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14 rue de la République
Banque de France
Références du dossier
Numéro de dossier : IA69004533
Date de l'enquête initiale : 2011
Date(s) de rédaction : 2011
Cadre de l'étude : inventaire topographique Inventaire de la Ville de Lyon
Degré d'étude : monographié
Désignation
Dénomination : banque de France
Parties constituantes non étudiées : cour, conciergerie
Compléments de localisation
Milieu d'implantation : en ville
Références cadastrales : 1999, AB1, 60
Historique
La succursale lyonnaise de la Banque de France est construite en 1857 par l'architecte Gabriel Crétin.
Période(s) principale(s) : 3e quart 19e siècle
Dates : 1857 (porte la date)
Auteur(s) de l'oeuvre : Gabriel Crétin (architecte, signature), Jean-Claude Merlin (architecte, signature),
Emile Thoubillon (architecte, signature), Xavier Thoubillon (architecte, signature), Alphonse Defrasse (architecte,
signature), François Parot (entrepreneur, signature)
Description
L'immeuble de la succursale lyonnaise de la Banque de France comprend sept travées. Il est d'une hauteur moindre (deux
étages carrés) que les édifices voisins (sauf pour la partie surélevée rue de la Gerbe), en particulier le Grand Hôtel de Lyon
mitoyen (quatre étages carrés). La hauteur des niveaux est en revanche supérieure à la banque, ce qui entraîne un décalage
entre les niveaux des deux bâtiments, décalage qui s´accentue au fur et à mesure des étages. Lors de l´aménagement
de circulations entre les deux bâtiments, les architectes ont dû tenir compte de cette différence. L'architecte a adopté un
vocabulaire de style néo-renaissance avec notamment des pilastres et des chaînes d'angle à bossages en table. Comme
le souligne M.-H. Chazelle (p. 14), les grilles monumentales de protection des baies du rez-de-chaussée sont un élément
constitutif des agences bancaires, et la succursale lyonnaise de la Banque de France n´y fait pas exception. La travée
centrale, mise en valeur par des pilastres, est surmontée d´un fronton sculpté représentant Mercure et son caducée, associé
à l´Abondance et à la Paix (évoquées par des grenades, des raisins, des épis de blé, une ruche et du lierre, un rameau d
´olivier), à l´Industrie (présence d´un métier à tisser Jacquard et d'une roue dentée) et aux armoiries de la Ville de Lyon (le
lion surmonté de trois fleurs de lys tient une épée presque horizontale). Le caractère mondial du commerce est suggéré par
la présence du globe terrestre, du compas et d´une carène de navire portée sur les flots. Dans son étude très intéressante sur
l´architecture bancaire à Lyon, M.-H. Chazelle (p. 13 et 14) a établi une typologie d´organisation de l´espace spécifique
aux agences bancaires et aux sièges sociaux : "Qu'il s´agisse d´une simple agence ou d'un siège social, l´accueil du public
est situé au centre du bâtiment et au rez-de-chaussée. Dans une agence de proximité, cet espace est relativement réduit mais
dans un siège, on lui consacre une centaine de mètres carrés. [...] Le hall est entouré de guichets où le visiteur peut effectuer
plusieurs types d´opérations. La caisse est mise en valeur par rapport aux autres guichets et occupe un point stratégique,
en relation avec la salle forte. Il s'agit le plus souvent d´un box clos. / Les étages sont réservés aux services internes de la
banque. Cette concentration permet leur communication et une meilleure collaboration entre eux. Ceux avec lesquels la
clientèle n'est pas en relation, comme le Portefeuille ou la Comptabilité, sont de vastes bureaux dans lesquels travaillent
plusieurs personnes. Les bureaux individuels sont réservés au personnel qui reçoit confidentiellement les clients, ainsi qu
´au directeur. Ce dernier possède le plus souvent un cabinet avec dépendances et salle d´attente qui est situé au premier
étage. La salle du Conseil se trouve également au même niveau. Un escalier d´honneur sert à lier l´étage directorial à la
partie publique [...]. / Le sous-sol est réservé à la salle des coffres et à la resserre des titres. Cette localisation garantit à
ces services une plus grande sécurité. L´accès à cette partie de la banque bénéficie d´une remarquable mise en scène de
la part des architectes. L'escalier de descente à la salle des coffres peut recevoir un décor de marbre et de mosaïques. [...]
