Vous êtes sur la page 1sur 80

Association des

Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

Retour d’expérience sur la gestion


du risque légionelles en EHPAD
Identifier et maîtriser les facteurs de risque
de la production ECS jusqu’aux points de puisage

27 septembre – 11 octobre 2016

Rafik LENEGUER – Ingénieur conseil ACEP 49
Plan de la présentation Déroulement de cette présentation

1. Généralités sur les légionelles et la légionellose

2. La production solaire de l’eau chaude sanitaire (ECS)

3. La gestion du risque légionelles sur tout le réseau ECS

4. Exemples de situations à risque

5. Autres facteurs de dégradation de la qualité de l'eau

6. Connaître la qualité de son eau

7. Le carnet sanitaire Eau

3
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

1‐ Généralités sur les légionelles
Connaître la bactérie
pour mieux s’en prémunir
Généralités sur les légionelles Les légionelles
 Bactéries hydrotelluriques (présentes dans les
lacs, rivières, sols, composts... et dans l’eau
de ville)

 Le genre Legionella regroupe ~50 espèces

 En France, > 95% des infections chez l'homme


sont attribuées à l’espèce pneumophila (15
sérogroupes connus). Legionella pneumophila
sérogroupe 1 est responsable de 90% de ces
infections.

 Toutes espèces confondues, la détection de


Legionella quantifiables dans un réseau d'eau
trahit l’existence de conditions favorables à
leur prolifération…

5
Généralités sur les légionelles
Infections à Legionella pneumophila
 La fièvre de Pontiac
– Forme non pulmonaire de la maladie,
– État pseudo-grippal ( rarement diagnostiquée)
– Guérison spontanée en 2 à 5 jours

 La légionellose ou "maladie du légionnaire"


– Forme sévère de la maladie
– Symptômes d'une pneumonie aigüe
– Non contagieuse
– Diagnostic notamment par un test d’antigénie urinaire
– Nécessite un traitement antibiotique
– Fatale dans environ 10% des cas
– Maladie à déclaration obligatoire

6
Conditions favorables à la
prolifération des légionelles
Généralités sur les légionelles

 Température entre 25 et 45°C


 Oxygène
 Corrosion (Ions métalliques : fer, zinc, aluminium)
 Tartre (calcium)
 Biofilm (couche organique contenant des micro-organismes
et les nutriments nécessaires aux légionelles)

 Faute d’une conception et d’une exploitation rigoureuses,


une installation d’eau chaude sanitaire collective a toutes
les chances de réunir ces conditions de milieu.

 Les réseaux d’eau froide peuvent également être concernés,


dès lors qu’ils sont réchauffés au-delà de 25°C.

7
Production
d’aérosols  Inhalation par une
Ø 1-5 µm
personne vulnérable

Barrière immunologique déficiente

 Eau contaminée
Prolifération active
(réseau mal maîtrisé)

Scénario d’une
contamination
Légionellose
8
Traitements préventifs autorisés en continu
dans les réseaux d’eau chaude sanitaire
Généralités sur les légionelles

UTILISÉS EN TRAITEMENT CONTINU


(les concentrations de désinfectants doivent rester compatibles
avec un usage alimentaire)
PRODUITS
Composés chlorés générant des Concentration en chlore libre supérieure ou égale à 0,3 mg/l
hypochlorites selon le réseau, la qualité de l'eau et le pH.
(Hypochlorite de Sodium NaOCl, Chlore (la concentration doit rester inférieure à 1mg/l)
moléculaire Cl2, Hypochlorite de
calcium Ca(ClO)2 )
Concentration en dioxyde de chlore supérieure ou égale à
(2)
Dioxyde de chlore 0,3 mg/l selon le réseau, la qualité de l'eau et le pH.
(la concentration doit rester inférieure à 1mg/l)
PROCÉDÉ
T° > 55°C en sortie de production
Maintien en température uniquement (montée quotidienne à plus de 60°C)
dans les réseaux de distribution d'eau T° > 50°C en tout point du réseau
chaude (la T° au point de puisage doit être abaissée
par mitigeage à moins de 50°C)
TRAITEMENT AU POINT D'USAGE
Filtration membranaire point de coupure
(3) OUI
de 0,2mm

