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I. DEFINITION
Le terme chaudière définit un appareil qui transfère de l’énergie sous forme de chaleur et délivre de
la vapeur sous pression ou de l’eau surchauffée sous pression. La vapeur produite peut couvrir une
large plage de température (saturée ou surchauffée) et de pression (sous-ou supercritique). Les
chaudières participent à la majorité des procédés thermodynamiques de production d’électricité et
sont des appareils incontournables de l’énergie et de la thermique industrielle.
D’un point de vue très schématique, une chaudière classique (dans le cas général) peut se ramener à
i. Un foyer servant à convertir l’énergie potentielle contenue dans les fumées (pouvoir
calorifique) en gaz chauds et en rayonnement.
ii. Un économiseur : l’eau venant du poste de réchauffage, alimenté par les soutirages de la
turbine, s’y échauffe avant son introduction dans le réservoir ou le séparateur (séparateur «
humide »). L’eau à la sortie de cet appareil est généralement à une température inférieure à
la température de saturation mais, dans certains cas, l’économiseur peut être vaporisant.
L’économiseur, divisé parfois en différents éléments, est généralement constitué de tubes à
ailettes (fuel ou gaz naturel) ou de tubes lisses (charbon et autres). Pour des raisons
d’optimisation des échanges et pour des raisons de prix, il est généralement situé sur le
parcours des fumées entre le dernier surchauffeur ou resurchauffeur et le réchauffeur d’air.
iii. Des vaporisateurs : ils assurent la fin de l’échauffement de l’eau (quand l’économiseur n’est
pas vaporisant) et la production de la vapeur. Les vaporisateurs sont généralement constitués
par les écrans soudés de la chaudière mais doivent parfois être complétés par des faisceaux,
notamment dans le cas des chaudières à faible pression.
iv. Des surchauffeurs : situés sur le parcours des fumées entre la sortie du foyer et l’économiseur,
ils servent à élever la température de la vapeur depuis l’état saturé ou légèrement surchauffée.
Ce sont généralement des échangeurs tubulaires bien que certaines parties de la surchauffe
puissent se faire dans des parois de la chaudière.
v. Des resurchauffeurs : ils ont un rôle identique à celui des surchauffeurs, à savoir élever la
température de la vapeur resurchauffée.
vi. Des désurchauffeurs : destinés à refroidir et à moduler la température de la vapeur
surchauffée ou resurchauffée, ils sont rarement tubulaires (immergés dans le réservoir) mais
généralement assimilables à des échangeurs par mélange puisqu’ils procèdent par injection
d’eau dans la vapeur.
vii. Autres échangeurs associés à la chaudière : non directement en liaison avec l’eau ou la vapeur
du cycle, ils n’en sont pas moins indispensables au bon fonctionnement de l’installation ;
réchauffeur d’air, préchauffeur d’air, échangeur de démarrage (spécifique des chaudières à
circulation forcée).
III. DIFFERENTS TYPES
Dans les chaudières à tubes de fumées, la flamme et les fumées qui résultent de la combustion
circulent du brûleur jusqu'à la cheminée dans un faisceau de tubes immergés dans une calandre
formant le réservoir d'eau. La circulation des fumées est en plusieurs passes, la première passe étant
généralement constituée d'un seul tube de gros diamètre. Ces chaudières peuvent être équipées d'un
ou de plusieurs brûleurs. Elle produit généralement de la vapeur saturante, directement issue de
l'ébullition dans le réservoir d'eau. Ce sont des chaudières à pression et capacité faible à moyenne.
Figure 1.chaudière à tube de fumées, à boite de fumées immergée (constructeur Stein Fasel).
Les chaudières à tubes d’eau représentent la grande majorité des chaudières en service.
Elles ne subissent pas les contraintes des chaudières à tubes de fumées (dimensions du corps
cylindrique, tubes soumis à la pression extérieure, etc.) et permettent de couvrir toute la gamme de
vaporisation des chaudières industrielles de 0,1 à 400 t/ h.
