Vous êtes sur la page 1sur 12

Partie 2 : RÉACTIONS CHIMIQUES

OG.4 : Connaître les réactions d’oxydoréduction.

LES REACTIONS D’OXYDO REDUCTION


8.

8. 1 / Rappels
8. 1. 1 / Comment équilibrer une réaction d’oxydo réduction

Équilibrer l’équation de la réaction entre une solution aqueuse de bromure de potassium et


la solution aqueuse de permanganate de potassium, en milieu acide.

a) Équation moléculaire

KBr + KMnO4 + H 2SO4 ⟶ Br 2 + MnSO 4 + K 2SO4 + H 2O

Pour équilibrer cette équation on utilise la méthode des demi – équations. Pour cela, ionisons
cette équation.

b) Équation ionique

Dans cette équation, nous constatons que :


 Le nombre d’oxydation (n.O) du Brome a augmenté ; il y a donc oxydation des ions
bromures (Br−)en dibrome (Br2) ;
 Le nombre d’oxydation du Manganèse a diminué ; il y a donc réduction des ions
permanganate (MnO4−) en ion manganeux(Mn2+).

1 /12
NB : En milieu aqueux, l’ion 𝐻+ n’est jamais seul il se fixe sur une molécule d’eau 𝐻2𝑂 pour
donner l’ion oxonium (hydronium) 𝐻3𝑂+, selon l’équation :

𝐻+ + 𝐻2𝑂 ⟶ 𝐻3𝑂+
Dans cette partie, nous simplifions l’écriture en utilisant les ions H+.

Demi – équation d’oxydation

2 Br− ⟶ Br2 + 2 e− / (× 5)

Demi – équation de réduction

MnO4− + 8 H + + 5 e− ⟶ Mn2+ + 4 H 2O / (× 2)

Équation bilan ionique

10 Br− + 2 MnO −4 + 16 H + ⟶ 5 Br2 + 2 Mn2+ + 8 H2O

ou bien

10 (K + + Br −) + 2 (K + + MnO−4) + 8 (2H + + SO2−


4 )
⟶ 5 Br2 + 2 (Mn2+ + SO42−) + 6 (2K + + SO2−
4 ) + 8 H 2O

Équation bilan moléculaire

10 KBr + 2 KMnO4 + 8 H2SO4 ⟶ 5 Br2 + 2 MnSO4 + 6 K2SO4 + 8 H2O

8. 1. 2 / Définition d’une réaction oxydoréduction


a) Oxydation
L’oxydation est une réaction au cours de laquelle il y a perte d’électron.
On appelle réducteur, tout espèce chimique susceptible de céder un ou plusieurs
électrons.

Exemple : L’ion bromureBr−.

2 /12
b) Réduction
La réduction est une réaction au cours de laquelle il y a gain d’électron.
On appelle oxydant l’espèce chimique capable de gagner un ou plusieurs électrons.

Exemple : L’ion permanganate MnO−4 .

c) Oxydoréduction
On appelle oxydoréduction, une réaction au cours de laquelle il se produit
simultanément une oxydation et une réduction.
8. 1. 3 / Notion de couple redox

Si l’on plonge une plaque de métal M dans une solution contenant les cations Mn+, il s’établit
un équilibre entre la forme réduite et la forme oxydée ; On peut donc passer :
 du métal M à l’ion métallique Mn+ par oxydation;
 de l’ion métallique Mn+ au métal M par réduction.
Alors l’ion métallique Mn+ et le métal M constituent un couple oxydant − réducteur appelé
couple redox et noté : Mn+/M.
À ce couple, on associe la demi – équation :

Mn+ + n e− ⇄ M

Exemple : Zn2+/Zn ; Fe3+/Fe2+.

Remarque
De façon générale, pour tout couple ox/red correspond une demi – équation appelée :
équation redox.

Dans un couple redox : 𝑛. 𝑜 (𝑜𝗑𝑦𝑑𝑎𝑛𝑡) > 𝑛. 𝑜 (𝑟é𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟)

3 /12
8. 1. 4 / Concurrence entre deux couples redox

Plongeons une lame de cuivre (Cu) dans une solution de nitrate d’argent (Ag+ + NO−3 ).

Après quelques heures, nous constatons que :


 La partie immergée de la lame de cuivre se recouvre d’un dépôt blanc brillant : c’est le
métal argent (Ag);
 La solution initialement incolore devient bleue, couleur caractéristique des ions cuivre
II (Cu2+).

