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L’installateur sanitaire
La chimie et la physique
pour l’installateur sanitaire
L ’ I N S T A L L A T E U R
S A N I T A I R E
LA CHIMIE ET LA PHYSIQUE
POUR L’INSTALLATEUR SANITAIRE
FONDS DE
FORMATION
PROFESSIONNELLE
DE LA
CONSTRUCTION
Rue Royale 45
1000 Bruxelles
Tél. : (02) 210 03 33
Fax : (02) 210 03 99
AVANT-PROPOS
L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au
secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de
groupes de travail : les «Sections FFC».
La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser
un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ouvrage
de référence pour la formation.
C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire,
les adultes en formation, les formateurs et, en fin de compte... les professionnels eux-mêmes.
Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une
quarantaine de pages chacune.
Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plusieurs
brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de
l’ouvrage au verso de la page de couverture.
Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes con-
vaincus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement
avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.
Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de
longue haleine ainsi que les firmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains
textes.
Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue (†) (ancien président de la
F.B.I.C. - Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage
au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président honoraire
de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu
possible la réalisation.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture.
Stefaan Vanthourenhout,
Président du FFC.
2
TABLE DES MATIÈRES
3
I.3.2.3. La combustion des gaz ............................................................................ 46
I.3.2.3.1. Quelques notions .................................................................... 46
I.3.2.3.2. Conditions de la combustion ................................................... 48
I.3.2.3.3. Types de combustion .............................................................. 51
I.3.2.3.4. Coefficient d’excès d’air – teneur en CO2 ................................ 53
I.3.2.3.5. Formation du CO ..................................................................... 55
I.3.2.3.6. Unités de chaleur .................................................................... 57
I.3.2.3.7. Point de rosée .......................................................................... 58
I.3.2.3.8. Pouvoir calorifique, chaleur de condensation .......................... 59
I.3.2.3.9. Débit calorifique – puissance utile – rendement ...................... 61
I.3.2.3.10. Appareils à haut rendement .................................................... 62
I.3.2.3.11. Synthèse ................................................................................. 66
4
CHAPITRE II: PHYSIQUE ..................................................................................................... 95
5
II.5. CHALEUR........................................................................................................................... 129
II.5.1. Qu’est-ce que la chaleur? .................................................................................. 129
II.5.2. Unités .................................................................................................................... 130
II.5.2.1. Chaleur .................................................................................................... 130
II.5.2.2. Chaleur spécifique .................................................................................. 132
II.5.2.3. Puissance................................................................................................. 133
II.5.3. Transfert de chaleur ............................................................................................ 134
II.5.3.1. Conduction ............................................................................................... 134
II.5.3.1.1. Coefficient de conductivité thermique λ (lambda) ................. 135
II.5.3.1.2. Coefficient d’échange thermique ........................................... 136
II.5.3.2. Rayonnement ........................................................................................... 137
II.5.3.3. Convection ............................................................................................... 138
II.5.4. État d’agrégation d’une matière ........................................................................ 138
II.5.4.1. Modification de l’état d’agrégation ........................................................... 139
II.5.4.1.1. Fusion ..................................................................................... 139
II.5.4.1.2. Solidification ........................................................................... 139
II.5.4.1.3. Évaporation ............................................................................ 140
II.5.4.1.3.1. Ébullition ............................................................. 141
II.5.4.1.3.2. Condensation ..................................................... 143
II.5.4.1.3.3. Sublimation et désublimation ............................. 144
6
CHAPITRE I: CHIMIE
Le globe terrestre sur lequel nous vivons existe depuis des milliards d’années. La terre n’est qu’une
infime partie de l’univers infini.
L’origine de tout ce que nous voyons autour de nous fait l’objet de beaucoup de spéculations, dont
la théorie du Big Bang est la plus répandue jusqu’à présent.
Selon cette théorie, à l’origine de l’univers, toute la matière était agglomérée en un noyau extrême-
ment dense qui a ensuite explosé et a dispersé toute cette matière.
Toute la matière aurait déjà existé dès l’origine.
Depuis quelques centaines d’années, l’homme essaie de donner un nom à la matière qui l’entoure
et d’y mettre un peu d’ordre. Bien entendu, nous ne pouvons essayer de détecter que les corps qui
se trouvent sur la terre.
La plupart des corps que nous allons étudier se rencontrent rarement sous leur forme pure dans la
nature. Vous ne rencontrerez jamais de l’oxygène pur, du fer pur ou de l’aluminium, par exemple.
La majorité des corps ont subi toutes sortes de liaisons avec d’autres éléments et se présentent
sous les formes les plus complexes.
Au cours des siècles, l’homme a essayé de comprendre ce chaos. Il en est résulté une longue liste
de corps, ou plutôt d’éléments, dont nous pouvons découvrir les propriétés exactes.
7
I.1.2. ÉLÉMENTS, ATOMES, MOLÉCULES, LIAISONS, MÉLANGES
Les corps dont les molécules sont Les corps dont les molécules sont
constituées d’une seule sorte d’atome composées de différentes espèces d’atomes
s’appellent: s’appellent:
Nous pouvons les subdiviser à leur tour en: Nous pouvons les subdiviser à leur tour en:
• métaux (composés d’atomes) • sels (composés d’ions positifs et négatifs)
Exemples: Exemple:
Fer Fe (1 atome de fer) Sel de cuisine NaCl (1 ion de sodium et
Cuivre Cu (1 atome de cuivre) 1 ion de chlore)
Zinc Zn (1 atome de zinc)
• non-sels (composés de molécules)
• non-métaux (composés de molécules) Exemples:
Exemples: – Acide chlorhydrique HCl (1 atome
– Hydrogène H2 (2 atomes d’hydrogène) d’hydrogène et 1 atome de chlore)
– Oxygène O2 (2 atomes d’oxygène) – Acide sulfurique H2SO4 (2 atomes
d’hydrogène, 1 atome de soufre et
4 atomes d’oxygène)
Une molécule se compose d’un groupe d’atomes liés entre eux. Les molécules constituent donc
des liaisons.
Ex. oxygène gazeux O2 (corps simple) Ex. eau H2O (corps composé)
1 atome H 1 atome H
1 atome O 1 atome O
1 atome O
8
Un atome se compose:
– d’un noyau chargé positivement, constitué de protons (charge positive) et de neutrons (charge
neutre);
– d’électrons chargés négativement qui tournent autour du noyau
+ –
0
neutron (0)
La charge positive d’un proton est égale à la charge négative d’un électron.
Comme on a découvert que les atomes d’hydrogène sont les plus légers des atomes, il est logique
de leur comparer la masse des autres atomes et des molécules.
La masse atomique est un nombre qui exprime combien de fois un atome est plus lourd qu’un atome
d’hydrogène.
Ex.: la masse atomique du sodium Na = 23
c.-à-d. que l’atome de sodium est 23 fois plus lourd que l’atome d’hydrogène.
La masse moléculaire est la somme des masses atomiques de tous les atomes présents dans la
formule.
Ex.: – eau H2O (2 atomes d’hydrogène H et 1 atome d’oxygène O)
la masse moléculaire de l’eau = 2 x 1 + 16 = 18
9
On dénombre une centaine d’espèces d’atomes naturels (= éléments) connus.
Les éléments les plus importants pour nous sont repris ci-dessous avec leur symbole.
Le symbole d’un élément se compose de 1 ou 2 lettres; la première lettre est toujours une majuscule
et est éventuellement suivie d’une lettre en petit caractère.
Les abréviations sont celles du nom latin.
Élément Symbole
Hydrogène H
Hélium He
Carbone C
Azote N
Oxygène O
Fluor F
Néon Ne
Sodium Na
Magnésium Mg
Aluminium Al
Silicium Si
Phosphore P
Soufre S
Chlore Cl
Argon Ar
Potassium K
Calcium Ca
Manganèse Mn
Fer Fe
Cobalt Co
Nickel Ni
Cuivre Cu
Zinc Zn
Arsenic As
Argent Ag
Cadmium Cd
Étain Sn
Antimoine Sb
Platine Pt
Or Au
Plomb Pb
10
Un ion se forme quand un atome absorbe ou cède un ou plusieurs électrons.
Quand un atome absorbe un ou plusieurs électrons, un ion négatif se crée.
Quand un atome cède un ou plusieurs électrons, un ion positif se crée.
Pour que l’on parle de mélange, il faut au moins deux corps purs différents.
Quand on ne peut plus distinguer les éléments ou composants d’un mélange, on parle de mélange
homogène. On parle aussi souvent de solution.
Ex.: le sucre dissous dans le café est un mélange homogène.
Quand on peut distinguer au moins un élément d’un mélange, on parle de mélange hétérogène.
Ex.: le sable dans l’eau forme un mélange hétérogène.
Certains mélanges hétérogènes portent un nom spécial en raison de leurs propriétés particulières:
– suspension: des particules solides flottant dans un liquide, p. ex. une eau trouble;
– fumée: particules solides dispersées dans un gaz, p. ex. la fumée de cigarette;
– émulsion: gouttelettes de liquide dans un autre liquide, p. ex. des gouttes d’huile dans l’eau;
– aérosol: gouttelettes de liquide dispersées dans un gaz, p. ex. le contenu des bombes de peinture
qui est diffusé sous la forme d’un aérosol.
Comme nous l’avons déjà dit, la plupart des corps ne se trouvent pas sous leur forme pure sur la
terre. Les corps forment généralement entre eux des liaisons dans toutes sortes de combinaisons.
Ces liaisons sont le résultat de réactions chimiques.
Les réactions chimiques sont représentées à l’aide d’une comparaison:
À gauche À droite
Les molécules qui réagissent Flèche orientée vers Les molécules obtenues
entre elles la droite
2H2 + O2 2H2O
11
I.1.4. MÉTAUX, NON-MÉTAUX
SO2 + H2 O H2SO3
12
Oxydes importants Al2O3 oxyde d’aluminium, alumine (couche de protection
sur l’aluminium)
FeO oxyde de fer (II) (oxyde ferreux)
Fe2O3 oxyde de fer (III) (oxyde ferrique)
CO2 dioxyde de carbone (gaz carbonique)
CO monoxyde de carbone (gaz mortel en cas
de mauvaise combustion)
H2O oxyde de dihydrogène (eau)
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I.1.6. MÉTAUX NOBLES ET MÉTAUX COMMUNS
Une tension électrique peut se former entre différents métaux. La raison en est que l’un des métaux
a une plus forte propension à absorber des électrons qu’un autre.
Les métaux qui ont le plus de mal à absorber des électrons sont appelés métaux nobles.
Les métaux suivants sont classés selon leur caractère plus ou moins noble (avec indication
de la différence de potentiel).
Au +1.36
NOBLES Ag +0.80
Cu +0.34
Hydrogène (H) 0
Pb -0.12
Sn -0.14
COMMUNS Fe -0.44
Zn -0.76
Al -1.70
Mg -2.40
Les métaux dont les symboles figurent dans le bas du tableau céderont plus facilement des élec-
trons.
Voir plus loin au chapitre I.5.3.5. Corrosion par les couples galvaniques.
14
I.1.7. CLASSEMENT DES ÉLÉMENTS SELON LEUR MASSE ATOMIQUE
15
I.2. SUBSTANCES PRÉSENTES DANS L’AIR
I.2.1. AIR (GAZ)
Un gaz est un corps qui se trouve dans l’un des trois états d’agrégation.
Il n’a pas de forme propre ni de volume précis. Il prend le volume du récipient dans lequel il est ren-
fermé.
Remarque: il ne faut pas confondre gaz et vapeurs. Si tous deux sont de forme gazeuse, les vapeurs
émanent de corps qui sont normalement à l’état liquide ou solide (vapeur d’eau ou d’alcool).
Les gaz, par contre, sont déjà gazeux dans leur état normal (air, hydrogène, gaz naturel).
On appelle oxydes tous les corps qui se forment à la suite de la liaison d’un élément avec l’oxy-
gène.
Chaque fois qu’un corps se lie à l’oxygène, on dit qu’il s’oxyde.
On appelle corps oxydants tous les corps qui sont en mesure d’absorber de l’oxygène.
Exemple
Plaçons quelques granulés de zinc dans une éprouvette qui contient un peu d’eau.
Il ne se passe rien. Ce métal n’est pas en état d’expulser l’hydrogène de l’eau, comme le sodium ou
le magnésium.
Versons maintenant de l’acide sulfurique dans l’eau de l’éprouvette. De nombreuses petites bulles
de gaz se forment instantanément autour des granulés de zinc et montent bientôt à la surface.
Le gaz qui se dégage est l’hydrogène.
Le zinc est donc en mesure d’extraire l’hydrogène d’un acide. On dit que le zinc s’oxyde.
D’autres métaux possèdent la même propriété.
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I.3. SUBSTANCES PRÉSENTES DANS LA TERRE
I.3.1. MÉTAUX
I.3.1.1. INTRODUCTION
Comme nous l’avons déjà expliqué au chapitre I.1. Structure de la matière, notre terre se compose
de toute une série d’éléments qui se présentent dans toutes sortes de liaisons.
Terre meuble, galets, roches, eau, sable de mer, bois, tout ce que nous voyons autour de nous se
compose de ces éléments.
Une partie importante des éléments se compose de métaux. Les métaux ne se présentent presque
jamais sous forme pure, parce qu’ils ne sont pas chimiquement inertes.
Un corps est inerte quand il est quasiment au repos du point de vue chimique et qu’il ne va plus
former de liaisons avec d’autres corps.
La plupart des métaux ne sont pas inertes et se lient toujours avec les corps environnants.
Plus un métal est commun, plus vite cette liaison se fera.
Les métaux purs doivent toujours être protégés contre une attaque par des corps présents dans
l’environnement. Il suffit de penser à la rouille du fer, au noircissement de l’argent, au verdissement
des statues en bronze, etc.
Les atomes des métaux sont structurés de manière régulière et forment un réseau métallique.
Tous les atomes ont la même taille et sont rangés en bon ordre.
Les atomes métalliques sont positifs et sont donc des ions métalliques positifs. Les ions négatifs
libres se déplacent entre ces ions métalliques qui, dans un métal pur, appartiennent en commun à
tous les ions métalliques.
Ces électrons libres portent aussi le nom d’électrons de valence. Les métaux se distinguent des autres
éléments par le fait qu’ils possèdent 1 ou plusieurs électrons libres dans leurs atomes.
Les métaux sont de bons conducteurs de chaleur et d’électricité en raison de la grande mobilité de
ces électrons.
Comme les métaux purs ont un arrangement bien régulier et que tous leurs atomes sont identiques,
ils sont légèrement ductiles (les atomes roulent les uns sur les autres).
Réseau métallique
17
Alliages
Pour renforcer la résistance et la dureté des métaux, on les porte à fusion et on leur ajoute un autre
métal, dont les atomes sont de taille différente.
On ne peut d’ailleurs mélanger des métaux que quand tous deux sont fondus. Ce mélange porte le
nom d’alliage.
Ce mélange homogène (ou solution) de 2 ou plusieurs métaux différents possède maintenant des
atomes de tailles différentes, qui sont moins facilement ductiles, et produit un alliage plus dur ou
plus doux.
Acier inoxydable Fe(74) Cr(18) Ni(8) (74 = % de masse = nombre de g par 100 g
de solution)
Bronze Cu(78) Sn(22)
Laiton Cu(70) Zn(30)
Or (18 carats) Au(75) Cu(25)
étain – plomb Sn – Pb temp. fusion: 200 °C cuivre – argent Cu – Ag temp. fusion: 700 °C
étain – argent Sn – Ag temp. fusion: 230 °C cuivre – phosphore Cu – P temp. fusion: 720 °C
étain – cuivre Sn – Cu temp. fusion: 240 °C
Il a d’ailleurs fallu longtemps, dans l’histoire de l’humanité, avant que l’on découvre ces métaux.
Nous allons passer systématiquement en revue les différents métaux et commenter leur histoire.
La terre s’est probablement formée il y a 4 à 5 milliards d’années, en même temps que les autres
éléments du système solaire.
Les plus anciennes traces d’activité humaine ne datent que de quelques millions d’années.
Au cours de toute l’évolution de l’être humain, nous constatons qu’il s’est servi de toutes sortes
d’outils manuels.
Au cours des siècles, l’homme a trouvé des pierres de plus en plus pratiques pour fabriquer des
outils et des armes.
Nos ancêtres récents, comme les hommes de Cro-Magnon, dont les traces les plus anciennes re-
montent à environ 40.000 ans, se servaient de silex qu’ils taillaient pour en faire toutes sortes de
lames et d’armes.
18
On trouve, toujours en Belgique, les vestiges de grandes mines de silex dont les hommes préhistoriques
arrachaient des morceaux pour fabriquer des outils.
Il est même probable qu’à l’époque déjà, ils en faisaient le commerce.
À Spiennes, près de Mons, un grand site minier comprend plusieurs dizaines de fosses profondes dont les
galeries font quelques kilomètres et où l’on extrayait le silex de la craie.
On trouve aussi des silex similaires dans les roches crayeuses du Cap Gris-Nez en France. Ce sont des
pierres très dures, presque vitreuses, que l’on peut rendre très tranchantes.
On a très longtemps utilisé des outils en pierre et l’homme a sans doute découvert les métaux petit à petit
et par hasard.
Ce n’est qu’au Néolithique, il y a environ 10.000 ans, que l’homme a découvert des pierres de couleur bizarre;
c’étaient des métaux à l’état natif, comme l’or, l’argent et le cuivre.
La séparation par fusion proprement dite, qui marque le début de la métallurgie, apparaît encore plus tard,
il y a sans doute 7000 ans.
I.3.1.2. OR
Symbole: Au
Point de fusion: 1064 °C
Masse spécifique: 19,3 kg/dm³
Propriétés: Applications:
L’or est un métal jaune brillant, très lourd, et pièces de monnaie, bijoux, réserves bancaires,
constitue, avec l’argent et le cuivre, un excel- électronique, points de contact.
lent conducteur de chaleur et d’électricité.
SOURCE: UMICORE
Ce métal noble, qui ne s’altère ni se corrode pratiquement pas, se trouve à l’état natif dans la nature
et se remarque rapidement. (État natif: non lié avec d’autres corps, à l’état pur.)
Comme il brille, il est très attirant.
La boue produite par l’électrolyse du cuivre (des anodes de cuivre sont dissoutes dans des cathodes
de cuivre pur) contient aussi de petites quantités d’or.
19
L’homme primitif, qui s’installait de préférence le long des grandes rivières, ainsi que le révèlent les fouilles
archéologiques, aura très certainement trouvé bien vite des pépites d’or dans les lits des cours d’eau.
Les fouilles archéologiques menées dans les vestiges de civilisations anciennes comme l’Égypte et la
Mésopotamie (Irak), démontrent que les premiers bijoux en or remontent à près de 10.000 ans.
L’homme préhistorique découvre sans doute très vite qu’à côté de l’or brut qu’on ramasse par hasard, ce
beau métal brillant se rencontre davantage dans certaines régions.
Les veines d’or, ou lits de sable aurifère, ont donc été très vite exploitées.
On découvre ensuite qu’en lavant l’or dans le lit du cours d’eau, on peut séparer facilement l’or des autres
cailloux présents dans l’eau car l’or est beaucoup plus lourd. Il y a des milliers d’années que l’on connaît le
lavage de l’or.
Dans le temps, on cherchait probablement les paillettes d’or dans les lits des fleuves en y plaçant des peaux
de mouton ou de chèvre.
Les peaux chargées de paillettes et de pépites d’or étaient ensuite mises à sécher au soleil puis secouées.
C’est sans doute ainsi que s’est développée au fil des siècles la légende de la Toison d’or. À l’époque de
Philippe le Bon, c’était même devenu le nom d’un ordre important, symbole de gloire et d’honneur.
I.3.1.3. CUIVRE
Symbole: Cu
Point de fusion: 1083 °C
Masse spécifique: 8,9 kg/dm³
Minerai de cuivre
Applications: électricité, électronique, tubes, couvertures de toiture, alliages (bronze, laiton), échan-
geurs de chaleur, agriculture.
SOURCE: CIVILIZATION AND COPPER – ICA
SOURCE: COPPER BENELUX
20
SOURCE: NO LEAK – GROBBENDONK
Dans la préhistoire, on trouvait beaucoup de cuivre à l’état natif dans les régions riches en minerais.
Ce minerai très pur pouvait être directement battu et repoussé pour fabriquer des objets destinés à
l’usage journalier et à la chasse.
Nous en voyons aussi des applications à des époques beaucoup plus récentes: les Indiens d’Amé-
rique du Nord employaient beaucoup de cuivre à l’état natif que l’on trouvait en abondance sous la
forme de grosses pépites.
Même s’il avait la forme des pierres, on s’est rendu compte que ce cuivre natif pouvait changer len-
tement de forme lorsqu’on le martelait, qu’il devenait de plus en plus dur et qu’on pouvait donc le
forger pour en faire un objet.
On a retrouvé dans le monde entier des objets préhistoriques en cuivre qui remontent à 7000 ou
8000 ans et qui étaient en fait des copies de ce que l’on faisait en silex à l’âge de la pierre: ciseaux,
couteaux, poignards, racloirs, aiguilles, etc. Tous ces objets, qui rendaient la vie quotidienne plus
confortable, ont exercé une influence positive incontestable sur la survie de l’homme et le progrès.
SOURCE: CIVILIZATION AND COPPER – ICA
Si, au début, on employait du cuivre natif, par la suite, on aura sans doute obtenu également du cuivre
fondu au départ de minerai.
À l’occasion des grands feux de camp, on aura certainement remarqué, après des années d’expériences
et d’observations fortuites, que des gouttelettes ruisselaient parfois des pierres proches du feu. Les
gouttelettes durcissaient ensuite: le minerai fondu devenait directement utilisable!
On découvrira peu à peu que la fusion de cette roche verte purifie le métal en le faisant fondre.
Même sans trouver du cuivre à l’état natif, on sera finalement en mesure de purifier le métal et de
l’utiliser. Les bases de la métallurgie sont jetées.
Le démarrage de la métallurgie est conditionné par la présence dans une région de minerai abondant
et de forêts (qui fournissent le combustible).
21
L’attribution du nom “cuivre” revient aux Romains qui, il y a 2000 ans, s’approvisionnaient en minerais
pour la plus grande part dans les mines de l’île de Chypre. (Ce sont les Romains qui ont nommé ainsi
cette île parce qu’elle était couverte de cyprès, un arbre typique de la zone méditerranéenne).
Au départ, les Romains ont appelé le métal “aes cyprium”, puis “cyprium”; ce mot a été déformé en
“cuprum” pour donner enfin “cuivre” en français et “koper” en néerlandais.
Alors que les Romains produisaient des grandes quantités de laiton (cuivre et zinc), ils ne connais-
saient pas le métal de zinc comme tel.
Dans de nombreux textes latins, on peut lire que le cuivre était fondu avec de la “calmia”, une terre
(maintenant appelée “calamine”), qui contenait beaucoup de zinc (carbonate de zinc).
Ils coulaient ainsi leur laiton sans savoir que le zinc en constituait un élément important.
De nos jours, le cuivre et ses alliages connaissent de nombreuses applications, entre autres comme
échangeurs de chaleur (chauffe-eau à accumulation, chauffe-eau à production instantanée, panneaux
solaires, etc.) et comme conducteurs d’électricité.
Si nous attribuons le chiffre 100 au cuivre pour la conduction de chaleur et d’électricité, les autres
métaux prendront les valeurs suivantes:
Or 72 76
Aluminium 62 56
Zinc 29 29
Fer 18 17
Plomb 15 9
22
Dans le secteur de l’électricité, c’est le cuivre qui est le plus utilisé (moins coûteux), sauf pour les lignes
à haute tension aériennes, où l’aluminium est plus pratique en raison de son poids plus léger.