Elles permettent une réduction importante du volume d’eau contenu dans les tubes par rapport au
débit de vapeur produite, leréservoir ayant la dimension juste nécessaire à la séparationeau-vapeur.
Elles sont réputées « inexplosibles » depuis leur création parce qu’une rupture éventuelle d’un tube
de petit diamètre n’entraîne généralement pas d’accident grave, mais seulement un passage
intempestif de vapeur dans le circuit fumées par un orifice de faible dimension. Ce phénomène
occasionne une perte de charge non négligeable et entraîne une surpression accessible au calcul,
contre laquelle le circuit des gaz peut être protégé soit par une trappe d’explosion, soit, plus
simplement et de plus en plus fréquemment, par sa résistance propre ; cette augmentation du débit
de fumées est évacuée alors immédiatement par la cheminée.
I. Systèmes de circulation
La circulation d’eau/vapeur dans l’évaporateur d’un générateur de vapeur a pour plusieurs raisons une
importance toute particulière :
– dans les chaudières à chambre de combustion intégrée, le flux thermique sur les parois est très élevé,
et seul un évaporateur en régime d’écoulement intense et stable permet d’assurer le refroidissement
du métal des tubes qui est nécessaire pour assurer une durée de vie acceptable.
– dans l’évaporateur, l’écoulement est diphasique et, sous certaines conditions, peut devenir instable.
Ces instabilités peuvent prendre, soit la forme d’une fluctuation incontrôlée du débit-masse, soit la
forme d’une ségrégation des phases eau et vapeur, avec pour conséquence dans les deux cas des
variations de température de métal très importantes.
– la solubilité des sels est très différente entre la phase eau et la phase vapeur, et par conséquent, le
régime d’évaporation doit correspondre à la qualité d’eau en chaudière.
Figure 3. Système de circulation.
Les trois types de circulation naturelle, assistée ou forcée font appel aux mêmes phénomènes physiques. Ils
permettent soit d’éviter, soit de maîtriser le phénomène d’ébullition par film, La figure 3 montre les schémas
eau/vapeur des différents systèmes de circulation.
▪ La circulation naturelle
Basée sur le fait que levolume massique de la vapeur est beaucoup plus élevé que celui de l’eau : 140
fois à 12 bar, 30 fois à 50 bar, 13 fois à 100 bar et encore 6 fois à 150 bar. La différence de densité
entre le fluide dans les tubes chauffés et celui dans les tubes descendants crée une force motrice
suffisante pour faire circuler dans l’évaporateurun débit d’émulsion eau/vapeur entre 5 et
Figure 4. Chaudière à circulation naturelle.
40 fois supérieur au débit de vapeur saturée sortant du ballon. Ce ratio est appelé le taux de circulation.
Comme le titre vapeur en sortie des tubes chauffés est l’inverse du taux de circulation (ce qui peut être
démontré par un bilan massique autour du réservoir), il suffit de maintenir un taux de circulation
suffisamment élevé pour éviter le régime d’ébullition par film. Comme la différence entre le volume
massique de la vapeur et de l’eau diminue quand la pression augmente, la limite pratique d’application
de la circulation naturelle est d’environ 180 bar.
Pour des pressions élevées ou si la hauteur géométrique de la chaudière (entre le réservoir et le bas des
évaporateurs) est faible, il est possible que le débit de circulation naturelle ne suffise pas pour assurer un taux
de circulation suffisant. Dans ce cas, l’installation d’une pompe de circulation d’eau permet d’étendre le
domaine d’application des systèmes à réservoir. Ce système est appelé circulation assistée par pompe.
▪ Circulation assistée
Peut être réalisée pour des pressions allant jusqu’à 195 bar.
Lorsque la pression de la vapeur augmente, le tirage naturel dans les tubes de l’évaporateurdevient
insuffisant. Une pompe de circulation est alors introduite dans la boucle devaporisation pour vaincre
les pertes de charge du mélange eau vapeur à déplacer. Voir figure 6.