Extrait du guide "L'eau dans les établissements de santé" – Sources DGS-CSHPF

9
Influence de la température
sur les légionelles
Généralités sur les légionelles

dérivé de J.M. Hodgson et B.J. Casey (d'après G.W. Brundett)


temps de destruction : Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, 2001.
10
Influence de la température
sur les légionelles
Généralités sur les légionelles

Plage de température à éviter

dérivé de J.M. Hodgson et B.J. Casey (d'après G.W. Brundett)


temps de destruction : Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, 2001.
11
Consignes de température
(Arrêtés du 30 novembre 2005 et du 1er février 2010)
Généralités sur les légionelles

Sur le réseau, supérieure à :


 55°C en sortie de production
(à défaut, montée quotidienne à plus de 60°C)
 50°C en tout point du réseau en permanence
 Delta-T inférieur à 5-7°C
(pertes de chaleur entre départ et retour de boucle)

Aux points de puisage destinés à la toilette :


 Inférieure à 50°C (risque de brûlure)
 importance du mitigeage terminal nécessitant des
robinetteries adaptées (thermostatiques ou butée
mécanique)

12
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

2‐ La production solaire
de lʹeau chaude sanitaire
Enjeux sanitaires
La production de l'ECS Consignes d'utilisation des ballons ECS
 Maintenir une température > 55°C
(à défaut, montée quotidienne à plus de 60°C)

 Assurer le renouvellement de l’eau


– stockage adapté aux besoins, non surdimensionné
– si plusieurs ballons, privilégier le montage en série

 Éliminer régulièrement les dépôts


– chasses vigoureuses en point bas
– fréquence hebdomadaire à mensuelle

 Nettoyer et désinfecter tous les ans


– vidange
– détartrage, désembouage, élimination de la corrosion
– désinfection
– rinçage

14
La production de l'ECS
L’intérieur d’un ballon d’eau chaude…

15
Un ballon ECS devrait comporter :
 Une vidange en point bas (vanne accessible)
La production de l'ECS

(diamètre suffisant + distincte de l'arrivée d'eau froide de préférence)


 Une trappe de visite ("trou d’homme")
(Ø 50cm si capacité > 1000L)
 Un thermomètre fiable (étalonné)

16
La production de l'ECS Plusieurs ballons : série ou parallèle ?
 Privilégier le montage en série car :
– il concentre les risques sur un seul ballon (le premier,
alimenté en eau froide)
– contrairement au montage en parallèle, il garantit le
renouvellement de l'ensemble du volume stocké

En parallèle En série
17
Enjeux sanitaires du préchauffage solaire
 Température très variable
La production de l'ECS

– Montée quotidienne à plus de 60°C non garantie

 Basé sur l’accumulation


– Volumes conséquents, plusieurs ballons

 Comment garantir l’absence de prolifération des bactéries dans


un grand volume d’eau dont on ne maîtrise ni la température,
ni le comportement hydraulique (brassage, temps de séjour) ?

 L’eau préchauffée est ensuite chauffée à 60°C par une énergie


complémentaire, mais comment garantir un couple temps /
température suffisant pour tuer les légionelles produites ?

 Chaque ballon où transite l’eau sanitaire doit faire l’objet d’un


entretien (chasses, nettoyage / désinfection). L’installation le permet-
elle ? Pour quel coût annuel ?

18
Production ECS solaire non découplée
(EHPAD de 75 lits)
La production de l'ECS

Distribution | Production | Préchauffage solaire

4 3 2 1

2500L 2500L 2000L 2000L

19
Production ECS solaire non découplée
Qualité sanitaire exigée
La production de l'ECS

| Préchauffage | Production | Distribution

20
Production ECS solaire en eau morte
 Découplage via un échangeur à plaques
La production de l'ECS

Principe d’un échangeur à plaques :


pas de contact entre primaire et secondaire
21
Production ECS solaire en eau morte
 Découplage solaire/sanitaire via un échangeur à plaques
Qualité sanitaire exigée
La production de l'ECS

