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I- Rappels et définitions
Une réaction d'oxydo-réduction est une réaction de transfert des électrons entre un oxydant
et un réducteur.
I-1 Définitions
- Un oxydant est une espèce atomique, moléculaire ou ionique susceptible de capter un ou
plusieurs électrons.
- Un réducteur est une espèce atomique, moléculaire ou ionique susceptible de céder un ou
plusieurs électrons.
Ces deux définitions sont complémentaires : à tout oxydant (Ox) correspond un réducteur
(Red) selon le schéma, appelé demi-équation d'oxydo-réduction:
Ox +né ↔ Réd.
- Une réduction correspond à un gain d'électrons alors qu'une oxydation correspond à une
perte d'électrons.
L'oxydation et la réduction sont des réactions réversibles.
Exemples: 1
- I2 + 2e 2I- : I2 est oxydant qui subit une réduction (gain d'e : Sens 1)
2
pour donner un réducteur I-; Couple I2/I-.
1
- Fe2+ Fe3+ + 1e : Fe2+ est réducteur qui subit une oxydation (perte d'e: Sens 1)
2
Pour donne un oxydant Fe3+. Autrement Fe3+ est un oxydant qui subit une réduction (sens 2)
pour donner un réducteur Fe2+; Couple rédox : Fe3+/Fe2+.
1
- Fe Fe2+ + 2e: Couple rédox : Fe2+/Fe
2
Fe: est un réducteur qui subit une oxydation (Sens 1).
Fe2+: est un oxydant qui subit une réduction (Sens 2).
Remarque:
- Certaines espèces peuvent se comporter comme oxydant ou comme réducteur.
Exemple:
Fe2+/Fe: Fe2+ est un oxydant
Fe3+/Fe2+: Fe2+ est un réducteur
Pour savoir si, au cours d'une réaction, une espèce a été réduite ou oxydée, on peut:
- Chercher son espèce conjuguée et écrire l'équation d'échange d'électrons.
- Utiliser les nombres d'oxydation.
b) Le nombre d'oxydation d'un élément dans une espèce monoatomique est égal à la charge
algébrique de cette espèce.
Exemple: Cl- (NO = -I) O2- (NO = -II)
Fe3+ (NO = +III) Fe2+ (NO = +II)
c) Quand deux élément sont unis par une liaison covalente, les électrons de la liaison sont
attribués à l'élément le plus électronégatif. Le nombre d'oxydation de chaque élément est
alors égal au nombre de charge fictif qui lui est ainsi attribué.
Exemple: H2 + Cl2 → 2 (H+δ ----->>>-----δ Cl) (χ (H) << χ(Cl))
NO(H)= 0 NO(Cl)= 0 NO(H)= +I NO(Cl)= -I
Dans la plupart des composés hydrogénés, l'hydrogène élément monovalent, est lié à des
atomes plus électronégatif que lui; son nombre d'oxydation vaut alors NO(H) =+I.
Par contre, dans les hydrures métalliques (LiH, NaH, CaH2....), l'hydrogène est lié à des
éléments moins électronégatif que lui, alors NO(H) = -I dans ces cas.
Exemple:
CO: NO(C) + NO(O) = 0 avec NO(O) = -II et NO(C)= +II
CO2: NO(C) + 2NO(O) = 0 avec NO(O) = -II et NO(C) = +IV
C2O42-: 2NO(C) + 4NO(O) = -2 avec NO(O) = -II et NO(C) = +III
Remarque:
Suivant le composé considéré, un élément peut prendre de très nombreuses valeurs de
nombre d'oxydation:
Exemple:
NH2OH N2 N 2O NO N2O3 NO2 N2O5
NO (N) -I 0 +I +II +III +IV +V
NO(Fe) = +II
NO(Fe) = 0
NO(Fe) = +III
NO(Fe) = +II
==> Toute augmentation du NO (en valeur algébrique) est une oxydation.
==> Toute diminution du NO est une réduction.
Pour chaque élément, la valeur absolue de la variation globale du nombre d'oxydation est
égale au nombre d'électrons transférés.