Les deux systèmes à réservoir surtout la circulation naturelle présentent des avantages importants comme la simplicité, la
robustesse de fonctionnement et la moindre sensibilité à la qualité d’eau. Ils sont le plus souvent choisis pour les chaudières
industrielles et les chaudières à combustion de puissance inférieure à 200 MWth et parfois même bien au-delà. La recherche
de meilleurs rendements et donc de pressions de plus en plus élevées, ainsi que le besoin d’augmenter la dynamique des
chaudières (vitesse de changement de charge) ont poussé entre 1920 et 1930 au développement des chaudières à
circulation forcée.
▪ Circulation forcée
Les chaudières les plus modernes peuvent être à vaporisation totale (once-through boiler en anglais):
elles ne comportent théoriquement plus de réservoir matérialisant la séparation eau vapeur (voir
Figure I-4) et sont constituées d’un grand nombre de tubes parallèles à l’intérieur desquels l’eau se
réchauffe, se vaporise, et se surchauffe en un seul passage. Une chaudière à circulation forcée diffère
d’une chaudière classique, à circulation naturelle ou assistée, de par le nombre d’éléments qui la
composent. En effet, une chaudièreclassique comprend un économiseur, un vaporiseur avec ballon de
séparation et unsurchauffeur.
Figure 7. Chaudière à circulation forcée (avec ballon de démarrage).
Dans une chaudière à circulation forcée, on ne peut plus faire la différence entre l’économiseur et le
vaporiseur, et s’il subsiste un ballon de séparation, non seulement sa taille est fortement réduite, mais
en plus, son utilité est principalement limitée à la phase de démarrage de la chaudière, pendant
laquelle l’eau soutirée à la base du ballon est renvoyée vers le dégazeur, le surchauffeur n’étant
opérationnel que lorsque le débit de vapeur sortant du ballon est suffisant (voir Figure 7).
– les chaudières pour les centrales à charbon sont basés sur la technologie de combustion à « charbon
pulvérisé » ou en « lit fluidisé circulant », une circulation eau vapeur de préférence forcée, avec une
capacité thermique allant de 600 à 2 600 MWth. Les paramètres eau vapeur vont jusqu’à 300 bar et
620 oC pour la partie haute pression (HP), et des développements en cours visent 350 bar et 700 oC ;
– les centrales à gazsont basées sur des cycles combinés avec turbine à gaz (TAG) et turbine à vapeur
(TAV). Les générateurs de vapeur sont du type « récupération » et contiennent des économiseurs,
évaporateurs et surchauffeurs à plusieurs niveaux de pression (jusqu’à trois). La circulation eau vapeur
est souvent naturelle, mais on peut noter de plus en plus fréquemment l’apparition de chaudières à
circulation forcée.
– les chaudières à biomasse couvrent une très large plage de capacité qui peut varier de 2 MWth
jusqu’à 500 MWth . La circulation eau vapeur est majoritairement naturelle, la combustion se fait sur
grille de combustion ou en lit fluidisé dense ou circulant.
– les chaudières d’incinération vont de 2 MWth jusqu’à environ 130 MWth par ligne. La circulation eau
vapeur est naturelle, la combustion se fait sur grille de combustion ou en lit fluidisé.
– les chaudières de cogénération derrière TAG sont un cas particulier qui combine les solutions des
chaudières de récupération avec les spécificités des chaudières industrielles.
On a recherché, de tout temps, à détruire les déchets qui sont la conséquence des activités
humaines,activités agricoles, artisanales ou industrielles. Dans un passé encore relativement récent,
on cherchait soit à se débarrasser de produits encombrants, soit à régénérer les produits rejetés pour
les utiliser à nouveau. Au cours des dernières décennies, on a pu constater une évolution relativement
lente vers la récupération thermique des déchets. Cette évolution a été souvent freinée par des
considérations techniques ou financières, mais elle a été beaucoup plus rapide depuis la Seconde
Guerre mondiale, et cela pour plusieurs raisons :
Enfin, dans le cas d’un nouvel investissement, des encouragements et incitations financières, sous
forme de subventions et de prêts bonifiés, sont proposés aux investisseurs en cas de diminution de
consommation énergétique.
