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Les eaux dans les

établissements de santé
Hadjila Amina
Plan du cours
• Introduction
• I. classification des eaux utilisées dans les établissements de santé:
• I.1. eaux utilisées dans les services de soins:
• Eau bactériologiquement maîtrisée
• Eau stérile conditionnée
• Eau d’hémodialyse
• Eau chaude sanitaire
• II. Les risques liés aux eaux dans les établissements de santé
• Risque infectieux
• Risque toxique
Plan du cours
• III. Les eaux utilisées dans les services de soins:
• III. 1. eau bactériologiquement maîtrisée:
• Définition
• Usage
• Procédés d’obtention
• Contrôle de qualité microbiologique
• Critère de qualité
• III.2. eau stérile conditionnée
• Définition
• Usage
• Procédés d’obtention
• Contrôle de qualité microbiologique
• critère de qualité
Plan du cours
• III.3. eau des hémodialyses:
• Définition
• Usages
• Procédés d’obtention
• Contrôle de qualité physico-chimique
• Contrôle de qualité microbiologique
• Critères de qualité
• III.4 . eau des blocs opératoires
• III.5. eau pour lavage des mains du personnel soignant
Plan du cours
• IV. eau chaude sanitaire
• V. facteurs de dégradation de la qualité de l’eau dans les
établissements de santé
• VI. Traitement de l’eau dans les établissement de santé
• VII. Conclusion
Les objectifs d’apprentissage
A la fin de ce cours , vous serez capables de :
• Définir les différents types d’eaux qui existent au sein d’un
établissement de santé.
• Décrire les méthodes d’obtention de ces eaux .
• Connaître les différents contrôles à effectuer sur ces eaux ainsi que
de définir les limites de qualité de chaque type .
Introduction
• «L’eau, c’est la vie» ; cette affirmation prend un sens tout particulier à l’hôpital où
ce fluide est un élément essentiel de l’hygiène. Pour chaque malade, l’hôpital
consomme chaque jour environ un mètre cube d’eau, soit autant que quatre
individus dans la vie courante. La distribution d’une importante quantité d’eau de
bonne qualité sera donc nécessaire en permanence ; les patients sont fragiles et la
flore microbienne dont l’eau peut être le vecteur représente pour eux un risque
potentiel. Ainsi, maîtriser la qualité microbiologique de l’eau est un enjeu
important pour tout établissement de santé. Mais c’est un problème complexe qui
implique une multiplicité d’acteurs pour :
• concevoir le réseau de distribution,
• assurer sa maintenance,
• entretenir les appareils sanitaires,
• adapter la qualité de l’eau aux usages, la contrôler, .
Types d’eau dans les établissements de
santé
1. Eau potable
2. Eau bactériologiquement maîtrisée
3. Eau stérile conditionnée
4.eau pour hémodialyse
5. Eau technique:
• l’eau chaude sanitaire
• l’eau et la climatisation
• l’eau pour la production de glace
1. Eau potable
• Eaux destinées à l’alimentation humaine, répondant aux normes de
qualité en vigueur, que l’on peut classer en :
• - eau du réseau d’adduction
• - eau embouteillée
• - eau des fontaines réfrigérées
2. Eau bactériologiquement maîtrisée
Eaux destinées aux soins, parmi lesquelles on distingue deux niveaux
de qualité :
• - l’eau «propre»
• - l’eau «ultrapropre»
3. Eau stérile conditionnée
• Eaux exemptes de micro-organismes vivants, répondant aux normes
de la pharmacopée. On distingue :
• - l’eau stérilisée pour préparation injectable
• -Eau pour irrigation
• -Eau potable stérile
4. Autres eaux à usage des soins
Nous classons dans cette catégorie :
• - l’eau pour hémodialyse

