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Faculté de Technologie
Département d’Hydraulique
POLYCOPIÉ DE COURS
L’eau est la matière la plus répandue sur la Terre. Elle est la condition indispensable à la vie,
à l’évolution économique et civilisationnelle. L’augmentation continue de la population mondiale,
une élévation sans arrêt du standard de vie, conditionné par la croissance de la production, ont
provoqué des contradictions dans le rapport eau/société. Ce rapport est actuellement caractérisé
d’un côté par des exigences élévées de la société sur l’eau, de l’autre par la pollution des ressources
en eau. Dans certaines parties du monde ces contradictions sont si fortes que l’eau est devenue un
maillon limitant du développement de la société.
Actuellement un système artificiel est ancré dans notre vie de tous les jours. Ce système est
composé d’éléments suivants :
Si on analyse en détail ce système, on remarquera qu’il est formé de deux parties essentielles :
Il existe des normes (ex: normes françaises NF, normes européennes ou normes OMS) pour
l’expression des résultats de l’analyse physique et chimique de toute sorte d’eau. La composition de
l’eau est exprimée en concentration massique (g.l-1, mg.l-1, µg.l-1, ou éventuellement en kg.m-3,
g.m-3, mg.m-3) ou en concentration de quantité de matière (mmol.l-1, µmol.l-1, ou évent. mol.m-3,
mmol.m-3). Le symbole de l’élément, ion, composé chimique doit être indiqué avant la donnée de
concentration correspondante (ex. chlorure (Cl)=10 mg.l-1).
I.2. Échantillonnage
Une des conditions fondamentales d’obtention de résultats d’analyse précis et justes est que
l’échantillon de l’eau à analyser puisse représenter par sa composition, la composition moyenne de
toute la quantité d’eau suivie, qu’il contienne toutes les composantes dans le même rapport
massique ou volumique qu’elles apparaissent dans la ressource suivie.
On distingue les prises d’échantillon unique et répétitives, les prises ponctuelles (uniques,
simples) et les prises d’échantillons mixtes (coulées).
La prise d’échantillons unique : donne une image de l’état instantané. L’échantillon est pris
en une seule fois (dans une seule bouteille et par le même opérateur) et est analysé séparément.
On distingue également :
La prise d’échantillons zonale : les échantillons sont pris à différentes profondeurs sur un axe
verticale d’une colonne d’eau d’un point déterminé à la surface à un point choisi en profondeur sur
la verticale ;
La prise d’échantillons temporelle : les échantillons sont pris de manière répétitive à des
intervalles de temps déterminés.
L’échantillon mixte : est obtenu par mélange de quelques échantillons ponctuels, pris au fur
et à mesure d’un seul endroit.
L’échantillon moyen : est une sorte d’échantillon mixte qui caractérise la composition
moyenne de l’eau dans l’espace, le temps ou les deux à la fois.
Les eaux usées exigent des méthodes spéciales de prise d’échantillons du fait de la
variabilité de leur qualité. Les échantillons sont pris soit sous forme d’échantillons moyens,
d’échantillons mixtes (pour 24 heures, pour une relève ou pour 1 heure), ou bien les prises sont
faites comme prises séquentielles, respectivement sous forme de prises faites en même temps
(échantillons pris en différents endroits du cours d’eau des eaux usées pris en vue du temps de
retard entre les différents endroits de prise).
L’échantillon représentatif est pris, dans la mesure du possible, dans les endroits du plus fort
courant. Dans les bassins de stations d’épuration, les échantillons sont pris comme dans les eaux
stagnantes. Dans les canalisations, on trouve parfois installés des robinets de prise.
Un grand soin doit être voué aux prises d’échantillons destinés à la détermination des
concentrations de l’oxygène dissous. Lors de la prise, l’échantillon ne doit être en contact avec
l’atmosphère, l’échantillon ne peut être conservé, l’oxygène doit être immédiatement fixé, précipité.
La bouteille contenant l’échantillon doit être bouchée convenablement de sorte qu’il n’y ait aucune
bulle d’air.
L’échantillon à partir d’une source d’eau superficielle est pris en premier, avant
l’échantillonnage pour analyse biologique et chimique. Les échantillons ne sont pas pris
directement à la surface de l’eau, qui est souvent contaminée par la composante bactériale de l’air,
mais à partir de la couche superficielle. A partir des sources, des forages les échantillons sont pris
comme pour des échantillons d’eau superficielle.
Pour les prises d’échantillons à partir des robinets de conduite, l’extrémité du robinet (le
point de sortie de l’eau) doit être brulée un court instant et l’eau doit couler environ 5 minutes
avant la prise. La température de l’eau ne doit pas dépasser 10°C, de sorte que les bactéries
présentes ne puissent se multiplier. Il est recommandé de stocker les échantillons dans de la glace et
de les conserver au plus tard le temps exigé par les normes de conservation.
Pour la détermination de la quantité totale de matières organiques dans les eaux, on utilise
particulièrement les méthodes basées sur la consommation chimique et biochimique d’oxygène.
Etant donné la constitution des cellules des microorganismes vivants, un certain volume
d’eau dans leur milieu ambiant est la condition indispensable à leur activité vitale. Pour une grande
majorité de microorganismes, l’eau constitue une source de nutrition et d’énergie.
I.4.1. Quelques notions de microbiologie
La vie microscopique dans l’eau est le résultat du complexe d’actions de toute une série de
facteurs physiques et biologiques dans un milieu donné – le biotope. Les liaisons mutuelles entre
ces agents et l’adaptation génétique et physiologique des différents microorganismes aux conditions
d’un biotope donné déterminent son importance dans la population « la biocénose » d’un segment
étudié du milieu « la localité ». Ainsi, est déterminé le degré et l’étendue d’occurrence des
microorganismes appelé sa valence écologique.
Selon la microflore présente on peut, d’une certaine manière, évaluer la qualité du biotope.
Selon l’origine de la microflore présente dans les eaux, on distingue 2 types :
a) Autochtone : Sont des microorganismes dont le milieu d’origine est le biotope aquatique
donné. Sa qualité conditionne la croissance des microorganismes qui sont par leur
occurrence, lié à lui. La culture de ces microorganismes ne réussit généralement pas dans les
conditions de laboratoire.
b) Allochtone : C’est le type de microorganismes amenés dans le biotope étudié à partir
d’autres biotopes qui étaient leur milieu d’origine. En fonction de la qualité de la localité
aquatique et leur exigences fixées génétiquement, certains de ces microorganismes périssent
ou bien vont survivre un certain temps. Certains peuvent à certaines conditions s’adapter au
nouveau milieu et même se multiplier.
I.4.2. Indicateurs De La Qualité De L’Eau
Dans la pratique, on classe dans ce groupe, les bactéries qui exigent pour leur existence des
matières organiques comme source d’énergie et de carbone. Selon la quantité avec laquelle elles
apparaissent on peut juger de la pollution totale du type d’eau étudié. Elles ont pour origine les sols
environnants, les plantes, ou bien se développent par suite d’un apport important de matières
organiques. Leur évaluation se fait exclusivement par culture artificielle. On considère non pas le
nombre de bactéries mais le nombre de colonies formant l’unité (CFU – colony forming unit).
Selon les normes utilisées, on distingue pour l’évaluation de la qualité de l’eau, 2 groupes de
bactéries organotrophes : les bactéries mésophiles et psychrophiles.
les bactéries mésophiles exigent une température optimale de 37°C ±0,5°𝐶
les bactéries psychrophiles quant à elles vivent dans les milieux à température optimale de
20°C.
Dans les eaux utilisées comme eau potable en agglomération ou individuellement et dans les
eaux superficielles traitées comme pour l’AEP, il est important de faire un suivi de la présence des
microorganismes pathogènes ou pathogènes à certaines conditions, parmi lesquels les bactéries
jouent un rôle essentiel. Ces bactéries peuvent provoquer des maladies très dangereuses et même
mortelles comme par ex. les bactéries de types Salmonelle et Shigella, vibrio cholera, certaines
Escherichia coli, yersinia Enterocolitica, certains types de Campylobacter qui peuvent être
responsables des infections graves des intestins. L’infection a lieu soit par injection directe de l’eau
contaminée, soit par le contact avec ces eaux. Mais comme indicateurs de pollution fécale suivis
avec attention par les organismes d’hygiène on considère les bactéries coliformes et les
enterocoques.
La présence de contaminants dans les eaux se manifeste au fur et à mesure non seulement
par le changement de propriétés physiques et chimiques mais aussi biologiques. Avant tout
plusieurs représentants de zooplancton et de phytoplancton vont périr, d’un autre côté d’autres
espèces d’organismes vivants vont se développer, entre autres les microbes. A chaque type de
pollution correspond une certaine biocénose. Ce qui donne la possibilité d’évaluer l’état actuel de la
qualité de l’eau engendré par le développement des espèces. L’état biologique engendré par la
pollution de l’eau par des substances organiques biologiquement dégradables est désigné comme
saprobité ou système saprobien (du grec sapros= pourriture). Le système saprobien est un facteur
important qui se rattache à la qualité de l’eau. On le détermine essentiellement par l’analyse des
populations vitales, dont la base est la détermination des espèces vivant dans la localité étudiée.
Selon Sladeček, le système de la qualité de l’eau, du point de vue biologique peut être
représenté par le schéma de forme circulaire suivant :
Saprobité
L E
K T
Asaprobité
KATAROBITÉ (K) : représente les eaux les plus pures (les eaux potables)
LIMNOSAPROBITÉ (L) : représente les eaux superficielles (mais aussi les eaux
souterraines) plus ou moins polluées
EUSAPROBITÉ (E) : représente les eaux usées qui contiennent une grande quantité de
matières organiques pourries que leur dégradation soit rapide ou lente
TRANSSAPROBITÉ (T) : représente les eaux résiduaires dans lesquelles les facteurs
saprobiens (asaprobiens) (par ex. la température, les poisons, les huiles, les radionuclides)
ont des effets décisifs.
