Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CASABLANCA
Département de Chimie
Support de cours
Module C245 : Chimie Minérale Descriptive
Professeur : M. OUAMMOU
Année Universitaire : 2020 / 2022
1
Chimie minérale descriptive I (DEUG BCG – S4)
Chapitre I: Rappels
Chapitre II: Etude de quelques éléments du bloc s et p
Chapitre III : L’oxygène (oxydes), le soufre (sulfures) et la synthèse de l’acide sulfurique
H2SO4
Chapitre IV: Les alcalins et les alcalino-terreux
Chapitre V: Les halogènes
***********************************************
Chapitre I: Rappels
Structure de la matière
La matière peut exister sous trois états physiques : liquide, solide ou gaz.
Elle est constituée de petites particules (atomes ou molécules).
Exemples : l'eau est constituée de molécules d'eau : H2O (assemblage de deux atomes
d’hydrogène et d’un atome d’oxygène).
Le fer (Fe), lui est constitué d'atomes de fer.
Structure de l’atome
L’atome est composé d’un noyau (chargé positivement) et d’électrons (chargé
négativement) qui gravitent autour.
L’atome, dans son ensemble, est électriquement neutre.
2
Les colonnes sont constituées d’éléments qui ont le même nombre d’électrons de
valence. Les éléments d’une même colonne présentent donc des propriétés chimiques
voisines.
3
4
Propriétés des éléments
3- L’électronégativité
C’est une grandeur énergétique qui caractérise la tendance d’un élément à acquérir un
électron : c’est ce qu’on appelle le caractère oxydant ou réducteur en chimie. Plusieurs
échelles existent pour définir cette grandeur.
• Echelle de Mulliken : l’électronégativité est définie à partir du potentiel d’ionisation et de
l’affinité électronique : χM = ½ [EI1(A) + AE1(A)] x k1 avec la constante k1 est prise égale à
0,317 eV-1 (χM n’a pas de dimension).
• Echelle de Pauling : l’électronégativité est définie à partir de l’enthalpie de dissociation
d’une molécule AB.
p (A) - p (B) = 0.102 𝛥𝑑𝑖𝑠 𝐻° 𝐴 − 𝐵 𝑔 − 𝛥𝑑𝑖𝑠 𝐻°(𝐴2 )𝑔 . 𝛥𝑑𝑖𝑠 𝐻°(𝐵2 )𝑔
ΔdisH° en kJ.mol-1.
Comme origine, Pauling a pris χP(F) = 4,0.
Dans le tableau périodique, l’électronégativité croît de gauche à droite dans une
ligne et du bas en haut dans une colonne.
Remarque :
❖ les e- de la liaison sont attirés par l’atome le plus électronégatif.
❖ les éléments les plus électronégatifs sont situés en haut et à droit de la classification des
éléments, les éléments les moins électronégatifs en bas et à gauche.
❖ la classification de l’électronégativité des atomes dans l’ordre décroissant est comme
suit :
5
F > O > N > Cl > Br > S > C > Se > I > H > P > Te > Fe > Cu > Al > Mg > Li > Ca > Sr >
Na > Ba > K > Rb > Cs.
4- Rayons atomiques: taille des atomes
Dans une période, rat décroît quand Z croît : en effet, la charge du noyau qui augmente
l’emporte sur le léger effet d’écran qui augmente un peu suite à l’ajout d’électrons
supplémentaires.
Dans une colonne, rat croît avec Z, comme le laisse prévoir l’addition d’une couche
complète lorsqu’on passe d’un élément à un autre.
Remarque : un cation An+ aura un rayon plus gros que celui de l’atome A correspondant,
alors que l’anion An- aura un rayon plus petit.
Récapitulatif :
Le sens d’augmentation des propriétés des éléments du tableau périodique est résumé
dans la figure suivante :
**********************************************
6
Chapitre II: Etude de quelques éléments du bloc s et p
L’hydrogène
L’hydrogène sous forme atomique (H) et moléculaire (H2) est très important. Les
composés hydrogénés sont nombreux. Parmi ceux-ci ont peut citer, l’eau et les
hydrocarbures qui sont les produits les plus abondants dans la nature.
L’hydrogène existe sous forme de 3 isotopes :
Propriétés :
- L’hydrogène peut s’ioniser par perte d’un e- pour donner l’ion H+ (le proton).
Hg → H+g + 1e- (PI : 313 kcal/mol)
- L’hydrogène peut s’ioniser par gain d’un e pour donner l’ion H- (l’hydrure).