(EHPAD de 72 lits)

Distribution | Production | Préchauffage


solaire

Échangeur de production ECS Échangeur de préchauffage


(60°C sur primaire chaudières) (Découplage solaire / sanitaire)
22
Production ECS solaire en eau morte
 Découplage via un échangeur à plaques
La production de l'ECS

Qualité sanitaire exigée

Distribution | Production | Préchauffage

Échangeur de production ECS Échangeur de préchauffage


(60°C sur primaire chaudières) (Découplage solaire / sanitaire)
23
Production ECS solaire en eau morte
 Découplage via un échangeur noyé (EHPAD de 62 lits)
La production de l'ECS

solaire

Production Préchauffage

24
sanitaire
Production ECS solaire en eau morte
 Découplage via un échangeur noyé
La production de l'ECS

Production

Qualité sanitaire exigée

Préchauffage
(serpentin 30L)

25
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

3‐ Maîtriser la qualité de lʹeau
sur tout le réseau ECS
Maintenir une température élevée avec
un bouclage bien conçu et fonctionnel
Maintien en température du réseau ECS Objectifs pour un bouclage efficace
 Consignes : - 55°C au moins en départ de boucle,
- 50°C au moins sur le retour général
(et en tout point du bouclage)
- T°départ – T°retour < 5-7°C (delta-T).
 Maîtriser les pertes calorifiques le long de la boucle
= vitesses de circulation suffisantes + calorifugeage

 L'ensemble du bouclage doit circuler en permanence


Réseau bien conçu (structure et dimensionnement)
+ Équilibrage réalisé (maintien en T° homogène)
____________________________________________________________________________________________________________________

= Maîtrise de la température et de la stagnation

 Le suivi des températures est un indicateur indirect du


fonctionnement du bouclage
 Idéalement, organiser un suivi des températures :
- en continu (enregistreurs autonomes ou GTC)
- au niveau de la production et sur quelques boucles.
27
Maintien en température du réseau ECS
Principe de la distribution bouclée de l’ECS
Assurer le maintien en température du réseau

 Exemple : Bouclage du collecteur et des colonnes

Recyclage
= Retour de boucle

Vanne d'équilibrage

Pompe de recyclage
= circulateur
28
Maintien en température du réseau ECS La pompe de recyclage (= circulateur)
 Est située sur le retour de boucle
général, près de la production ECS

 Ramène vers la production l'eau chaude


qui n'a pas été puisée

 Doit être dimensionnée de façon à


atteindre les vitesses de circulation
préconisées par le CSTB
 0,15 à 0,5 m/s sur les retours

 Est rarement le facteur limitant dans un


bouclage présentant un défaut de
maintien en température
 augmenter sa puissance a peu
d'effet en général

29
Maintien en température du réseau ECS Exemple de colonne bouclée

Le recyclage est
de section réduite

30
Surveillance des réseaux ECS Exemples-types de bouclages ECS
 Bouclage du collecteur et des colonnes

31
Maintien en température du réseau ECS Principe de la distribution bouclée de l’ECS
 Bouclage commun en partie haute ("en parapluie")

L’inverse est également possible


Aller en partie haute, recyclage en partie basse

32
Maintien en température du réseau ECS Principe de la distribution bouclée de l’ECS
 Bouclage horizontal (un collecteur pour 1 ou 2 niveaux)

33
Maintien en température du réseau ECS Principe de la distribution bouclée de l’ECS
 Bouclage jusqu'aux points de puisage…

Attention au surbouclage :
la multiplication des
boucles courtes est inutile
et rend tout équilibrage
difficile voire impossible

34
Maintien en température du réseau ECS Exemple de bouclage mal équilibré

Boucles proches de la
production ECS favorisées

Vitesses de circulation trop


faibles sur les boucles
éloignées

= Pertes de chaleur
excessives

35
Maintien en température du réseau ECS "Carte thermique" d’un bouclage mal équilibré

Chaufferie
Maintien en température du réseau ECS Fonctionnement d'une vanne d'équilibrage

