Vous êtes sur la page 1sur 35

CONTROLE BACTERIOLOGIQUE

DES EAUX

Dr F.MOUFFOK
INTRODUCTION :

L’eau intervient à plus d’un titre dans notre


Alimentation d’abord en tant que aliment de
base :

l’eau consommée directement doit satisfaire


à des critères de potabilité assurant la
protection du consommateur.
Elle intervient également dans la
préparation des aliments
(constitution, lavage) et
constitue un vecteur possible de germes
dangereux.
De plus les eaux sont de natures diverses ;
leur prise en charge au laboratoire dépend de
leur usage et leur destination.

Dans tous les cas ,


la surveillance de la qualité bactériologique
doit être établie de façon régulière et efficace:
principal soucis en tant qu’hygiéniste.
CLASSIFICATION :

Les eaux sont classes en plusieurs volets.

les eaux de consommation “ eaux


potables ” destinées a la boisson.
les eaux techniques ou industrielles
les eaux usées.
A. Les eaux de consommation :

1. Eaux des réseaux d’adduction


publique (Robinets)

Elle doivent être potables . elle proviennent


de captages d’eaux superficielles (cours
d’eau, barrage) ou de celui de nappes ou
de sources souterraines (Eaux en général
mieux protégées).
Avant leur distribution, ces eaux subissent
plusieurs traitements épurateurs.
filtration
floculation
décantation
désinfection (ozonisation ou chloration )
2.Les eaux de captage individuel (Puits ect....)
Ces captages de sources ou gisements
souterrains sont destinés à l’alimentation
d’une maison, un hameau ou une industrie,
principalement en zone rurale non
desservie, par l’eau de distribution.
Cette eau ne subit aucun traitement avant
utilisation .
3 .Les eaux embouteillées
Eaux de source prenables
Eaux minérales naturelles
Ces eaux doivent provenir de nappes
souterraines naturellement protégées et
mises à l’abri de toute souillure.
Cas particulier :
- Ces eaux ne subissent pas de traitements
désinfectants .
- sont mises en bouteilles dans des
conditions d’hygiènes bien précises.
B. LES EAUX NON DESTINEES A LA
CONSOMMATION

1. Les eaux industrielles : qu’elle soient


utilisées pour la préparation ou l’entretien
(lavage), les utilisateurs doivent s’assurer
qu’elles répondent à des critères
bactériologiques précis car elles peuvent
véhiculer des germes dangereux pour la
santé.
2. Les eaux usées industrielles ou
domestiques : rejetées ,doivent être
correctement traiter pour éviter les
contaminations de l’environnement
(usines de traitement).

3. Les eaux destinées à des activités


d’aquaculture
Soit en eaux de mer, soit en eaux douces
doivent présenter une qualité
bactériologique satisfaisante.
Autres:

les eaux médicales : utilisées pour les


malades le personnel ou le matériel ;
eau dite stérile pour le lavage
chirurgical des mains
eau pour hémodialyse.
eau des piscines de rééducation
eaux stériles conditionnées
eau pour préparation injectable
eau stérile versable
eau purifiée pour la pharmacie et le
laboratoire
Les eaux techniques :
Eau pour la climatisation –
Les eaux récréatives
 le chauffage, ou la vapeur (bains)
•Eau de mer
•Eau de piscines
CONDUITE A TENIR LABORATOIRE

1. Eaux de réseau d’adduction publique :


La diversité des micro-organismes
pathogènes de l’eau rend impossible leur
recherche exhaustive. De plus les micro-
organismes sont souvent présents en faible
quantité, ce qui ajoute à la difficulté de
l’analyse.
PRINCIPE

L’analyse de l’eau est basée sur la


recherche de micro-organismes marqueurs,
témoins de contamination fécale.
Il s’agit de bactéries ayant le même habitat la
même vitalité dans le milieu extérieur que les
bactéries pathogènes mais présentes en plus
grand nombre et plus facile à isoler.
L’origine des micro-organismes dangereux
étant l’intestin de l’homme les témoins de
contamination sont .

Les coliformes fécaux ou thermotolerants


(E.coli plus significatif)
Les streptocoques fécaux
les Clostridium (moins spécifiques de
l’homme)
Pour ces eaux : nous devons effectuer
selon le cas 1 des analyses suivants.

B1 A. Réduite
- coliformes thermotolerants (CTT)
- Streptocoques fécaux (SF)
B2 A Sommaire
- CTT
- CF
- Dénombrement des bactéries
aérobies revivifiables à 22° et à 37°GAM.
B3 Analyse Complète

- Coliformes thermo tolérants.