La salle des coffres est fermée par une imposante porte blindée de forme rectangulaire ou circulaire qui est généralement
produite par la maison Fichet. A l'intérieur, les armoires des coffres-forts sont placées le long des parois." Entre 1857 et
1911, l'accueil du public la Banque de France à Lyon se fait au premier étage, côté rue de la Gerbe. En revanche, à partir
de 1911 et de la couverture de la cour, la banque s'inscrit parfaitement dans le schéma défini par M.-H. Chazelle, même si
la taille du hall d´accueil et la disposition des services ont évolué dans le temps. Inscription, signature et date : BANQUE
DE FRANCE / GABRIEL CRETIN / ARCHI 1857
Eléments descriptifs
Matériau(x) du gros-oeuvre, mise en oeuvre et revêtement : calcaire ; brique ; ciment ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : tuile creuse mécanique, zinc en couverture, verre en couverture
Étage(s) ou vaisseau(x) : 2 étages carrés, 4 étages carrés, étage de comble
Élévations extérieures : élévation ordonnancée
Type(s) de couverture : toit à longs pans
Escaliers : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
Décor
Techniques : sculpture
Représentations : figure mythologique ; flots ; figure allégorique profane ; armoiries ; ruche
Précision sur les représentations :
Mercure. Métier à tisser Jacquard.
Présentation
Avertissement :
Deux services de la Banque de France à Paris, le service du Patrimoine Historique et Artistique (PHAR, pour la plupart des
documents figurés, photographies, plans, élévations...) et le service des archives historiques, conservent les principales
sources concernant sa succursale lyonnaise. Toute demande de photographies doit leur être adressée.
Historique
Un décret impérial en date du 18 mai 1808 ouvre la possibilité de création de succursales de la Banque de France, appelées
« comptoirs d´escompte de la Banque de France ». Dès juin 1808, les comptoirs de Rouen et de Lyon sont fondés, avec un
négociant à la tête de ce dernier, Darnal-Mayer (cf. Ramon, 1929, p. 99 et 100). Le but de cette fondation est en particulier
de faciliter les transactions commerciales dans le Midi en accélérant la circulation des effets sur Lyon (Arch. dép. Rhône,
3996 W 7A). Mais face au rejet des négociants locaux, les comptoirs végètent et sont supprimés par ordonnance royale
du 5 février 1817 (Ramon, p. 131 et Gaston-Breton, 1999, p. 122).
Cependant, dans les années 1830, l´essor de la Révolution industrielle conduit au développement des banques
départementales d´émission. Ainsi, une banque départementale voit le jour à Lyon le 29 juin 1835, la Banque de Lyon
(Ramon, p. 175) ; elle est attestée par Le Courrier de Lyon du 4 août 1835, dans la rubrique Annonces judicaires, qui
indique l´établissement d´une caisse d´escompte et de rassemblement, nommée la Banque de Lyon et dont les statuts sont
enregistrés le 22 juin 1835 (Arch. dép. Rhône, 3996 W 7A).
Dans ce contexte de concurrence, la Banque de France se décide à ouvrir des comptoirs provinciaux qui portent désormais
le nom de succursales (Gaston-Breton p. 122). La loi du 15 mars 1848 impose la fermeture des banques départementales
d´émission qui sont transformées en comptoirs de la Banque de France (Gaston-Breton p. 122) : le réseau des succursales
se met alors véritablement en place. Ainsi, à Lyon, l´incorporation-fusion de la Banque de Lyon à la Banque de France
est réalisée en avril-mai 1848 : la succursale est créée définitivement par décret en date du 27 avril 1848 et ouverte le 2
mai 1848. Le personnel dirigeant de la nouvelle banque est largement issu de la Banque de Lyon.
Les locaux sont formés d´un corps de logis situé rue des Pénitents de la Croix et de deux corps de logis sur cour (Arch.
dép. Rhône, 3996 W 7B), aujourd´hui détruits et formant l´ancien hôtel de la Loterie royale (M.-H. Chazelle, 2002, p. 37
et 99). Lors de la construction de la Banque de France rue Impériale (actuelle rue de la République), la Banque cherche
à vendre cet immeuble situé dans le quartier Saint-Clair, près des fortifications, mais en vain. La Société des Magasins
généraux des Soies en devient locataire en novembre 1859 et l´achète finalement en 1878 (Archives BdF, Boîte 112).
L´essor de la succursale lyonnaise de la Banque de France se fait progressivement : elle occupe tout d´abord entre la
deuxième et la cinquième position parmi les établissements de province et à partir de 1890, elle prend la première place.