Mesures de pression
aval
amont

OUVERTURE MINIMALE
RECOMMANDÉE : 25 à 50%

0,0 tour 4,0 tours


= fermée = ouverte à 100%

37
Maintien en température du réseau ECS
Principe de l’équilibrage d’un bouclage
Répartir les débits à l'aide de vannes d’équilibrage adaptées

Forcer l'eau à
emprunter toutes les
boucles en bridant
les plus favorisées

 Températures
homogènes

25% 100%
min.
38
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

4‐ Exemples de situations à risque
Retour sur des défauts fréquents
identifiables grâce au suivi des températures
Exemples de situations à risques
Défaut d'équilibrage
 Températures départ/retour OK en chaufferie
 Collecteurs et colonnes/antennes bouclés
Situations à risque

 Tés de réglage sur chaque retour de boucle

B
A
C

Cuisine

40
Évaluation du bouclage
 Pose d'enregistreurs de température
sur les différentes portions du bouclage
Situations à risque

 Suivi en continu pendant plusieurs jours

B
A
C

Cuisine

41
Les boucles contrôlées circulent

Consignes OK en chaufferie

Déperditions excessives sur


les portions éloignées
Situations à risque

 Équilibrage perfectible

°C 70

65

60

55
Risque légionelles :
50

faible
45
élevé 1- Chaufferie - ECS 2- Chaufferie - Retour
40 4- Retour extension 5- Retour Cuisines

maximum 35
8- Retour Cour 9- Retour Terronnière

10- Retour Rue d'Anjou 12- Retour extrémité Rue Anjou


30
mercredi jeudi vendredi samedi
42
Exemples de situations à risques
Interconnexion eau chaude – eau froide
°C 70
Situations à risque

65

60

55

50

45

40
Passages d'eau froide dans le réseau d'eau chaude
35 (au niveau d'un mitigeur thermostatique)

30
vendredi 22 juin 00:00 samedi 23 juin 00:00 dimanche 24 juin 00:00 lundi 25 juin

43
Interconnexion eau chaude – eau froide
Configurations à surveiller
 Mitigeurs thermostatiques
Vérifier l'existence et l'efficacité
Situations à risque

des clapets intégrés

 Puisages à commande déportée


alimentés en eau mitigée
– lave-mains à commande
électronique, fémorale, au pied
– douchettes en cuisine
(EC et EF y sont souvent
ouverts en permanence)
 Poser des clapets sur
leurs arrivées EC et EF

44
Exemples de situations à risques
Cas extrême : l’absence d'équilibrage
°C 65
Situations à risque

60

55

50
Boucles puisages
45 fonctionnelles
40

35

30

25

20 Départ ECS - Sous-station Delorme


Boucles stagnantes
Retour général - Sous-station Delorme

Hors puisages (pics), les colonnes bouclées éloignées


ECS - Aile Nord Colonne H (proche) Retour - Aile Nord Colonne H
ECS - Aile Nord Colonne C (éloignée) Retour - Aile Nord Colonne C
sontECS
défavorisées etA retombent à température
- Aile Nord Colonneambiante
15
- Aile Nord Colonne (extrémité) Retour A
10
mercredi 13 juin 00:00 jeudi 14 juin 00:00 vendredi 15 juin 00:00

45
Exemples de situations à risques
Recyclage ECS bouché
°C 70
Situations à risque

65

60

55
puisages
50

45

40

35 13- Départ ECS

30 ECS non maintenue 14- Retour général


en température
15- ECS ch. 316-318
25
16- Retour ch. 316-318
20
19- ECS ch. 321-323
15 Recyclage à température ambiante
10
= bras mort permanent 20- Retour ch. 321-323

jeudi 00:00 vendredi 00:00

46
Recyclage ECS bouché
Décolmater (ou changer) la vanne d'équilibrage correspondante
Situations à risque

 Bras mort hors puisages sur la colonne aller


 Bras mort permanent sur la colonne retour
47
Intervenir sur un recyclage ECS bouché
Nettoyage par circulation inversée
Exemples de situations à risques
Baisse programmée de la consigne ECS
(trop souvent activée sur les échangeurs à plaques)
Situations à risque