-
Composés hydrogènes
a- Action sur les corps simples:
Sur les métaux, l’hydrogène passe au degré d’oxydation -1 : il agit comme oxydant.
H + 1e- → H- (Ox/Red: H/H-)
Sur les non-métaux, l’hydrogène passe au degré d’oxydation +1 : c’est un réducteur.
H → H+ + 1e- (Ox/Red: H+/H)
b- Action sur les alcalins et les alcalino-terreux :
Avec les alcalins et les alcalino-terreux, l’hydrogène donne des hydrures salins. Ce sont
des composés ioniques et réducteurs.
Exemple : LiH, NaH, CaH2, ….
Ca (s) + H2 (g) → CaH2 (s)
7
NB : Ces composés réagissent violemment avec dégagement d’hydrogène:
CaH2 + 2H2O → Ca(OH)2 + 2H2
Usages de l’hydrogène :
8
❖ Fabrication de l’ammoniac : A pression élevée (200 à 1000 atm) et en présence de
catalyseurs appropriés : N2 + 3H2 → 2NH3
❖ Dans l’industrie chimique : L’hydrogène est un produit de base de l’industrie
chimique. On l’utilise dans l’hydrogénation de certaines huiles, pour la fabrication
de matières colorantes, etc...
9
Po 254 962 8,42 - Solide
PF : Point de fusion ; PE : Point d’ébullition ; EI : Energie d’ionisation
On remarque une différence importante entre les propriétés de l’oxygène (gaz incolore) et
celles des autres éléments plus lourds de la colonne (solides et colorés).
Ces éléments (colonne VIA) acceptent deux e- dans leur enveloppe extérieure (degré
d’oxydation –II) et donnent:
❑ des composés covalents avec l’hydrogène :
Y + H2 → H2Y (H2O, H2S… )
❑ des composés ioniques avec un métal M de valence Z :
zY + 2M → M2Yz ( CuO, FeO, Fe2O3 …)
Les autres éléments du groupe VIA: le soufre , le sélénium, le tellure et le polonium
réagissent également en mettant en commun un ou plusieurs e- de valence avec des
éléments plus électronégatifs, tels l’oxygène et les halogènes et peuvent dans ce cas
atteindre le degré d’oxydation +VI au maximum.
L’oxygène
Propriétés de l’oxygène :
L’oxygène existe sous forme de trois isotopes stables :
16O : 99,76% en volume
18O : 0,2%
17O : 0,04%
Le dioxygène O2 :
L’étude des propriétés magnétiques de la molécule O 2 prouve l’existence de deux e- non
appariés. On peut donc penser à utiliser la notation de Lewis suivante pour la molécule
O2:
10
Une liaison simple (EO-O = 138 Kj/mole) or Expérimentalement, on trouve une énergie
dans O2 : EO-O = 497 Kj/mole
D’où contradiction ???
Une étude plus complète de la description des e- par les orbitales moléculaires indique la
présence d’une liaison s et de deux demi-liaisons .
Diagramme des OM de O2
s s p s liaison
p p
liaison
pz
px px
py 1 liaison
px pz pz 2 liaisons
py py
11
Z(O) =8 : 2s22p4
O O2 O
E
z*
2px 2px
x* y*
2pz 2pz
2px 2py 2pz 2px 2py 2pz
x y
2py
2py z
s*
2s 2s
s
Diagramme des OM de O2
Tout se passe comme si la liaison était double, mais les deux e - non appariés sont
localisés dans deux orbitales différentes, d’où la forme de O2 :
Propriétés physiques:
❖ C’est un gaz incolore, inodore de densité 1,1 par rapport à l’air.
❖ Téb = - 183°C sous 1 bar, Tf = – 218°C.
❖ La molécule O2 est paramagnétique.
❖ O2 est très peu soluble dans l’eau et plus soluble dans certains liquides
organiques.
Propriétés chimiques:
L’électronégativité de l’élément oxygène rend la molécule O2 chimiquement très réactif.
Exemple : Combustion du méthane dans l’air: CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O ΔH = -
1000kj/mole
12
L’ozone O3 :
L’ozone peut être formé par irradiation de O2 par un rayonnement U.V, de longueur d’onde
comprise entre 160 et 240nm. Cette formation d’ozone se fait naturellement dans la haute
atmosphère, là où le rayonnement UV peut atteindre les molécules O2.
