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I- Aldéhydes et cétones
En raison d’effets électroniques donneurs (+I) venant en quelque sorte atténuer l’électrophilie
de l’atome de carbone du groupe carbonyle, les cétones sont en général moins électrophiles
que les aldéhydes, eux-mêmes moins électrophiles que le méthanal (couramment appelé
formaldéhyde ou encore formol).
L’addition d’un nucléophile fort sur un aldéhyde ou une cétone conduit à un intermédiaire
tétraédrique qui est ensuite hydrolysé. Le mécanisme de cette réaction s’écrit comme suit :
Les nucléophiles faibles sont des entités neutres disposant d’un doublet non liant. Il s’agit
typiquement : des alcools (ROH),
de l’eau (HOH),
des amines (pour rappel : 1aire = RNH2 ; 2aire = R1R2NH ; 3aire = R1R2NR3).
On notera que l’atome d’azote étant moins électronégatif, celui-ci cède plus facilement son
doublet : les amines sont de ce fait plus nucléophiles que les alcools.
Parce qu’ils sont faibles, ces nucléophiles ne peuvent attaquer directement les groupes
carbonyles :
La présence d’acide de Lewis ou plus simplement de protons, permet de rendre le groupe
carbonyle, plus électrophile (on parlera parfois, d’assistance électrophile) :
Devenus plus électrophiles, les carbonyles protonés peuvent être attaqués par les nucléophiles
faibles. Dans ces conditions, les réactions sont toujours équilibrées.
La condensation d’un alcool sur un aldéhyde ou une cétone conduit de façon réversible à la
formation d’un acétal, libérant également une molécule d’eau :
La réaction d’acétalisation est réversible et il est possible par hydrolyse acide de régénérer le
carbonyle (loi de déplacement d’équilibre) :
Cette réversibilité rend la réaction d’acétalisation très intéressante en synthèse pour protéger
(ou masquer) temporairement le carbonyle d’un aldéhyde ou d’une cétone (cf. TD).
2-b Cas des amines primaires
La condensation d’une amine primaire sur un aldéhyde ou une cétone conduit de façon
réversible à une imine.
Le mécanisme de cette réaction présente une évidente analogie avec celle d’acétalisation,
passant comme elle par des intermédiaires carbocationiques et nécessitant une quantité
catalytique d’acide pour activer le carbonyle :
Comme les acétals, les imines s’hydrolysent selon le mécanisme inverse pour conduire au
mélange amine + aldéhyde (ou cétone).
Exercice 1.1 : Ecrire le mécanisme des réactions d’addition sur l’éthanal (H3CCHO) :
1- du bromure d’éthyle magnésium (H3C-H2C-Mg-Br) puis hydrolyse acide,
2- de l’eau (le composé obtenu est un hydrate),
3- de l’hydrazine (H2N-NH2, le composé obtenu est une hydrazone).
L’effet inductif attracteur fort de l’atome de chlore, compétitif de son effet mésomère, rend
les chlorures d’acyles plus électrophiles que les esters. L’effet mésomère donneur de l’atome
d’azote plus fort que celui exercé par l’atome d’oxygène, rend les amides moins électrophiles
que les esters.
En terme d’électrophilie, les aldéhydes et les cétones se situent approximativement entre les
chlorures d’acyle et les esters.
1- Addition de nucléophiles forts
L’addition d’un nucléophile fort sur le carbonyle d’un dérivé d’acide, conduit à un
intermédiaire tétraédrique qui ne peut être conservé qu’à basse température.
Comme pour les aldéhydes et les cétones, l’attaque de nucléophiles faibles ne peut se faire
que sous catalyse acide et suit un processus équilibré. Cela correspond typiquement à la
réaction d’estérification :
Exercice1.2 :
chlorures d’acyle > aldéhydes > cétones > esters > nitriles > amides
Vis-à-vis d’un même nucléophile, les aldéhydes seront donc plus réactifs que les cétones,
elles-mêmes plus réactives que les esters etc.
Exemple :
ATTENTION : une cétone étant a priori moins électrophile qu’un chlorure d’acyle, il est en
principe possible d’obtenir la cétone en utilisant un seul équivalent de Nu F.
Exemples :
ATTENTION : en présence d’ions HO-, c’est la réaction Ac/B qui survient (aldolisation, cf.
Chap 4)
Exemples :
Exemples :
Rappel : réactivités relatives des espèces organométalliques :
R-Li (organolithiens) > R-MgX (organomagnésiens) > R-ZnX (organozinciques)
Exemples :
Type de réaction : AddNu puis suivant les conditions expérimentales Elim (éventuellement
2eme AddNu) à température ambiante (TA) ou hydrolyse de l’intermédiaire tétrahédrique
maintenu stable à basse température
Exemples :
Exemples :
ATTENTION : la réaction devient totale en présence d’un excès d’eau (hydrolyse acide
d’esters ou d’amides).
Exemple :
Type de réaction : AddNu équilibrée (réaction rendue totale en présence d’un excès d’eau)
Exemple :