Vous êtes sur la page 1sur 9

Protocole de recherche de doctorat en santé

communautaire :
Etude de la qualité microbiologique et
physicochimique des eaux de baignade naturelle
et artificielle au Québec (la zone d’étude reste à
être bien définir)

1
Introduction
L’eau est une ressource naturelle indispensable à la vie, sans elle il n’y
aurait aucune vie possible sur terre. Tous les êtres vivants ont besoin d’eau pour
exister. Elle intervient dans toutes les composantes de la vie de l’homme :
productions agro-pastorales, alimentation, industrie, loisirs…etc. (Bello et al.,
2012). Notre civilisation moderne utilise de plus en plus le milieu aquatique
pour les loisirs, les vacances et diverses activités nautiques et ludiques.
L’utilisation des eaux à des fins récréatives passe souvent par l’aménagement de
sites de baignade tel que la plage, les lacs, les piscines, les spas, les pataugeoires
et autres.

La baignade est une activité de plaisir, de distraction, de détente et


d’exercices physiques bénéfiques pour la santé, épandant elle présente certains
risques. Ceux-ci sont liés, soit à la qualité de l’eau, soit à des activités associées
à la baignade et souvent à des comportements. Les baigneurs sont à la fois à
l’origine et la cible des contaminations. Ils introduisent une pollution par les
cheveux, les squames, la salive, les crachats…etc. Les risques de contamination
se situent essentiellement dans l’eau sans pour autant négliger les risques au
niveau des sols liés à l’insuffisance de nettoyage des équipements sanitaires et
des sols. (ARS, 2012). Les eaux de baignade sont constituées de l’ensemble des
eaux intérieures de surface, courantes ou stagnantes, des eaux de transition et
des eaux côtières pour lesquelles la baignade n’est pas interdite et est
habituellement pratiquée par un nombre important de baigneurs. Ce sont donc
des zones où la population est en contact avec des masses d’eau et est donc
potentiellement exposée à de multiples polluants se trouvant dans celles -ci.
Depuis plus d’une vingtaine d’années, les citoyens européens sont de plus en
plus sensibilisés aux problèmes de pollutions des eaux et considèrent
particulièrement que la qualité des eaux de baignade influence leur vie
quotidienne. Cette qualité fait l’objet d’une réglementation qui organise la

2
surveillance des sites de baignade afin de limiter l’exposition des populations à
de multiples polluants microbiologiques ou physico-chimiques. (Loïc, 2004).

La mauvaise qualité des eaux de baignade peut également être à l’origine


de problèmes de santé, le plus souvent bénins (troubles intestinaux, irritations ou
infections cutanées ou de la sphère ORL…), d’où l'importance de la surveillance
microbiologique des sites de baignade, organisée par l’Agence régionale de
santé. En 2013 dans les Pays de la Loire, plus de 200 sites de baignade en mer et
en eau douce ont été surveillés. 93 % des sites de baignade en mer et 84 % des
sites de baignade en eaux douces de la région ont été classés en catégorie
"excellente qualité" (contre respectivement 76 % et 68 % au niveau national).
Concernant les piscines, le dernier bilan régional faisait état pour 2012 de
résultats de contrôle sanitaire conformes pour 75 % des piscines publiques et 43
% des piscines privées recevant du public. (Clara et al., 2012).

Cryptosporidium spp. est une problématique majeure dans les installations


récréatives artificielles aux États-Unis et pourrait être à surveiller dans celles du
Québec. (Rapport d’analyse, 2019). Considérant l’augmentation des cas de
cryptosporidies lies aux eaux récréatives traitées aux Etats-Unis, ainsi
qu’ailleurs dans le monde, ce pathogène pourrait devenir préoccupant dans les
piscines ainsi que les pataugeoires et les jeux d’eau du Québec. Les
changements climatiques et l’eutrophisation des cours d’eau pourraient conduire
à une exposition accrue à certains contaminants potentiellement présents dans
les eaux récréatives. (Rapport d’analyse, 2019). Dans le rapport, les
contaminants ont été classés selon quatre catégories, soit ceux de nature
microbiologique (d’origine fécale et non fécale), ceux de nature chimique (en
particulier les sous-produits de désinfection [SPD]), les schistosomes et les
cyanobactéries.
Il existe trois voies d’exposition aux divers contaminants
microbiologiques et chimiques présents dans l’eau et l’air intérieur des
installations récréatives aquatiques, soit l’ingestion, l’inhalation et l’aspiration
3
ainsi que l’absorption par voie cutanée et des muqueuses. Alors que l’ingestion
et l’absorption cutanée surviennent généralement lors d’activités récréatives
pratiquées dans l’eau, l’inhalation peut aussi avoir lieu hors de l’eau. Certains
contaminants peuvent par ailleurs être transmis aux usagers par plus d’une voie
d’exposition. C’est le cas des cyanobactéries et de leurs toxines, qui peuvent être
transmises à l’humain par inhalation (p. ex. lors de ski nautique), par ingestion
ou par contact cutané (NHMRC, 2008; OMS, 2003; Sante Canada, 2012).
La lutte contre la contamination des sites de baignade naturelle et
artificielle, répond alors directement d’une démarche de santé publique qui vise
à protéger les populations des dangers liés à leur environnement. Dans le but
d’améliorer et de renforcer la surveillance de la qualité des eaux de baignade
afin de prévenir les risques liés à la santé des usagers. Il est important
d’apprécier la qualité microbiologique et physicochimique de ces eaux. C’est
dans cette optique que s’inscrit la présente étude dont l’objectif principal vise à
contribuer à l’amélioration de la qualité des eaux de baignade artificielle et
naturelle en vue de préserver la santé des baigneurs. Spécifiquement il s’agira
de :
- Evaluer les impacts des eaux de baignade sur la santé des usagers ;

- Evaluer les paramètres physicochimiques et microbiologiques de ces eaux et


de vérifier s'ils répondent aux normes de potabilité des eaux de baignades ;

- Identifier les sources probables de pollution des eaux de baignade.

