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Partie 2 : RÉACTIONS CHIMIQUES

OG.1 : Réaliser l’étude cinétique d’une réaction.

EQUILIBRE CHIMIQUE
6.

6. 1/ Rappels
6. 1. 1 / Les alcools
a) Définition
Un alcool est un composé organique possédant le groupement fonctionnel hydroxyle " −
OH ", de formule générale : R − OH ou CnH2n+2O.

R : est un groupement alkyle linéaire ou ramifié de forme CnH2n+1 −


On distingue trois classes d’alcools :
 La classe primaire
Le carbone fonctionnel est relié à un seul atome de carbone. Leur formule est :

ou R − CH2OH

 La classe secondaire
Le carbone fonctionnel est relié à deux atomes de carbone. Leur formule est :

ou R1 − CHOH − R2

 La classe tertiaire
Le carbone fonctionnel est relié à trois atomes de carbone. Leur formule est :

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NB : Le carbone fonctionnel est l’atome de carbone relié directement au groupement
hydroxyle.

b) Nomenclature

Le nom de l’alcool dérive de celui de l’alcane correspondant en remplaçant le "e " de la


terminaison "ane" par "ol", précédé de l’indice de position du groupe hydroxyle.
La chaîne principale est la chaîne carbonée la plus longue contenant le groupe −OH. Elle est
numérotée de telle sorte que le groupe −OH porte l’indice le plus petit possible.

Exemple : Ecrivons les isomères possibles du composé C4H10O

butan-1-ol (alcool primaire) butan-2-ol (alcool secondaire)

2-méthyl propan-1-ol (alcool primaire)

2-méthyl propan-2-ol (alcool secondaire)

c) Propriétés chimiques des alcools

 Obtention des alcools par hydratation d’un alcène


L’addition d’eau sur un alcène conduit à un alcool selon l’équation bilan :

CnH2n + H 2O CnH2n+1 − OH

Exemple :

NB : L’hydratation d’un alcène dissymétrique conduit préférentiellement à l’alcool de la


classe la plus élevé.

 Déshydratation d’un alcool


Déshydratation en alcène (déshydratation intramoléculaire)
La déshydratation d’un alcool conduit à un alcène. La réaction est catalysée
par l’alumine Al2O3 portée à 350°C. On obtient de façon prépondérante
l’alcène le plus substitué.

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Exemples :

Déshydratation en éther-oxyde (déshydratation intermoléculaire)


Dans des conditions moins douce caractérisées par un chauffage vers 140°C
en présence d’acide sulfurique concentré ou à 200°C sur l’alumine on obtient
un éther-oxyde (ou oxyde d’alkyle).

Exemples :

 Réaction avec le sodium


La réaction entre un alcool et le sodium est une réaction d’oxydo-réduction résultant
d’un transfert d’électrons du sodium vers l’alcool.

 Oxydation brutal (combustion de l’alcool)


C’est la combustion de l’alcool dans le dioxygène de l’air. Il se forme toujours du CO2
et H2O selon l’équation bilan suivante :

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L’oxydation brutale détruit la chaîne carbonée du composé. Pour éviter cette destruction on
fait appel à une oxydation douce dite oxydation ménagée.

 Oxydation ménagée
L’oxydation ménagée est une oxydation qui s’effectue sans destruction de la chaîne
carbonée à l’aide des oxydants tels que l’ion dichromate (Cr2O72−), l’ion
permanganate (MnO4−)…

L’oxydation ménagée d’un alcool primaire conduit à un aldéhyde. Si l’oxydant


est en excès, l’aldéhyde est à son tour oxydé en acide carboxylique ;

L’oxydation
ménagée d’un
alcool secondaire conduit à une cétone ;

L’oxydation ménagée d’un alcool tertiaire est impossible.