Les tubes de cuivre employés dans le secteur de l’installation, de même que les couvertures de
toiture en cuivre, sont fabriqués dans un métal très pur. Comme l’oxygène est totalement absent du
cuivre, on peut le souder et le braser sans que le métal devienne friable. Ce cuivre est désigné par
CuP (cuivre désoxydé avec phosphore; ce cuivre contient entre 0,01 % et 0,03 % de phosphore).
SOURCE: SMI – ITALIE
23
I.3.1.4. ARGENT ET PLOMB
Argent
Symbole: Ag
Point de fusion: 961 °C
Masse spécifique: 10,50 kg/dm³
Propriétés:
– brillant typique, plus dur que l’or
– meilleur conducteur de courant électrique
SOURCE: UMICORE
Argent pur coulé
Applications:
– pièces de monnaie, parures
– photographie, alliages pour soudage
Bijoux en argent
Plomb
Symbole: Pb
Point de fusion: 327 °C
Masse spécifique: 11,34 kg/dm³
Propriétés:
– métal bleu mat, sans brillant
– très lourd, doux
– ductile et facile à déformer
SOURCE: UMICORE
Applications: câbles, conteneurs, accumulateurs, couvertures de toiture (métal pur), retenue des
eaux, céramique, cristal, protection contre les radiations.
24
(*) (*)
(*) (*)
SOURCE: J. VERHOEVEN
(*) SOURCE:
BLADLOOD
IN DE BOUW
(LEAD DEV. ASS. – (*)
LONDON)
L’histoire du plomb et celle de l’argent vont de pair, car leurs minerais sont en grande partie les
mêmes.
L’argent se présente lui aussi à l’état natif, mais beaucoup plus rarement que l’or et le cuivre natifs.
(Natif: non lié avec d’autres corps, à l’état pur).
L’argent a été découvert plus tardivement parce que, dans la nature, il s’oxyde vite et perd son
brillant.
Les plus anciennes applications de l’argent datent d’environ 4000 à 5000 ans avant Jésus-Christ.
De plus, dans la nature, l’argent se présente très souvent sous la forme d’un alliage argent-or,
appelé “Electrum” dans l’Antiquité. (“Electrum” vient du grec “Elektron”, ce qui signifie “ambre jaune”
ou “succin”, une résine de pin fossilisée de couleur jaune pâle. L’électrum se compose grosso modo
de 1 part d’argent et de 3 parts d’or.)
Les nombreux bijoux et objets en or de l’Antiquité qui sont exposés dans les musées sont souvent
des alliages d’électrum.
On a aussi retrouvé beaucoup de pièces du principal minerai d’où l’homme a extrait de l’argent, à savoir
la galène ou sulfure de plomb (PbS), dans des tombes très anciennes, vieilles de près de 10.000 ans. Ce
minerai de plomb, le plus répandu, contenait aussi de l’argent.
Du fait de son brillant naturel, ce minerai attirait les hommes.
C’est ainsi que les tombeaux de l’Égypte ancienne renferment de nombreux minerais et pierres colorées
que les gens trouvaient jolis. Outre la galène, on y trouve, entre autres, de la malachite, un des plus anciens
minerais de cuivre, et parfois aussi de l’azurite, un carbonate de cuivre de belle couleur bleue, etc.
25
Dans le secteur de l’installation sanitaire, l’argent s’utilise surtout dans toutes sortes d’alliages pour
soudures.
C’est probablement à l’occasion d’incendies de forêt dans des régions riches en plomb que l’on aura dé-
couvert qu’il était facile d’extraire du plomb de ce minerai par une opération de fusion et que l’on aura aussi
exploité l’argent qui se libérait à cette occasion.
On a connu très tôt (vers 2500 avant Jésus-Christ) la fusion du plomb argentifère en vue d’en extraire l’argent
(la coupellation dans une coupelle).
Comme la galène fond beaucoup plus vite que le minerai de cuivre (p. ex. la malachite), c’est probablement
elle qui a été découverte la première.
Il ne faut donc pas beaucoup de chaleur pour extraire le plomb de la galène.
L’adjonction d’os (sans doute découverte par hasard) permet de capter l’oxyde de plomb; le produit résiduel
est de l’argent pur. Ce procédé dit de “coupellation” se répandra très rapidement.
En Amérique du Sud, les tribus indiennes locales ont elles aussi découvert de l’argent natif au cours des
siècles passés et l’ont transformé en parures.
Les Espagnols ont sillonné l’Amérique du Sud entre autres dans le but de faire le commerce de ces métaux
précieux.
Signalons encore que c’est également les Romains qui avaient commencé à couler systématiquement
le plomb et à l’appliquer à leurs conduites d’eau (ils enroulaient des feuilles de plomb pour former
des tuyaux). C’est au Moyen-Âge qu’est apparu le nom du métier de “plombier”, une appellation qui
a désormais perdu son sens initial.
À cette époque, on savait déjà que ce métal n’était pas le plus indiqué pour l’eau potable, car on
connaissait les intoxications par le plomb causées par les conduites d’eau.
On a donc essayé de remplacer les conduites en plomb par des conduites en cuivre réalisées de la
même manière, c’est-à-dire en enroulant des feuilles de cuivre en forme de tubes.
On a estimé qu’à l’époque romaine, on avait posé à Rome environ 8000 tonnes de tuyauteries en
plomb. (C’est en tout cas ce qu’on déduit des fouilles réalisées à Pompéi et Herculanum, en Italie.)
On utilisait aussi de grandes quantités de plomb en couverture de toiture (la coupole du Panthéon à
Rome, entre autres, était couverte de plomb).
À l’heure actuelle, dans la construction, on utilise le plomb en couverture de toiture et pour les ba-
vettes des raccords de toiture.
I.3.1.5. ÉTAIN
Symbole: Sn
Point de fusion: 231 °C
Masse spécifique: 7,28 kg/dm³
Propriétés:
métal blanc argenté, facilement ductile et forgeable.
L’étain craque quand on le plie.
SOURCE: UMICORE
26
Applications:
l’étain se prête à toutes sortes d’alliages:
Alliage étain-argent
I.3.1.6. ANTIMOINE
Symbole: Sb
Point de fusion: 121 °C
Masse spécifique: 6,68 kg/dm³
Propriétés:
métal très friable, de couleur blanc bleuâtre
SOURCE: UMICORE
Antimoine pur
Applications:
– beaucoup utilisé dans les alliages
– peinture, céramique, verre, poterie, batteries
L’antimoine ne se trouve pas non plus très souvent à l’état natif. On le rencontre généralement sous
la forme d’antimoine sulfuré (Sb2S3). Ce sulfure d’antimoine était déjà utilisé par les Égyptiens de
l’Antiquité pour le maquillage des yeux.
Les Grecs et les Romains utilisaient exceptionnellement une liaison d’antimoine pour les pommades
médicales contre les affections oculaires, par exemple.
L’antimoine s’utilise surtout dans les batteries ainsi que dans les industries de la peinture et de la
céramique.
27
I.3.1.7. ZINC
Symbole: Zn
Point de fusion: 419 °C
Masse spécifique: 7,14 kg/dm³
Propriétés:
– métal brillant blanc dont l’éclat disparaît quand il est exposé à l’air
– facilement ouvrable
Certains basaltes volcaniques peuvent contenir du zinc, mais on ne trouve pas d’autre forme de zinc
natif.
On n’a découvert le zinc ni dans l’Antiquité ni au Moyen-Âge. Pourtant, dès l’Antiquité, l’homme avait
pu faire très tôt la différence entre, par exemple, le bronze (un alliage cuivre-étain) et le laiton (un
alliage cuivre-zinc). Le zinc était, à l’époque, extrait de la calamine qui reste le principal minerai de
zinc encore à l’époque actuelle.
Ce n’est qu’au 19e siècle (en 1802) qu’un chanoine belge (Dony) a inventé une méthode pour pré-
parer un zinc pur du point de vue métallurgique, découverte
qui a entraîné le développement d’une importante industrie du Coupole en zinc
zinc dans notre pays.
28
I.3.1.7.1. Galvanisation
La galvanisation (pensons au couple galvanique) désigne le traitement par lequel une mince couche
de métal est appliquée sur un métal plongé dans un bain d’électrolyte (solution saline ou acide qui
fait du fluide un conducteur d’électricité) à l’aide d’un courant continu (on appelle ce procédé “élec-
trolyse”).
Le procédé le plus courant pour appliquer une couche de zinc est le zingage à chaud. Au fil des
ans, ce procédé sera lui aussi appelé “galvanisation” alors que l’on n’y applique pas une véritable
électrolyse.
Pourtant, c’est une dénomination correcte car, lorsqu’une couche de zinc est endommagée et que
l’acier est remis à nu, le zinc va très vite revenir naturellement couvrir la surface endommagée. Ce
phénomène résulte d’un courant galvanique naturel sous l’effet duquel le zinc va se sacrifier au profit
de l’acier.
Usine de zingage
SOURCE: SDV (STICHTING DUURZAAM VERZINKEN)
29
Ensuite, toute la pièce métallique est plongée dans un bain de zinc liquide, à une température com-
prise entre 445 °C et 460 °C.
La diffusion (mélange d’atomes) qui se produit pendant l’immersion a pour effet de former un al-
liage.
Les couches d’alliage continuent à évoluer jusqu’au moment où l’acier refroidit à une température
inférieure à 200 °C.
La galvanisation à chaud dépose une couche de zinc de 40 à 80 μm (80 μm = 80/1000 mm) sur
l’acier.
On peut voir au microscope que la couche de zinc se décompose en différentes couches.
acier pur
Les profilés métalliques récemment galvanisés ont un aspect brillant. Ce brillant disparaît après
quelques mois puis le revêtement devient gris.
Cette évolution est due à l’oxydation du zinc, mais n’a pas d’effet sur les propriétés de la couche de
protection.
Il existe d’autres métaux qui peuvent protéger l’acier et le fer, comme par exemple le magnésium (anode
sacrificielle dans un chauffe-eau à accumulation), l’aluminium et le cadmium. Ces métaux, moins
nobles que l’acier et le fer, se sacrifient aussi au cas où la couche de revêtement est endommagée.
C’est pour des raisons pratiques et financières, ainsi que par l’expérience que le zinc seul entre en
ligne de compte pour réaliser une protection par immersion dans un bain de métal en fusion.
30
I.3.1.7.2. Nickelage, chromage, cuivrage, argenture
D’autres métaux, comme le nickel, le cuivre et le laiton sont également utilisés pour protéger l’acier.
Ils sont généralement appliqués par électrolyse.
Mais ces derniers métaux sont plus nobles que le fer et l’acier et, en cas d’altération de la couche de
revêtement, ils se protégeront eux-mêmes aux dépens de l’acier qu’ils recouvrent.
Ces méthodes s’indiquent plutôt pour la décoration intérieure, car le risque de dommages y est moins
grand.
On peut nickeler, chromer, cuivrer, laitonner, étamer, argenter et dorer toutes sortes de produits.
Dorure Chromage
SOURCE: GROHE SOURCE: GROHE
I.3.1.8. FER
Symbole: Fe
Point de fusion: 1535 °C
Masse spécifique: 7,86 kg/dm³
Propriétés:
– métal brillant gris
– peut être magnétisé
Applications:
alliages: fonte, acier
Minerai
de fer
31
En Belgique aussi, on a découvert de nombreux vestiges de fours de fusion et de scories dans
l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ces vestiges de l’époque celtique signalent une production de fer.
Le fer produit était toujours lié à une certaine quantité de carbone.
Il faut encore parler de 3 autres alliages de fer très utilisés, dérivés du métal pur de fer. S’ils
n’ont pas leur place dans ce chapitre consacré aux métaux purs (éléments), ils sont très fré-
quemment appliqués dans le secteur du sanitaire.
Ce sont la fonte, l’acier et l’acier inoxydable.
Leur point de fusion et leur masse spécifique sont proches de ceux du fer et varient en fonc-
tion de leur type.
I.3.1.8.1. Fonte
La fonte est une liaison de fer et de carbone. Des techniques raffinées permettent de fabriquer dif-
férents types de fonte, en fonction de l’application visée.
À côté de la fonte grise qui possède une faible résistance mécanique, il existe une jeune génération
composée surtout de fonte ductile, un matériau beaucoup plus souple. Pour plus d’informations, on
consultera le manuel: “Les tuyaux en fonte”.
I.3.1.8.2. Acier
L’acier est le nom collectif des liaisons fer-carbone qui peuvent encore être alliées à d’autres mé-
taux.
L’acier contient donc non seulement du fer et du carbone, mais encore plusieurs autres éléments.
Quand la proportion de ces autres éléments d’alliage est suffisamment élevée, on parle d’acier
allié.
L’acier allié est très forgeable.
L’acier non allié (acier au carbone) est forgeable jusqu’à environ 1,5 % C.
Au-dessus de 1,5 % C, la forgeabilité diminue mais la coulabilité augmente. L’acier contenant plus
de 2 % C porte le nom de fonte.
SOURCE: SDV (STICHTING DUURZAAM VERZIN-
KEN)
Laminoir d’aciérie
Il existe une quantité énorme de types d’acier en raison des nombreuses combinaisons que l’on peut
réaliser entre ces différents éléments.
Selon l’application, on distingue: – l’acier de construction,
– l’acier pour constructions mécaniques,
– l’acier à outils.
32
On a délimité plusieurs groupes, en fonction
de leurs propriétés: acier inoxydable, acier
résistant à la chaleur, acier résistant à l’usure,
etc.
C’est surtout l’acier de construction qui
occupe une place importante dans la
production totale.
Cet acier n’est généralement pas allié, ou
l’est très faiblement. Acier à béton
L’acier pour constructions mécaniques, l’acier à outils, l’acier inoxydable et l’acier destiné à des ap-
plications particulières sont pratiquement toujours alliés.
1. Il n’est pas possible de durcir l’acier non allié jusqu’au noyau des pièces de grandes dimensions.
L’alliage le permet.
2. On ne peut obtenir un acier au carbone non allié à résistance et ténacité élevées qu’en appliquant
une forte déformation à froid (ce procédé nécessite une grande quantité d’énergie qui ne sera pas
nécessaire avec un acier allié).
3. Seul l’alliage permet d’obtenir un acier résistant à la corrosion et à la chaleur tout en étant très
dur:
– pour la résistance à la corrosion, on utilise surtout le chrome;
– pour la résistance à la chaleur et à la corrosion à haute température, on utilise surtout le chrome,
l’aluminium et le silicium, en combinaison avec le nickel et le cobalt;
– on obtient des duretés spéciales en combinant plusieurs éléments comme le chrome, le wolfram,
le molybdène, le nickel et le vanadium.
De nombreuses techniques différentes ont été utilisées, au cours du temps pour produire de l’acier.
En discuter ici nous mènerait trop loin. Mais il est important de savoir que la recherche a été lancée
dans l’après-guerre (à partir de 1950) et que différentes méthodes ont été développées pour produire
l’acier de manière rapide et rentable.
Les tuyaux que nous rencontrons couramment dans le commerce de gros sont les suivants:
– tuyaux galvanisés (galvanisés à chaud),
– tuyaux à gaz bleu (ou tuyaux à gaz noir) pour les circuits de chauffage et les conduites de gaz,
– tuyaux en acier à paroi mince (galvanisés par électrolyse).
Ces types de tuyaux sont soudés, c’est-à-dire qu’ils sont fabriqués à partir de plaques d’acier qui
sont ensuite cintrées et soudées.
Les tuyaux non soudés sont extrudés, comme les tuyaux en cuivre, à partir d’une billette. Ces tuyaux
ne sont utilisés que pour les applications très spéciales et délicates car ils coûtent très cher.
33
I.3.1.8.3. Acier inoxydable
L’expression “acier inoxydable” est le nom collectif des alliages de fer contenant au minimum 11 %
de chrome et ayant une faible teneur en carbone. Le chrome se répartit uniformément dans l’acier et
forme, à la surface, une très mince couche protectrice d’oxyde de chrome. L’acier est ainsi protégé
contre la corrosion. Plus la teneur en chrome est élevée, plus l’acier résiste à la corrosion. Outre cette
base de 11 % de chrome, d’autres éléments sont ajoutés à l’alliage pour augmenter la résistance à
la corrosion et procurer des propriétés caractéristiques.
C’est vers 1912 que les premiers produits industriels exploitables ont été réalisés dans un acier
contenant 18 % de chrome et 8 % de nickel.
Cet acier, appelé 18/8, a très vite été employé dans l’industrie chimique et l’industrie alimentaire.
Mais on a remarqué que ces types d’acier possédaient de moins bonnes propriétés, surtout en cas de
soudage. De la corrosion se formait sur les soudures par formation de carbures de chrome. Pendant
un soudage à haute température, le chrome se lie avec le carbone et disparaît de ces endroits qui
perdent donc leur résistance à la corrosion.
C’est pour éviter ce phénomène qu’on a imaginé d’ajouter d’autres corps capables de remédier à
ce problème.
Ces différents alliages produisent des structures cristallines différentes. C’est en fonction de cette
structure que l’on classe les types d’acier inoxydable.
34
Tableau synoptique:
Composition de l’alliage
C Si Mn Cr Mo Ni autre application
I.3.1.9. ALUMINIUM
Symbole: Al
Point de fusion: 660 °C
Masse spécifique: 2,70 kg/dm³
Propriétés:
– métal blanc argenté
SOURCE: UMICORE
Applications:
– échangeurs de chaleur, lignes à
haute tension, industrie automo-
bile
– feuilles minces, portes et fenêtres,
profilés de tous types, tuyaux multi-
couches
Feuille d’aluminium Échelle en aluminium
Ce n’est qu’en 1869 que Monsieur Bayer a inventé le procédé d’extraction de l’oxyde d’aluminium
de la bauxite, le principal minerai d’aluminium.
35
La bauxite tire son nom du village provençal Les Baux, où l’on a extrait le minerai pour la première
fois.
L’oxyde d’aluminium (Al2O3), ou alumine, est extrait de la bauxite et est ensuite délié à l’état de fusion
par électrolyse pour donner le métal d’aluminium.
L’aluminium peut être coulé, pressé, laminé et extrudé. Il se prête donc à des formes complexes.
Dans la construction, les profilés en aluminium sont généralement anodisés. Pour ce faire, le métal
est immergé dans un électrolyte approprié traversé par un courant électrique. De la sorte, une mince
couche protectrice d’oxyde d’aluminium se forme. La couche d’anodisation n’a que 10 à 20 μm
d’épaisseur et est beaucoup plus dure que le métal proprement dit. Elle assure donc une bonne
protection.
Les combustibles que l’installateur sanitaire utilise dans sa pratique sont très peu nombreux.
Le gazole (mazout), un distillat de pétrole, fera l’objet d’une analyse plus approfondie dans un des
volumes du “Manuel modulaire Chauffage central” qui sera édité par le FFC.
36
I.3.2.1. GAZ NATUREL
I.3.2.1.1. Origine
Le gaz naturel que nous utilisons a pris naissance, il y a environ 600 millions d’années, à partir de
restes végétaux et animaux.
On distingue deux catégories de gaz naturel, selon la manière dont il a été généré:
– le gaz naturel humide,
– le gaz naturel sec.
On trouve toujours le gaz naturel humide en combinaison avec le pétrole, tandis que le gaz naturel
sec se trouve en d’autres endroits.
Le gaz naturel humide s’est constitué à partir de restes d’algues marines et de plancton (petits animaux
unicellulaires) qui forment un matériau organique après quelques milliers d’années.
Sous l’effet de la pression élevée et de l’action de bactéries anaérobies, ce matériau a évolué jusqu’à
former un produit appelé «bitume».
Au fur et à mesure que ce bitume était recouvert par d’autres matériaux et que la pression et la
température continuaient d’augmenter en leur sein, le pétrole a commencé à se former petit à petit.
C’est seulement aux endroits où la pression et la température ont pu augmenter très fort que le gaz
naturel s’est finalement formé. Ce gaz naturel est appelé, pour des raisons évidentes, le gaz naturel
humide.
Plancton
(fortement agrandi)
SOURCE: ATLAS DE FITOPLANCTON DEL MAR MEDITERRANEO (M. DELGADO & J.M. FORTUNO)
37
Le gaz naturel sec
Le gaz naturel sec, par contre, a pris naissance sur la terre ferme à partir de restes de plantes.
Pendant la période carbonifère surtout, lorsque la terre était recouverte d’immenses forêts vierges,
de très grandes quantités de débris végétaux (feuilles, branches, bois...) se sont entassées sur le
sol. Au fur et à mesure que ces couches végétales étaient recouvertes (de sable, de cailloux et de
matières organiques), la pression et la température se sont tellement élevées qu’elles ont commencé
à se carboniser. C’est ainsi que se sont formés la tourbe, le lignite et la houille.
La carbonisation a libéré des gaz, surtout du méthane. Ce gaz méthane, qui est l’élément le plus
important du gaz naturel, s’est accumulé dans les couches de roches poreuses environnantes (encore
appelées «poches de gaz»).
Si nous nous référons à ce qui est arrivé dans le passé, nous pouvons conclure que la formation du
gaz naturel n’est pas liée à une période déterminée. Aujourd’hui encore, du gaz naturel se forme.
I.3.2.1.2. Extraction
On essaie de déterminer la position des couches qui pourraient contenir du pétrole ou du gaz naturel
par la pratique de la géologie et l’analyse de la structure du sous-sol. Lorsque cette étude fait apparaître
une grande probabilité de présence de gaz ou de pétrole, on procède à des forages d’essai. Les
forages sont réalisés à l’aide d’une tour de forage métallique, ou derrick, d’environ 40 mètres de
hauteur. Le derrick peut être installé sur la terre ferme ou sur une plate-forme de forage en mer.
Si la sonde atteint une couche pétrolifère, le puits peut être mis en production. Ensuite on effectue
encore quelques autres forages d’évaluation, pour délimiter l’étendue du gisement et l’importance
de ses réserves. Ces derniers forages permettent de déterminer la meilleure méthode de production
pour extraire le pétrole et le gaz naturel. Le cas échéant, le gaz brut extrait de la sorte est acheminé
par un gros pipeline vers une usine de traitement. Après le traitement, le gaz est envoyé dans le
réseau pour être vendu.
38
I.3.2.1.3. Transport
Le gaz naturel, une fois extrait et épuré, doit être transporté vers les zones de consommation,
implantées parfois à des centaines, voire à des milliers de kilomètres. Le transport s’effectue de
deux manières.
De manière générale, un gazoduc est constitué par des tubes d’acier soudés les uns aux autres. Le
diamètre des tubes varie de 20 cm à 1,40 m. Ces tubes font l’objet d’un contrôle sévère et, après
l’application d’un revêtement extérieur, ils sont enterrés afin de ne plus être visibles. Il existe deux
sortes de gazoducs.
• Gazoducs terrestres
Ces tubes, réalisés et enterrés tel que décrit ci-dessus, transportent le gaz à une pression d’environ
70 bars. Une telle pression permet de transporter d’énormes quantités de gaz en peu de temps. Pour
maintenir la pression dans les gazoducs (les pertes de pression sont dues au frottement du gaz contre
les parois du gazoduc), de puissantes stations de compression doivent être installées tous les 80 km
pour redonner de la pression au gaz après un aussi long parcours.
GREAT
IN
ZEEPIPE
TE
Poppel
NN
Zandvliet
EC
Weelde
TO
Wuustwezel
R
Eynatten
NP
Tournai
Charleroi
Namur
Anderlues
Pipelines
Blaregnies Sinsin
Rich gas
Slochteren gas
Bastogne
LNG Terminal FRANCE G.-D.
Compressor stations SPAIN LUXEMBOURG
ITALY Arlon
Storage
Pétange
07/2000
SOURCE: DISTRIGAZ
• Gazoducs sous-marins
Ces gazoducs permettent d’acheminer à terre le gaz des gisements découverts en mer. Actuellement,
plus de 3000 km de gazoducs sous-marins sont opérationnels; ils relient principalement les plates-
formes de forage implantées au large de la côte norvégienne à la côte allemande et à la côte belge
(Zeebrugge).