L’existence de cette couche d’ozone est vitale. En effet, elle nous protège des
rayonnements UV très dangereux ayant une longueur d’onde comprise entre 240 et
360nm, en l’absorbant pour donner O2 et O selon la réaction: O3 → O2 + O
Propriétés physiques :
❖ L’ozone est un gaz qui se liquéfie à Téb = –112°C et se solidifie à Tf = – 250°C.
❖ La structure de la molécule d’ozone peut être schématisée de la façon suivante :
Propriétés chimiques :
Sa propriété chimique la plus marquée est son caractère oxydant, c’est l’un des oxydants
les plus puissants. Ce pouvoir se manifeste dans deux domaines importants :
➢ Utilisation comme agent de désinfection car il détruit les bactéries.
➢ En chimie organique, la formation d’ozonide obtenu par réaction de l’ozone sur une
double liaison C=C permet l’analyse de composés possédant de telles fonctions.
13
(acides ou basiques selon les circonstances). Enfin, quelques oxydes n'ayant pas de
réactivité acido-basique sont dits indifférents ou neutres.
Oxyde est acide : Un oxyde est acide lorsqu’il est soluble dans l’eau, il donne une
solution acide et lorsqu’il est insoluble dans l’eau, il est soluble dans les bases, Exp : CO2
Oxyde est basique : Un oxyde est basique lorsqu’il est soluble dans l’eau, il donne une
solution basique et lorsqu’il est insoluble dans l’eau, il est soluble dans les acides, Exp :
Na2O , CaO
Oxyde est amphotère : Un oxyde est amphotère lorsqu’il est soluble dans les acides et
dans les bases, Exp : ZnO
Exemples :
Na2O + H2O → 2Na+ + 2OH- (caractère basique)
CaO + 2H3O + → 2+
Ca + 3H2O (caractère basique)
CO2 + H2O → 2-
CO3 + 2H + (caractère acide)
ZnO + 2H3O + → 2+
Zn + 3H2O (caractère basique)
ZnO + 4OH - → Zn(OH)4 - (caractère acide)
ZnO est un amphotère
14
Métaux Non-métaux
Approximation d’ELLINGHAM :
❖ On considère que ΔH° et ΔS° ne dépendent pas de T (en dehors des températures
de changements de phases).
❖ Sur tout l’intervalle de température où aucun changement de phase ne se produit,
ΔG°(T) est un segment de droite dont la pente est l’opposé de l’entropie standard
de la réaction étudiée.
Remarques:
➢ Si le métal et son oxyde sont solides (ou liquide), leur entropie molaire standard est
négligeable et on a alors : ΔrS° = –S°(O2) = – 200 J.K–1.mol–1.
Dans ce cas, les droites d’ELLINGHAM relatives aux différents couples oxyde/métal sont
sensiblement parallèles entre elles.
➢ En revanche, lors d’un changement de phase de M ou de M xOy, les grandeurs
ΔH°(To) et ΔS°(To) sont modifiées ce qui entraîne un changement de pente de la
15
courbe ΔG°(T). Cependant, la courbe est continue à la température de changement
d’état.
✓ Pour T<Tf (Mg est solide), le bilan est : 2 Mg(s) + O2(g) → 2 MgO(s)
(1)
ΔG°1(T) = ΔH°1(T) – T × ΔS°1(T)
ΔH° et ΔS° ne dépendent pas de T
• ΔH°1 = 2 × ΔH°f(MgO,s) - 2 × ΔH°f(Mg,s) - ΔH°f(O2,g)
= 2 ×(-601.7) – 0 – 0 = -1203,4 KJ.mol-1
• ΔS°1 = 2 × Sf°(MgO,s) – 2 × Sf°(Mg,s) – Sf°(O2,g)
= 2 × 26,9 – 2 × 32,7 – 205 = -216,6 J.K-1.mol-1
D’où : ΔG°1(T) = 2(–601,7) – T ×(-216,6)10–3
Soit : ΔG°1(T)= –1203,4 + 0,2166 × T (en kJ.mol–1) avec: T < Tf(Mg) = 922 K
✓ Pour Tf<T<Téb (Mg est liquide), le bilan est : 2 Mg(l) + O2(g) → 2 MgO(s)
(2)
En notant la réaction de fusion de Mg (s):
Mg(s) → Mg(l) (3’)
on constate que l’équation (2) = (1) – 2×(3’)
Par conséquent, ΔG°2(T) = ΔG°1(T) – 2×ΔG°3’(T)
Soit, ΔG°2(T) = –1222 + 0,236 × T (en KJ.mol-1) avec: 922 < T < 1363 K
Remarque:
Ce résultat peut être obtenu en utilisant le cycle de transformation suivant :
2Mg(l) + O2(g) 2MgO(s)
2Mg(s) + O2(g)
16
d’où ΔH2° = ΔH1° - 2ΔH°fus
et ΔS2° = ΔS1° - 2ΔS°fus avec ΔS°fus = ΔH°fus / Tfus
✓ Pour T>Téb (Mg est gaz), le bilan est : 2 Mg(g) + O2(g) → 2 MgO(s) (3)
On détermine l’expression de ΔG°(T) de cette équation en procédant de la même manière
que précédemment.