Dilué concontrat
Risques liés à l’eau
• Les risques sont de 2 ordres :
• - risque infectieux
• -risque toxique.
• La contamination microbiologique ou chimique de l’eau peut avoir une
double origine :
- l’eau du réseau public peut, dans certains cas, véhiculer des
microorganismes ou des substances chimiques la rendant dangereuse pour
certains malades vulnérables.
- à l’intérieur de l’établissement, la contamination de l’eau par des
micro-organismes de l’environnement hospitalier est fréquente. Le risque
de contamination toxique est plus faible.
A. Le risque infectieux
• C’est le principal risque. L’eau peut jouer le rôle de vecteur d’agents
potentiellement dangereux :
- micro-organismes d’origine fécale : salmonelles, entérovirus, ...
provenant, en règle générale, du réseau public.
- germes opportunistes, tels que les légionelles, se développant dans
les circuits d’eau chaude.
- germes de l’environnement hospitalier contaminent fréquemment
les eaux stagnantes (bras morts, extrémités des canalisations, gicleurs
des robinets) : Pseudomonas, aeromonas.
• Les micro-organismes responsables d’infections (bactéries, virus,
parasites, fungi et micro-algues) peuvent être saprophytes,
opportunistes ou pathogènes selon les cas. Le degré de gravité
des manifestations pathologiques liées à l’eau est très variable : il va de
gastro-entérites plus ou moins graves et de parasitoses (risque fécal en
général), à des atteintes cutanées ou pulmonaires parfois fatales.
• La gravité de l’infection varie en fonction:
1. La nature des micro organismes
2. La voie d’exposition
3. L’état immunitaire des patients exposés
les principales voies d’exposition sont constituées par :
- l’ingestion (eau et denrée alimentaire) ;
- le contact cutanéo-muqueux (Aeromonas, Pseudomonas,
Mycobacterium) ;
- l’inhalation d’aérosols contaminés (Legionella, Flavobacterium,
Actinomyces, endotoxines bactériennes) ;
- l’accès parentéral (dialyse) (Pseudomonas et Aeromonas…) ;
- l’utilisation de dispositifs médicaux invasifs (rinçage).
Les principales infections nosocomiales d’origine hydrique