6. 1. 2 / Les aldéhydes
Les aldéhydes sont des composés de formule générale R − CHO ou CnH2nO, de groupement
fonctionnel " − CHO" ou

Le nom de l’aldéhyde s’obtient à partir de celui de l’alcane correspondant, en remplaçant le


"e" de la terminaison "ane" par "al".
Exemples :
CH3 − CHO éthanal ;

Tests spécifiques des aldéhydes : Caractère réducteur des aldéhydes

aldéhyde + réactif de schiff ⟶ coloration rose

aldéhyde + liqueur de Felhing ⟶ précipité rouge brique

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aldéhyde + nitrate d′argent ammoniacal ⟶ dépôt d′argent
(réactif de Tollens)

6. 1. 3 / Les cétones
Les cétones sont des composés de formule générale R1 − CO − R2 ou CnH2nO, de
groupement fonctionnel

Le nom de la cétone s’obtient à partir de celui de l’alcane correspondant, en remplaçant le "e"


de la terminaison "ane" par "one" précédé de l’indice de position du groupe fonctionnel.
Exemples :

Test commun aux aldéhydes et cétones


Les aldéhydes et cétones réagissent avec la DNPH (2,4-dinitro phényl hydrazine).

6. 1. 4 / Les acides carboxyliques


a) Définition
Les acides carboxyliques sont des composés renfermant dans leur molécule le groupement
caractéristiques (−COOH) appelé groupe carboxyle.
Leur formule générale est CnH2nO2 ou où R − est un groupement
alkyle ou aryle.

b) Nomenclature
Le nom de l’acide carboxylique s’obtient à partir de celui de l’alcane en remplaçant le "e" de
la terminaison "ane" par "oïque" et en faisant précédé le nom du mot "acide".
Exemple :
H − COOH acide méthanoïque (acide formique)

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c) Propriétés chimiques

Obtention des chlorures d’acyle


On prépare un chlorure d’acyle en faisant réagir l’acide anhydre avec le
chlorure de thionyle (SOCl2), le penta chlorure de phosphore (PCl5) ou le
trichlorure de phosphore (PCl3).

Exemple :

Obtention des anhydrides d’acides


Ils sont obtenus par élimination d’une molécule d’eau entre deux molécules
d’acide carboxylique en présence d’un déshydratant puissant : P4O10 ou P2O5.

Exemple

6. 1. 5 / Les esters
Les esters sont des composés organiques de formule générale R − COO − R′ ou CnH2nO2,
leur groupement caractéristique est :

a) Nomenclature
Le nom d’un ester dérive de celui d’un acide carboxylique en remplaçant terminaison
"oïque" par "oate" suivi du nom du groupe alkyle provenant de l’alcool.

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Exemple :

b) Obtention

Les esters sont obtenus par action d’un acide carboxylique sur un alcool. Cette réaction est
appelée estérification.
Les alcools primaires réagissent mieux que les alcools secondaires ; l’estérification d’un alcool
tertiaire est incomplète.
Équation de la réaction d’estérification

6. 2 / Notions générales sur les équilibres chimiques


6. 2. 1/ Définitions

a − On appelle équilibre chimique une réaction au terme de laquelle coexiste réactifs et


produits. Cette réaction est incomplète et réversible.

sens 1 : réaction directe


sens 2 : réaction indirecte

Exemple : réaction d’estérification

NB : L’existence d’équilibre dépend des conditions normales de température et de pression.


Lorsque l’équilibre est atteint les vitesses des réactions directe et inverse se compensent :
𝑣1 = 𝑣2.

b − On appelle réaction totale une réaction au cours de laquelle tous les réactifs mis en
présence réagissent totalement.

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Exemples :

6. 2. 2/ Loi d’action de masse


Tout équilibre chimique est caractérisé quantitativement par l’expression de la constante
d’équilibre relative à une réaction chimique, celle-ci représente la loi d’action de masse.

a) Loi d’action de masse relative aux concentrations


Considérons l’équilibre chimique suivant :
 La vitesse de la réaction directe est :
v1 = K1[A]𝖺. [B]𝛽
 La vitesse de la réaction inverse est :
v2 = K2[C]. [D]𝛿
A l’équilibre, on a : v1 = v2 ⟹ K1[A]𝖺. [B]𝛽 = K2[C]. [D]𝛿
K1 [C]. [D]𝛿
⟹ =
K2 [A]. [B]𝛽
K1
Posons : KC = ⟹ [C]𝗒. [D]✿
K2 KC =
[A]. [B]𝛽 (1)
b) Loi d’action de masse relative aux pressions
La constante d’équilibre peut être exprimée en terme de pressions partielles dans le cas des
réactions où seul des gaz sont impliqués.
(PC)𝗒. (PD)✿
KP = (2)
(PA) 𝑎 . (PB )𝛽
Remarque
nA
Soit A une espèce chimique gazeuse ⟹ PA = P.
N
PA : pression partielle de l’espèce A ;
P : pression totale du milieu réactionnel ;
N : nombre total de mole gazeux ⟹ N = nA + nB + nC + nD ;
nA
χ
A = : fraction molaire de l’espèce A.
N