- Coliformes fécaux
- Coliformes totaux
- Germes aérobies mésophiles
- Spores ASR (anaerobies sulfito
réducteurs)
- Recherche des bactériophages fécaux
En général les critères applicables
à cette eau sont:

95% des échantillons prélevés ne


doivent pas contenir de coliformes
dans 100 ml
0 coliformes thermotolérants dans
100 ml
0 anaerobie sulfito- réducteurs dans
100 ml.
Ces eaux proviennent en
majeure partie de :

 Eaux brutes utilisées pour la


production d’eau livrée a la
consommation humaine

 Coliformes fécaux limite


acceptable 20 000/ ml
 Streptocoques fécaux limite
acceptable 10 000/ ml
1. Ressource : au point de puisage
avant traitement analyse de type
B1 complétée 1 fois par an d’une
recherche de salmonelle dans 5 L.
d’eau .

2 Production : eau traitée avant


refoulement dans réseau de
distribution : analyse de type B3

Présentation des activités de l’Institut Pasteur


3. Distribution : Eau en réseau
analyse type B2 .Ce contrôle est
sous la responsabilité de
- des sociétés responsables de la
distribution de l’eau
- des Services d’hygiène de la
commune.
Cas particuliers :

Eaux de puits :

Analyse de type B1 complétée par

Une recherche de Salmonella


Une recherche de vibrions
cholérique si prescription
Eaux minérales naturelles pre-
emballées

Une eau minérale naturelle est une


eau possédant un ensemble de
caractéristiques qui sont de nature à
lui apporter des propriétés favorables
à la santé .
Les caractéristiques microbiologiques
exigibles sont établies décret Juillet
2004.
La réglementation prévoit
la qualité à l’émergence et précise
que la teneur totale des micro-
organismes revivifiables ne peut
résulter au stade de la
commercialisation que de
l’évolution normale de la teneur en
micro-organismes à l’émergence.
Examens à l’émergence/

•Détermination quantitative des micro-


organismes revivifiables témoins de
contamination fécale :

 0 E. coli et d’autres coliformes dans


250 ml à 37°C et 44,5C :
• 0 Streptocoques fécaux dans 250 ml
• 0 ASR dans 50 ml
• 0 Pseudomonas aeruginosa dans 250
ml
Les eaux non destinées a la
consommation
Analyse sommaire de type B2 ,
complétée par une analyse de type B3
tous les 6 mois.
De plus dans les zones ou les MTH
existent à l’état endémique (surtout
là ou les eaux usées ne sont pas prises
en charge, il est souhaitable
d’effectuer )

Une recherche de Salmonella tous les


6 mois .
Eaux médicales :

Eaux particulières traitées au fur et à


mesure des besoins ; traitement physique
(UV, chaleur, filtration) pas de stockage
contrôle périodique
 0 de µ-organisme dans 100 ml.
Souhaitable :contrôler la présence de
Bacillus et de Staphylocoques à
coagulase négative dans l’eau et dans
l’air : moins de 5 colonies par ml .
Eaux des Bains

(en particulier en milieu


hospitalier ou des stations
balnéaires.)

 Contrôle de type B1 (analyse


réduite) complétée par une recherche
de Légionella dans 1 litre /filtration.
Eaux pour hémodialyse

Recommandation pharmacopée

L’eau ne doit pas contenir plus de 10


micro-organismes par ml avec absence
de bacille pyocyanique. Le contrôle doit
être hebdomadaire ;contrôle de la
désinfection des machines
Eaux des piscines
eaux réchauffées à 28°C ,milieu
favorable à la prolifération
microbienne.
Critères applicables sont :
• G.A.M. à 37° < 100 /ml
 Coliformes totaux 10/100 ml
 Coliformes fécaux 0/100 ml
 Staphylocoques à coagulase positive
0/100 ml.
Critère supplémentaire pour piscines
de rééducation:0 pyocyanique dans
100 ml. Présentation des activités de l’Institut Pasteur
Eaux pour solution injectable H2O
utilisée en pharmacie.
Contrôle normal avec Eaux
purifiées :recherche particulière de
Bacillus et du pyocyanique
Eau des climatiseurs
• Analyse de type B1
 Recherche particulière des Légionella
dans 1000 ml
RECHERCHE PARTICULIERES

Certaines circonstances peuvent


conduire à des recherche plus
spécialisées : recherche de pathogènes
particuliers dans des cas suspicion :
 Shigella
 Vibrio cholerae
 Leptospires pathogènes
 Parasites (Entamoeba histolytica)
 Nématodes
Présentation des activités de l’Institut Pasteur
Parmi les agents pathogènes
directement transmissibles par l’eau de
boisson, les Virus entériques : rôle
important.
- persistance dans le milieu,
- résistance aux traitements bactéricides.
Leur recherche nécessite la concentration
d’importants volumes d’eau soit par
filtration sur membrane, puis élution (les
virus ne sont pas retenus par les pores, mais
restent adsorbés Soit par technique des
gazes flottées.
- Recherches particulières :bactéries
responsables de nuisances(bactéries
ferrugineuses, bactéries sulfato-réductrices.)

- Bactériophages fécaux : capables de


survivre longtemps dans un milieu hostile, et
donc d’indiquer une contamination ancienne.

Vous aimerez peut-être aussi