• Les infections à tropisme digestif: La plupart des microorganismes


susceptibles d’être présents dans l’eau est à l’origine d’infections
digestives ne sont pas spécifiques au milieu hospitalier, et les
pathologies digestives qu’ils sont susceptibles de provoquer sont
avant tout communautaires et très rarement nosocomiales.
• C’est le cas des gastro-entérites et des diarrhées dues à des virus
(calicivirus, entérovirus, rotavirus) , à des bactéries telles
Salmonella, Shigella, Campylobacter jejuni, Yersinia enterocolitica,
Listeria et des parasites tels que Giardia lamblia et Cryptosporidium
parvum.
• Les infections respiratoires: Les infections respiratoires liées à
l’inhalation d’aérosols contaminés sont dues le plus souvent à des
bactéries gram négatif comme, par exemple, Pseudomonas
aeruginosa, Legionella pneumophila, Burkholderia cepacia,
Acinetobacter et à certaines mycobactéries.
• Elles sont plus particulièrement susceptibles d’affecter des patients
immunodéprimés ou des patients dont les parois des cellules
épithéliales bronchiques ont été altérées.
• Elles peuvent également atteindre les patients ventilés
mécaniquement ou ayant eu un lavage bronchoalvéolaire,
• Les gestes de soins aussi élémentaires que le rinçage des
tubulures naso-gastriques, la prise de douche, pouvant créer
des aérosols, sont des sources de contamination.
• Les cas de légionelloses provoqués par l’inhalation d’aérosols
contaminés par des Legionella pneumophila touchent souvent des
personnes fragilisées (personnes âgées, immunodéprimés) chez
lesquelles elles induisent une forte létalité.
• Parmi les sources de contamination incriminées, les circuits d’eau
chaude représentent la cause la plus fréquente avant les tours de
refroidissement.
• Les infections cutanéo-muqueuses: Ces infections, liées à un contact
direct avec de l’eau contaminée, peuvent conduire à des septicémies,
en particulier en chirurgie à cœur ouvert.
Les germes en cause sont typiquement hydriques: Enterobacter cloacae,
Klebsiella, Serratia, Pseudomonas aeruginosa, Flavobacterium,
Acinetobacter, Mycobacterium.
• Les infections ostéoarticulaires: L’inoculation de Mycobacterium
xenopi au contact de l’os par le biais de matériel de chirurgie
endoscopique rincé avec de l’eau en contenant, a provoqué des
infections osseuses invalidantes.
B. Le risque toxique
• Il se rencontre lorsque l’eau est chargée en substances
indésirables ou toxiques en quantité trop importante. A l’hôpital,
le risque de contamination toxique peut provenir :
- de la dissolution des matériaux de canalisation : cuivre, plomb,...
- de pollutions accidentelles par des substances toxiques en cas de
rupture ou de mise en dépression du réseau.
• En dehors des pollutions accidentelles, les concentrations en
substances toxiques sont généralement trop faibles pour causer des
intoxications aiguës. Toutefois, pour certains usages, en particulier
l’hémodialyse, la présence de toxiques même en faibles
concentrations constitue un risque grave pour le patient.
Les eaux utilisées dans les services de soins
Les différentes utilisations de l’eau dans les services de soins conduisent à
définir 3 niveaux de qualité microbiologique correspondant à des usages
spécifiques :
• l’eau de qualité bactériologiquement maîtrisée :
- niveau 1 - eau «propre» destinée au lavage chirurgical des mains, au
rinçage des coloscopes et gastroscopes et à toutes les utilisations dans les
services de soins cliniques.
- niveau 2 - eau «ultrapropre» destinée aux secteurs protégés : unités de
brûlés, unités de greffés, et au rinçage des bronchoscopes.
• l’eau stérile qui sera utilisée pour le rinçage des arthroscopes et
ceolioscopes, dans les humidificateurs d’oxygène et pour la formation
d’aérosols.
1. L’eau bactériologiquement maîtrisée
• Une maîtrise de la qualité microbiologique de l’eau du réseau est indispensable
pour assurer en permanence le respect des critères de qualité des niveaux 1 et 2.
Cet impératif justifie la mise en place d’une démarche «qualité» s’appuyant sur
une connaissance précise des risques de contamination .
• Cette démarche devra inclure :
- des protocoles de traitement afin d’abaisser, si besoin, le niveau de
contamination
- des procédures de maintenance et d’entretien des systèmes de traitement et de
distribution
un contrôle de la qualité microbiologique
- une remise en conformité, en cas d’écart par rapport aux critères de qualité
recommandés
Méthode d’obtention:
• Dans certains cas, l’eau du réseau public ou de la ressource privée
respecte le premier niveau de qualité (eau «propre») sans qu’un
traitement complémentaire soit nécessaire au sein de l’établissement.
• Lorsqu’il n’est pas possible de garantir cette qualité de manière constante,
un traitement général de désinfection devra être mis en place par l’
établissement .
• La microfiltration au point d’usage est le procédé de traitement le plus
classique pour obtenir de l’eau de niveau de qualité 2 (eau
«ultrapropre»).
• Elle met en œuvre un filtre de porosité 0,22 micron éventuellement
précédé d’un préfiltre.
Contrôle de qualité bactériologique
• On effectuera systématiquement la recherche du bacille
pyocyanique, indicateur d’une contamination par des bactéries
responsables d’infections nosocomiales.
• Les recommandations minimales concernant les fréquences de ces
contrôles sont 1 fois par trimestre .
Contrôle de qualité bactériologique
Dénombrement des bactéries revivifiables:
• - Filtrer 100 ml de chacun des 2 prélèvements sur membrane (0,22 microns stérile)
• - Déposer les membranes sur une gélose flore totale (trypticase-soja)
• - Incuber les boîtes 24 heures à 37° C, puis 48 heures à 22° C
• - Dénombrer les colonies bactériennes après 72 heures
• - Rendre le résultat en UFC/100 ml
- Dénombrement des bacilles pyocyaniques (pseudomonas aeruginosa)
• Cette espèce bactérienne est choisie comme indicateur d’une contamination par des bactéries
responsables d’infections nosocomiales.
• - Filtrer 100 ml de chacun des 2 prélèvements sur membrane 0,22 microns stérile
• - Déposer les membranes sur une gélose sélective (cétrimide)
• - Incuber les boîtes 24 heures à 37° C, puis 48 heures à 22° C
• - Toute bactérie se développant sur ce milieu doit être identifié comme étant pseudomonas
qualité Niveau 1: eau propre Niveau 2: eau Niveau 3: eau stérile
ultrapropre
recommandations -après 24 H à 37 ° et 72 H -après 24 H à 37 ° et 72 H - Conforme à la
à 22° < 100 UFC/100ml ET à 22° < 10 UFC/100ml ET pharmacopée
absence de Pseudomonas absence de Pseudomonas européenne.
aéruginosa dans 100ml aéruginosa dans 100ml
Utilisation -offre de soins des -secteurs protégés: - Rinçage des
services cliniques *douche des brulés arthroscopes
- Eau de lavage *Unité des greffes ,coelioscope,
chirurgical des mains *Rinçage des humidificateurs d’oxygène
- -rinçage des bronchoscope et aérosols.
coloscopes et des
gastroscope
Méthode d’obtention -Eau du réseau chlorée à -Pour respecter en -Eau stérile en flacon
0,1 mg/l permanence cette qualité versable délivrée par la
-L’eau du réseau interne dans les secteurs protégés pharmacie.
peut parfois respecter ces , un traitement de l’eau
critères de qualité sans est indispensable.
traitement - l’eau sera passée sur une
complémentaire. cartouche filtrante placée
sur le gicleur du robinet.
Procédure de maintenance et d’entretien -Détartrage périodique -Entretien et stérilisation
des points d’eau . quotidienne des filtres.
2. Eaux stériles