Par l’activité humaine la qualité naturelle des eaux change. Les eaux se dégradent et deviennent
des eaux résiduaires. Les eaux résiduaires ou usées sont des eaux utilisées dans des cités,
agglomérations, dans les maisons, usines, établissements sociaux et autres édifices ou
établissements, si après leur utilisation leur qualité a changé. On divise les eaux résiduaires selon
différents critères. Selon leur origine on distingue les eaux résiduaires :
Domestiques : mélange des eaux vannes (toilettes) et des eaux ménagères sont des eaux
résiduaires provenant des foyers, des établissements sociaux, des établissements de restauration et
d’hébergement,…etc.,
Urbaines : mélange des eaux résiduaires domestiques et d’autres, surtout industrielles qui coule
par les canalisations publiques,
Pluviales : eaux des précipitations atmosphériques évacuées par les systèmes d’égout,
Autres eaux résiduaires : on y trouve là des eaux d’hôpitaux, des eaux de refroidissement et
autres eaux résiduaires
Selon la qualité on distingue des eaux résiduaires fraîches, pourries, infectieuses, radioactives
et toxiques.
L’évaluation de la quantité des eaux résiduaires repose sur le débit moyen journalier 𝑄𝑗,𝑚 ,
résultat de la somme des débits moyens journaliers des eaux résiduaires divisée par 365 (débit
moyen journalier des eaux résiduaires). Il est exprimé en m3.jour-1.
- Le débit maximal horaire des eaux résiduaires sans apport pluvial 𝑄𝑚𝑎𝑥 est
𝑸𝒋,𝒎
𝑸𝒎𝒂𝒙 = 𝑲𝒎𝒂𝒙 ∗ ( 𝟐𝟒 ) [m3.h-1 ou l.s-1]
Si 𝑸𝒋,𝒎 n’est pas connu, il peut être estimé comme le débit consommé par une
agglomération de « 𝒏 » équivalents habitants (EH) à raison d’une dotation de « 𝒙 » litres par jour et
par EH, donc
𝑸𝒋,𝒎 = 𝒏 ∗ 𝒙
Le débit moyen journalier des eaux usées sans apport pluvial est :
𝑸𝒋 = 𝑸𝒋,𝒎 + 𝑸𝒋,𝒊 + 𝑸𝑩
Oú;
𝑸𝒋,𝒎 débit moyen journalier des eaux usées produites par la population,
𝑸𝒋,𝒊 débit moyen journalier des eaux usées produites par l’industrie (s’il y’en a)
et
(𝑲𝒋 ∗ 𝑸𝒋,𝒎 + 𝑲𝒋,𝒊 ∗ 𝑲𝒉,𝒊 ∗ 𝑸𝒋,𝒊 + 𝑸𝑩 )⁄
𝑸𝒎𝒂𝒙,𝒉 = 𝟐𝟒
Oú:
On utilise aussi le débit de pointe 𝑄𝑝 pour caractériser quantitativement les eaux usées
urbaines drainées par un réseau d’assainissement. Il est calculé comme:
𝑸𝒑 = 𝑪𝒑 ∗ 𝑸𝒎
𝟐,𝟓
où 𝑪𝒑 = 𝟏, 𝟓 +
√ 𝑸𝒎
𝑪𝒑 : Coefficient de pointe
𝑸𝒎 : Débit moyen des eaux usées urbaines en l/s.
Pour apprécier s’il faut traiter les eaux résiduaires biologiquement, chimiquement ou physico-
chimiquement, il faut connaître en plus de leur qualité, aussi leur composition chimique, et leurs
propriétés biologiques et bactériologiques.
Les eaux résiduaires domestiques : Sont d’habitude de couleur grise ou gris-marron, d’odeur
fécale, après épuisement d’oxygène dissous l’odeur s’intensifie et l’eau devient sombre (formation
de sulfure de fer par réaction de sulfate avec les composés de fer). La réaction de l’eau est
faiblement alcaline.
Les eaux résiduaires domestiques ont une composition relativement stable, elles contiennent
surtout des matières organiques. Une part importante de matières polluantes provient de l’urine et
des excréments solides. Certaines matières polluantes proviennent aussi des buanderies et des salles
de bain (produits de lavage et adoucissants tels que savons ; phosphates ; silicates), des cuisines
(les restes de nourriture, des graisses, des produits de nettoyage),…etc.
Parmi les matières organiques contenues dans les eaux usées domestiques on y trouve
surtout les saccharides et leurs produits dérivés, les lipides. Pour la quantité énorme de
microorganismes des plus variés y compris de microbes et virus pathogènes qui provoquent des
hépatites virales, de la tuberculose,…etc., qui se trouvent dans les eaux usées, celles-ci constituent
un facteur potentiel sérieux de propagation des infections.
Les eaux résiduaires industrielles (ERI) : Sont nées lors de l’obtention des matières
premières organiques et inorganiques et pendant leur traitement industriel. Selon les processus
technologiques dans lesquels l’eau est utilisée, les eaux usées industrielles se distinguent surtout par
le caractère de pollution, la composition chimique et par leurs propriétés physiques. Les eaux
résiduaires provenant des entreprises industrielles sont en grande partie un mélange de différentes
eaux usées issues de leurs différentes productions, ainsi que des eaux usées domestiques provenant
surtout des toilettes de ces entreprises.
Les eaux résiduaires industrielles peuvent avoir une pollution d’origine organique ou
inorganique. Selon la qualité elles peuvent être divisées en eaux résiduaires :
4. relativement inoffensives.
Selon le caractère des matières organiques contenues dans les eaux résiduaires on distingue
les eaux résiduaires aux matières :
La base de tout projet de station d’épuration des eaux résiduaires est de déterminer les
propriétés des eaux résiduaires à traiter dans la station d’épuration sur la base de l’étude analytique
des échantillons des eaux résiduaires. Les échantillons doivent rendre le caractère réel des eaux
résiduaires et leur composition durant toute la période de leur écoulement à la station d’épuration.
Microorganismes Concentration
Coliformes totaux 0/100 mL
Coliformes fécaux 0/100 mL
Streptocoques fécaux 0/100 mL
Comptage total à 70°C <10/mL
Comptage total à 22°C <100/mL
Clostridium sulfito-réducteurs 2/20 mL
Salmonelles (0/5mL)
Staphylocoques pathogènes 0/100 mL
Bactériophages fécaux 0/100 mL
Virus entérogènes 0/10 mL
Protozoaires pathogènes Absence
Animalcules pathogènes Absence
Source : W.J. MASSCHLEIN– processus unitaires du traitement de l’eau potable, CEBEDOC, Liège 1997
Tableau III.2 Facteurs de toxicité : normes pour les maxima admissibles ou recommandés des
concentrations dans l’eau potable (mg/m3) [Source : W.J. MASSCHLEIN]
OMS OMS
Facteurs CEE Européenne Intern.
(3) (4) (5)
Ag 10 - -
As 50 50 50
Ba 100 - -
Cd 5 10 10
-
CN 50 50-100 50-100
Cr 50 50 50
F 1500 1500 1500
Hg 1 1 1
Ni 50 - -
NO3-(mg/L) 50 45 45
NO2- 100 - -
Pb 50 50 100
Sb 10 - -
Se 10 10 10
HPA 0,2 0,2 -
Aldrine A - -
Chlordane - -
DDT - -
Dialdrine d - -
Endrine e - -
Heptachlore f - -
Heptachlore epoxyde i - -
Lindane n - -
Méthoxychlore i - -
Phosphates et carbonates r - -
org.
Tableau III.3 Paramètres physico-chimiques : normes et objectifs pour l’eau potable (μg/L)
OMS OMS intern.(5)
CEE 3)
Paramètres Européenne( CMA
CMA Objectif Norme
4) Objectif
Cu 100 - 50 1500 50 1000
Fe 200 50 100 1000 100 300
Mn 50 20 50 500 50 50
P 2000 - - - - -
Zn 100 - 5000 15000 5000 5000
Phénols 0,5 - 1 2 1 1
Détergents 100 - - 200 100 500
Couleurs (Pt) 20 1 15 FTU 50 5 15
Turbidité(SiO2) 10 1 1 NTU - - (5JTU)
Odeur 2-3 0 - - - 3
Goût - - - - - -
Température(°C) 25 12 - - - -
Ph 9,5 6,5-8,5 <8 6,5-9,2 7,0-8,5 -
К (μS/cm) - 400 - - - -
Ca(g/m3) [unité
- 100 - 500 100 TH 2 meq/L
CaCO3]
Mg(g/m3) 50 30 30 150 (30) -
Na(g/m3) 175 20 - - - -
K(mg/m3) 12 10 - - - -
Al(mg/m3) 200 50 - - - -
CO3H- (g/m3) - 120 - - - -
SO42-(g/m3) 250 100 250 400 200 -
Cl- (g/m3) 200 50 600-200 600 200 -
NH4+ (mg/m3) 500 50 - - - -
O2 (g/m3) - >5 - - - -
Matière dissoute(g/m3) - - - - - 500
Source : W.J. MASSCHLEIN – processus unitaires du traitement de l’eau potable, CEBEDOC, Liège 1997
Les eaux brutes plus ou moins polluées ont besoin d’être traitées avant qu’elles ne soient
utilisées par les différents usagers. Pour leur traitement on utilise différents procédés. Leur nombre,
type et leur ordonnancement dans une ligne technologique « station de traitement des eaux » dépend
de la qualité de l’eau en entrée de cette ligne, de la qualité de l’eau exigée en sortie et d’autres
facteurs encore. Le choix des procédés doit être tel que la qualité exigée puisse être atteinte
techniquement, technologiquement, économiquement et par une ligne technologique simple de
gestion.
Les eaux usées (le terme d’eaux résiduaires est aussi utilisé sans différence significative de
sens) doivent être traitées dans une station d’épuration des eaux usées (STEP) avant leur rejet dans
un récipient naturel (cours d’eau, lac ou autres). On utilise généralement les mêmes procédés de
traitement que pour les eaux naturelles. C’est le nombre de procédés, l’ordre d’intégration dans la
station de traitement et la qualité des eaux qui décideront pour l’un ou l’autre type de traitement.