TRANSPORT DU GAZ NORVÉGIEN
VERS LA BELGIQUE
Statpipe
D i s t r i g a s
Norpipe Gullfaks
Statfjord Troll
Zeepipe Kollsnes
Karsto/
Sleipner
Draupner
St. Fergus Tor
Ekofisk
Eldfisk
Teesside Valhall
Etzel
Bacton Emden
Zeebrugge
Dunkerque
03/2000
SOURCE: DISTRIGAZ
39
Statfjord Troll
pipelines/ Frigg Kollsnes
Heimdal Oseberg Oslo Helsinki
LNG receiving terminals K rsto St. Petersburg
existing Sleipner Stavanger Stockholm
planned
D i s t r i g a s
or under
construction Ekofisk
Belfast W'
Tyra Copenhagen
haven
Minsk
Dublin Berlin
Emden
London Essen Warsaw
Zeebrugge Brussels Prague
Paris
Bratislava
Montoir Vienna
Bern Budapest
Ljubljana
Bilbao Lyon Zagreb Bucharest
Krk
Belgrade
La Sofia
Spezia
Fos - sur-
sur -Mer Istanbul
Rome
Lisbon Madrid
Barcelona
Cordoba
Sines
Cartagena Athens
Huelva
Skikda
Arzew
Algiers Tunis
2000
SOURCE: DISTRIGAZ
Le combustible ne doit pas être transporté par la route. A l’heure actuelle, la consommation annuelle
de gaz naturel en Belgique exigerait un charroi de plus de mille camions-citernes de 30 tonnes par
jour.
Il est techniquement possible de poser les canalisations dans les conditions les plus difficiles, dans
le fond d’une rivière, par-dessus une montagne ou à travers celle-ci.
Une autre manière de transporter le gaz naturel est de recourir à des navires spéciaux, les navires
méthaniers.
L’usine de liquéfaction se trouve toujours sur la côte du pays dont le gaz est originaire. Dans notre
pays, nous recevons du gaz d’Algérie, où il est liquéfié.
Le port terminal belge se trouve à Zeebrugge; c’est donc là que s’effectuent la regazéification et le
stockage au terminal de LNG (LNG = Liquefied Natural Gas).
40
Les navires méthaniers ont une capacité comprise entre 25 000 et 130 000 m3 de LNG (capacité du
«Methania»).
La Belgique est, en quelque sorte, la plaque tournante du transport et de la vente de gaz naturel sur
le continent européen. Actuellement, nous recevons du gaz naturel des Pays-Bas (Slochteren), de
Norvège (Ekofisk) et d’Angleterre (Bacton) via des gazoducs à haute pression, et d’Algérie (Hassi
R’Mel) sous forme liquide grâce à des navires méthaniers.
I.3.2.1.4. Stockage
Pour être certains d’avoir toujours un stock suffisant de gaz naturel dans notre pays, nous devons
pouvoir en emmagasiner de grandes quantités. C’est nécessaire parce que, pendant une période de
grande consommation ou en cas de ralentissement dans les arrivages dû à des causes accidentelles,
un petit stock serait épuisé en quelques jours.
L’utilisation des gazomètres (réservoirs) traditionnels ne constitue donc qu’une solution insuffisante.
Pour pouvoir couvrir les pointes de consommation saisonnière (hiver), il faut disposer de stocks bien
plus importants.
C’est pourquoi, en Belgique, nous disposons de 3 grands centres de stockage de gaz: à Zeebrugge et
à Dudzele sous forme liquide dans des réservoirs, à Loenhout sous forme gazeuse dans les couches
aquifères profondes, et à Anderlues et Péronnes, sous forme gazeuse également, dans d’anciennes
mines de charbon.
41
I.3.2.1.5. Distribution
La réception et le transport du gaz naturel sur le territoire belge s’effectuent via la société Distrigaz.
Celle-ci dispose pour cela d’une infrastructure importante.
Une grande partie du gaz naturel qui arrive dans notre pays est acheminée vers les pays voisins:
France, Grand-Duché de Luxembourg et Allemagne.
Les détenteurs d’une concession de vente de gaz naturel assurent la distribution de celui-ci auprès
des entreprises et des ménages.
Lorsque le gaz naturel circule dans les gazoducs, sa pression diminue progressivement à cause du
frottement contre les parois des conduites. La perte de charge est directement proportionnelle à la
distance à franchir.
La structure du réseau de gaz naturel part donc de pressions relativement élevées – pour le transport
comme pour la distribution – que l’on abaisse progressivement afin de fournir à chaque utilisateur
final la pression qui convient à ses appareils.
I.3.2.2.1. Origine
Jusqu’à ces dernières années, le butane et le propane étaient extraits presque exclusivement du
pétrole brut, lors des opérations de raffinage par distillation et par fractionnement (cracking).
Aujourd’hui, ils sont également tirés du gaz naturel par un traitement qui a pour but d’isoler les produits
condensables.
Cependant, il faut, dans tous les cas, séparer le butane et le propane des autres produits, puis les
liquéfier pour faciliter leur transport et leur distribution.
Le pétrole brut, tel qu’il arrive des puits de pétrole du monde entier, subit une série de distillations
dans d’importantes installations industrielles qu’on appelle raffineries.
Le procédé de distillation consiste à chauffer le liquide jusqu’à sa température d’ébullition pour séparer
successivement les vapeurs des différents composants, par ordre de densité.
Ces vapeurs sont ensuite condensées par refroidissement. La distillation du pétrole brut s’effectue
dans de hautes tours dont l’intérieur comporte des plateaux horizontaux où se déposent les liquides
provenant des différents gaz condensés.
Les composants les plus volatils, tels que le butane et le propane, parviennent ainsi au sommet de
la colonne où ils sont recueillis.
On les appelle communément «GAZ DE PÉTROLE LIQUÉFIÉS».
Propane
Tour de
Dénomination générale: distillation
Essences
LPG – PROPANE
LPG – AUTOGAZ
Fuels
SOURCE: FEBUPRO
42
I.3.2.2.2. Possibilités de stockage
Le butane et le propane sont stockés et transportés à l’état liquide sous moyenne pression dans des
récipients (bouteilles, citernes):
– butane: ± 1,7 bar à 15 °C,
– propane: ± 6,5 bars à 15 °C.
Bouteilles
Le butane et le propane sont livrés dans des bouteilles en acier de haute qualité (épaisseur des
parois ± 3 mm).
Cette épaisseur est nécessaire pour que les bouteilles résistent aux nombreuses manipulations dont
elles font l’objet: transport, stockage, utilisation, réexpédition vers les centres de remplissage, et cela
pendant de nombreuses années.
Leur couleur, leur capacité et leur pas de vis (gauche) diffèrent selon le système utilisé par les sociétés
distributrices de LPG.
Ces bouteilles ne peuvent être remplies que dans des centres de remplissage agréés.
Attention: des bouteilles de propane spéciales de 10,5 kg et 18 kg sont conçues pour les moteurs
de véhicules lents, chariots élévateurs (lift trucks), nettoyeurs, etc.
Elles sont équipées d’un robinet avec tube plongeur. Elles ne peuvent jamais être raccordées pour
un usage domestique normal.
43
Règles d’or pour le placement et le raccordement de bouteilles de gaz
pour usage domestique
SOURCE: FEBUPRO
44
Citernes
Il existe des citernes aériennes et des citernes enterrées construites et équipées d’après l’arrêté
royal du 21 octobre 1968 et ses modifications ultérieures (voir Addendum 7 – Attestation des tuyau-
teries).
SOURCE: FEBUPRO
Remarque
Pour le placement et le stockage des citernes, il faut respecter certaines distances de sécurité dé-
pendant du contenu total des bouteilles ou du type de citernes. Ces règles sont différentes selon la
Région.
45
I.3.2.3. LA COMBUSTION DES GAZ
Étant donné que le gaz naturel comme les gaz de pétrole liquides en phase gazeuse se composent
d’hydrocarbures (à part des matériaux internes qui ne participent pas à la combustion), ils développent
des processus de combustion analogues. Nous traiterons donc de la combustion «en général» et
indiquerons au besoin les caractéristiques du gaz naturel et du butane/propane.
La combustion est une réaction chimique rapide entre un combustible et de l’oxygène puisé dans
l’air atmosphérique. Cette réaction s’accompagne d’un important dégagement de chaleur (réaction
exothermique).
Lorsque l’on brûle un combustible gazeux ou liquide, il n’en reste que des gaz de combustion. Si l’on
brûle un combustible solide, on obtient, en plus, des déchets solides (cendres).
Il s’est produit un phénomène chimique qui a entraîné une modification durable de la matière. En
d’autres termes, une réaction chimique a eu lieu et a transformé les composants d’origine en une
nouvelle substance.
Pour connaître la composition des gaz de combustion, nous devons connaître leur structure.
Rappelons en quelques mots ce qui a été expliqué dans le chapitre «Structure de la matière», en
pages 8 et 9.
Molécule
Une molécule se compose d'un petit groupe d'atomes liés entre eux. Les molécules forment donc
des liaisons.
Atome
Si nous décomposons encore davantage la structure chimique d’une molécule, nous finissons par
obtenir un certain nombre de particules indivisibles.
Un atome est la plus petite particule d’une molécule. Il est impossible de continuer à le décomposer
chimiquement.
46
Symboles et formules chimiques
Comme nous l'avons dit, nous utilisons des signes reconnus internationalement pour désigner les
atomes et les molécules.
Les symboles atomiques les plus importants pour mieux comprendre la combustion sont:
• Carbone C
• Hydrogène H
• Oxygène O
• Azote N
• Souffre S
Ces symboles atomiques permettent de représenter, sous une forme simple, la composition d’un
corps donné. Il suffit, pour cela, de connaître le nom des atomes qui composent une molécule de ce
corps et leur nombre respectif.
La représentation d’une molécule s’appelle la formule chimique.
Exemple
Réactions chimiques
Nous parlons de réaction chimique lorsque deux corps mis en contact réagissent entre eux pour
produire un nouveau corps.
Note
Comme les molécules d’hydrogène, d’oxygène et d’azote se composent toujours de deux atomes,
elles sont représentées par les symboles suivants: H2, O2, N2.
Exemple
2H2 + O2 ➞ 2H2O
47
I.3.2.3.2. Conditions de la combustion
Le combustible
HYDROCARBURES.
L’oxygène
L’oxygène nécessaire pour obtenir une combustion est soustrait à l’air ambiant.
Note
Tous les combustibles ne peuvent pas être utilisés directement sous leur forme normale pour être
brûlés; beaucoup doivent, par exemple, être d’abord vaporisés ou évaporés pour bien se mélanger
avec l’oxygène (p. ex. le mazout).
48
Le mélange GAZ/AIR
Comme le combustible (traité dans ce manuel) et l’air comburant sont tous les deux gazeux, il est aisé
de réaliser un bon brassage de ces deux éléments et d’obtenir un bon contact entre les molécules
de gaz et l’oxygène sur le lieu de combustion – en l’occurrence le brûleur.
Mais n’importe quel mélange gaz/air ne va pas s’enflammer. La combustion ne peut s’amorcer et
s’entretenir que si la concentration volumique du gaz dans le mélange est comprise entre deux limites
bien déterminées. Ces limites s’appellent les limites d’inflammabilité:
• la limite inférieure d’inflammabilité correspond à un mélange pauvre, caractérisé par une faible
concentration de gaz. Elle est désignée au niveau international par l’appellation LEL (Low Explosion
Limit/Level);
• la limite supérieure d’inflammabilité correspond à un mélange riche, caractérisé par une con-
centration de gaz plus élevée.
Au-delà de ces limites, le mélange (trop pauvre ou trop riche) ne parvient pas à s’enflammer.
Au-dessus d’une température déterminée, le mélange s’enflamme automatiquement, quelle que
soit la concentration de gaz; on parle alors d’auto-inflammation.
Caractéristiques
Le tableau ci-après reprend les limites d’inflammabilité – à une température ambiante de 20 °C – ainsi
que la température d’auto-inflammation du gaz naturel et du B/P.
ATTENTION
Les concentrations gaz/air peuvent se modifier rapidement dans un local, sans que nous nous en
rendions compte. Par exemple, une quantité supplémentaire d’air peut affluer lorsqu’on ouvre une
porte. Si, auparavant, la concentration de gaz dépassait la limite supérieure d’inflammabilité, nous
pouvons nous trouver soudain dans les limites d’inflammabilité, situation qui donne lieu à une inflam-
mation ou à une explosion.
49
La température d’inflammation
LA COMBUSTION
Lorsque toutes les conditions sont réunies, le mélange gaz-air peut s’enflammer.
Pendant la combustion, plusieurs substances nocives pour l’environnement apparaissent dans les
gaz de combustion.
Gaz carbonique
Oxyde d’azote
Le terme d’oxyde d’azote (NOx) est une appellation globale qui recouvre essentiellement le monoxyde
d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Le NOx est dégagé durant la combustion lors d’une réaction
endothermique. C’est un gaz acidifiant qui contribue à l’apparition des pluies acides. La formation du
NOx est surtout influencée par la température de la flamme.
Le dégagement de NOx peut être réduit grâce à l’application de différentes techniques nouvelles
de combustion (p. ex. l’abaissement de la température de combustion par refroidissement de la
flamme). Ces techniques diffèrent d’une marque de brûleur à l’autre.
Les valeurs NOx sont exprimées en mg/kWh ainsi qu’en ppm (parts par million, nombre x de particules
de NOx par million de particules).
Le label environnement «Ange bleu» (Allemagne) impose une valeur limite de 100 mg/kWh ou
57 ppm pour le NOx.
50
I.3.2.3.3. Types de combustion
Combustion complète
Nous parlons d’une combustion complète lorsqu’il n’y a plus de particules inflammables dans les
gaz de combustion.
Combustion incomplète
Nous parlons d’une combustion incomplète lorsqu’il reste des particules inflammables dans les gaz de
combustion.
Types de combustion
La quantité d’air constitue un facteur important qui permettra ou non une combustion complète.
Dans ce cas, le mélange comburant contient juste assez d’oxygène pour brûler entièrement le com-
bustible.
L’ensemble du carbone et de l’hydrogène se lie entièrement avec l’oxygène, si bien que les gaz de
combustion se composent de:
CO2
H2O
N2
COMBUSTION STOECHIOMÉTRIQUE
Gaz de combustion: Gaz carbonique CO2
Vapeur d’eau H2O
Azote N2
Air ambiant
21 % oxygène O2 Gaz naturel
79 % azote N2 CnH2n+2
51
COMBUSTION COMPLÈTE AVEC EXCÈS D’AIR
La composition des gaz de combustion est la même qu’en cas de combustion stoechiométrique, mais
comme une quantité excessive d’air a été introduite, cet air se retrouvera dans les gaz de combustion.
On y trouvera donc également une quantité supplémentaire d’azote et d’oxygène.
CO2
H2O + O2 + N2
N2 COMBUSTION AVEC EXCÈS D’AIR
NOx
Gaz de combustion: Gaz carbonique CO2
Vapeur d’eau H2O
Azote N2
Oxygène O2
Oxyde d’azote NOx
Air ambiant
21 % oxygène O2 Gaz naturel
79 % azote N2 CnH2n+2
Dans ce cas, une quantité insuffisante d’oxygène pourra intervenir dans la combustion. Des particules
non brûlées seront donc présentes dans les gaz de combustion. Le principal élément imbrûlé est le
carbone, lequel ne se lie pas entièrement avec l’oxygène.
CO2
H2O + CO
N2
COMBUSTION INCOMPLÈTE AVEC DÉFAUT D’AIR
NOx
Gaz de combustion: Gaz carbonique CO2 + Monoxyde de carbone CO
Vapeur d’eau H2O
Azote N2
Oxyde d’azote NOx
Air ambiant
21 % oxygène O2 Gaz naturel
79 % azote N2 CnH2n+2
52
COMBUSTION INCOMPLÈTE AVEC EXCÈS D’AIR
Du fait de l’excès d’air, il restera une certaine quantité d’oxygène dans les gaz de combustion. Il faut
donc chercher ailleurs la cause de la mauvaise combustion.
Celle-ci est généralement due à un mauvais fonctionnement du brûleur. La flamme peut, par exemple,
lécher par endroits une surface froide, ce qui fera tomber sa température au-dessous de la tempé-
rature d’inflammation.
CO2
H2O + CO + O2 COMBUSTION INCOMPLÈTE AVEC EXCÈS D’AIR
N2
Gaz de combustion: Gaz carbonique CO2 + Monoxyde de carbone CO
NOx Vapeur d’eau H2O
Azote N2
Oxygène O2
Oxyde d’azote NOx
Air ambiant
21 % oxygène O2 Gaz naturel
79 % azote N2 CnH2n+2
Le facteur d’air (n) est le rapport entre la quantité d’air réellement utilisée et la quantité d’air théori-
quement nécessaire ou stoechiométrique.
NOMBRE DE m3 D’AIR
PAR m3 DE GAZ 8,8 9,7 29,5 23
Formule:
53
Exemple
Pour le gaz naturel, nous pouvons prendre une moyenne de 10 m3 d’air par mètre cube de gaz.
Mais, dans la pratique, on va, par exemple, assurer un apport de 13 m3 d’air.
• À la température des gaz de combustion, cette quantité sera, par exemple, pour des gaz de com-
bustion à 200°:
273° + 200°
–––––––––– x 14 m3 = 1,614 x 14 m3 = 22,596 m3 de gaz de combustion
273° + 20°
L’excès d’air ne peut pas être trop important, car il fait augmenter le volume des gaz de combus-
tion.
L’excédent d’air de combustion (O2 et N2) ne participe pas à la combustion mais s’échappe chaud
par la cheminée. On perd ainsi une importante quantité de chaleur.
Dans la pratique, il s’agit donc d’obtenir une combustion complète avec un excès d’air aussi petit
que possible.
Un excès d’air trop petit ou trop grand est néfaste et augmente la perte de gaz de combustion.
54
RELATION ENTRE L’EXCÈS D’AIR ET LA TENEUR EN CO2
C’est lors d’une combustion complète avec l’air théoriquement nécessaire que l’on trouve
la teneur en CO2 théoriquement maximale (combustion stoechiométrique n = 1).
Les concentrations maximales que peut atteindre le CO2 sont différentes pour chaque combustible.
Pour permettre la comparaison entre les différents combustibles, on indique toujours le pourcentage
maximum de CO2 dans les gaz comburés secs.
On appelle «gaz comburés secs» le volume total de gaz comburés produits par la combustion théo-
rique complète, dont on a extrait toute la vapeur d’eau.
En cas de combustion complète avec excès d’air, il est impossible d’atteindre la teneur maximale en
CO2 car le volume total des gaz de combustion a augmenté.
L’excès de volume d’oxygène et d’azote a un effet diluant; la concentration en CO2 s’en trouve
réduite.
Dans la pratique, il est donc toujours impossible d’obtenir les concentrations maximales en CO2,
puisque nous travaillons toujours avec un excès d’air.
I.3.2.3.5. Formation du CO
55
En règle générale, on peut dire que la combustion incomplète et, donc, la formation de CO est causée,
dans les appareils ouverts, entre autres par:
– une quantité insuffisante d’air frais dans le local – PRÉVOIR UNE OUVERTURE D’ADMISSION
POUR L’AIR COMBURANT;
– une quantité insuffisante d’air frais au niveau des ouvertures d’aspiration de l’air primaire –
NETTOYER LES OUVERTURES D’ASPIRATION ET LE BRÛLEUR;
– un mauvais fonctionnement ou un défaut de construction du brûleur – CONTRÔLER LE MONTAGE
ET LE FONCTIONNEMENT DU BRÛLEUR;
– échangeur de chaleur encrassé – NETTOYER OU REMPLACER L’ÉCHANGEUR DE
CHALEUR;
– mauvais fonctionnement de la cheminée d’évacuation des gaz comburés – CONTRÔLER / NET-
TOYER ET ÉVENTUELLEMENT ADAPTER LA CHEMINÉE D’ÉVACUATION;
– emploi «impropre» (par ex. utiliser un chauffe-eau de cuisine de type A pour remplir une bai-
gnoire) – INSTALLER UN APPAREIL ADAPTÉ;
– présence d’une ventilation mécanique (hotte de cuisine, séchoir avec évacuation...) qui provoque
une dépression – ASSURER UNE ADMISSION SUPPLÉMENTAIRE D’AIR FRAIS.
CONCENTRATION
TEMPS D’EXPOSITION ET SYMPTÔMES
ppm %
56
I.3.2.3.6. Unités de chaleur
– L’unité utilisée au niveau international (unité SI) pour toutes les énergies et donc aussi pour la
«quantité de chaleur» est le JOULE.
Symbole: J
Unité dérivée: Megajoule ou 1.000.000 J – symbole: MJ
Unité utilisée auparavant: la calorie (symbole: cal).
– Si nous voulons exprimer la quantité de chaleur ou d’énergie que peut produire un brûleur ou un
appareil, nous parlons de quantité de chaleur par unité de temps ou de PUISSANCE.
1 kW = 860 kcal/h
57
I.3.2.3.7. Point de rosée
L’eau qui s’est formée chimiquement durant la combustion est transformée directement en vapeur
d’eau par la température élevée.
Cette vapeur d’eau entraînée dans les gaz de combustion humides quitte la cheminée avec eux.
Si les gaz de combustion refroidissent, par exemple par contact avec une paroi froide de la cheminée,
il y aura condensation.
La vapeur d’eau se recondense en eau.
– du type de combustible
en cas de combustion stoechiométrique:
• gaz naturel environ 59 °C,
• gaz de pétrole environ 54 °C.
– de l’excès d’air:
le point de rosée dépend de l’excès d’air du mélange gaz/air tel qu’indiqué dans le graphique ci-
dessous:
Le point de rosée
Point de rosée
60
53
50
40
30
Excès d’air
1 1,3 1,5 2 3
SOURCE: ELECTRABEL
58
I.3.2.3.8. Pouvoir calorifique, chaleur de condensation
On appelle POUVOIR CALORIFIQUE la chaleur dégagée par la combustion complète effectuée dans
des conditions bien déterminées de 1 m3 de gaz naturel ou 1 kg de combustible solide.
L’eau qui se forme pendant la combustion est immédiatement transformée en vapeur d’eau par la
chaleur intense.
Cette vapeur d’eau contient une quantité de chaleur qui s’échappe généralement par la cheminée.
Nous l’appelons la chaleur latente.
Seuls les appareils à condensation peuvent encore utiliser la chaleur latente de vaporisation, ou cha-
leur de condensation, en extrayant cette chaleur des gaz de combustion à l’aide d’un échangeur
de chaleur. La vapeur d’eau se condensera donc en eau.
Au niveau international, on présuppose les conditions de départ suivantes pour le combustible et l’air
comburant pour effectuer des mesures pratiques:
– pression absolue de 1013 mbars (pression atmosphérique normale),
– température de 273,15 K (0 °C).
Les produits de combustion sont refroidis à 0 °C.
Les pouvoirs calorifiques d’un gaz ne sont pas constants mais fluctuent légèrement (selon la com-
position exacte du gaz).
(*) les valeurs du pouvoir calorifique du butane et du propane à 15 °C sont très différentes de celles
des autres gaz.
59
CHALEUR DE CONDENSATION
Hs = Hi + chaleur de condensation
Exemple
Nous avons constaté que la combustion de 1 m3n de gaz naturel d’Algérie libère 2,10 m3 de vapeur
d’eau.
ou
ou
• Le condensat est légèrement acide et doit donc être traité comme tel.