1. Eau pour préparations injectables:


• Cette appellation est codifiée par une monographie de la
Pharmacopée Européenne désignant une eau produite par distillation
à partir d’eau potable ou d’eau purifiée et qui peut avoir deux usages
et deux qualités :
• - Eau Pour Préparation Injectable (EPPI) en vrac : c’est une eau
destinée à la préparation industrielle de médicaments, dont le
véhicule est aqueux, administrés par voie parentérale. Elle doit
répondre aux exigences de qualité de la Pharmacopée Européenne
pour l’eau purifiée en vrac. Elle n’est pas nécessairement stérile car
c’est le produit final qui sera stérilisé.
• Eau Pour Préparation Injectable (EPPI) stérilisée :
• c’est une eau destinée à la dissolution, au moment de l’emploi, de
préparation pour administration parentérale. Il s’agit d’EPPI en vrac répartie
en conditionnements unitaires (ampoule pour les petits volumes et flacon
de verre avec opercule en caoutchouc et bague de sertissage en aluminium
pour les volumes de 100 ml à 10 000 ml) et stérilisée par la chaleur après
conditionnement.
• L’EPPI stérilisée doit répondre aux exigences de qualité de la Pharmacopée
Européenne pour l’eau purifiée mais, en plus, elle doit être stérile.
• La concentration limite en endotoxines est de 0,25 UI/ml pour l’eau PPI en
vrac ou stérilisée.
• Le contrôle est à la charge du producteur
• 2. Eau pour irrigation (eau versable):
• Cette appellation, codifiée par la Pharmacopée Européenne dans la
monographie « Préparations pour irrigation », désigne des préparations
aqueuses stériles de grands volumes destinées à l’irrigation des cavités, des
lésions et des surfaces corporelles, par exemple au cours d’interventions
chirurgicales.
• Les récipients sont unidoses (flacon versable) et leur orifice ne doit pas être
adaptable aux dispositifs de perfusion. L’étiquetage doit indiquer que l’eau
ne doit pas être injectée, qu’elle doit être utilisée en une seule fois et que
les quantités non utilisées doivent être jetées. L’eau pour irrigation doit
être stérile et contenir moins de 0,5 UI/ml d’endotoxines bactériennes.
• Le contrôle est à la charge du producteur
• 3. Eau potable stérilisée
• Cette eau est notamment utilisée pour la boisson et pour les
préparations alimentaires non cuites, destinées aux malades
immunodéprimés. La loi préconise, pour ces patients et ces usages,
l’utilisation de préférence des eaux embouteillées ou de l’eau bouillie
(sous réserve du respect de règles de préparation et de conservation).
L’eau potable stérilisée est obtenue par ébullition ou autoclavage de
l’eau à usage alimentaire . L’eau est stérilisée dans son
conditionnement final d’utilisation ; c’est le garant de la conservation
de la stérilité
3. Eau pour hémodialyse
• Le liquide de dialyse est composé d’un concentré de dialysat (3%)
fourni par l’industrie pharmaceutique à diluer 35 fois avec de l’eau
(97%) en provenance du réseau public, traitée avant son utilisation.
• Le sang d’un patient dialysé est en contact avec 30 000 à 40 000 litres
d’eau par an, ce qui souligne la nécessaire qualité de l’eau.
Qualité de l’eau pour dilution des solutions
concentrées pour hémodialyse
• L’eau pour hémodialyse est caractérisée par son utilisation massive et
sa préparation extemporanée. Elle doit présenter une qualité
physico-chimique constante et une innocuité totale. Elle doit
satisfaire, au minimum, aux exigences de la Pharmacopée Européenne,
Xème édition, Janvier 1993 . Il est recommandé que la contamination
bactérienne soit la plus faible possible : une concentration de zéro
germe par ml est souhaitable.
Exigences pharmacopée
• L’eau pour dilution des solutions concentrées pour hémodialyse fait
l’objet d’une monographie. Cette eau doit être préparée à partir
d’une eau potable par un moyen approprié. Elle doit être limpide ,
incolore, inodore et doit satisfaire aux essais suivants:
Acidité ou alcalinité: pH neutre ( 6,8-7,2) ammonium< 0,2 ppm
Chlore totale disponible < 0,1 ppm magnésium< 2 ppm
chlorures< 50 ppm mercure< 0 ,001 ppm
fluorures< 0,2 ppm Métaux lourds<0,1 ppm
Nitrates< 2 ppm potassium< 2 ppm
sulfates< 50 ppm sodium< 50 ppm
aluminium< 0,01 ppm Zinc<0,1 ppm
calcium< 2 ppm
EXIGENCES PHARMACOPÉE
• Contamination microbienne germes aérobies viables< 100/ ml.
• La filtration de l’échantillon se fait sur membrane ayant une porosité
de 0, 45 µm au maximum.
• Le dénombrement des bactéries se fait à 30 – 35 °C et celui des
levures et moisissures à 20 – 25 °C.
• Endotoxines bactériennes: la concentration maximale admise en
endotoxines est de 0, 25 UI/ml par le limulus test.
• La monographie décrit les méthodes d’essais à utiliser.