°C 70

65

60

55

50

45

40

35 Réduction nocturne programmée


de la consigne de production ECS
30
jeudi 00:00 vendredi 00:00 samedi 00:00 dimanche 00:00
49
Exemples de situations à risques
Canalisation EF réchauffée

°C 65
Analyse de situations à risque

60

55

50

45

40

35

30

25

20 Hors
Départpuisages, la canalisation
ECS - Sous-station Delorme d'eaugénéral
Retour froide est à Delorme
- Sous-station 30°C
(passage à nu dans la
Retour - Aile Est Colonne M (proche)
chaufferie –
Retour - Aile Est Colonne J

Eau froide -mesure effectuée


M (proche) à l'étage supérieur)
15 ECS - Aile Est Colonne L (extrémité) Retour - Aile Est Colonne L (extrémité)
Aile Est Colonne
10
mardi 19 juin 00:00 mercredi 20 juin 00:00 jeudi 21 juin

50
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

5‐ Autres facteurs de dégradation
de la qualité de lʹeau
Entartrage, biofilm, 
stagnation, retours dʹeau
Autres facteurs de dégradation des réseaux
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire
Entartrage et corrosion
 Dureté de l'eau (TH)
- trop dure = entartrage
- trop douce = corrosion
 idéalement entre 12 et 15°f
(consigne de l'adoucisseur)

 Température élevée, pH

 Âge du réseau

 Surveillance nécessaire

Manchette-témoin démontable

52
Autres facteurs de dégradation des réseaux
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire
Le biofilm
 Dépôt organique sur la paroi
interne des canalisations
 Protège les micro-organismes et
favorise leur prolifération

53
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire Le biofilm
 Mécanisme de propagation
1- Accrochage des 1ères bactéries
2 à 4- Prolifération, épaississement
5- Relargage massif dans l'eau
 Support et nourriture pour les légionelles
 Responsable de pics de concentration
(étape 5 : rupture des amibes saturées en légionelles)
 Peu sensible aux traitements chimiques
 Sensible à la chaleur 5

1 2 3

54
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire
Les bras morts structurels
 Sur l'eau froide
– piquages pour l’arrosage
(réseau enterré, robinets muraux)
– piquages des lances incendie
(RIA)

 Sur EF et ECS
– vannes fermées
– attentes pincées ou
bouchonnées
(dans les locaux et dans
les gaines techniques)
– postes inutilisés
(locaux réaffectés au
stockage ou désaffectés)

55
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire Les bras morts fonctionnels (non/peu puisés)
Nécessité d’organiser leur soutirage régulier

Antennes stagnantes Soutirage


 Recenser les points
de puisage concernés

 Puiser au minimum
1 fois / semaine
(EC + EF) le temps
de renouveler
le volume stagnant

Réseau ECS maintenu en température

56
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire Utiliser régulièrement tous les points d’eau
 Recenser les points d’eau peu ou pas utilisés
 Procédure de puisage périodique ou suppression
 Faire couler eau chaude et froide (= eau tiède)
- au moins une fois par semaine
- le temps nécessaire pour éliminer l'eau stagnante

Entretenir les éléments terminaux


 Détartrer et désinfecter (1 fois par an minimum)
 Difficile pour les flexibles de douche
 Envisager le recours aux éléments
consommables : aérateurs et kits
pommeau+flexible jetables
 simplicité
 garantie de résultat
 traçabilité (code couleur)

57
Dégradation des réseaux d'eau sanitaire
Isoler les différents usages de l'eau
1. Usage alimentaire, sanitaire, et de soins
– Répond aux critères de potabilité

2. Usage technique
– Chauffage, climatisation
– Robinets muraux pour le lavage et l'arrosage

3. Protection contre l'incendie

4. Arrosage d'espaces verts (en sol)

5. Activités spécifiques (buanderie…)

 Choisir la protection anti-retour adaptée à chaque poste

Disconnecteur Disconnecteur
Clapet contrôlable contrôlable d'extrémité
58
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