I. Classification des principaux procédés
Les procédés de traitement des eaux peuvent être divisés en procédés de pré-traitement, de
procédés primaires, secondaires et tertiaires ou en procédés physiques et physico chimiques,
chimiques et biologiques. Dans les chapitres qui suivent certains procédés seront décrits de façon
plus détaillée que les autres.
Est un prétraitement utilisé pour débarrasser les eaux usées des polluants solides les plus
volumineux qui pourraient gêner les traitements ultérieurs, voire endommager les équipements de la
STEP. Ce procédé consiste à filtrer les eaux usées au travers d'une grille dont les barreaux, plus ou
moins espacés, retiennent les matières les plus volumineuses qui seront ensuite éliminées avec les
ordures ménagères. Donc Le dégrillage est destiné à retenir les matières solides volumineuses et
déchets de toutes sortes contenus dans les eaux usées. On le place généralement en amont d'une
filière de traitement des eaux usées. L'opération est plus ou moins efficace selon l'écartement entre
les barreaux de la grille.
En fonction des caractéristiques de l'eau à traiter et les étapes suivantes du traitement, des
grilles avec des écartements différents peuvent être placées les unes derrière les autres ou encore
séparément (dégrillage plus fin juste à l'amont d'une étape de traitement critique). Le nettoyage des
grilles se fait soit manuellement, soit au moyen d’un système automatique. Cet équipement exige un
dimensionnement correct de manière à obtenir une bonne efficacité du procédé. Le dégrillage
optimal est obtenu lorsque la grille est légèrement colmatée.
Le dégrilleur automatique vertical utilise une cinématique simple: le nettoyage de la grille à
barreaux s'opère par raclage pendant la remontée de la benne. On l’utilise pour le traitement des
eaux douces, eaux de mer, eaux résiduaires. Il accepte tous les débits jusqu'à 25 000 m3/h
I.1.2. Dilacération
La dilacération est une opération physique préliminaire qui s’applique plus particulièrement
aux traitements des eaux usées urbaines et des eaux résiduaires industrielles. Elle a pour objet le
déchiquetage, en tête des stations d’épuration, et le pompage des matières solides volumineuses
contenues dans les effluents, de façon à leur permettre de poursuivre leur circuit vers les stades de
traitement suivants.
I.1.3. Dessablage
Le dessablage est un procédé simple qui permet, par simple sédimentation d’éliminer les
sables contenus dans les eaux de ruissèlement ou amenés par l’érosion des canalisations. Ce
matériau doit être éliminé au préalable, sinon il se déposerait plus loin dans les éléments importants
de la STEP et gênerait ainsi le fonctionnement de la station et provoquerait une usure plus rapide de
ses éléments mécaniques (les pompes). Pour limiter le pourcentage de matières organiques dont la
dégradation provoque des odeurs, et une instabilité mécanique du matériau, les sables extraits
doivent être lavés avant d'être mis en décharge.
I.1.4. Dégraissage
Il est important de limiter au maximum la quantité de graisse dans les ouvrages en aval afin
d’éviter un encrassement des ouvrages. Leur élimination est exigée également pour limiter les
problèmes de rejets de particules graisseuses, les difficultés de décantation ou les perturbations des
échanges gazeux.
I.2. Procédés physiques ou physico-chimiques
Ces procédés sont utilisés pour éliminer une forte quantité de MES. On élimine jusqu’à
70 % de MES par simple décantation. Parmi les procédés qui entrent dans ce groupe, on peut citer:
Le tamisage est un procédé classé d’habitude dans le groupe des procédés de prétraitement
des eaux usées domestiques ou industrielles.
Le tamisage est un procédé physique de traitement des eaux dont la technique consiste à
faire passer un liquide contenant des impuretés à travers une toile de fils ou de fibres ou à travers
une membrane poreuse. Ainsi, durant le passage du liquide (eau polluée par exemple), certains
solides sont arrêtés soit directement (par les mailles du tamis), soit indirectement (par les matières
solides accumulées sur le tamis).
• Le micro-tamisage est un procédé dérivant du tamisage, dont les orifices du tamis sont
encore plus petits que ceux utilisés dans le tamisage où le procédé suit celui du tamisage. La
rétention des matières en suspension a lieu à la surface et à l’intérieur d’une toile de fils ou
de fibres ou d’une membrane poreuse.
a) Traiter les eaux des lacs faiblement contaminées dont la turbidité est faible et la
couleur peu intense. Ici, le micro tamisage est suivi de la filtration et désinfection,
b) Réduire les quantités des MES présentes dans les eaux usées après leur épuration,
c) Clarifier les eaux résiduaires industrielles (ERI) ;
d) Récolter les algues après un traitement par lagunage.
Tous les aspects théoriques (grandeur de la surface filtrante, pertes de charge initiales,
vitesse d’augmentation des PC, pertes de charges maximales tolérées par un micro tamis encrassé,
durée d’utilisation d’un micro tamis entre deux (2) lavages, …etc. Tous ces aspects peuvent être
résumés par la mesure de l’indice de filtrabilité d’une eau.
𝒅𝑯
= 𝑰𝑯 (1.1)
𝒅𝜷
𝑯 𝒅𝑯 𝜷
d’ où ∫𝑯 = 𝑰 ∫𝟎 𝒅𝜷 (1.2)
𝟎 𝑯
C’est l’équation d’une droite de pente 𝑰 (Fig. 1.1) représentant l’indice de filtrabilité de l’eau.
Cet indice peut également être calculé en modifiant légèrement l’équation (1.3):
𝒍𝒏𝑯−𝒍𝒏𝑯𝟎 𝟏 𝑯
𝑰= = 𝒍𝒏 ( ) (1.4)
𝜷 𝜷 𝑯 𝟎
rges (𝑙𝑛𝐻)
𝐼 = Indice de filtrabilité
Fig.1.1 Variation des pertes de charges en fonction du volume d’eau filtré
(source: Raymond Desjardins, le traitement des eaux, école polytechnique de Montréal, 1997)
Une expression mathématique permettant de calculer la durée d’utilisation d’un micro tamis
entre 2 lavages est possible. Cette durée est fonction des caractéristiques du micro tamis (surface,
grosseur des mailles) et des caractéristiques de l’eau (température, Indice de filtrabilité, débit).
𝑸
𝑯𝟎 = . 𝑪𝒇 (1.5)
𝑨
Si la température de l’eau est différente de 10°C, la perte de charge initiale 𝐻0 doit être
corrigée au moyen de la formule empirique suivante :
𝑯𝑻 .(𝟗𝑻+𝟐𝟏𝟎)
𝑯𝟏𝟎 = (1.6)
𝟑𝟎𝟎
𝑻 : Température de l’eau en °C
Chaque type de micro tamis a une durée d’utilisation propre. On peut donc déterminer la
durée d’utilisation selon 2 types de micro tamis existants : le micro tamis à nettoyage manuel et le
micro tamis à nettoyage automatique.
Le micro tamis à nettoyage manuel se caractérise par une grille fixe, à mailles fines, et
placée en travers de l’écoulement de l’eau. Dès que la différence de charge entre les niveaux d’eau
en amont et en aval atteint une valeur prédéterminée, appelée valeur de consigne, la grille est retirée
et nettoyée. Une expression permettant de calculer cette durée existe et exprimée:
𝑯 = 𝑯𝟎 × 𝒆𝒕𝜷 (1.7)
Sachant que
𝑸.𝒕
𝜷= (1.8)
𝑨
Où:
𝑸 : Débit (m3/s)
D’ oú
𝑨 𝑯𝑨
𝒕= 𝒍𝒏 ( ) (1.10)
𝑰𝑸 𝑸𝑪𝒇
Cette équation sert à calculer la durée nécessaire du micro-tamisage pour passer des pertes
de charges 𝐻0 à 𝐻. C’est aussi la durée entre deux lavages successifs du micro tamis.
Les micro-tamis à nettoyage automatique se basent sur le même principe. La toile forme un
cylindre dont l’axe est horizontal et le micro-tamis est continuellement en mouvement. La partie du
micro tamis qui pénètre dans l’eau est d’abord propre, plus elle s’enfonce dans l’eau plus elle retient
d’impuretés et plus elle s’encrasse. Lorsqu’on la ressort de l’eau elle est encrassée et il faut donc la
nettoyer avant qu’elle ne soit de nouveau immergée. Le nettoyage est réalisé par jets d’eau traitée.
La vitesse de circulation du micro tamis « S », permet de déterminer la durée d’utilisation d’une
section donnée du micro tamis entre 2 lavages. Les équations 1.5, 1.7 et 1.8 avec l’équation :
𝑨
𝑺= (1.11)
𝒕
Soit donc :
𝑸𝑪𝒇 𝑰.𝑸
( )
𝑯= 𝒆 𝑺 (1.12)
𝑨
Le processus de clarification du traitement des eaux sert à éliminer des particules fines à
colloïdales responsables de la turbidité de l’eau. Il consiste en trois processus distincts mais
complémentaires: coagulation, floculation et décantation.
La floculation consiste à former des flocs de particules assez grands par mélange lent des
agents chimiques avec l’eau usée afin de faciliter leur décantation. Ces flocs sont cinétiquement
instables et ont tendance à tomber et décanter. Si la coagulation doit être un procédé rapide, la
floculation par contre est un procédé relativement lent.
Lors de la clarification est utilisée la notion selon laquelle les matières colloïdales
s’adsorbent bien sur des flocs d’hydroxydes de Fer ou d’Aluminium. Ces flocs ont une telle
grosseur qu’il est possible de les éliminer par filtration ou sédimentation libre.
Suivant leur affinité à l’eau, les particules peuvent se classées en deux catégories :
Particules Hydrophiles
Particules Hydrophobes
Les particules hydrophiles: Sont des particules ayant une bonne affinité avec l’eau. Ces
particules déshydratées se dispersont très rapidement dans l’eau et sont entourées de molécules
d’eau qui empèchent leur agglomération stabilité.