• Si la filière de potabilisation de l’eau (alimentant l’établissement de santé)
utilise des coagulants à base d’aluminium, il est nécessaire d’inclure le
paramètre « aluminium » dans la surveillance de la qualité de l’eau.
• Le taux de chlore dans l’eau de distribution peut être augmenté et il
convient de prendre des précautions en matière de production et de
traitement d’eau destinée à l’hémodialyse. Un dosage du taux de chlore
total sur l’eau osmosée doit être réalisé avant chaque série de séances de
dialyse, ce taux devant être inférieur à 0,1 mg/L. Si le taux de chlore total
est compris entre 0,1 mg/L et 0,2 mg/L, des dispositions sont à prendre
pour surveiller ce taux et pour l’abaisser.
• Si le taux de chlore est supérieur à 0,2 mg/L, les séances de dialyse sont
suspendues.
Méthode d’obtention
• L’eau pour hémodialyse est généralement produite à partir de l’eau
du réseau de distribution et traitée de manière complémentaire par
une filière qui comporte plusieurs étapes :
• filtration, filtration sur charbon actif, adoucissement, osmose
inverse et/ou échange d’ions, microfiltration et/ou ultrafiltration
dans des installations de traitement d’eau spécifique.
• Le pharmacien de l’établissement est responsable de sa qualité
(pharmacopée) et les analyses doivent être réalisées selon les
méthodologies préconisées par les textes en vigueur.
Surveillance de la qualité
• Elle associe des tests réguliers concernant la surveillance de la
contamination microbiologique et la pureté organique :
- contrôle microbiologique (bactéries et champignons) : la pharmacopée
tolère 100 germes par ml d’eau. Il est recommandé un contrôle mensuel.
- dosage d’endotoxines bactériennes (mensuel)
- contrôle physico-chimique : en routine, on pourra limiter ce contrôle aux
seuls paramètres qui ne sont pas habituellement conformes aux
recommandations de la pharmacopée et à ceux présentant des fluctuations
importantes (chlore total, aluminium dans certain cas, ...)
- contrôle toxicologique
• Pour réaliser ces contrôles, des robinets de prélèvement doivent être
installés au minimum après l’osmoseur, sur la boucle de retour et au point
d’usage.
• La maîtrise de la qualité de l’eau au niveau de la production et à
l’utilisation est indispensable pour assurer la sécurité du patient.
4. Lavage des mains du personnels soignants
Dans les établissements de soins, il existe trois types de lavage des
mains :
• 1-lavage simple,
• 2-lavage hygiénique (antiseptique),
• 3-lavage chirurgical.
des indications doivent préciser :
• le savon à utiliser (antiseptique ou non),
• le temps de lavage,
• la technique de lavage.
Qualité de l’eau à utiliser pour le lavage
des mains
• Lavage simple et hygiénique : eau «propre» (eau de qualité
bactériologiquement maîtrisée niveau 1 )
• - Lavage chirurgical : eau «propre» (eau de qualité
microbiologiquement maîtrisée niveau 1). L’utilisation d’eau
«ultra-propre» (eau bactériologiquement maîtrisée de qualité 2 ) peut
être envisagée mais n’a pas démontré son intérêt dans la prévention
des infections nosocomiales.
• Il est recommandé de laisser couler l’eau au minimum pendant trois
minutes en début de journée afin d’évacuer l’eau ayant stagné
pendant la nuit.
Entretien des points d’eau
• Des mesures d’entretien régulier des points d’eau doivent être
intégrées dans la procédure de contrôle qualité . En particulier,
les cols de cygnes seront nettoyés et désinfectés extérieurement tous
les jours. Ils seront démontés et détartrés régulièrement.
5. Eau des blocs opératoires
• Les blocs opératoires sont des secteurs à haut risque infectieux dans
lesquels l’environnement doit être parfaitement maîtrisé.
• L’eau des blocs opératoires est utilisée principalement pour le lavage
chirurgical des mains et pour le rinçage du matériel
médico-chirurgical.
• Elle doit être exempte de micro-organismes potentiellement
pathogènes et de qualité bactériologique parfaitement maîtrisée.
1. Pour le Lavage des mains
• La qualité du lavage, en particulier la technique et l’efficacité du
savon antiseptique, est le facteur prépondérant.
• En effet, l’apport microbien par l’eau est faible par rapport à la
contamination initiale des mains .
• L’utilisation d’eau «ultrapropre» (niveau 2 ) n’a pas démontré son
intérêt dans la prévention des infections nosocomiales.
2. pour le rinçage du matériel chirurgical
• Le matériel nettoyé devant être désinfecté ou stérilisé sera rincé à
l’eau «propre» .
• Le matériel thermosensible, qu’il n’est pas possible de stériliser, sera
rincé à l’eau «stérile» après désinfection.
6. Eaux chaudes sanitaires