6‐ Les prélèvements légionelles
Connaître la qualité de son eau,
Intervenir efficacement en cas de contamination
Particularités des prélèvements légionelles
 Fréquence : annuelle
Prélèvements légionelles

– Reflètent la situation à l’instant où ils sont réalisés

 Nombre : limité au strict nécessaire (coût)


– Choix de quelques points jugés représentatifs, dont :
• fond du dernier ballon ECS
• recyclage ECS général
• une chambre éloignée par portion de bouclage ECS

 Conditions : à définir précisément


– 1er ou 2ème jet
– Température maximale obtenue et temps d’obtention
– Lieu et type de robinetterie (robinet ou douche ? mitigé ?)
– Démontage ou non de l’aérateur / du pommeau / du flexible

 Lecture : à contextualiser
– Dépassement de la valeur-cible ?
– Contamination générale ou localisée ?
60
Prélèvements légionelles Lecture des résultats de prélèvements
 Legionella spp :
pas de risque immédiat, engager des actions correctives
 Legionella pneumophila :

Concentration Dénomination Niveau


UFC/L* d'intervention

Seuil de
C < 10 R.A.S.
détection

Investigation,
C < 1000 Valeur-cible
Correction(s)

Corrections sans délai


C > 1000 Seuil d'action + nouveaux prélèvements
Sécurisation des résidents
*Unités formant colonie (≈ bactéries viables) par litre
61
< 103 UFC/L
Prélèvements légionelles Si prélèvement positif < valeur-cible
 Informer le personnel

 Identifier la (les) source(s) de contamination


– Stagnation : bras mort(s), mauvaise circulation
– Température insuffisante : production, distribution
– Entartrage, corrosion, biofilm
– Retour(s) d'eau

 Effectuer les corrections nécessaires


– hausse de T°, détartrage, équilibrage, travaux…

 Veiller à l'utilisation régulière de tous les points de puisage

62
> 103 UFC/L
Prélèvements légionelles Si prélèvement positif > valeur-cible
 Sécuriser les usagers
 Empêcher l'aérosolisation sur les douches concernées
– Interrompre l'utilisation des douches privatives
 Pommeaux démontés, toilette au gant ou bain
– Sécuriser quelques douches collectives
 Filtres terminaux 0,22 µm – valables 30 à 60 jours

63
> 103 UFC/L
Prélèvements légionelles Si prélèvement positif > valeur-cible

 Informer et conseiller les usagers

 Les sécuriser jusqu’à obtention de contre-résultats


satisfaisants

 En dernier recours, envisager une désinfection du réseau


– Traitement curatif : choc thermique ou chimique
(selon compatibilité avec les matériaux constitutifs du réseau et
limitations liées à son fonctionnement ou à sa structure)
– Conformément à la circulaire 2002/243 du 22/04/02
– Efficacité limitée si tartre ou biofilm importants
– Action ponctuelle, sans rémanence

 Renforcer la surveillance de la qualité de l'eau


– Prélèvements un mois après la désinfection
– Suivi en continu de la température
– Maintenance rigoureuse des installations
– Puisage régulier des points peu utilisés
64
Prélèvements légionelles Quand déclencher un traitement choc ?

 En réponse à un(des) prélèvement(s) positif(s)

 Pour retrouver rapidement une qualité d’eau satisfaisante


une fois les sources de contamination supprimées
(pas systématiquement nécessaire d’y recourir)

 Pour désinfecter un ballon ECS contaminé

 Avant réception d’un réseau ECS / EFS neuf

 Efficacité à valider par des prélèvements à 48h

 Nouveaux prélèvements à 4-6 semaines pour confirmer


l’absence de recontamination
(inévitable si les actions correctives n’ont pas été engagées pour
supprimer les situations favorables aux légionelles)
65
Prélèvements légionelles Conséquences d’un traitement choc
 Condamnation du réseau ECS pendant plusieurs heures
– Conséquences pour la vie de l’établissement

 Mise à rude épreuve des installations


– Agressivité des traitement chimiques
 Usure des installations, compatibilité matériaux à vérifier
– Dilatation pendant un choc thermique
 Risque de fuites pendant et après l’intervention