Une parenté entre les succursales
Indépendamment du fait qu´un même architecte attaché à la Banque soit à l´origine de nombreux projets de succursales
(comme Gabriel Crétin ou Alphonse Defrasse), la similitude du rôle des agences provinciales renforce l´homogénéité
des constructions. Tristan Gaston-Breton (p. 129) détaille les missions des succursales sur tout le territoire français : «
Avec l´examen du papier, l´encaissement des effets constitue le deuxième volet des opérations d´escompte et une autre
activité centrale des succursales de la Banque de France. [...] Enfin, chaque succursale abrite un service des titres. Y sont
conservées toutes les actions et obligations déposées par la clientèle de la Banque de France, qu´il s´agisse de particuliers
ou d´entreprises. » Ceci, jusqu´à la dématérialisation des titres qui intervient en 1986.
Ces activités spécifiques et leur articulation sont déterminantes pour comprendre l´organisation des lieux. Ainsi, D. Le
Barh et M. Bordogna (2001, p. 274-277) précisent qu´à la fin du 19e siècle une succursale est généralement constituée
de trois parties distinctes : les serres, le hall du public et les bureaux. Les serres, ou salles fortes, renferment les réserves
métalliques, ainsi que les billets usagés ou à mettre en circulation, stockés dans des cases situées dans des armoires
métalliques. Pour des raisons de sécurité évidente, la volonté constante d´isoler et de protéger le bâtiment se manifeste
tout au long des chantiers qui affectent les locaux de la banque. Dans le cas de Lyon, il faut rajouter une fonction
supplémentaire : le logement du directeur (à l´origine situé au premier étage, donnant sur la rue Impériale), ceux de deux
caissiers et des domestiques logés au deuxième étage.
La construction rue Impériale
L´édification de la Banque de France et du Grand Hôtel mitoyen s´inscrit dans l´histoire de la création de la rue Impériale à
partir de 1854. Le préfet Vaïsse confie le projet de percement à l´architecte de la Ville René Dardel, puis à un ingénieur des
Ponts-et-Chaussées, Gustave Bonnet. Il charge ensuite Benoit Poncet (1806-1881), architecte-promoteur, de l´exécution
du projet via La Société Immobilière de la rue Impériale (cf. F. Loyer dans De la rue Impériale à la rue de la République
, 1991, p. 13). B. Sanvoisin (2011, p. 109 à 111) souligne le choix du préfet de ne pas créer un nouveau quartier mais de
moderniser le coeur traditionnel de la ville, en y privilégiant les « belles perspectives et des édifices monumentaux ». Le
secteur situé autour de la Bourse de Commerce devient ainsi le quartier des banques. Le Crédit lyonnais s´installe dans
les années 1870 au 18 rue de la République et achète entre 1901 et 1904 l´ensemble de l´îlot (cf. Chazelle, p. 48 et 49).
Dans L'immeuble lyonnais au XIXe siècle (1996, p. 50), B. Gauthiez indique que la hauteur maximale des façades de la
rue Impériale est fixée à 22 mètres avec faîtage de 4 mètres au-dessus et la possibilité de brisure. Les premières pierres
des immeubles sont posées le 25 avril 1855 et ceux-ci sont tous achevés en 1857. La rue Impériale, livrée à l´été 1857,
devient en 1871 la rue de Lyon et en 1878 la rue de la République.
M.-H. Chazelle indique que la Banque de France est approchée dès 1854 afin de déplacer la succursale dans la future rue
Impériale mais le prix du terrain est jugé trop élevé. Selon les archives de la Banque de France (Boîte 112), la compagnie
qui s´occupe du percement de la nouvelle rue, représentée par Poncet son principal administrateur, est prête à consentir
des sacrifices afin que la Banque de France vienne s´y implanter. Pour ses administrateurs, la proximité de la Bourse est
également un argument favorable au choix du nouvel emplacement, ainsi que les inconvénients de l´ancien (proximité
des remparts, problème de sécurité...).
La Société Immobilière de la rue Impériale propose finalement un terrain de 1 400 mètres carrés à 750 francs le mètre carré
(Archives BdF, Boîte 112). L´architecte de la Banque, Gabriel Crétin, établit ainsi le coût du terrain à 1 050 000 francs
et à environ 600 000 francs la construction à prévoir. Le directeur de la succursale de Lyon à l´origine de l´installation
rue Impériale se nomme Emile (ou Emilien) Teissier. L´acquisition du terrain est réalisée en 1854 et les plans fournis par
Crétin en août 1855 (Chazelle, p. 54).