Le domaine des chaudières de récupération ne touche que deux secteurs de l’économie d’énergie :
un produit de manière qu'on puisse le réutiliser soit comme combustible, soit comme corps entrant
dans une fabrication.
Sur le plan général, la chaudière de récupération, que nous traiteronsn’est qu’un moyen d’arriver à
économiser le combustible noble parmi d’autres. Mais nous pourrions citer, sans que la liste soit
limitative, d’autres domaines qui permettent d’arriver au même résultat et qui ont reçu des
applications industrielles avec succès, tels que :
i. PRESENTATION GENERALE
Une chaudière de récupération est un échangeur de chaleur qui permet de récupérer l’énergie
thermique d’un écoulement de gaz chaud. Elle produit de la vapeur qui peut être utilisée dans un
procédé industriel ou pour alimenter une turbine à vapeur.
Une application usuelle pour une chaudière de récupération est dans la centrale électrique à cycle
combiné, où les gaz d’échappement de la turbine à gaz alimentent la chaudière de récupération pour
générer de la vapeur qui alimentera la turbine à vapeur. Cette combinaison produit de l’électricité plus
efficacement qu’une turbine à gaz ou une turbine à vapeur seule.
En principe, les chaudières de récupération ne sont pas le lieu d’une combustion, mais dans certains
cas une rampe de postcombustion peut être ajoutée afin de renforcer les performances du cycle eau-
vapeur lorsque la turbine à combustion voit ses performances se dégrader au cours des années. Les
chaudières de récupération sont un assemblage d’échangeurs dont le nombre et l’arrangement
dépendent de la puissance à transmettre. Indépendamment de la configuration de la chaudière, on
distingue deux catégories en fonction de l’arrangement des échangeurs qui est soit vertical, soit
horizontal.
Une autre différenciation est possible selon que la circulation est assistée ou naturelle. Le choix du
nombre de niveaux de pression est une conséquence directe de la turbine à combustion qui a été
retenue en amont. Le nombre des niveaux de pression est relativement aisé à deviner sur une
installation ; il suffit de compter le nombre de ballons dont dispose la chaudière. Les flux massiques et
thermiques des fumées guident cette option. Les dénominations usuelles sont :
Une chaudière est constituée d’un carneau de fumées dans lequel sont placés perpendiculairement les
différents faisceaux d’échangeurs. Elle peut comporter un ou plusieurs cycles eau-vapeur à différents niveaux
de pression, comprenant typiquement : un économiseur, un évaporateur associé à un ballon et un
surchauffeur.
les chaudières horizontales, dont la dénomination est liée à l’implantation horizontale des échangeurs
(figure 11), sont traditionnellement à circulation naturelle pour l’émulsion de l’eau vapeur dans la
boucle évaporatrice. Les ballons sont implantés au-dessus des évaporateurs, ce qui permet de les gaver
par gravité. Ce type de chaudière nécessite une emprise au sol supérieure à celle d’une chaudière
verticale. En contrepartie, le dimensionnement de la structure métallique destinée à supporter les
échangeurs est moins contraignant.
Dans les chaudières à circulation assistée, une pompe puise l’eau dans le ballon et la fait circuler dans
l’évaporateur (figure 12). Cette pompe est dimensionnée pour vaincre seulement les pertes de charge
du circuit, la hauteur manométrique qu’elle fournit est relativement faible, à l’image d’un circulateur
de chauffage central. Le débit circulé est déterminé en fonction du débit de vapeur àproduire. En effet,
il est assez communément égal au triple du débit nominal de vapeur. Cela s’explique, car le titre vapeur
du mélange diphasique en sortie de l’évaporateur doit rester suffisamment faible afin de conserver un
bon échange thermique convectif dans les tubes. Les chaudières verticales sont en principe à
circulation assistée. Dans le cas des chaudières à circulation naturelle, la convection naturelle dans les
tubes avec l’évaporation assure la circulation du mélange eau-vapeur (principe du thermosiphon)
lorsque l’alimentation en fumées est établie. Les tubes des échangeurs sont verticaux et
perpendiculaires aux fumées. Des collecteurs disposés en haut et en bas de la chaudière relient les
tubes d’un même échangeur. Cette disposition impose des dispositifs de purge en point bas pour
évacuer l’eau lorsque l’installation est en maintenance.
Échange thermique
Deux expressions particulières sont fréquemment utilisées pour caractériser l’échange thermique dans
la chaudière. Il s’agit :
Deux points de pincement apparaissent dans une chaudière de récupération à simple pression (figure
9) un point de pincement à la sortie du surchauffeur (F1, E1) et un point de pincement à l’évaporateur
(F3, E3). Le point de pincement définit la limite de récupération correspondant à l’énergie maximum
récupérable dans les fumées. La connaissance des enthalpies des fumées aux points F1 et F3 permet
de déterminer l’énergie disponible tandis que les enthalpies de l’eau aux points E1 et E4 permettent
de déterminer le débit de vapeur pouvant être généré dans cette chaudière. Voir figure 9.
Figure 9. evolution de la température.
1) BILAN MATIERE
B. Bilan matières :
2) BILAN ENERGIE
d) BilanEnergiecôté Eau/Vapeur :
E = Quantitéed’énergie en Kcal/heure.
e) BilanEnergiecôtéFumées :
E1,IN= E1,OUT + Eechangée+ Pertes
Qm1 .H1,IN = Qm1 .H1,OUT + Eechangée+ Pertes Qm1 . (H1,IN - H1,OUT) = Eechangée+ Pertes
CôtéEau :
CôtéFumées :
b) BilanEnergieEvaporateur
CôtéEau :
Côtéfumées :
CôtéEau :
Côtéfumées :
Rq.
Eechangéeeconomiseur = Uecono.Aecono.∆T
Eechangéeevaporateur =Uevapo.Aevapo.∆T
Eechangéesurchauffeur=Usurch.Asurch.∆T
Dans une chaudière de récupération (horizontale ou verticale), les gaz d’échappement d’une turbine
à combustion rencontrent successivement:
— un évaporateur : l’eau provenant de l’économiseur (à l’état liquide sous-saturé) passe à l’état saturé.
Le mélange diphasique est admis dans le ballon où se fait la séparation liquide/vapeur provenant de
l’évaporateur. La partie liquide circule à nouveau dans l’évaporateur naturellement (thermosiphon) ou
de manière assistée (pompe de circulation) jusqu’à la vaporisation.
— un économiseur : l’eau en provenance d’une bâche ou du circuit d’extraction est réchauffée jusqu’à
une température voisine de son point de saturation, mais en restant à l’état liquide. Le cycle à un
niveau de pression est le plus simple des cycles eau-vapeur dans les chaudières de récupération des
centrales à cycle combiné. Dans ce type de cycle, la température des fumées rejetées à l’atmosphère
au niveau de la cheminée reste élevée, de l’ordre de 150 à 180°c. Les avantages des cycles à simple
pression sont leur grande simplicité et leur coût minimal. Cependant, pour augmenter les rendements
des cycles combinés en épuisant davantage les gaz d’échappement des turbines à combustion, la
plupart des installations utilisent des chaudières à multiples pressions.
Des améliorations de rendement sont possibles en adoptant un cycle eau-vapeur à deux niveaux de
pression. Les deux niveaux de pression étant en fait la juxtaposition de deux séries d’échangeurs.
Un niveau de pression HP récupère la chaleur à haute température alors qu’un niveau BP récupère la
chaleur à basse température. Comparée au niveau simple pression, la température des fumées à la
cheminée diminue de 50°c environ. Deux types d’arrangement existent sur le marché.
Dans l’arrangement de la figure 13, le ballon séparateur BP fait la liaison entre les deux niveaux de
pression. Ainsi, la température d’entrée dans l’économiseur HP est égale à la température de
saturation de l’eau dans le ballon BP.
L’arrangement en cascade
estmoins utilisé en raison des risques de corrosion du circuit HP parla présence de fortes
concentrations en sels dans le ballon BP. En effet, la coexistence de l’eau et de la vapeur conduit à un
partagedes espèces chimiques de l’eau dans le ballon, qui peut provoquer une accumulation de boues
malgré la purge continue en fonctionnement normal. Les circuits HP et BP n’étant pas séparés, les
risques de pollution peuvent se répercuter d’un circuit vers l’autre.
Arrangement en parallèle
L’économiseur HP est fractionné en deux parties. La première partie est placée en parallèle de
l’économiseur BP. L’arrangement en parallèle évite la propagation de problèmes corrosifs dans
l’économiseur HP lié au circuit BP. Néanmoins l’optimisation et la conception d’une chaudière en
parallèle sont plus compliquées.
Figure 11. Arrangement en parallèle.
Une chaudière de récupération à deux niveaux de pression présente des performances supérieures (environ 2
points de rendement) à celles d’une chaudière à un seul niveau de pression, toutes choses égales par ailleurs.
Cet avantage est lié à l’utilisation maximale des gaz d’échappement de la turbine à combustion.
Pour les chaudières à trois niveaux de pression, il devient de plus en plus difficile de diminuer (par
rapport à deux niveaux de pression) la température des fumées à la sortie de la chaudière. Ainsi, le
gain de rendement par rapport à 2P est de l’ordre de 0,2 à 0,6 point [5]. Cependant, la complexité de
l’installation est accrue, aussi bien dans la chaudière, qui est équipée d’un circuit MP supplémentaire,
que dans la turbine à vapeur, qui nécessite un collecteur pour la vapeur MP. Un schéma classique de
chaudière à trois niveaux de pression est donné par la figure
Figure 12. Chaudière à trois niveaux de pression.
➢ CHAUDIERE AVEC RESURCHAUFFE
L’utilisation de la resurchauffe pour les chaudières à un niveau de pression n’est pas justifiée car,
augmenter les échanges de chaleur dans la partie haute température de la chaudière entraîne une
augmentation de la température des fumées d’échappement à la cheminée (cela rend en effet plus
difficile les échanges thermiques à température faible, sauf à recourir à des surfaces d’échanges trop
conséquentes). Les performances de la chaudière diminuent de même que celles du cycle combiné.
Par contre, dans les chaudières de récupération à deux ou trois niveaux de pression, il est possible de
bénéficier des avantages de la resurchauffe à la sortie du circuit HP, dans la mesure où les circuits BP
ou MP épuisent correctement les fumées en bout de chaudière. Les cycles à deux niveaux de pression
avec resurchauffe (2P + RS) sont peu installés à l’inverse des cycles à trois niveaux de pression avec
resurchauffe (3P + RS), qui sont attractifs pour les fonctionnements en base lorsque le combustible est
onéreux. La figure 16 représente ce type d’installation.
Trois niveaux de pression avec resurchauffe permettent d’augmenter le rendement d’un cycle combiné de 0,5
point par rapport à un cycle à deux niveaux de pression avec resurchauffe qui est comparable avec un trois
niveaux de pression simple.
Pour permettre de garder le nombre de distributeurs de vapeur et de corps dans la turbine à vapeur
(TAV) identique à une installation sans resurchauffe, les niveaux de pression de la resurchauffe et du
circuit MP sont généralement les mêmes. La vapeur HP détendue dans la TAV et la vapeur MP sont
mélangées avant la resurchauffe.
La combustion dans la turbine à combustion est excédentaire en oxygène, ce qui permet de pratiquer
une seconde combustion, qui utilise l’oxygène résiduel des fumées produites par la turbine à
combustion.La postcombustion peut éventuellement se justifier lorsque le coût du combustible est
faible. Enfin, elle peut devenir nécessairelorsque l’installation doit fournir une quantité déterminée de
vapeur indépendamment de l’état de fonctionnement de la turbine à combustion (cogénération). Dans
ce cas, il n’existe pas de relation établie entre les besoins d’électricité et la fourniture de chaleur.
La postcombustion peut éventuellement se justifier lorsque le cout du combustible est faible. Enfin, elle peut
devenir nécessaire lorsque l’installation doit fournir une quantité déterminée de vapeur indépendamment de
l’état de fonctionnement de la turbine à combustion (cogénération). Dans ce cas, il n’existe pas de relation
établie entre les besoins d’électricité et la fourniture de chaleur.
III. CHAUDIERE DE RECUPERATION DERRIERE TURBINE A GAZ
INTRODUCTION
Les unités de production d’énergie électrique utilisant les turbines à gaz couplées à des alternateurs
sont de développement industriel relativement récent.
— soit dans des pays en voie de développement qui disposent de combustibles compatibles avec ces
turbines à gaz.
En effet, ce matériel ne peut être alimenté qu’avec un combustible gazeux ou liquide. Dans la pratique
il s’agit de gaz naturel ou de fueloil liquide de bonne qualité.
Des développements récents sont en cours pour utiliser également des fuels lourds. Les turbines à gaz
offrent, par rapport aux centrales thermiques classiques de même puissance, l’avantage de pouvoir
être très compactes, préfabriquées presque entièrement en ateliers. De ce fait, leur coût est
relativement plus faible.
Pour des raisons technologiques (limitation de la température des ailettes de la turbine), les excès d’air
de combustion sont très importants (200 à 400 %). De plus, la température des gaz d’échappement de
ces machines est élevée, généralement de l’ordre de 500 oC.
Ces deux caractéristiques font que le rendement global des turbines à gaz reste très faible,
habituellement inférieur à 30 %. Le moyen le plus simple d’améliorer ce rendement consiste à
récupérer la chaleur sensible contenue dans ces gaz en installant, en aval, une chaudière de
récupération dans laquelle celle-ci est cédée à un fluide.
Les fluides le plus couramment utilisés sont : l’eau sous forme d’eau surchauffée ou de vapeur ou
certains fluides thermiques. Dans ces conditions, en admettant une chaudière de récupération vapeur
associée à une turbine vapeur, le rendement énergétique de l’ensemble peut atteindre environ 43 à
45 %.
Pour les unités de dimensions importantes, la chaudière de récupération est généralement une
chaudière à tubes d’eau figure 14.
Le niveau énergétique du fluide chaud est relativement faible puisque les gaz d’échappement de la
turbine sont à environ 500°c.
Le volume des fumées est important puisque l’excès d’air est compris entre 200 et 400 %.
La chaudière travaillera uniquement par échange convection et les tubes pourront être munis
d’ailettes pour augmenter l’échange thermique.
La température des fumées à la sortie de la chaudière de récupération est d’environ 200°c; cette
température est choisie pour des raisons essentiellement économiques.
Elle est d’une construction simple, généralement d’un coût peu élevé. Elle présente cependant
l’inconvénient de ne pas pouvoir assurer, lors des démarrages de la turbine à gaz, une circulation d’eau
suffisante ; or, le cycle de montée en température d’une turbine à gaz est très rapide.
• A circulation contrôlée
La chaudière comprend des faisceaux vaporisateurs, des surchauffeurs et économiseurs tels que ceux
représentés sur la figure 13.
Figure 14. Chaudière de récupération derrière turbine à gaz avec postcombustion.
Un réservoir, placé au-dessus de la chaudière, reçoit l’eau venant de l’économiseur et, par des tubes
de descente d’eau et des pompes de circulation, alimente les faisceaux vaporisateurs en assurant une
vitesse de circulation indépendante du régime de fonctionnement de l’appareil. Cette technique bien
que d’un coût supérieur à la précédente offre l’avantage de permettre des variations de charge
extrêmement rapides et, en particulier, de ne pas souffrir lors du démarrage de la turbine à partir de
l’état froid.
Les gaz, à l’échappement de la turbine, sont à faible surpression. Étant donné leur volume important,
il est souhaitable de ne pas installer, en aval de la chaudière, un ventilateur de tirage.
— la vapeur est utilisée dans une turbine à condensation, dans le cas d’une centrale thermique, pour
produire de l’énergie électrique.
— la vapeur, lorsque l’installation est implantée dans une usine, peut être envoyée directement dans
le réseau.
— la vapeur est utilisée dans une turbine à contre-pression, la vapeur à l’échappement étant envoyée
sur un réseau de l’usine.