 Coût de l’intervention
– Recours à une entreprise spécialisée
– Consommation d’eau (rinçage), d’énergie (choc thermique)
– Mobilisation des équipes en amont et pendant l’intervention

 Obligation de résultat
– Bien connaître le réseau pour le traiter intégralement
– Obligation de restituer un réseau en eau potable
– À réitérer en cas d’échec
66
Prélèvements légionelles Traitements chocs autorisés en curatif

UTILISES EN TRAITEMENT CHOC CURATIF


(Les concentrations de désinfectants sont
données à titre indicatif. Il faut s'assurer au
préalable de la tenue des matériaux avec les
types et les doses de désinfectants utilisés).
PRODUITS

Composés chlorés générant des hypochlorites - 100 mg/l de chlore libre pendant 1h
(hypochlorite de Sodium NaOCl, Chlore moléculaire Cl2, - ou 15 mg/l de chlore libre pendant 24 h
Hypochlorite de calcium Ca (ClO)2) - ou 50 mg/l de chlore libre pendant 12 h

Dichloroisocyanurates (de sodium ou de sodium - 100 mg/l en équivalent chlore libre pendant 1h
hydratés) - ou 15 mg/l en équivalent chlore libre
pendant 24 h
- ou 50 mg/l en équivalent chlore libre
pendant 12 h
Péroxyde d'hydrogène H2O2 + ions argent 100 à 1000 mg/L de peroxyde d'hydrogène pour
un temps de contact fonction de la concentration
en désinfectant et pouvant aller jusqu'à 12 h.
Acide péracétique en mélange avec H2O2 1000 ppm en équivalent H2O2 pendant 2 h
PROCEDES
Choc thermique 70°C pendant au moins 30 minutes

Sources DGS-CSHPF

67
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

7‐ Le carnet sanitaire Eau

Organiser la traçabilité des installations
et des actions préventives
Le carnet sanitaire Eau Les fonctions du carnet sanitaire Eau
 Centralisation des documents d'exploitation
- Plans des réseaux, liste des points de puisage
 Connaissance des installations
- Protocoles des actions préventives et curatives

 Traçabilité de la gestion des réseaux


- Archivage des interventions
- Maintenance préventive des installations
- Relevés des compteurs

 Surveillance des points critiques


- Résultats des analyses d'eau
- Suivi des températures ECS
- Puisages des points peu/pas utilisés

 Document de référence en interne


et en externe (autorités sanitaires)
69
Le carnet sanitaire Eau Le suivi prioritaire en quatre points
 Surveillance définie par l’arrêté du 1er février 2010
 Suivi des températures
• Départ ECS et retour de bouclage : quotidien
• Point(s) de puisage éloigné(s) : hebdomadaire à mensuel
 Prélèvements légionelles annuels
• Fond de ballon ECS (à défaut, sortie de production ECS)
• Recyclage ECS général (prévoir robinet flambable)
• Points d’exposition représentatifs et points éloignés

+ Prévention de la stagnation
– Purge périodique (minimum hebdomadaire) des points de puisage
peu ou pas utilisés
– Eau chaude et eau froide
– Le temps d’éliminer le volume stagnant

+ Entretien périodique des éléments terminaux


– Pommeaux et flexibles de douche, aérateurs
– Fréquence annuelle recommandée
70
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

8‐ Conclusion
La prévention du risque légionelles,
un enjeu transversal
Un suivi exigeant mais des critères simples
 La gestion du risque lié aux légionelles rejoint celle de la qualité
générale de l'eau sanitaire
 Le bénéfice des efforts dépasse cette seule thématique
Conclusion

 Les prélèvements légionelles viennent seulement valider une


démarche préventive permanente

 La maîtrise des températures et de la stagnation sont des


outils efficaces… moyennant une connaissance approfondie
des réseaux ECS / EF, une surveillance adaptée et une
maintenance régulière
 Définir les points critiques, anticiper les situations à risque
 Intérêt de la traçabilité des indicateurs et des actions