Gabriel Crétin (1812-1883) a été nommé architecte de la Banque de France en 1848 et a travaillé à l´agrandissement
et à la restauration de la Banque de France à Paris et est intervenu notamment sur les succursales de Nîmes, Toulouse,
Bordeaux, Lyon et Grenoble (cf. Charvet p. 97). Il avait également réalisé la succursale de Dunkerque (cf. base Mérimée,
notice IA00075049 par A. Oger-Leurent) et celle de La Rochelle (IA17000034 par Dominique Mailles). Il est à l´origine
de la création d´un type de succursale. Chaque architecte en chef de la Banque dispose d´une équipe à Paris, ainsi que d
´architectes implantés localement chargés de suivre la construction, les réaménagements et les travaux courants.
A Lyon, le chantier commence fin septembre-début octobre 1855. L´entrepreneur fait sauter à la mine les anciennes
fondations des bâtiments préexistants sur la parcelle. Fin octobre sont réalisés les travaux en béton permettant de mettre à
l´abri des eaux la cave aux espèces. Le coût de construction est finalement de 820 000 francs auxquels s´ajoutent 160 000
francs pour l´installation intérieur, les aménagements, le mobilier des bureaux, des caisses et des serres aux espèces (plus
34 000 francs de travaux divers), soit 1 014 000 francs de travaux, ainsi que le prix du terrain, soit au total 2 119 864 francs.
Fin 1857, la Banque est établie rue Impériale. Gabriel Crétin affiche son nom, ainsi que la date d´achèvement, 1857, sur
la façade. Cependant, dès 1856, des agrandissements, qui ne sont réalisés que dans les années 1890, sont envisagés. En
effet, en raison de l´importance du service de dépôts de titres à la Banque centrale de Paris qui a dû doubler ses espaces,
la décision est prise de surélever, à Lyon, d´un étage la partie de bâtiment au dessus de la galerie des garçons de retrait,
dans la longueur de la rue de la Gerbe, en supprimant au rez-de-chaussée les murs séparatifs existants.
Agrandissements
Dans un premier temps, les locaux subissent quelques modifications (Archives BdF, Boîte 112) : en 1876 un nouvel
aménagement d´une serre voûtée est réalisé et en 1881 certaines toitures en zinc sont remplacées par des tuiles. Dans les
années 1880-1890, des transformations plus conséquentes sont mises en oeuvre par les architectes locaux, Jean-Claude
Merlin, architecte de la Banque en 1884 (installé 1 rue Victor-Hugo à Lyon), Emile Thoubillon (1831-1892) et son fils
Xavier (1862-1922) (installé 25 cours de la Liberté à Lyon). Xavier Thoubillon utilise parfois le tampon professionnel de
son père alors que celui-ci est décédé. Il est ainsi difficile de faire la part dans les interventions du père et du fils dans
les années 1890.
Merlin supervise dès 1883 l´agrandissement des bureaux au premier étage et la création d´une nouvelle galerie de recette
sur la rue de la République en 1884 (Archives BdF, Boîte 112), parallèlement au redéploiement de la comptabilité avec
la mise en place des cases de la galerie de recette au rez-de-chaussée. En 1884 sont réalisés par Merlin l´installation des
bureaux des grands livres et des archives au second étage, ainsi que le prolongement des bureaux de l´escompte. En 1885
l´architecte dirige le remaniement des cases des garçons de recette et la création d´une annexe de 21 cases (Archives BdF,
Boîte 114). Ces ajustements sont révélateurs d´un manque de place au fur et à mesure que l´activité de la succursale s
´accroît, en particulier dans la gestion des titres.
Les années 1890
Les années 1890 voient des projets d´agrandissement qui ne sont plus seulement des réaménagements, mais entraînent «
une transformation générale complète », selon l´expression du contrôleur général (Archives BdF, Boîte 115), entreprise
"morceau par morceau, un service après l´autre, afin de ne pas arrêter l´ensemble des opérations de la succursale".
Ainsi, en 1892, des travaux importants sont réalisés afin de déplacer le bureau et la serre des dépôts établis au premier
étage, vers le rez-de-chaussée avec l´installation des titres en caves (Archives Bdf Boîte 114). Le déplacement de la serre
est dû à des raisons de sécurité, le directeur, Aynard, craignant un incendie au Grand Hôtel, mitoyen. En 1892, de nouveaux
meubles, suite au déplacement de la serre des titres, sont réalisés par P. Galant et Tihon (menuiserie et meubles d´art à
Lyon).