Donc le cuivre Cu a réagi avec les ions argent Ag+ pour donner les ions cuivre Cu2+ et le métal
argent Ag.
Les couples redox mis en jeu sont : Cu2+/Cu et Ag+/Ag.

a) Le couple Cu2+/Cu subit l’oxydation, c’est donc le couple de plus fort pouvoir
réducteur (couple possédant le réducteur le plus fort).
Cu ⟶ Cu 2+ + 2 e−
b) Le couple Ag+/Ag subit la réduction, c’est donc le couple de plus fort pouvoir oxydant
(couple possédant l’oxydant le plus fort).
Ag + + e− ⟶ Ag/ (× 2)
L’équation bilan de la réaction est :

Cu + 2 Ag + ⟶ Cu2+ + 2 Ag

Conclusion :
La réaction d’oxydoréduction se déroule entre l’oxydant le plus fort et le réducteur le plus fort.

4 /12
8. 2/ Les piles
8. 2. 1 / Définition

La pile est un générateur électrochimique qui transforme principalement de l’énergie


chimique en énergie électrique.

8. 2. 2 / Étude d’une pile : la pile DANIELL


a) Fonctionnement
a.1) Expérience :

Le pont salin ou pont électrolytique est constitué d’un tube contenant un électrolyte gélifié
(K+ + Cl− ou NH+ + Cl− ou bien NH+ + NO−), il assure la circulation des ions entre les
4 4 3
deux compartiments.
Dans le cas de la pile DANIELL, les deux couples mis en présence sont : Cu2+/Cu et Zn2+/Zn.

a.2) Observations

 L’aiguille du voltmètre est déviée, donc un courant circule à l’extérieur de la pile de


l’électrode de cuivre (pôle +) vers l’électrode de zinc(pôle−).

5 /12
La tension mesurée est appelée force électromotrice (f. è. m) de la pile, on la note EP ;
 À l’intérieur de la pile, le courant circule de l’électrode de zinc vers l’électrode de
cuivre. Les cations se déplacent dans le sens du courant et les anions en sens inverse ;

 À l’extérieur de la pile, le courant circule de l’électrode de cuivre vers l’électrode de


zinc ;

 Si on laisse la pile débiter assez longtemps, nous observons une augmentation de la


masse de l’électrode de cuivre(Cu) tandis que l’électrode de zinc (Zn) s’amincit (sa
masse diminue).
b) Interprétation
b.1) Réactions aux électrodes

 Au pôle négatif (−)


Le couple Zn2+/Zn de plus fort pouvoir réducteur représente le pôle
négatif.
Les électrons qui entrent dans le circuit extérieur sont fournis par
l’électrode de zinc qui constitue l’anode de la pile.
Le pôle négatif d’une pile est toujours le siège d’une réaction d’oxydation.

Demi – équation d’oxydation


Zn ⟶ Zn2+ + 2 e−
 Au pôle positif (+)
Le couple Cu2+/Cu de plus fort pouvoir oxydant représente le pôle positif.
Les électrons, lorsqu’ils arrivent à l’électrode de cuivre (cathode de la pile),
sont consommés par la réaction de réduction des ions cuivre II (Cu2+).
Le pôle positif de la pile est toujours le siège d’une réaction de réduction.

Demi – équation de réduction


Cu2+ + 2 e− ⟶ Cu

Le bilan de fonctionnement de la pile se traduit par l’équation bilan de la réaction


d’oxydoréduction :

Zn + Cu2+ ⟶ Zn2+ + Cu

6 /12
b.2) Représentation symbolique de la pile DANIELL

On représente symboliquement la pile de DANIELL par le schéma conventionnel suivant :

b.3) Généralisation

Lorsque dans une demi – pile Ox/red le réducteur n’est pas un métal, alors on utilise dans ce
cas une électrode métallique inattaquable en : graphite, platine ou or.

Exemple :
Considérons la pile à combustible au méthanol dont les couples mis en jeu sont : CO32−/CH3OH
et S2O2−/SO2−. La demi – pile relative au méthanol correspond au pôle négatif.
8 4

7 /12
La représentation symbolique ou notation de la pile est :

8. 2. 3 / Notion sur les potentiels redox

Lorsqu’on plonge un métal M dans un solvant ionisant, il apparait une différence de potentiel
(DDP) entre le métal et la solution : c’est le potentiel de l’électrode encore appelé potentiel
redox ou potentiel de la demi – pileMn+/M.