c) Relation entre KC et KP
Pour l’espèce chimique A, on a : [A] = nA
V
D’après l’équation d’état des gaz parfaits : P. V = n. R. T
⟹ PA. V = nA. R. T

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L’équation (1) devient :
𝗒+𝛿−𝖺−𝛽
KC = (PC) . (PD) 𝛽 . ( 1 )
𝗒 𝛿

(P ). (P ) R. T
A B

d’où KC = KP × (R. T)∆n

∆n = (α + β) − (γ + δ): représente la différence entre nombre de mole gazeuse des réactifs


et le nombre de mole des produits à l’état gazeux.
KC = K P si ∆n = 0

NB :
 Les réactifs et les produits qui apparaissent dans l’équation chimique sous forme de
solides ou de liquides purs ne figurent pas dans l’expression de la constante d’équilibre ;
 Par convention, l’eau solvant n’intervient pas dans l’écriture de la constante
d’équilibre ;
 Lorsque la pression d’un gaz est supposée constante, cette expression ne figure pas
dans la constante d’équilibre.

Exemples :

d) Le coefficient de dissociation
Il exprime le taux d’avancement d’une réaction chimique. Le coefficient de dissociation est le
rapport du nombre de mole dissocié à l’équilibre par le nombre de mole initial.
nombre de mole dissocié x
𝑎= =
nombre de mole initial n0

6. 2. 3/ Les facteurs d’équilibre : Loi de Le chatelier


Pour un système chimique en équilibre, toute modification de certains facteurs (température,
concentration, pression) entraîne l’évolution du système dans le sens qui supprime cette
modification.

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a) Influence de la concentration
Toute augmentation de la concentration d’un élément du système chimique en équilibre
déplace l’équilibre dans le sens à diminuer la concentration de cet élément et inversement.

b) Influence de la pression
Toute augmentation de la pression (ou diminution du volume) a pour effet de déplacer
l’équilibre dans le sens où il y a diminution du nombre de mole gazeuse.
Exemple :

 Lorsqu’on augmente la pression l’équilibre est déplacé dans le sens 2


 Lorsqu’on diminue la pression l’équilibre est déplacé dans le sens 1

c) Influence de la température
Toute augmentation de la température déplace l’équilibre dans le sens où il y a absorption de
chaleur.
Exemple :

La synthèse de l’ammoniac est exothermique tandis que sa dissociation est endothermique.


 Lorsqu’on augmente la température, l’équilibre est déplacé dans le sens 2 ;
 Lorsqu’on diminue la température, l’équilibre est déplacé dans le sens 1 .

NB : Si une réaction est athermique une modification de la température n’influence pas l’état
d’équilibre.

6. 3/ Réaction d’estérification

6. 3. 1/ Définition

L’estérification (directe) est la réaction entre un acide carboxylique et un alcool. Elle conduit
à un ester plus de l’eau selon l’équation :

f
nest = nac0 − nacrestant

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Exemple : Action de l’acide éthanoïque sur l’éthanol

6. 3. 2/ Etude cinétique d’un mélange initial équimolaire

R-COOH + R’-OH ⇌ R-COOH-R’ + H2O

𝐴 𝑡 =𝑜 𝑛0 𝑛0 0 0

𝐴 𝑡 𝑒𝑛 é𝑞𝑢i𝑙i𝑏𝑟𝑒 𝑛 𝑛 𝑛’= 𝑛0 - 𝑛 𝑛’= 𝑛0 - 𝑛

𝑛0 = quantité d’acide ou d’alcool initial

𝑛’ = quantité d’ester ou d’eau formée

𝑛= quantité d’acide ou d’alcool restant

Détermination de n

Par dosage avec une solution basique de concentration connue

R-COOH + 𝑂𝐻− ⟶ R − COO− + H2O

à l’équivalence

𝑛𝐻30 + = 𝑛0𝐻−

CAVA = CBVB

nacrestant = CBVB= NBVB

6. 3. 3/ Caractéristiques

La réaction d’estérification d’un acide carboxylique et d’un alcool est : lente, limitée,
athermique et réversible.