En 1892 également, Merlin fait construire une surélévation sur la rue de la Gerbe et une annexe en rez-de-chaussée dans la
cour par l´entrepreneur de travaux publics François Parot (Archives BdF, Boîte 115). Les façades en pierre blanche du Midi
sont achevées la première quinzaine d´octobre 1892 et la charpente métallique mise en place. Les éléments métalliques
des planchers et des toitures sont réalisés en 1892 par la firme Guer et Blanc, entreprise de construction en fer (23 rue du
Bât d´Argent), dont les ateliers de construction sont situés 9 cours Lafayette prolongé à Villeurbanne. En 1893, la nouvelle
serre des titres est refaite par Fichet (constructeurs Charlier, Guénot et Cie) sous la direction de l´architecte H. Rolland
(cf. la photographie de la plaque apposée sur la porte de la serre). En 1894 des travaux de dallage sont réalisés par la firme
de mosaïque Fourcade Abblard, installée à Perpignan. La réinstallation des archives au second étage est approuvée en
1893. Les travaux sont encadrés par les architectes Thoubillon père et fils. Les travaux de l´annexe située dans la cour (à
l´emplacement des anciennes remises et écuries) se poursuivent jusqu´en 1895.
Des commandes de mobilier interviennent également. De nouveaux appareils d´éclairage ("Grenouillère mixte") sont
installés par la société Bizot et Akar ("éclairage et chauffage par le gaz, rue Mazarine 42"). L´ébéniste-menuisier Gorland
(?) renouvelle le mobilier des bureaux. En juillet 1893, des travaux de menuiserie sont exécutés par Galant et Thion,
notamment dans l´antichambre. En 1895 des miroirs sont réglés à la firme Flachat-Cochet.
En 1894, intervient une transformation importante : la cour est couverte : une "marquise vitrée" [une verrière] avec une
"ossature de fer" est placée autour de la cour d´honneur par Xavier Thoubillon. Mis en place peu après août 1894, ce
"ciel vitré" est construit par Guer et Blanc, entrepreneurs de serrurerie, avec des barres d´acier commandées à Longwy.
La cour est repavée à cette occasion. La couverture de la cour entraîne des changements de circulation et la création d
´un nouvel escalier.
Les années 1910-1920
En 1911 intervient la décentralisation des titres en dépôt libre : la serre aménagée en 1894 au second étage devient alors
trop petite. Il est décidé de l´agrandir sans la déplacer, en prolongeant cette partie du second étage sur la rue de la Gerbe
jusqu´au mur de la propriété voisine, le Grand Hôtel, en la blindant, faisant ainsi gagner 50 mètres carrés. Un nouvel
escalier en tourelle doit alors être construit. Planifiés et supervisés par Thoubillon (1920-1922), les travaux sont réalisés
par l´architecte Alphonse Defrasse (1860-1939) qui devient jusqu´en 1933 le nouvel architecte en chef de la Banque de
France (Archives Bdf Boîte 12 et AC Lyon, 344 WP 50. 576 1911). Un service de location de coffres est aménagé au
sous-sol en 1922 par la maison Fichet, l´escalier des bureaux se prolonge jusque là et le sol reçoit un décor de mosaïques,
aujourd´hui partiellement recouvert de moquette.
Les plans de 1911 attestent également d´un autre aménagement important : les logements situés au premier étage et donnant
sur la rue de la République sont transformés : les trois chambres situés au nord, deviennent le service de l´escompte et, la
salle à manger, le grand et le petit salons des appartements du directeur sont recloisonnés afin de créer l´actuelle salle du
conseil, le bureau du directeur et celui du contrôleur principal (aujourd´hui réunis dans le bureau double du directeur).
En 1911, il est également décidé de créer un bureau auxiliaire aux Brotteaux (formant un îlot délimité par les rues Créqui,
Robert, Vendôme et Louis Blanc) : le terrain est acquis en 1909 et les plans du nouveau bâtiment datent de 1911. Les
travaux, très avancés en août 1914, sont interrompus par la guerre. De ce fait, l´idée de racheter le Grand Hôtel pour s
´étendre est mise en avant (Archives Bdf Boîte 12), achat réalisé en 1919. L´annexe des Brotteaux est finalement vendue
en 1973 à la Société lyonnaise pour la Construction en vue d´ériger un nouvel immeuble (Archives Bdf Boîte 12) et ainsi
détruite.
En 1921 est projeté l´exhaussement de l´immeuble de la rue Gentil par l´architecte Thoubillon (installé 119 rue Corneille
à Lyon), en respectant l´alignement de la rue, afin de créer un (photo) nouveau dépôt qui est réalisé en 1922 (AC Lyon,
323 WP 40. PCA 192200530).
Les autres phases de travaux
Les années 1950 voient à nouveau une série de transformations importantes menées par l´architecte Gabriel Deveraux (cf.