Les particules hydrophobes: Sont des particules qui « détestent » l’eau. Elles ne sont pas
entourées de molécules d’eau et il n’y a pas de spontanéité dans leur dispersion. Cette spontanéité
peut être facilitée par des moyens physiques ou chimiques.
En général:
Les particules colloïdales contenues dans les eaux de surface possedent une charge
électrique négative à leur surface. Ces charges « primaires » attirent les ions positifs (H+ ou autres)
en solution dans l’eau. Ceux-ci adhèrent fortement à la surface de la particule, se déplacent avec elle
et créent ainsi la couche dite liée.
Une autre couche constituée également d’ions + et – mais dont les ions positifs adhèrent
faiblement à la particule est appelée couche diffuse.
Il y’a donc un gradient electrostatique entre la particule et la solution qui l’entoure.
Le plan de cisaillement, limite entre la partie qui se déplace avec la particule et celle qui se
dépace indépendemment d’elle est doté d’un potentiel électrostatique, appelé potentiel Zeta (pour
une particule hydrophobe, sa valeur est de l’ordre de 40 à 100 mV).
La stabilité des particules colloïdales dans la solution (ex. Eau) est fonction du potentiel
Zeta. Ce potentiel dépend, par ailleurs, de la force ionique de l’eau. Celle-ci peut être calculée par
l’équation: cn, Zn
𝟏
𝝁= ∑ 𝑪𝒏 𝒁𝟐𝒏
𝟐 𝟎
oú
µ = force ionique
Zn = valence de l’ion n
Etant donné que la plupart des matières organiques présentes dans les eaux de surface sont
de caractère acide, la coagulation est réalisée dans la région acide sous (pH=4-6).
L’estimation de la dose optimale d’un coagulant utilisé pour une eau usée donnée se fait soit
par l’utilisation d’un dispositif appelé JAR TEST, soit en utilisant les formules chimiques.
L’estimation de la dose du coagulant pour les eaux de surface peut être faite au moyen de la
formule suivante :
𝐷 = 𝑐 ∗ 100
Où
D : Dose du coagulant en mg.l-1
𝑐 : Concentration de 𝐻𝐶𝑂3− en mmol.l-1
100 : Facteur empirique, valable pour 𝐹𝑒𝐶𝑙3 . 6𝐻2 𝑂 ou 𝐴𝑙2 (𝑆𝑂4 )3 . 18𝐻2 0
Dans le cas de quantité insuffisante de 𝐻𝐶𝑂3− on ajoute avec la dose du coagulant une dose
de chaux ou soda dans les quantités suivantes :
𝒅 ∗ 𝟗, 𝟗
𝑫 = 𝟎, 𝟓 [( ) − 𝒎]
𝟏𝟎𝟎
Où
𝑑 : est la dose de 𝐶𝑎𝑂 (chaux) ou 𝑁𝑎2 𝐶𝑂3 (soda) en mmol.l-1 sachant que 1 mm𝑙 𝐶𝑎𝑂 =
56,08 mg et 1 mm𝑙 𝑁𝑎2 𝐶𝑂3 = 106,00 mg
D : dose du coagulant en mg.l-1
m: concentration de 𝐻𝑂𝐶𝑂−3 en mmol.l-1
La première phase – appelée phase péricinétique est caractérisée par la formation d’une
grande quantité de microflocs grâce à un mélange rapide de l’eau polluée avec une dose de
coagulant. Ainsi est obtenue une dispersion uniforme du coagulant dans le volume d’eau et un
rapprochement des particules colloïdales entre elles. Cette phase dure quelques secondes
(jusqu’à 5 mn max.).
La deuxième phase est la phase orthocinétique. Le mélange obtenu dans la phase
péricinétique est continué de façon lente. Cette phase dure donc beaucoup plus longtemps que la
phase 1 (jusqu’à 30 mn.). Durant cette phase il y’ a formation de flocs plus grands (0,5 à 0,6
mm de diamètre) qui peuvent être ensuite éliminer par des procédés mécaniques (décantation,
tamisage,...etc.).
II.3. Décantation
II.3.1. Définition
La décantation appartient à l’un des procédés de séparation les plus répandus dans le
traitement des eaux. La séparation des substances solides a lieu grâce à la force de gravitation. En
pratique ce procédé est utilisé pour la séparation de particules dont la vitesse de décantation de la
particule 𝑉𝑝 est supérieure à 10-5 m/s.
Dans la décantation libre, les particules gardent dans leur chute leur caractère individuel. Du
fait que les particules gardent leur caractère individuel, elles seront étudiées selon les lois
(formules) déduites pour la chute d’une particule isolée dans un liquide illimité et au repos.
Pour simplifier nous considérons la chute d’une particule solide de forme sphérique. La chute
d’une sphère dans un liquide est due à la force de gravitation 𝐹g qui donne à la sphère une
accélération initiale. Par son mouvement, la particule crée une résistance (force de frottement) qui
s’exerce contre le mouvement créé par la gravitation que nous noterons 𝐹𝐷 . Cette force est donc
dirigée en sens inverse à la force 𝐹g . L’accélération initiale diminue très rapidement, les forces qui
s’exercent sur la sphère s’équilibrent (deviennent égales) et la particule (la sphère) chute avec une
vitesse constante.
Considérons les forces agissant sur la particule de forme sphérique selon la figure II.3
𝐹g
𝜌𝑝 𝜌𝑒
𝐹𝐷
𝐹𝑅
Figure II.3 Forces agissant sur une particule qui chute
𝐹g = 𝑉 ∗ g ∗ (𝜌𝑝 − 𝜌𝑒 )
𝜋. 𝑑 3 . g
𝐹g = ( ) ∗ (𝜌𝑝 − 𝜌𝑒 )
6
(𝐶𝐷 . 𝐴𝑝 . 𝜌𝑒 . 𝑉𝑝2 )
𝐹𝐷 =
2
𝜋. 𝑑 3 𝑑𝑉𝑝
𝐹𝑅 = 𝜌𝑝 ∗ ( )∗
6 𝑑𝑡
Où :
𝐹g : Force de gravité (N)
𝐶𝐷 : Coefficient de frottement
𝑉𝑝 : vitesse de chute de la particule (m/s)
Ou
𝑽𝒑 ∗ 𝒅 ∗ 𝝆 𝒆
𝑵𝑹 =
𝜼
Oú
𝑭𝑹 = 𝑭𝐠 − 𝑭𝑫
Après une accélération initiale, la particule descend avec une vitesse constant; donc :
𝒅𝑽𝒑
=𝟎
𝒅𝒕
𝟏⁄
𝟒𝐠∗(𝝆𝒑 −𝝆𝒆 )∗𝒅 𝟐
𝑽𝒑 = [ (𝟑𝑪𝑫 ∗𝝆𝒆 )
] (2.2)
a) Si 𝑵𝑹 ≤ 𝟏
𝟐𝟒 𝟐𝟒𝜼
𝑪𝑫 = =
𝑵𝑹 (𝑽𝒑 ∗ 𝝆𝒆 ∗ 𝒅)
𝑽𝒑 = 𝐠 ∗ 𝒅𝟐 ∗ (𝝆𝒑 − 𝝆𝒆 )/𝟏𝟖𝜼
Cette équation est connue sous le nom d’équation de Stokes
𝟒
b) Si 1 < 𝑵𝑹 < 𝟏𝟎
𝟐𝟒 𝟑
𝑪𝑫 = ( ) + 𝟏⁄ + 𝟎, 𝟑𝟒 (2.3)
𝑵𝑹
𝑵𝑹 𝟐
Dan ce cas pour calculer la vitesse de chute 𝑉𝑝 de la particule, il faut procéder par essais en
utilisant les équations (2.2) et (2.3).
Pour de grandes valeurs du nombre de Reynolds 𝑁𝑅 (aire de Newton) les pertes de charge ξ
𝟏⁄
sont constantes et 𝑽𝒑 = 𝒅 𝟐
Dans le cas de la décantation statique, l’étude porte sur un décanteur rectangulaire à flux
horizontal. Il s’agit d’un décanteur idéal au sens de Hazen, ce qui requiert le respect de plusieurs
conditions :
Décantation lamellaire
La surface projetée 𝑺′ de chaque lamelle est égale à [𝑺. 𝐜𝐨𝐬(𝜶)] (Avec 𝑺 : surface réelle
d’une lamelle). Ainsi, l’expression de la charge hydraulique superficielle est :
𝑸
𝑽𝒔 =
𝐧. 𝑺. 𝒄𝒐𝒔 𝜶
Les décanteurs lamellaires sont considérés comme des décanteurs multi-étages dans lesquels
la surface S a été multipliée par le nombre de lamelles parallèles en respectant l’angle permettant
l’évacuation des boues. On distingue trois possibilités de circulation de l’eau et des boues :
décantation à co-courant (circulation dans le même sens de l’eau brute et des boues) ;
décantation à contre-courant (sens contraire eau et boues) ;
décantation à courants croisés.
L’épuration biologique est toute technique d’épuration des effluents bruts liquides ou
gazeux faisant intervenir des microorganismes pour l’oxydation des substances organiques
biodégradables, en particulier les substances carbonées, azotées et phosphorées.
Dans les procédés biologiques de traitement des eaux polluées, sont utilisés différents
microorganismes vivants « MOV » responsables d’un grand nombre de transformations chimiques
et biochimiques, qu’on peut rencontrer dans l’interface eau-sol. Ce traitement imite en quelque sorte
les procédés utilisés par la Nature.
Affinité à l’oxygène en :
microorganismes aérobies – besoin d’oxygène moléculaire pour leur survie ;
microorganismes anaérobies – capables de vivre dans un milieu sans
oxygène ;
microorganismes facultativement anaérobies – capacité de vie avec ou sans
oxygène.
Affinité au carbone en :
Autotrophes : pas besoin de composés organiques pour leur métabolisme
mais utilisent les matières inorganiques pour acquérir le carbone nécessaire
sous forme de 𝐶𝑂2 . Pour l’assimilation, ils utilisent l’énergie lumineuse
(photosynthèse grâce aux plantes vertes, algues et certaines bactéries) ou bien
l’énergie chimique (chimiosynthèse réalisée par uniquement
certaines bactéries) ;
Hétérotrophes : une source organique de carbone est indispensable pour leur
survie.
Dans la nature les matières organiques sont minéralisées sous des conditions aérobies ou
anaérobies.
Sous conditions aérobies : les produits finaux sont 𝐶𝑂2 , 𝐻2 𝑂, 𝑁𝑂3 , …etc., et la
minéralisation obtenue est complète.
Cependant, la croissance de la population microbienne dans une culture donnée ne suit pas
toujours la loi exponentielle, n’est pas toujours continue mais le plus souvent elle se déroule de
façon discontinue.
Selon des études faites sur la croissance microbienne, on peut distinguer (selon les auteurs)
jusqu’à 6 phases de croissance :
Phase de latence : Phase assez courte – une partie de microorganismes meure
(n’arrivant pas à s’adapter au nouveau milieu ou substrat) et une autre s’adaptera
rapidement et aura suffisamment de nutriments- substrat) ;
Phase de croissance accélérée : Les bactéries ont suffisamment de substrat et
leur nombre croitra rapidement jusqu’à atteindre une vitesse de croissance
maximale à la fin de la phase ;
Phase exponentielle : Phase caractérisée par une durée plus importante que la
précédente et le nombre de microorganismes naissants suit une loi exponentielle
par suite de suffisance de substrat. La vitesse de croissance reste constante
jusqu’au moment où commence à diminuer la quantité de substrat ;
Phase de croissance décélérée (freinée) : C’est la phase caractérisée par une
transition courte entre la phase exponentielle et la phase stationnaire. Elle peut
être considérée comme une extrapolation de la phase exponentielle ;
Phase stationnaire : Par l’augmentation du nombre de microorganismes, la
quantité du substrat diminue et la quantité de produits métaboliques (quantité de
matières dégradées) augmente, ce qui va engendrer soit la faim, soit
l’intoxication de cellules. La phase stationnaire commence lorsque le nombre de
cellules mortes est égal au nombre de cellules naissantes. Dans cette phase, le
substrat contenu dans la solution (eaux usées) est pratiquement épuisé et la
croissance des cellules est arrêtée ;
Phase de déclin : L’insuffisance du substrat provoque la mort des
microorganismes et leur minéralisation continue, et ainsi commence la
diminution de la biomasse.
La courbe de croissance ne peut être étudiée que dans un système discontinu. Le plus simple
est de décrire la courbe de croissance pour la phase exponentielle. Dans cette phase les cellules se
multiplient selon la relation :
𝑿 = 𝑿𝟎 × 𝒆𝝁𝒕 (II.4.1)
𝒍𝒏𝟐 𝟎,𝟔𝟗
𝒕𝑮 = = (II.4.2)
𝝁 𝝁
𝑺
𝝁 = 𝝁𝒎𝒂𝒙 ∗ ( ) (II.4.3)
𝑲𝑺 +𝑺
où
𝝁𝒎𝒂𝒙
𝐾𝑆 : Coefficient de saturation ou constante de demi-vitesse ie la valeur de 𝑺 quand vaut 0,5
𝝁
𝝁𝒎𝒂𝒙
tel que 𝝁 =
𝟐
La majorité des procédés d’épuration est continuelle. Le cas le plus simple est la culture
obtenue de façon continuelle sans recirculation de microorganisme (Fig. II.4.2):
Q, S0
S, X, V
O2 S, X, Q
Dans un bassin aérobie de volume V coule un débit de solution (des eaux résiduaires) avec
une concentration de substrat S0. Dans le bassin la concentration de substrat est S et la concentration
de la biomasse (microorganismes) est X, la sortie d’eau du bassin est en volume égal à l’entrée
d’eau Q, la concentration de substrat et des microorganismes est aussi la même dans le bassin et à la
sortie de celui-ci. En dehors du fait que les microorganismes se multiplient, ils meurent aussi.
𝒅𝑿
Le changement total de la concentration de microorganismes en un instant ( 𝑑𝑡), est égal
𝒅𝒕
à l’augmentation de la concentration en un instant donné
𝒅𝑿
= 𝝁𝑿𝟎 . 𝒆𝒙𝒑(𝝁𝒕) = 𝝁𝑿 (II.4.4)
𝒅𝒕
𝒅𝑿
= −𝑲𝒅 . 𝑿 (II.4.5)
𝒅𝒕
Ainsi donc
𝒅𝑿
= 𝝁𝑿 − (𝑲𝒅 . 𝑿 + 𝑫. 𝑿) (II.4.7)
𝒅𝒕
𝒅𝑿
=𝟎
𝒅𝒕
L’état stable dans un système continu a donc lieu lorsque :
𝝁 = 𝑲𝒅 + 𝑫
L’équation (II.4.7) ne décrit que des conditions les plus simples lors de l’élaboration d’une
culture simple de microorganismes. Les eaux usées sont d’habitude un mélange varié de différentes
matières organiques (un substrat à plusieurs composantes) et en épuration des eaux, on opère avec
une culture mixte contenant des espèces différentes de microorganismes aux différents temps de
génération et aux différentes vitesses spécifiques de croissance.
Les procédés biologiques se distinguent aussi par leur origine. L’organigramme suivant
donne leur classification :
épuration par
irrigation
filtres biologiques
Artificielles
Les méthodes naturelles d’épuration des eaux usées sont utilisées uniquement lorsque les
conditions géologiques, hydrogéologiques et climatiques sont réunies. Leur efficacité
d’épuration dépasse en général 95% en DBO5. Ces méthodes nécessitent cependant de
grandes surfaces.
Le procédé d’épuration dans les biofiltres ou filtres biologiques ont lieu sur la surface
d’un matériel grossier avec aération suffisante. Sur la surface des grains constituant la
couche de matériel granuleux se forme un film biologique constitué d’un grand nombre
de microorganismes aérobies. Ce biofilm capte et minéralise les matières organiques
dissoutes, colloïdales et MES.
Epuration dans des colonnes biologiques
Le plus efficace des procédés biologiques est le procédé par boue activée.
Ce dernier procédé d’épuration aérobie est actuellement le plus utilisé. C’est en quelque
sorte une imitation des procédés d’autoépuration dans les cours d’eau et leur intensification dans
des bassins artificiels avec apport suffisant d’air.
Les organochlorés et les organosoufrés dont le traitement génère 𝐻𝐶𝑙 et 𝐻2 𝑆𝑂4 qui rendent
le pH du milieu très acide, incompatible avec l’activité biologique, exigent l’ajout de 𝐶𝑎𝐶𝑂3 pour
tamponner le milieu.
II.4.1.4. Le temps de séjour
Le temps de séjour permet de définir le volume du lit (bassin d’aération) nécessaire. Une
étude expérimentale permettra d’établir une courbe « rendement/temps de séjour » qui facilitera le
choix quant aux dimensions du bassin.
II.4.1.6.1. Introduction
Le procédé par boues activées, également appelé procédé d’activation est le procédé
biologique le plus utilisé pour l’épuration des eaux usées.
II.4.1.6.2. Principe
Dans le bassin d’activation l’eau brute est mélangée avec des boues activées et
l’oxygénation de ce mélange a lieu par l’air ou l’oxygène pur tout en maintenant un mélange
intensif. Durant le séjour du mélange dans le bassin d’aération(on utilisera indifféremment bassin
d’aération ou bassin dáctivation) il y’a augmentation de la quantité des boues et en même temps une
dimunition de matières organiques biodégradables dans l’eau traitée.
Les boues activées avec l’eau constituant soit-disant le mélange activé coule vers le
clarificateur ou décanteur secondaire où ils se séparent. Les boues s’épaississent et retournent
comme boues de recirculation dans le bassin d’aération. Une partie des boues activées est extraite
comme boues en excès. Du clarificateur est évacuée l’eau usée biologiquement épurée.
Le débit d’eau brute Q0 , le débit des boues en excès Qex et le débit des boues de retour
Qr tous exprimés en m3.j-1;
La concentration de matières organiques dans l’eau brute (S0 ) , dans le bassin
d’aération (Sa ) et dans l’eau épurée (Se ) exprimée en kg.m-3;
Concentration du résidu sec des boues (résidu organique) dans le bassin d’aération
(Xa), des boues de retour (Xr) et concentration des MES de l’eau épurée (Xe) exprimée
en kg.m-3 et enfin
Volumes des deux bassins Va et Vc en m3.
On a
𝑻𝒔
𝑻′ =
(𝟏 + 𝑹)
𝑺𝟎
𝑪𝒗 =
𝑻𝒔
Il indique la quantité de matières organiques dans les eaux usées apportée à une unité de
volume du bassin d’aération en une unité de temps.
Charge massique Cm en kg.kg-1.j-1
𝑸𝟎 . 𝑺𝟎
𝑪𝒎 =
𝑽𝒂 . 𝑿𝒂
𝑺𝟎
𝑪𝒎 =
𝑿𝒂 . 𝑻𝒔
𝑪𝒗
𝑪𝒎 =
𝑿𝒂
Ce paramètre indique quelle est la quantité de substrat (matières organiques) est disponible
pour les microorganismes dans les boues activées.
Selon les valeurs de ces deux parametres de charge on définit les différents types de charge
des stations d’épuration:
Tableau II.4.2.4.1 Valeurs des charges volumiques et massiques en fonction des types de charge
Type de charge 𝐶𝑚 𝐶𝑣
Forte charge 0,4 à 1 1,5
Moyenne charge 0,15 à 0,35 0,5 à 1,5
Faible charge 0,1 0,3
Aération prolongée 0,07 0,25
Selon le rendement on distinge des STEP de grande efficacité (95% de réduction de DBO5),
d’efficacité moyenne (env.90%), de faible efficacité (80%) et d’efficacité partielle (<70%).
Les coefficients am et b sont fonction de la charge massique. En aération prolongée, ils sont
pris respectivement égaux à 0,6 et 0,055.