Ammoniaque
Machine à laver
Alcalin
Eau de mer
Eau domestique
Eau distillée Norme
60
I.3.2.3.9. Débit calorifique – puissance utile – rendement
• La quantité d’énergie fournie au brûleur des appareils par le gaz par unité de temps – le
DÉBIT CALORIFIQUE – doit être aussi constante que possible.
GAZ NATUREL
Comme ce sont des produits naturels, les gaz naturels vendus en Belgique ont chacun leur com-
position, leur densité et leur pouvoir calorifique spécifiques. En outre, ces valeurs varient dans le
temps pour chaque gaz.
C’est pourquoi on a introduit la notion d’«INDICE DE WOBBE» pour le gaz naturel.
L’indice de Wobbe est la mesure de la quantité d’énergie fournie au brûleur d’un appareil.
On s’efforce de maintenir cette quantité d’énergie aussi constante que possible. A pression
égale du gaz, le débit calorifique d’un appareil reste constant si l’indice de Wobbe est maintenu
constant.
Unité: MJ/m3n
Symbole: W
BUTANE / PROPANE
Comme nous avons affaire ici à une composition pratiquement constante, le débit calorifique est
constant.
• La PUISSANCE UTILE d’un appareil est la quantité d’énergie transmise par le brûleur au fluide
caloporteur (eau ou air) du système de chauffage par unité de temps.
• Pour les applications de chauffage, on considère l’énergie fournie par le combustible – le débit
calorifique - comme INPUT et la puissance utile comme OUTPUT.
ATTENTION
Si l’on applique la méthode ci-dessus pour déterminer le rendement d’un appareil à condensation,
on risque d’obtenir un rendement supérieur à 100 %, car on compare dans ce cas avec le pouvoir
calorifique inférieur.
61
I.3.2.3.10. Appareils à haut rendement
Pour le gaz naturel, on a introduit les labels HR+ et HR TOP qui signalent respectivement au client
un «APPAREIL À HAUT RENDEMENT» et un «APPAREIL À CONDENSATION».
Label HR+
PERTES 11 % 11 % 5%
SENSIBLES
RENDEMENT DE
LA CHAUDIÈRE
(sur base
88 % 92 % 104 %
du pouvoir
calorifique
inférieur)
PERTES 12 %
SENSIBLES 8% 2%
HR+ HR+ HR-TOP
SOURCE: ARGB
• GARANTIES DE SÉCURITÉ
– Marquage CE: l’appareil répond aux normes belges et européennes les plus strictes en matière
de sécurité,
– I2E+ : l’appareil convient pour tous les gaz naturels distribués en Belgique, sans qu’il soit néces-
saire d’y apporter des adaptations.
– Consommation minimum d’énergie, ce qui implique une émission minimum de CO2 et est
respectueux de l’environnement.
62
• GARANTIES COMMERCIALES
Chaudières murales:
– garantie totale d’un an sur le matériel, la main-d’œuvre et les frais de déplacement;
– service après-vente pendant 10 ans après arrêt de la production du modèle; livraison des pièces
comprise;
– assistance technique de la marque en Belgique;
– formation technique permanente des installateurs de l’appareil concerné.
Chaudières au sol:
– garantie de 5 ans sur le corps de chauffe, incluant le matériel, la main-d’œuvre et les frais de
déplacement;
– livraison de pièces pendant 10 ans après l’arrêt de la production du modèle;
– assistance technique de la marque en Belgique;
– formation technique permanente des installateurs de l’appareil concerné.
SERPENTIN
ÉCHANGEUR DE
CHALEUR EN ALUMINIUM
BRÛLEUR
NTC 2
VENTILATEUR
Évacuation
BLOC GAZ des fumées
GAZ RETOUR
BLOC GAZ
AMENÉE D’AIR VENTILATEUR
SOURCE: RADSON
63
Label HR-TOP
LE TOP DU TOP!
Les chaudières à gaz naturel à condensation porteuses du label de qualité HR-TOP garantissent
un maximum d’économies dans le cadre de l’utilisation rationnelle de l’énergie (URE).
Le label de qualité HR+ garantit déjà que la chaudière répond aux exigences les plus strictes de la
directive européenne relative au rendement. C’est ce qui se fait de mieux en matière de chaudière
de chauffage central traditionnel à basse température.
Mais le gaz naturel présente encore d’autres avantages : comme il ne contient pas de souffre, la vapeur
d’eau présente dans les produits de combustion peut être condensée dans la chaudière proprement
dite. De la sorte, on récupère pratiquement toute la chaleur des produits de combustion.
Résultat: un rendement de plus de 100 % (sur la base du pouvoir calorifique inférieur Hi).
– GARANTIES TECHNIQUES
Outre le marquage CE obligatoire et l’agrément I2E+, comme pour tous les appareils au gaz naturel,
ce label offre encore une garantie en matière de:
• rendement:
(suivant la directive européenne 92/42/CEE)
À la puissance nominale (pleine charge, Pn en kW): au moins (91 + log Pn) % (température
moyenne de l’eau 70 °C); Pn = puissance nominale installée.
À charge partielle (charge partielle = 0,3 x Pn en kW): au moins (97 + log Pn) % (température
de l’eau à l’entrée de la chaudière = température de retour: 30 °C).
• émissions:
Le CO et le NOx présents dans les produits de combustion exempts d’air et d’eau (0 % d’O2)
ne peuvent pas excéder:
– CO: max. 100 mg/kWh,
– NOx: max. 150 mg/kWh (classe 3 suivant la norme européenne EN 297-A3/1996).
– GARANTIES COMMERCIALES
• Une garantie totale (omnium) sur le matériel, la main-d’œuvre et les frais de déplacement
pendant un an et une garantie de cinq ans sur le corps de chauffe pour les défauts de fabri-
cation, si la chaudière a été installée conformément aux prescriptions du fabricant.
• La livraison des pièces de rechange garantie pendant une période de 10 ans après l’arrêt
de la production du modèle.
64
CONSEIL
Pour obtenir le rendement maximum d’une chaudière à gaz à condensation porteuse du label HR-
TOP pendant toute la saison de chauffe, l’installation doit être conçue pour tourner en permanence
à une température très basse de l’eau.
EXEMPLE
Arrivée d’air
Évacuation
des fumées Ventilateur
Injecteur
Purgeur manuel + brûleur
Électrode Chambre de
d’ionisation mélange
SOURCE: RADSON
65
I.3.2.3.11. Synthèse
CONDITIONS DE LA COMBUSTION
– le combustible et l’air comburant doivent être présents dans la bonne proportion avant l’allu-
mage;
– le mélange doit être porté localement à une température supérieure à la température d’allumage
(veilleuse, électrode d’allumage...).
– assurer l’admission de combustible et d’air comburant suivant les trois conditions susmen-
tionnées.
SÉCURITÉ
Un mélange gaz/air est inflammable à température ambiante s’il possède la bonne concentration de
gaz et si la température d’allumage voulue est atteinte.
Ces conditions sont réunies, entre autres, lors de la combustion contrôlée dans les appareils.
Mais lorsque ces conditions sont réunies à la suite de l’accumulation d’un mélange gaz/air dans un
local fermé, nous perdons le contrôle de la combustion. Sous l’effet de l’accumulation, il se produit
en un très court laps de temps une grande quantité de chaleur qui ne parvient pas à s’échapper du
local fermé ➞ EXPLOSION.
66
I.4. SUBSTANCES PRÉSENTES DANS L’EAU (LIQUIDES)
Parler de substances présentes dans l’eau, c’est évoquer la qualité de l’eau.
La qualité est une notion très relative car une eau totalement inadaptée à une utilisation donnée peut
être satisfaisante pour une autre application.
La qualité de l’eau potable, par exemple, dépend des substances dissoutes dans l’eau.
I.4.1. CYCLE
La majeure partie ne peut absolument pas être utilisée comme eau potable car elle contient du sel
(eau de mer) ou est polluée.
Outre l’eau de surface, on compte également d’énormes quantités d’eau dans le sol. On parle d’eaux
souterraines.
Une fois à la surface, l’eau est absorbée dans les couches d’air autour de la terre par évaporation.
Ces couches d’air sont en mouvement continu en raison des écarts de température.
Dans les couches d’air supérieures, la vapeur d’eau s’épaissit en nuages et se transforme en brume,
pluie, grêle ou neige.
La majeure partie de l’eau de pluie revient comme eau de surface dans la mer, une partie pénètre
dans le sol et s’ajoute aux eaux souterraines.
Bien que près de 5/7 de la planète soient composés d’eau, celle-ci demeure une substance pas-
sionnante.
L’eau potable se distingue par le fait qu’elle répond à une série de critères.
Parmi les principales propriétés, citons:
– elle doit être pure, insipide, inodore et incolore;
– elle ne peut être gazeuse que dans une faible mesure (H2CO3);
– elle peut contenir une faible quantité de carbonate de calcium (CaCO3);
– elle ne peut contenir des chlorures et des sulfates qu’en très faible dose;
– les liaisons d’ammoniac et d’azote ne peuvent en aucun cas être présentes.
67
Les nouvelles directives européennes apportent davantage de précision à cet égard: voici quelques
extraits de la directive 98/83/CEE DU CONSEIL du 3 nov. 1998.
pH ≥ 6,5 et ≤ 9,5
L’eau présente, en outre, un schéma de dilatation curieux. Elle peut non seulement se présenter dans
une série d’états d’agrégation, elle résiste également à toutes les modifications.
On peut chauffer ou faire bouillir de l’eau et la laisser s’évaporer; après refroidissement, l’eau retourne
à son état initial comme si rien ne s’était produit.
L’eau constitue également un excellent vecteur. L’eau peut être, par exemple, utilisée pour transporter
la chaleur de la chaudière aux radiateurs, ou pour transporter le froid vers les parois de refroidisse-
ment.
L’eau est également un conducteur électrique.
Si le froid, la chaleur ou le courant disparaissent, l’eau demeure. Elle ne laisse aucune trace. La
qualité et la composition initiales restent inchangées.
Il est également possible de diluer des substances plus concrètes dans l’eau où elle fera alors of-
fice de vecteur. En ajoutant des substances étrangères à l’eau, on parle, en fonction du résultat, de
mélange ou de solution.
On parle de mélange hétérogène lorsque l’on ajoute une substance à l’eau sans qu’elle ne se mé-
lange de manière durable (voir Chapitre I.1.2. – Éléments, atomes, molécules, liaisons, mélanges).
Lorsque l’on mélange de l’eau à de l’huile ou à du mercure, par exemple, on constate après un bref
moment que le mercure est sous l’eau, l’eau au milieu et l’huile flotte sur l’eau. Les liquides non
miscibles forment des couches en fonction de leur densité relative. Les surfaces de séparation sont
toujours horizontales.
68
I.4.2.2. SOLUTION
Le café constitue donc une solution. Si la solution conserve sa couleur ou son goût comme dans
notre exemple, on dit que la solution est stable.
Dans le cas contraire, des substances données se déposent sous l’effet de la différence de densité
relative.
Si l’on observe un dépôt ou une sédimentation, la solution n’est pas totalement stable et le modèle
moléculaire doit être de temps en temps ajusté. On lit dans ce cas sur l’emballage: Agiter avant
l’emploi.
Il existe des applications dans lesquelles aucun dépôt ne peut se produire, dans les encres et les
colles, par exemple. Dans ce cas, on aide le vecteur en y ajoutant un stabilisateur. Le stabilisateur,
qui peut se présenter sous la forme de liquide ou de solide, assure la stabilité de la solution.
Les substances solides dissoutes dans l’eau forment parfois une solution à ce point stable que l’on
parle de types d’eau.
– Substances solides
• L’eau de mer contient du sel, on parle même d’eau saumâtre. Les concentrations de sel peu-
vent varier en fonction des conditions extérieures. Les mesures de l’eau de mer indiquent que la
concentration de sel est plus élevée dans les régions chaudes que dans les régions froides où les
précipitations sont abondantes et diluent la solution.
Le sel de mer ne forme pas de dépôts dans l’océan. Les courants et la marée sans cesse changeante
maintiennent la stabilité de la solution. Dans les bassins stagnants, le sel se dépose. On y récolte le
sel dans ce qu’on appelle des salines (marais salants).
• Le calcaire constitue aussi une substance solide soluble dans l’eau. Parfois naturellement présent
dans l’eau provenant des rivières de montagne ou des sources, parfois ajouté, le calcaire joue un
rôle important dans notre secteur d’activité.
La quantité de calcaire est un critère décisif dans la “santé” d’une installation. La norme européenne
relative à l’eau potable prévoit une dureté minimum (dureté totale) de 15 °F (degrés français).
Lorsqu’on adoucit l’eau à l’aide d’un adoucisseur d’eau, il faut tenir compte de ces minima.
La confusion règne souvent au sujet des degrés utilisés pour identifier la dureté de l’eau.
69
SOURCE: BWT
Dépôt de calcaire
dans des conduites sanitaires
• Le fer se présente surtout dans l’eau traversant les régions tourbeuses et qui est extraite à de
grandes profondeurs. Bien que non toxique, au contraire même indispensable à notre organisme,
la présence de fer dans l’eau potable s’accompagne toutefois d’effets secondaires désagréables.
Le principal problème réside dans la coloration jaune-rouge de l’eau. Aucune lessive n’est vraiment
blanche lorsque l’eau contient du fer. Des traces jaunes sont toujours visibles. Les baignoires se co-
lorent, elles aussi, et à terme, le niveau d’eau utilisé laisse des marques. Les robinets non étanches
causent des taches jaunes. L’eau ferrugineuse devient trouble à la cuisson.
La déferrisation est possible mais représente, à petite échelle, un processus coûteux et complexe.
• Les boues se mélangent aussi volontiers à l’eau en mouvement. Les personnes qui pompent
elles-mêmes leur eau au moyen d’un groupe hydrophore observent des résidus épais de boue qui
se déposent dans la crépine d’aspiration.
Les compagnies des eaux qui captent l’eau principalement à des grandes profondeurs sont souvent
confrontées au problème de la teneur en boue de l’eau. Non seulement la boue doit être éliminée, mais
la quantité est parfois si importante qu’un deuxième problème se pose: l’élimination des déchets de
boue. Depuis quelques temps, on sèche la boue, on la comprime et on la transporte ensuite vers des
entreprises qui utilisent les déchets traités pour la construction des routes.
Conclusion: les substances solides peuvent former avec l’eau un mélange ou une solution plus ou
moins stable. Étant donné qu’il s’agit de substances solides, leur élimination s’effectue par filtration,
à l’aide de tamis.
– Substances liquides
L’eau représente naturellement le vecteur par excellence pour dissoudre un autre liquide. Ne dit-on
pas “mettre de l’eau dans son vin”? Dans un robinet mélangeur, on mélange de l’eau froide et chaude
pour obtenir de l’eau à la température souhaitée. En réalité, on mélange de l’eau froide (= eau pota-
ble) à de l’eau chaude (= liquide étranger). Pour éviter que de l’eau éventuellement polluée ne reflue
d’une installation à eau chaude dans les conduites d’eau, il faut placer un clapet anti-retour.
Certaines compagnies des eaux diluent du chlore dans l’eau pour prévenir les infections.
Conclusion: la filtration n’apporte ici aucune solution parce que nous avons affaire à une solution
parfaite. Mieux vaut prévenir que guérir. La distillation représente, en général, la seule solution pour
annuler la fusion.
70
– Organismes vivants
L’eau potable est de bonne qualité. Au cours de son traitement, l’eau passe par diverses étapes
avant que l’on puisse parler d’eau potable. Un excellent biotope, donc, pour les organismes vivants
qui se plaisent dans l’eau pure, riche en oxygène. La formation d’un biofilm dans la conduite favorise
la prolifération de colonies de legionella, salmonelle et autres bactéries.
Bactérie Legionella
Conclusion: ici aussi, mieux vaut prévenir que guérir. L’aménagement de l’installation et le contrôle
continu de la température de l’eau doivent pouvoir décourager la prolifération d’intrus indésirables.
– Gaz
Les gaz sont également solubles dans l’eau. Qui ne connaît pas l’eau gazeuse?
Certains gaz présentent l’inconvénient de donner une odeur à l’eau et de s’y dissoudre. Les compa-
gnies des eaux laissent donc d’abord déposer l’eau captée dans des lits d’oxydation tout en réalisant
une cure d’oxygène.
Conclusion: les gaz sont également solubles dans l’eau. Leur élimination n’est possible que par ven-
tilation. La filtration au charbon actif représente parfois une solution. En cas extrême, le rayonnement
par lampes d’ozonisation peut apporter l’oxygène nécessaire pour éliminer les odeurs indésirables.
– Matériau radioactif
Il est possible de rendre l’eau radioactive par rayonnement. On recourt, en général, volontairement à
ce processus à des fins médicales. Des accidents peuvent également arriver. On pense, par exemple,
aux fuites dans le circuit de refroidissement des centrales nucléaires.
On procède de même en médecine nucléaire. On dissout un composant radioactif dans une solution
aqueuse. En fonction de la nature, de la dose et de la composition de celle-ci, on sait à l’avance ou
le liquide injecté va aboutir. On parle de marqueurs. Une fois le produit en place, l’eau a joué son rôle
de vecteur et la substance nucléaire peut agir. Cette méthode est souvent utilisée pour les produits
de contraste lors des examens par scanner.
Conclusion: l’eau peut être rendue radioactive par irradiation. La filtration ou le traitement ne suffisent
pas à éliminer les composants actifs. Seuls la nature et le temps sont à même d’éliminer progressi-
vement les rayons.
Dans plusieurs cas, l’eau risque de se polluer spontanément. Le mécanisme est toujours le même
mais ici nous n’effectuons pas de mélange. En vertu de processus chimiques, des intrus – souvent
des substances indésirables – prolifèrent ou se retrouvent dans l’eau. Il en résulte un mélange ou
une solution. Si cette présence comporte des risques, on parle alors de pollution de l’eau.
71
Les pesticides, insecticides et nitrates en provenance des grandes exploitations agricoles pénètrent
dans le sol et contaminent les eaux souterraines. Les métaux lourds, les boues et les matériaux non
recyclables sont souvent stockés avec négligence. En cas de précipitation, ils se diluent dans l’eau
de pluie et pénètrent à leur tour dans le sol.
SOURCE: PIDPA
Processus de production d’eau PIDPA Oud-Turnhout
Bien que les compagnies des eaux sélectionnent leurs sources avec le plus grand soin, il est quasi
impossible d’utiliser l’eau telle quelle, sans traitement supplémentaire. On distingue deux types d’eau,
en fonction de leur site de captage:
– eau souterraine
À partir d’une certaine profondeur, les eaux souterraines provenant des couches les plus profondes
ont presque toujours la même composition.
L’eau souterraine est exempte de polluants chimiques et bactériologiques, et est d’excellente qualité.
Captée à moindre profondeur, l’eau est de moins bonne qualité car les substances chimiques, les
nitrates de l’engrais de couverture et les pesticides peuvent pénétrer jusqu’à ces profondeurs.
En général, les eaux souterraines ne contiennent pas d’oxygène dissous. D’autres substances in-
désirables peuvent toutefois être présentes, tels le gaz carbonique, le manganèse, l’ammonium ou
le fer.
On ventile les eaux souterraines pour apporter de l’oxygène et éliminer le gaz carbonique.
Pour préserver la qualité bactériologique de l’eau jusqu’au client, l’eau potable est décontaminée.
72
1. CAPTAGE DE L’EAU 2. VENTILATION 3. DÉCANTATION
L’eau souterraine est pompée Étant donné que l’eau sou- Du lait de chaux est ajouté à
de puits de 60 à 100 mètres terraine ne contient pas ce stade. Ce procédé favorise
de profondeur. d’oxygène, de l’oxygène est notamment la formation de pail-
ajouté au moyen de gicleurs. lettes de fer. Ces paillettes de
fer sont ensuite séparées.
SOURCE: PIDPA
Ces filtres sont remplis de sable Les bassins souterrains en béton Ces pompes propulsent l’eau
de diverses granulométries qui stockent l’eau pure. jusque dans les châteaux
font office de tamis naturel. d’eau.
SOURCE: PIDPA
– eau de surface
L’eau de surface contient toujours de l’oxygène dilué mais sa composition évolue sans cesse. Elle est
polluée par la boue et les algues, par des matières organiques qui causent des problèmes d’odeur
et de goût en raison des bactéries. Les compagnies de distribution d’eau potable qui captent l’eau
de surface ont donc beaucoup plus de travail pour la transformer en eau potable.
73
Le traitement comprend les étapes suivantes:
1. On stocke l’eau dans des bassins de rétention et des lacs artificiels, et on laisse la nature effectuer
son autopurification.
2. Suite à l’addition de floculants dans l’eau, les petites particules solides en suspension dans l’eau
sont capturées et transformées en flocons. Ces flocons sont ensuite retenus dans des filtres.
Un rinçage régulier élimine les polluants des filtres. Les polluants sont ensuite traités dans une
installation de traitement des boues.
3. Lors de la filtration double couche, les flocons restants et éventuellement l’ammonium sont éliminés
au moyen de filtres à hydroanthracite et à sable.
4. Les algues et les matières organiques sont amenées à la surface par des bulles d’air et ensuite
évacuées.
5. L’eau s’écoule ensuite vers un lit de charbon actif. Les traces de pollution organique, tels les
pesticides, adhèrent au charbon actif. Dans le même temps, un effet de purification important est
obtenu au niveau des substances nuisibles qui influencent le goût et l’odeur de l’eau.
6. On peut enfin encore désinfecter l’eau pour limiter autant que possible la prolifération des bac-
téries résiduelles dans le réseau de distribution. Un traitement postérieur au moyen de lampes
d’ozonisation ou au chlore exerce un effet désinfectant.
Nous avons déjà vu qu’un constituant élémentaire de la matière est appelé “atome”. Un atome se
compose d’un noyau positif (+) autour duquel gravitent un certain nombre d’électrons chargés né-
gativement (–).
Dans une situation normale, l’atome est électriquement neutre: le noyau a une charge positive égale
au nombre d’électrons négatifs qui gravitent autour de lui.
Dans certaines circonstances, on peut ajouter ou ôter des électrons à un atome, avec pour consé-
quence que l’atome n’est plus électriquement neutre. Un tel atome chargé est appelé ion.
Des ions sont formés lors de la dissolution de certaines substances dans l’eau, par exemple.
Lorsque l’on dissout du sel de cuisine (NaCl) dans de l’eau, la molécule NaCl se décompose en
2 atomes chargés (ions):
– un ion de sodium chargé positivement Na+
– un ion de chlore chargé négativement Cl-
74
Ce sont les ions (atomes chargés) des substances dissoutes dans l’eau qui transforment l’eau en
électrolyte (liquide conducteur électrique).
Quelques exemples de substances chimiques, dissoutes dans l’eau, et leur valeur électrique:
Sodium Na+ ion monovalent chargé positivement
Calcium Ca2+ ion bivalent chargé positivement
2+
Magnésium Mg ion bivalent chargé positivement
Cuivre Cu2+ ion bivalent chargé positivement
Zinc Zn2+ ion bivalent chargé positivement
2–
Carbonate CO3 ion bivalent chargé négativement
Groupe hydroxyde OH– ion monovalent chargé négativement
En cas d’interaction entre métaux, et entre métaux et liquides, il se produit toujours un transport d’ion
dont il faut tenir compte.
Les métaux se rencontrent cependant rarement à l’état pur dans la nature.
Au fil des siècles, grâce à la science de la métallurgie, l’homme a réussi à extraire les métaux des
minerais. Les minerais sont des roches et autres matières de la terre dans lesquelles les métaux sont
enfermés par une série de liaisons chimiques.
Il est d’autant plus difficile de purifier les métaux que ces liaisons sont fixes dans la nature (songez,
par exemple, au fer, un métal commun qui ne se rencontre jamais à l’état pur). À l’inverse, une fois le
fer pur obtenu, les mêmes métaux auront d’autant plus tendance à se retransformer dans le minerai
d’origine.