L’eau H2O peut être oxydante : elle subit alors une réaction de réduction produisant
l'élément hydrogène (H2) de nombre d'oxydation égal à 0 (NO(H2)= 0). Cette réduction est
accompagnée par une diminution de nombre d'oxydation de l'élément hydrogène (H2).
Le couple rédox alors mis en jeu est le couple H2O / H2. Suivant le pH on pourra envisager les
couples suivants: H3O+ / H2 ; H2O / H2 ; OH– / H2
L’eau H2O peut être réductrice : elle subit alors une réaction d’oxydation au cours de
laquelle le nombre d’oxydation de l’élément oxygène augmente, en produisant l'élément
dioxygène (O2). Le couple rédox alors mis en jeu est le couple O2 / H2O. Aussi, suivant le pH
pourra‐t‐on envisager les couples: O2 / H3O+ O2 / H2O O2 / OH–
Exemple:
Couple 1: Fe3+/Fe2+ 2*(Fe3+ + 1e ↔ Fe2+)
Couple 2: I2/I- 1* ( 2I- ↔ I2 +2e)
Réaction globale: 2Fe3+ + 2I- ↔ 2Fe2+ + I2
Il est alors par exemple d'écrire l'équation de l'oxydation des ions fer ferreux (Fe 2+) par des
ions dichromate Cr2O72- en milieu acide, en combinant les demi-équations électroniques.
Bilan global:
(Cr2O72- + 6e- + 14H+ → 2Cr3+ + 7H2O) * 1
(Fe2+ → Fe3+ + 1e-) * 6
- Lorsque la demi‐équation électronique fait intervenir d’autres constituants que les espèces
Ox et Red, en particulier des ions hydronium H3O+, celles‐ci figurent aussi dans la relation de
Nernst.
- Dans la suite de ce cours, le comportement des solutions aqueuses est supposé idéal et la
température est de 25°C.
Dans les conditions standards, toutes les concentrations sont prises égales à 1mol/l, et
aucune interaction n'existe.
Donc:
E°(Ox/Red)
Pouvoir
Oxydant
Ox1 Réd1
Réduction
Oxydation
Le pouvoir oxydant des espèces augmente de façon ascendante sur la partie gauche de
l'axe tandis que le pouvoir réducteur des espèces augmente de façon descendante sur la
partie droite de l'axe.
Exemple:
E°(Cu2+/Cu) = 0,34V et E°(Ag+/Ag) = 0,8V. Ces potentiels ont été mesurés par rapport à une
électrode normale à hydrogène (ENH) (C'est une électrode de référence).En plaçant ces
valeurs sur un axe des potentiels, nous pouvons prévoir la réaction:
* Observation expérimentale:
Lors de la fermeture du circuit, on constate que:
- Un courant circule de la lame de cuivre vers la lame de zinc.
- Au bout d'un temps, on constate un dépôt de cuivre sur la lame de cuivre alors que
l'épaisseur de la lame de zinc a diminué.
* Interprétation:
A droite: il se produit la 'demi-équation' de réduction des ions cuivre (II) en cuivre métallique
à l'interface métal-solution:
Cu2+ + 2e → Cu (Réaction de réduction)
La lame de cuivre siège d'une réduction est appelée Cathode.
A gauche: C'est le zinc qui est oxydé dans la réaction d'électrode en libérant des électrons:
Zn → Zn2+ + 2e (Réaction d'oxydation)
La lame de zinc siège d'une oxydation est appelée Anode.
Les électrons circulent donc de la lame de zinc vers la lame de cuivre.
Le sens du courant est contraire au sens des électrons: Sens du courant de la lame de cuivre
(pôle +) vers la lame de zinc (pôle -).
Les ions de sulfates vont du compartiment de droite (excès de SO42-) vers le compartiment
de gauche (défaut de SO42-).
Donc pour la pile Daniell, la représentation conventionnelle est:
Cu2+
Considérons la réaction de l’oxydant Ox2 avec le réducteur Red1; cette réaction a pour
équation (*): (E°2 > E°1)
n1 Ox2 + n2 Red1 ↔ n1 Red2 + n2 Ox1 (*)
Soit une pile est constituée de ces deux électrodes, la force électromotrice est la différence
de potentiel mesurée aux bornes de cette pile (ddp):
En général, la force électromotrice d'une pile est liée à la variation d'enthalpie libre ∆G au
cours de la réaction (*).