Evaluation des besoins en O2 pour aération est donnée par la formule suivante:
kg
𝑩𝑶 = 𝒂′ . 𝑳𝒆 + 𝒃′ . 𝑺𝒗 + 𝟒, 𝟑𝑵𝑵 − 𝟐, 𝟖𝟓. 𝒄′ . 𝑵𝑫𝑵 ( ⁄j)
Où :
𝒂′ : Quantité d’oxygène nécessaire à l’oxydation de 1kg de DBO5 (faible charge: 0,65 et moyenne /
forte charge de 0,5 à 0,6)
𝒃′ : Quantité d’oxygène nécessaire à la respiration endogène de 1kg de MVS de boues par jour (0,06
à 0,07 pour faible charge; 0,080 pour moyenne charge et 0,1 pour forte charge)
À la différence des boues filamenteuses, les boues biologiques sont des boues floconneuses
de densité proche de celle de l’eau. Leur type de décantation appartient au groupe de décantation
freinée, c’est à dire que la chute d’une particule de floc est influencée par celle des autres. Leur
sédimentation se passe en masse à partir d’une certaine concentration. Selon la théorie de KYNCH,
la vitesse de chute est fonction de la concentration. Elle est donc élevée en haut du clarificateur et
diminue continuellement jusqu’au fond. L’Indice de MOHLMAN caractérise l’aptitude des boues à
décanter. Cet indice varie en fonction de la charge massique du bassin et des caractéristiques de
l’eau brute (il est proche de 90 ml/g de MVS pour une faible charge et 130 ml/g pour une forte
charge).
Le clarificateur (décanteur secondaire) est situé après le bassin d’aération, donc en aval du
traitement biologique. Il assure la séparation de l’eau épurée de la biomasse floculée. Le mélange
(eau brute + boues activées) convenablement aéré et brassé, entre dans le clarificateur avec une
concentration de 3 à 4 g.L-1. L’eau sortant du clarificateur voit sa concentration en MES diminuer
jusqu’à 30 mg.L-1, soit un rendement d’élimination de 99%. Afin d’atteindre ce rendement, il est
important de bien concevoir et dimensionner cet ouvrage.
Afin d’éviter toute surcharge hydraulique qui influerait sur la décantation, il est
indispensable de tenir compte du débit de pointe. On préconise généralement des vitesses
ascensionnelles inférieures à 0,4 𝒎. 𝒉−𝟏 pour des installations à faible charge.
Un autre paramètre important est la charge superficielle massique, également appelée charge
au radier. Ce paramètre quantifie le flux horaire de boues entrantes par m2 et il est donné par la
relation suivante :
(𝑸𝑬𝑩 + 𝑸𝑹)
𝑫é𝒃𝒊𝒕 𝒎𝒂𝒔𝒔𝒊𝒒𝒖𝒆 = ∗ 𝑴𝑺𝑩𝑨 (𝒌𝐠 𝐌𝐒. 𝒎−𝟐 . 𝒉−𝟏 )
𝑺
II.4.1.7. Épandage
Cette technique agricole consiste à répandre divers produits sur des zones cultivées, soit
pour améliorer leur fertilité en leur apportant des éléments nutritifs (issus de la production agricole
ou des stations d’épuration), soit pour éliminer certains produits nocifs par des procédés naturels
d’auto-épuration des sols.
Pour des raisons de santé publique, il est interdit dans de nombreux pays (des dérogations
sont possibles pour des cas particuliers). Il vise généralement la démoustication ou la protection des
végétaux, au moyen d'aéronefs. Il fait en Europe et en France l’objet de réglementations.
Il est plus fréquemment utilisé en Amérique du Nord sur les grandes exploitations, et l'a été
en Amérique du Sud pour la lutte contre les cultures destinées au marché de la drogue ou durant la
guerre du Vietnam (défoliants).
En Europe, depuis le 26 novembre 2011, tous pesticides utilisés en épandage aérien doivent
avoir fait l'objet d'une évaluation spécifique à cet usage.
b) Épandage de boues
L'épandage de boues liquides, issues de station d’épuration petite à moyenne, est effectué à
l'aide d'une tonne à lisier. Les boues pâteuses sont épandues à l'aide d'épandeurs (type épandeur à
fumier par exemple).
La filière liquide;
La filière solide et pâteuse;
La filière compostage.
Des plans d’épandages sont établis et des règles précises sont fixées pour la qualité des
boues dont :
En France en 2004, le traitement des eaux résiduaires urbaines a généré plus de 900,000
tonnes/an de matière sèche (50 grammes de matière sèche par jour et par habitant) issue des boues
d’épuration. Entre 55 et 60 % d'entre elles sont épandues en agriculture, tandis que 20 à 25 % sont
mises en décharge et 15 à 20 % sont incinérées. Cependant en raison de l’accroissement
démographique, de la croissance du parc des stations d’épuration (step) et de l’amélioration du
rendement d’épuration, la production de produits résiduaires ne cesse d’augmenter, alors que les
filières de recyclage et d’élimination diminuent. La surface agricole utile concernée par les
épandages de boues d'épuration ou de boues industrielles est très faible (moins de 5 % de la SAU).
La filière épandage reste le débouché le plus pertinent d'un point de vue environnemental
(apports d'engrais naturels se substituant aux engrais du commerce et de matière organique
nécessaire à l'entretien des sols) et économique (coûts d'épandage plus faibles que l'incinération ou
le stockage ("mise en décharge").
II.4.1.8. Lagunage
Le lagunage, est une technique naturelle d’épuration des eaux qui se base sur l’élimination
de l’eutrophisation. Le principe est de recréer des bassins « tampons » durant lesquels les eaux
usées vont transiter, avant d'être rejetées dans le milieu naturel. Les phénomènes d'auto-épuration
des eaux se font ainsi dans ces bassins, de grande surface, plutôt que dans le milieu naturel (lac,
rivière) qui est ainsi préservé des conséquences néfastes de ce phénomène d'auto-épuration (la
dégradation de la matière organique par les micro-organismes aérobies, entraine une chute du taux
d’oxygène dissous, ce qui a pour conséquence d'asphyxier la macrofaune et la macroflore
aquatique).
II.4.1.8.1. Description :
Le lagunage consiste à établir un écoulement lent par gravité des eaux usées dans plusieurs
bassins de rétention peu profonds en éliminant le risque d’infiltration dans les eaux souterraines.
Pour cela, les bassins sont rendus étanches par la mise en place d'une géomembrane synthétique, ou
plus rarement par une couche d'argile compactée.
II.4.1.8.2. Fonctionnement :
Comme dans toute station d'épuration collective, l'eau usée est généralement prétraitée au
préalable par un dégrilleur (élimination des déchets solides grossiers de type bouteilles, branches,
etc...) et éventuellement un dégraisseur/dessableur (décanteur et insufflateur d'air, dimensionnés
pour des vitesses ascensionnelles rapides et permettant la décantation du sable et la flottation des
graisses).
Les premiers bassins sont des bassins à micro-organismes, où est dégradée la matière
organique contenue dans les eaux usées. L'eau transite ensuite dans des bassins moins profonds,
dont le but est le traitement de l'azote (généralement transformé en nitrates lors de la dégradation de
la matière organique par les micro-organismes) et du phosphore. La photosynthèse favorise le
développement de microphytes (planctons, algues) qui consomment de l'azote et du phosphore.
Le fonctionnement d'une lagune peut être optimisé également par la mise en œuvre de
brasseurs d'eau ou d'aérateurs dans les premiers bassins, ce qui favorise la recirculation de l'eau.
Dans ce cas, on parle de lagunage à haut-rendement ou de lagunage aéré.
Une lagune peut servir en tant que traitement à part entière pour des petites collectivités (de
l'ordre de 100 à 1000 Equivalents-Habitants).
Une lagune peut également servir de traitement de finition en sortie d'une filière intensive de
type boue activées, afin d’affiner les performances de traitement, dans les cas où c'est nécessaire
(présence de sites classés ou zones sensible, performances exigées sur le paramètre phosphore ou
sur les micro-organismes pathogènes).
II.4.1.8.3. Entretien
Pour que le système fonctionne au mieux, il est nécessaire d'effectuer chaque semaine un
nettoyage des pré-traitements, une tonte régulière des abords, et une surveillance de l'ensemble de la
station. Pour éviter toute contamination de l'eau, il faut faucarder les macrophytes chaque année,
en automne. C'est l'un des principaux postes d'entretien des stations de lagunage. Il faut également
prévoir, tous les 5 à 10 ans, l'élimination des boues accumulées au fond de la lagune « c'est
l'opération de curage ». Deux techniques sont envisageables :
Les organismes participant aux processus d'épuration, en particulier les bactéries et les
algues, sont classés selon leur activité en organismes hétérotrophes et organismes autotrophes.
Le premier bassin est la lagune à microphytes où l’on trouve les bactéries et les algues
microscopiques. La minéralisation de la matière organique soluble en suspension est assurée par les
bactéries aérobies, elles la transforment en eau, gaz carbonique, nitrates et phosphates . Ces
composés simples vont être assimilés par les algues qui, grâce à la lumière du soleil, vont effectuer
la photosynthèse pour assurer leur métabolisme et libérer de l’oxygène essentiel pour la vie des
bactéries aérobies dans la lagune. La matière organique sédimentant au fond des bassins
(décantation) est dégradée par les bactéries anaérobies selon le processus de fermentation anaérobie
produisant la minéralisation des boues et des dégagements gazeux (azoté) fixés pour certain par les
algues. Les eaux restent environ 50 jours dans le bassin à microphytes.
Les lagunes à macrophytes constituent le plus souvent le deuxième et le troisième bassin
(s’il y en a trois). Il y vit en plus des algues macroscopiques et des plantes aquatiques capables
d’absorber des substances inorganiques notamment les formes minérales de l’azote et du phosphore,
l’ammonium, le nitrate, l’o-phosphate et de les mettre en valeur. Les plantes aquatiques fixent
également les sels minéraux pour leur croissance, il se développe alors des micro-organismes qui se
nourrissent des plantes elles-mêmes. L’apparition de zooplancton (daphnie, cyclopes,…) permet
d’améliorer la filtration de l’eau. Il s’établit ainsi des chaînes alimentaires entre les bactéries, le
phytoplancton, le zooplancton et les végétaux. Les eaux restent environ 40 jours dans ce type de
lagune.
Le lagunage est placé au niveau D en matière d’impact des rejets sur le milieu récepteur, en
accord avec les quantités minimales suivantes :
On constate aussi une grande efficacité sur la réduction des concentrations en phénols,
hydrocarbures, détergents et engrais dans les eaux en sortie de lagunage. La longue exposition des
eaux aux rayons ultraviolet du soleil permet de réduire considérablement le nombre d’agents
pathogènes l'été (bactéries, virus et parasites ...), ce qui justifie l'intérêt de la filière si le rejet des
eaux traité est effectué dans une zone de baignade naturelle.
Une puissance de 20 W/m³ permet que l'ensemble des boues reste en suspension et soit
transporté avec l'effluent. Si un recyclage des boues provenant de la décantation secondaire est
prévu, l'installation est alors une installation à boues activées avec de grandes durées d'aération.
Le plus répandu est le lagunage mixte. Une puissance de 3 à 4 W/m³ suffit alors pour faire
circuler et alimenter en oxygène la totalité de l'eau. Mais dans ce cas, la boue se dépose au fond et
agit sur les matières nutritives ramenées au-dessus d'elle, comme une boue fixe, avec action
biologique aérobie, analogue au film biologique du lit bactérien.
Le lagunage naturel comme procédé d’épuration des eaux est conseillé pour des stations
ayant une capacité de 250 à 1500 éq-hab (mais peut se rencontrer de 100 à 2000 éq-hab). Le
lagunage aéré est conseillé de 400 à 2000 éq-hab (mais peut se voir de 200 à 3000 éq-hab).
Le lagunage naturel présente de nombreux avantages par rapport aux procédés traditionnels :
II.4.1.8.6.2. Inconvénients
Les principaux procédés anaérobies utilisés dans l’épuration de quelques eaux usées et dans
l’élimination des boues sont la fermentation acide et la fermentation méthanique. Dans certains cas,
fermentation sulfurée est aussi réalisée. Ces procédés sont désignés dans le traitement des eaux sous
le vocable commun de digestion ou méthanisation.
La filtration est un moyen de séparation de certaines matières par écoulement à travers une
couche filtrante. La couche filtrante est constituée d’un milieu poreux formé de matériau granuleux
ou de filoche. Selon la qualité du liquide à filtrer, éventuellement de la matière en suspension et du
caractère du matériel filtrant nous distinguons quatre types de filtration :
A. Filtration des liquides propres à travers une couche de matériau granuleux. Dans ce
groupe appartient la filtration à travers des matériaux d’adsorption et quelques
échangeurs d’ions anciens ;
B. Filtration des liquides propres à travers des matériaux granuleux compressibles aux
changements de volume et d’ions. Cette filtration a lieu dans les filtres d’échangeurs
d’ions ;
C. Filtration de matières en suspension peu concentrées à travers matériau granuleux. Les
particules de la suspension sont retenues dans la couche filtrante et la colmatent au fil du
temps, ce qui engendre l’augmentation de la résistance de filtration. Ce type de filtration
est employé dans le traitement des eaux et ces derniers temps même dans l’affinage des
eaux usées purifiées biologiquement ;
D. Filtration de matières en suspension hautement concentrées à travers des fibres filtrantes.
Les particules retenues de la suspension constituent elles-mêmes sur les fibres une
couche filtrante, appelé « gâteau de filtration ». La filtration à travers le gâteau filtrant
est surtout répandue dans le drainage des boues.
Lors de la filtration des liquides propres à travers un matériau granulaire deux cas peuvent
se produire :
1. La filtration lente est caractérisée par une membrane biologique d’épaisseur 1 à 2 cm,
formée à partir de microorganismes dans la partie supérieure de la couche du matériau
filtrant. La filtration (et la séparation de matières en suspension) est donc conditionnée
par des processus biologiques, physiques et chimiques,
2. La filtration rapide est un type de filtration pour des matières en suspension peu
concentrées, de sorte que les suspensions sont retenues dans toute la couche de matériau
granulaire qui se colmate au fur et à mesure. La couche colmatée est régénérée par un
courant d’eau de bas en haut de sorte que le matériau filtrant augmente de volume et les
matières retenues sont évacuées. Du point de vue pratique et théorique la filtration rapide
est donc un procédé cyclique, constitué de deux phases : la filtration proprement dite et
le lavage de filtre.
II.5.2. Désinfection :
II.5.2.1. Définition :
Garantir une eau de qualité du point de vue sanitaire est une affaire de procédé
technologique de traitement des eaux qui élimine les germes dangereux pour la santé humaine. Les
bactéries pathogènes sont responsables de la plupart des maladies hydriques. Le plus souvent elles
sont éliminées par désinfection de l’eau. Cependant pour l’élimination complète de tous les
microorganismes vivants pathogènes présents dans l’eau c’est la stérilisation qu’il faut.
Pour la désinfection de l’eau les procédés suivants ont montré leur efficacité :
o Procédés d’oxydation basés sur le chlore et ses composés, l’ozone, et d’autres agents
oxydants (𝐾𝑀𝑛𝑂4, 𝐻2 𝑂2) ;
o Utilisation des effets oligo-dynamiques de 𝐴g et 𝐶𝑢 ;
o Effets de radiation par rayonnement ultraviolet ;
o Désinfection par la chaleur, procédé le plus économique « bouillir de l’eau à plus de
70°C ».
II.5.2.2. Les méthodes de désinfection
II.5.2.2.1. Oxydo-réduction
Les procédés d’oxydation sont utilisés dans la désinfection des eaux potables, le dégazage
de l’eau, la déférisation et la démanganisation (voir plus bas) et dans la purification des ERI. Les
oxydants utilisés dans ce procédé sont le chlore, l’oxyde de chlore, le permanganate de potassium
(𝐾𝑀𝑛𝑂4), l’oxygène de l’air, l’ozone, …etc.
Comme exemple, nous indiquerons l’élimination par oxydation des eaux chargées de
cyanures. La réaction d’élimination a lieu en 2 phases :
Dans la 𝑃ℎ𝑎𝑠𝑒 (2), le cyanate est oxydé par le surplus du chlore jusqu’à donner :
L’oxydation des matières organiques est utilisée surtout pour oxyder les phénols et les
hydrocarbures. Comme oxydant de ces matières on utilise l’ozone.
Les procédés de réduction sont importants surtout pour l’élimination des eaux résiduaires
chromées de l’industrie mécanique. Les ions 𝐶𝑟 6+ sont réduits par les réducteurs tels que 𝐹𝑒𝑆𝑂4 ,
𝑆𝑂2 , 𝑁𝑎𝐻𝑆𝑂3 en milieu acide (pH de 3 à 5 ) pour donner des ions 𝐶𝑟 3+ lesquels se précipitent
pour donner 𝐶𝑟(𝑂𝐻)3 .
𝑪𝒓𝑶𝟐−
𝟒 + 𝟑𝑭𝒆
𝟐+
+ 𝟖𝑯+ → 𝑪𝒓𝟑+ + 𝟑𝑭𝒆𝟑+ + 𝟒𝑯𝟐 𝑶
Après la fin de la réduction le pH est corrigé par la chaux (𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 ) à la valeur de 8,5 à
9,5 et ainsi les ions𝐶𝑟 3+ sont précipités sous forme de 𝐶𝑟(𝑂𝐻)3
La réduction s’emploie même pour l’élimination des composés azotés. Par cette réduction se
forment des aminoacides, moins dangereux et biologiquement mieux dégradables.
II.5.2.2.2. Chloration
Une des techniques employées pour la potabilisation de l'eau est la chloration à partir de
l'eau de Javel (solution d'hypochlorite) ou de chlore gazeux.
Le chlore et ses composés sont jusqu’à présent les moyens de désinfection les plus utilisés et
les moins chers. Le chlore est très bien soluble dans l’eau et désinfecte fiablement dans les régions
acide et neutre du pH. Le chlore ou ses composés demandent jusqu’à 2 heures de contact avec l’eau
à traiter. Ainsi le chlore, comme ses composés sont sujets à l’hydrolyse avec formation d’acide
chloreux qui est instable et dégage de l’oxygène. L’oxygène actif ainsi formé désinfecte l’eau en
attaquant le protoplasme des cellules bactériennes et provoque ainsi la mort des microorganismes
pathogènes. Il oxyde en même temps les matières organiques et inorganiques présentes dans l’eau.
La chloration a lieu en général comme dernier traitement avant utilisation de l’eau. Le rendement
d’élimination des germes pathogènes est supérieur à 99%. La dose de chlore nécessaire est de 0,2 à
5 mg de chlore pour 1 litre d’eau.
Eau de Javel : La technique de chloration consiste dans le mélange progressif de celle-ci avec
l'eau à traiter à l'aide d'une pompe doseuse. Solution économique, mais demande cependant de
la maintenance : l'hypochlorite étant instable, des dépôts de sels se forment et entraînent des
colmatages. Chlore gazeux en bouteilles de 50 kg
Procédé utilisé dans des unités importantes. Mais, la manipulation de ce produit pur et dense
n'est pas sans danger en cas de fuite. Son utilisation est réglementée.
II.5.2.2.3. Ozonation
L'ozone, du grec "ogeiv" (sentir), est une molécule composée de 3 atomes d'oxygène (𝑂3).
C'est un gaz de couleur bleue. Poids moléculaire : 48 g/m, densité/air : 1,66, poids spécifique: 2,143
kg/m3. C'est un oxydant puissant, utilisé pour traiter l'air ou l'eau.
Il est plus onéreux à fabriquer que le chlore, mais a l'avantage d'être inodore et de pouvoir être
produit instantanément.
Utilisations :
Le taux de contact peut être très élevé - jusqu’à 99 %. Sans ozone, un système de recyclage
deviendrait un nid de germes dangereux et malodorants. L'ozone aide à casser les surfactants des
savons et cires, il oxyde également les métaux et facilite leur décantation. Il aide également à traiter
les eaux chargées d'algues microscopiques. Grande efficacité sur: odeurs, virus, parasites, algues,
spores, champignons, hydrocarbures, détergents, phénols, pesticides, composés organiques. L'ozone
gazeux oxyde les matières organiques contenues dans l'eau. Plus l'ozonation est puissante, plus on
casse de grosses molécules, ce qui facilite les traitements ultérieurs.