La différence de potentiel sera d’autant plus négative que cette tendance du métal est marquée, par
exemple, par oxydation (qui représente en réalité un processus électrique).
En cas d’immersion dans l’eau, on constate que chaque métal s’oxyde (se lie à l’oxygène de l’eau).
La tension électrique sera d’autant plus élevée que cette oxydation est importante. Chaque métal
présente donc sa propre différence de potentiel (par rapport à l’hydrogène).
(Des températures d’eau très élevées peuvent provoquer une inversion des potentiels de tension.
C’est le cas notamment pour le fer et le zinc au-delà de 65 °C. Ce phénomène entraîne une corrosion
des tubes galvanisés, lorsqu’ils véhiculent de l’eau très chaude)
Le métal sera d’autant plus enclin à retourner à son état initial que cette tension est négative; on dit
alors que le métal est commun.
75
SOURCE: REVUE SANILEC
Formation de rouille
par corrosion
On peut donc classer les métaux de communs à nobles, avec à chaque fois une légère modification
de la différence de potentiel.
Lorsque l’on plonge ces métaux dans un liquide conducteur riche en oxygène, par exemple, ils vont
également créer des tensions entre eux.
On verra que, suite à l’interaction avec l’électrolyte (échange massif d’ions), le métal le moins noble
se dissoudra lentement au profit du métal le plus noble. Ce phénomène peut avoir des conséquences
désastreuses si l’on n’en tient pas compte dans le secteur sanitaire: corrosion sévère des composants,
voire de l’installation toute entière.
D’autre part, on peut également tirer parti de cette interaction. Nous en reparlerons plus loin au
chapitre I.5.2. Électrolyse.
• Dans une installation sanitaire, on peut d’abord utiliser des tuyaux galvanisés et ensuite des
tuyaux de cuivre, mais pas l’inverse. En effet, si du cuivre est utilisé en amont (dans une conduite
ascendante d’un bâtiment à appartements, par exemple) et si l’on prolonge à l’étage par un tuyau
galvanisé, l’eau chargée de cuivre (ions de cuivre) circulera dans le tuyau galvanisé et, en cas de
stagnation, le métal le plus noble (ions de cuivre) attaquera le métal le moins noble (la fine couche
de protection en zinc du tuyau galvanisé).
Une fois cette couche de zinc attaquée, l’acier sous-jacent (fer) subira le même sort.
Remarque: dans les installations de chauffage central, on constate les mêmes phénomènes de
corrosion. Le tuyau de cuivre, par exemple, libère des ions de cuivre chargés qui attaqueront les
radiateurs en acier (fer). Cependant, étant donné que l’installation de chauffage central fonctionne
en circuit fermé et que la totalité de l’oxygène de l’électrolyte sera épuisée après un moment, la
corrosion s’arrêtera après quelques semaines.
Dans le cas des tuyaux et des radiateurs en acier, la corrosion se produit également car l’eau
riche en oxygène extrait des ions de fer à l’acier; ceux-ci se lient alors à l’oxygène pour former de
la magnétite (3Fe + 2O2 → Fe3O4).
76
Cette corrosion se poursuit jusqu’à ce que la totalité de l’oxygène soit épuisée. Lors de la mise
en service de l’installation, et donc lors du premier remplissage, cela peut prendre plusieurs se-
maines.
La corrosion d’une installation de chauffage central doit donc être recherchée au niveau d’une
connexion non étanche à l’oxygène. En cas de légères fuites aussi, il faudra parfois rajouter de
l’eau qui contient de l’oxygène, relançant ainsi le processus de corrosion.
• Lorsque l’on place une chaudière en cuivre dans une installation sanitaire, il faudra également
poser des conduites en cuivre.
• Dans le cas de chaudières en acier, la paroi interne est émaillée (vitrifiée). On place généralement
dans la chaudière une anode réactive du métal le moins noble, le magnésium. En cas de dom-
mages légers occasionnés à l’émail, le magnésium commun réactif (Mg2+) se comportera comme
une anode (pôle positif) et sera attiré par le métal le plus noble (cathode); il colmatera ainsi la
fissure et assurera une protection.
I.5.2. ÉLECTROLYSE
Les différences de potentiel que nous venons d’évoquer peuvent également être utilisées de manière
positive.
Tout comme l’anode réactive dans une chaudière exerce une action positive, nous pouvons échanger
des métaux via un électrolyte, avec comme seul objectif de purifier davantage encore ces métaux.
Par souci de clarté, citons un exemple. Prenons donc l’électrolyse du cuivre car celui-ci se laisse
facilement purifier.
Électrolyse du cuivre
Lorsque l’on extrait le cuivre de la mine, tout l’art consiste à purifier le minerai en suivant différentes
étapes.
Sur le site de production de la mine, le minerai brut est déjà purifié à ± 90 % par fusion et par une
série de processus chimiques et physiques.
Pour obtenir ensuite du cuivre pur à 99,8 %, il faut appliquer un traitement électrolytique.
Les divers produits en cuivre tels les fils, les tuyaux et les feuilles de cuivre sont fabriqués à partir de
ce cuivre pur à près de 100 %.
Notons que le cuivre pur à 100 % n’existe pas mais on peut s’en approcher de très près.
Anode
Le cuivre impur est moulé en plaques carrées (munies de 2 oeillets de suspension) d’environ 5 cm
d’épaisseur et d’un poids d’environ 200 kg.
Ce sont les anodes. Grâce aux deux œillets, on peut suspendre ces plaques dans un bac en
béton.
77
SOURCE: UMICORE
Anodes, dans l’attente du bain
d’électrolyse
Les bacs en béton, dans lesquels les anodes sont plongées, sont remplis d’un électrolyte: une solution
d’acide sulfurique, d’eau et de sulfate de cuivre.
Cet électrolyte est chauffé à 60 °C pour accélérer encore le processus électrolytique.
On suspend ensuite une fine plaque de cuivre pur entre les deux anodes du bac, laquelle fera ensuite
office d’anode.
SOURCE: UMICORE
Salle d’électrolyse
Nous avons à présent un métal noble (une cathode de cuivre pur) placé à côté d’un métal moins
noble (anode de cuivre impur) dans une solution électrolytique.
Le métal le moins noble (anode) se dissout et les ions de cuivre (Cu2+) se déposeront dans le bac via
un échange avec l’électrolyte au niveau de la cathode plus pure (plus noble) (Cu).
On accélère ce processus en appliquant un courant continu à ces plaques (entre 200 et 250 Am-
pères/m²).
Les anodes sont reliées au pôle positif (+) et les cathodes au pôle négatif (-).
Au cours de l’électrolyse, les particules de cuivre positives vont lentement, par transfert d’ions, se
déposer sur les cathodes qui augmentent ainsi de volume.
Les anodes se dissolvent, pendant que les impuretés se dissolvent dans l’électrolyte et précipitent
dans la cuve d’électrolyse.
Les principaux métaux présents dans le précipité sont ensuite purifiés à nouveau.
Les cathodes croissent ainsi de ± 5 kg à plus de 120 kg. Le cuivre obtenu est très pur (à plus de
99,9 %) et peut être transformé en produit final (fil, tuyau, plaques, etc.).
78
Nous avons dans ce cas tiré parti des couples galvaniques et du transfert d’ions entre les métaux.
SOURCE: UMICORE
Cathodes composées
de cuivre pur
I.5.3. CORROSION
Étant donné que les phénomènes de corrosion dans les installations peuvent avoir des causes variées
et donnent souvent lieu à une interprétation erronée du problème et donc à un mauvais traitement,
il convient de faire analyser les dommages par des spécialistes.
Des décisions trop hâtives risquent d’occasionner plus tard des dégâts encore plus importants.
Il est cependant utile d’examiner de plus près certains aspects de la corrosion pour avoir un meilleur
aperçu du monde complexe du transport des liquides.
Chaque matériau de conduite présente ses propres limites. Il faut donc tenir compte des charges
maximum que les matériaux peuvent supporter.
Le liquide qui coule dans la conduite attaque lentement mais sûrement la paroi du tuyau, en particulier
aux endroits où le courant est le plus élevé.
C’est surtout le cas au niveau des coudes et des raccords entre tuyaux de diamètres différents où
l’on enregistre des courants plus forts. Tout passage irrégulier occasionne dans l’eau des turbulences
supplémentaires susceptibles de causer une érosion.
D’où l’importance d’un calcul exact des diamètres des tuyaux pour garder les vitesses d’écoulement
dans des limites raisonnables.
Il est généralement admis que, si la vitesse d’écoulement de l’eau reste limitée à 1-1,5 m par seconde,
on n’enregistrera aucun phénomène de corrosion.
79
I.5.3.2. CORROSION THERMIQUE
On apprend en chimie qu’une augmentation de la température accélère une réaction chimique. Une
corrosion, synonyme dans de nombreux cas de réaction chimique, de combustion ou d’oxydation,
se produira plus rapidement dans l’eau chaude.
Bien que faible, un couple galvanique a plus de chance de se développer dans les installations d’eau
chaude que dans l’eau froide.
D’autre part, une eau trop chaude risque de causer une formation de calcaire importante (dépôt de
carbonate de calcium CaCO3) qui entraîne le colmatage du tuyau.
De petits colmatages locaux engendrent un effet venturi ayant des accélérations de flux pour corol-
laire.
Attention: de l’eau trop chaude (65 °C) peut entraîner une formation de calcaire tandis que de l’eau
à 50 °C, par ex., est dangereuse pour le développement éventuel de Legionella; une eau chaude qui
approche les 60 °C au robinet est donc idéale.
Dans le cas des conduites en plastique, on constate aussi que celles-ci ne sont pas entièrement
étanches à l’oxygène. Ces conduites sont d’autant plus perméables que la température est élevée.
Dans les installations de chauffage central, l’eau contient donc de petites quantités d’oxygène, à
l’origine de la corrosion (voir couples galvaniques).
Tout l’art consiste à maintenir la température de l’eau à son niveau optimal.
Dans bon nombre de cas de corrosion, ces 2 paramètres jouent un rôle très important.
Nous avons déjà vu que des matières peuvent se décomposer en atomes chargés (ions).
Si l’on dissout, par exemple, du sel de cuisine (NaCl) dans de l’eau, on obtient de l’eau, des ions Na+
et des ions Cl-.
Considérons à présent la composition de l’eau: eau = 2 atomes d’hydrogène H et 1 atome d’oxy-
gène O.
H2O H+ + OH-
80
Donc sur 10 millions de molécules, on a 1 H+
1 1
soit –––––––––– ou –––7 ou pH 7
10.000.000 10
OH-
+
H
La norme européenne prévoit pour l’eau potable un pH compris entre 6,5 et 9,5.
6,5 ≤ pH ≤ 9,5
Nous savons aujourd’hui qu’en fonction de son origine (eau souterraine pompée, rivières, bassins de
retenue, étangs, etc.), l’eau potable contient plus ou moins d’acide carbonique (CO2). L’eau contenant
de grandes quantités d’acide carbonique est plus acide et présente donc un pH plus bas.
La chimie nous apprend que les acides permettent de dissoudre aisément les sels. Le carbonate de
calcium (CaCO3), ou le calcaire de l’eau, constitue également un sel.
Lorsque l’acide carbonique dissout les sels, l’eau devient plus riche en sels de calcium et de magné-
sium (calcaire). Elle est donc plus calcaire ou plus dure.
81
C’est pourquoi la dureté de l’eau doit, elle aussi, répondre à des normes.
La norme européenne relative à l’eau potable prévoit une dureté minimum (dureté totale) de l’eau
de 15 °F (degrés français).
(1 °F (degré français) = 0,56 °D (degré allemand) = 10 mg CaCO3 par litre).
Le rapport complexe entre dureté et degré d’acidité est un peu plus explicite dans le diagramme de
Hissel.
Diagramme de Hissel
50
pH 6,5
40
A
30
TH CA
pH 6,75
(°F)
20
C
pH 7,00
10 pH 7,25
pH 7,50
pH 7,75
B pH 8,00
0 10 20 30 40 50
TAC (°F)
Supposons que nous ayons une eau dont la composition est celle du point A tandis que le pH =
7,25.
Ce type d’eau forme du tartre. Si nous remplaçons dans cette eau tout le calcium par du sodium
(ce qui se produit dans un adoucisseur), nous obtenons de l’eau dont la composition correspond au
point B. Il s’agit d’une eau très agressive.
En réalité, l’adoucissement peut s’effectuer jusqu’au point C.
82
I.5.3.5. CORROSION PAR LES COUPLES GALVANIQUES
A
Anode Cathode
(plaque (plaque
en acier) en acier)
Oxygène
Paroi poreuse
Lorsque l’on bombarde l’une des plaques d’oxygène et l’autre pas, on constate la formation d’un
courant entre les deux plaques.
Les deux plaques du même métal vont malgré tout former un couple galvanique. La plaque en contact
avec le milieu riche en oxygène se comporte comme une cathode, la plaque en milieu normal (moins
d’oxygène) est donc moins noble par rapport à l’autre et fait alors office d’anode.
Exemple
Supposons qu’un petit débris de laine d’acier tombe dans un tuyau en cuivre (lors de l’astiquage) et
adhère à la paroi.
Étant donné que le cuivre est plus noble que l’acier, le morceau de laine d’acier se désagrège.
Toutefois, la zone sous le débris qui adhère sera moins exposée à l’eau riche en oxygène de l’ins-
tallation sanitaire. Une anode est donc formée. Les zones situées directement à côté du débris
constituent la cathode.
Un piquage peut en résulter.
Dans tout tuyau en métal (en inox, cuivre, acier, galvanisé, etc.), un polluant peut de cette manière
donner lieu à un couple électrique.
Exemple
D’où l’importance d’un bon ébarbage et de la prévention de fissures et de recoins dans les installa-
tions.
De même, certaines pièces rotatives de l’installation assurent des concentrations variées en oxygène,
avec parfois une corrosion pour corollaire.
83
De ce qui précède, nous retiendrons surtout ceci:
• le pH et la dureté de l’eau doivent être connus avant que l’on procède au montage de
l’installation;
SOURCE: SOUDAL
I.6.1. COLLES
Dans le souci d’une finition plus nette et étant donné que l’on requiert des techniques de raccord
présentant moins de risques d’incendie que les soudures à flamme nue, les colles présentent un
intérêt certain.
Le collage représente cependant un processus plus compliqué qu’il n’y paraît à première vue.
84
2. La force d’adhésion est déterminée par les forces primaires et secondaires. Les forces primaires
lient les atomes entre eux, elles assemblent les atomes. Les forces secondaires sont les forces
qui lient les molécules.
3. Jadis, la théorie relative à la colle reposait sur la pénétration de la colle liquide dans les pores des
matières à relier. On partait du principe que la résistance à la traction d’un assemblage était d’autant
plus élevée que la colle pouvait pénétrer plus profondément dans un maximum de pores. On ne
pouvait donc coller que des substances poreuses. Les colles modernes peuvent être appliquées
en couches beaucoup plus fines et sur des surfaces beaucoup plus lisses. Les applications pour
colles à prise rapide ne manquent pas.
Nous supposons que la polarité des pièces à coller est identique. Lors de l’application, la colle se
lie aux atomes (forces primaires); ensuite, lors de la compression des pièces l’une contre l’autre, les
molécules se lient (forces secondaires). Le joint de colle est ici formé.
Le joint de colle est mis à rude épreuve lors des essais réalisés sur les assemblages collés. Quatre
essais sont réalisés à titre expérimental.
Traction Compression
Joint
de colle
Une charge parallèle à la surface d’encollage rencontre une résistance importante du joint de colle.
La charge de rupture est très forte sur le joint de colle. Cette charge se présente souvent en cons-
truction; les vitesses de vent élevées narguent les joints longitudinaux de bitume et les membranes
de couverture en EPDM des toitures élevées.
85
I.6.1.2. TYPES DE COLLES
Il existe une grande diversité de colles, chacune étant conçue pour une application spécifique.
On distingue deux types de colle en fonction de leur nature: les colles à dissolution et les colles de
remplissage.
Si l’assemblage doit être définitif et si le joint de colle doit être imperméable, résistant aux rayons UV
et insoluble, on doit choisir une colle spécifique qui apporte une solution définie pour une application
donnée. On utilise souvent des colles PVC.
On effectue en réalité un joint à froid car la colle contient des solvants actifs qui dissolvent le PVC.
Une fois la surface dissoute, les matières volatiles s’évaporent et le PVC fondu se solidifie à nouveau
pour former un assemblage homogène.
Pour améliorer la qualité de la soudure, le matériau fondu sera remplacé par de la matière de charge
également présente dans la colle.
SOURCE: IMPERBEL
SOURCE: IMPERBEL
Les colles en suspension dans l’eau ou solubles dans l’eau ne conviennent pas aux applications
extérieures ni dans un environnement humide; les colles acryliques encore moins.
Les colles néoprènes sont un peu plus résistantes et peuvent être utilisées comme colles de contact
et d’assemblage.
86
Les colles à base de polyuréthane procurent des assemblages résistant à l’eau et aux intempéries.
Leur volume croît en séchant; le joint de colle nécessite donc un traitement ultérieur.
Elles se présentent sous la forme de deux flacons, chacun rempli d’un produit différent.
Tant qu’ils restent séparés, rien ne se passe. Mais lorsqu’ils sont mélangés, il se produit une réaction
chimique qui s’accompagne en général d’un dégagement de chaleur.
La colle peut ainsi durcir rapidement, les solvants s’évaporent et l’on obtient dans de brefs délais un
assemblage particulièrement résistant. Ces produits donnent de très bons résultats sur des supports
lisses.
TOLUENE
FACILEMENT INFLAMMABLE
NOCIF A L’INHALATION
FACILEMENT NOCIF
INFLAMMABLE
87
Quelques pictogrammes visibles sur les chantiers
Concentration
Lorsque la concentration de substances volatiles (on devrait pouvoir parler ici de gaz) est plus im-
portante que la limite inférieure d’inflammabilité, L.I.I., et plus faible que la limite supérieure d’inflam-
mabilité, L.S.I., nous avons affaire à un mélange inflammable dans la zone d’explosion.
Nous rappelons que ces valeurs se situent à 7 % et 14 % pour le gaz naturel. Ces valeurs semblent
relativement faibles, et c’est le cas.
Si on veut cependant brûler un annuaire téléphonique, on remarquera rapidement qu’un livre épais
ne prend pas facilement feu. Ce même essai, page par page, réussit assez bien. La concentration
de papier est ici moindre.
Même dans un local aéré, un “nuage” de mélange explosif peut être localement présent, plus préci-
sément au-dessus de la surface d’encollage.
Valeurs limites
Des problèmes se posent lorsque des valeurs limites déterminées, propres à une substance donnée,
sont atteintes, voire dépassées.
Elles diffèrent d’une substance à l’autre et sont définies par la loi.
Les travailleurs ne peuvent être exposés à ces valeurs limites pendant une journée de travail ordi-
naire de 8 heures.
88
Concentration maximum autorisée
MAC (Maximal Accessible Concentration)
Cette valeur représente la limite dans laquelle les travailleurs peuvent être exposés pendant
8 heures de travail par jour, à raison de 5 jours par semaine et pendant toute la durée de leur carrière
sans mettre leur santé en danger.
Valeurs plafonds
TCV (Threshold Ceiling Values)
Inhalation
L’inhalation de ces substances volatiles peut provoquer des réactions allant des démangeaisons,
toux, évanouissements, aux lésions pulmonaires graves, empoisonnement et étouffement.
Il ne faut pas perdre de vue que ces effets néfastes et leurs conséquences peuvent être aigus ou
chroniques.
En d’autres termes: le problème survient immédiatement après l’inhalation, le sujet est pris de vertige,
perd éventuellement connaissance, c’est une conséquence aiguë.
Les conséquences sont plus graves encore, et d’ailleurs parfois difficilement décelables, lorsqu’elles
se manifestent beaucoup plus tard. On parle ici de conséquences chroniques qui peuvent dégénérer
en maladie débilitante.
Il va de soi que lorsqu’on manipule des produits toxiques, on doit porter une attention toute parti-
culière à son hygiène personnelle. Se laver soigneusement les mains, ne pas toucher des aliments
ni les porter à la bouche avec des mains sales, ne pas fumer, ne jamais utiliser de chiffon comme
mouchoir… Ces précautions semblent couler de source, et tel est le cas, mais on n’y prête que trop
peu attention.
I.6.2. MASTICS
Les mastics, sous toutes leurs formes, se composent de matières organiques ou minérales. Ils se
distinguent des colles comme suit:
1. Ils restent en général élastiques. Ils ne sèchent qu’en surface et on parle dans ce cas de forma-
tion de pellicule. Ils ne durcissent donc pas, de sorte qu’ils peuvent constamment absorber les
vibrations en tous genres et les modifications continues de longueur causées par la dilatation et
le retrait.
89
2. Les mastics sont des produits d’étanchéité, pas de collage. Ils ne résistent pas, par exemple, aux
épreuves auxquelles les colles doivent faire face. Mais ils possèdent d’autres qualités. Citons no-
tamment la résistance à la chaleur. L’étanchéité entre les éléments d’une chaudière est obtenue
en utilisant le mastic adéquat. Le montage d’un bouchon d’évacuation dans un évier requiert un
autre type de mastic.
3. Les mastics demandent un soutien. Ils ne peuvent garantir l’étanchéité ou l’obturation que s’ils
sont tendus ou serrés. Un mastic est une substance auto-obturatrice qui remplit sa mission en
s’appuyant sur un effet mécanique: tension, vissage, entre brides...
4. Les mastics peuvent être démontés et détachés. Mais pas les colles!
Dans le cas des mastics aussi, l’emballage n’est pas garant du contenu.
À l’instar des divers types de colle, les fabricants optent de plus en plus
pour un conditionnement sous cartouche pour pistolet applicateur car le
trait plus net et le dosage plus précis fournissent un résultat de qualité
supérieure.
SOURCE: BISON
Le mastic que l’on utilise pour étancher les filetages appartient également à cette catégorie.
Sur le plan linguistique, le terme mastic provient du latin “masticum” (mastic, résine du lentisque). Il
désigne l’apprêt de vitrier, un produit utilisé par les vitriers pour placer les vitres dans des châssis en
bois. L’huile de lin était et est encore utilisée comme solvant du mastic, qui durcit à terme.
I.6.3. SILICONES
Les cartouches de pâte collante, gélatineuse, liquide presque épaisse, que nous appelons commu-
nément silicone, cachent davantage de savoir-faire que l’on pourrait supposer à première vue.
Les poitrines surdimensionnées, arborées fièrement par les dames sous des robes cintrées en satin,
cachent, ici encore, plus de silicone que l’on pourrait croire, mais ça c’est une autre histoire!
Les silicones sont essentiellement des polymères dont les chaînes principales se composent d’ato-
mes de silicium et d’oxygène.
90
En fonction des substances qui y sont ajoutées ou auxquelles ils sont mélangés (on parle volontiers
de réticulation), les silicones peuvent se présenter sous la forme d’huiles, de graisses, de caoutchoucs
synthétiques ou de plastique.
On oublie souvent que l’huile de silicone est à la base de nos célèbres cartouches. Parfois vendue
comme spray dans un flacon pulvérisateur sous pression, l’huile de silicone constitue l’un des lubri-
fiants les plus doux qui existent. Grâce à sa capacité de pénétration dans un environnement riche en
corrosion et en tartre, ce type de spray est surtout bien connu comme dégrippant.
Quelle que soit sa forme, cette huile conserve toujours ses propriétés hydrofuges, lubrifiantes, iso-
lantes électriques et stables à la chaleur.
La différence majeure avec les matières thermoplastiques et thermodurcissables réside dans le fait
que, sous l’effet de la chaleur, la silicone ne reste pas malléable mais bien élastique.