Les questions de recherche qui ont soutendu les objectifs spécifiques sont
les suivantes :

- Quels sont les impacts des eaux de baignade sur la santé des usagers ;

- Quelle est la qualité des eaux de baignade du point de vue microbiologique et


physicochimique ;

4
- Quelles sont les sources probables de pollution des eaux de baignade.

Les hypothèses de l’étude sont les suivantes :


- Les eaux de baignade ont des impacts sur la santé des usagers ;
- Les paramètres microbiologiques et physicochimiques ne répondent pas aux
normes de portabilité des eaux de baignade ;
- Les sources probables de pollution des eaux de baignade existent.

Méthodologie de l’étude

L’approche méthodologique que nous allons adoptée est en quatre étapes :


- Recenser les eaux de baignade dans la zone d’étude ;
-Un entretien à l’aide d’un questionnaire avec les gestionnaires (le maitre-nageur
et l’hygiéniste) pour avoir une idée sur les différents modes de traitement des
eaux ;

- Un entretien à l’aide d’un questionnaire auprès des usagers des eaux de


baignades pour déterminer les comportements et les perceptions des baigneurs,
les maladies hydriques dont ils souffrent fréquemment ;

- Des analyses microbiologique et physicochimique des eaux de baignade


suivant des périodes bien déterminées.

 Pour les analyses microbiologiques et physicochimiques nous allons


suivre la règlementation en vigueur au Québec ci-dessous.
Chapitre Q-2, r. 39
Le présent règlement s’applique aux piscines et autres bassins artificiels qui sont
accessibles au public en général ou à un groupe restreint du public tels que ceux de
l’État, des municipalités, des établissements d’enseignement ou des organismes sans but
lucratif ou que ceux destinés aux usagers des établissements touristiques, des centres
sportifs ou des parcs aquatiques.

5
Il s’applique également aux piscines et autres bassins artificiels privés qui sont
accessibles exclusivement aux résidants d’immeubles ou de parcs de maisons mobiles,
ainsi qu’à leurs invités.
Normes de qualité de l’eau
 La qualité microbiologique et physico-chimique de l’eau dans les bassins doit
être conforme aux normes suivantes :

______________________________________________________

PARAMÈTRES MICROBIOLOGIQUES
______________________________________________________

Paramètres Normes
______________________________________________________

Coliformes fécaux <1 UFC/100 ml


______________________________________________________

Escherichia coli <1 UFC/100 ml


______________________________________________________

Pseudomonas aeruginosa <1 UFC/100 ml


______________________________________________________

Staphylococcus aureus <30 UFC/100 ml


______________________________________________________

6
______________________________________________________

PARAMÈTRES PHYSICO-CHIMIQUES
______________________________________________________

Paramètres Normes
______________________________________________________

Alcalinité 60 à 150 mg/l CaCO3

Chloramines bassins ≤0,5 mg/l


intérieurs
bassins ≤1,0 mg/l
extérieurs
______________________________________________________

Désinfectant résiduel
Chlore libre bassins 0,8 à 2,0 mg/l
intérieurs
bassins 0,8 à 3,0 mg/l
extérieurs
Brome total 2,0 à 5,0 mg/l
Ozone 0,0 mg/l
______________________________________________________

Dureté 150 à 400 mg/l CaCO3


______________________________________________________

pH 7,2 à 7,8
______________________________________________________

Turbidité ≤1,0 UTN


______________________________________________________

7
Référence bibliographique
1) Agence Régionale de la santé Pays de la LOIRE (2012) : L’essentiel pour
bien entretenir votre piscine.
2) Bello, O.O., Mabekoje, O.S., Egberongbe, H.O. and Bello, T.K. (2012).
Microbial Qualities of Swimming Pools in Lagos, Nigeria. International
Journal of Applied Science and Technology Vol. 2 No. 8;.
3) Cédric Duboudin (septembre 2007) : Développement méthodologique
visant à étudier la faisabilité (i) d’une évaluation quantitative des risques
de gastro-entérites liés à la baignade basée sur les résultats
microbiologiques d’un échantillon unique, et (ii) d’une définition de
seuils de gestion correspondants.
4) Clara Galland et al., (2015) Observatoire régional de la santé des Pays de
la Loire(ORS).
5) Loïc RAMBAUD (2004) : Lutte contre la pollution des sites de baignade
en eaux douces sur le bassin Loire Bretagne.
6) NHMRC. (2008). Guidelines for Managing Risks in Recreational Water.
National Health and MedicalResearch Council.
https://www.nhmrc.gov.au/_files_nhmrc/publications/attachments/eh38.df
7) OMS. (2003). Guidelines for safe recreational water environments -
Volume 1 - Coastal and fresh waters. Geneve, Suisse : Organisation
mondialedelaSante.http://www.who.int/water_sanitation_health/bathing/
srwg1.pdf
8) Rapport d’analyse (Février 2019) : La qualité des eaux récréatives au
Québec et les risques à la santé

8
9) Sante Canada. (2012). Recommandations au sujet de la qualité des eaux
utilisées à des fins récréatives au Canada - 3e édition. Ottawa (Ontario) :
Gouvernement du Canada.
http://www.hc-sc.gc.ca/ewhsemt/alt_formats/pdf/pubs/water
eau/guide_water-2012 guide_eau/guide_water-2012-guide_eau-fra.pdf

Vous aimerez peut-être aussi