Astié, Prudhon, Godemel, p. 18). Celui-ci travaille également pour le compte du Crédit lyonnais, la banque Barclays et
la Banque Privée (cf. Chazelle, p. 38, 120 et 121).
A la suite de l´expiration du bail du Grand Hôtel, un agrandissement est réalisé en partie sur le 16 rue de la République
avec la création de la cour des camions et d'un accès réservé à partir de la rue de la République. La caisse située dans l
´angle nord-ouest est déplacée dans l´aile sud. Les trois façades sur cour sont détruites afin de créer un vaste hall du public.
Le premier étage est réaménagé avec en particulier le démontage de la verrière qui est installée au niveau supérieur. Une
balustrade en fer forgé (cachée depuis 1972 sous un coffrage en bois) est installée au premier étage. Les revêtements des
murs sont retissés à l´identique, notamment par la maison Tassinari (dessin fond crème cf. communication écrite de la
maison Tassinari, en date du 14 octobre 2011).
Dans les années 1970, un entresol est réalisé (architecte Deveraux), coupant le rez-de-chaussée en deux niveaux.
En 1975, l´achat d´un logement de fonction pour le directeur, boulevard des Belges dans le 6e arrondissement, permet l
´agrandissement des locaux administratifs de la banque (Archives BdF, Boîte 12).
En 1980-1981, les installations sont modernisées par l´architecte Jean Deveraux (cf. Astié, Prudhon, Godemel, 2004, p.
19). Le hall est resserré afin de laisser plus de place aux services. Des guichets en marbre et vitrés pour la caisse y sont
installés ; un plafond à caissons posé. En 1993 un escalier de liaison est créé entre le 14 et le 16 rue de la République.
Entre 1995 et 2002, de nouveaux réaménagements sont effectués par l´architecte Louis Rinuccini.
Début 2013, la Banque de France va quitter la rue de la République pour de nouveaux locaux situés cours Bayard, à la
Confluence et vendre les deux bâtiments dont elle est propriétaire au 14 et au 16.
Références documentaires
Documents d'archive
• Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 115. Lyon, dossier
Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 115. Lyon, dossier
immobilier, gestion et entretien de l´immeuble : mémoire des travaux exécutés, 1854-1897 ; devis, plan,
correspondance, note, 1891-1902. 1854-1902
• Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 114. Lyon, dossier
Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 114. Lyon, dossier immobilier,
gestion et entretien de l´immeuble : mémoire des travaux exécutés. 1854-1897
• Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 112. Lyon, dossier
Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 2202199001, boîte 112. Lyon, dossier immobilier :
location, entretien et mise en vente de l´ancien immeuble : note, correspondance, devis, 1858-1880 ;
acquisition du terrain rue Impériale : note, correspondance, 1854 ; construction du nouvel immeuble :
correspondance, rapport, état de dépenses, 1855-1856 ; travaux d´entretien : devis estimatif des travaux,
correspondance, note, 1861-1891. 1854-1897
• Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 1069198918, boîte 12. Lyon, dossier
Banque de France, Paris, Archives historiques, bordereau 1069198918, boîte 12. Lyon, dossier immobilier,
cession de l´annexe des Brotteaux : note, février 1973 ; acquisition d´un appartement de fonction : note,
mars 1975 ; acquisition d´un immeuble pour le centre électronique : note, décembre 1975 ; projet d
• Banque de France, Lyon. Rapport d´expertise portant sur l´immeuble sis à Lyon rue de la République,
Banque de France, Lyon. Rapport d´expertise portant sur l´immeuble sis à Lyon rue de la République, n
°16 appartenant à la Banque de France. 1919-1948
• Arch. mun. Lyon. 344 WP 50. 576 1911. Voirie urbaine : PC administratif : élévation d´un étage du
Arch. mun. Lyon. 344 WP 50. 576 1911. Voirie urbaine : PC administratif : élévation d´un étage du
bâtiment situé rue de la Gerbe, pour la Banque de France, 1911
• Arch. mun. Lyon. 323 WP 40. PCA 192200530. Voirie urbaine : PC administratif : exhaussement d'un
Arch. mun. Lyon. 323 WP 40. PCA 192200530. Voirie urbaine : PC administratif : exhaussement d'un
immeuble rue Gentil pour la Banque de France, 1921-1922
• Arch. mun. Lyon. 345 WP 040. 307 1951. Voirie urbaine : PC administratifs, 1943-1954
Arch. mun. Lyon. 345 WP 040. 307 1951. Voirie urbaine : PC administratifs, 1943-1954
• Arch. dép. Rhône. 3996 W 7A. Création et fonctionnement [Banque de France], 1822-1848
Arch. dép. Rhône. 3996 W 7A. Création et fonctionnement [Banque de France], 1822-1848
Bibliographie
• ARLAUD, Catherine, BERTIN, Dominique. De la rue Impériale à la rue de la République. Lyon :
ARLAUD, Catherine, BERTIN, Dominique. De la rue Impériale à la rue de la République. Lyon : Archives
municipales (coll. Les dossiers des Archives municipales n°2), 1991
• ASTIE, Jean-Louis, PRUDHON, Virginie, GODEMEL, Maud (Agence Didier Repellin). 69 - Lyon
Banque de
ASTIE, Jean-Louis, PRUDHON, Virginie, GODEMEL, Maud (Agence Didier Repellin). 69 - Lyon Banque
de France 14 rue de la République. Diagnostic patrimonial. s.l., juillet 2004
• CHAZELLE, Marie-Hélène. L´architecture bancaire à Lyon et dans sa région entre 1850 et 1935.