Cette propriété est obtenue par l’ajout de styrène-butadiène, un nom compliqué pour désigner un
composant cependant bien connu et utilisé dans les couvertures de toiture.
Les silicones sont utilisées pour des éléments à fixer ou à immobiliser mais qui ne peuvent être collés
en raison de leur structure.
Parfois ces éléments doivent pouvoir rester mobiles les uns par rapport aux autres, absorber les
vibrations. La silicone ne constitue toutefois pas un produit miracle.
Lors du choix du produit adéquat parmi le large éventail de produits disponibles sur le marché, il ne
faut pas perdre de vue les points suivants:
1. Les silicones ne collent pas et n’adhèrent pas sur un support poussiéreux ou humide. Si on vide
les joints d’une maçonnerie pour appliquer des bavettes en plomb, on crée exactement ce type
d’environnement. La poussière de pierre très fine collera dans la silicone mais on n’aura aucune
adhérence. Un support propre, sec et exempt de graisse est donc essentiel.
2. Le support est parfois poreux. Si, en outre, il est exposé à l’eau pendant un moment, il ne sera
en aucun cas question d’adhérence. Il est donc nécessaire d’appliquer une couche de fond qui
prépare le support au produit.
3. La pression d’un pistolet applicateur ne pose, en général, aucun problème. La difficulté surgit
lorsqu’il faut finir le raccord avec le produit adhésif. Évitez donc d’appliquer un cordon trop large.
Frottez immédiatement le joint à l’aide d’une solution savonneuse. La silicone ne colle pas sur le
savon et ce traitement accélère la formation d’une pellicule.
4. Un support peut également être trop lisse pour empêcher l’adhérence et l’étanchéité. Il faut rendre
la surface rugueuse pour obtenir une meilleure adhérence.
5. Toutes les cartouches ne contiennent pas de la silicone.
6. La silicone peut également se présenter sous la forme d’une substance presque liquide dans un
tube à presser.
91
I.6.3.1. TYPES DE SILICONE
On trouve dans le commerce une série de produits conçus pour notre secteur. Il faut s’assurer que
le produit sélectionné convient bien à l’application visée.
1. Silicone à base d’acide acétique: les joints élastiques dans les pièces humides, souvent chaudes,
peuvent faire l’objet de moisissures. Le client ne s’en aperçoit que lorsque la couche de moisis-
sure vire au noir. Un produit à base de polysiloxane est indiqué dans ce cas. L’odeur de vinaigre
typique trahit la présence de polysiloxane dans le produit. Ce produit pour joints est disponible en
plusieurs coloris, peut être traité à température ambiante, est fongicide et conserve son élasticité.
Attention, toutefois, car l’acide acétique attaque les conduites en plomb mais aussi en cuivre.
SOURCE: SOUDAL
2. Silicone neutre: après la révolution du plastic, on retourne à présent à nos racines. La pierre
naturelle a le vent en poupe. Les éviers, les plans de travail des cuisines mais aussi les tablet-
tes d’évier, etc. sont réalisés en pierre de taille bleue ou en marbre. C’est très esthétique. Il faut
toutefois être prudent parce que si l’on place un évier dans une tablette et qu’on étanche à l’aide
de produit ordinaire, on risque de faire, dans la pierre naturelle, des taches de graisse tenaces
que l’on ne pourra plus éliminer. Il existe heureusement une solution. Il faut opter pour un produit
neutre monocomposant. Le tube contient de l’huile de silicone qui se durcit sous l’effet de l’humidité
ambiante, ce qui empêche ainsi la formation de taches de graisse disgracieuses. L’étiquette indique
parfois silicone alcoxy neutre.
PAS DE F
DE TACH
ORMATIO
ES
N
SOURCE: SOUDAL
92
3. Silicone oxime neutre: est indiquée pour l’étanchéité des baignoires acryliques et des murs car-
relés.
4. Silicones rouges et bleues, originales: elles sont à base d’huile de silicone et sont disponibles
en tubes et en cartouches. Elles sont utilisées pour réaliser des joints hydrofuges à hautes tem-
pératures. On parle parfois de joint d’étanchéité liquide.
Il existe, en outre, une série de cartouches de silicone qui se présentent plus ou moins de la même
manière mais qui, sur le plan technique, appartiennent davantage à la catégorie des mastics. Il s’agit
notamment des produits utilisés pour effectuer des réparations provisoires aux toitures.
Les cartouches d’acrylique à base d’eau sont très utilisées. Disponibles en plusieurs coloris, ces pro-
duits sont destinés à réparer les fissures au niveau des raccords du plâtrage et pour finir les raccords
entre les appuis de fenêtre et les murs ainsi que les joints secs divers.
Attention: certaines marques commercialisent un produit acrylique à base de silicone. Ce produit peut
être utilisé dans un environnement humide.
La cartouche acrylique à base de solvant n’est pas dénuée d’intérêt. Sur le plan des applications, elle
est comparable à l’acrylique précité à base d’eau, mais ce produit peut être en revanche appliqué
sur une surface humide. Il est également possible de l’utiliser par temps de gel.
I.6.3.2. MOUSSE DE PU
Les deux versions durcissent rapidement et étanchent non seulement fissures et ouvertures mais
remplissent aussi une fonction d’adhésif.
Elles permettent d’ancrer des portes intérieures dans la maçonnerie sans devoir forer ni visser.
Si vous utilisez de temps en temps ce type de produit, nous recommandons l’achat d’un nettoyant
pour mousse PU. Une pulvérisation suffit pour éliminer sans tache l’excès de mousse appliquée.
La mousse à dilatation réduite (“low expansion”) a fait récemment son entrée sur le marché.
On peut comparer ces mousses aux savons pour machine à laver qui réduisent la formation de
mousse. De par leur dilatation réduite, il est plus facile d’estimer le résultat et on obtient un résultat
final de qualité supérieure.
93
Dans le cas des bâtiments qui
doivent répondre à des critères
anti-incendie, les trémies de
tuyauterie constituent souvent
un maillon faible. Pour ce cas
précis aussi, il existe de la mous-
se ignifuge pour assurer une
étanchéité anti-incendie.
SOURCE: HILTI
Enfin, pour conclure, disons encore un dernier mot sur une cartouche de silicone qui paraît pour le
moins très curieuse. L’ouverture du pistolet se compose d’un petit tube assez long, et on n’utilise non
pas une cartouche mais bien deux.
Que se passe-t-il? Quand on presse la poignée, chacune des cartouches libère une substance qui
en soi ne change pas. Mais les deux substances réagiront entre elles, se dilateront comme de la
mousse PU, s’échaufferont et enfin se durciront.
SOURCE: HILTI
94
CHAPITRE II: PHYSIQUE
Au quotidien, nous utilisons le terme poids alors qu’il s’agit en réalité de masse.
La masse représente une mesure de la pesanteur d’un corps.
Si l’on veut déterminer la masse d’une baignoire en fonte par rapport à celle d’une baignoire en
plastique, on établit une unité.
Le kg comme unité de masse est repris dans le système SI (Système International d’Unités).
Le système SI a été défini pour pouvoir utiliser les mêmes unités dans différents pays.
Ce système a pour avantage de pouvoir comparer des calculs à l’échelon international sans devoir
procéder à des conversions.
Symbole Conversions
Mégagramme
Multiple Mg 1 000 kg 1.103 kg 1 000 000 g
(tonne)
Unité kilogramme kg 1 kg 1 000 g
95
II.1.2. VOLUME
Le volume nous renseigne sur l’espace qu’occupe un solide, un liquide ou un gaz. Le volume d’un
parallélépipède rectangle peut être déterminé en mesurant la longueur, la largeur et la hauteur.
Dans les formules, le volume est représenté par le symbole V.
L’unité de volume est le m³ (mètre cube).
Le dm³ (= 1 litre) et le cm³ (aussi abrégé cc) représentent des unités plus petites.
10
9
8
7
6
5 10
9
4 8
7
3 6
5
2 4
3
1 2
1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
II.1.3. FORCE
La force présente toujours une direction et un sens. Lorsque vous ouvrez une porte, la vitesse est
modifiée. C’est ce que l’on appelle l’effet dynamique de la force.
96
Force et effet dynamique correspondant
Si l’on applique une force constante sur un corps, la vitesse augmente ou diminue (les muscles du
dinosaure fournissent une force et permettent de le faire accélérer, ou lors de la décélération d’un
véhicule, la vitesse diminue sous l’effet de la force de friction de la voirie sur les roues).
Dans le système SI, l’unité de force est le newton (N), le symbole est F.
F = force en N
m = masse en kg Formule: F = m . a
a = accélération en m/s²
• Levier
Le levier représente un moyen d’augmenter une force. L’effet de levier est lié à la distance jusqu’au
point de rotation. Si le bras d’un levier est deux fois plus long, il faut exercer une force deux fois moins
grande.
Pour soulever un poids, il faut fournir un travail (voir aussi chapitre II.1.8.).
Le travail fourni = force . déplacement.
S2
L2
K1 L1 L2 K2
S1 L1
A1 A2
97
L1 représente la distance de la force 1 (K1) au point d’appui
L2 représente la distance de la force 2 (K2) au point d’appui
Travail A1 = K1 . S1
Travail A2 = K2 . S2
Le levier est en équilibre lorsque le travail à gauche et le travail à droite du levier sont identiques.
Donc A1 = A2, ou K1 . S1 = K2 . S2
On constate que S2 est nettement supérieur à S1 → donc K2 est nettement inférieur à K1.
Donc, plus L2 augmente, plus le déplacement S2 est élevé et plus la force K2 à fournir est réduite.
K1 S2 L2
––– = ––– = –––
K2 S1 L1
II.1.4. DENSITÉ
La densité d’une matière correspond à la masse de cette matière par unité de volume.
La densité est également appelée masse spécifique ou densité de masse (densité absolue).
Unités selon SI: kg/m³, kg/dm³, g/dm³ ou g/cm³, le symbole est ρ (prononcez rhô).
Le poids spécifique d’une matière correspond au poids de cette matière en newton (N) par unité
de volume.
Le bloc de plomb et le grand cube La pièce d’échec en laiton présente une masse plus élevée
de mousse ont la même masse. que celle de la pièce en aluminium.
Le nombre du poids spécifique (en N/dm³) est 9,81 fois plus grand que le nombre de la masse spé-
cifique (en kg/dm³), voir aussi le chapitre II.1.5. Force gravitationnelle.
98
Type de matière Masse spécifique Poids spécifique
kg/dm³ N/dm³
Solides
cuivre 8,9 87
plomb 11,4 112
acier 7,9 77,42
liège 0,24 2,35
glace 0,9 8,8
Liquides
eau 1 9,8
eau de mer 1,03 10,1
mazout domestique 0,85 8,3
Exemple
En d’autres termes, un bloc massif en acier de 1 m³ possède une masse de 7900 kg mais un poids
de 7900 kg . 9,81 N/kg = 77 420 N.
Pour permettre la comparaison entre divers types de gaz, la densité doit être définie dans les mêmes
conditions.
Dans des conditions normales, la pression est de 1013 hPa (= 1013 mbars) au niveau de la mer
(pression atmosphérique) et la température est de 273 K (= 0 °C).
Le volume est, dans ces conditions, indiqué par n (normale), par exemple m³n.
Les conditions standard de l’industrie du gaz présentent une pression de 1013 hPa (= 1013 mbars)
et une température de 288 K (= 15 °C).
Dans les conditions standard, le volume est indiqué par s, par exemple m³s.
99
Densité relative
La densité relative d’un gaz représente le rapport entre la masse d’un volume de gaz et la masse
d’un volume d’air sec, dans les mêmes conditions. Cette grandeur permet de déterminer si un gaz
va monter ou descendre s’il est dispersé dans un local.
Propane 1,560
Butane 2,070
Tout corps est attiré par la terre. Cette force d’at- La force gravitationnelle est la force d’attraction qui
traction est appelée gravitation. Cette gravitation existe entre deux objets.
ne peut être mesurée directement mais bien indi- Elle sera d’autant plus faible que la distance entre
rectement. les deux objets est grande. La force gravitationnelle
n’est pas la même à tous les endroits du globe:
Il faut pour ce faire suspendre une masse à un
dynamomètre (“balance à suspension”). La valeur
mesurée correspond au poids. g1
g2
Le rapport de la force gravitationnelle à la masse g3
est appelé “accélération due à la gravité”.
L’unité est le N/kg et le symbole est g.
g3<g2<g1
100
Il y a deux raisons à cela:
1. la rotation de la terre autour de son axe. Les corps situés à l’équateur tournent plus rapidement
qu’aux pôles (force centrifuge). De ce fait, au niveau de l’équateur s’exerce une force contraire à
la force d’attraction terrestre, de sorte que les corps sont écartés de la terre.
2. l’aplatissement de la terre aux pôles (ou l’élargissement à l’équateur, par la force centrifuge). La
force d’attraction de la terre sur un corps dépend en fait de la distance entre le centre de gravité
de la terre et le corps en question. La force d’attraction sera d’autant plus faible que cette distance
est importante.
Cette distance est la plus réduite aux pôles (22 km de moins qu’à l’équateur); la force d’attraction
y est donc plus élevée.
Cette distance est la plus élevée à l’équateur (22 km de plus qu’aux pôles); la force d’attraction y
est donc la plus faible.
II.1.6. POIDS
Étant donné que la force d’attraction est (pratiquement) identique à tous les endroits de la terre, le
poids demeure toujours en rapport constant identique avec la masse, et il n’est dès lors pas erroné
de dire: “Je pèse 55 kg”.
Les balances mesurent une force. Ce que nous souhaitons connaître en fin de compte lorsque l’on
est sur la balance, c’est notre masse, mais la mesure de notre poids (force) est la méthode la plus
simple pour connaître cette masse. Sur la terre, notre masse et notre poids sont toujours dans le
même rapport. En connaissant l’un, on connaît l’autre.
Sur d’autres planètes, ces deux grandeurs peuvent bel et bien différer. Les astronautes qui ont
marché sur la lune, par exemple, y ont affiché un poids bien plus faible que sur la terre. Sur la lune,
on pèse un sixième du poids mesuré sur la terre.
La balance mesure toujours une force, et si on la convertit en masse à l’instar de la conversion sur
la terre, on obtient une valeur proche. Vous n’avez donc pas maigri: votre masse demeure toujours
identique.
101
Ou, pour l’exprimer correctement: une personne qui pèse 540 newtons sur la terre ne pèsera que 90
newtons sur la lune, mais sa masse sera toujours de 55 kilogrammes.
Pour calculer le poids d’un objet, on calcule la force gravitationnelle exercée sur cet objet.
Pour pouvoir déplacer ce “poids”, nous devons exercer une force. La formule est la suivante:
F = force en N;
m = masse en kg; Formule: F = m . g
g = accélération due à la gravité en N/kg
Le principe d’Archimède s’énonce comme suit: tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part
de celui-ci une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume de fluide
déplacé. Cette force s’exerce toujours perpendiculairement et vers le haut.
Si l’objet est moins lourd que l’eau qu’il déplace, la force de la poussée verticale suffit pour faire
flotter l’objet.
En raison de sa forme, un bateau déplace beaucoup d’eau et la poussée verticale peut dès lors
porter le bateau et une charge lourde.
eau déplacée
eau déplacée
PRINCIPE D’ARCHIMÈDE
102
La poussée verticale d’un corps peut être calculée au moyen des formules:
(1) F = m . g
(2) m = V . ρ
• m = masse de l’eau déplacée en kg
• V = volume en m³
• ρ = (rhô) densité de l’eau en kg/m³
• F = force en N
• g = accélération de la force gravitationnelle en m/s
Si l’on complète la formule (1) et (2), on obtient:
• F =V.ρ.g
II.1.8. TRAVAIL
Le travail représente la force qui déplace un objet sur une distance donnée.
TRAVAIL
force
10 mètres
déplacement
W = travail en joules
F = force en newtons (= m . a) Formule: W = F . Δx
Δx = déplacement en mètres
Dans le système SI, l’unité de travail est le joule (J). Le joule correspond au travail d’une force d’1 N
se déplaçant d’un mètre dans la direction de la force.
Exemple
Parle-t-on de travail lorsque vous exercez une force sur une chaise avec votre poids?
Non, car il n’y a pas de déplacement.
Dans l’exemple ci-dessus, l’auto effectue-t-elle un travail? Oui, car on a une force, un déplacement
de 10 mètres, et la force et le déplacement s’exercent dans la même direction.
Supposons que la masse de l’automobile est de 1200 kg et que son accélération équivaut à 1,8 m/s².
Calculez le travail fourni par le moteur de l’auto.
103
II.1.9. ÉNERGIE
Lors de la réalisation d’un travail, l’énergie peut être convertie d’une forme à l’autre.
Exemple: lors de la chute d’un objet, l’énergie potentielle est convertie en énergie cinétique.
Lors d’un travail, l’énergie peut être transférée sur un autre objet.
Exemple: l’énergie cinétique du bras d’un joueur de basket est transférée sur la balle.
Lors d’un travail, aucune énergie ne se forme ni ne se perd. L’énergie peut être seulement convertie
sous une autre forme ou transférée sur un autre objet. C’est ce que l’on appelle la conservation de
l’énergie.
Il va naturellement de soi que bon nombre de formes d’énergie sont converties sous une forme
d’énergie non utilisable. Dans le cas d’une automobile, la majeure partie de l’énergie chimique, pré-
sente dans le carburant, est convertie en énergie thermique (chaleur du moteur). Seule une petite
partie est convertie en énergie cinétique.
énergie énergie
cinétique cinétique
II.1.10. PUISSANCE
La puissance est le travail que l’on fournit lorsqu’on utilise un outil, par unité de temps.
Deux véhicules de masse identique roulent jusqu’au sommet d’une montagne. Ils devront donc
effectuer le même travail. Le véhicule qui arrive le premier réalise donc une plus grande performan-
ce. Il a fourni le même travail en un temps plus court; il produit donc une plus grande puissance.
104
PUISSANCE
TRAVAIL ARRIVÉE
(courte durée)
TRAVAIL
(longue durée)
Exemple
Prenons deux chauffe-eau de même contenance. Le chauffe-eau de puissance plus élevée chauf-
fera la même quantité d’eau en un temps plus court.
La puissance est d’autant plus élevée que le temps utilisé pour effectuer le même travail est réduit.
Nous fournissons une puissance de 1 W lorsque nous effectuons en une seconde un travail de 1 J.
P = puissance en watts W ΔE
W = travail en joules Formule: P = ––– = –––
Δt = différence de temps en secondes (Formule) Δt Δt
Exemple
Un ascenseur de 600 kg monte cinq étages en 50 secondes. Déterminez la puissance du moteur.
Chaque étage comprend 5 mètres.
W 147150 J
P = ––– = –––––––– = 2943 W
Δt 50 s
La puissance du moteur est de 2943 watts.
II.1.11. RENDEMENT
Exemple: lorsqu’une lampe brûle, le but consiste à procurer le plus de lumière possible. Dans une
lampe, la conversion d’énergie suivante se produit:
105
Le rendement se traduit dans le rapport suivant lors de la conversion de l’énergie, la réalisation du
travail ou le développement de la puissance:
– η = rendement
– ΔE = différence d’énergie en joules ΔEutile Wutile Putile
– W = travail en joules Formule: η = –––––– ou η = ––––– ou η = –––––
ΔEtotale Wtotale Ptotale
– P = puissance en watts
Exemple
Une cellule solaire reçoit une énergie lumineuse de 20 kJ. Avec cette énergie lumineuse, la cellule
fournit une énergie électrique de 3 kJ. Quel est le rendement de la cellule solaire?
ΔEutile 3 kJ
η = –––––– = ––––– = 0,15 ou le rendement est de 15 %.
ΔEtotale 20 kJ
Deux récipients ou plus (réservoirs à liquide) reliés entre eux sont appelés vases communicants. Le
niveau de liquide est identique dans tous les récipients.
106
Lors de l’utilisation d’un niveau d’eau flexible, on recourt égale-
ment au principe des vases communicants.
Dans le cas d’un siphon aussi, on observe le même effet (voir
l’illustration ci-contre).
II.2. PRESSION
La pression d’une force qui s’exerce perpendiculairement sur une surface correspond au rapport
entre la grandeur de la force et la grandeur de la surface.
Le symbole de la pression est “p”, celui de la force est “F” et celui de la surface est “A”. On définit
donc la pression comme suit:
– p = pression en pascals F
– F = force en newtons Formule: p = ––
A
– A = surface en m²
L’unité de pression est le pascal (Pa). Le pascal équivaut à la pression exercée par une force de
1 N (newton) sur une surface de 1 m².
1 Pa = 1 N/m²
107
Exemple
L’eau contenue dans un récipient a un poids de 300 N et exerce sur le fond une pression de
3000 Pa. Quelle est la surface du fond?
F
p = ––
A
F 300 N
Si l’on complète la formule: A = –– = ––––––– = 0,1 m2
p 3000 Pa
La terre est entourée d’une couche d’air appelée atmosphère. L’air de cette couche exerce une
pression sur nous et sur les objets qui nous entourent. Cette pression de l’air est appelée pression
atmosphérique.
Le même phénomène se produit avec la pression de l’eau sous une colonne d’eau.
On parle de:
– pression atmosphérique: pression de l’air ambiant.
Elle équivaut à environ 1013 hPa de pression absolue et évolue avec les conditions météorolo-
giques. Dans le graphique ci-dessous, nous partons de 100 kPa (ou 1 bar).
– surpression: pression supérieure à la pression atmosphérique
– dépression: pression inférieure à la pression atmosphérique
– pression absolue: pression par rapport au vide d’une pression 0:
• pression absolue = pression atmosphérique + surpression;
• pression absolue = pression atmosphérique – dépression.
pression absolue
surpression
200 kPa 100 kPa
pression atmosphérique D
100 kPa 0 kPa
C dépression
B
0 kPa A -100 kPa
108
Types de manomètres
150 150
100 100
50 50
0 0
50 50
100 100
109
P
P P
aération
primaire
P
P-
P+
P+
Dépression dans
des conduites d’évacuation
non aérées
110
II.2.2. PRESSION STATIQUE ET PRESSION DYNAMIQUE
Si l’on mesure la pression à l’aide d’un tube de Venturi et d’un manomètre à colonne de liquide, on
constate que, dans le cas d’un gaz ou d’un liquide au repos, la pression mesurée reste identique
quelle que soit l’orientation du tube.
h = pression statique
h1 = pression locale
h2 = pression dynamique
h h1 h2
Si l’on place l’ouverture du tube de Venturi parallèlement à la direction du courant, on mesure alors
la même pression que lorsque le liquide est au repos. On mesure la pression statique.
Si l’on modifie l’orientation de la surface d’ouverture, on peut lire une autre valeur.
Par pression totale, on entend la résultante de la pression résultant du courant (pression dynamique)
et de celle exercée sur la paroi du tube (pression statique).
La perte de pression est mesurable. La perte de pression signifie que la pression résiduelle au
robinet est inférieure à la pression disponible au départ de la conduite.
On en tient particulièrement compte lors du calcul du diamètre. On connaît trois causes de perte de
pression:
111
• pertes de pression locales. Les raccords tels que les coudes, les réductions et les pièces en T
occasionnent des pertes de pression supplémentaires. Des ébarbures internes et des matériaux
d’étanchéité superflus peuvent, eux aussi, être néfastes. Les raccords coudés génèrent plus de
résistance que les courbes. Les grands rayons de courbure limitent ces pertes.
• pertes de pression dues à des différences de hauteur. Dans le cas d’une conduite d’eau, on perd
100 kPa (1 bar) de pression par 10 m de conduite ascendante.
Attention: dans le cas du gaz naturel, les conduites ascendantes sont synonymes de gain de pres-
sion car le gaz naturel est plus léger que l’air. Les conduites de gaz naturel qui partent du niveau du
sol et descendent dans la terre enregistrent une perte de pression car le gaz conserve sa force
ascensionnelle dans la conduite descendante.