 La production ECS est le premier maillon de la chaîne


 Il est indispensable qu’elle ne produise pas de légionelles
 Dans le cas d’une installation solaire, le fonctionnement en
eau morte permet d’isoler les volumes d’eau à risque
72
Association des
Centres hospitaliers
locaux et des
EHPAD Publics
du Maine et Loire

Contacts
Rafik LENEGUER – Ingénieur conseil ACEP 49
Maison de Retraite "Résidence des Sources"
6 rue d'Anjou 49230 ST GERMAIN SUR MOINE
Tél : 02 41 64 61 68 – 06 51 46 48 60 – legio49@free.fr

Christophe BRUAND – Président de l’Association ACEP 49


Établissements de Santé Baugeois Vallée
EHPAD Résidence des Mélèzes
14, rue de l'Hôpital 49250 BEAUFORT EN VALLEE
Tél : 02 41 84 13 84 – direction@hopital-baugeois-vallee.fr
Textes de référence - Législation
 Circulaire DGS/EA4 n° 2010-448 du 21 décembre 2010 relative aux
missions des Agences régionales de santé dans la mise en œuvre de
l'arrêté du 1er février 2010
 Arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans
les installations de production, de stockage et de distribution d'eau
chaude sanitaire – Ministère de la Santé et des Sports
Textes de référence

 Note de service n°DGS/EA4/2009-167 du 19 juin 2009 relative à la


désinfection des réseaux d'eau chaude sanitaire par injection de
produits à base de péroxyde d'hydrogène et de sels d'argent –
Direction Générale de la Santé
 Arrêté du 30/11/2005 relatif aux installations fixes destinées au
chauffage et à l'alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments
recevant du public – Ministère de la Santé
 Circulaire DGS-SD7A-DHOS-E4-DGAS-SD2-2005-493 du 28/10/2005
relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les
établissements sociaux et médico-sociaux d'hébergement pour
personnes âgées – Direction Générale de la Santé
 Circulaire DGS / 7D7A / SD5C-DHOS-E4 n°2002/243 du 22/04/2002
relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les
établissements de santé – Direction Générale de la Santé
74
Intervenir sur une colonne obstruée
Tenter d’éliminer le bouchon par une circulation inversée
Situations à risque

5- Rétablir la position initiale des vannes manipulées


7- Lever l'interdiction de puisage ECS 6- Purger en EC les robinets de cette colonne

Pas d'écoulement = vanne de réglage ou colonne à changer


75
Interconnexion eau chaude – eau froide
Thermostatique avec clapets fonctionnels

Clapet Clapet

EF EC

76
Interconnexion eau chaude – eau froide
Thermostatique avec clapet EC coincé
Puisage EC =
dépression sur
le réseau EC
 Siphonnage EF
dans le réseau
ECS si clapet
défectueux Clapet coincé, à nettoyer
ou à changer

Siphonnage

77
Le carnet sanitaire Eau Les éléments du carnet sanitaire Eau (1/3)
 Connaissance des réseaux d'eau
– Plans détaillés (DOE)
– Plans et schémas de distribution
– Schémas de principe des productions ECS
– Recensement des points d'eau
– Types d'usage de l'eau (RT1 à RT5)

 Journal des interventions


– Fiches de maintenance interne et externe
– Calendrier d'entretien et de contrôle
– Relevés des compteurs

78
Les éléments du carnet sanitaire Eau (2/3)
 Suivi des températures
– Indicateur indirect de la contamination du réseau
– Idéalement en continu
 Enregistreurs de température ou GTC
 Courbes directement exploitables

79
Le carnet sanitaire Eau Les éléments du carnet sanitaire Eau (3/3)
 Résultats d'analyses de l'eau
– Physico-chimiques
– Bactériologiques

 Procédures et protocoles
– Entretien et vérifications périodiques
– Identification et gestion des patients à risque
– Consignes d'intervention d'urgence en cas de
• prélèvement supérieur à 1000 UFC/L
• diagnostic de légionellose
– Puisage régulier des points d'eau peu utilisés

 Textes de référence
– Réglementation et recommandations
– Guides techniques

80

Vous aimerez peut-être aussi