron. Son
nombre atomique est 1 et son poids atomique 1,00797. C'est un des composés principaux de
l'eau et de toute la matière organique, et il est largement étendu non seulement dans la terre
mais également dans l'univers entier.

L’hydrogène appartient à la première colonne du tableau périodique (colonne des métaux


alcalins). H est un non métal mais comme les métaux alcalins, il possède un seul électron de
valence (configuration électronique 1s1).

L’hydrogène existe sous forme de trois isotopes : 1H : hydrogène, c’est le plus abondant
(99.98%) 2H ou D (deutérium) (0.02%) 3H ou T (tritium)

II.1. Production de H2

II.1.1. Production de H2 au laboratoire

a. Electrolyse : on peut produire H2 (très pur) par électrolyse de l’eau dans laquelle on a
ajouté un électrolyte (ex. NaOH, KOH, H2SO4), l’eau pure étant très peu conductrice.
L’électrolyse se produit selon les réactions :

Cathode (-) : 2 H2O(l) + 2e- → 2 OH-(aq) + H2(g)


Anode (+) : 3 H2O(l) → 2 H3O+(aq) + ½ O2(g) + 2 e-
Bilan : H2O(l) → H2(g) + ½ O2(g)

b. Réactions chimiques : réaction entre un acide dilué (HCl, H2SO4) et un métal (ex. Zn, Fe) :
Zn(s) + 2HCl(aq)→ ZnCl2(aq) + H2(g)

II.1.2. Production de H2 dans l’industrie

• La principale voie de fabrication de H2 est le reformage du méthane par la vapeur d’eau


utilisant des catalyseurs à base de Ni, 500°C :

CH4(g) + H2O (g) → CO(g) + 3H2 (g) ∆H°réaction = + 206 Kj (reaction endothermique)

• Autres procédés industriels :

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-L’oxydation du coke par l’eau :

C(s) + H2O(g) → CO(g) + H2(g)

-L’oxydation de l’oxyde de carbone par l’eau :

CO(g) + H2O(g) → CO2(g) + H2(g)

II.2. Applications de H2

• L’usage principal de H2 est la fabrication de l’ammoniac NH3 :

3H2(g) + N2(g) → 2NH3(g) (procédé Haber)

NH3 est le produit de départ pour la fabrication de plusieurs composés (engrais, explosifs,
médicaments). Exemple d’engrais : NH3 + HNO3→NH4NO3 (engrais azotés)

• Préparation des hydracides HX (X= Cl, Br, I)

X2 + H2 → 2HX

II.3. Composés de l’hydrogène :

Un hydrure est un composé binaire de formule « ExHy » issu de la combinaison d’un élément E
et de l’hydrogène. En fonction de l’élément « E » (caractère métallique et électronégativité), un
hydrure peut être : ionique, métallique ou covalent.

II.3.1. Les hydrures ioniques (salins) : sont issus de la combinaison entre l’hydrogène ou
précisément l’ion hydrure (H-) dont l’état d’oxydation est égal à -1, et un métal du bloc s (sauf
Be et Mg) ; cette combinaison traduit le caractère électronégatif et oxydant de l’H2.

2Na(s) + H2(g) → 2 NaH(s)

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Ca(s) + H2(g) → CaH2(s)

 Propriétés physiques : solides (cristaux ioniques blancs), points de fusion et


d’ébullitions élevées, solubles dans l’eau avec la libération de l’anion hydrure (H-).
 Propriétés chimiques : découlent de la réactivité de l’anion H-.

Les hydrures ioniques sont :

- Des bases fortes : la réaction avec l’eau forme l’hydroxyde correspondant et libère H2 :

NaH + H2O → NaOH + H2 ↗

II.3.2. Hydrures métalliques (interstitiels) : se forment entre certains métaux du bloc d ou du


bloc f et l’hydrogène.

Les atomes d’hydrogène diffusent dans le métal (M) et occupent les cavités situées entre
les atomes métalliques : les interstices formant le réseau cristallin.

II.3.3. Hydrures covalents : sont issus de la combinaison de l’hydrogène qui possède un état
d’oxydation de +1 avec les éléments non métalliques du bloc p, dont l’électronégativité élevée
et voisine de celle de l’hydrogène favorise la mise en commun d’électrons d’où formation d’une
liaison covalente.