Loi de Pascal
La loi de Pascal s’énonce comme suit: une pression extérieure s’exerçant sur un fluide incom-
pressible est uniformément transmise par le fluide en chacun de ses points et dans toutes les
directions.
Applications
SOURCE: VIRAX
SOURCE: VIRAX
112
Exemple
Une force de 50 newtons est exercée sur le piston 1. Quelle doit-être la valeur de la force exercée
sur le piston 2 pour que celui-ci reste en place?
F2 = ?
F1 = 50 N
huile
force
Pression = –––––––
surface
F1 50 N
ou p = ––– = ––––––2 = 2 N/cm2 = 2 Pa
A1 25 cm
D’après Pascal, la pression se transmet telle quelle dans toutes les directions. La pression exercée
sur le piston 2 est donc aussi de 2 N/cm².
F2
p = –––
A2
= 2 N/cm² . 2 cm² = 4 N
Autre application
113
II.2.5. EFFET DE SIPHON
Un siphon est représenté ci-dessous. On a un récipient rempli de liquide dans lequel un tube en U
est placé.
EFFET DE SIPHON C
B
La pression atmosphérique extérieure s’exerce sur l’eau contenue dans le récipient et dans le
tube.
Lorsque la pression diminue au point A, sous l’effet d’une aspiration par exemple, le niveau de liquide
dans le tube en U augmente car la pression au point B est inférieure à la pression de l’air extérieur.
La pression atmosphérique extérieure pousse l’eau au point B vers le haut. Lorsque l’eau arrive au
point C, elle s’écoule hors du tube en U.
L’écoulement de l’eau se produit jusqu’à ce l’eau encore présente dans le récipient ait atteint le niveau
de l’extrémité du tube en U au point D.
Les molécules d’un gaz sont en mouvement constant. Elles se heurtent les unes aux autres et
contre les parois du récipient dans lequel elles sont enfermées. La pression du gaz est le résultat
du choc des molécules.
La pression du gaz sera d’autant plus élevée que le nombre de collisions est important. Lorsqu’on
réduit un espace rempli de gaz, les molécules de gaz se heurteront davantage les unes aux autres
et aux parois. La pression augmente.
114
Dans le schéma, le volume de gaz diminue de moitié par rapport à la situation initiale; la pression
dans le cylindre augmente jusque 6 bars.
En d’autres termes: le volume a diminué de moitié mais la pression a doublé.
Ce rapport entre pression et volume d’un gaz, qui ne s’applique d’ailleurs que si la température du
gaz reste constante, a été pour la première fois mis en évidence par Boyle.
Il est connu sous le nom de “Loi de Boyle”: pour une quantité de gaz donnée, le produit de
la pression et du volume est toujours identique pour autant que la température reste cons-
tante.
La pression doit être exprimée en valeur absolue et le volume en cm³, dm³ ou m³.
Exemple
Un cylindre présente un volume de 1,5 dm³ (= litre) à une pression de 90 kPa (0,9 bar).
p1 . V1 = p2 . V2
Lorsqu’un gaz est enfermé dans un récipient fermé et que la température augmente, la pres-
sion augmente.
p p
Formule: ––1 = ––2
T 1 T2
Exemple de calcul
Une conduite contient du gaz naturel à une pression de 20 hPa (= 20 mbars) et à une température
initiale de 7 °C (= 280 K).
115
La conduite de gaz passe par une pièce chauffée à 20 °C (= 293 K) et aucun volume de gaz n’est
prélevé. Quelle sera la pression finale dans cette conduite en l’absence de consommation de gaz?
p p
––1 = ––2
T1 T2
Si l’on chauffe un gaz présent dans un récipient doté d‘un piston, les molécules s‘agitent
davantage de sorte que le piston se déplace vers le haut. La pression reste constante mais le
volume augmente.
V V
Formule: ––1 = ––2
T 1 T2
Exemple
La température de 2 litres de gaz d’oxygène est de 20 °C. La pression est maintenue constante. Quel
volume occupe le gaz lorsqu’il est chauffé à 100 °C?
V1 V2
–– = ––
T1 T2
2 l . 373 K
V2 = ––––––––– = 2,551
293 K
Le gaz occupe à présent un volume de 2,55 litres.
116
II.2.6.4. LOI DES GAZ PARFAITS
p.V
On a découvert que –––– est une constante
T
p 1 . V1 p 2 . V2
Formule: ––––– = –––––
T1 T2
où:
p = la pression absolue en Pa (pascals);
V = le volume (m³);
T = la température absolue en K (kelvins).
2p . V/2
––––––– = constante
T
ou
lorsque p double, la température double elle aussi.
2p . V
–––––– = constante
2T
Il est naturellement possible que le volume et la température varient. Le résultat de la fraction restera
cependant constant.
Exemple
Un vase d’expansion peut être utilisé pour absorber la dilatation de l’eau. Sous la membrane, on
trouve 25 dm³ (= 25 l) d’air sec à une température de 20 °C et une pression initiale de 150 kPa
(1,5 bar) sous la membrane. Quel volume d’eau se trouve dans le vase d’expansion lorsque la tem-
pérature monte à 50 °C et la pression à 200 kPa (2 bars)?
117
Conversion en pression absolue:
150 kPa + 100 = 250 kPa
200 kPa + 100 = 300 kPa
p1 . V1 p2 . V2
––––– = –––––
T1 T2
2018750
V2 = –––––––
87900
V2 = 22,966 dm3
En d’autres termes: 25 dm³ - 22,966 dm³ = 2,034 dm³ comprimé dans le vase d’expansion.
Si, après une averse, de l’eau reste sur un toit ou dans une gouttière pour ensuite sécher, on dit que
l’eau “s’évapore”.
Dans un liquide, les molécules peuvent se mouvoir librement, la cohésion (force d’attraction) entre
les molécules est très faible.
À la suite de collisions permanentes, les molécules changent sans cesse de direction. Des molé-
cules s’échappent donc à la surface.
Évaporation
Les molécules d’eau qui s’échappent sont captées par les molécules d’air.
Tant qu’il y a de la place entre les molécules d’air pour héberger les molécules d’eau, la quantité
d’eau ne cessera de diminuer. Le processus s’arrête lorsque tous les espaces entre les molécules
d’air sont remplis ou lorsque toute l’eau s’est évaporée.
118
De cette manière, de l’eau s’évapore en permanence au-dessus d’étendues d’eau comme les mers,
les lacs et les rivières.
Cette vapeur d’eau se disperse sous l’effet du vent. L’air se compose dès lors toujours d’un mélange
de molécules d’air et d’eau.
1170
ϕ = ––––– . 100 = 50 %
2340
119
Si l’on continue à refroidir le point A et que la pression de vapeur d’eau reste identique (la teneur en
humidité reste constante), il faut glisser vers la gauche (ligne horizontale en passant par A).
On voit que l’humidité relative ϕ augmente jusqu’au point A’ où elle atteint 100 %.
L’air est ici saturé en humidité (dans ce cas θd = 9 °C = point de rosée).
À partir du point θd (point A’, ou point de rosée) et plus à gauche de ce point, une quantité de vapeur
d’eau est convertie en eau: on assiste à de la condensation.
Loi de Dalton
L’air est un mélange de gaz (21 % d’oxygène et 79 % d’azote) et la loi de Dalton s’applique aux
mélanges gazeux.
Énoncé de la loi: la pression partielle d’un constituant d’un mélange gazeux est égale à la
pression qu’il aurait s’il remplissait seul le volume occupé par le mélange.
En d’autres termes: la pression partielle de chaque gaz est identique à la pression de ce gaz si seul
ce gaz occupait la totalité de l’espace (volume).
21 % d’oxygène 21 % d’oxygène
79 % d’azote 79 % d’azote
120
On assiste alors à une situation où l’air contient moins de vapeur d’eau qu’il n’est normalement pos-
sible à cette température.
Exemple
Dans une tasse de café chaud, on peut dissoudre jusqu’à 3 morceaux de sucre; si le café est froid,
il sera difficile de dissoudre un seul morceau de sucre.
On appelle humidité relative le rapport entre la tension de vapeur réelle et la tension de vapeur maxi-
male.
Courbe d’humidité relative Nous avons expliqué plus haut que l’humidité relative
ϕ
diminue à mesure que l’air devient plus chaud.
Lorsque la température de l’air diminue, l’air se com-
prime et l’espace entre les molécules se réduit.
On atteint alors rapidement une situation où la tension
de vapeur maximale est atteinte.
La température à laquelle la tension de vapeur maxi-
mum est atteinte est appelée point de rosée.
En cas de refroidissement continu, les molécules de
vapeur d’eau s’agglomèrent et se manifestent sous la
forme de brume.
À l’intérieur d’un bâtiment, la brume ne se forme pas
car les molécules de vapeur d’eau se condensent en
un endroit froid.
On peut dès lors dire que: le point de rosée est la
température à laquelle la vapeur d’eau commence à
se condenser.
Au point A: temp. θ = 20 °C
H.R. = 60 %
Quantité de vapeur d’eau dans l’air: 8,8 g/kg (à gauche sur le diagramme).
Lorsque cet air passe par une fenêtre froide de 10 °C, par exemple, on observe sur le diagramme
un glissement vers la gauche jusqu’au point B (environ 12 °C): on atteint alors le point de rosée.
La quantité maximale de vapeur d’eau que l’air peut contenir est de 7,6 g/kg à 10 °C.
La quantité de vapeur d’eau condensée est indiquée sur l’axe vertical:
121
II.2.10. ADHÉSION, COHÉSION, TENSION SUPERFICIELLE
On entend par cohésion la force que les particules (atomes ou molécules) de même type exercent
les unes sur les autres.
La cohésion des atomes de cuivre, par exemple, est très élevée. C’est pourquoi le cuivre est une
matière solide.
La cohésion des molécules d’eau n’est, en revanche, pas très élevée. C’est pourquoi l’eau est
liquide.
Les molécules d’air exercent à peine une force les unes sur les autres. C’est pourquoi l’air est
gazeux.
On entend par adhésion la force que les particules de différents types exercent les unes sur les
autres.
Remplissons un verre d’eau et un autre verre de mercure et observons les niveaux de liquide dans
les deux verres. On constate que l’eau remonte contre le verre tandis que le mercure s’écarte du
verre.
Le niveau de liquide est également appelé ménisque.
Dans le cas d’un ménisque concave, l’adhésion est supérieure à la cohésion. Dans le cas d’un
ménisque convexe, la cohésion est supérieure à l’adhésion.
Mercure Eau
Tension superficielle
La cohésion a pour effet que les molécules d’un liquide s’attirent. Les molécules de liquide à la sur-
face du liquide seront donc attirées vers l’intérieur. À mesure que la cohésion augmente, la force
avec laquelle les molécules de liquide sont attirées augmente elle aussi. Sous l’effet de cette force
de cohésion, une couche “dure” se forme à la frontière entre le liquide et l’air. C’est ce que l’on
appelle la tension superficielle d’un liquide.
II.2.11. CAPILLARITÉ
On entend par effet capillaire le phénomène selon lequel les liquides fluent vers le haut dans une
ouverture étroite. L’effet capillaire regroupe les notions de cohésion et d’adhésion.
À mesure que le verre se rétrécit, l’influence de la force d’adhésion sur le ménisque augmente.
Si l’ouverture est à ce point étroite que le ménisque n’existe plus, on parle de tube capillaire.
122
Le liquide flue de lui-même vers le haut. Si la cohésion est supérieure à l’adhésion, le même phéno-
mène se produit mais en sens inverse.
On utilise l’effet capillaire dans notre secteur pour le soudage.
Il permet en effet de souder de bas en haut. L’écoulement d’un joint de brasage résulte également
de l’effet capillaire.
CAPILLARITÉ
Si l’on recherche les débits dans un catalogue de robinetterie afin de déterminer la puissance d’un
chauffe-eau, on trouvera le débit volumique exprimé par Q en litres par minute (l/min).
DONNÉES TECHNIQUES
Pression de travail 50-1000 kPa
Débit (à 1/3 bar) 0.3/0,52 l/sec
Batterie Lithium 2CR5 6V
Classe de protection IP 45
Plage senseur 5-80 cm standard 50 cm.
Prérinçage 0-30 sec. standard 2 sec.
Rinçage 0-30 sec. standard 6 sec.
Rinçage automatique 0-250 h. standard 24 h.
SOURCE: ORAS
123
II.3.2. RÉSISTANCE DE FROTTEMENT ET VISCOSITÉ
Newton a déclaré: “Une masse en mouvement reste en mouvement tant qu’aucune force con-
traire ne s’exerce”.
Nous savons à présent que tout corps en mouvement sera tôt ou tard au repos. La force contraire
qui s’exerce sur tout corps en mouvement est appelée frottement. Les cyclistes n’aiment pas le vent
de face ni les côtes, aussi faibles soient-ils.
Les liquides et les gaz aussi sont confrontés à des forces de frottement qui ralentissent le flux. On
distingue:
– la friction
Lors de l’écoulement, les particules de liquide et de gaz frottent contre la paroi de la conduite. Les
particules les plus proches de la paroi s’écouleront plus lentement que celles situées au milieu
de la conduite. Une rugosité élevée de la paroi de la conduite renforcera encore la friction. Il est
essentiel de tenir compte de la rugosité spécifique d’un matériau lors de la détermination du Ø. Si
vous consultez le module “La pose des canalisations d’eau” à la page 7, vous remarquerez que,
pour obtenir un même débit, on peut utiliser plusieurs diamètres en fonction du matériau et, plus
particulièrement, de la rugosité des parois.
Cette remarque vaut également pour les conduites de gaz. Lors de la détermination des pertes
de pression selon Renouard, on enregistre une nette différence entre les diamètres des tuyaux
en acier et ceux des tuyaux en cuivre.
– la cohésion
Étant donné que les particules de liquide n’ont pas toutes la même vitesse, elles risquent de se
ralentir mutuellement sous l’effet de la force d’attraction réciproque, la cohésion.
On pourrait parler de frottement interne. Le frottement interne sera d’autant plus élevé que le
liquide est épais et donc visqueux.
On peut se représenter schématiquement le flux d’un liquide dans une conduite par des lignes de
courant. L’illustration représente la ligne de courant d’une seule particule.
Dessinons à présent les lignes de courant de toutes les particules; on obtient un schéma rempli de
lignes horizontales. Lorsque ce schéma est régulier, on parle de flux laminaire.
Si le schéma n’est pas régulier, on parle de flux turbulent. Une turbulence résulte de l’accumulation
locale de particules liquides, qui disparaîtra ultérieurement.
Elle se forme lorsque la vitesse du courant est trop élevée et lorsque le liquide doit s’écouler le long
d’un obstacle.
Parmi les obstacles, citons: ébarbures internes, bosses dans la conduite, coulures de soudure et
changements brusques de direction.
124
Les turbulences augmentent la résistance à laquelle le liquide est soumis.
Flux laminaire
Flux turbulent
II.4. TEMPÉRATURE
II.4.1. QU’EST-CE QUE LA TEMPÉRATURE?
Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que la chaleur de notre main se transfère à la barre. Nous
pouvons en conclure que la chaleur se transmet toujours d’un corps à température élevée vers un
corps à température moindre.
Dans le cas d’un corps qui se refroidit, on n’assiste donc pas à un ajout de froid mais bien à une
perte de chaleur.
Autres essais
125
Posez trois bassins d’eau sur une table. Remplissez le bassin gauche d’eau froide, celui du milieu
d’eau tiède et celui de droite d’eau chaude.
Plongez la main gauche dans l’eau froide et la main droite dans l’eau chaude.
Après quelques minutes, plongez simultanément et en une fois les deux mains dans le bassin du
milieu contenant l’eau tiède.
L’eau tiède semble très chaude de la main gauche (provenant du bassin d’eau froide) et très froide
de la main droite (provenant du bassin d’eau chaude).
Conclusion
L’impression de température que nous percevons via notre sens du toucher peut être trompeuse
étant donné que le corps peut s’adapter à l’environnement.
Exemple type: rentrer dans un local chauffé en hiver. Au début, on a l’impression qu’il y fait chaud
mais après un moment, on trouve qu’il y fait plutôt frais.
La chaleur se transfère d’un corps à température élevée vers un corps à température plus faible.
Si l’on place un objet en bois et un objet en métal à l’extérieur, la température des deux objets sera
identique après un moment.
On peut déduire des exemples cités que notre toucher ne peut être utilisé pour évaluer correctement
la température des objets.
Nous ne pouvons percevoir des différences minimes de température et il nous est impossible de
formuler une valeur donnée d’après notre perception.
Nous avons donc besoin d’un instrument pour mesurer avec précision la température ou le degré de
chaleur.
On distingue:
– le degré Celsius (°C);
– le Kelvin (K) (attention: sans °);
– le degré Fahrenheit (°F).
II.4.2.1. CELSIUS
II.4.2.2. KELVIN
126
Conversion des degrés Celsius en degrés Kelvin:
II.4.2.3. FAHRENHEIT
Dans cette échelle, le point de congélation de l’eau est de +32 °F et le point d’ébullition de 212 °F.
100 °C = 212 °F
212 °F = 100 °C
0K – 273,16 °C – 459,69 °F
Zéro
absolu
127
II.4.3. CELSIUS OU KELVIN
Quelques conventions:
Si la température est exprimée en °C, unité utilisée pour indiquer un niveau de température, le sym-
bole θ (thêta) est utilisé.
ex.: θ = 100 °C
Δθ = écart de température en °C
ΔT = écart de température en K
Les écarts entre 2 températures sont naturellement identiques quelle que soit l’échelle utilisée
(Celsius ou Kelvin).
II.4.5. TEMPÉRATURE
La température est la valeur mesurée d’un corps donné. Pour indiquer la température, on utilise le
symbole θ.
Exemple a Exemple b
Un thermomètre à alcool et un thermomètre bilame fonctionnent sur le principe suivant lequel les
corps se dilatent sous l’effet de la chaleur.
128
Le thermomètre numérique permet une mesure plus précise encore.
Thermomètres
Étant donné que bon nombre de symboles sont tirés de l’alphabet grec, nous donnons ci-après un
résumé des principaux symboles utilisés:
II.5. CHALEUR
II.5.1. QU’EST-CE QUE LA CHALEUR?
Il ne faut pas confondre chaleur et température. Ces deux notions sont totalement différentes.
La température d’un corps nous renseigne sur un certain degré de chaleur également appelé niveau
de chaleur.
129
Par chaleur, on entend la quantité d’énergie thermique qu’un corps peut accumuler mais aussi celle
qu’un corps ou qu’une matière peut transmettre à un autre corps ou à une autre matière de tempé-
rature plus basse.
Le principe d’échange de chaleur est utilisé sous de nombreuses formes dans les installations sani-
taires. Songez à l’échangeur de chaleur dans un chauffe-eau.
1 litre
10 litres
La température initiale de l’eau dans les deux cuves est identique et équivaut à 20 °C (293 K).
Dans la première cuve contenant 1 litre d’eau, la température augmente plus rapidement que dans
la deuxième contenant 10 litres.
L’eau de la première cuve sera plus vite portée à ébullition mais après un moment, l’eau de la
deuxième cuve chauffera également jusqu’à ce que les températures dans les deux cuves soient
identiques, et ce aussi longtemps qu’elles sont chauffées.
Il faut cependant davantage chauffer ou ajouter de la chaleur pour porter la plus grande quantité
d’eau à ébullition.
On peut donc dire que la cuve contenant 10 litres d’eau absorbe 10 fois plus de chaleur que la cuve
contenant 1 litre d’eau.
II.5.2. UNITÉS
II.5.2.1. CHALEUR
Il ressort du test précédent que nous devons ajouter une quantité de chaleur à l’eau pour porter
celle-ci à ébullition. Nous augmentons de ce fait la température.
Pour déterminer la quantité exacte de chaleur, on utilise la formule:
Q = m . c . ΔT
130
où:
Q = la quantité de chaleur est exprimée en kJ;
m = la masse est exprimée en kg;
c = la chaleur spécifique est exprimée en kJ/(kg . K)
ΔT = l’écart de température est exprimé en K.
JOULE:
pour augmenter de 1 K la température de 1 g d’eau, on a besoin d’une quantité de chaleur de
4,185 joules.
En d’autres termes, on a besoin de 4,185 J par gramme d’eau pour augmenter la température
de 1 Kelvin (ou 1 °C).
Exemple
Quelle quantité de chaleur faut-il pour chauffer 1 litre d’eau de 281 K (8 °C) à 286 K (13 °C)?
Solution
1 litre d’eau = 1000 grammes
ΔT = 286 K – 281 K = 5 K
20925 J = 20,925 kJ
Température Celsius: symbole θ; unité degré Celsius (°C) = valeur mesurée de l’état de
chaleur
131
II.5.2.2. CHALEUR SPÉCIFIQUE
Tout liquide et tout solide possède sa propre chaleur spécifique: en d’autres termes, une matière
donnée nécessitera moins de chaleur qu’une autre pour augmenter de température.
Quelques exemples
Exercices
Quelle quantité de chaleur (Q) faut-il pour chauffer 3 litres d’eau (3 kg) de 20 °C à 100 °C?
Solution:
m = 3 kg
Δθ = 80 °C ou ΔT = 80 K
c = 4,185 kJ/(kg . K)
Q = m . c . ΔT
kJ
Q= 3 kg . 80 K . 4,185 ––––––
kg . K
Attention: après simplification de la formule, on élimine kg et K, de sorte que seuls restent les kJ.
Q = 1 004,40 kJ
Q = 1,004 4 MJ (Mégajoules)
On a donc besoin de 1,004 4 MJ.
132
Données:
m = la masse exprimée en kg
pour a = 10 kg
pour b = 1 kg 5K 50 K
Solution
Solution a: Solution b:
II.5.2.3. PUISSANCE
Pour porter 10 litres d’eau à 50 °C, nous avons besoin d’une quantité de chaleur de:
10 kg . 4,185 kJ/(kg . K) . 50 K = 2092,5 kJ.
Un facteur important réside dans le temps pendant lequel l’élévation de température peut se pro-
duire.
Augmenter la température de 10 litres d’eau à 50 °C en 1 minute ou en 1 heure requiert une tout
autre puissance.
La puissance représente donc le rapport entre la quantité de chaleur et le temps.
En d’autres termes, la quantité d’énergie fournie par unité de temps.
1 joule/seconde = 1 Watt
1 J/s = 1 W
133
On peut ainsi calculer le temps nécessaire pour augmenter la température d’une quantité donnée de
matière si l’on connaît la puissance de l’appareil de chauffage.
Exemple
Nous avons, par exemple, calculé qu’une énergie de 20000 J est nécessaire pour chauffer une
quantité d’eau.
Solution
En une seconde, l’appareil fournit 1000 J/s.
Énergie requise = 20000 J.
20000 J
Temps = ––––––– = 20 s.
1000 J/s
La chaleur se transmet des solides, liquides ou gaz à température élevée aux solides, liquides ou
gaz de température plus basse.
II.5.3.1. CONDUCTION
Le transfert de chaleur se produit par contact immédiat entre deux matières de température diffé-
rente.
Un fer à souder en cuivre transporte la chaleur très rapidement. Le cuivre se réchauffe très vite.
134
Le bois, en revanche, conduit moins bien la chaleur.
Si vous placez les deux poêlons sur le feu pour y faire chauffer de
l’eau, après un moment, vous ne pourrez plus saisir le manche en
métal sans vous brûler tandis que dans le cas du manche en bois,
cela ne pose aucun problème.
On retrouve également cette technique dans le verre cellulaire, le béton cellulaire, le polystyrène, la
laine de roche, etc.
Songez également au double vitrage qui consiste en deux plaques de verre entre lesquelles de l’air
ou un gaz spécial est enfermé et qui veille à ce que la chaleur soit moins “conduite” par la fenêtre.