CHAZELLE, Marie-Hélène. L´architecture bancaire à Lyon et dans sa région entre 1850 et 1935. Mémoire
de DEA. dir. F. Fossier : Histoire de l´Art : Lyon 2 : 2002
p. 54-59, 91-93, 98-101, 107
• CHAZELLE, Marie-Hélène. "L´architecture bancaire entre 1850 et 1930 Etude comparative entre Lyon
et
CHAZELLE, Marie-Hélène. "L´architecture bancaire entre 1850 et 1930 Etude comparative entre Lyon et
Paris", in Genève-Lyon-Paris Relations artistiques, réseaux, influences, voyages (dir. Leïla EL-WAKIL,
Pierre VAISSE). Genève : Georg éditeur, 2004
p. 143 à 153
• GASTON-BRETON, Tristan. Banque de France. Deux siècles d'histoire. Paris : le cherche midi éditeur,
GASTON-BRETON, Tristan. Banque de France. Deux siècles d'histoire. Paris : le cherche midi éditeur,
1999
p. 121, 122, 125, 129, 130
• GAUTHIEZ, Bernard (dir). L'immeuble lyonnais au XIXe siècle. La production immobilière, ses
GAUTHIEZ, Bernard (dir). L'immeuble lyonnais au XIXe siècle. La production immobilière, ses
conditions et ses conséquences urbaines et architecturales. Lyon : Maison Rhône-Alpes des Sciences de
l'Homme, Centre Pierre Léon (université Lyon II), Laboratoire d'Analyse des Formes (école d'architecture de
Lyon), 1996. 132 p.-59 et 39 p. de tableaux multigr. : ill. (Programme du PIR-VILLES)
p. 50, 51, 65
• RAMON, Gabriel. Histoire de la Banque de France d'après les sources originales. Paris : Grasset,
RAMON, Gabriel. Histoire de la Banque de France d'après les sources originales. Paris : Grasset, 1929
p. 99, 100, 131, 175, 181
Périodiques
• BERTIN, Dominique. Lyon 1853-1859 : l'ouverture de la rue impériale. Revue de l'Art, 1994, n°106
BERTIN, Dominique. Lyon 1853-1859 : l'ouverture de la rue impériale. Revue de l'Art, 1994, n°106
p. 53
Illustrations
IVR82_20126902563NUCAB
Elévation antérieure sur la rue Gentil Elévation antérieure sur la rue Elévation sur cour du bâtiment
(1855) (Banque de France, service du de la Gerbe (1855) (Banque de principal, coupes du bâtiment sur
Patrimoine Historique et Artistique, France, service du Patrimoine la rue Gentil et des remises (1855)
non coté, dessin de Gabriel Crétin). Historique et Artistique, non (Banque de France, service du
Autr. architecte) Crétin coté, dessin de Gabriel Crétin). Patrimoine Historique et Artistique,
Gabriel (dessinateur Autr. architecte) Crétin non coté, dessin de Gabriel Crétin).
