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FACULTE DE PHARMACIE
L’eau absolument pure n’existe pas dans la nature, les eaux brutes non traitées contiennent
toujours de nombreuses substances d’origine naturelle ou provenant de l’activité humaine. L’eau de
pluie peut être considérée comme l’eau naturelle la plus pure.
Les substances présentes dans l’eau peuvent être classées comme suit :
2. Potabilité de l’eau
Définition de l’eau potable :
C’est une eau dont la consommation ne présente pas de dangers pour la santé humaine à court, moyen
et long terme. Elle doit être conforme aux normes de potabilité au niveau national (NA
6360 concernant les eaux préemballées, eaux minérales, eaux de source JO n°05-12 de 20 août 2000)
et dont les fondements sont les directives pour la qualité de l’eau potable de l’organisation mondiale
de la santé.
L’échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modifier les caractéristiques physico-
chimiques de l’eau (gaz dissous, matières en suspension, etc.). (Le Rodier).
Le prélèvement instantané :
Le prélèvement instantané n’est qu’un reflet de la composition de l’eau qui a un caractère évolutif,
surtout vis-à-vis des phénomènes de pollution. Une meilleure appréciation de ces variations peut
résulter d’une multiplication des prélèvements, mais ceci constituera une sujétion matérielle et
financière.
Le prélèvement continue :
En pratique, le préleveur évitera de constituer un échantillon moyen s’étalant sur plus de 24 heures.
L’échantillonnage passif est une technique basée sur les mécanismes de diffusion des polluants du
milieu aquatique vers une phase réceptrice contenue dans le dispositif.
Ces échantillonneurs sont immergés en continu dans la masse d’eau à contrôler pour des durées
variables allant de quelques jours à un peu plus d’un mois. Cette durée est fixée selon plusieurs
critères : le type d’information recherchée, le type d’échantillonneur choisi, les molécules d’intérêt et
la contamination du milieu.
Il est applicable aux molécules apolaires et les métaux, un peu moins pour les composés polaires et en
cours de développement pour les radionucléides.
2. Le matériel de prélèvement :
Pour les analyses bactériologiques, les flacons en verre seront stérilisés par la chaleur, soit à
l’autoclave à 120 °C pendant 1heure, soit au four Pasteur à 180 °C pendant 1 h 30. La
stérilisation des flacons en matière plastique peut s’effectuer par irradiation (rayonnements γ
ou électrons accélérés) avec une dose intégrée de 25 kGy.
Il convient d’éviter le réemploi des flacons et surtout le mélange des flacons utilisés pour les
analyses d’eau potable avec ceux utilisés pour des eaux industrielles, des eaux de rejets, des
eaux de surface, etc.
3. Le mode de prélèvement :
Le mode de prélèvement varie en fonction de l’origine de l’eau :
-Si le but de l’analyse est de contrôler la concentration de certains éléments relargués par la
canalisation, tels que zinc, plomb,cuivre, il convient de laisser l’eau stagner dans celle-ci pendant
toute la nuit et de prélever l’eau immédiatement à l’ouverture du robinet.
- Dans le cadre d’une analyse microbiologique il faut d’abord bien se laver les mains et flamber
l’intérieur du robinet à l’aide d’un chalumeau ou d’un coton imbibé d’alcool. Remplir le flacon
jusqu’au niveau de remplissage sans mettre les doigts à l’intérieur du bouchon ni sur le goulot du
flacon.
L’eau ayant subi une désinfection par le chlore entraine des perturbations dans le dosage
colorimétrique, ce chlore peut être éliminé par ajout de thiosulfate de sodium NaS2O3.
Le temps entre le prélèvement et l’analyse doit être réduit (jusqu’à 72 h), car pendant ce temps des
phénomènes chimiques et bactériologiques peuvent modifier les paramètres à doser (précipitation,
adsorption sur les parois du récipient, photo décomposition, volatilisation, biodégradation) d’où la
nécessité d’ajouter des adjuvant de conservation et de transporter dans des conditions de T° favorable
(généralement +4°C) et à l’obscurité (dans des emballages isothermes afin d’assurer une conservation
satisfaisante.)
5.Quantités nécessaires :
Le volume nécessaire pour une analyse complète d’eau peut varier de 2 à 5 litres.
- Analyse de potabilité de routine : au moins 2 L répartis dans 2 flacons d’un litre.
- Analyse physico chimique complète : 5 litres.
- Analyse bactériologique de routine : 4 flacons de 250 ml.
- Analyse bactériologique des germes pathogènes : 5 flacons de 1 litre.
(Voir annexe: tableau 1 pour les quantités les récipients selon le paramètre)
6. Fréquence de l’analyse :
La fréquence de l’analyse peut varier en fonction de :
Nombre de la population raccordé à l’alimentation en eaux potable AEP, plus la population est
importante plus la fréquence des analyses augmente.
La fréquence augmente s’il y’a une contamination par des rejets industriel ou présence de
substances toxiques dans le réseau.
La saison, plus la population saisonnière est importante plus la fréquence des prélèvements
augmente.
Les travaux et les réparations car il y’a un risque de contamination.
Les pluies et inondations car il y’a un risque de contamination des nappes phréatiques.
1. L’aspect :
On observe à l’œil nu :
Origines :
La présence de substances organiques en solution. Principalement les acides humiques et fulviques,
provenant du sol et de la décomposition des végétaux.
La présence de composés inorganiques de fer et de magnésium (coloration rouge).
La pollution par des eaux usées fortement colorées.
Concernant l’eau potable, la coloration peut résulter de la dissolution de fer (coloration rouge) ou
du cuivre (coloration bleue) dans les conduites de distribution qui peut être favorisée par des
processus bactériens.
L’activité microbiologique : l’oxydation du fer par des Ferro bactéries, oxydation du manganèse
dissous en donnant des composés insolubles.
La mesure :
La mesure de la coloration (exprimé en Hazen) d’un échantillon d’eau se fait soit par:
- La méthode au platine-cobalt.
- La comparaison avec des disques colorés.
La méthode au platine-cobalt :
Matériel : Tubes à colorimétrie ou tubes de Nessler (50 ou 100 mL).
Réactifs :Solution de platine-cobalt (0,5 g de platine par litre) :
Cette solution a par définition a une couleur de 500 unités Hazen. Conservée dans un flacon de verre à
l’obscurité, elle est stable au moins 3 mois.
– Une unité Hazen correspond à la coloration d’une solution contenant 1 mg de platine sous
forme d’acide chloroplatinique et 2 mg de chlorure de cobalt hexahydraté par litre.
Gamme d’étalonnage : Effectuer des dilutions à partir de la solution préparée à 500 Hazen comme
indiqué dans le tableau suivant :
Pour être considéré comme potable, une eau ne doit pas présenter une coloration supérieure à 15 unités
Hazen. (OMS)
La norme algérienne (NA 6360) fixe une coloration maximale admissible à 25 unités Hazen et une
valeur indicatrice de 15 unités Hazen. (JORA N°13 2014).
La mesure rapide et aisée de la couleur offre un grand intérêt pour la détection d’un changement de la
qualité d’un approvisionnement en eau. L’origine de la coloration doit être recherchée surtout si elle
est inhabituelle.
3. Odeur :
Définition :
L’odeur peut être définie comme :
L’ensemble des sensations perçues par l’organe olfactif en flairant certaines substances volatiles.
La qualité de cette sensation particulière provoquée par chacune de ces substances.
Origine:
La décomposition thermique de composés organiques
La décomposition anaérobie de matières organiques.
La décomposition anaérobie de produits animaux.
La déjection animale.
Une eau destinée à l’alimentation doit être inodore. Toute odeur est un signe de pollution ou de
présence de MO en décomposition.
La mesure :
La méthode de l’AFNOR NF EN 1622.
Principe : diluer l’eau à examiner avec une eau inodore jusqu’à ce qu’elle ne présente plus d’odeur
perceptible pour l’opérateur.
Réactif :
- Eau inodore : Faire passer de l’eau potable sur du charbon actif en grains au débit de 10 à 30 litres à
l’heure. Vérifier avant l’emploi l’absence d’odeur.
Mode opératoire :
Précautions générales :
1. Nettoyer soigneusement la verrerie et la rincer à l’eau désodorisée.
2. Numéroter les échantillons afin d’éviter toute influence psychologique, l’opérateur doit
ignorer à quelle dilution il a affaire.
3. Opérer dans une pièce à l’abri des odeurs étrangères (fumées de cigarettes, lotions et parfums,
savon de toilette, etc.)
4. Examiner toutes les dilutions à la même température et les comparer à un échantillon d’eau
sans odeur.
5. Le travail des opérateurs sera ainsi réduit à préciser s’il y a odeur ou pas odeur.
6. Pour les eaux à odeur forte, les diluer suffisamment pour que les opérateurs commencent leur
expérience sur des dilutions en dessous du seuil de perception.
7. Pour les eaux colorées ou turbides, il est recommandé d’employer des récipients opaques.
8. Ne pas opérer pendant trop longtemps (1 heure maximum) pour ne pas fatiguer l’odorat.
Détermination de l’odeur :
Échelle des intensités des odeurs :
Fiole conique Echantillon (ml) Eau inodore (ml)
I 50 169
II 16 224
III 6 234
IV - 240
Détermination à froid 25°C et à chaud 60°C. Secouer 3 ou 4 fois avant de sentir, respirer l’eau
désodorisée ensuite l’échantillon. Classer les flacons qui ont une odeur et ceux qui n’en ont pas,
déduire les dilutions intermédiaires à faire.
L’expression des résultats :
En nombre exprimant la valeur du seuil de perception de l’odeur (chiffre de la plus grande dilution
donnant une odeur perceptible), si une odeur est présente sa nature doit être déterminée.
Exemple : Si 6ml dilués dans 240 ml est la plus grande dilution donnant une odeur perceptible, la
valeur de seuil de perception est 240/6= 40
La valeur du seuil de perception : est la plus grande dilution donnant une odeur perceptible.
Intérêt : La présence d’une odeur dans l’eau potable est révélatrice d’une forme de pollution ou de
défaut de fonctionnement du traitement ou de la distribution et ne doit pas être acceptée. Analyse
importante pour l’identification chimique du polluant. Aucune valeur guide fondée sur des critères de
santé n’est proposée pour l’odeur.
Si ce seuil est atteint pour V1 ml d’eau testée + V2 ml d’eau de référence, le seuil d’apparition de goût
est par convention :
S= (v1+v2)/v1
Origine :
Constituants inorganiques ex : NaCl, Mg, Ca
Constituants organiques : substances humiques, acides hydrophiles, acides carboxyliques, des
peptides et des acides aminés, des hydrates de carbonates, des hydrocarbures.
Constituants biologiques : actinomycètes algues, protozoaires, champignons certaines
cyanobactéries.
Pollution humaine : ex hydrocarbures halogénés
Production lors du traitement de l’eau : les produits chimiques utilisés comme coagulant, oxydants
ou désinfectants peuvent réagir avec les composés organiques présents dans l’eau et lui
communique un gout ou une odeur à l’eau.
Mesure
Principe :la mesure est basée sur la finesse du sens gustatif de l’opérateur. L’eau est diluée avec de
l’eau sans goût « eau de référence ». La dégustation est effectuée en commençant par les dilutions les
plus grandes jusqu’à l’apparition du goût.
Le seuil d’apparition de gout est la limite de perception de ce goût, la dilution précédente (plus diluée)
ne doit pas avoir de goût. Si ce seuil est atteint pour V1 ml d’eau testée + V2 ml d’eau de référence, il
sera = S = V1 + V2/ V1
0 QSP 1 0
1 QSP 1 0.5
2 QSP 1 1
3 QSP 1 1.5
Normes et interprétation:
Les eaux de consommation doivent posséder un gout et une odeur non désagréable.
Le goût et l’odeur de l’eau de boisson révèlent une pollution ou un défaut de fonctionnement au
niveau du traitement et de la distribution de l’eau, leur origine doit être recherchée. Aucune valeur
guide fondée sur des critères de santé n’est proposée pour le goût et l’odeur.
Les valeurs indicatrices des paramètres organoleptiques sont regroupées dans le tableau
suivant : (Journal officiel de la République Algérienne N°13 09/03/14).
Les valeurs maximales des paramètres organoleptiques des eaux superficielles et souterraines
sont regroupées dans le tableau suivant : (JORA N°34 19/06/11).
Valeurs indicatives : valeurs de référence fixées pour certains paramètres organoleptiques et physico-
chimiques à des fins de contrôle du fonctionnement des installations de production, de traitement et de
distribution d’eau.
Valeurs maximales : valeurs limites fixèes pour certains paramètres chimiques, radionucléides et
microbiologiques et dont le dèpassement constitue un danger potentiel pour la santé des personnes.
IV –les Caractères physiques des eaux naturelles
1- La turbidité
Définition :
La turbidité est la réduction de la transparence d'un liquide due à la présence de matières non
dissoutes.
Origine :
La turbidité d’une eau est due à la présence des particules en suspension, notamment colloïdales :
argiles, limons, grains de silice, matières organiques, etc.
Intérêt de la mesure :
Méthodes de dosage :
1- Sur le terrain
Mesurer la profondeur à laquelle le filament cesse d’être visible, l’œil de l’observateur étant placé à
l’anneau terminal de la chaîne c’est-à-dire toujours à 1,20 m du fil de platine.