Usage:
L’ eau chaude n’est pas potable. Elle doit être réservée à la toilette des
malades, au lavage des mains et au nettoyage du matériel
et des locaux. Elle ne doit jamais être utilisée pour la préparation de
boissons chaudes ni pour l’alimentation des humidificateurs ou
brumiseurs individuels.
La température de l’eau chaude en distribution doit être inférieure à
60°C afin d’éviter les risques de brûlures.
Cause de contamination
• -L’élévation de la température de l’eau provoque une modification
chimique des composants minéraux naturels de l’eau et
accélère les phénomènes de corrosion et d’entartrage. Les dépôts de
tartre et les résidus de corrosion favorisent la prolifération bactérienne.
• - Les circuits d’eau chaude, en particulier les ballons d’eau chaude,
constituent des lieux appropriés au développement et à la
multiplication de germes comme les légionelles.
• - La température idéale de développement des légionelles est de
40-50°C, température fréquemment obtenue en bout de réseau,
puisque la réglementation interdit de distribuer une eau à plus de 60°
C.
Recommandations générales
• Ce sont des eaux dont I 'origine est I 'eau de distribution publique à
laquelle sont appliqués des traitements visant à éviter la corrosion et
l'entartrage à fin de limiter les risques de contaminations
microbiologiques:
• Afin de limiter les risques de contamination microbiologique,
différents moyens sont envisageables :
réduire au minimum la capacité de stockage des ballons d’eau
chaude ; les vidanger et les rincer régulièrement.
élever la température de l’eau à 80°C dans les ballons et réaliser en
sortie un mélange avec de l’eau froide pour respecter la température
maximale de 60°C au départ de l’eau chaude.
Prévention des légionelles
• Le risque est lié à la présence de Legionella pneumophila a des
concentrations supérieures à 1000 UFC/Litre.
Chloration:
• Vidange et nettoyage des réservoirs ou ballons, hyperchloration de
ces réservoirs (contact de 18-24 heures avec de l’eau chlorée à la
concentration de 15 mg/l) suivie d’une nouvelle vidange.
• Maintien en permanence de chlore libre dans le réseau d’eau chaude
de telle sorte qu’en sortie des robinets, la concentration en chlore
libre soit comprise entre 2 et 3 ppm.
Critère de qualité:

Recherche et dénombrement de Legionella pneumophila:


• Niveau cible: ‹ 1000 UFC/l
• Niveau d’alerte: 1000 UFC/l
• Niveau d’action: 10 000 UFC/l
• Fréquence des contrôles : 1 fois/an
7. Eau des piscines de rééducation
Il est recommandé d’appliquer au minimum les exigences de qualité de
l’eau ainsi que les règles d’hygiène et de surveillance régissant les
piscines ouvertes au public.
Les contrôles doivent être réalisés mensuellement. Le prélèvement est
fait hors présence humaine, le matin avant l’accès des patients
critères de qualité
niveau exigé

flore aérobie totale 100 UFC/ml

coliformes totaux <1 UFC/100ml

Pseudomonas aeruginosa <1 UFC/100ml

Staphylococcus <1 UFC/100ml


Dégradation de la qualité de l’eau:
• La qualité de l’eau alimentant le réseau interne peut se dégrader à
l’intérieur de ce réseau.
1. La corrosion
• La corrosion provoque l’altération des matériaux constitutifs des
canalisations et des appareils. Elle entraîne un enrichissement de
l’eau en éléments chimiques indésirables et toxiques, et une
prolifération de microorganismes dans les dépôts qui se forment à
l’intérieur des canalisations.
• La corrosion est un phénomène complexe qui résulte de nombreux
paramètres : qualité de l’eau, matériaux des canalisations,
température, débit, pression ...
• Une eau faiblement minéralisée et/ou chargée en gaz carbonique
dissous (eau douce, eau agressive) favorise l’apparition des
phénomènes de corrosion. De même, la surchloration de l’eau en vue d’
éviter le développement de certains microorganismes pathogènes
augmentera le risque de corrosion.
• Mesures à prendre :
• - utiliser des matériaux de canalisation compatibles avec la qualité de l’eau .
• - éviter la juxtaposition de canalisations métalliques en matériaux différents
favorisant la corrosion par «effet de pile».
• - mettre en place, si nécessaire, un traitement anti-corrosion autorisé . Il est
recommandé de réserver ce traitement à la protection du réseau de
distribution d’eau chaude.
2. La stagnation de l’eau
• La stagnation de l’eau dans les bras morts, réservoirs de toute nature et
dans certains appareils favorise le développement de microorganismes.
• Mesures à prendre :
• - privilégier les réseaux de distribution de type maillée
• - purger les bras morts (points d’eau peu utilisés, réseau incendie)
• - adapter la capacité des réservoirs afin d’assurer un renouvellement
fréquent de l’eau
• - procéder à un nettoyage désinfectant des réservoirs au moins une fois par
an, voire du réseau complet si des contaminations chroniques sont
constatées
3. Formation de biofilm
• Un biofilm est une communauté microbienne adhérant à une surface
au sein d’une couche muqueuse, constituée d’eau et de polymères
exocellulaires.
La formation d’un biofilm est un processus d’adaptation aux privations
naturelles, qui peut avoir lieu sur les parois des réseaux de distribution
d’eau.
• Là où ils se forment, les biofilms rendent très difficile les opérations
de nettoyage et de désinfection et réduisent l’efficacité de ces
opérations.
4. Retours d’eau contaminée dans le réseau
interne
• Deux origines sont possibles :
- dépression accidentelle sur le réseau interne pouvant entraîner le
siphonnage de l’eau d’un circuit de distribution
- surpression dans un circuit de distribution entraînant un refoulement de
l’eau du circuit dans le réseau interne.
• Dans ces deux cas, l’eau refoulée ou aspirée peut contaminer le réseau
interne si elle est polluée ou si ses caractéristiques ont été modifiées pour
son usage.
• Mesures à prendre :
- des dispositifs de disconnexion doivent être installés entre le réseau interne
et le circuit de distribution au niveau de chaque secteur ou il y a modification
des caractéristiques de l’eau (chaufferie, traitement par hémodialyse,
laboratoire ...)
TRAITEMENT GÉNÉRAL DE L’EAU DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE
SANTÉ