IVR82_20126902570NUCAB Gabriel (dessinateur Autr. architecte) Crétin
IVR82_20126902571NUCAB Gabriel (dessinateur
IVR82_20126902572NUCAB
Autr. architecte) Crétin Elévations de la façade des remises Plan du 1er étage avec les mentions
Gabriel (dessinateur et de la galerie des garçons de de transformations entraînées
IVR82_20126902573NUCAB recette, sur cour (1855) (Banque par le déplacement du bureau
de France, service du Patrimoine et de la serre des dépôts du 1er
Historique et Artistique, non étage au rez-de-chaussée (1892)
coté, dessin de Gabriel Crétin). (Banque de France, PHAR,
Autr. architecte) Crétin non coté, dessin de JC Merlin).
Gabriel (dessinateur Autr. architecte Merlin
IVR82_20126902574NUCAB Jean-Claude (dessinateur
IVR82_20126902580NUCAB
Plan du rez-de-chaussée, avec Plan du premier étage en 1906 Plan du second étage en 1906
la verrière, en 1906 (Banque de (Banque de France, service (Banque de France, service
France, service du Patrimoine du Patrimoine Historique et du Patrimoine Historique et
Historique et Artistique, non coté, Artistique, non coté, dessin Artistique, non coté, dessin
dessin de Xavier Thoubillon). de Xavier Thoubillon). de Xavier Thoubillon).
Autr. dessinateur) Thoubillon Autr. dessinateur) Thoubillon Autr. dessinateur) Thoubillon
Xavier (architecte Xavier (architecte Xavier (architecte
IVR82_20126902591NUCAB IVR82_20126902592NUCAB IVR82_20126902593NUCAB
Vue de la banque de France, en 1907 Vue de la banque de France, Vue de la banque de France, en
(Banque de France, PHAR, non en 1908 (Banque de France, 1917 (Arch. mun. Lyon, 4FI 01339,
coté, carte postale, éditeur H.D.). PHAR, non coté, carte postale). éditeur L.L., carte postale, 1917).
Autr. H.D. (éditeur) IVR82_20126902621NUCAB Repro. Gilles Bernasconi,
IVR82_20126902619NUCAB Autr. L.L. (éditeur)
IVR82_20116902296NUCB
Vue des bureaux de la comptabilité Vue de la caisse des échanges Vue des caisses de tri des
de la caisse principale, au rez- au rez-de-chaussée (1925) monnaies, au rez-de-chaussée,
de-chaussée (Banque de France, (Banque de France, PHAR, en 1925 (Banque de France,
PHAR, non coté, photographie). non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie).
IVR82_20116902306NUCB IVR82_20116902307NUCB IVR82_20116902308NUCB
Vue de la comptabilité de la Vue de la galerie des recettes, Vue de la galerie des recettes,
caisse, située au rez-de-chaussée située au rez-de-chaussée située au rez-de-chaussée
(1925) (Banque de France, (1925) (Banque de France, (1925) (Banque de France,
PHAR, non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie).
IVR82_20126902645NUCAB IVR82_20126902646NUCAB IVR82_20126902647NUCAB
Vue de la salle des titres Vue de la salle de conservation des Vue de la salle des archives
située au premier étage (1925) titres (1925) (Banque de France, (1925) (Banque de France,
(Banque de France, PHAR, PHAR, non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie).
non coté, photographie). IVR82_20116902316NUCB IVR82_20116902317NUCB
IVR82_20126902652NUCAB
Vue de la charpente
(Banque de France, PHAR,
non coté, photographie).
IVR82_20116902320NUCB
Vue des vestiaires, en sous- Vue de la salle de travail de la Vue de la salle de conservation des
sol (1925) (Banque de France, conservation des titres (1925) titres (1925) (Banque de France,
PHAR, non coté, photographie). (Banque de France, PHAR, PHAR, non coté, photographie).
IVR82_20116902326NUCB non coté, photographie). IVR82_20126902654NUCAB
IVR82_20126902653NUCAB
Vue de la salle de conservation des Vue de la serre (1925) Vue du service de l'escompte
titres (1925) (Banque de France, (Banque de France, PHAR, (1925) (Banque de France,
PHAR, non coté, photographie). non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie).
IVR82_20126902655NUCAB IVR82_20126902656NUCAB IVR82_20126902657NUCAB
Vue des installations techniques, Vue des installations techniques, en Vue du système de descente
en sous-sol (Banque de France, sous-sol (1925) (Banque de France, des sacs (à charbon ?) dans les
PHAR, non coté, photographie). PHAR, non coté, photographie). sous-sols (Banque de France,
IVR82_20116902327NUCB IVR82_20116902328NUCB PHAR, non coté, photographie).
IVR82_20116902329NUCB
Détail de la porte
principale de la banque.
Phot. Didier Gourbin
IVR82_20116904857NUCA