M ⇄ Mn+ + n e−

Pour le couple redox Mn+/M, de potentiel normal E0, la formule de NERNST donne le
potentiel entre l’oxydant et le réducteur en fonction de leurs concentrations dans la solution :

8 /12
R. T
log [M ]
0 n+
E(Mn+/M) = E +
n. F

où R = 8, 314 J/K constante molaire des gaz parfaits ; T température absolue du milieu en
(K) ; n valence (nombre d’électrons échangés par mole) ; F = 96500 C/mol constante de
Faraday.
Dans les conditions normales :
R. T
= 0, 06
F 0, 06
⟹ E = E0 + log[Mn+]
(Mn+/M) n
Posons : [M n+] = 1 mol/L

d’où E(Mn+/M) = E0

NB : Pour tout couple redox 𝑜𝑥/𝑟𝑒𝑑, la formule de NERNST donne :

𝘙. 𝑇 [𝑜𝗑𝑦𝑑𝑎𝑛𝑡]
𝐸 (𝑜𝗑/𝑟𝑒𝑑) = 𝐸0 + 𝑙𝑜𝑔
𝑛. 𝐹 [𝑟é𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟]

Le potentiel des différents couples redox est déduit à partir de la mesure de la


DDP avec l’électrode normale à hydrogène(E. N. H).
Par convention le couple H3O+/H2 pris dans les conditions normales est le
couple de référence. Son potentiel est choisi nul à toutes les températures :

0
E(H + =0V
3O /H2)

La demi – équation est :

2 H3O+ + 2e− ⟶ H2↗ + 2 H 2O

Schéma de la demi – pile H3O+/H2

9 /12
L’association de deux électrodes constitue une pile. La ƒ. è. 𝑚 d’une pile
fonctionnant dans les conditions normales est égale à la différence entre le
potentiel normal du couple de l’électrode positive et le potentiel normal du
couple de l’électrode négative :
0 − E0
EP = E(+) (−)
= EC0 − EA0

Dans le cas de la pile DANIELL, à 25 °C, sa ƒ. è. 𝑚 est :

EP = E0 2+ − E0 2+
(Cu /Cu) (Zn /Zn)
= (+0, 34) − (−0, 76)

d’où EP = 1, 1 V

8. 3 / Dosage
8. 3. 1 / Généralités

Doser ou titrer une espèce chimique en solution consiste à déterminer la concentration de


cette espèce dans la solution.
Cela revient aussi à déterminer la quantité de matière de cette espèce présente dans un
volume donné de cette solution.

8.3. 2 / Étude d’un exemple : Dosage des ions fer (II) par une solution contenant les ions
permanganate en milieu acide.

a) Expérience
Un volume connu de la solution de sulfate de fer II (Fe2+ + SO2−
4 ) est placé dans un bécher.

10 /12
La solution titrante de permanganate de potassium (K+ + MnO−4) acidifiée est placée dans
une burette graduée (burette de MOHR).

b) Observation

 La solution de permanganate se décolore au contact de la solution ferreuse. La couleur


verte de la solution contenue dans le bécher s’atténue peu à peu et devient
pratiquement rouille très pâle : jaune ;
 La réaction est terminée lorsque la solution de permanganate ne se décolore plus au
contact de la solution ferreuse.
La couleur de la solution dans le bécher devient violette persistante.
c) Interprétation
En milieu acide, l’ion MnO−4 est un oxydant.
Ainsi au cours de cette réaction l’ion Fe2+ s’est oxydé en ion Fe3+ (ion ferrique) et
l’ion MnO−4 a été réduit en ion Mn2+ (ion manganeux).

Demi – équations redox


 Oxydation
Fe2+ ⟶ Fe3+ + e− /(× 5)
 Réduction
MnO −4 + 8 H3O+ + 5 e− ⟶ Mn2+ + 12 H2O
Équation – bilan

5 Fe2+ + MnO4− + 8 H3O+ ⟶ 5 Fe3+ + Mn2+ + 12 H 2O

11 /12
Cette réaction d’oxydoréduction est totale, pour déterminer la concentration des ions Fe2+ :
il faut se situer à l’équivalence.

Le repérage de l’équivalence se fait grâce au changement de couleur de la solution contenue


dans le bécher (Fe2+ + SO2− 4 ).
À l’équivalence les réactifs ont été mélangés dans les proportions stœchiométriques :

5 1
=
nFe2+ nMnO−
4

n(Fe2+ ) = 5. n (MnO −4 )

Avec n(Fe2+) = C1. V1 et n(MnO−4) = C2. V2,éq

⟹ C1. V1 = 5. C2. V2,éq

5. C2. V2,éq
C1 = [Fe2+] =
d’où V1

Remarque :
Pour toute réaction d’oxydoréduction, à l’équivalence le nombre de mole d’électrons cédés
par le réducteur est égal au nombre de mole d’électrons captés par l’oxydant.

Nr. Vr = No. Vo

ar. Cr. Vr = ao. Co. Vo

N = a. C est appelée normalité de la solution a Est le nombre d’électrons cédés par 1 mole
de réducteur (ar) ou captés par une mole d’oxydant(ao).

12 /12

Vous aimerez peut-être aussi