Méthode de Secchi :
• Convient surtout pour les mesures en lacs et dans les ouvrages des stations de traitement et
d’épuration des eaux.
• Laisser descendre le disque et mesurer la profondeur à partir de laquelle il cesse d’être visible.
Méthode au fluoroscope :
Verser l’eau dans le fluoroscope (tube de verre incolore dont la partie inferieure est peinte blanc et
renferme une croix), jusqu’à ce que la croix ne soit plus visible à travers l’épaisseur de l’eau
2- Au laboratoire :
Normes et interprétation :
2-La température :
- La température de l’air (et ce d’autant plus que leur origine est moins profonde)
- La vitesse du vent
- Activité humaine
Mesure :
Normes et interprétations :
- Une température inférieure à 10 °C ralentit les réactions chimiques dans les différents
traitements des eaux.
- Les eaux souterraines, dont la température au cours des saisons est d’environ 12 à 15 °C,
sont moins sensibles aux variations de température que les eaux superficielles => toute variation de la
T° fait suspecter une contamination .
3- Le pH
Variations du pH de l’eau
Le facteur essentiel dont dépend le pH dans une eau naturelle est sa teneur en acide carbonique en
relation avec la minéralisation globale.
Intérêt de la mesure :
Mesure :
-Les échantillons devraient être analysés dès que possible après le prélèvement en prenant très grand
soin de ne pas les agiter ou les remuer rapidement durant la mesure.
I. Méthode colorimétrique :
Principe :
L’eau à analyser est additionnée d’un indicateur (réactif qui change de couleur lorsqu’il est exposé à
différentes valeurs de pH) et la coloration obtenue comparée à une échelle de teintes préparées à partir
de solutions de pH connues.
Nom de l’indicateur Zone de pH d’utilisation Virage
L’intensité de la coloration de certains indicateurs varie avec le temps à cause des réactions
chimiques qui se produisent au sein de la solution
- La netteté du virage dépend de la nature de l’indicateur, la nature des sels dissous et de leurs
concentrations.
- Certains indicateurs donnent des erreurs en présence des produits provenant de la décomposition des
protides.
- Possibilité de destruction partielle ou de renforcement de la teinte des indicateurs par les dérivés
chlorés.
La différence de potentiel existant entre une électrode de verre et une électrode de référence (calomel-
KCl saturé) plongeant dans une même solution varie en fonction du pH de celle-ci (relation linéaire).
Normes et interprétations :
6,5 ≤ pH ≤ 9
Remarque :
La connaissance du pH doit être complétée par la détermination de l’acidité et l’alcalinité par titrage
L’exposition à des valeurs de pH extrêmes entraine une irritation oculaire , une exacerbation
de certaines affections cutanées.
Le pH peut influer sur le degré de corrosion des métaux et sur l’efficacité de la désinfection
=>effet indirect sur la santé.
- Prévention du cancer.
Définition :
- La conductivité électrique d’une eau est la capacité de cette eau à conduire le courant
électrique d’une colonne d’eau comprise entre deux électrodes métalliques.
- Elle est l’inverse de la résistivité électrique. Elle est exprimée par la formule suivante:
Conductivité comprise entre 166 et 333 μS/cm 0,769 574 × conductivité (*)
Conductivité comprise entre 333 et 833 μS/cm 0,715 920 × conductivité (*)
Conductivité comprise entre 833 et 10 000 μS/cm 0,758 544 × conductivité (*)
Normes et interprétation :
Conductivité à 20 °C :2800µS/cm
- Une brusque variation de cette caractéristique indique une modification faisant suspecter une
contamination.
5-La radioactivité
Naturelle:
Les divers radionucléides naturels retrouvées dans les eaux naturelles et leur concentration
dépendent de :
- La température.
La radioactivité est due principalement au Radium, Uranium et Thorium ainsi qu’à leurs descendants
dont l’eau s’est chargée à son passage par les nappes plutoniques ou métamorphiques profondes.
Artificielle:
Les effets biologiques d’une irradiation interne par ingestion de l’eau contenant des corps radioactifs
est dépendante de 3 paramètres :
-La dose
- L’ utilisation des eaux naturellement radioactives (eaux thermo minérales) pour des fins médicales
(rhumatisme)
Normes et interprétations :
Les indicateurs de la radioactivité qui permettent le contrôle et le suivi de la qualité des eaux
prélevées et distribuées; sont :