La limite d’estérification ou rendement de la réaction est défini par :

- Cas d’un mélange équimolaire

f
nombre de mole d′esterformé à l′équilibre nest
r= =
nombre de mole initial d′alcool ou d′acide n0

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- Cas d’un mélange non équimolaire

f
nest
nombre de mole d′esterformé à l′équilibre
r= =
nombre de mole réactif en défaut n0(réactif en défaut)

Remarque
On peut obtenir un ester par action d’un chlorure d’acyle ou d’un anhydride d’acide sur un
alcool : estérification indirecte.
 A partir d’un chlorure d’acyle et d’un alcool, la réaction est rapide et totale ;

 A partir d’un anhydride d’acide et d’un alcool, la réaction est rapide et totale

6. 3. 4/ Réaction d’hydrolyse d’un ester

La réaction d’hydrolyse d’un ester est la réaction entre un ester et de l’eau.


Cette réaction est lente, limitée, athermique et réversible.

NB : Ces réactions d’estérification et d’hydrolyse sont inverse l’une de l’autre et ont lieu
simultanément.
rh = 100 − re

Exemple :

6. 3. 5/ Facteurs influençant l’équilibre d’estérification-hydrolyse


a) La température
Une élévation de température permet d‘atteindre plus rapidement la limite d’équilibre
d’estérification-hydrolyse, mais ne modifie pas la composition du mélange à l’équilibre.

b) Le catalyseur
Un catalyseur ne modifie pas un état d’équilibre, car il catalyse de la même façon les deux
réactions inverses l’une de l’autre. Il permet d’atteindre plus rapidement l’état d’équilibre.
On utilise souvent l’acide sulfurique pour catalyser la réaction.

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c) La nature des réactifs
L’étude de l’estérification à partir d’un mélange équimolaire d’alcool et d’acide carboxylique
montre que : le rendement de l’estérification dépend de la classe de l’alcool utilisé.
Ainsi pour des mélanges équimolaire, le rendement de la synthèse de l’ester est :
 67 % si l’alcool est primaire ;
 60 % si l’alcool est secondaire ;
 5 % si l’alcool est tertiaire.

6. 3. 6/ Amélioration du rendement d’estérification-hydrolyse

a − Les réactions d’estérifications sont rendus pratiquement totales par :


élimination de l’eau (déshydratation) ;
addition d’acide ou d’alcool (en excès).

b − L’hydrolyse est rendue totale par :


élimination de l’acide au fur et à mesure de sa formation ;
addition d’ester ou de l’eau.

6. 3. 7/ Importance des esters


a) Les polyesters
Les industries du textile utilisent de plus en plus des fibres polyesters ; Ces polyesters sont des
polymères qui sont obtenus par poly estérification d’un acide et d’un alcool.

Exemple : Pour obtenir le tergal, on part de l’acide téréphtalique et de l’éthan-1,2-diol (ou


glycol).

b) Réaction de saponification d’un ester


La saponification d’un ester est la réaction de cet ester avec une base forte.
Elle donne un ion carboxylate et un alcool suivant la réaction :

Cette réaction est lente et totale. Elle est utilisée pour la fabrication des savons à partir des
corps gras.
Les corps gras ou lipides sont essentiellement constitués de triglycérides : ce sont des triesters
du propan-1,2,3-triol (glycérol) et d’acide gras tels que l’acide palmitique, stéarique, oléique…

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La saponification des triesters gras conduit au
propan-1, 2, 3-triol et à un savon.

Remarque
Le savon est dur lorsque la base utilisée est la soude (NaOH), il est mou lorsqu’on utilise la
potasse (KOH).

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