On obtient finalement,
ΔG°3(T) = –1485,4 + 0,43 × T (en KJ.mol-1) avec: T > 1363 K
-600
-700
-800
-900
-1000
-1100
Température (K)
-1200
600 922 1200 1363 1800
NB : La température de fusion de MgO est 2800K ; MgO est donc toujours à l’état solide
17
➢ Le soufre peut être également extrait des sulfures suivants: H 2S (sulfure d’hydrogène),
FeS2 (pyrites), ZnS (blende), PbS (galène) et des sulfates (anhydrite ou gypse CaSO4).
➢ Le soufre à l’état gaz [S(g)] existe.
L’étude de la structure du soufre solide dans les conditions ambiantes, montre qu’il s’agit
d’un empilement de molécule S8
Remarque : bien que le soufre n’existe pas à l’état monoatomique, le corps simple sera
noté S, en particulier dans l’écriture des équations des réactions chimiques.
18
Détermination des degrés d’oxydation des éléments
dans les composés
Deux liaisons
Z(S) = 16
+II à +VI
19
SO3 (trioxyde de soufre)
-2
-2
monomérique à
l’état gazeux
trimère cyclique à l’état
solide SO3g
1S + 3O +6 +3*(-2)=0
(S3O9)
3S + 9O 3*(+6)+9*(-2)=0
+5 -1
0
-2
20
❖ SO4 est un radical peroxo très instable, où le soufre est au
S
D.O. +V:
-2
+5 -1
0
-2
À partir de
la formule ΣD.O. des éléments = 0
D.O. de H=+1; D.O. de O = -2 ???? D.O. de S
2*(+1)+2*x+3*(-2) = 0
2x = 4 x = +2 : D.O. de S
Ce D.O. trouvé par calcul est en fait la moyenne des D.O. des 2 S:
2 = (0 + 4)/2
10
21
Synthèse de l’acide sulfurique : H2SO4
L'acide sulfurique est l’un des produits chimiques industriels les plus importants. Sa
synthèse est opérée à partir du soufre sous toutes ses formes par le procédé de contact.
Ce procédé est basé sur la peroxydation du SO2 en SO3 par l'oxygène, suivi de
l'absorption de SO3 par l'eau pour former l’acide sulfurique.
Remarques :
➢ Toutes ces réactions sont des réactions d’oxydation.
➢ L’énergie thermique des réactions (1) et (2) est récupérée sous forme de vapeur.
➢ L’énergie thermique de la réaction (3) se situe à basse température (80°C).
22
Chapitre IV: Les alcalins et les alcalino-terreux
Quelques composés
• Les alcalins et les alcalino-terreux sont les plus électropositifs Forte tendance à
l’oxydation
• Alcalins: ns1 M0 ou M+
• Alcalino-terreux: ns2 M0 ou M2+
•
• Exemples : KO2, CaO4, Rb4O6 D.O. des constituants de ces composés??
Explication:
KO2: K+(O2)- (O2)- Ion (O2)-: ion superoxyde
+ K+ K
O2 (O2)-
23
CaO4 ? D.O. de Ca x + 4(-2) = 0 x = +8
(Rb+)4(O2-)2 (O22-)
6 O et 4 charges négatives
24
Chapitre V: Les halogènes
I- Les composés halogènes-oxygène
Halogènes: ns2np5
25
Equilibres redox : dismutations
Définition : la dismutation est une réaction d’oxydo-réduction dans laquelle une espèce
chimique joue à la fois le rôle d’oxydant et de réducteur. Un atome ou groupe fonctionnel,
initialement présent à un seul degré d’oxydation se trouvera, après la réaction, sous forme
de deux espèces de degrés d'oxydation différents.
Ces équilibres peuvent être représentés sur un diagramme : E = f(pH), appelé diagramme
de Pourbaix.
26
Equations décrites par chaque frontière : ( [espèces dis] = 10-1 mole/l )
E1 = 1,45 V
= 1,59 - 0.06 pH
E2 = 1,59 – 0,06 pH
27