La désinfection:
• La mise en place d’un dispositif de désinfection après le branchement public ou le
captage privé peut être intéressant pour :
- assurer une bonne potabilité constante .
- augmenter la concentration en chlore de l’eau du réseau afin de maintenir un pouvoir
désinfectant rémanent en tout point du réseau.
- maîtriser la qualité microbiologique de l’eau .
• Les traitements de désinfection habituellement rencontrés sont les suivants :
• - traitement au chlore actif à partir de chlore gazeux, eau de javel (hypochlorite), bioxyde
de chlore. La teneur en chlore résiduel doit être proche de 0,1 mg/l en distribution.
• - traitement par rayonnements ultra-violets ; ce traitement n’assure pas un pouvoir
désinfectant rémanent et la surveillance de son efficacité est délicate.
Lutte contre l’entartrage
• L’adoucissement par résine échangeuse d’ions consiste en un
remplacement des ions calcium et magnésium de l’eau par des ions
sodium, qui enlève à l’eau son caractère entartrant.
• La réglementation impose qu’après adoucissement la dureté de l’eau
ne soit pas inférieure à 15° F afin d’éviter les phénomènes de
corrosion .
• Pour ces raisons, il est recommandé de réserver l’adoucissement aux
eaux utilisées à des fins techniques, en particulier pour la
production d’eau chaude.
Lutte contre la corrosion
• Pour limiter les dégradations dues à une eau agressive, différents procédés
filmogènes sont autorisés :
• silicates alcalins, polyphosphates alcalins, orthophosphates et sels de zinc.
• En fonction des caractéristiques de l’eau, de l’état et de l’importance du
réseau, les concentrations efficaces peuvent être incompatibles avec les
normes de potabilité. Il est recommandé de réserver ces traitements
à la protection des circuits d’eau chaude.
• Une circulation permanente de l’eau dans le circuit est indispensable pour
assurer une bonne protection avec les produits filmogènes.
Lutte contre les retours d’eau
Trois dispositifs répondent à la plupart des besoins:
• 1. réservoir de coupure où bac de disconnexion
• 2. disconnecteur à zone de pression réduite contrôlable
• 3. clapet anti-retour
Conclusion:
• Quelque soit la performance du réseau interne d'un établissement de
santé, des points faibles existent toujours sur ce dernier induisant des
risques sur la santé des malades, d'où L'intérêt d'une maintenance
rigoureuse et une hygiène pour préserver la santé des patients et
lutter contre les infections nosocomiales véhiculées par I 'eau.
Références bibliographiques
• 1. Algérie. Journal officiel de la république algérienne démocratique populaire.
(2002). N° 30. p. 18.
• 2. AQUA TOOLS. Maitrisez les risques biologiques aux points d'usage avec les
dispositifs de filtration terminale. [en ligne]. Disponible sur: (
http://www.aqua-tools.com/frltrygienesante/ filtration-terminale -hopital/>
• 3. CENTRE DE COORDINATION DE LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS
NOSOCOMIALES. Les catégories d'eau dans les établissements de santé Typologie -
Traitements complémentaires - Référentiels. [en ligne]. 2010 - Version 3.
• 4. COMITE TECHNIQUE REGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT HOSPITALIER. Eau dans
les établissements de santé. DRASS Rhône-Alpes. 1995
• 5. UFAG LABORATORIEN PHARMA. Analyse de I 'eau: dispositions légales -
pharmacopée européenne. [en ligne]. 2016. Disponible sur: <
http://www.ufag-laboratorien.ch/frlanalysespharmaceutiques/analyse-de-leau.ht
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