N2(g) + 3H2(g) → 2NH3(g)

F2(g) + H2(g) → 2HF(g) + ∆H (réaction très exothermique)

Ils existent sous forme de molécules individualisées et discrètes (ex. CH4, NH3, H2O, H2S)
reliées par des forces intermoléculaires de faible énergie (Van der Waals, pont hydrogène)

III. Les métaux alcalins

Les métaux alcalins sont les éléments du 1er groupe du tableau périodique. Ils forment un
ensemble dont les propriétés sont particulièrement homogènes. En raison de leur réactivité,

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notamment envers l’oxygène et l’eau, ces éléments n’existent pas à l’état élémentaire. Le
sodium et le potassium existent à l’état dissout ou solide, sous forme d’halogénures, de nitrates
ou de carbonates. Le lithium, le rubidium et le césium se trouvent dans des minéraux silicatés.
Le francium est un élément radioactif (T1/2 = 22 min) retrouvé sous forme de traces dans les
minerais de l’uranium et du thorium. Il peut être obtenu par réaction nucléaire à partir de
l’actinium.

III.1. Réactivité

Très réactifs, les métaux alcalins doivent être conservés dans des huiles (ex. paraffine). Ils
réagissent avec un bon nombre d’éléments, pour former des composés binaires (hydrures,
phosphures, oxydes, sulfures, halogénures, etc.).

a. Avec O2 : les métaux alcalins se combinent avec l’oxygène en formant des oxydes. Li forme
un oxyde, Na un peroxyde et les atomes les plus volumineux (K, Rb et Cs) des superoxydes.

b. Avec H2O : ils réagissent avec l’eau en formant un hydroxyde et en libérant le dihydrogène.

Ex. : 2Na + 2H2O → 2NaOH + H2↗

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Tableau : Propriétés chimiques des alcalins.

III.3. Préparation des métaux alcalins

a. Electrolyse : l’électrolyse est opérée sur l’halogénure du métal fondu :

Li : électrolyse d’un mélange LiCl/KCl fondu à 450°C.

Na : électrolyse d’un mélange NaCl/CaCl2 fondu à 580°C.

Le recours aux mélanges permet de réduire la température de fusion et par conséquent, réduire
la facture énergétique ex. PF° NaCl : 800°C / PF° NaCl/CaCl2 : 580°C.

Cathode (-) : 2Na+ + 2e-→ 2Na

Anode (+) : 2Cl- → Cl2 + 2e-

Bilan : 2Na+ + 2Cl- → 2Na + Cl2

b. Réduction : par action de la vapeur du sodium (réducteur) sur le chlorure du métal fondu.

KCl(l) + Na(g) ⇌ NaCl(l) + K(g)

IV. Les métaux alcalino-terreux

Les métaux alcalino-terreux sont les éléments du 2e groupe du tableau périodique. Leurs
propriétés sont homogènes et relativement proches de celles des métaux alcalins. Toutefois,
l’augmentation du potentiel ionique de ces éléments, influe sur les propriétés de leurs composés,
notamment leur solubilité et leur tendance à former des hydrates.

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IV.1. Réactivité

Les alcalino-terreux sont moins réactifs que les métaux alcalins. Comme chez ces derniers, la
réactivité augmente dans le groupe.

a. avec les non-métaux : dans des conditions de température et de pression favorables, les
métaux alcalino-terreux forment des composés binaires avec la majorité des non-métaux :

Ex. 2M + 2C → M2C2

8M + S8 → 8MS

3M + N2 → M3N2

M + X2 → MX2 X = F, Cl, Br, I

b. Avec O2 : Ils se combinent avec l’oxygène pour former des oxydes :

 Be, Mg, Ca et Sr forment des oxydes normaux tandis que Ba, en raison de son rayon
élevé, forme un peroxyde.

c. Avec H2O : la réaction avec l’eau produit un hydroxyde et libère de l’hydrogène.

M+ 2H2O → M(OH)2 + H2 ↗

IV.2. Application

o Ba(OH)2 : est utilisé comme base alcaline (source d’ion OH-) en raison de sa solubilité
comparable à celle des hydroxydes alcalins.
o Mg(OH2) (Lait de magnésie) : se présente sous forme d’une suspension blanche, utilisée
à faible dose comme un antiacide (neutralise l’acidité stomacale) :

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Mg(OH2) + HCl → MgCl2 + H2O

Il est également utilisé comme laxatif : sa faible solubilité diminue l’absorption de Mg au


niveau gastrique. Parallèlement, le volume intestinal d’eau augmente par osmose.

Environ 50% du magnésium se trouve dans l’os. Le reste de magnésium est essentiellement
intracellulaire où il joue deux principaux rôles : activateur enzymatique et antagoniste du
calcium.

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