Elle peut être complétée par l'injection de peroxyde d'hydrogène liquide dans la colonne
d'ozonation.
L'ozone agit par oxydation directe sur le substrat (par ozonolyse ou avec perte d'hydrogène)
ou par oxydation catalytique par l'oxygène présent dans l'air ozoné. L'ozone peut être produit par de
l'air circulant sur des lampes, par un ozoneur à décharge (entre 2 électrodes avec différence de
potentiel de 10 à 20 kVolts) (Corona Discharge ozone) ou par d'autres procédés.
II.5.2.2.4. Irradiation
Si on met en contact une eau polluée avec une matière solide de grande surface spécifique,
on observe que la concentration de cette eau a diminué. C’est que la matière solide a fixé une partie
des matières se trouvant dans l’eau. Ce phénomène est appelé Adsorption.
L’équilibre entre l’adsorbat et l’eau polluée (à traiter) est appelé équilibre d’adsorption. Nous
distinguons principalement :
adsorption moléculaire
adsorption ionique
𝐕
𝒂 = ( ) . (𝒄𝒐 − 𝒄𝒆 ) et est donnée en mg.g-1
𝐦
Les concentrations sont exprimées sous forme de DCO ou DBO5 en mg.l-1. La quantité
d’adsorbat en équilibre à température constante dépend de la concentration d’adsorbat en solution.
La représentation graphique de cette dépendance est appelée isotherme d’adsorption.
L’isotherme d’adsorption est la forme la plus utilisée pourexprimer les résultats sur
l’adsorption :
L’isotherme de FREUNDLICH
𝟏⁄
𝒏
𝒂 = 𝑲 𝒇 ∗ 𝑪𝒆
ou éventuellement comme
𝟏
𝐥𝐨𝐠 𝒂 = 𝐥𝐨𝐠 𝑲𝒇 + ( ) 𝐥𝐨𝐠 𝑪𝒆
𝒏
Isotherme de Langmuir:
(𝒃. 𝑪𝒆 )
𝒂 = 𝒂𝒎𝒂𝒙 ∗ [ ]
(𝟏 + 𝒃. 𝑪𝒆 )
𝟏
Si on pose 𝑩=
𝒃
On aura
𝑪𝒆
𝒂 = 𝒂𝒎𝒂𝒙 ∗ [ ]
(𝑩 + 𝑪𝒆 )
En traitement d’affinage des eaux potables ou des eaux industrielles. Ils sont utilisés
pour améliorer les propriétés organoleptiques (couleur, goût, odeur,…). Les charbons
actifs sont également utilisés pour l’élimination des polluants et micropolluants
(phénols, hydrocarbures, pesticides, métaux lourds,…)
Traitement des eaux résiduaires industrielles lorsque l’effluent n’est pas biodégradables
ou s’il contient des éléments toxiques organiques
En traitement tertiaire des eaux résiduaires ou industrielles élimine les composés
organiques réfractaires au traitement biologique, réduit la DCO « dure »
Pour réduire les oxydants comme le chlore, ClO2 et l’ozone,…
II.5.3. Neutralisation
La neutralisation des eaux usées est un procédé courant en traitement des eaux, mais surtout
dans la purification des eaux résiduaires industrielles. Elle sert à corriger le pH des eaux usées
acides et basiques. La neutralisation peut être réalisée de la manière suivante :
Rejet des eaux résiduaires acides dans la rivière où ils sont neutralisés par les hydrogènes
carbonates présents dans l’eau de rivière ;
Mélange des eaux résiduaires acides et basiques au sein de la même unité industrielle et puis
une correction ultérieure du pH des eaux résultantes par de petites doses d’agents de
neutralisation ;
Filtration des eaux résiduaires acides à travers une couche filtrante de calcaire (CaCO3) ou
de dolomite (CaCO3MgCO3) de granulométrie convenable. L’élimination des acides a lieu
selon l’équation suivante :
CaCO3 + H2SO4 = CaSO4 + H2O + CO2
La neutralisation par filtration n’est pas à conseiller là où peuvent se former des matières
insolubles pouvant colmater le filtre et diminuer ainsi l’efficacité de la couche filtrante.
II.5.4. Déminéralisation et adoucissement
a) Résines échangeuses d’ions
L’échange d’ions est un procédé répandu dans la nature. Il a été découvert en 1850 par
Thompson et Way lors de l’analyse de la terre arable. Les premiers échangeurs d’ions utilisables
dans l’adoucissement de l’eau ont été fabriqués en 1906. Les échangeurs d’ions sont utilisés
actuellement dans la plupart des cas pour le traitement de l’eau destinée à une utilisation
énergétique. Dans le procédé d’échange d’ions est utilisée la capacité de certaines substances
d’échanger des ions de leurs molécules propres par des ions de solution qui les traversent.
Les résines échangeuses d’ions (REI) sont des substances hautement moléculaires insolubles
qui contiennent des radicaux ionisables. Par leur composition chimique les REI peuvent être de type
soit inorganique (zéolite, zirconium de phosphate, glauconies, …etc.), ou organique (phénol formol
polycondensats, polystyrène-di vinylbenzène copolymères, …etc.). Par leur origine, les 2 types
peuvent être naturels ou synthétiques. Selon le radical, les REI sont soit des échangeurs de cations
(REC) ou d’anions (REA). Par leur pouvoir de dissociation les REC (ou REA) peuvent être
fortement, moyennement ou faiblement acides (basiques). Les REC sont essentiellement des acides
insolubles polyvalents qui ont des radicaux acides avec une charge négative ( par ex. –SO3H, -
COOH, -PO(OH)2, AsO(OH)2 et le radical phénol –OH). L’échange de cations est schématisé
comme suit :
Les REA sont des bases organiques polyvalentes qui ont des radicaux basiques avec une
charge électrique positive (ex. –N+R3 , -[NHR], -[NH2] et autres. L’échange d’ anions a lieu selon
le schéma :
REA—NH3+OH- + CH3COO- REA –NH3+CH3COO- + OH-
REA—NH3+CH3COO- + H+Cl- REA –NH3+Cl- + CH3COO-H+
Une REI mono radicale ne contient qu’une seule sorte de radicaux, les REI poly radicale
contiennent plusieurs radicaux.
Les REI sont à la base de procédés spécifiques utilisés pour des usages bien précis. C’est la
raison pour laquelle il est important de bien déterminer d’abord les caractéristiques des eaux brutes
(eaux d’alimentation des échangeurs d’ions) et des eaux traitées (effluent de l’échangeur).
Les résines peuvent être sujettes au colmatage par toutes sortes d’impuretés, il faut donc que
l’eau à traiter par REI ne contienne pas de solides en suspension et que sa turbidité soit faible.
Dans de nombreux cas d’utilisation de l’eau pour le refroidissement et dans quelques unités
industrielles, il n’est pas nécessaire d’éliminer complètement les ions calcaires et magnésiens. Dans
ces cas, il y va surtout de l’élimination des carbonates acides par décarbonatation. Les procédés les
plus courants sont :
La précipitation par la chaux est utilisée pour l’élimination de toutes les formes de CO2 des
-
eaux contenant des quantités élevées de HCO3 ( plus de 2 mmol/L).
En comparaison avec d’autres méthodes ( ex. traitement par échangeurs d’ions) ce procédé
est moins cher. La formation de composés très peu solubles (Précipités) CaCO3 et Mg(OH)2 est
représentée par les équations suivantes :
Ca2+ + CO2 + 2 OH- = CaCO3 + H2O (3.3.4.1)
Dans le cas des eaux sans déficit de calcaire il suffit d’avoir un pH <= 10 (9,3 á 10 ) et les
équations (3.3.4.1) et ( 3.3.4.2) s’appliquent. Il n’y a que le CaCO3 qui est précipité. Sa solubilité á
20°C est de 15 mg/L.
Pour le calcul de la dose théorique de la chaux (CaO) (sur la base du contenu fixé de HCO3 –
et du CO2 libre en mmol/L on peut utiliser la formule :
Si pour une eau brute l’inégalité 2 [Ca2+] < [HCO3 -] ( l’eau avec déficit en
calcaire ) c’est la réaction ( 3.3.4.3) qu’il faut considérer et c’est le MgCO3 bien
la concentration des ions OH- par un autre ajout de chaux á pH<= 11 que se
Les composés de Fer et de Manganèse se trouvant dans les eaux utilitaires et dans les eaux de
fabrication sont la cause de différentes difficultés technologiques; à l’eau de consommation elle
donne en plus un mauvais goût. Le fer est l’un des éléments les plus abondants dans les sols : il est
plus fréquent que le manganèse et en concentration plus élevée. Les concentrations de fer sont en
général inférieures à 10 mg/l et celle de manganèse à 2mg/l. Le fer et le manganèse ne sont pas
nuisibles à la santé. Le fer est un élément même nutritif essentiel.
Des concentrations élevées de ces métaux peuvent entrainer certains inconvénients d’ordre
esthétique ou technologique. A cause de ces inconvénients l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) recommandent des concentrations maximales de 0,3 mg/l pour le fer et 0,1 mg/l pour le
manganèse. Le fer et le manganèse se trouvent dans la nature surtout sous forme Fe2+ et Mn2+ plus
soluble. Le but de la déferisation et de démanganisation est de les rendre moins solubles dans l’eau,
donc sous la forme de Fe3+ et Mn3+ . Ceci est atteint par des procédés d’oxydation. Les autres
procédés d’élimination de fer et de manganèse sont la précipitation sous forme de carbonates ou par
échangeurs d’ions.
L’oxydation du fer et du manganèse par l’oxygène dissous dans l’eau a lieu selon les
équations suivantes :
4 Fe2+ + O2 + 10 H2O = 4 Fe(OH)3 + 8 H+