L’air conduit mal la chaleur, d’où le principe des matériaux d’isolation basé sur l’emprisonne-
ment d’air.
Si un objet comporte deux parties de température distincte, on assiste également à une conduction
de chaleur.
On enregistre, par exemple, un transfert de chaleur de l’intérieur vers l’extérieur dans le cas d’un mur
extérieur exposé en hiver d’un côté à des températures extérieures de -8 °C tandis que du côté in-
térieur règne une température de 20 °C.
La pose d’une isolation permettra de réduire le transfert de chaleur vers l’extérieur. La conductivité
thermique diffère pour toutes les matières.
135
Le coefficient de conductivité thermique d’une matière représente la quantité de chaleur qui circule
par heure à travers un corps de 1 mètre d’épaisseur et d’une surface de 1 m² lorsque la différence
de température entre les surfaces mitoyennes est de 1 K.
L’unité de coefficient de conductivité thermique équivaut à W/m.K.
Les matières à faible valeur λ (lambda) constituent de bons matériaux d’isolation.
Symbole k (petit k)
d = épaisseur de la matière en mètre
λ
k = ––
d
Unité k = W/m².K
1. Isolation du mur
2. Mur intérieur
3. Plâtrage intérieur
4. Solin en plomb
5. Chape
6. Isolation du sol
7. Dalle de béton armé
8. Mur extérieur
9. Joint montant ouvert
10. Agrafe de l’isolation
11. Crochet de mur
12. Espace de ventilation
13. Couvre-joint de dilatation/sol
136
Rapport entre valeur λ, valeur k et valeur R
Les nombreuses brochures sur les matériaux de construction font souvent état d’une valeur k ou
d’une valeur R.
1 épaisseur
R = – ou R = –––––––––
k lambda
On peut donc en déduire que: la matière laissera passer d’autant moins de chaleur et sera donc
un meilleur isolant, que la valeur k est réduite.
II.5.3.2. RAYONNEMENT
Le transfert de chaleur se produit ici par l’émission de rayons de chaleur provenant d’une source
thermique sans aucun contact entre les deux corps.
Pour comprendre plus facilement qu’aucune matière n’est requise pour transférer la chaleur de
rayonnement, pensez à la chaleur du soleil.
Une très grande distance sépare le soleil de la terre, qui se compose en majeure partie de vide. La
chaleur du soleil atteint cependant la terre.
Réservoir
de
stockage
Pompe
137
II.5.3.3. CONVECTION
Lorsque l’on chauffe des gaz ou des liquides, la chaleur est transmise par le flux.
Ce flux résulte de la différence de densité entre les couches chaudes et froides.
CONVECTION Si l’on chauffe la partie inférieure d’une éprouvette remplie d’eau, l’eau chaude se
déplacera vers le haut de sorte que l’ensemble de l’éprouvette sera chauffé.
Le même phénomène se produit dans un chauffe-eau, où l’eau chaude monte égale-
ment.
C’est pourquoi l’eau chaude est toujours captée en haut du chauffe-eau tandis que
l’apport d’eau froide s’effectue par le bas.
Si vous tenez une fine feuille de papier au-dessus d’un radiateur, vous remarquerez que la feuille
bouge. Le radiateur chauffe en effet l’air et cet air chaud monte.
Parmi les applications connues, citons la montgolfière.
L’air du ballon est chauffé à l’aide de gros brûleurs. La force ascensionnelle de l’air chaud fera mon-
ter le ballon.
L’état dans lequel une matière se trouve habituellement dépend du type de matière.
Ainsi, dans des conditions normales, l’eau est à l’état liquide tandis que la plupart des métaux tels
que l’acier, le cuivre, le zinc, etc. se trouvent à l’état solide.
Cela signifie que lorsqu’une force pas trop importante est exercée sur la matière, celle-ci conserve
sa forme et son volume.
Une matière à l’état liquide se caractérise par un volume propre mais par l’absence de forme
propre.
Il suffit de remplir une bouteille d’eau pour le démontrer. Lorsque l’on incline la bouteille, le volume
dans la bouteille reste identique tandis que la forme du liquide change.
138
Un gaz ne possède aucun volume propre ni aucune forme propre. On peut aisément le démontrer
en ouvrant une vanne de gaz.
Le gaz se diffuse instantanément dans l’ensemble du local.
Le gaz a la propriété de toujours se détendre pour occuper le volume le plus grand possible, avec
pour corollaire que le volume et la forme ne sont pas constants.
L’état d’agrégation dans lequel une matière se trouve dépend de la température et de la pression.
L’exemple le plus connu est celui de l’eau.
ÉV
AP
O
C
RA
Les métaux aussi, qui (à l’exception du
TI
N
O
DE
mercure) ont une forme solide dans des
N
N
SA
conditions normales, peuvent être à l’état
TI
O
GAZ
N
liquide ou gazeux.
DÉSUBLIMATION
SUBLIMATION
LIQUIDE
N
IO
N
S
c° O
FU
I
AT
IC
IF
LID
SO
SOLIDE
II.5.4.1.1. Fusion
Le passage de l’état solide à l’état liquide est appelé fusion. Parmi les exemples bien connus, citons
la fusion de la glace.
II.5.4.1.2. Solidification
139
Eau 50 °C 4 °C Point de congélation – 30 °C
En d’autres termes, l’état d’agrégation de l’eau passe de liquide à solide et augmente le volume; la
canalisation d’eau risque de se fissurer ou de se crevasser.
La température de solidification peut être modifiée par l’ajout d’une autre substance.
Exemples connus:
– ajout d’antigel à l’eau du chauffe-eau solaire;
– de par sa teneur en sel, l’eau de mer gèle moins vite que l’eau douce;
– le diesel se solidifie à des températures de gel, ce qui risque d’obturer les conduites de carburant.
C’est pourquoi on ajoute un additif en hiver pour que le diesel puisse être sans crainte utilisé par
– 20 °C.
II.5.4.1.3. Évaporation
Après un moment, une semaine par exemple, on constate que l’eau de la soucoupe s’est complète-
ment évaporée tandis que l’éprouvette contient encore une certaine quantité d’eau.
Si on remplit à nouveau la soucoupe d’eau et si l’on chauffe cette eau à l’aide d’un brûleur, on
constate qu’après un moment, 5 minutes par exemple, l’eau s’est évaporée.
140
Dans le cas d’un autre liquide, l’éther par exemple, on constate que, lorsqu’on verse une petite quan-
tité de ce liquide sur la main, l’éther s’évapore presque instantanément (sensation de froid sur la
main).
Les bouteilles de butane et de propane sont vendues sous diverses formes: bouteilles basses et
hautes.
Il va de soi que les modèles plus hauts ont une capacité plus grande et peuvent donc produire une
plus grande quantité de gaz = évaporation.
Il existe aussi des bouteilles plus larges qui, contrairement au format standard de Ø 300 mm, ont
un diamètre de 375 mm.
II.5.4.1.3.1. Ébullition
Une évaporation rapide est appelée ébullition. L’évaporation s’effectue dans le liquide proprement
dit.
Lors de l’ébullition de l’eau, des bulles de vapeur d’eau se forment.
Lorsque le point d’ébullition de l’eau est atteint, ces bulles de vapeur montent jusqu’à la surface de
l’eau et éclatent.
Lors de l’ébullition, la température reste constante. Cette température maximum est appelée point
d’ébullition.
141
Pour l’eau, le point d’ébullition se situe à 100 °C à la pression atmosphérique.
Si la pression à la surface du liquide est plus élevée ou plus faible que la pression atmosphérique,
le point d’ébullition sera lui aussi plus élevé ou plus faible.
Point d’ébullition
95 °C
Point d’ébullition
100 °C
On parle de surpression ou de dépression. On peut ainsi faire bouillir un même liquide à des tempé-
ratures plus élevées ou plus faibles.
La température d’ébullition normale d’un liquide est la température à laquelle celui-ci commence à
bouillir, à une pression de 1013 hPa (hectopascals).
Si vous êtes à haute altitude en montagne, où la pression atmosphérique est plus faible que la pres-
sion atmosphérique au niveau de la mer, le point d’ébullition de l’eau sera également plus bas.
Quelques applications
Étant donné que cette casserole est fermée hermétiquement et que la vapeur d’eau ne peut s’échap-
per qu’à pression élevée via une soupape de sécurité, lors de la cuisson de l’eau, la pression dans
la casserole augmentera jusqu’à ce qu’il y ait surpression. L’eau commencera alors à bouillir à, par
exemple, 110 °C. On peut ainsi atteindre des températures plus élevées.
– Installation de chauffage
Si l’on crée une dépression, l’eau commence à bouillir à une température plus basse.
Ce phénomène se produit parfois dans les installations de chauffage mal conçues sur le plan hydrau-
lique de sorte qu’une pression plus basse se développe du côté d’aspiration du circulateur. Dans ce
cas, l’eau peut déjà atteindre son point d’ébullition à 90 °C, par exemple, et des bulles de vapeur
éclateront avec grande force. Avec pour résultat, des dommages au circulateur.
On appelle ce phénomène la cavitation.
142
– Propane
Le propane est stocké à l’état liquide dans une bouteille en acier sous pression.
Gaz
Chaleur
Propane
liquide
Lorsque le liquide bout, il puise de l’énergie calorifique dans l’environnement. C’est pourquoi la bou-
teille de propane paraît plus froide et que de la glace peut se former sur la paroi si une grande quan-
tité de gaz est utilisée.
Pour éviter une trop forte pression dans un réservoir de gaz, on prévoit une soupape de sécurité pour
laisser échapper toute surpression éventuelle.
II.5.4.1.3.2. Condensation
Une substance à l’état gazeux peut repasser à l’état liquide; c’est ce que l’on appelle la condensa-
tion.
Lors de la condensation, de la chaleur se libère dans l’environnement. Ce principe est, par exemple,
appliqué dans les chaudières à condensation.
Les gaz de combustion chauds sont refroidis jusqu’en-deçà du point de rosée de sorte que la vapeur
d’eau se condense et libère sa chaleur.
143
EXEMPLE EAU FROIDE NTC 4 EAU CHAUDE
NTC 1 NTC 3
ALIMENTATION
SERPENTIN
ÉCHANGEUR DE
CHALEUR EN ALUMINIUM
BRÛLEUR
NTC 2
VENTILATEUR
Évacuation
BLOC GAZ des fumées
GAZ RETOUR
BLOC GAZ
AMENÉE D’AIR VENTILATEUR
SOURCE: RADSON
Pour être complets, nous devons encore signaler que dans certains cas, une matière peut directement
passer de l’état solide à l’état gazeux, et inversement.
Ce phénomène est appelé sublimation et désublimation.
Citons comme exemple la suspension d’un tissu humide dans l’air extérieur très froid.
Résultat: le tissu est gelé après quelques instants. Si on le laisse suspendu pendant plusieurs jours,
on constate que le tissu est doux et sec.
Puisque le gel persistant a empêché l’état liquide (eau) de se former, la seule raison possible est la
sublimation.
144
II.6. BRUIT
II.6.1. QU’EST-CE QUE LE BRUIT?
Le bruit consiste en une onde de choc alternant rapidement dans un vecteur (air ou eau).
Il s’agit de la perception (par l’oreille) de petites modifications très rapides de la pression de l’air.
Lorsqu’on frappe un diapason, on produit du bruit. Les vibrations du diapason créent une surpression
et une dépression dans l’air ambiant. Les surpressions et dépressions ainsi générées sont très faibles
par rapport à la pression atmosphérique.
La valeur “constante” réside dans la pression de l’air de l’atmosphère (environ 101.300 pascals au
niveau de la mer, soit 1013 hPa (hectopascals)).
La pression de l’air de l’atmosphère varie lentement, comme on peut le constater sur un baromètre.
En cas de bruit, la pression de l’air change rapidement. L’onde de bruit emporte aussi de l’énergie
mais celle-ci est très réduite.
D’un point de vue spatial, le phénomène s’apparente à une vague. On peut le comparer à une
pierre qui tombe dans une flaque d’eau.
Quelle est l’étendue et la rapidité des modifications de la pression de l’air à l’origine du bruit?
Si des modifications rapides de la pression se produisent entre 20 et 20.000 fois par seconde, le bruit
est audible (en d’autres termes, à une fréquence comprise entre 20 Hz et 20.000 Hz) (Hz = Hertz,
unité de fréquence).
Les variations de pression en cas de bruit sont très faibles. Elles sont parfois de l’ordre de quelques
millionièmes de pascal. Pour entendre ces infimes variations de pression, l’oreille doit être très sen-
sible.
Des bruits plus forts sont causés par de plus grandes variations de pression.
Une onde sonore de 1 pascal aura, par exemple, une sonorité très dure étant donné que la majeure
partie de l’énergie sonore se situe dans les fréquences moyennes (1 kHz – 4 kHz).
C’est dans cette plage de fréquences que l’oreille humaine est la plus sensible.
Le plus faible bruit que l’on peut entendre d’une onde sonore de 1 kHz équivaut à environ 20 micro-
pascals. C’est ce qu’on appelle le seuil sonore.
Un bruit est généré lorsque l’air est perturbé d’une manière ou d’une autre, par exemple par un objet
en vibration, par le cône de l’enceinte acoustique d’une installation hi-fi ordinaire.
Il est possible de visualiser à l’œil nu le mouvement d’un baffle de basses pour autant qu’un bruit de
très basse fréquence en sorte. Le cône effectue des mouvements de va-et-vient. Lorsque le cône
s’avance, l’air est comprimé. La pression de l’air juste devant le cône est légèrement plus élevée.
Lorsque le cône recule à nouveau, la pression de l’air est légèrement plus faible.
Les petits “paquets” d’air comprimé et d’air plus diffus se déplacent de l’enceinte acoustique. Le cône
continue, lui, à effectuer des mouvements de va-et-vient. Il se crée ainsi une onde sonore de pression
haute et basse de part et d’autre, qui se déplace du cône. La vitesse de cette onde correspond à la
vitesse du bruit.
145
II.6.3. QU’EST-CE QUE LE DÉCIBEL (dB)?
Le décibel est une unité logarithmique utilisée par plusieurs disciplines de la physique, et donc pas
uniquement pour désigner le bruit.
Citons, par exemple, l’échelle de Richter pour les tremblements de terre, et le degré d’acidité (pH)
des liquides.
Une échelle logarithmique est utilisée pour comparer la grandeur avec une valeur de référence,
souvent avec la plus petite valeur possible qui puisse se présenter.
En utilisant l’échelle logarithmique, les graphiques sont assez petits et donc très lisibles. Exemple:
le niveau de bruit de l’air varie de 0 dB (seuil d’audition) à 120 dB (seuil de douleur).
En acoustique, le décibel est généralement utilisé pour comparer la pression sonore à une pression
de référence.
On utilise le seuil d’audition comme pression de référence. Il s’agit d’une norme internationale, à
laquelle tout le monde se tient.
L’échelle de décibels est utilisée en acoustique pour la raison suivante: le bruit présente une énorme
largeur de bande, de 10-5 (0,000 01) pascals à 10+5 (100 000) pascals, voire davantage.
Il en va de même dans l’eau. La pression sonore d’un sous-marin peut varier de huit ordres de
grandeur, en fonction de la direction.
Le bruit en provenance de l’air extérieur frappe le tympan qui va entrer en vibration. Le tympan se
situe entre le conduit auditif et l’oreille moyenne.
L’oreille moyenne comprend 3 petits os (marteau, enclume, étrier) entre le tympan et la fenêtre
ovale de l’oreille interne. Ces petits os transmettent les mouvements du tympan à la fenêtre ovale.
Limaçon
146
L’oreille interne est appelée limaçon en raison de sa forme en spirale. Le limaçon, rempli d’un liquide,
présente une longueur d’environ 4 cm. Le limaçon abrite la membrane basilaire qui comprend plus
de 10.000 cellules ciliées. Les cils de ces cellules se meuvent selon les ondes sonores dans le
liquide du limaçon et traduisent ces mouvements en signaux nerveux électriques. Les signaux nerveux
sont transmis par le nerf auditif vers le centre auditif du cerveau.
Les cellules ciliées peuvent être lésées de manière irréversible à la suite de doses sonores trop
élevées, avec pour conséquence des troubles d’audition ou la surdité.
Les deux oreilles dont l’être humain dispose suffisent pour identifier la source d’un bruit.
Si la source sonore se situe du côté droit, par exemple, le bruit se fait entendre plus tôt dans l’oreille
droite que dans l’oreille gauche. L’être humain utilise cette différence de temps d’arrivée pour locali-
ser la source sonore.
La différence d’intensité sonore joue, elle aussi, un rôle. Un bruit provenant de la droite est perçu
plus faiblement par l’oreille gauche car le crâne fait dans ce cas office d’écran de protection. Grâce
à ces différences de perception entre l’oreille gauche et droite, il est en général possible d’estimer la
distance à droite ou à gauche d’un bruit.
La différence entre devant, derrière et en dessous est plus difficile. Un bruit provenant par exemple
directement de l’avant arrive simultanément et à la même intensité dans les deux oreilles. Il en va de
même d’une source sonore située directement derrière. L’être humain peut cependant distinguer les
directions pour de nombreux types de bruit, la parole par exemple. Le secret réside dans la forme
asymétrique curieuse du pavillon.
La manière dont le bruit est réfléchi dans le pavillon dépend fortement, en raison de sa forme irrégu-
lière, de la direction du bruit. En cas de bruit venant de droit devant, certains tons aigus peuvent être
amplifiés et d’autres atténués.
En cas de bruit provenant d’une autre direction, l’inverse peut se produire.
Chaque direction présente ainsi ses réflexions caractéristiques propres au niveau du pavillon.
Cet effet de direction est particulièrement fort dans le cas de tons aigus. Lors du traitement du bruit
dans le cerveau, les amplifications et atténuations caractéristiques sont utilisées pour déterminer la
direction.
147
II.6.7. NORMES DE SÉCURITÉ
Il est fortement conseillé d’éviter des niveaux sonores supérieurs à 100 dB. Dans une discothèque,
le bruit peut facilement dépasser les 100 dB!
Utilisez des protections auditives en cas de niveaux sonores supérieurs à 85 dB, surtout si vous êtes
exposé au bruit pendant un long moment (plus d’une heure). Les lésions causées par le bruit s’ag-
gravent toujours et ne sont ni réversibles ni curables. Des bourdonnements très dérangeants peuvent
également être causés par des niveaux de bruit élevés.
Plusieurs études démontrent que des niveaux de bruit élevés subis pendant une période prolongée
peuvent entraîner une augmentation du nombre de maladies cardiaques et vasculaires.
En raison du nombre important de personnes exposées à des niveaux sonores supérieurs à 65 dB,
le risque pour la santé publique n’est pas à négliger.
Quelques exemples
148
II.6.8. VITESSE DU SON
Air
La vitesse du son dans l’air à une température de 0 °C et à une humidité relative de 50 % équivaut
à 331,6 m/s. Ce qui correspond à 1194 km/h.
Étant donné que la vitesse augmente à mesure que la température s’élève, la vitesse du son est
d’environ 12 m/s plus élevée à 20 °C.
La vitesse du son peut être influencée par la vitesse du vent.
Eau
La vitesse du son dans l’eau équivaut à environ 1450 m/s (soit 5166 km/h); elle est donc beaucoup
plus élevée que dans l’air.
Le son se propage sous la forme d’un mouvement ondulatoire.
La substance intermédiaire dans laquelle le bruit se propage absorbe elle-même une partie de ce
mouvement ondulatoire.
C’est pourquoi la vitesse du son est fonction de la substance intermédiaire.
Vitesse du son
Vecteur Vitesse
Air 331,6 m/s
Eau 1 450 m/s
Bruit aérien: Lorsque l’air est mis en vibration, par exemple par une radio ou un instrument,
on parle de bruit aérien.
Bruit de contact: Lorsqu’une construction est mise en vibration, par exemple par des pas sur un
sol dur ou par l’écoulement dans des conduites d’eau, on parle de bruit de con-
tact.
Un problème fréquent réside dans le transfert du bruit aux pièces adjacentes par le biais de fentes
ou de crevasses.
Le problème peut être résolu dans certains cas en rebouchant l’ouverture. Dans la plupart des cas,
cependant, on assiste à un transfert de bruit moins direct pour lequel l’étanchement ne suffit pas.
Lorsque le bruit aérien arrive contre les éléments de construction existants, ceux-ci peuvent absorber
les vibrations et les diffuser de l’autre côté sous la forme de bruit.
L’isolation acoustique empêche un bruit émis dans une pièce de se propager dans une autre pièce.
On a, par exemple, une isolation entre deux appartements d’un immeuble à appartements.
On a également une isolation entre l’intérieur et l’extérieur d’une habitation. Les matériaux lourds,
tels que le béton ou la maçonnerie, sont les plus efficaces dans l’isolation acoustique.
149
Une bonne isolation acoustique renvoie le bruit vers sa source.
Les matériaux d’isolation acoustique sont donc lourds et complètement étanches à l’air.
Isolation Isolation
périphé- de sol
rique
Espace vide
Le même principe s’applique au bruit de contact. Ici aussi, l’élément de construction mis en vibration
transmet le bruit de l’autre côté.
On parle de transmission de bruit par voies latérales lorsque le bruit aérien ou de contact est pro-
pagé par les éléments de construction mis en vibration via des structures adjacentes.
Lorsque les vibrations sont absorbées par une construction fixe, elles peuvent parcourir une plus
longue distance que dans l’air. Ainsi, on peut prédire longtemps à l’avance la venue d’un train en
posant simplement une oreille sur le rail.
Il importe donc toujours d’éviter que les constructions existantes n’absorbent les vibrations.
Une série de facteurs physiques contribuent à réduire la transmission du bruit. Une construction de
masse élevée est ainsi plus difficile à mettre en mouvement tandis qu’une construction souple atténue
les vibrations. Il faut donc en tenir compte lors de l’amélioration de l’isolation acoustique.
L’isolation acoustique d’une construction peut être améliorée par l’utilisation d’une cloison souple,
d’un plancher flottant, d’un plafond suspendu ou d’un toit suspendu.
L’absorption acoustique se produit lorsqu’un bruit rencontre un matériau que le mouvement des
particules d’air convertit en chaleur.
Les matériaux d’absorption acoustique sont, en général, légers et sont à structure ouverte (ou peut
souffler à travers).
150
II.6.10. BRUIT AÉRIEN, BRUIT DE CONTACT
• Les bruits d’impact: les bruits d’impact résultent de l’eau qui heurte la paroi des conduites au
niveau des changements de direction. L’augmentation du niveau de bruit dans les constructions
plus hautes peut être négligée.
• Les bruits d’écoulement: résultent de l’écoulement de l’eau dans la conduite. Dès lors, la vitesse
de l’eau dans une conduite ne peut dépasser 1 m/s dans une habitation et 1,5 m/s dans une
construction non résidentielle (magasin, par ex.).
Nous savons à présent combien le bruit peut être dérangeant et comment il se transmet à l’environ-
nement.
Comment en tenir compte lors de la conception et de la réalisation d’une installation sanitaire?
Matériaux d’isolation des bruits aériens et matériaux d’isolation des bruits de contact
151
2. Par une pose judicieuse et dans les règles de l’art
Il faut éviter autant que possible les changements de direction et prévoir évidemment le diamètre
adéquat, c’est-à-dire ni trop petit ni trop grand. Tous deux risquent d’influencer négativement le
bruit (vitesse de l’eau et turbulence).
On ébarbera les tuyaux pour éviter les turbulences dans les conduites.
On fera en sorte que les soudures ne coulent pas dans le tuyau (formation de gouttes de soudure
à l’intérieur du tuyau).
On utilisera des fixations aux propriétés isolantes acoustiques.
On ne réalisera pas de raccord ou de contact direct avec la construction.
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Manuels
L’installateur sanitaire