Si la réaction (*) dans la pile s'effectue spontanément, le travail transformable en énergie
électrique est mesuré par :
∆G = -nF∆E
À l’équilibre, lorsque la pile ne débit plus: la f.e.m = ∆E = 0 (∆G =0), car tous les couples ont
le même potentiel d’oxydoréduction,
D'où:
Soit:
D'où:
Et
Remarque 1:
- Pour connaître le sens d’évolution spontanée du système, il faut connaître les valeurs de E1
et E2.
- Pour calculer la constante de la réaction qui se produit, il faut connaître les valeurs de E10 et
E 20.
Remarque 2 :
Le produit n1n2 figurant dans l’expression de la constante résulte de la combinaison des
deux demi-équations électroniques mettant en jeu l’une n1 électrons, l’autre n2 électrons.
En fait, ce produit correspond au plus petit commun multiple (p.p.c.m) de n1 et n2 ; il est
donc nécessaire, pour déterminer K0, de déterminer n1 et n2, d’écrire l’équation de la
réaction considérée et d’en déduire le p.p.c.m. de n1 et n2 avant d’appliquer la relation :
Exemples d’applications:
- Pile Sn/Sn2+ // Cu2+/Cu
En comparant les potentiels standards:
E2°(Cu2+/Cu) = 0,342 V/ENH > E1°(Sn/Sn2+) = - 0,137V/ENH
Les réactions qui ont lieu dans chaque demi-pile sont alors:
- Oxydation à l'anode, pole (-): Sn → Sn2+ + 2 e E1 = E1° + (0,06/2)log[Sn2+]
- Réduction à la cathode, pole (+): Cu2+ + 2e → Cu E2 = E2° + (0,06/2)log[Cu2+]
log K = (2*0.479/0.06) ==> K = 1016 : K est élevée donc la réaction est quantitative
=
A l’équivalence, x = 1
Quatre cas sont à envisager: x = 0; 0 < x < 1; x =1; x > 1.
i) V2 = 0 soit x = 0
Si la solution ne contenait que des ions Fe2+, le potentiel rédox des couples en solution ne
pourrait être détermine en appliquant la relation de Nernst au couple Fe 3+/Fe2+.
ii) Avant l’équivalence : 0 < V2 <V2E soit 0 < x < 1
A tout instant, lors du titrage, la stoechiométrie de la réaction impose :
n(Ce3+) = n(Fe3+) soit [Ce3+] = [Fe3+]
Avant le point d’équivalence, il est plus facile d’exprimer les quantités n(Fe3+) et n(Fe2+),
donc l’expression de potentiel E est donnée par:
Remarque :
A la demi-équivalence : x = 0,5 == > E = E°1. La lecture de la valeur de E pour V = Ve/2
permet de connaître E°(Fe3+/Fe2+).
iii) A l’équivalence V2 = V2E, Soit x = 1
A l’équivalence, les ions Ce4+ et Fe2+ ont été mélangés en égale quantité, d’où:
nE(Ce4+) + nE(Ce3+) = nE(Fe2+) + nE(Fe3+) avec n(Ce3+) = n(Fe3+)
D’où à l’équivalence : nE(Ce4+) = nE(Fe2+) ==> [Ce4+] = [Fe2+]
= 1,26V
Remarque:
Attention, tout potentiel à l’équivalence EE n’est pas nécessairement égal à la demi-somme
des potentiels redox standard. Sa valeur dépend de la nature des couples considérés, du
nombre d’électrons échangés et éventuellement du pH de la solution.
Fe2+ n’existe plus qu’à l’état de traces, il est plus facile d’exprimer E en appliquant la relation
de Nernst au couple Ce4+/Ce3+.
Remarque :
- Pour x = 2 ==> E = E°2. La lecture de la valeur de E pour V = 2VE permet de connaître
E°(Ce4+/Ce3+).
- Aux voisinages de x=0,5 et de x=2, E varie peu ; les solutions correspondantes constituent
des solutions tampons d’oxydoréduction.
- Le Tracé E= f(x) pour le titrage des ions Fe2+ par les ions Ce4+ est: